RĂ©serpine
La réserpine est un alcaloïde qui a été découvert dans le rhizome et la racine de Rauwolfia serpentina (Apocynacées).
- à faible dose (de 0,1 mg à 0,25 mg), la réserpine est un hypotenseur.
- à plus fortes doses (de l'ordre du milligramme), elle est utilisée comme apaisant, et dans le traitement des syndromes psychiatriques de manie, de névrose, d'anxiété et d'obsession.
RĂ©serpine | |
Identification | |
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Nom UICPA | 11,17α-dimĂ©thoxy- 18ÎČ-(3,4,5-trimĂ©thoxybenzoyloxy)- 3ÎČ,20α-yohimban-16ÎČ-carboxylate de mĂ©thyle ou (1R,15S,17R,18R,19S,20S)-6,18-dimĂ©thoxy-17-[(3,4,5-trimĂ©thoxyphenyl)carbonyloxy]- 3,13-diazapentacyclo[11.8.0.02,10.04,9.015,20]henicosa-2(10),4(9),5,7-tĂ©traĂšne-19-carboxylate de mĂ©thyle |
No CAS | |
No ECHA | 100.000.044 |
No CE | 200-047-9 |
Code ATC | C02 |
DrugBank | APRD00472 |
PubChem | 5770 |
SMILES | |
InChI | |
Apparence | cristaux prismatiques incolores |
Propriétés chimiques | |
Formule | C33H40N2O9 [IsomĂšres] |
Masse molaire[1] | 608,678 7 ± 0,032 3 g/mol C 65,12 %, H 6,62 %, N 4,6 %, O 23,66 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 264-265 °C |
Solubilité | faible dans l'acétone, le méthanol et l'éther Faible dans le benzÚne et l'eau bonne dans le chloroforme |
Précautions | |
Classification du CIRC | |
Groupe 3 : Inclassable quant à sa cancérogénicité pour l'Homme[2] | |
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
La rĂ©serpine Ă©tait connue pour se fixer sur les vĂ©sicules de stockage de neurotransmetteurs tels que la dopamine, la noradrĂ©naline, et la sĂ©rotonine. On pensait qu'elle inhibait la neurotransmission, provoquant ainsi une dĂ©pression chez l'Homme, mais un test mĂ©dicamenteux dans les annĂ©es 50 Ă l'hĂŽpital de Maudsley a mis en Ă©vidence un effet antidĂ©presseur. On a ensuite montrĂ© que les faibles doses agissaient comme antidĂ©presseur, alors que les doses Ă©levĂ©es provoquaient l'Ă©puisement des stocks de monoamines et la dĂ©pression. Par ailleurs, la rĂ©serpine a une action pĂ©riphĂ©rique dans plusieurs parties du corps oĂč la partie cholinergique du systĂšme nerveux est prĂ©pondĂ©rante (tube digestif, muscles lisses des vaisseaux sanguins).
Histoire
La rĂ©serpine a Ă©tĂ© isolĂ©e en 1952 Ă partir de la racine sĂ©chĂ©e de Rauwolfia serpentina, et mise sur le marchĂ© en 1954, deux ans aprĂšs le chlorpromazine. La rĂ©serpine n'a plus Ă©tĂ© utilisĂ©e durant quelques annĂ©es en raison de ses effets secondaires et interactions, avant d'ĂȘtre Ă nouveau utilisĂ©e dans certains pays comme mĂ©dicament, ou en combinaison avec d'autres molĂ©cules contre l'hypertension, gĂ©nĂ©ralement avec un diurĂ©tique et/ou un vasodilatateur tel que l'hydralazine.
Son usage comme antipsychotique est presque abandonnĂ©. Ă l'origine, des doses de 0,5 mg Ă 40 mg par jour ont Ă©tĂ© donnĂ©es Ă des malades psychotiques. Au-dessus de 3 mg/jour, un anticholinergique devait ĂȘtre associĂ© pour combattre l'activitĂ© cholinergique excessive de la rĂ©serpine dans certains organes, ainsi que des syndromes parkinsoniens. La rĂ©serpine est aussi utilisĂ©e comme sĂ©datif pour les chevaux.
Effets secondaires
Les effets secondaires de la réserpine sont nombreux, incluant congestion nasale, nausées, vomissements, prise de poids, intolérance gastrique, ulcÚres gastriques (induits par l'activité cholinergique accrue du tissu gastrique et l'altération de la muqueuse), crampes d'estomac et diarrhées.
La réserpine est aussi source d'hypotension et de bradycardie et elle peut aggraver l'asthme.
Le nez encombré est une autre conséquence du blocage des récepteurs alpha.
Elle peut induire une dépression assez grave pour conduire au suicide.
Des effets sur le systĂšme nerveux central se manifestent par la somnolence, des vertiges, et des cauchemars.
Le parkinsonisme apparaĂźt sans lien avec la dose.
Faiblesse ou fatigue générale sont fréquentes.
ExpĂ©rimentalement, une dose Ă©levĂ©e a notamment causĂ© un fibro-adĂ©nome du sein et des tumeurs malignes des vĂ©sicules spermatiques chez les rongeurs, mais l'hypothĂšse que le cancer du sein pourrait ĂȘtre induit par la rĂ©serpine chez les femmes (risque approximativement doublĂ©) n'a pas Ă©tĂ© confirmĂ©e.
Notes et références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 3 : Inclassables quant à leur cancérogénicité pour l'Homme », sur http://monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Compendium suisse des médicaments : spécialités contenant Réserpine
- (en) NLM Hazardous Substances Databank â Reserpine
- (en) PubChem Substance Summary: Reserpine National Center for Biotechnology Information.
- (en) The Stork Synthesis of (â)-Reserpine
- ăąă«ă«ăă€ă (Alkaloids) (T-Z). 2004.
- "Indole Alkaloids" Major Types Of Chemical Compounds In Plants & Animals Part II: Phenolic Compounds, Glycosides & Alkaloids. Wayne's Word: An On-Line Textbook of Natural History. 2005.
- Forney, Barbara. Reserpine for Veterinary Use Wedgewood Pharmacy. 2001-2002.
- Rauwolfia Dorlands Medical Dictionary. Merck Source. 2002.
- Lopez-Munoz F, Bhatara VS, Alamo C, Cuenca E. (2004): "[Historical approach to reserpine discovery and its introduction in psychiatry]" [Article in Spanish] Actas Esp Psiquiatr. 32(6):387-95. Fulltext in English and Spanish
- Schuldiner, S. et al. (1993): J. Biol. Chem. 268(1) 29-34.