Maladie d'Alzheimer
La maladie d'Alzheimer (en allemand [altÍĄshaÉȘÌŻmÉ]) est une maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative incurable Ă ce jour du tissu cĂ©rĂ©bral qui entraĂźne la perte progressive et irrĂ©versible des fonctions mentales et notamment de la mĂ©moire. C'est la cause la plus frĂ©quente de dĂ©mence chez l'ĂȘtre humain.
Causes | Inconnu (d) |
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SymptĂŽmes | Perte de mĂ©moire qui perturbe la vie quotidienne (d), dĂ©sorientation dans le temps et dans lâespace (d), difficultĂ© Ă planifier ou Ă rĂ©soudre des problĂšmes (d), difficultĂ© Ă exĂ©cuter les tĂąches familiĂšres Ă la maison, au travail ou durant les loisirs (d), difficultĂ©s Ă interprĂ©ter les images et Ă©valuer les distances (d), altĂ©ration du jugement (d), dĂ©sengagement du travail ou des activitĂ©s sociales (d), problĂšmes d'expression orale ou Ă©crite (d), changements d'humeur et de la personnalitĂ© (d), objets Ă©garĂ©s et perte de la capacitĂ© Ă reconstituer un parcours (d) et dĂ©mence |
Traitement | Mémantine, donépézil, rivastigmine, galantamine et physostigmine |
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Médicament | Quétiapine, aripiprazole, galantamine, donépézil, rispéridone, mémantine, rivastigmine, rivastigmine, mémantine et pyritinol (en) |
Spécialité | Neurologie |
CISP-2 | P70 |
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CIM-10 | G30, F00 |
CIM-9 | 331.0, 290.1 |
OMIM | 104300 |
DiseasesDB | 490 |
MedlinePlus | 000760 |
eMedicine | 1134817 |
MeSH | D000544 |
GeneReviews | alzheimer |
Patient UK | Alzheimers-disease |
Mise en garde médicale
En 2015, il y a approximativement 48 millions de personnes dans le monde atteintes de la maladie d'Alzheimer[1]. Le plus souvent, la maladie débute chez les personnes ayant plus de 65 ans ; seuls 4 % à 5 % des cas d'Alzheimer commencent avant cet ùge[2]. Environ 6 % des personnes de 65 ans et plus sont touchées, mais ces chiffres diffÚrent en fonction des pays. En 2010, la démence causée par la maladie a provoqué environ 486 000 morts dans le monde[3].
Dans les pays développés, c'est l'une des maladies les plus coûteuses pour la société[4] - [5].
Face à la prévalence de la maladie, des efforts de recherche médicale visent à développer des médicaments capables de stopper le processus neurodégénératif. Les pistes principales sont de s'attaquer aux plaques amyloïdes qui se forment entre les neurones durant la maladie et aux agrégats de protéines tau formant les dégénérescences neurofibrillaires à l'intérieur des neurones[6].
Histoire
Ce n'est qu'en 1907 qu'Alois Alzheimer (1864-1915), un psychiatre et neuropathologiste allemand, publia le premier cas de la maladie qui portera son nom, chez une patiente de 51 ans, Auguste Deter (en). Il suivit son cas jusqu'à sa mort en 1906 et décrivit les altérations anatomiques observées sur son cerveau. Durant les cinq années suivantes, onze cas similaires furent rapportés dans la littérature médicale, certains employant déjà le terme de maladie d'Alzheimer[7].
Les caractéristiques particuliÚres de la maladie furent isolées pour la premiÚre fois par le psychiatre Emil Kraepelin (1856-1926), aprÚs le retrait de certains symptÎmes présents dans le cas initial d'Auguste D. (délire, hallucination et artériosclérose)[8]. Il inclut cette toute nouvelle maladie d'Alzheimer, qu'il appela également démence présénile, comme un sous-type des démences séniles dans son manuel de psychiatrie publié en 1910[9].
Durant la majeure partie du XXe siÚcle, le diagnostic de maladie d'Alzheimer fut réservé aux individus ùgés de 45 à 65 ans qui développaient des démences. Le terme de démence sénile de type Alzheimer fut utilisé durant un certain temps pour décrire les cas d'Alzheimer supérieur à 65 ans, et Alzheimer classique ceux plus jeunes.
En 1977, lors d'une confĂ©rence sur la maladie dâAlzheimer, il est conclu que les manifestations cliniques et pathologiques des dĂ©mences sĂ©niles et prĂ©-sĂ©niles Ă©taient identiques, bien que les auteurs nâexcluent pas qu'elles aient des origines diffĂ©rentes[10]. Cela aboutit Ă un diagnostic de Maladie d'Alzheimer indĂ©pendant de l'Ăąge[11].
Finalement, le terme unique de maladie d'Alzheimer fut formellement adopté dans la nomenclature médicale pour décrire les individus de tout ùge présentant un ensemble particulier de symptÎmes, de progression dans le temps et de caractéristiques neuropathologiques[12].
L'aprĂšs-baby boom (ou papy boom), la maitrise de la fĂ©conditĂ© et le progrĂšs mĂ©dical conduisent les sociĂ©tĂ©s Ă devoir vivre une pĂ©riode oĂč les personnes ĂągĂ©es seront trĂšs nombreuses. Cette maladie fait donc l'objet d'une attention particuliĂšre, notamment en France avec l'observatoire national sur la recherche sur la maladie d'Alzheimer (ONRA)[13].
En 2009, la maladie d'Alzheimer correspond à plus de la moitié des cas de démence de la personne ùgée dans les pays riches.
Stades d'Ă©volution
La dĂ©mence est un syndrome dans lequel on observe une dĂ©gradation de la mĂ©moire, du raisonnement, du comportement et de lâaptitude Ă rĂ©aliser les activitĂ©s quotidiennes[14].
CritÚres de démence
Les critÚres de démence du DSM-IV reposent sur l'installation de troubles intellectuels portant de maniÚre partielle ou complÚte sur :
- la mémoire : amnésie des faits récents puis anciens ;
- des troubles des fonctions exécutives : faire des projets, organiser, ordonner dans le temps, avoir une pensée abstraite ;
- une aphasie : perturbation du langage (manque du mot) ;
- une apraxie : altération de la capacité à réaliser une activité motrice malgré des fonctions motrices intactes (difficulté à s'habiller) ;
- une agnosie : impossibilitĂ© de reconnaĂźtre ou dâidentifier des objets malgrĂ© des fonctions sensorielles intactes.
Ces troubles ont un retentissement socioprofessionnel. Leur évolution se fait de maniÚre progressive et irréversible (déclin continu).
Signes précurseurs
On peut retrouver des signes précurseurs de la maladie d'Alzheimer jusqu'à 12 ans avant le diagnostic[15].
La maladie d'Alzheimer débute habituellement par des troubles de la mémoire. Certains patients remarquent que leur mémoire fonctionne moins bien qu'autrefois et consultent leur médecin pour cela. Chez d'autres patients, c'est l'entourage qui remarque les difficultés de mémoire. Les symptÎmes liés à la mémoire (plainte mnésique) ne sont cependant pas spécifiques de la maladie d'Alzheimer (voir diagnostics différentiels).
La maladie peut aussi se manifester par d'autres symptĂŽmes comme une dĂ©pression, une perte d'indĂ©pendance fonctionnelle (nĂ©cessitĂ© d'une aide humaine dans les gestes de la vie quotidienne), des chutes rĂ©pĂ©tĂ©es, une diminution de l'orientation spatiale[16] - [17] - [18], un amaigrissement ou encore des troubles du comportement. Une Ă©tude publiĂ©e en a permis d'identifier dix pathologies significativement plus frĂ©quentes chez les malades dâAlzheimer dans les deux Ă dix ans prĂ©cĂ©dant le diagnostic que chez des tĂ©moins du mĂȘme Ăąge : dĂ©pression, anxiĂ©tĂ©, troubles de lâadaptation au stress, perte dâaudition, constipation, spondylarthrose cervicale, pertes de mĂ©moire, fatigue et malaises, chutes, perte de poids[19].
La maladie évolue en quatre étapes, avec une progression caractéristique de troubles cognitifs.
Pré-démentiel
Les premiers symptÎmes sont souvent confondus avec les effets normaux du vieillissement ou du stress[20] . Ce sont d'abord les activités complexes de la vie quotidienne qui sont affectées[21].
Le dĂ©ficit le plus notable est la perte de mĂ©moire des faits rĂ©cemment appris et une difficultĂ© Ă acquĂ©rir de nouvelles informations[22] - [23]. Des problĂšmes apparaissent au niveau des fonctions exĂ©cutives comme l'attention, la planification, la flexibilitĂ© et l'abstraction ou des dĂ©fauts de mĂ©moire sĂ©mantique (mĂ©moire du sens des mots et des concepts) [22]. Une apathie peut ĂȘtre observĂ©e dĂšs ce stade et reste le symptĂŽme le plus persistant Ă travers l'Ă©volution de la maladie[24].
Cette caractéristique de la maladie est également appelée trouble cognitif léger[23]. Cependant, le fait qu'il corresponde avec certitude au premier stade de la maladie d'Alzheimer reste controversé[25].
LĂ©ger
L'Ă©volution des symptĂŽmes participe Ă la confirmation du diagnostic, notamment avec lâaggravation des troubles de la mĂ©moire, des difficultĂ©s d'apprentissage et le besoin d'aide dans l'accomplissement des tĂąches de la vie quotidienne. Chez certains malades, des symptĂŽmes autres que mĂ©moriels apparaissent et rĂ©vĂšlent la maladie : troubles du langage, des fonctions exĂ©cutives, de l'identification (agnosie) ou encore d'exĂ©cution des mouvements (apraxie)[26].
La maladie d'Alzheimer n'affecte pas de façon Ă©gale toutes les formes de mĂ©moire. En effet, Ă©tant contrĂŽlĂ©es par des structures cĂ©rĂ©brales diffĂ©rentes, elles ne sont pas dĂ©tĂ©riorĂ©es Ă la mĂȘme vitesse par la maladie.
L'atteinte de la mĂ©moire Ă©pisodique (crĂ©ation et gestion des souvenirs de la vie de la personne) est le trouble le plus prĂ©coce et le plus marquĂ© dans la maladie d'Alzheimer, notamment avec des difficultĂ©s lors des Ă©tapes d'encodage, de stockage, de rĂ©cupĂ©ration des informations. Ces troubles peuvent ĂȘtre Ă©valuĂ©s avec le test de Gröber et Buschke[27].
La mémoire sémantique (les faits appris, comme « Rome est la capitale de l'Italie ») et la mémoire implicite (mémoire des gestes, comme faire du vélo) sont moins affectées au stade léger[28] - [29].
Le langage
Les problÚmes de langage (aphasie) sont caractérisés pour l'essentiel à ce stade par un « manque du mot » (ou aphasie léthologique), à l'origine d'un appauvrissement du vocabulaire et de la fluidité du discours ainsi que de l'expression orale et écrite[26] - [30]. à ce stade, la personne touchée par la maladie d'Alzheimer est cependant toujours capable de communiquer des idées simples de maniÚre adéquate[26] - [30] - [31].
La motricité
De mĂȘme, bien que la personne reste capable de rĂ©aliser des tĂąches motrices fines, comme l'Ă©criture, le dessin ou l'habillage, certaines difficultĂ©s apparaissent dans la coordination et la planification des mouvements (apraxie)[26]. Au stade lĂ©ger de la maladie, la personne reste indĂ©pendante lors des tĂąches courantes, mais va requĂ©rir de l'assistance ou de la supervision pour les activitĂ©s complexes[26].
Modéré
La détérioration progressive des différentes fonctions cognitives conduit finalement au début de la dépendance lorsque le sujet n'est plus capable de réaliser seul les activités les plus courantes[26]. Les difficultés du langage deviennent évidentes lorsque l'incapacité à se rappeler le vocabulaire (aphasie léthologique) conduit le patient à effectuer des substitutions incorrectes de mots (paraphasie) de plus en plus fréquentes. Les capacités de lecture et d'écriture se perdent progressivement[26] - [31]. Les séquences motrices complexes deviennent moins coordonnées, ce qui augmente les risques de chutes[26]. à ce stade, les problÚmes de mémoire s'aggravent et la personne peut commencer à ne plus reconnaßtre ses proches[26]. La mémoire à long terme, jusque-là épargnée, commence à se détériorer[26].
Les changements comportementaux et neuropsychiatriques apparaissent. Les manifestations classiques sont des errements, de l'irritabilitĂ© et une labilitĂ© Ă©motionnelle qui conduit Ă des pleurs, des poussĂ©es d'agressivitĂ© soudaines ou de la rĂ©sistance irrationnelle au soin[26]. Des pĂ©riodes de grande confusion apparaissent, notamment au coucher du soleil Ă©galement appelĂ© syndrome crĂ©pusculaire (la luminositĂ© influant sur le caractĂšre)[32]. Environ 30 % des patients Alzheimer dĂ©veloppent des symptĂŽmes dĂ©lirants et notamment des dĂ©lires de changements d'identitĂ©[26]. Les patients perdent Ă©galement la conscience de leur maladie et des limitations qu'elle entraĂźne (anosognosie)[26]. Enfin, ils peuvent souffrir d'incontinence urinaire[26]. Ces diffĂ©rents symptĂŽmes peuvent crĂ©er un stress important chez les proches et l'aide soignant, stress qui peut ĂȘtre rĂ©duit en passant d'un soin Ă domicile au placement en maison de soin spĂ©cialisĂ©e[26] - [33].
Avancé
Durant la phase finale de la maladie d'Alzheimer, le patient est complĂštement dĂ©pendant du personnel de soin[26] et des aidants. Le langage est rĂ©duit Ă quelques phrases simples ou mĂȘme seulement Ă des mots, ce qui conduit finalement Ă une perte complĂšte de la parole[26] - [31]. Les personnes perçoivent encore les Ă©motions de leur vis-Ă -vis et sont capables d'y rĂ©pondre par des signes Ă©motionnels[26]. Une certaine agressivitĂ© peut encore ĂȘtre prĂ©sente, mais le plus souvent les consĂ©quences de la maladie sont une extrĂȘme apathie couplĂ©e Ă un Ă©tat de fatigue constant[26].
