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Neuroleptique

Les neuroleptiques (du grec neuron, nerf et leptos, qui affaiblit) encore appelĂ©s antipsychotiques (contre les symptĂŽmes productifs des psychoses) sont des mĂ©dicaments psychotropes utilisĂ©s pour leur effet tranquillisant majeur, anti-dĂ©lirant et — pense-t-on — pour lutter contre la dĂ©sorganisation des pensĂ©es. Ils sont utilisĂ©s notamment dans le traitement de certaines affections psychiatriques telles que la schizophrĂ©nie, les troubles bipolaires et certains autres syndromes comportant des hallucinations, un dĂ©lire et de l'agitation psychomotrice. On admet gĂ©nĂ©ralement que les symptĂŽmes positifs de la schizophrĂ©nie (dĂ©lires/hallucinations) rĂ©pondent mieux aux neuroleptiques que les symptĂŽmes nĂ©gatifs (retrait psychique, apragmatisme).

Une premiÚre génération de neuroleptiques connues sous le nom de neuroleptiques classiques ou typiques a été découverte en 1951 par Henri Laborit, il s'agit de la chlorpromazine. La plupart des médicaments de seconde génération, connus sous le nom de "neuroleptiques atypiques" ont été développés récemment sauf la clozapine qui a été découverte en 1950 et testée en clinique dÚs 1970.

Les neuroleptiques sont aussi plus largement utilisés pour des usages hors autorisation de mise sur le marché[1] comme la lutte contre l'insomnie, l'anxiété ou syndrome de stress post-traumatique[2] du fait notamment de leur propriétés anxiolytiques[3].

Ils ont Ă©tĂ© utilisĂ©s contre les dissidents politiques en URSS[4] et contre les enfants migrants aux États-Unis[5].

Ils agissent au niveau de la transmission synaptique, en bloquant les récepteurs à la dopamine, notamment les récepteurs D2. Les plus récents agissent aussi sur les récepteurs à la sérotonine (5-HT). La recherche actuelle vise principalement à diminuer leurs effets secondaires et à améliorer les symptÎmes négatifs.

Terminologie

La différence d'usage entre les termes neuroleptique et antipsychotique recouvre à la fois une dimension historique, linguistique mais aussi théorique[6]. Historiquement, le terme « neuroleptique » est apparu sous la plume des deux médecins français Jean Delay et Pierre Deniker découvreurs des effets antipsychotiques de la chlorpromazine. Le premier usage de ce terme daterait d'une publication de 1955[7]. Le mot tire son origine des radicaux « neuro- » (qui a trait aux nerfs, nerveux) et « -leptique » (qui affecte en calmant, dérivé du grec « saisir »)[8].

À l'Ă©poque, les termes « neuroplĂ©gique » (du grec ancien plettein, « frapper »), « ataraxique » (voir Ataraxie) ou « tranquillisant majeur » Ă©taient aussi rencontrĂ©s, mais sont aujourd'hui tombĂ©s en dĂ©suĂ©tude. Le terme antipsychotique (qui date aussi des annĂ©es 1950) fait rĂ©fĂ©rence plus prĂ©cisĂ©ment aux effets de ces mĂ©dicaments sur les troubles psychotiques. Il s'est notamment imposĂ© par la volontĂ© des psychiatres amĂ©ricains de se dĂ©barrasser d'un terme connotĂ© : le syndrome extrapyramidal, dit aussi syndrome neuroleptique, Ă©tait un effet secondaire gĂȘnant de ces mĂ©dicaments. Ces deux termes sont donc souvent employĂ©s comme synonymes, les mĂ©decins français prĂ©fĂ©rant le premier, alors qu'on trouve frĂ©quemment utilisĂ© le terme antipsychotique dans la littĂ©rature psychiatrique anglo-saxonne. Toutefois, l'apparition des neuroleptiques de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration a un peu modifiĂ© cet usage.

