Halopéridol
L'halopéridol (R1625) est une butyrophénone et un médicament antipsychotique typique de la classe des neuroleptiques.
Halopéridol | |||
Structure de l'halopéridol | |||
Identification | |||
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DCI | haldoperidol | ||
Nom UICPA | (R,S)-4-[4-(4-chlorophényl)-4-hydroxy-1-pipéridyl]-1-(4-fluorophényl)-butan-1-one | ||
No CAS | |||
No ECHA | 100.000.142 | ||
No CE | 200-155-6 | ||
Code ATC | N05 | ||
DrugBank | APRD00538 | ||
PubChem | 3559 | ||
ChEBI | 5613 | ||
SMILES | |||
InChI | |||
Apparence | poudre amorphe ou cristalline inodore de couleur blanche à jaune pâle[1] | ||
Propriétés chimiques | |||
Formule | C21H23ClFNO2 [Isomères] |
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Masse molaire[2] | 375,864 ± 0,021 g/mol C 67,11 %, H 6,17 %, Cl 9,43 %, F 5,05 %, N 3,73 %, O 8,51 %, |
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pKa | 8,66[1] | ||
Propriétés physiques | |||
T° fusion | 151,5 °C[1] - [3] | ||
Solubilité | eau :14 mg·l-1 à 25 °C[1] soluble in chloroforme, méthanol, acétone, benzène, acides dilués[1] |
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Précautions | |||
SGH[4] | |||
H301, H317, H319, H335, H361, P261, P280, P301+P310 et P305+P351+P338 |
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Transport[4] | |||
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Écotoxicologie | |||
DL50 | 128 mg/kg(rat, oral)[3] 30 mg/kg (souris, i.p.)[3] |
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LogP | 4,3[1] | ||
DJA | 20 mg[5] | ||
Données pharmacocinétiques | |||
Biodisponibilité | 60 à 70 % (oral)[6] | ||
Liaison protéique | ~90%[6] | ||
Métabolisme | hépatique[6] | ||
Demi-vie d’élim. | i.v. : 14 à 26 heures , i.m. : 20,7 heures, oral : 14–37 heures[6] | ||
Excrétion |
bile (fèces), urine[6] |
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Considérations thérapeutiques | |||
Classe thérapeutique | neuroleptique; antiémétique | ||
Voie d’administration | oral, i.v., i.m. | ||
Caractère psychotrope | |||
Catégorie | neuroleptique | ||
Mode de consommation |
gouttes ou intramusculaire (retard: haldol descanoas) |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |||
Ce médicament est utilisé pour le contrôle des symptômes des psychoses aigües, de la schizophrénie aigüe, des phases maniaques chez les bipolaires (maniaco-dépressifs), de l'hyperactivité et pour contrôler l'agressivité, l'agitation extrême et les pensées psychotiques, qui peuvent être induites par l'usage détourné de substances psychotropes telles que les amphétamines, le LSD ou la PCP.
L'ester décanoïque correspondant (Haldol décanoate, R13672) constitue une prodrogue de l'haldol permettant une action prolongée après injection intramusculaire. Outre le décanoate d'halopéridol, on peut également utiliser le lactate d'halopéridol.
Historique
Vers le milieu des années 1950, Paul Janssen, à la recherche d'un brevet pour l'entreprise familiale, avait entendu parler de l'effet psychotisant de l'amphétamine constaté chez des cyclistes dopés. Il en déduisit qu'un antagoniste de l'amphétamine pourrait avoir un effet antipsychotique ce qui se confirma avec l'halopéridol. C'est alors que s'imposa, d'abord en Belgique puis dans le reste du monde occidental, celui qui allait devenir le premier des neuroleptiques en psychiatrie. Il présentait en outre l'avantage d'être essentiellement antidélirant, et moins sédatif que les dérivés de la chlorpromazine.
L'halopéridol a été synthétisé pour la première fois le . Produit de recherches principalement par une équipe de chercheurs en psychiatrie à l'Université de Liège (un travail de Jean Bobon, « à qui sera attribuée la découverte des effets cliniques de l’Halopéridol »[7]), il se nomme ainsi en raison des deux substituts halogénés incorporés dans la molécule. Sous le nom de marque Haldol, le médicamment a été autorisé et commercialisé en Belgique en [8].
L'halopéridol a été utilisé en psychiatrie punitive en URSS ainsi que sur Abu Zubaydah, l'un des détenus de Guantanamo[9]. Il est également utilisé hors indication médicale lors de l'expulsion des immigrés illégaux aux États-Unis[10].
Une molécule proche, créée par le même laboratoire, est la rispéridone qui agit comme antagoniste des récepteurs 5HT2A à la sérotonine en plus d'agir sur les récepteurs à dopamine. Plus efficace chez certains patients[11], et présentant moins de risques de toxicité extrapyramidale[12], cette molécule tend à remplacer l'halopéridol dans le traitement des troubles psychotiques.