Les patients les plus avancĂ©s ne sont plus capables d'effectuer la moindre tĂąche motrice sans assistance[26]. La musculature et la mobilitĂ© sont dĂ©tĂ©riorĂ©es au point que le patient reste alitĂ© et ne peut plus se nourrir seul[26]. La maladie d'Alzheimer est une maladie terminale, mais la cause de la mort est souvent due Ă un facteur externe, comme une infection, des escarres ou une pneumonie, plutĂŽt que la maladie elle-mĂȘme[26].
Causes
Lors de la maladie d'Alzheimer, le cerveau est victime d'un double processus de dĂ©gĂ©nĂ©rescence et dâinflammation. Au niveau cellulaire, il est atteint par deux types de lĂ©sions, chacune causĂ©e par une accumulation de protĂ©ines qui entraĂźne un dysfonctionnement des neurones :
- au niveau extracellulaire, l'accumulation du peptide ÎČ-amyloĂŻde provoque la formation des plaques amyloĂŻdes ;
- au niveau intracellulaire, l'accumulation de protéine Tau entraßne la formation de neurofibrilles[34].
Les progressions différentes de ces deux types de lésion participent à une lésion plus globale du cerveau générant une atrophie de certaines parties du cortex.
Plaque amyloĂŻde
Origine
Les plaques amyloĂŻdes correspondent Ă l'accumulation extracellulaire dâun peptide appelĂ© « ÎČ-amyloĂŻde » ou « peptide AÎČ42 » (42, parce que constituĂ©e de quarante-deux acides aminĂ©s). Cette protĂ©ine est une forme clivĂ©e anormale d'une glycoprotĂ©ine membranaire appelĂ©e « protĂ©ine prĂ©curseur de la protĂ©ine ÎČ-amyloĂŻde » (ou APP pour AmyloĂŻd Protein Precursor). C'est une enzyme, la ÎČ-secretase, qui provoque, pour des raisons encore mal comprises, le clivage anormal de la protĂ©ine APP. En temps normal cette protĂ©ine de la membrane des neurones est clivĂ©e par des secretases en peptide P3 non toxique.
L'apparition de plaque amyloïde est due au vieillissement normal. L'accumulation anormale sous-jacente à la maladie d'Alzheimer reste cependant inexpliquée.
Le peptide AÎČ42 est un peptide insoluble qui ne peut ĂȘtre dĂ©gradĂ© efficacement par les cellules environnantes. Il s'accumule dans le milieu extracellulaire, formant des plaques sĂ©niles qui compriment les neurones. Le peptide ÎČ-amyloĂŻde est donc une protĂ©ine neurotoxique. Il s'agit d'un peptide anti-microbien[35], ce qui pourrait ĂȘtre le signe de la prĂ©sence d'une infection[36]. Ceci doit ĂȘtre mis en relation avec le fait qu'on a dĂ©couvert un microbiote Ă©galement dans le cerveau[37]. En effet, certains types de en:Gamma secretase, produits par les astrocytes (cellules gliales)[38] - [39] - [40] - [41], gĂ©nĂšrent certaines formes de BĂȘta-amyloĂŻde (42.a.a ou AÎČ42) qui sâagrĂšgent[42]. On trouverait un mĂ©canisme semblable dans les formes hĂ©rĂ©ditaires[43] de la maladie, par modification de la PrĂ©sĂ©niline 1 qui est un constituant de la gamma secrĂ©tase. Des Ă©tudes ont montrĂ© une modification du microbiote des malades avec une surabondance de bactĂ©ries inflammatoires comme Escherichia/Shigella[44].
Localisation et progression
Les plaques amyloĂŻdes sont principalement localisĂ©es dans le nĂ©ocortex et l'hippocampe. Au niveau du lobe pariĂ©tal, une rĂ©gion associative impliquĂ©e dans les circuits de la mĂ©moire, les plaques amyloĂŻdes et l'accumulation du peptide AÎČ42 corrĂšlent significativement avec les symptĂŽmes cognitifs de la maladie d'Alzheimer[45] - [46].
MĂ©canismes pathologiques
La présence de plaques amyloïdes entraßne un dysfonctionnement des neurones environnants, puis la mort neuronale par apoptose ou par nécrose.
Les plaques sĂ©niles libĂšrent du peroxyde d'hydrogĂšne (H2O2), et entraĂźnent un stress oxydant sur les neurones environnants. En prĂ©sence d'un ion mĂ©tallique (tels que le cuivre et le fer, tous deux prĂ©sents dans le cerveau), des radicaux libres (OH°, hydroxyles) sont produits (par la rĂ©action de Fenton). Ces radicaux libres vont arracher des atomes d'hydrogĂšne Ă la membrane plasmique du neurone (composĂ©e de molĂ©cules carbonĂ©es prĂ©sentant de nombreux atomes d'hydrogĂšne). L'intĂ©gritĂ© de la membrane plasmique est altĂ©rĂ©e et devient plus permĂ©able aux petites molĂ©cules radicalaires. La membrane laisse pĂ©nĂ©trer d'autres radicaux libres qui s'attaqueront Ă l'ADN du neurone, entraĂźnant la destruction des fonctions de la cellule privĂ©e d'information gĂ©nĂ©tique. La membrane Ă©tant abĂźmĂ©e par les radicaux libres, les ions calcium et des fragments Ă-amyloĂŻdes vont Ă©galement pĂ©nĂ©trer dans la cellule et activer les phosphokinases Ă calcium (PKC) dont le rĂŽle est d'Ă©liminer la membrane neuronale abĂźmĂ©e. La PKC suractivĂ©e va Ă©liminer des portions de membrane saines et accĂ©lĂ©rer le processus de destruction. Les radicaux libres et les fragments d'AĂ42 vont ainsi pĂ©nĂ©trer en surnombre dans le corps du neurone, affecter son fonctionnement et contribuer Ă l'apoptose.
D'autre part, le stress oxydatif provoque une réaction inflammatoire par le recrutement de la microglie qui va accélérer la destruction des neurones.
Dégénérescences neurofibrillaires
La protéine tau est une macromolécule essentielle à la stabilité de la tubuline, protéine constituant majoritairement l'assemblage des microtubules qui forment le cytosquelette des axones. Les protéines Tau se positionnent perpendiculairement à l'axone et assurent la rigidité des microtubules et le bon transport axonal.
Des protéines Tau se détachent périodiquement des microtubules, mais sont remplacées et rapidement dégradées chez le sujet sain. La maladie d'Alzheimer est caractérisée par des protéines Tau se détachant des microtubules et restant dans le milieu intracellulaire. Elles ne sont pas toutes dégradées et vont donc s'agréger, formant des neurofibrilles. Trop de neurofibrilles bloquent le fonctionnement du neurone car elles ne permettent pas l'activité de l'axone. Les neurofibrilles compriment le neurone et provoquent une mort neuronale par apoptose.
L'accumulation des protĂ©ines Tau et l'enchevĂȘtrement neurofibrillaire sont liĂ©s Ă l'apparition de manifestations cognitives tels que les symptĂŽmes de dĂ©mences[45].
Il existe plusieurs explications au dĂ©tachement des protĂ©ines Tau, la principale reposant sur un problĂšme de phosphorylation. La protĂ©ine tau possĂšde 85 sites potentiels de phosphorylation. Lorsqu'elle est peu phosphorylĂ©e, elle va favoriser la polymĂ©risation des dimĂšres de tubuline en microtubules. Ă l'inverse, quand elle est trĂšs phosphorylĂ©e, elle ne peut pas s'attacher aux microtubules. Dans la maladie d'Alzheimer, les protĂ©ines Tau seraient hyperphosphorylĂ©es. Elles se dĂ©tachent, s'agrĂšgent en paires de filaments appariĂ©es en hĂ©lice pour former des neurofibrilles. La cause de l'augmentation de la phosphorylation est inconnue. Une hypothĂšse avance que les radicaux libres, dus Ă la prĂ©sence de plaques amyloĂŻdes, dĂ©tĂ©riorent la paroi membranaire des axones et laissent ainsi pĂ©nĂ©trer des ions calcium qui vont sur-activer des kinases et conduire Ă la phosphorylation des protĂ©ines tau. Ces protĂ©ines vont donc ĂȘtre hyperphosphorylĂ©es et changer de conformation.
MĂ©canismes pathologiques
Atrophie corticale
La maladie d'Alzheimer est caractérisée par une perte de neurones et de synapses dans le cortex cérébral et certaines régions subcorticales. Cette perte anormale entraßne une atrophie des régions affectées, incluant le lobe temporal, pariétal et une partie du Lobe frontal et du gyrus cingulaire[49]. Le cerveau peut ainsi perdre 8 à 10 % de son poids tous les dix ans, contre 2 % chez un sujet sain. L'atrophie corticale s'accompagne d'une dilatation des ventricules cérébraux et des sillons corticaux ainsi que d'une perte neuronale affectant particuliÚrement le systÚme cholinergique (noyau basal de Meynert, septum, cortex entorhinal, amygdale et hippocampe).
Les études utilisant l'IRM et le PET scan ont documenté une réduction de certaines régions spécifiques chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer lorsqu'elles progressent d'un trouble cognitif léger vers une maladie d'Alzheimer, en comparaison des images de sujets sains ùgés[50] - [51].
Effets des lésions selon la localisation
Selon les endroits touchés par les lésions causées par la démence d'Alzheimer, les résultats seront différents :
- l'atteinte de l'hippocampe joue sur les processus de mémorisation : enregistrement, restitution et organisation des souvenirs;
- les lésions au lobe frontal occasionnent des troubles des fonctions exécutives[52];
- les lésions au cortex postérieur provoquent aphasie, agnosie et apraxie ;
- l'atteinte du systÚme limbique a des conséquences sur les émotions, les liens entre souvenirs et comportements, le sommeil et l'appétit[52] ;
- les lésions à la formation réticulée occasionnent des problÚmes de vigilance et des troubles du sommeil.
Diagnostic
Actuellement, il n'est pas recommandé de recourir au dépistage de la maladie, c'est-à -dire à la recherche de la maladie chez des personnes qui n'ont aucun symptÎme[53]. En effet, en l'absence de traitement curatif, cette stratégie n'est pas pertinente au plan de la santé publique. Par contre, il est recommandé de reconnaßtre la maladie chez des personnes qui ont des symptÎmes ou des signes évocateurs. Il est alors question de détection et de diagnostic.
Avant 2007 un diagnostic de certitude ne pouvait ĂȘtre Ă©tabli quâuniquement en post-mortem, grĂące Ă lâĂ©tude anatomo-pathologique du cerveau. GrĂące aux avancĂ©es de la recherche et de la technologie, un diagnostic non Ă©quivoque de maladie dâAlzheimer du vivant du patient est possible[54].
Il faut noter d'autre part que des examens cĂ©rĂ©braux post mortem peuvent attester dâun stade avancĂ© de la maladie d'Alzheimer, sans que les malades n'aient prĂ©sentĂ© de signes cliniques de type altĂ©ration cognitive. Ces observations ont entraĂźnĂ© le dĂ©veloppement du concept de rĂ©serve cognitive (en), qui influe sur le profil d'Ă©volution des signes cliniques : absence de signes au dĂ©but de la maladie puis accĂ©lĂ©ration rapide passĂ© un « seuil » pour les personnes dotĂ©es d'une forte rĂ©serve[55].
Par le généraliste
Le médecin généraliste évalue si les symptÎmes ne sont pas le signe d'une autre pathologie puis il propose un dépistage. Si les troubles cognitifs sont avérés, il réoriente le patient vers un centre mémoire spécialisé. Il peut utiliser les tests de diagnostics suivants :
- Le MMSE (Mini Mental State Evaluation, ou Test de Folstein) est le test le plus rĂ©pandu et celui recommandĂ© par la Haute AutoritĂ© de santĂ©[56]. Il comporte 18 questions ou tĂąches et il est rĂ©alisable en 15 minutes environ. Il fournit un score variant de 0 Ă 30 points : un score infĂ©rieur Ă 24 sur 30 est suspect de dĂ©mence ; un score de 28 ou plus est normal. Ce rĂ©sultat doit cependant ĂȘtre interprĂ©tĂ© selon le niveau Ă©ducatif du patient car un haut niveau peut amĂ©liorer le score et donc fausser le test (quel est son dernier diplĂŽme obtenu, quel est son (ancienne) activitĂ© professionnelle). Il faudra s'assurer de l'absence de confusion avant sa rĂ©alisation. Il est recommandĂ© de ne pas faire ce test dĂšs l'arrivĂ©e des patients dans le service mais Ă distance de quelques jours.
- Le test Codex[57] : ce test réalisable en 3 minutes combine une épreuve de mémoire et un test de l'horloge : ces éléments forment un arbre de décision complété pour certains patients par des questions sur l'orientation spatiale. Il est redondant avec certains autres tests (réalisés en routine en gériatrie hospitaliÚre) mais il est plus rapide et particuliÚrement adapté à la médecine de ville.
- Le « test de l'horloge »[58] : il consiste à faire dessiner à la personne le cadran d'une montre. On demande au patient d'indiquer une heure choisie par l'examinateur. Par exemple, mettez une petite aiguille et une grande aiguille pour indiquer cinq heures moins le quart. Il est réalisable en 2 minutes environ.
- Le « test des 5 mots » de Dubois[59] : ce test évalue la mémoire en distinguant les processus d'encodage et de rappel.
- D'autres tests peuvent Ă©galement ĂȘtre rĂ©alisĂ©s en pratique courante : le MoCA[60], les fluences verbales
En centre spécialisé
Le diagnostic de la maladie dâAlzheimer en centre spĂ©cialisĂ© est rĂ©alisĂ© en deux Ă©tapes :
PremiĂšre Ă©tape : Rechercher lâexistence de troubles des fonctions cognitives et/ou constater lâexistence dâun syndrome dĂ©mentiel par un bilan neuropsychologique[54].