Les antipsychotiques typiques (dits encore "classiques", "traditionnels", "conventionnels", ou "de premiÚre génération"). Découverts dans les années 1950, ils sont de plus en plus remplacés par les antipsychotiques dits atypiques.

[réf. nécessaire]

Histoire et société

DĂ©couverte : les neuroleptiques typiques

Depuis des millĂ©naires, la mĂ©decine ayurvĂ©dique utilise la rĂ©serpine (extrait naturel de racine de plante) pour provoquer le sommeil chez les enfants, mais aussi comme traitement contre l'anxiĂ©tĂ© ou la folie[9]. Le premier neuroleptique synthĂ©tique fut la chlorpromazine (molĂ©cule commercialisĂ©e en France sous le nom « Largactil » pour «tranquillisant Ă  large action», et aux Etats-Unis sous le nom «Thorazine»), utilisĂ©e dĂšs les annĂ©es 1950. Elle fut dĂ©couverte en France par Henri Laborit, qui travaillait sur l’anesthĂ©sie. Durant ses premiers travaux, il avait mis au point, avec Pierre Huguenard, un « cocktail lytique » qui, combinant trois composĂ©s aux effets narcotique (protoxyde d'azote), antalgique (pĂ©thidine) et sĂ©datif (promĂ©thazine, un dĂ©rivĂ© phĂ©nothiazinique), induisait un Ă©tat d’« hibernation artificielle »[10]. Huguenard et Laborit avaient dĂ©jĂ  notĂ© que la promĂ©thazine prĂ©sente dans le « cocktail lytique » qu’ils utilisaient pour l’anesthĂ©sie induisait un « Ă©tat d'indiffĂ©rence du malade pour son environnement » (ou « ataraxie »). Ainsi, lors d'une opĂ©ration de la face qui ne pouvait donc ĂȘtre accompagnĂ©e par une inhalation de protoxyde d'azote, ils purent observer le puissant effet d'une combinaison de pĂ©thidine et d'hydrochloride de diĂ©thazine (un dĂ©rivĂ© phĂ©nothiazinique, proche de la promĂ©thazine) ; la patiente dĂ©crivit ainsi l’intervention : « Je sentais les coups de marteau et les ciseaux couper, mais comme si cela arrivait au nez d’un autre : cela m’était indiffĂ©rent »[11].

Chez RhĂŽne-Poulenc, le chimiste Paul Charpentier travaillait sur les propriĂ©tĂ©s anthelmintiques des dĂ©rivĂ©s phĂ©nothiaziniques (pour combattre la malaria), et c'est en qu’il synthĂ©tisa la chlorpromazine. InspirĂ©s par les observations faites par Laborit sur les phĂ©nothiazines, les pharmacologues de RhĂŽne-Poulenc (P. Koetschet, L. Julou et S. Courvoisier) notĂšrent une propriĂ©tĂ© remarquable de la chlorpromazine : chez l’animal, elle induisait un Ă©tat de catalepsie, sans pour autant le paralyser. Au cours des deux annĂ©es qui suivirent, les effets chez l’humain de la chlorpromazine furent Ă©valuĂ©s par diffĂ©rents mĂ©decins français : au Val-de-GrĂące, Laborit fit tester la chlorpromazine par sa collĂšgue psychiatre Cornelia Quarti, qui lui rapporta ressentir une impression de dĂ©tachement. À l’hĂŽpital Sainte-Anne, Jean Delay, Pierre Deniker et Jean-Marie Harl, qui avaient Ă©tĂ© alertĂ©s par les travaux de Laborit sur les effets psychoactifs des antihistaminiques, dĂ©couvrirent qu’en plus de produire ce dĂ©tachement psychologique, la chlorpromazine rĂ©duisait les Ă©tats d’excitation et d’agitation des patients ayant des troubles psychotiques[12].

