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Anticholinergique

Un agent anticholinergique dit aussi atropinique est une substance appartenant à une classe pharmacologique de composés qui servent à réduire les effets où l'acétylcholine joue le rôle de neuromédiateur dans le système nerveux central et le système nerveux périphérique. L'acétylcholine étant le principal neuromédiateur du système nerveux parasympathique, son blocage entraîne une augmentation du tonus sympathique.

L'ipratropium est l'étalon de cette classe. Il est particulièrement utilisé dans les broncho-pneumopathies chroniques obstructives. Les principaux médicaments sont le bromure de tiotropium, le bromure d'ipratropium.

Typiquement, les anticholinergiques sont des inhibiteurs compétitifs réversibles de l'un des deux types de récepteurs de l'acétylcholine, et sont classés en fonction des récepteurs atteints :

La majorité des anticholinergiques sont des antimuscariniques.

Effets

Lorsqu'une quantité suffisante d'anticholinergique est en circulation dans le corps, un toxidrome (intoxication) appelé syndrome anticholinergique aigu peut se produire. Cela peut arriver accidentellement ou volontairement dans le cadre d'une consommation récréative (usage de drogues). Les drogues de cette classe sont généralement considérées comme peu « amusantes » par les consommateurs de drogues avertis. Parce que la plupart des usagers n'apprécient pas cette expérience, ils ne cherchent pas à la recommencer, ou très rarement. Les risques d'addiction sont faibles pour les médicaments de la classe des anticholinergiques.

Le syndrome anticholinergique aigu est complètement réversible et régresse lorsque le toxique a été éliminé de l'organisme. Généralement aucun traitement spécifique n'est mis en œuvre. Cependant dans des cas extrêmes, en particulier lorsque les troubles mentaux prédominent, un agent cholinergique réversible comme la physostigmine peut être utilisé.

Les effets potentiels des anticholinergiques sur le système nerveux périphérique comprennent :

Muqueuses

  • une sĂ©cheresse des muqueuses au niveau nasal et pharyngĂ©, ce qui entraĂ®ne une toux sèche ;
  • une diminution de la production de salive ;
  • diminution du pĂ©ristaltisme intestinal, parfois ilĂ©us ;
  • une diminution de la transpiration, la consĂ©quence en est une baisse de la dĂ©perdition de chaleur par la peau, rendant la peau chaude et rouge ;
  • une augmentation de la tempĂ©rature corporelle.

Oculaires et vision

  • une mydriase (pupilles dilatĂ©es), ce qui entraĂ®ne une gĂŞne Ă  la lumière forte (photophobie) et un risque de glaucome aigu par fermeture de l'angle ;
  • une baisse de l'accommodation visuelle (cycloplĂ©gie) ;
  • vision double (diplopie) ;
  • augmentation de la pression intraoculaire, ce qui est dangereux en cas de glaucome par fermeture de l'angle.

Ă€ court terme

  • l'ataxie (manque de coordination).

Les effets possibles sur le système nerveux central ressemblent à ceux associés au délirium et peuvent comprendre :

  • euphorie / sensation de bien-ĂŞtre ;
  • confusion ;
  • dĂ©sorientation ;
  • agitation ;
  • dĂ©pression respiratoire ;
  • baisse de la mĂ©moire Ă  court terme ;
  • difficultĂ©s de concentration ;
  • troubles du cours de la pensĂ©e, pensĂ©es incohĂ©rentes ;
  • incohĂ©rence du discours ;
  • faiblesse musculaire (myoclonies, mouvements myocloniques) ;
  • hypersensibilitĂ© aux stimuli sonores ;
  • troubles visuels :
    • Ă©blouissements brefs,
    • champ visuel rĂ©trĂ©ci en tunnel,
    • vision floue,
    • modifications transitoires du champ visuel ;
  • hallucinations sensorielles (visuelles, auditives, etc.) :
    • surfaces et angles mouvants,
    • surfaces en relief,
    • lignes mouvantes, araignĂ©es, insectes,
    • apparition d'Ă©lĂ©ments inexistants que le sujet ne distingue pas de la rĂ©alitĂ©,
    • apparition de personnes (humains) qui ne sont pas prĂ©sentes ou qui n'existent pas,
    • ondulations,
    • couleurs qui clignotent ou qui brillent,
    • impression de voyager ou d'ĂŞtre dans un autre lieu ;
  • parfois, coma.

Ă€ long terme

Les anticholinergiques sont associés à une augmentation de 50 % du risque de démence (+30 % pour les antidépresseurs et +70 % pour les neuroleptiques). Le lien de cause à effet est possible mais pas formellement démontré[1].

Autres

  • Augmentation de la frĂ©quence cardiaque (tachycardie) et troubles du rythme cardiaque
  • RĂ©tention urinaire
  • Constipation.

Produits

Sources végétales

Parmi les plantes qui contiennent des alcaloĂŻdes anticholinergiques, les plus courantes sont :

Produits pharmaceutiques

Contre-indications

Indications

Notes et références

  1. Peter Simons, 2019 Anticholinergic Psychiatric Drugs Linked to a 50% Increase in Dementia. Résumé de l'article: Coupland, C. A. C., Hill, T., Dening, T., Morriss, R., Moore, M., & Hippisley-Cox, J. (2019). Anticholinergic drug exposure and the risk of dementia: A nested case-control study. JAMA Intern Med. Published online June 24, 2019. doi: 10.1001/jamainternmed.2019.0677

Voir aussi

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