Il détermine les troubles cognitifs du patient à travers une série de tests dont :
- le test de Gröber et Buschke pour explorer la mémoire[61] ;
- le test Trail Making Test[62], pour explorer les fonctions exécutives et l'attention ;
- le test de Stroop pour explorer l'attention[63] ;
- les tests de dénomination, pour explorer le langage ;
- la copie de figures complexes (ex. : la figure complexe de Rey).
Il Ă©value la mĂ©moire, lâorientation dans le temps et dans lâespace, le raisonnement, le langage, la comprĂ©hension et lâattention. Ces tests permettent de distinguer des patients atteints dâune maladie dâAlzheimer, mĂȘme Ă un stade trĂšs prĂ©coce, des personnes saines puis des patients atteints de dĂ©mence.
DeuxiÚme étape : Rechercher des signes spécifiques.
- LâImagerie par RĂ©sonance MagnĂ©tique (IRM) :
LâIRM permet de dĂ©tecter une atrophie corticale, notamment une atrophie des hippocampes. Elle permet par ailleurs dâĂ©liminer dâautres causes de dĂ©mences telles que la prĂ©sence de lĂ©sions vasculaires, dâune tumeur cĂ©rĂ©brale ou dâun hĂ©matome.
- La Tomographie par Ă©mission de positons (TEP)
Elle permet de mettre en Ă©vidence un hypo-mĂ©tabolisme (câest-Ă -dire un fonctionnement moins efficace du cerveau) et de visualiser les lĂ©sions cĂ©rĂ©brales caractĂ©ristiques de la maladie, notamment les plaques amyloĂŻdes.
- La Ponction Lombaire (PL)
Elle permet le dosage dans le liquide cĂ©phalo-rachidien de marqueurs biologiques spĂ©cifiques de la maladie dâAlzheimer (protĂ©ines tau et tau phosphorylĂ©es, peptide bĂ©ta-amyloĂŻde). Cet examen est demandĂ© de plus en plus frĂ©quemment car il constitue un apport important Ă lâhypothĂšse diagnostique.
- Les examens de laboratoire
Les analyses de sang et dâurine permettent de dĂ©pister des pathologies pouvant entraĂźner des troubles cognitifs rapidement rĂ©versibles avec la mise en place dâun traitement adaptĂ© (carence en vitamine, en hormone, infectionâŠ). Les dosages de la vitamine B12 et B9 ainsi quâun bilan thyroĂŻdien sont utiles pour exclure dâautres causes de dĂ©mence[54].
- la tomographie par Ă©mission monophotonique (TEMP) utilise aussi des marqueurs de perfusion ou du mĂ©tabolisme cĂ©rĂ©bral. Cette imagerie fonctionnelle est utile pour le diagnostic Ă©tiologique des dĂ©mences, lorsque les donnĂ©es cliniques ou d'imagerie IRM ne suffisent pas Ă poser le diagnostic. En particulier, la TEMP est utile pour identifier les dĂ©mences frontotemporales. La TEMP peut aussi ĂȘtre rĂ©alisĂ©e avec des traceurs du systĂšme dopaminergique : c'est le Dat-scan, un autre examen d'imagerie isotopique utile pour diffĂ©rencier la maladie d'Alzheimer de la dĂ©mence Ă corps de Lewy, une autre dĂ©mence dĂ©gĂ©nĂ©rative. Dans cette maladie, il y a une hypofixation du traceur au niveau du striatum (zone de fixation normale pour cet examen). La Dat-scan utilise un traceur fixant spĂ©cifiquement les transporteurs de la dopamine marquĂ©e Ă l'iode 123.-
Autres possibilités de diagnostic
En France, le laboratoire GIPSA-lab travaille sur un robot capable de reconnaĂźtre les signes de la maladie lors d'un face-Ă -face avec une personne[64]. En , le magazine Ă©conomique amĂ©ricain Forbes place ce robot prĂ©nommĂ© Nina par les chercheurs parmi dix robots humanoĂŻdes incroyablement rĂ©alistes dans le monde en retenant que son apprentissage en profondeur lui permet de corriger lui-mĂȘme ses erreurs et qu'il utilise le contact visuel comme moyen de communication[65].
Diagnostics différentiels
La troisiĂšme Ă©tape du diagnostic est un bilan pour Ă©carter les pistes de d'autres consĂ©quences qui pourraient ĂȘtre causĂ©es par les symptĂŽmes relevĂ©s. Ces trois Ă©tapes permettent d'Ă©tablir un diagnostic qui Ă©tablit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non.
On peut Ă©voquer le diagnostic de maladie d'Alzheimer dans de nombreuses situations diffĂ©rentes. NĂ©anmoins de nombreuses autres maladies ou conditions peuvent expliquer certains symptĂŽmes et doivent ĂȘtre Ă©cartĂ©es avant d'Ă©tablir de maniĂšre certaine le diagnostic de maladie d'Alzheimer.
- Au stade initial de la maladie, un oubli bénin, un trouble cognitif léger (mild cognitive impairment, MCI)).
- Troubles cognitifs liés aux médicaments (iatrogÚnes) : prise de benzodiazépines, médicaments à effet anticholinergique (antidépresseurs tricycliques, antihistaminiques de premiÚre génération, antispasmodiques anticholinergiques, neuroleptiques phénothiaziniques).
- Les troubles anxieux ou la dépression peuvent également entraßner des pertes de mémoire sans gravité. Cependant, ces troubles sont parfois associés à la maladie d'Alzheimer et un traitement d'épreuve par antidépresseur peut aider au diagnostic.
- Le syndrome d'apnĂ©es du sommeil peut-ĂȘtre Ă©voquĂ© devant des ronflements, une somnolence et un surpoids. Un bilan spĂ©cialisĂ© en centre du sommeil avec une prise en charge adaptĂ©e peut amĂ©liorer les troubles de la mĂ©moire.
- Le syndrome confusionnel.
- Tout trouble d'origine métabolique (hypoglycémie, hyponatrémie, hypothyroïdie) ou toxique (drogues, alcool).
Une fois le diagnostic de démence posé, une évaluation cognitive globale, fonctionnelle, thymique et comportementale en centre mémoire spécialisé va permettre de poser le diagnostic étiologique de la démence[66] :
- Maladie d'Alzheimer.
- D'autres formes de démences d'origine dégénératives comme la démence à corps de Lewy, les démences associées à la maladie de Parkinson, la démence frontotemporale (avec ses variantes : démence sémantique et aphasie primaire progressive), la maladie de Huntington, la paralysie supranucléaire progressive, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, l'atrophie corticale postérieure.
- DĂ©mences non dĂ©gĂ©nĂ©ratives comme la dĂ©mence vasculaire, la dĂ©mence traumatique, l'hydrocĂ©phalie Ă pression normale, les dĂ©mences mĂ©taboliques ou infectieusesâŠ
- L'association d'un tableau évoquant la maladie d'Alzheimer avec des signes cliniques et/ou radiologiques de lésions cérébrales d'origine vasculaire est en faveur d'une démence mixte.
Facteurs de risque
Le premier facteur de risque reste avant tout l'ùge (supérieur à 65 ans), ce qui fait de la maladie d'Alzheimer une maladie du vieillissement. Dans les formes non familiales, le principal facteur génétique est l'allÚle Δ4 du gÚne de l'apolipoprotéine E, surtout s'il est présent à l'état homozygote[67]. Cependant, l'utilisation du génotypage dans la pratique courante ou le dépistage n'est pas recommandé à ce jour du fait de l'absence de prise en charge spécifique. Voir génétique. La petite taille, surtout chez les hommes, semble corrélée à un risque plus élevé de contracter la maladie[68] - [69]. Une consommation excessive d'alcool doublerait également les risques de développer la maladie d'Alzheimer[70].
Facteurs de risque cardiovasculaires
Les maladies cardiovasculaires relativement prĂ©coces (Ă partir du milieu de vie)[71] - [72] - [73] - [74] peuvent ĂȘtre un facteur de risque.
Un traitement contre l'hypertension artĂ©rielle limite le risque de mourir prĂ©cocement, mais aussi celui d'ĂȘtre admis pour une longue durĂ©e dans un centre de soins (risque diminuĂ© de 49 %), pour des raisons encore incomprises. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'hypertension est un facteur de risque de dĂ©mence[75]. Certains se demandent mĂȘme si la maladie dâAlzheimer n'est pas une maladie vasculaire plutĂŽt que neurodĂ©gĂ©nĂ©rative[76], notamment liĂ©e Ă une hypoperfusion cĂ©rĂ©brale[77] et Ă une mauvaise irrigation du cerveau[78], comme dans d'autres formes de dĂ©mence peut-ĂȘtre[79].
L'hypercholestérolémie[80] est également un facteur de risque. Un régime riche en acides gras polyinsaturés oméga-3 et omega-6, et pauvre en acides gras saturés pourrait à l'inverse diminuer le risque de développer la maladie d'Alzheimer[81]. Par contre, aucun bénéfice d'un traitement avec des oméga-3 n'a été détecté lorsque la maladie est déjà présente[82]. Toutefois, selon une étude scientifique de 2010 une supplémentation de la variante d'oméga-3 spécifique dite EPA (acide eïcosapentaÚnoïque) est associée à une diminution de l'atrophie de l'amygdale (région du cerveau), et action physique sur le cerveau[83].
Facteurs de risques métaboliques
Le diabĂšte est un facteur de risque. Les diabĂ©tiques courent un risque environ deux fois plus Ă©levĂ© d'ĂȘtre concernĂ© par la dĂ©mence vasculaire ou la maladie d'Alzheimer que le reste de la population[84]. MĂȘme pour les non-diabĂ©tiques un taux Ă©levĂ© de glucose Ă©lĂšve significativement le risque[85].
Facteurs de risques viraux
Depuis plus de 30 ans, le professeur Ruth Itzhaki multiplie les Ă©tudes sur les virus, en particulier le virus de l'herpĂšs commun HSV-1, soupçonnĂ©s d'ĂȘtre impliquĂ©s dans la maladie d'Alzheimer[86].
Ruth Itzhaki pense que le virus de la Covid-19 SARS-CoV-2, comme le virus de la varicelle VZV, augmentent le risque de maladie d'Alzheimer en réactivant le HSV-1 latent dans le cerveau. Les porteurs du gÚne ApoE4 semblent particuliÚrement vulnérables. Des neurologues de 25 pays ont mis en place le Consortium de l'Alzheimer's Association[87] pour étudier les séquelles neuropsychiatriques chroniques de l'infection par le Sars-Cov-2[88].
Autres
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s[89], parmi lesquels des antĂ©cĂ©dents personnels de dĂ©pression[90]. Une mĂ©ta-analyse met en avant la faiblesse physique comme facteur de risque[91]. Les blessures Ă la tĂȘte et les traumatismes crĂąniens augmentent un peu le risque[92] - [93].
Facteurs de risque comportementaux
Le tabagisme augmenterait sensiblement le risque de survenue de la maladie d'Alzheimer[94].
L'inactivitĂ© physique a Ă©tĂ© longuement Ă©tudiĂ©e et semble pouvoir ĂȘtre retenue parmi les facteurs de risque[95].
Une Ă©tude suggĂšre un lien entre la consommation d'acide gras trans et l'apparition de la maladie d'Alzhzeimer[96].
D'autres facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer ont été évoqués[89], parmi lesquels un niveau socioculturel bas[97].
Facteurs de risque médicamenteux
L'usage des anxiolytiques[98] (en particulier des benzodiazépines[99]) et des somnifÚres[100] augmenterait le risque de survenance de la maladie d'Alzheimer. Le risque serait majoré de 20 % à 50 %.
Mise en cause de l'aluminium
L'aluminium est suspectĂ© Ă partir des annĂ©es 1990 comme cause ou comme l'une de causes de cette maladie. Cette suspiscion est alimentĂ©e par le fait que des dĂ©pĂŽts d'aluminium sont retrouvĂ©s par certaines Ă©tudes dans le cerveau des victimes de la maladie d'Alzheimer, et par le fait que sur le modĂšle animal il induit des lĂ©sions neurologiques proches (dĂ©gĂ©nĂ©rescence des neurofibrilles, agrĂ©gats de protĂ©ine-TauâŠ) arguments retenus par exemple par Crapper et al. en 1973[101] - [102] et 1976[103] puis par Trapp & al. en 1978[104] ; Scott & al. en 1993[105] ; Kawahara & al. en 1994[106] ; Chong & Suh en 1995[107]. En outre sa teneur augmente dans le systĂšme nerveux avec l'Ăąge, tout comme le risques d'apparition de la maladie d'Alzheimer notaient Mc Dermott et ses collĂšgues en 1979)[108].
En 1980-1990, de l'aluminium est retrouvé en quantité significative et croissante avec l'ùge dans le sang des malades d'Alzheimer et dans les plaques séniles (sous forme d'aluminosilicate)[109], ainsi que sur les neurones siÚges de la dégénérescence des neurofibrilles[110] - [111]
La dĂ©monstration faite antĂ©rieurement de sa neurotoxicitĂ© dans la genĂšse des encĂ©phalopathies progressives des dialysĂ©s (caractĂ©risĂ©es par une dĂ©mence progressive avec difficultĂ©s d'Ă©locution, grimaces faciales, troubles moteur et modifications Ă©lectroencĂ©phalographiques), a encouragĂ© l'hypothĂšse d'un rĂŽle-clĂ© de l'aluminium dans le syndrome d'Alzheimer par exemple en 1988 par Birchall et Chappell[112] et par Zatta et al.[113] (qui prĂ©cisent leurs travaux en 1995[114]) ; par Harrington & al. en 1994[115] ; par Corain & al. (1990)[116], Jacqmin-Gaddaet coll. en 1996[117] concluent Ă un lien entre les taux d'aluminium (et de silicium) de l'eau de boisson et la santĂ© mentale de personnes ĂągĂ©es mais l'aluminium semble ĂȘtre dĂ©lĂ©tĂšre quand le taux de silicium est faible, et inversement protecteur en prĂ©sence d'un pH alcalin et d'un taux Ă©levĂ© de silicium dans l'eau.