En 1964, l'Ă©tude princeps de l'Institut national de santĂ© mentale aux USA dirigĂ©e par Jonathan Cole confirma que les neuroleptiques diminuaient « beaucoup » ou « nettement » les symptĂŽmes psychotiques de la schizophrĂ©nie Ă  court terme[13] ; mais en 1967, contrairement Ă  ce Ă  quoi les chercheurs s'attendaient, cette Ă©tude a mis en Ă©vidence qu'Ă  long terme, au-delĂ  de trois ans, les schizophrĂšnes qui avaient pris des neuroleptiques avaient un taux de rĂ©hospitalisation supĂ©rieur Ă  ceux qui avaient Ă©tĂ© mis sous placebo[14]. Le NIMH poursuit ses recherches et conclut, en 1969, dans un essai randomisĂ© assignant alĂ©atoirement des schizophrĂšnes Ă  diffĂ©rentes doses de neuroleptiques ou Ă  un placebo, puis en les sevrant brutalement, que le taux de rechute est d'autant plus Ă©levĂ© que la dose de neuroleptique initiale avait Ă©tĂ© grande, le plus faible taux de rechute Ă©tant atteint avec une dose nulle (groupe placebo)[15]. Cette expĂ©rience est reproduite par le NIMH dans un nouvel essai randomisĂ© donnant en 1971 les mĂȘmes rĂ©sultats : si, au cours du traitement, « le groupe placebo avait un taux de rechute significativement plus Ă©levĂ© que les groupes recevant un mĂ©dicament actif », pendant le sevrage : « Le taux de rechute Ă©tait significativement corrĂ©lĂ© Ă  la dose de mĂ©dicaments tranquillisants (chlorpromazine ou trifluoperazine) que les patients avaient reçue avant d'ĂȘtre mis sous placebo : plus Ă©levĂ©e Ă©tait la dose, plus grande Ă©tait la probabilitĂ© de rechute », le groupe placebo ayant le taux de rechute le plus bas[16].

Avec l'utilisation systématique des neuroleptiques, le traitement de la psychose par lobotomie[17] a cessé, et les pratiques ont changé (diminutions de l'usage de la camisole de force, disparition des cures de Sakel, et une grande réduction de l'usage des électrochocs)[18]. Les hÎpitaux psychiatriques ont pu s'ouvrir et les patients psychotiques calmés ont pu avoir accÚs à la psychothérapie[17].

« Dans les hÎpitaux psychiatriques, avant les années 1960, la pharmacie ne contenait que quelques comprimés d'aspirine, deux ou trois antibiotiques et un peu de Gardénal pour les épileptiques. Les médecins des hÎpitaux psychiatriques ne s'occupaient pas de la folie que l'on croyait incurable. Quand les premiers psychotropes sont apparus, les services fermés sont devenus silencieux, ce qui a constitué un immense progrÚs. Les familles et les soignants ont éprouvé de la gratitude pour cet apaisement. » Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français[17].

Neuroleptiques de deuxiÚme génération

Les neuroleptiques atypiques (aussi appelĂ©s neuroleptiques « de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration ») dĂ©signent une sous-classe pharmacologique des neuroleptiques utilisĂ©s dans le traitement mĂ©dicamenteux de troubles psychiatriques. Ils sont en particulier utilisĂ©s dans le traitement de la schizophrĂ©nie, mais aussi pour d'autres types de psychoses. Le qualificatif « atypique » est utilisĂ© pour distinguer ces mĂ©dicaments des neuroleptiques « typiques ». En tant qu'antagonistes de la dopamine, les effets indĂ©sirables des neuroleptiques atypiques sont Ă  peu prĂšs les mĂȘmes que ceux des antidĂ©presseurs sĂ©datifs, par exemple la prise de poids, un diabĂšte, une hypertension artĂ©rielle.

Justice et neuroleptiques

Les procĂšs et recours collectifs (« class action ») deviennent lĂ©gion Ă  travers le monde. Ainsi, 28 500 personnes avaient Ă©tĂ© indemnisĂ©es par Lilly en 2007 pour que cessent certaines poursuites relatives Ă  l’olanzapine (Zyprexa)[19].