Classe chimique
Halopéridol (per os ou injectable i.m.) | |
Informations générales | |
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Princeps |
NB : en France le halopéridol est également présent dans une association médicamenteuse |
Classe | Butyrophénone |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.142 |
Code ATC | N05AD01 |
DrugBank | 00502 |
Décanoate d'halopéridol (injectable i.m.) | |
Informations générales | |
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Princeps |
|
Classe | Butyrophénone |
Identification | |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.142 |
Code ATC | N05AD01 |
DrugBank | 00502 |
Propriétés pharmacologiques
MĂ©canisme d'action
Il agit sur les récepteurs D2 de la dopamine (comme antagoniste) [13] dans le cerveau, mais aussi sur les récepteurs α1-adrénergiques et sigma, ce qui explique ses effets secondaires. Il est plus spécifique sur les récepteurs de type D2-like (D2, D3 et D4) et dans une moindre mesure D1-like (D1 et D5)
L'halopéridol est une poudre cristalline inodore de couleur blanche à jaune. Son nom IUPAC est la 4-[4-(p-chlorophényl)-4-hydroxypipéridino]-4′-fluorobutyrophénone et sa formule brute est C21H23ClFNO2.
L'activité antipsychotique pourrait venir du blocage des récepteurs dopaminergiques méso-limbiques. Les symptômes extrapyramidaux proviendraient du blocage de récepteurs dopaminergiques striataux. L'hypersécrétion de prolactine aurait pour origine le blocage de récepteurs dopaminergiques du système tubéro-infundibulaire. L'activité antiémétique serait due à une action au niveau des chemorécepteurs de la trigger zone (en).
Indications
- psychose aigĂĽe et chronique
- syndrome de Gilles de la Tourette
- neuroleptique
- antihallucinatoire
- antiémétique
- État d’agitation avec agressivité
- Trouble obsessionnel compulsif lorsque les ISRS ne suffisent pas[14] - [15]
Ă€ faibles doses, il est efficace pour contrĂ´ler les sautes d'humeur et les hallucinations.
Il a été utilisé chez des sujets atteints de troubles de la personnalité, pour la chimiothérapie de certains tics[16] et contre le syndrome de Gilles de la Tourette[17] - [18] - [19] et selon Sanberg et al. (1989) dans le cas du syndrome de Gilles de la Tourette, son effet semble pouvoir être potentialisé par la nicotine[20]. Il a aussi une certaine efficacité dans les comportements auto mutilateurs comme mis en évidence dans ce cas[21] d'autophagie.
Il est largement utilisé, en unités de soins intensifs pour les syndromes délirants[22], même si le niveau de preuve de son efficacité sur la mortalité et sur la sévérité du délire reste très faible[23].
Effets secondaires
- somnolence et sédation
- modifications du comportement
- syndrome extrapyramidal
- dyskinésie tardive
- prise de poids
- euphorie
Le médicament a de forts effets secondaires extrapyramidaux. Parmi ces effets secondaires, on trouve sécheresse de la bouche, léthargie, rigidité musculaire, crampes musculaires, agitation, dyskinésie tardive, tremblements, prise de poids, bien que ces effets secondaires soient plus fréquents si le médicament est pris plusieurs fois par jour pendant une longue période, parfois des années.
Le risque de dyskinésie tardive est d'environ 4 % chez des patients jeunes, plus élevé que chez d'autres antipsychotiques ; chez des patients âgés de plus de 45 ans, ce pourcentage peut être beaucoup plus élevé. Ces symptômes peuvent être permanents, même après l'arrêt du traitement.
Le syndrome malin neuroleptique est un important effet secondaire possible.
Précautions d'emploi
Certains effets indésirables de l'halopéridol sont graves (à risque vital) et doivent motiver l'appel immédiat des urgences médicales : il s'agit du syndrome malin des neuroleptiques (pâleur, hyperthermie, troubles végétatifs) ou de mouvements musculaires incontrôlables (touchant en particulier le visage et la langue). En outre, il n'est pas rare d'observer des spasmes et une instabilité de la face et du cou, tremblements, troubles des règles, impuissance, hypertrophie des seins, sécrétion lactée, prise de poids.
Contre-indications
Divers
L'halopéridol fait partie de la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé (liste mise à jour en )[25].
Liens externes
- Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Halopéridol
Notes et références
- PubChem CID 3559
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) « Halopéridol », sur ChemIDplus.
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Haloperidol, consultée le 16 mai 2017. + (pdf) Fiche MSDS
- « Résumé des caractéristiques du produit - HALDOL 5 mg, comprimé - Base de données publique des médicaments », sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr (consulté le )
- S. Kudo, T. Ishizaki, "Pharmacokinetics of haloperidol: an update", Clinical pharmacokinetics, 1999, vol. 37(6), pp. 435–56. DOI 10.2165/00003088-199937060-00001, .
- Christian Mormont et Jérôme Englebert « Un parcours dans la psychologie clinique et la psychiatrie à l’Université de Liège : singularités et originalités » () (lire en ligne, consulté le )
—« Deux siècles au service des sciences humaines : Contribution(s) de l’Université de Liège 1817-2017 » - (en) Francisco Lopez-Munoz et Cecilio Alamo, « The consolidation of neuroleptic therapy: Janssen, the discovery of haloperidol and its introduction into clinical practice », Brain Research Bulletin, vol. 79, no 2,‎ , p. 130-141 (DOI 10.1016/j.brainresbull.2009.01.005, lire en ligne, consulté le )
- (en) Peter Finn, Defense Lawyers Get Access To Secret Guantanamo Camp, Washington Post, 28 octobre 2008
- (en) Amy Goldstein et Dana Priest. « Some Detainees Are Drugged For Deportation » Washington Post, 14 mai 2008, consulté le 29 avril 2013
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- https://jamanetwork.com/journals/jamapsychiatry/fullarticle/496564
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- « Crat - Halopéridol »
- WHO Model List of Essential Medicines, 18th list, avril 2013