En 1996, Suarez & al. montrent que chez le rat l'aluminium (Ă des taux comparables Ă ceux dosĂ©es dans le cerveau de malades d'Alzheimer) est source de perturbations cellulaires et biochimiques[118], peu aprĂšs que deux Ă©quipes (celles de Deloncle et al.[119] et de Sahin et al.[120] aient en 1995 publiĂ© de travaux concluant qu'une intoxication chronique par lâaluminium conduit Ă une augmentation de la permĂ©abilitĂ© de la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique et induit des troubles neurologiques dont tremblements, troubles de l'Ă©quilibre, puis convulsionsâŠ
La nourriture ou l'eau de boisson sont des sources potentielles d'aluminium ; Martyn et al. en 1989 ont montrĂ© qu'en Angleterre, dans les rĂ©gions oĂč l'eau contient naturellement un taux d'aluminium de plus de 110 pg par litre, l'incidence de la maladie d'Alzheimer est multipliĂ© par 1,5 par rapport aux rĂ©gions oĂč l'eau du robinet en contient moins de 10 Fg/L[121] - [122] - [123]. Des rĂ©sultats semblables ont Ă©tĂ© publiĂ©s en NorvĂšge par Flaten en 1987[124] et 1990[125]) et au Canada par Neri & Hewitt en 1991[126] et par Forbes & Mc Lachlan en 1996[127]).
Mais cette hypothĂšse est rapidement controversĂ©e par exemple par Lukiw en 1997[128] (notamment parce que de l'aluminium s'accumule aussi dans le systĂšme nerveux de personnes ĂągĂ©es ne dĂ©clarant pas la maladie d'Alzheimer) et le reste bien que certains comme Savory et al. en 1996 aient tentĂ© de proposer une mĂ©thode pour sortir de cette controverse[129]âŠ).
Mise en cause du mercure
Certains indices suggĂšrent une relation entre l'exposition au mercure et la maladie d'Alzheimer[130]. Le taux de mercure est plus Ă©levĂ© dans le cerveau des malades d'Alzheimer, et tout particuliĂšrement dans le noyau basal de Meynert au centre de l'encĂ©phale, lĂ oĂč la dĂ©gĂ©nĂ©rescence neuronale est la plus forte chez les malades[131] - [132]. Les malades ont presque toujours un taux de mercure sanguin anormalement Ă©levĂ© (2 Ă 3 fois plus Ă©levĂ© que pour l'Ă©chantillon tĂ©moin)[133] et le taux sanguin du mercure est plus Ă©levĂ© chez les malades qui ont le plus de protĂ©ines ÎČ-amyloĂŻdes se dĂ©posant dans le cerveau.
Ce mercure aurait pour principale origine les plombages dentaires : lâOMS considĂšre que le mercure-vapeur Ă©mis par les amalgames dentaires est la 1re source dâexposition mercurielle des populations occidentales[134]. Les amalgames perdent environ 50 % de leur mercure (soit 1/2 gramme environ par amalgame), en 10 ans, avant stabilisation, et de nombreuses Ă©tudes rĂ©centes ont confirmĂ© que le taux de mercure du cerveau est corrĂ©lĂ© au nombre dâamalgames[135] - [136] - [137] - [138] - [139].
On a montrĂ© en 1993 comment le mercure induit une neurodĂ©gĂ©nĂ©rescence caractĂ©ristique de la maladie dâAlzheimer, Ă la suite d'une exposition chronique Ă de faibles doses de mercure-vapeur[140]. En 2004, une revue des connaissances et Ă©tudes rĂ©centes montre une grande cohĂ©rence des Ă©tudes disponibles[141]. Cependant, les amalgames dentaires contenant du mercure ont fait l'objet de nombreuses Ă©tudes qui n'apportent pas la preuve de leur responsabilitĂ© au regard des maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives[142] - [143].
Pronostic
Quand on a un doute au sujet de la maladie d'Alzheimer, on peut consulter un médecin généraliste qui renvoie en général vers un neurologue ou un neuropsychologue[144].
Pour confirmer qu'un patient est atteint de la maladie d'Alzheimer, on Ă©value d'abord ses fonctions cognitives (fonctions qui organisent et contrĂŽlent les actes d'une personne, par exemple la mĂ©moire, le langage). Ensuite, on fait une IRM (Imagerie par RĂ©sonance MagnĂ©tique) pour lequel l'attente Ă©tait d'environ 30 jours en 2015[145]. Pratiquer cet examen coĂ»te environ 300 âŹ, avec un remboursement presque total de la sĂ©curitĂ© sociale (les 20 ⏠restant Ă la charge du patient pouvant ĂȘtre remboursĂ©s par la mutuelle)[146]. La troisiĂšme Ă©tape du diagnostic est un bilan pour Ă©carter les pistes de d'autres consĂ©quences qui pourraient ĂȘtre causĂ©es par les symptĂŽmes relevĂ©s. Ces trois Ă©tapes permettent d'Ă©tablir un diagnostic qui Ă©tablit si le patient a la maladie d'Alzheimer ou non[147].
Conséquences familiales et sociales
La famille comprend les enfants, les frĂšres et sĆurs, niĂšces et neveux, etc. En se rĂ©fĂ©rant au nombre estimĂ© en 2007 de 800 000 malades en France et en considĂ©rant une moyenne de 3 cellules familiales autour d'un malade, ce sont plus de 2 400 000 personnes qui sont concernĂ©es plus ou moins directement par la maladie d'Alzheimer. C'est un problĂšme majeur de sociĂ©tĂ©, la progression du nombre de malades Ă©tant d'environ 250 000 cas par an[148].
La famille a des ressources limitées en temps pour offrir à la personne malade le soutien dont elle a besoin de façon de plus en plus continue au fur et à mesure de l'évolution de la maladie. Pourtant, dans 70 % des cas, c'est la famille qui prend en charge la personne malade et lui permet de rester à domicile.
On a pris conscience de l'apport considĂ©rable de l'aidant naturel (aussi nommĂ© aidant familial) et les professionnels se rendent compte que l'« aide aux aidants » est probablement une des maniĂšres de rĂ©pondre Ă cet Ă©norme dĂ©fi de santĂ© publique. Le soutien apportĂ© aux aidants joue un rĂŽle important dans le choix du couple aidant/aidĂ© de rester ou non Ă domicile. J.-M. Caire, B. Sarrazy et S. TĂ©treault[149] ont mis en Ă©vidence un certain nombre de conditions qui facilitent le maintien Ă domicile telles que la flexibilitĂ© des interventions proposĂ©es, le fait de prĂ©server du temps pour les aidants, la formation de ces derniers pour sâadapter aux situations nouvelles du quotidien ou encore le respect par lâĂ©quipe de professionnels du point de vue de la personne malade et du proche qui la soutient.
En France, 70 % des Ă©poux et 50 % des enfants d'une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer lui consacrent plus de 6 heures par jour. 24 % des aidants â et 54 % lorsqu'il sâagit des enfants de la personne â doivent rĂ©amĂ©nager leur activitĂ© professionnelle. 20 % des aidants naturels d'une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer dĂ©clarent diffĂ©rer, voire renoncer Ă une consultation, une hospitalisation ou un soin pour eux-mĂȘmes par manque de temps[150].
Si la prĂ©valence de la maladie continue d'augmenter, elle mobilisera Ă elle seule et pour le simple nursing un dixiĂšme de la population active. Par ailleurs, il semblerait que la mortalitĂ© des personnes aidant soit supĂ©rieure Ă celle de personnes du mĂȘme Ăąge ne s'occupant pas d'un malade, mais cela n'est pas clairement Ă©tabli Ă ce jour[151]. Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, a Ă©tĂ© mis en place un mĂ©tier le technicien-coordinateur de lâaide psychosociale aux aidants en rĂ©ponse aux problĂ©matiques de ces aidants.
Prévention
Aucune mĂ©thode ne protĂšge dĂ©finitivement de la maladie dâAlzheimer, mais des facteurs de diminution du risque sont connus.
Activité cognitive et niveau scolaire
Le maintien d'activité cognitive réguliÚre aiderait à réduire les risques de la maladie, la dégradation des facultés intellectuelles étant d'autant réduite que le nombre d'activités augmente[152]. Par exemple, la pratique de jeux de société ralentit le déclin des fonctions cognitives[153]. Il est possible que la pratique de jeux réduise aussi la dépression et contribue à moins de risque de démence[154].
De mĂȘme, avoir fait des Ă©tudes longues semble corrĂ©lĂ© avec une meilleure protection contre l'apparition des symptĂŽmes : le cerveau peut ĂȘtre atteint, mais les signes cliniques de dĂ©gĂ©nĂ©rescence cognitives sont retardĂ©s de 7 Ă 10 ans. Ce retard aboutit Ă diviser par deux la possibilitĂ© d'en manifester les symptĂŽmes pour la population la plus instruite[155]. Cet effet retardateur des symptĂŽmes a Ă©tĂ© constatĂ© dans de nombreuses Ă©tudes, bien qu'elles prĂ©sentent toutes des biais et aboutissent Ă des rĂ©sultats dĂ©taillĂ©s divergents. Les diffĂ©rences portent sur l'effet protecteur des Ă©tudes dans le cas du stade de la dĂ©mence grave, ou dans le cas de cerveaux de poids Ă©levĂ© auquel cas l'effet protecteur est divergent. Les mĂ©canismes mis en Ćuvre dans cette facultĂ© Ă compenser les causes de la maladie, dĂ©signĂ©s comme « rĂ©serve cognitive » ne sont pas connus, et il n'y a pas de certitudes sur l'effet ou non d'autres facteurs tels que le style de vie dans les pĂ©riodes ultĂ©rieures de la vie[156].
Activité physique
L'exercice physique tout au long de la vie pourrait prĂ©venir le risque de maladie d'Alzheimer chez les sujets Ă risque[157], peut-ĂȘtre en diminuant le risque d'hypertension et d'accident cardiovasculaire[158]. Par ailleurs, l'exercice pourrait aussi avoir des impacts positifs au niveau du systĂšme immunitaire. Plusieurs Ă©tudes ont dĂ©montrĂ© un bienfait dans la rĂ©duction de facteurs inflammatoires et une amĂ©lioration cognitive aprĂšs un programme d'exercice de 16 semaines chez les personnes ĂągĂ©es souffrant de troubles cognitifs modĂ©rĂ©s. En effet, l'exercice modĂ©rĂ© pourrait contrecarrer les effets reliĂ©s Ă une baisse de performance du systĂšme immunitaire liĂ© Ă l'Ăąge (appelĂ©e « immunosĂ©nescence ») pouvant ĂȘtre impliquĂ©s dans le processus de dĂ©clin cognitif liĂ© Ă la maladie d'Alzheimer[159].
Une revue générale des méta-analyses a trouvé des preuves solides que les personnes physiquement actives ont un risque plus faible d'environ 35 % de développer la maladie que leurs pairs physiquement inactifs, et se portent un peu mieux s'ils ont déjà la maladie[160].
Alimentation
Certaines Ă©tudes cliniques tendent Ă dĂ©montrer que la consommation de viande (sauf poisson et volaille) et de produits d'origine animale dans leur ensemble favoriserait le dĂ©veloppement de la maladie d'Alzheimer[161] - [162]. Outre l'augmentation du risque liĂ©e au cholestĂ©rol, il est notamment Ă©voquĂ© dans une Ă©tude le rĂŽle de la mĂ©thionine[163] - [164], transformĂ©e en homocystĂ©ine par le mĂ©tabolisme intermĂ©diaire. Une hyperhomocystĂ©inĂ©mie est un facteur augmentant le risque cardiovasculaire, et semblerait jouer un rĂŽle dans l'apparition de la maladie d'Alzheimer. En effet, l'augmentation d'homocystĂ©ine est associĂ©e Ă la diminution de la concentration sanguine de vitamine B12 et de l'acide folique[82]. Selon certaines thĂ©ories, la hausse du nombre de cas dĂ©veloppant la maladie d'Alzheimer pourrait correspondre Ă la hausse de la consommation de viande dans le monde : ainsi, une recherche de lâAmerican Society for Nutrition (en), concernant des populations d'AmĂ©rique latine, de Chine et d'Inde, conclut que « la consommation de viande a Ă©tĂ© plus Ă©levĂ©e chez ceux dont on a diagnostiquĂ© une dĂ©mence »[165].
Des recommandations alimentaires combinant régime méditerranéen ont été développées spécifiquement pour réduire le risque de maladie d'Alzheimer[166], suivre ces recommandations permettrait de réduire le risque d'environ 50 %[167].
LumiĂšre et rythmes biologiques
Les malades Alzheimer dorment moins bien que la moyenne des gens. Ils sont parfois agités et comme surstimulés tard dans la nuit[168] - [169].