La quĂ©tiapine a fait l'objet de recours collectifs en justice, ou class actions[20], de mĂȘme que la rispĂ©ridone[21], tandis qu'en Europe la vĂ©ralipride (AgrĂ©al) — un neuroleptique utilisĂ© contre les bouffĂ©es de chaleur — a Ă©tĂ© interdit et le laboratoire poursuivi[22].

De nombreuses plaintes sont dĂ©posĂ©es par les États des États-Unis contre les laboratoires pharmaceutiques (Lilly, AstraZeneca, Johnson & Johnson, Pfizer
) concernant « des actions allĂ©guĂ©es de corruption ou de dĂ©sinformation dans la promotion d'antipsychotiques atypiques »[23] - [24].

Principaux neuroleptiques

  • Neuroleptiques « cachĂ©s » (neuroleptique ou contenant un neuroleptique)[25].
    • AntinausĂ©eux :
      • le mĂ©toclopramide trouvĂ© dans le Primperan, Anausin, Cephalgan, Chlorhydrate de mĂ©toclopramide Renaudin (sol inj), MĂ©toclopramide Merck, Migpriv, Prokinyl LP
      • la mĂ©topimazine (Vogalene)
    • SomnifĂšres (antihistaminiques possĂ©dant des propriĂ©tĂ©s antidopaminergiques) :
    • Traitement non hormonal des bouffĂ©es de chaleur :
    • ProblĂšmes neuropsychiatriques :
      • le sulpiride (Dogmatil)
      • la cinnarizine (Sureptil), dĂ©ficit cognitif et neurosensoriel du sujet ĂągĂ©

MĂ©canismes d'action

Les neuroleptiques agissent sur les neurones, plus spécifiquement sur les récepteurs des neurotransmetteurs. Les neurotransmetteurs permettent aux neurones de communiquer. Le neurotransmetteur le plus particuliÚrement visé est la dopamine. Les neuroleptiques atypiques agissent principalement par antagonisme (blocage) des récepteurs dopaminergiques D2 et sérotoninergiques 5HT2A.

Toutefois, cette classification est un peu simpliste : en rĂ©alitĂ©, la plupart de ces molĂ©cules agissent globalement sur l'ensemble des rĂ©cepteurs aux monoamines (dopamine, sĂ©rotonine, histamine, noradrĂ©naline). Une grande partie d'entre elles (phĂ©nothiazines, clozapine, olanzapine), ont Ă©galement un effet anticholinergique (action sur les rĂ©cepteurs muscariniques), ce qui contribue Ă  diminuer — ou tout du moins Ă  masquer — leurs effets secondaires extrapyramidaux (ou pseudo-parkinsoniens).

En réduisant l'activité monoaminergique, les neuroleptiques diminuent l'intensité des émotions : peur, joie, colÚre, amour, désir, combativité, autres[26] - [27] - [28]. Ils ralentissent le psychisme, notamment les fonctions imaginatives et intuitives (ils permettent ainsi de réduire les symptÎmes psychotiques et maniaques).

L'Ă©quilibre sĂ©rotonine/dopamine n'Ă©tant pas le mĂȘme dans les diffĂ©rentes voies cĂ©rĂ©brales, la double action des neuroleptiques atypiques permet d'obtenir des rĂ©sultats diffĂ©rents dans ces diffĂ©rentes voies. Ainsi, par exemple, un neuroleptique atypique va augmenter l'activitĂ© dopaminergique au niveau de la voie mĂ©socorticale alors qu'il la rĂ©duira au niveau de la voie mĂ©solimbique (contrairement aux neuroleptiques classiques qui rĂ©duisent cette activitĂ© dans toutes les voies)[29].

Prescription

Indications

La principale indication porte sur les syndromes dĂ©lirants notamment dans la schizophrĂ©nie[30]. Ces traitements ne sont pas curatifs, ils sont symptomatiques : ils n'agissent pas sur la cause de la pathologie mais sur ses consĂ©quences. DĂšs lors, l'arrĂȘt du traitement entraĂźne la rĂ©apparition des symptĂŽmes, et l'apparition de nouveaux symptĂŽmes, dĂ» au syndrome de sevrage, selon la durĂ©e et l'intensitĂ© du traitement.