- Une explication est que la maladie semble dĂ©grader un type spĂ©cial de cellules de l'Ćil (cellules ganglionnaires de la rĂ©tine) qui (via la mĂ©lanopsine) informent le cerveau du fait quâil fait jour ou nuit (rythme circadien)[168]. Si ceci est confirmĂ©, de nouvelles pistes de traitement pourraient amĂ©liorer le sommeil de ces patients. Ces cellules comptent pour 1 % Ă 2 % des capteurs photosensibles de l'Ćil, et ne jouent aucun rĂŽle dans la vision[168]. Chez 30 donneurs d'organes Ă©tudiĂ©s il y avait environ 24 % de cellules Ă mĂ©lanopsine en moins dans les rĂ©tines de malades d'Alzheimer que chez des personnes non affectĂ©es par cette maladie. De plus, ces cellules semblaient diffĂ©rentes chez les malades d'Alzheimer. Au lieu dâĂȘtre rondes avec de longs filaments sillonnant la rĂ©tine « comme les restes dâune toile d'araignĂ©e abandonnĂ©e », elles semblaient dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©es, avec des filaments minces formant un rĂ©seau moins Ă©tendu. Des colorants fluorescents ont permis dâĂ©tudier le tissu rĂ©tinien pour la protĂ©ine dite « amyloĂŻde ÎČ Â», typique du cerveau affectĂ© par la maladie d'Alzheimer[168]. Ils ont permis de montrer que cette protĂ©ine toxique est Ă©galement accumulĂ©e autour des cellules Ă mĂ©lanopsine. En 2015, on ne sait pas encore si les cellules Ă mĂ©lanopsine se dĂ©gradent avant ou aprĂšs le dĂ©but des symptĂŽmes de la maladie ou ses manifestations dans dâautres parties du systĂšme nerveux central. Si elles se dĂ©gradaient prĂ©cocement, elles pourraient permettre un diagnostic plus rapide et aisĂ© car la rĂ©tine est la seule partie du cerveau qui nâest pas couverte par le crĂąne. PrĂ©server ces cellules de la maladie ou stimuler celles qui nâont pas encore Ă©tĂ© touchĂ©es permettrait sans doute de soulager les patients de leurs troubles du sommeil, qui conduisent en outre Ă un « cercle vicieux », car dĂ©lĂ©tĂšres pour le systĂšme immunitaire et la mĂ©moire. Une mauvaise immunitĂ© peut rendre lâorganisme moins efficace face aux protĂ©ines toxiques qui envahissent le cerveau de ces patients[168]. Il reste Ă Ă©tudier sâil y a une corrĂ©lation entre la gravitĂ© de la dĂ©gĂ©nĂ©rescence et la sĂ©vĂ©ritĂ© des insomnies[168].
- L'exposition à la lumiÚre naturelle semble améliorer certains symptÎmes. La prise de mélatonine, associée à une luminothérapie pourrait améliorer les troubles du sommeil, en agissant comme inducteur de sommeil mais aussi comme facteur d'allongement de la durée de celui-ci[170]. L'exposition à la lumiÚre naturelle diminuerait aussi chez ces malades les symptÎmes de dépression (-19 %), les limitations fonctionnelles au quotidien (- 53 %), la détérioration cognitive (- 5 %). Chez les malades observés, la prise de mélatonine facilitait l'endormissement. L'association lumiÚre + mélatonine a aussi diminué les comportements agressifs (- 9 %), les phases d'agitation et de réveil nocturne. Il est donc conseillé[171] « de bien éclairer les piÚces en journée (⊠et) à l'inverse, de diminuer les sources de lumiÚre en soirée pour que l'organisme reçoive le signal que la nuit est là ».
Traitements médicamenteux des facteurs de risques cardiovasculaires
Les traitements médicamenteux contre les facteurs de risques cardiovasculaires semblent diminuer la survenance de la maladie d'Alzheimer, ou la reculer.
- Les traitements contre l'hypertension[172] - [173] - [174], et notamment les diurĂ©tiques, et surtout ceux qui agissent sur le potassium, ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă un moindre risque de maladie dâAlzheimer[175]. Ils diminuent le risque de n'importe quelle forme de dĂ©mence.
Les antihypertenseurs visant l'angiotensine semblent également diminuer le risque de MA[176]. - traitement contre l'hypercholestérolémie par des statines[177].
Anti-inflammatoires
La prise réguliÚre d'aspirine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) pendant 2 à 3 ans dans les stades présymptomatiques pourrait réduire le risque d'incidence de la maladie d'Alzheimer[178] - [179].
Par contre, les Ă©tudes ont rĂ©vĂ©lĂ© une augmentation du risque de cardiotoxicitĂ© liĂ© Ă lâinhibiteur Cox-2 (Celecoxib)[159].
Prise en charge
En France, un patient atteint de la maladie d'Alzheimer sur deux n'est pas diagnostiqué, et donc sans prise en charge adaptée[180]. Un dépistage et une prise en charge précoce sont conseillés pour favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible[181].
Stimulation cognitive
En France, des équipes spécialisées Alzheimer à domicile (ESAD)[182] ont été mises en place à la suite de la mesure 6 du plan Alzheimer 2008-2012[183]. Ces équipes proposent de la stimulation cognitive, mais également des mises en situation pour travailler les activités de la vie quotidienne et permettre à la personne de rester autonome à son domicile plus longtemps. Les interventions envers les aidants familiaux des patients semblent capables de retarder l'entrée en institution gériatrique, en particulier les interventions d'un type éducatif.
La Mnémothérapie[184] - [185] notamment musicale.
Aide aux aidants familiaux
Les aidants familiaux, par leur maniÚre de se comporter, peuvent contrÎler les troubles psychocomportementaux des malades. L'éducation des aidants, la notion de « base de sécurité » (un aidant choisi par le malade pour se sécuriser), de réseau d'aidants (autour de l'aidant principal), de tuteur de résilience pour l'aidant, sont autant d'éléments qui font de l'aidant familial un « traitement » en soi[186].
Prises en charge sociale
Le maintien Ă domicile le plus longtemps possible est souvent la solution demandĂ©e par les patients mais elle n'est pas toujours possible. DĂšs lors, pour remĂ©dier Ă cette situation et offrir une palette plus large de types dâaccompagnement, de nouvelles formes dâhabitats spĂ©cifiques dits alternatifs, telles que les colocations, se sont dĂ©veloppĂ©es depuis la fin des annĂ©es 1980 dans quelques pays dâEurope tels la SuĂšde, lâAllemagne, la France, la Belgique ou encore la Suisse. Le but Ă©tant de pouvoir offrir aux personnes atteintes de la maladie dâAlzheimer, la possibilitĂ© de mener une vie au plus proche de celle qui Ă©tait la leur auparavant, et de rĂ©duire leur isolement social et relationnel grĂące Ă un rythme plus proche de celui de la vie familiale, tout en intĂ©grant les proches dans un cadre de vie adaptĂ©. Toutefois, certaines Ă©valuations rĂ©centes de ces structures amĂšnent Ă nuancer le rĂŽle que peuvent prendre les proches dans ce type de projet, leur rapport aux colocations pouvant parfois sâavĂ©rer similaire Ă celui quâils et elles auraient Ă lâĂ©gard dâune institution mĂ©dico-sociale. Et ce, selon que lâinitiative du projet Ă©mane justement des proches ou dâassociations, ou au contraire dâinstitutions spĂ©cialisĂ©es ou dâune volontĂ© Ă©tatique plus globale, et selon le type de politiques sociales Ă©dictĂ©es dans chaque pays (ou mĂȘme Ă©tats ou cantons pour les pays fĂ©dĂ©raux â Allemagne, Suisse) sur la question de la prise en charge des personnes atteintes de troubles cognitifs et apparentĂ©s[187].
La prise en charge sociale consiste à trouver une solution pérenne la plus adaptée à la personne en fonction de ses souhaits et de ses capacités. Les démarches sont souvent faites par les familles aidées des médecins et des assistantes sociales.
Traitements médicamenteux
Les traitements actuellement autorisĂ©s et disponibles sur le marchĂ© sont principalement symptomatiques et soupçonnĂ©s de ralentir lâĂ©volution de la maladie ils ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ©s en 2016 par la Haute AutoritĂ© de SantĂ© qui a estimĂ© que leur efficacitĂ© Ă©tait « au mieux modeste, sans pertinence clinique » et a prĂ©conisĂ© l'arrĂȘt de leur remboursement par la SĂ©curitĂ© sociale[188] - [189].
Traitements spécifiques des démences
Les traitements de la maladie d'Alzheimer ont évolué avec la recherche[190]: inhibiteurs d'acétylcholinestérase, antagoniste NMDA (récepteur glutamate), anti-amyloïde et anti-protéine tau.
Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase
Ils inhibent la dégradation de l'acétylcholine, une molécule permettant la transmission entre certains neurones du cerveau par l'intermédiaire de ses synapses. Ainsi, ils visent à corriger le déficit en acétylcholine observé dans le cerveau des personnes atteintes de cette maladie.
Plusieurs inhibiteurs ont été testés de façon rigoureuse et ont prouvé une certaine efficacité, dans les formes légÚres à modérément sévÚres : le donépézil[191], la rivastigmine, et la galantamine. En 2007 la Commission française de la transparence a réévalué quatre anticholinestérasiques et a conclu à une amélioration du service médical rendu (ASMR) mineure[192]. D'aprÚs la revue Prescrire leurs effets sont modestes, de quelques mois, chez environ 10 % des patients[193].
Bien que modestes, leurs effets sont significativement supérieurs à ceux du placebo : ralentissement ou retard du déclin cognitif et de la perte d'autonomie.
L'effet de ces traitements est stabilisateur, ils ne permettent pas de guérir la maladie, ni de récupérer le niveau de performances préexistant à sa survenue. Leurs utilisations exposent à de nombreuses interactions médicamenteuses, ainsi qu'à des effets indésirables.
Les anticholinestĂ©rasiques ont des effets secondaires[194], surtout de type digestif (nausĂ©es et vomissement). Certains induiraient une surmortalitĂ© cardiovasculaire et des tremblements et/ou une aggravation de symptĂŽmes parkinsoniens[195] ce qui a Ă©tĂ© Ă l'origine de controverses portant notamment sur leur justification Ă©conomique[196]. The National Institute for Health and Care Excellence reconnait leur intĂ©rĂȘt[197]. Par contre, en France, la Haute AutoritĂ© de SantĂ©, ne recommandent plus leur utilisation dans la maladie d'Alzheimer en dehors d'un cadre trĂšs prĂ©cis[198].
Antagonistes du NMDA
- Les récepteurs neuronaux au N-méthyl-D-aspartate (NMDA) jouent un rÎle important dans les processus de mémorisation. Il semble que lors de la maladie d'Alzheimer ces récepteurs soient hyperstimulés par le glutamate, ce qui serait délétÚre selon la théorie de l'exitotoxicité. Elle est réservée aux stades moyens ou avancés[199].
- La vitamine D a démontré une efficacité en synergie avec la mémantine. La mémantine et la vitamine D isolément n'ont guÚre amélioré l'état de patients atteints de la maladie d'Alzheimer mais ont permis des améliorations cognitives significatives en six mois lorsqu'elles sont prises conjointement[200].
Dans une Ă©tude[201], la vitamine E a montrĂ© une efficacitĂ© substantielle tandis que la mĂ©mantine nâa offert aucun bĂ©nĂ©fice, conduisant mĂȘme Ă un dĂ©clin plus agressif que le placebo.
Psychotropes
Peu d'études ont été réalisées chez le patient atteint de la maladie d'Alzheimer concernant l'utilisation des psychotropes[202]. La plupart des recommandations sont faites à partir d'extrapolation des données issues des patients jeunes ou de l'expérience clinique.
Les Ă©tudes rĂ©alisĂ©es chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer montrent que ces mĂ©dicaments sont malgrĂ© tout trĂšs utilisĂ©s[203] : ils sont prescrits chez plus de 2â3 des patients atteints d'une maladie d'Alzheimer.
- Les antidépresseurs : la prévalence de la dépression est estimée entre 37 % et 50 % des patients[204] - [205]. Ils n'ont pas prouvé d'efficacité[206] sur l'évolution de la maladie d'Alzheimer, mais ils peuvent avoir une efficacité sur la dépression associée, l'anxiété et les troubles du comportement[207].
- Les neuroleptiques sont fortement dĂ©conseillĂ©s chez les patients atteints d'une maladie d'Alzheimer[202] - [208] sauf dans des situations particuliĂšres d'agitation majeure avec des risques de blessure pour le patient ou les soignants[202]. Ce traitement nĂ©cessite une rĂ©Ă©valuation constante et doit ĂȘtre arrĂȘtĂ© dĂšs que possible. Par ailleurs, les effets indĂ©sirables de ces traitements sont nombreux[209] chez ces patients : ils majorent le risque d'accident vasculaire cĂ©rĂ©bral et entraĂźnent une mortalitĂ© accrue. L'arrĂȘt de ces traitements en dehors des phases d'agitation aiguĂ« ne semble pas aggraver les troubles du comportement[210].
- Les hypnotiques et anxiolytiques peuvent aggraver les troubles cognitifs[211]. Ils doivent donc ĂȘtre utilisĂ©s avec prĂ©caution.
Triglycérides à chaßne moyenne (huiles)
Ces triglycĂ©rides ont souvent une action spectaculaire dans le traitement de la maladie d'Alzheimer. Une demande de brevet a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e en 1996 aux Ătats-Unis qui conduira aux gĂ©lules AXONA (disponibles aux Ătats-Unis) qui contiennent des triglycĂ©rides[212]. L'amĂ©lioration peut ĂȘtre spectaculaire[213] mais temporaire. Certaines personnes ne rĂ©agissent pas Ă ce traitement.
Vitamine D
De nombreuses études ont montré que la maladie d'Alzheimer et le déficit en vitamine D sont légÚrement corrélés[214] - [215] - [216] - [217] - [218].
Gossypétine
Selon une Ă©tude corĂ©enne publiĂ©e en 2022, la tisane d'Hibiscus sabdariffa, appelĂ©e bissap en Afrique de l'ouest, activerait « les cellules immunitaires du cerveau qui Ă©liminent la protĂ©ine bĂȘta-amyloĂŻde » grĂące Ă son principe actif, un composĂ© flavonoĂŻde appelĂ© gossypĂ©tine[219] - [220].
Recherche
Animaux transgéniques
Afin d'étudier l'apparition de la maladie, des souris transgéniques sont utilisées pour reproduire les symptÎmes observés chez l'homme. Les mutations sont donc principalement effectuées sur les gÚnes de la protéine tau et/ou de la protéine amyloïde. Cependant, les résultats sur ces modÚles animaux restent difficiles à interpréter, notamment pour l'efficacité des éventuels traitements testés et leur transfert vers l'homme.
Les souris ayant eu une mutation sur le gÚne codant la protéine Tau montrent une apparition de la maladie peu prononcée et les souris ayant eu une mutation sur le gÚne codant la protéine amyloïde se comportent comme des souris saines. C'est seulement lorsque les deux gÚnes sont mutés que les souris développent une maladie semblable à celle d'Alzheimer. Cela ne se passe pas obligatoirement de façon identique chez l'homme, mais cela montrerait que les plaques amyloïdes potentialisent l'apparition de la maladie. Les neurofibrilles apparaissent dans un premier temps et lorsque les plaques amyloïdes apparaissent, la maladie se déclenche. Il est certain que chez l'homme, le processus pathologique se développe bien avant que les premiers signes cliniques n'apparaissent.
En , des chercheurs australiens ont pratiquĂ© une sĂ©rie de balayages par des ultrasons du cerveau de souris transgĂ©niques alzheimĂ©risĂ©es (modĂšle APP23)[221]. Les rĂ©sultats ramenaient une rĂ©duction considĂ©rable du fardeau amyloĂŻde et une clairance des plaques dans les trois quarts des animaux traitĂ©s. Il semble donc que les ultrasons puissent permettre une Ă©limination de l'AÎČ et amĂ©liorer la cognition chez la souris. Le cerveau humain, de par sa taille et sa boite crĂąnienne plus Ă©paisse, questionne donc sur l'efficacitĂ© similaire d'une telle thĂ©rapeutique.
Animaux sauvages
En , des chercheurs de lâUniversitĂ© dâOxford publient une Ă©tude rapportant la dĂ©couverte de plaques et dâenchevĂȘtrements de protĂ©ines, habituellement considĂ©rĂ©s comme les signes rĂ©vĂ©lateurs de la maladie dâAlzheimer chez lâHomme, dans le cerveau de dauphins sauvages retrouvĂ©s morts[222]. C'est la premiĂšre fois que la maladie est observĂ©e chez un animal sauvage[223].
En 2022, les cerveaux de 22 odontocĂštes Ă©chouĂ©s, appartenant Ă 5 espĂšces diffĂ©rentes, ont Ă©tĂ© examinĂ©s par immunohistochimie pour rechercher la prĂ©sence ou l'absence de signes neuropathologiques de la maladie d'Alzheimer (MA) : plaques amyloĂŻdes-ÎČ, accumulation de phospho-Ï et gliose. L'immunohistochimie a rĂ©vĂ©lĂ© que tous les animaux ĂągĂ©s avaient accumulĂ© une pathologie de la plaque amyloĂŻde. Chez trois animaux de trois espĂšces diffĂ©rentes, il y avait co-occurrence de plaques amyloĂŻdes-ÎČ, accumulation intraneuronale de Ï hyperphosphorylĂ©, de fils de neuropiles et de plaques neuritiques. Un animal prĂ©sentait des fils de neuropiles bien dĂ©veloppĂ©s, une accumulation de phospho-Ï et des plaques neuritiques, mais aucune plaque amyloĂŻde. La microglie et les astrocytes Ă©taient prĂ©sents comme prĂ©vu dans tous les Ă©chantillons de cerveau examinĂ©s, mais des diffĂ©rences entre individus ont Ă©tĂ© observĂ©es quant Ă la morphologie et au nombre des cellules. L'apparition simultanĂ©e de plaques amyloĂŻdes-ÎČ et d'une pathologie Ï hyperphosphorylĂ©e dans le cerveau des odontocĂštes montre que ces trois espĂšces dĂ©veloppent spontanĂ©ment une neuropathologie de type MA. L'importance de cette pathologie vis-Ă -vis de la santĂ©, et â in fine â de la mort des animaux, reste Ă dĂ©terminer. Cependant, elle peut contribuer Ă la ou aux causes d'Ă©chouages inexpliquĂ©s chez certaines espĂšces d'odontocĂštes et soutient la thĂ©orie du « leader malade », selon laquelle des congĂ©nĂšres sains s'Ă©choueraient par cohĂ©sion sociale[224].
Vers de nouveaux diagnostics (plus précoce et/ou non invasifs)
Le but des recherches diagnostic est de permettre un diagnostic plus sensible, plus spécifique et donc plus précoce de la maladie d'Alzheimer que l'interrogatoire et les tests neuropsychologiques. De meilleurs tests pourraient permettre un diagnostic plus précoce, quand la maladie commence à endommager le cerveau, parfois 20 ans avant de premiÚres pertes de mémoire et troubles neurologiques détectables. Les malades pourraient alors bénéficier de traitements spécifiques plus précoces pour freiner l'évolution.
- En 2014, on estime que de nouveaux critÚres combinant des tests de mémoire, données d'imagerie cérébrale et marqueurs biologiques, pourraient détecter la maladie dÚs les premiers symptÎmes, « avec un taux de certitude diagnostique supérieur à 90 % »[225] - [226].
- En 2017, sachant que les rĂ©tines de patients dĂ©cĂ©dĂ©es de cette maladie sont anormalement fines, avec un nerf optique dĂ©gradĂ©, en corrĂ©lation, et sachant que c'est aussi dans la rĂ©tine que les plaques amyloĂŻdes commencent Ă s'accumuler, avant qu'elles ne le fassent dans le cerveau. il a Ă©tĂ© proposĂ© (par le Centre mĂ©dical Cedars-Sinai de Los Angeles) de les dĂ©tecter prĂ©cocement pour amĂ©liorer le diagnostic ; aprĂšs administration de curcumine, un colorant fluorochrome se liant aux plaques de protĂ©ines bĂȘta-amyloĂŻdes. De quoi rĂ©vĂ©ler leur prĂ©sence par des points de fluorescence par un simple examen du fond de l'Ćil.
- En 2018, une étude[227] publiée dans JAMA Ophthalmology montre que l'angiographie (l'angio-OCT ou OCTA, pour Optical coherence tomographic angiography qui offre une vue 3D de la vascularisation de la rétine) permet de détecter un déficit de vascularisation rétinienne dans la fovéa, déficit qui est l'une des signatures de la maladie ; la tache sans vaisseaux sanguins est significativement plus large chez les personnes Alzheimer en phase préclinique. Reste à montrer qu'une telle tache est toujours révélatrice de la maladie qui peut ne se révéler que dix voire vingt ans plus tard[228].
Projets de calcul distribué
Le projet international neuGRID est un systĂšme d'analyse des images d'imageries cĂ©rĂ©brale. Il est financĂ© par l'Union europĂ©enne, prĂ©voit le dĂ©veloppement dâune infrastructure numĂ©rique pour la recherche scientifique, fondĂ©e sur le systĂšme Grid. Il est Ă©quipĂ© dâune interface dâutilisation facile, qui permettra aux chercheurs europĂ©ens de neurosciences de faire avancer la recherche pour lâĂ©tude de la maladie d'Alzheimer et d'autres maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives.
Immunothérapie et vaccin
Aucun vaccin ou mĂ©dicament immunogĂ©nique n'est aujourd'hui commercialisĂ©. Un vaccin pouvant soigner cette maladie semble envisageable d'aprĂšs des Ă©tudes menĂ©es chez l'animal. Les premiers tests sur l'homme ont Ă©tĂ© trĂšs dĂ©cevants avec des effets secondaires majeurs (dĂ©cĂšs observĂ©s sans empĂȘcher l'Ă©volution de la maladie d'Alzheimer).
En 1999, le chercheur amĂ©ricain Dale Schenk prĂ©sente dans la revue Nature une mĂ©thode semblant guĂ©rir la maladie chez des souris. En immunisant contre le peptide A bĂȘta des souris transgĂ©niques qui le surexpriment, il arrive Ă prĂ©venir l'apparition de dĂ©pĂŽts chez les animaux jeunes et Ă limiter et mĂȘme rĂ©duire leur extension chez les individus ĂągĂ©s.
Un premier essai clinique de phase 1 chez l'humain conduit en Angleterre a permis l'analyse suivante : les 80 patients traitĂ©s supportent bien la vaccination et le quart d'entre eux produisent bien des anticorps. Un second essai a Ă©tĂ© interrompu en raison d'effets indĂ©sirables graves (mĂ©ningoencĂ©phalites). Le suivi ultĂ©rieur des patients qui ont reçu le vaccin est plus mitigĂ© : mĂȘme si chez certains patients traitĂ©s les dĂ©pĂŽts amyloĂŻdes intracĂ©rĂ©braux sont moins importants, le vaccin n'a pas empĂȘchĂ© la progression de la dĂ©tĂ©rioration intellectuelle jusqu'au stade terminal[229].
Un autre espoir, porté par le Japonais Tohru Hasegawa[230] est d'utiliser l'acide homocystéique comme cible d'un vaccin. Cet acide - chez des souris 3xTg-AD (transgéniques, modifiées de maniÚre à mimer les symptÎmes de la maladie humaine) - semble en effet nécessaire à la progression de la dégénérescence typique de cette affection[231] - [232].
Le taux de cet acide est plus Ă©levĂ© dans le cerveau des souris 3xTg-AD de 4 mois que chez les souris tĂ©moins normales. Quand des souris 3xTg-AD sont soumises Ă une carence en vitamine B6 (ce qui augmente la quantitĂ© d'acide homocystĂ©ique dans leur cerveau), cela aggrave aussi leurs troubles mĂ©moriels, sauf en cas d'injection d'anticorps anti-acide homocystĂ©ique. Injecter ces mĂȘmes anticorps Ă des souris 3xTG-AD plus vieilles et normalement alimentĂ©es a Ă©galement un effet curatif, en tous cas pour les troubles mĂ©moriels. Les chercheurs restent prudents, car il a Ă©tĂ© vu dans le passĂ© que la souris n'Ă©tait pas un modĂšle parfait pour cette maladie. Le vaccin devrait ĂȘtre testĂ© sur des singes avant tout essai clinique sur l'homme.
La crĂ©ation d'une 2e gĂ©nĂ©ration de vaccin est pour l'instant en dĂ©veloppement dans des Ă©tudes cliniques. Ces vaccins ont pour but d'offrir une forte production d'anticorps sans effets indĂ©sirables liĂ©s Ă l'inflammation crĂ©Ă© par les lymphocytes T spĂ©cifiques aux plaques amyloĂŻde ÎČ (mĂ©ningoencĂ©phalites (en)). De nouvelles stratĂ©gies de dĂ©veloppement de vaccins basĂ©es sur la modification d'antigĂšnes semblent prometteuses[159].
Une Ă©quipe de chercheurs amĂ©ricains a publiĂ© une Ă©tude dans Science Advances du [233] dans laquelle ils pointent la bactĂ©rie Porphyromonas gingivalis, responsable de maladies chroniques des gencives. La bactĂ©rie migrerait dans le cerveau et y provoquerait des inflammations cĂ©rĂ©brales, des lĂ©sions neuronales et donc un dĂ©clin cognitif. L'entreprise pharmaceutique Cortexyme, basĂ©e Ă San Francisco, a trouvĂ© les enzymes toxiques, les gingipaines (produites par Porphyromonas gingivalis) dans 96 % des 54 Ă©chantillons de cerveaux atteints par la maladie dâAlzheimer. De plus, ils ont trouvĂ© les bactĂ©ries elles-mĂȘmes dans trois cerveaux. Les chercheurs ont Ă©galement trouvĂ© la bactĂ©rie dans le liquide cĂ©rĂ©brospinal de personnes vivantes atteintes de la maladie dâAlzheimer. Un bloqueur de la gingipaĂŻne a Ă©tĂ© testĂ© sur lâhumain. Les participants atteints de la maladie dâAlzheimer ont vu leur Ă©tat s'amĂ©liorer. Les chercheurs poursuivent leurs recherches, notamment en augmentant le nombre d'Ă©chantillons testĂ©s[234] - [235]. En Australie, une Ă©quipe de Melbourne, a dĂ©veloppĂ© un vaccin contre la bactĂ©rie, en test depuis 2018. Cette Ă©tude de piste « Une bactĂ©rie buccale Ă l'origine de la maladie d'Alzheimer ? » est reprise par Sciences et vie[236].
Champs magnétiques
Selon une étude de 2010[237], des souris (normales, et transgéniques présentant des troubles jugés comparables à ceux induits par la maladie d'Alzheimer) exposées plusieurs mois à certaines ondes électromagnétiques (de type téléphone portable ; 918 MHz ; 0,25 W/kg) améliorent leur mémoire, perdent moins de capacité cognitive en vieillissant et produisent moins de plaques amyloïdes dans leur hippocampe (-35 %) et leur cortex entorhinal (-32 %). Une température cérébrale plus élevée de 1 °C et une accélération du débit sanguin cérébral sont constatées, mais le mécanisme global n'est pas compris. Si un effet similaire était constaté chez l'humain, une piste nouvelle de traitement, non médicamenteuse et non chirurgicale s'ouvrirait.
La voie du cholestérol cérébral
Un nouvel axe thérapeutique est envisagé par une équipe française de l'Inserm, dirigée par le Dr Nathalie Cartier-Lacave, qui a montré que le cholestérol cérébral, quand il est en excÚs, était impliqué dans le développement de la maladie. Leur stratégie consiste donc à sur-exprimer l'enzyme CYP46A1 responsable de la dégradation du cholestérol cérébral, par thérapie génique. Les résultats sur les souris se sont avérés trÚs prometteurs[238].