Contre-indications

La contre-indication absolue aux neuroleptiques est l'hyperthermie. Dans ces cas de fiĂšvre, mĂȘme lĂ©gĂšre (38°), les neuroleptiques peuvent causer un syndrome malin et entrainer le dĂ©cĂšs du patient. Lorsque ce dernier est dĂ©jĂ  sous neuroleptiques et qu'une hyperthermie est remarquĂ©e, le traitement est immĂ©diatement arrĂȘtĂ©.

Les autres contre-indications relatives des neuroleptiques sont :

Efficacité

Tous les antipsychotiques sont d'efficacité équivalente, seuls changent les effets secondaires. Seule la clozapine semble avoir une efficacité supérieure. Elle est recommandée en cas d'échec de deux traitements neuroleptiques bien conduits.

À court terme (1-12 mois), les neuroleptiques sont efficaces pour rĂ©duire les symptĂŽmes de la schizophrĂ©nie chez 70 % des patients environ : les 30 % restants ne rĂ©pondent pas ou peu aux neuroleptiques[31].

À moyen terme (12-24 mois), l'efficacitĂ© des neuroleptiques diminue Ă  cause de l'accoutumance. Selon certaines Ă©tudes, les neuroleptiques restent efficaces Ă  moyen terme[32] - [33] , selon d'autres, le taux de rechute des patients dans la psychose est plus Ă©levĂ© avec les neuroleptiques[34] - [35] - [36] - [37].

À long terme (au-delĂ  de 2 ans) peu d’études ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. La premiĂšre Ă©tude (non-randomisĂ©e) montre un taux de rĂ©tablissement nettement supĂ©rieur chez les patients ayant arrĂȘtĂ© les neuroleptiques par rapport Ă  ceux ayant continuĂ© (40 % vs 12,5 % aprĂšs 7 ans et demi, 40 % vs 5 % aprĂšs 15 ans)[38] - [39]. La deuxiĂšme Ă©tude (randomisĂ©e) montre un taux de rĂ©tablissement sensiblement supĂ©rieur chez les patients ayant suivi un protocole de sevrage progressif par rapport Ă  ceux ayant poursuivi le traitement en continu (40 % vs 18 % aprĂšs 7 ans)[40].

En 2015, une revue systématique de la littérature scientifique arrive à la conclusion qu'il n'existe pas de preuve d'efficacité des neuroleptiques au-delà de deux ans, par rapport à l'absence de traitement, mais pas de preuve d'aggravation du pronostic non plus[41].

Effets indésirables

Les neuroleptiques produisent une grande variété de troubles sévÚres et fréquents[42]. Ces effets dépendent de la sensibilité de la personne et s'atténuent parfois avec le temps, sinon par la prise de médicaments complémentaires.

Neurologiques

  • Un risque particuliĂšrement grave mais rare de tout neuroleptique notamment est l'apparition d'un syndrome malin des neuroleptiques qui peut engager le pronostic vital. Au vu d'un taux sous-Ă©valuĂ© de 1 %, Maxmen et Ward (1995, p. 33) estiment que 1 000 Ă  4 000 morts aux États-Unis rĂ©sultent chaque annĂ©e du syndrome malin des neuroleptiques[42]. La frĂ©quence de ce syndrome est difficile Ă  dĂ©terminer prĂ©cisĂ©ment car aucune Ă©tude dĂ©taillĂ©e n'a Ă©tĂ© entreprise. A minima, des coups de chaleur et une catalepsie sont plus frĂ©quents sous neuroleptiques[43].
  • L'akathisie
    Une autre variante de dyskinĂ©sie tardive (TD) est l'akathisie tardive. L'individu est virtuellement torturĂ© de l'intĂ©rieur, dans son corps, par une sensation d'irritabilitĂ©, souvent au point de souffrir constamment[42]. Elle se traite par la prescription d'une benzodiazĂ©pine ou/et d'un bĂȘta-bloquant ou/et bipĂ©ridĂšne[44].
  • spasmes musculaires (dystonies)[42]. Elle se traite par la prescription d'une bipĂ©ridĂšne[44].
  • certains symptĂŽmes moteurs de type parkinsonien (troubles de coordination, tremblements, mouvements involontaires du visage). Elle se traite par la prescription d'une bipĂ©ridĂšne[44].
  • Les neuroleptiques pourraient engendrer une diminution de la taille du cerveau s'ils sont pris longtemps[45] - [46], affectant irrĂ©mĂ©diablement les capacitĂ©s cognitives des patients[47] et la mĂ©moire.

Effets sur le systĂšme nerveux autonome

  • une hypotension orthostatique, sĂ©cheresse de la bouche, constipation, rĂ©tention d'urine (affection prostatique).

MĂ©taboliques et endocriniens

Psychiques

Les antipsychotiques engendrent souvent un ralentissement cognitif (troubles cognitifs, lenteur idĂ©ative...). Ils peuvent favoriser une dĂ©pression, une anhĂ©donie (incapacitĂ© Ă  Ă©prouver du plaisir), notamment les neuroleptiques typiques. Les neuroleptiques peuvent engendrer une dĂ©sinhibition (aripiprazole ; dans une moindre mesure, olanzapine[51]). Certains patients rapportent que l'effet de ces mĂ©dicaments est dĂ©sagrĂ©able. Les neuroleptiques peuvent induire des dysfonctionnements familiaux graves : le patient nĂ©glige les soins affectifs et Ă©ducationnels envers sa parentĂšle, travaille avec difficultĂ©. Sous neuroleptiques, les facettes de sa personnalitĂ© peuvent ĂȘtre modifiĂ©es (exemple, le patient peut ĂȘtre avare sous neuroleptiques et dĂ©pensier naturellement). Enfin, notons que les neuroleptiques peuvent avoir des effets paradoxaux (psychose de rebond)[52].

Autres

Utilisation hors AMM

Les neuroleptiques de premiĂšre gĂ©nĂ©ration et neuroleptiques atypiques sont associĂ©s avec une importante augmentation de la mortalitĂ©. L'Ă©tude DART-AD sur des patients atteints d'Alzheimer a montrĂ© qu'aprĂšs trois ans 30 % des patients sous neuroleptiques sont encore en vie contre 59 % pour les patients sous placebo[53]. Cette augmentation est aussi rencontrĂ©e dans les traitements de dĂ©mence[54] et de schizophrĂ©nie[55] - [56]. Elle est moins importante pour les neuroleptiques atypiques[57] - [58]. Les deux causes principales de mortalitĂ© sont la mort subite dont le risque s'estompe Ă  l'arrĂȘt du traitement[59] et l'infection due Ă  la suppression de la moelle osseuse avec compromission du systĂšme immunitaire. Le Dr David Healy, expert psychopharmacologiste, a fait remarquer que le taux de suicide, de mort et de tentatives de suicide liĂ©es au Zyprexa ayant eu lieu pendant les essais cliniques de prĂ©-commercialisation a Ă©tĂ© « plus Ă©levĂ© que tout autre mĂ©dicament psychotrope dans l'histoire »[60].

Les neuroleptiques, typiques ou atypiques, ont Ă©tĂ© frĂ©quemment employĂ©s de maniĂšre empirique, hors AMM - sans que l’efficacitĂ© ou la sĂ©curitĂ© aient Ă©tĂ© formellement Ă©valuĂ©es -, pour calmer l’agitation, chez les patients dĂ©ments agitĂ©s. Or la prescription hors AMM expose Ă  un risque accru d'effets secondaires : ce n’est par exemple que rĂ©cemment, notamment avec le dĂ©veloppement de la rispĂ©ridone et l’arrivĂ©e des neuroleptiques atypiques que les Ă©tudes contrĂŽlĂ©es Ă  large Ă©chelle ont soulignĂ© l’augmentation de mortalitĂ© par les neuroleptiques dans cette population[61]. Les effets secondaires sont ressentis de la mĂȘme façon par les malades que par les personnes saines. Les opposants placĂ©s en psychiatrie en URSS dans les annĂ©es 1970 ont su dĂ©crire leur supplice qui est le mĂȘme que celui des malades[62]. Les effets secondaires ont pu occulter la guĂ©rison par leurs symptĂŽmes.