La voie de l'insuline
MĂȘme si le rĂŽle des plaques amyloĂŻdes-ÎČ (AÎČ) dans la Maladie d'Alzheimer n'est pas complĂštement clarifiĂ©, il est raisonnable de croire que leur diminution dans le cerveau de patients atteints de la maladie d'Alzheimer pourrait diminuer le dĂ©veloppement des symptĂŽmes neurocognitifs de la maladie. Normalement l'Ă©vacuation de l'AÎČ se fait par la barriĂšre hĂ©mato-encĂ©phalique (BHE), mais dans la maladie d'Alzheimer, des dysfonctions reliĂ©es Ă l'Ăąge et Ă la maladie sont prĂ©sentes et empĂȘchent la BHE d'effectuer son travail. Des donnĂ©es rĂ©centes dĂ©montrent que l'administration d'une seule dose d'insuline en pĂ©riphĂ©rie permettait d'augmenter l'Ă©vacuation de l'AÎČ au niveau du cerveau. Par contre, l'effet Ă court terme de l'insuline et le phĂ©nomĂšne de dĂ©sensibilisation des rĂ©cepteurs aprĂšs une utilisation chronique permet difficilement de considĂ©rer l'insuline seul comme un traitement viable pour l'amĂ©lioration des fonctions cognitives en maladie d'Alzheimer. Ces rĂ©sultats dĂ©montrent tout de mĂȘme qu'un contrĂŽle de l'Ă©vacuation de l'AÎČ est possible et pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de traitement dans le futur[239].
Fluoxetine
Un autre potentiel traitement trÚs prometteur de la maladie d'Alzheimer est la Fluoxétine, qui n'est actuellement pas préconisé ou commercialisé pour cet usage. De nombreux patients atteints de maladie d'Alzheimer sont sous Fluoxetine pour le traitement d'un des symptÎmes secondaires, à savoir la dépression ou les troubles de l'humeur[240]. Cependant, il semble d'aprÚs plusieurs recherches menées sur ces patients que ce médicament travaille directement vers la réduction de la maladie par la neurogenÚse dans l'hippocampe adulte agissant sur les cellules souches neurales[241] et la régulation des astrocytes (principales cellules gliales) dans le cerveau[242].
Lutte contre la plaque amyloĂŻde
L'intĂ©rĂȘt de cette voie thĂ©rapeutique est d'attaquer la maladie Ă son point d'origine et non sur ses dĂ©gĂąts secondaires. De nombreux traitements ayant pour but de rĂ©duire l'accumulation des plaques amyloĂŻdes ou de les Ă©liminer sont en cours d'Ă©tude. Ă l'heure actuelle aucun n'a pu montrer d'efficacitĂ© sur les symptĂŽmes de façon nette et durable. Devant l'importance Ă©pidĂ©miologique et Ă©conomique que prend la maladie, la Food and Drug Administration, aux Ătats-Unis a autorisĂ© la mise sur le marchĂ© de l'Aducanumab. Il s'agit d'un anticorps de synthĂšse anti-AmyloĂŻde qui a fait preuve d'une possible efficacitĂ© et de peu de risques toxiques. Cette autorisation est soumise Ă la garantie d'Ă©tudes plus poussĂ©es sur l'efficacitĂ© et sera suspendue si les rĂ©sultats ne sont pas concluant[243]. Ce traitement n'est pas utilisable en France (sauf en recherche thĂ©rapeutique Ă©ventuellement).
Donanemab
Le donanemab est un mĂ©dicament expĂ©rimental dĂ©veloppĂ© par Eli Lilly pour rĂ©duire les protĂ©ines bĂȘta-amyloĂŻdes du cerveau. Il est en phase II de tests.
Lutte contre la protéine Tau
La protéine Tau étant soupçonnée d'avoir des conséquences sur la maladie d'Alzheimer, des études de phase II sont menées sur des produits anti-Tau, notamment Semorinemab.
Aducanumab
La firme pharmaceutique amĂ©ricaine Biogen a demandĂ© une mise sur le marchĂ© de l'Aducanumab le 22 octobre 2019[244], un anticorps monoclonal qui cible le peptide amyloĂŻde bĂȘta ; certains rĂ©sultats suggĂšrent qu'il pourrait ralentir le dĂ©clin cognitif de personnes dans la phase initiale de la maladie[245] - [246] - [247]. Un nouvel essai clinique est autorisĂ©[248]. AprĂšs des doutes sur la pertinence des rĂ©sultats des Ă©tudes cliniques, il est finalement reconnu, aux Ătats-Unis, que les patients ayant reçu la plus forte dose d'Aducanumab (nom commercial Aduhelm) connaissent une amĂ©lioration clinique statistiquement significative (23 %), selon l'Ă©tude EMERGE et Ă l'opposĂ© de l'Ă©tude ENGAGE. Le produit est approuvĂ© par la FDA le pour son action constatĂ©e sur la plaques amyloĂŻdes. Toutefois la FDA demande une nouvelle Ă©tude pour confirmer que cette diminution des plaques amyloĂŻdes se traduit par une rĂ©elle amĂ©lioration des fonctions cognitives des patients[249] - [250].
Traitement précoce
En 2022, les efforts se concentrent sur un traitement précoce de la maladie (avant l'apparition des symptÎmes), notamment chez des personnes présentant un risque supérieur à la moyenne en raison de diverses anomalies génétiques, ou chez qui des marqueurs de la maladie (dont les plaques amyloïdes) sont présents (jusqu'à 25 ans avant les premiers symptÎmes)[251].
ĂpidĂ©miologie
Deux formes de la maladie d'Alzheimer sont séparées :
- la forme familiale, plus précoce, d'origine principalement génétique et donc assez rare ;
- la forme sporadique, forme la plus répandue de la maladie et dont le risque augmente fortement avec l'ùge.
Dans le monde, le nombre de cas de malades d'Alzheimer est passĂ© de 11 millions en 1980 Ă 18 millions en 2000 et 25 millions en 2004[253]. Il est estimĂ© que 35,6 millions de personnes vivent dĂ©sormais avec une maladie d'Alzheimer dans le monde. Elles seront 65,7 millions en 2030 et 115,4 millions en 2050[252]. Ă l'Ă©chelle mondiale, la maladie dâAlzheimer est la troisiĂšme cause d'invaliditĂ© pour les plus de 60 ans (aprĂšs les atteintes de la moelle Ă©piniĂšre et les cancers en phase terminale[254]) avec une prĂ©valence de l'ordre de 4 Ă 6 % Ă cet Ăąge[254]. Ces chiffres proviennent essentiellement des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques effectuĂ©es dans les pays dĂ©veloppĂ©s, en effet bien que cette maladie s'observe sur tous les continents, elle est peu caractĂ©risĂ©e dans les pays en dĂ©veloppement oĂč l'espĂ©rance de vie est souvent plus courte et les enquĂȘtes Ă©pidĂ©miologiques plus rares. La maladie d'Alzheimer est cependant considĂ©rĂ©e comme une pandĂ©mie[186].
à part l'ùge, les facteurs de risque génétique évoqués plus haut comme l'ApoE-e4, la petite taille, le tabagisme, certaines maladies préexistantes (diabÚte, hypertension, taux de cholestérol élevé)[255], l'alimentation (viande et sucre) et l'inactivité physique, n'expliquent pas entiÚrement les variations de prévalence constatées, et les autres facteurs de risque de la maladie sont mal connus. Les chercheurs se tournent de plus en plus vers la recherche de causes environnementales[256].
Dans ce but ils examinent les prĂ©valences de la maladie par pays[257] - [258] â les pays nordiques europĂ©ens et les Ătats-Unis sont les plus touchĂ©s â, ou par Ătat aux Ătats-Unis[259], oĂč l'Ătat de Washington est inexplicablement le plus touchĂ©.
Lâincidence â aux mĂȘmes Ăąges â est toujours plus forte dans les pays riches qu'ailleurs (sauf au Japon oĂč l'incidence est trĂšs faible, et moindrement en AmĂ©rique centrale et du Sud). Ceci est vrai pour les populations urbaines supposĂ©es plus exposĂ©es aux pollutions, mais aussi pour les populations rurales (qui par exemple en Inde dĂ©veloppent 5,4 fois moins d'Alzheimer qu'en Pennsylvanie[260]).
De mĂȘme, les Afro-AmĂ©ricains vivant aux Ătats-Unis sont beaucoup plus touchĂ©s que les Yorubas du Nigeria. Des chercheurs ont comparĂ© l'incidence de Maladie d'Alzheimer (MA) dans une population Yoruba du Nigeria et chez des Afro-AmĂ©ricains gĂ©nĂ©tiquement proches (frĂ©quence comparable (26 Ă 29 %) et Ă©levĂ©e d'allĂšles APOE4)[261]. Le risque de maladie dâAlzheimer pour ces individus est deux fois moindre au Nigeria (1,15 %) qu'en AmĂ©rique du Nord (2,52 %) Ă Ăąge Ă©gal, ce qui plaide aussi pour une cause environnementale, au moins dans 50 % des cas[262].
Cette maladie est plus rare en Asie[263]. Le Japon est notamment une exception parmi les pays industrialisĂ©s et riches. La prĂ©valence de la maladie y est presque 10 fois plus faible qu'en France. Cependant, un Japonais vivant Ă HawaĂŻ ou aux Ătats-Unis voit son niveau de risque augmenter (5,4 % pour les Japonais dâHawaĂŻ) et se rapprocher de celui d'un AmĂ©ricain moyen, d'un Caucasien ou EuropĂ©en[263] - [264]). De mĂȘme, 5,7 % des Japonais ayant Ă©migrĂ© au BrĂ©sil ont aprĂšs quelques dĂ©cennies le mĂȘme risque de dĂ©velopper la maladie qu'un BrĂ©silien moyen[265] - [266]. Cette analyse montre, comme pour l'Ă©tude sur les populations nigĂ©rianes, la prĂ©pondĂ©rance de l'environnement dans le dĂ©clenchement de la maladie. Au Japon, la maladie d'Alzheimer est rare, mais la dĂ©mence vasculaire est â comme aux Ătats-Unis â trĂšs Ă©levĂ©e, probablement en raison d'une consommation trop importante de sel. Cette maladie diminue au Japon grĂące Ă la prĂ©vention et Ă une prise en charge plus efficace de l'hypertension[267].
Aux Ătats-Unis, pays trĂšs touchĂ©, 5,3 millions de personnes ont la maladie d'Alzheimer[268], avec une prĂ©valence double chez les africains-amĂ©ricains et chez les hispaniques, par rapport Ă la population d'origine anglo-saxonne.
Des études récentes mettent en évidence un recul de la prévalence dans les pays développés[269] - [270], ce qui serait lié aux efforts de traitement de l'hypertension et à un meilleur niveau d'études. Cela ne signifie pas que le nombre de personnes atteintes va baisser, mais que l'ùge moyen du diagnostic recule.
Impact Ă©conomique
La maladie d'Alzheimer Ă©tait, en 2010, dans les pays dĂ©veloppĂ©s, l'une des maladies les plus coĂ»teuses : 604 milliards de dollars. Aux Ătats-Unis, elle a coĂ»tĂ© 94 milliards de dollars Ă l'assurance maladie amĂ©ricaine en 2008[271].
Perspectives en Europe
En Europe, lâincidence des dĂ©mences devrait croĂźtre en 50 ans de 1,9 million de nouveaux cas par an Ă 4,1 millions, selon les scĂ©narios[272].
En Belgique, 5 à 10 % des plus de 65 ans sont touchés et prÚs de 20 % des plus de 80 ans[273].
En France, l'Ă©tude « PAQUID » (1988-2001) a fait ressortir que 17,8 % des personnes de plus de 75 ans sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'un syndrome apparentĂ©. D'aprĂšs une Ă©valuation ministĂ©rielle de 2004, environ 860 000 personnes seraient touchĂ©es par la maladie dâAlzheimer en France. Un chiffre qui pourrait atteindre 1,3 million en 2020 et 2,1 millions en 2040. Le nombre de nouveaux cas est d'environ 225 000 par an[274]. Ceci reprĂ©sente environ 900 000 malades (et dans les annĂ©es 2000 environ 220 000 nouveaux cas par an), avec des tendances et projections suivantes : 1 200 000 malades en 2020, et plus de 2 000 000 vers 2040[275]. Ces chiffres s'expliquent par l'allongement de la durĂ©e de la vie, alors que la prĂ©valence des dĂ©mences chez les plus de 75 ans qui Ă©tait de presque 18 % (maladie dâAlzheimer Ă 80 %)[276] a en revanche rĂ©guliĂšrement baissĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies, autrement dit, pour un individu, le risque d'ĂȘtre malade diminue fortement, jusqu'Ă 25 % de moins[277].
Histoire et société
Personnes célÚbres décédées de la maladie d'Alzheimer
Voir la catégorie « Mort de la maladie d'Alzheimer »
Au cinéma
- 2001 : Iris de Richard Eyre
- 2001 : Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman
- 2002 : La Maladie de la mémoire de Richard Dindo
- 2004 : La MĂ©moire du tueur (De zaak Alzheimer) de Erik Van Looy
- 2004 : N'oublie jamais (The Notebook) de Nick Cassavetes
- 2004 : A Moment to Remember de John H. Lee
- 2005 : Une grande bouffée d'amour ! (Aiguemarine C°)
- 2005 : Black de Sanjay Leela Bhansali
- 2006 : Memories of Tomorrow de Yukihiko Tsutsumi
- 2007 : Loin d'elle (Away from Her) de Sarah Polley, adaptation de la nouvelle de la romanciÚre canadienne Alice Munro, "L'Ours traversa la montagne" (publiée dans le recueil Un, peu, beaucoup, pas du tout).