Sevrage

Comme l'alcool, l'arrĂȘt brutal des neuroleptiques peut provoquer des hallucinations et des bouffĂ©es dĂ©lirantes, jusqu'Ă  plusieurs mois aprĂšs la fin du traitement. Ces effets secondaires ont longtemps Ă©tĂ© confondus avec une rechute dans la maladie, jusqu'Ă  ce qu'il soit prouvĂ© qu'un sevrage progressif rĂ©duisait drastiquement le taux de rĂ©admission des schizophrĂšnes dans les hĂŽpitaux psychiatriques[63].

Face Ă  la question du sevrage, le British National Formulary, Ă©quivalent britannique de l'ordre des mĂ©decins, a recommandĂ© Ă  ses membres qu'en cas de sevrage, celui-ci soit effectuĂ© progressivement, notamment afin d'Ă©viter des symptĂŽmes de sevrage comme l'insomnie, les nausĂ©es, l'angoisse et ce qui est nommĂ© dans la littĂ©rature mĂ©dicale anglophone, le “withdrawal psychosis” (psychose de sevrage) ou supersensitivity psychosis (psychose d'hypersensibilitĂ©[64]), attribuĂ©s Ă  une augmentation de la sensibilitĂ© des rĂ©cepteurs cĂ©rĂ©braux de dopamine, due au blocage antĂ©rieur de ces rĂ©cepteurs par les neuroleptiques. Le British National Formulary recommande donc un sevrage progressif, mĂȘme pour passer d'un traitement neuroleptique Ă  un autre[65].

Cette psychose liĂ©e au sevrage a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e essentiellement par des auteurs anglophones, mais quelques auteurs francophones l'Ă©voquent, tout en rĂ©affirmant la nĂ©cessitĂ© de ces traitements[66]. Le psychiatre amĂ©ricain Peter Breggin a publiĂ© un guide[67] afin de permettre aux patients d'arrĂȘter leur chimiothĂ©rapie psychiatrique Ă  long terme (souvent prescrite Ă  vie). En Suisse, l'association «Pro Mente Sana» publie Ă©galement une brochure[68] Ă  cette fin.

Bien que l'apport de ces traitements ne soit pas remis en cause par le corps mĂ©dical, en Grande-Bretagne, certains professionnels recommandent une approche basĂ©e sur la rĂ©duction des risques, similaire Ă  celles utilisĂ©es pour aider les personnes usagĂšres de drogues, afin d'accompagner les personnes souhaitant arrĂȘter de toute façon leur traitement, avec comme objectif celui de diminuer la brutalitĂ© du sevrage, y compris en termes psychologiques et neurologiques[69].

Dose minimale efficace

Une étude a été réalisée en France afin d'identifier les doses moyennes prescrites des principaux antipsychotiques afin de comparer les posologies à celles recommandées, ainsi que d'identifier les facteurs associés à la prescription de doses élevées d'antipsychotiques. Celle-ci est longitudinale et multicentrique sur une cohorte de 1747 patients recevant un traitement antipsychotique entre 2006 et 2009. Les résultats montrent que la dose moyenne d'antipsychotiques était de 1,9 DDD équivalent. Trois types de facteurs étaient associés à la prescription d'une forte dose : sociodémographiques, la sévérité de la maladie et la co-prescription de psychotropes. L'étude conclut sur le fait que la dose moyenne prescrite d'antipsychotiques était supérieure aux posologies préconisées par l'ensemble des recommandations et qu'en France, la prescription de doses élevées est pratique courante dans la prise en charge de la schizophrénie mais n'est pas garante d'une meilleure efficacité, et augmentent les risques d'effets secondaires possiblement mortels[70].

Impact social de la prise de neuroleptiques

Les neuroleptiques sont des traitements aux effets primaires et secondaires lourds et ils handicapent fortement les personnes qui en prennent, tant au niveau psychique que somatique, cela sans aucune promesse de guĂ©rison de la psychose puisque le traitement est purement symptomatique. Il en rĂ©sulte un trĂšs fort taux de non-adhĂ©sion au traitement, les patients ne prenant en moyenne que 58 % de leur prescription[71]. À long terme, 50 % des schizophrĂšnes suivis en psychiatrie cesseront de prendre, ou n'auront jamais pris de neuroleptiques[72].

Cela soulĂšve des difficultĂ©s, des conflits, et bien souvent un arrĂȘt brutal du traitement qui conduit Ă  une psychose de sevrage et une rĂ©-hospitalisation d’urgence.

La prise de neuroleptiques favorise la prise de poids. Il est reconnu que chez certains patients cette prise graduelle de poids dĂ©tĂ©riore l’image de soi et peu entraĂźner ou aggraver les symptĂŽmes nĂ©gatifs tels que la dĂ©pression. Il s’agit donc d’un effet indĂ©sirable dit « clivant » car alimentant de nombreux dĂ©bats parmi les personnels soignants et l’entourage des patients, dont le rĂŽle est majeur dans la destruction de l’image de soi.

À long terme, les schizophrĂšnes qui prennent des neuroleptiques subissent un retrait social plus prononcĂ© que ceux qui n'en prennent pas ou plus :

Au bout de 10 ans :

Emploi Avec neuroleptiques Sans neuroleptique
 EmployĂ© 39 % 63 %
 Chîmeur 11 % 25 %
 Inactif, pension d’invaliditĂ© 50 % 12 %
Statut marital
 MariĂ© ou en concubinage 28 % 42 %
 CĂ©libataire 72 % 58 %

(Moilanen, 2013, tableau 1)[73].

Plusieurs autres recherches Ă  long terme parviennent aux mĂȘmes conclusions indĂ©pendamment[74] - [75] - [76] - [77], y compris un essai randomisĂ© vs placebo[78].

Notes et références

  1. « ahrq.gov/news/press/pr2011/ehc
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  2. « pharmalot.com/2012/06/the-us-m
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  3. (en) P Bouhours, « Antipsychotic and anxiolytic properties of risperidone, haloperidol, and methotrimeprazine in schizophrenic patients - PubMed », Journal of clinical psychopharmacology, vol. 16, no 1,‎ , p. 38–44 (ISSN 0271-0749, PMID 8834417, DOI 10.1097/00004714-199602000-00007, lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Marc Epstein et Alla Chevelkina, « Ces dissidents qu’on dit encore fous », Grands-reporters.com (consultĂ© le )
  5. William Cummings, « Migrant children describe abuse, being forcibly medicated at youth shelters: lawsuit » (consulté le )
  6. Sur ce sujet, voir aussi l'article What’s in a name? The evolution of the nomenclature of antipsychotic drugs, Caroline King and Lakshmi N.P. Voruganti, J Psychiatry Neurosci. 2002 May; 27(3): 168–175.
  7. Delay et Deniker (1955), Bull. de l'Acad. Nat. de MĂ©d., 139, 145 ds NED Suppl.2.
  8. Pierre Deniker, Qui a inventé les neuroleptiques ? Confrontations Psychiatriques, 1975, no 13, p. 7-17.
  9. Jean Delay et Pierre Deniker, Méthodes chimiothérapiques en psychiatrie : les nouveaux médicaments psychotropes, Paris, Masson et Cie, , 496 p., p. 91-117
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Blog d'un chercheur sur les neuroleptiques
  • Psychopharmacologie essentielle : bases neuroscientifiques et applications pratiques, Stahl

Article connexe

Liens externes

Histoire des neuroleptiques

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