- 2007 : La Brunante de Fernand Dansereau
- 2007 : Ta mémoire⊠Mon Amour ! (Aiguemarine C°)
- 2008 : Cortex de Nicolas Boukhrief
- 2008 : U, Me Aur Hum de Ajay Devgan
- 2009 : Je me souviens mieux quand je peins, documentaire d'Eric Ellena et Berna Huebner
- 2009 : La Verticalidad del Tiempo, documentaire de RaĂčl Fernandez Rincon et Marianne Ruiz, Luca Films, Madrid
- 2010 : La Vie secrÚte d'une ado ordinaire (The Secret Life of the American Teenager), Saison 1, épisode 8/23 (La Visite), série télévisée de Keith Truesdell
- 2010 : L'Absence de Cyril de Gasperis
- 2010 : Le Monde de Barney de Richard J. Lewis
- 2010 : Poetry de Lee Chang-Dong
- 2011 : Je n'ai rien oublié, de Bruno Chiche, d'aprÚs le roman Small World de Martin Suter
- 2011 : La PlanĂšte des singes : Les Origines de Rupert Wyatt
- 2011 : A Thousand Days' Promise (TV Drama Sud-CorĂ©en) ou Forget me not, Ćuvre corĂ©enne de Jung Eul-young
- 2012 : Ne m'oublie pas, Vergiss mein nicht), documentaire de David Sieveking
- 2014 : Flore de Jean-Albert LiĂšvre
- 2014 : Still Alice de Wash Westmoreland
- 2014 : La Vie Ă l'envers d'Anne Giafferi
- 2015 : Floride, de Philippe Le Guay
- 2016 : Memory (TV Drama Sud-Coréen) de Kim Ji-Woo
- 2018 : La Finale de Robin Sykes
- 2018 : Vivir sin permiso (Permis de vivre) de Aitor Gabilondo
- 2020 : The Father de Florian Zeller
- 2022 : MĂ©moire meurtriĂšre de Martin Campbell
Dans la littérature
Depuis 1997, on note une forte augmentation des Ćuvres comportant des personnages atteints de la maladie d'Alzheimer ou de maladie apparentĂ©e[278].
RĂ©cits
- Still Alice, de Lisa Genova, Pocket Books 2007
- Histoire de ma mÚre, de Yasushi Inoué, Stock 1997, 2004 et 2007
- Je ne suis pas sortie de ma nuit, de Annie Ernaux, Gallimard 1997 et Folio 1999
- Ton chapeau au vestiaire, de Nadine Trintignant, Fayard 1997 et Pocket 1999
- Small World, de Martin Suter, Christian Bourgois 1998, et Points Seuil 2000
- Quel jour sommes-nous ? de Firmin Le Bourhis, Chiron 2000
- La Cavale du géomÚtre, d'Arto Paasilinna, Gallimard/folio 2000
- ĂlĂ©gie pour Iris, de John Bayley (en), LâOlivier 2001
- Les jours heureux, de Laurent Graff, La Dilettante 2001 et Jâai Lu 2003
- LâEffacement de lâaube, de Ronald Nossintchouk, E-Dite 2002
- Les Corrections, de Jonathan Franzen, LâOlivier 2002 et Points Seuil 2003
- LâĂclipse, de Serge Rezvani, Actes Sud 2003
- Ultime amour, de Serge Rezvani, Les Belles Lettres 2012
- Mon vieux, de Thierry Jonquet, Seuil 2004
- Le Dernier qui part ferme la maison, de MichĂšle Fitoussi, Grasset 2004 et Poche 2006
- Les CĆurs dĂ©cousus, de Jacqueline Girard-FrĂ©sard, Le Cherche Midi 2004
- Les Quantités Négligeables (Le combat ordinaire, Tome 2), de Manu Larcenet, Dargaud 2004
- SĆurs, de Catherine Locandro, Gallimard 2005
- MĂ©morial, de CĂ©cile Wajsbrot, Zulma 2005
- Le Piano désaccordé, de Christine Devars, Anne CarriÚre 2005
- Devant ma mĂšre, de Pierre Pachet, Gallimard 2007
- Rides, de Paco Roca, Delcourt 2007
- ĂlĂ©gie : 1996-2006. La maladie dâAlzheimer vĂ©cue Ă deux, de Jean Sauvy, Lâharmattan 2007
- Les Artistes de la mémoire, de Jeffrey Moore, Philippe Rey, 2007
- Les Madones de Leningrad, de Debra Dean, Grasset, 2007
- Le vieux roi en son exil : récit, de Arno Geiger, Gallimard (Du monde entier), 2012
- La mémoire de ma mÚre Annie Girardot, de Giulia Salvatori, M. Lafon 2007
- Rainbows end, de Vernor Vinge, Robert Laffont 2007
- On nâest pas lĂ pour disparaĂźtre, de Olivia Rosenthal, Gallimard (Verticales) 2007
- La Vie sur terre, de Dorothée Janin, Denoël 2007
- La Plume du silence - Toi et moi⊠et Alzheimer, de Jean Witt, Presses de la Renaissance 2007
- L'Homme inquiet de Henning Mankell, Seuil Policier 2010
- De Peur que j'oublie, de Marie-NoĂ«l Rio, Les Ăditions du Sonneur, 2014
- Puzzle : journal dâune Alzheimer, de Claude Couturier, Josette Lyon 2004
- Pourquoi ma mĂšre me rend folle, de Françoise Laborde, Ramsay 2002 et Jâai Lu 2003
- Ma mĂšre nâest pas un philodendron, de Françoise Laborde, Fayard 2003 et Jâai Lu 2005
- Alzheimer, mode d'emploi, de Jean-Pierre Polydor, L'esprit du temps 2009
- Somebody I Used to Know: A Memoir, de Wendy Mitchell, 2018[279]
- Croix Rouges de Sacha Filipenko, Ă©ditions des Syrtes, 2018
Poésie
- GeneviĂšve Laurencin, Au bras de l'ombre : sur les rivages de la maladie d'Alzheimer, Ă©d. du Rocher, 2011.
- Christian Bobin, La présence pure (1999), Gallimard, « Poésie », 2008.
- François Lacore, La Lente progression des eaux, F. Lacore, 2012.
Fiction
- « L'Ours traversa la montagne » nouvelle de la romanciÚre canadienne Alice Munro, publiée dans le recueil Un, peu, beaucoup, pas du tout, 2001, trad. de l'anglais, 2006, éd. Payot / Rivages.
- Confiteor de Jaume Cabré, 2011, trad du catalan en 2013, Actes Sud.
- Emma Healey (trad. de l'anglais), L'oubli, Paris, Pocket, , 403 p. (ISBN 978-2-266-25068-9 et 226625068X, OCLC 912823772)
En musique
- Everywhere at the end of time de « The Caretaker » est un projet musical composé de 6 albums, chacun représentant une phase de la maladie[280].
- L'étranger dans la glace d'Hubert-Félix Thiéfaine, chanson parue sur l'album Scandale mélancolique en 2005. Sur scÚne, en 2011, le chanteur explique que le texte de cette chanson lui a été inspiré par un proche et la dédie à "Tous ceux qui souffrent de la maladie d'Alzheimer et à leurs familles"[281].
Représentation de la maladie d'Alzheimer dans les médias
Beaucoup de gens ne savent pas ce qu'est la maladie d'Alzheimer, comment elle affecte les gens, quels sont les symptĂŽmes et quelles sont ses causes. (WHO 2022).
Préjugés
La maladie d'Alzheimer s'accompagne de son propre lot de stigmates et de prĂ©jugĂ©s (une idĂ©e ou une pensĂ©e prĂ©conçue sur quelqu'un ou un groupe de personnes sans aucune connaissance ou expĂ©rience prĂ©alable). Pour ceux qui n'ont pas reçu l'Ă©ducation appropriĂ©e, qui n'ont pas fait de recherches ou qui ne sont pas eux-mĂȘmes atteints de la maladie, il peut ĂȘtre facile de faire des suppositions sur ce qu'elle implique et sur la façon dont elle affecte ceux qui en souffrent. La façon dont la maladie d'Alzheimer est dĂ©peinte dans les mĂ©dias anglophones n'aide pas Ă rĂ©soudre ce problĂšme. Une Ă©tude menĂ©e par Low et Purwaningrum s'est penchĂ©e sur des articles qui examinaient la maniĂšre dont la dĂ©mence Ă©tait reprĂ©sentĂ©e au cinĂ©ma, Ă la tĂ©lĂ©vision et dans la littĂ©rature (2017). Leurs rĂ©sultats ont montrĂ© que les personnes atteintes de la maladie Ă©taient dĂ©peintes comme agissant anormalement, ce qui les conduisait Ă ĂȘtre exclues socialement, incomprises ou moquĂ©es. Ils ont mĂȘme constatĂ© que les gens les considĂ©raient comme ayant "perdu leur personnalitĂ©". La façon dont les dĂ©mences (ou la maladie d'Alzheimer) sont dĂ©peintes dans les mĂ©dias amĂšne les gens Ă craindre ceux qui en souffrent, ce qui peut entraĂźner des biais. Par exemple, le biais de disponibilitĂ© s'applique ici (lorsque l'on s'appuie sur des informations facilement disponibles pour prendre des dĂ©cisions (Lu, 2020)), car il se produit lorsque nous portons des jugements basĂ©s sur des informations facilement disponibles, au lieu de faire des recherches nous-mĂȘmes. De mĂȘme, elle entraĂźne un favoritisme de groupe - lorsque nous prĂ©fĂ©rons les personnes qui nous ressemblent (ou qui font partie de notre "groupe") aux autres (Lu, 2020) - car les gens prĂ©fĂšrent gĂ©nĂ©ralement les personnes non atteintes de dĂ©mence Ă celles qui le sont (Low & Purwaningrum, 2020).
Sous-reprĂ©sentation aux Ătats-Unis
Non seulement les mĂ©dias aiment montrer tous les aspects nĂ©gatifs de la maladie d'Alzheimer, mais ils ont aussi tendance Ă sous-reprĂ©senter certaines cultures. Une Ă©tude menĂ©e par Choi et al. s'est intĂ©ressĂ©e Ă la maniĂšre dont la maladie est reprĂ©sentĂ©e dans les vidĂ©os postĂ©es sur YouTube. Ils ont constatĂ© que de nombreuses ethnies n'Ă©taient pas reprĂ©sentĂ©es autant que les Blancs, mĂȘme si les Afro-AmĂ©ricains et les Hispaniques sont plus susceptibles de contracter la maladie (2017). Ils ont constatĂ© que 89,9 % de toutes les vidĂ©os reprĂ©sentaient des Blancs, tandis que seulement 5,9 % et 5,3 % reprĂ©sentaient des Africains et des Asiatiques, respectivement. Les 6,4 % restants Ă©taient qualifiĂ©s d'"autres" (Choi et al., 2017). Cependant, Bahorik et al. ont constatĂ© que les risques que ces races dĂ©veloppent la maladie d'Alzheimer sont de 12,5 % pour les Blancs, 16,8 % pour les Noirs, 14,6 % pour les Asiatiques et 25,1 % pour les Hispaniques (2022). Ainsi, mĂȘme si les Blancs ont le moins de chances de dĂ©velopper la maladie, ils sont les plus reprĂ©sentĂ©s dans les vidĂ©os sur la MA. Les auteurs de l'Ă©tude affirment que ce facteur de risque est en partie dĂ» Ă un certain nombre de facteurs, notamment les prĂ©jugĂ©s en matiĂšre de mĂ©decine et d'Ă©ducation et une qualitĂ© de vie infĂ©rieure. Il peut s'agir de racisme dans l'industrie mĂ©dicale et d'un accĂšs moindre Ă l'Ă©ducation ou Ă l'aide mĂ©dicale (Bahorik et al., 2022). Bien que certaines ethnies soient plus susceptibles d'ĂȘtre diagnostiquĂ©es avec la maladie d'Alzheimer, elles sont largement sous-reprĂ©sentĂ©es dans les mĂ©dias.
DĂ©sinformation
De nombreux dĂ©tails sont omis dans la prĂ©sentation de la maladie d'Alzheimer par les mĂ©dias, dont certains nous Ă©chappent. Lorsqu'ils lisent un article ou regardent une vidĂ©o, beaucoup de gens ne s'arrĂȘtent pas pour se demander "quelle est la source de cette information" ou "quelles sont les rĂ©fĂ©rences de cette personne pour parler de ce sujet ?" La mĂȘme Ă©tude de Choi et al. s'est penchĂ©e sur ces questions. Ils ont constatĂ© que non seulement les informations provenaient d'une source non crĂ©dible, mais aussi que le format des vidĂ©os Ă©tait discutable. Seules 9,6 % des vidĂ©os examinĂ©es Ă©taient qualifiĂ©es de "prĂ©sentation formelle", tandis que la majoritĂ© Ă©tait qualifiĂ©e de "prĂ©sentation informelle" (Choi et al., 2017). En outre, seules 3,3 % des vidĂ©os provenaient d'un chercheur, 25,5 % d'une organisation Ă but non lucratif ou d'une universitĂ©, et 21 % d'un profane. Les chercheurs ont Ă©galement constatĂ© que de nombreuses informations manquaient dans toutes ces vidĂ©os, notamment le fait que certains choix de mode de vie peuvent contribuer Ă rĂ©duire le risque de dĂ©clin cognitif qui accompagne la maladie d'Alzheimer. Il est important d'ĂȘtre bien informĂ© sur cette maladie pour Ă©viter les prĂ©jugĂ©s et les stĂ©rĂ©otypes (une idĂ©e trop simplifiĂ©e ou gĂ©nĂ©ralisĂ©e d'un groupe ou d'une personne), et pour ĂȘtre en mesure de comprendre les personnes qui en souffrent et de les traiter sur un pied d'Ă©galitĂ©.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Alzheimer's disease » (voir la liste des auteurs).
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Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la santé :
- GeneReviews
- (en) Classification internationale des soins primaires
- (en) Diseases Ontology
- (en) DiseasesDB
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- (en) Héritage mendélien chez l'humain
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- Portail d'Alzheimer de l'Union européenne partiellement en français
- Société Alzheimer du Canada
- Portail gouvernemental du Plan Alzheimer
- Institut du cerveau : recherche sur la maladie d'Alzheimer
- (en) Journal of Alzheimer's Disease
- (en) Journal of Alzheimer's & Dementia
- (en) The Bredesen Protocol (résumé par MyBioHack)
Guides et recommandations
- Diagnostic et la prise en charge de la maladie dâAlzheimer et apparentĂ©es a Ă©tĂ© publiĂ©e le par la Haute AutoritĂ© de santĂ©.
- RSI, IRCEM et France Alzheimer (2014) Guide interactif pour permettre aux indépendants de mieux connaßtre la maladie et mieux accompagner les personnes atteintes.