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Risque d'inondation dans le Loiret


Le risque d'inondation est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département du Loiret (région Centre-Val de Loire, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type inondation se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux personnes, aux biens ou à l'environnement sur le territoire départemental.

Risque d'inondation dans le Loiret
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GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Centre-Val de Loire
DĂ©partement Loiret
Inondations historiques
Loire 1846, 1856, 1866, 1907
Loing 1910, 2016
Ouanne 1910, 2016
Essonne 1983, 2016
PPRI
Loire Val d'Ardoux (10), val d' Orléans agglo (13), val d'Orléans amont (16), val de Sully (11), val de Gien (6), val de Briare (6)
Loing AME (12), Loing amont (6)
Ouanne Vallée de l'Ouanne (5)
Essonne Vallée de l'Essonne (9)
TRI
Orléans 27 communes
Événement fréquent < 50 h
Événement moyen 67 000 h
Événement exceptionnel 69 000 h

94 communes sont reconnues comme vulnĂ©rables au risque d'inondation dans le dossier dĂ©partemental des risques majeurs du Loiret : 62 Ă  une crue de la Loire, 9 de l'Essonne, 27 du Loing et 6 de l'Ouanne. Parmi celles-ci deux sont vulnĂ©rables aux crues de deux alĂ©as inondation : Gy-les-Nonains Ă  une crue de l'Ouanne et du Loing et Beaulieu-sur-Loire Ă  une crue de la Loire et Ă  des coulĂ©es de boues dans le Sancerrois.

Les crues de la Loire représentent un cas à part par le volume considérable d’eau qu’elles peuvent apporter, la superficie des zones qu’elles peuvent submerger et par l’ampleur des dégâts qu’elles peuvent provoquer. Il existe trois types de crues de Loire : les crues océaniques, les crues cévenoles et les crues mixtes. Les inondations historiques de 1846, 1856 et 1866 correspondent à des crues mixtes.

Pour se protĂ©ger de ces inondations, des digues ont Ă©tĂ© construites. D'abord de simples turcies au Moyen Ă‚ge, puis des levĂ©es, toujours plus hautes. En 2016 le système d'endiguement de la Loire dans le Loiret est constituĂ© de 164 km dont 94 % sont des digues domaniales, c'est-Ă -dire qu'elles appartiennent Ă  l'État (154 km). Ces digues sont hĂ©tĂ©rogènes et fragiles et doivent ĂŞtre entretenues et renforcĂ©es. Ă€ dĂ©faut d'entretien elles pourraient rompre et occasionner une inondation dont les consĂ©quences seraient bien supĂ©rieures Ă  celles des inondations du XIXe siècle, du fait de l'augmentation de l'urbanisation dans les vals.

La stratĂ©gie nationale de lutte contre les inondations dĂ©finie en , qui intègre elle-mĂŞme des dĂ©marches de prĂ©vention antĂ©rieures, est dĂ©clinĂ©e localement. DiffĂ©rentes Ă©tudes ont permis de mieux apprĂ©hender la vulnĂ©rabilitĂ© du territoire. Les 27 communes des vals d'OrlĂ©ans ont en particulier Ă©tĂ© dĂ©finies comme territoire Ă  risques importants d'inondation. Un Plan de prĂ©vention du risque d'inondation a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© pour l'ensemble des communes soumises Ă  un risque majeur d'inondation tant de la Loire que de l'Ouanne, du Loing ou de l'Essonne. Les maires sensibilisent la population au risque d'inondation au travers des DICRIM et se prĂ©parent Ă  une gestion de crise en Ă©laborant un PCS, mĂŞme si le taux d'Ă©laboration n'est en 2017 pas encore optimal.

Enfin le dĂ©veloppement de la gouvernance et des maĂ®trises d’ouvrage est un volet important de cette stratĂ©gie, d'autant que la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des mĂ©tropoles (Maptam), promulguĂ©e le , attribue au bloc communal (communes et intercommunalitĂ©s), Ă  compter du , une nouvelle compĂ©tence exclusive et obligatoire de « gestion des milieux aquatiques et de prĂ©vention des inondations » couplĂ©e avec un transfert avant 2024 des ouvrages hydrauliques domaniaux, Ă  savoir des 154 km de digues appartenant Ă  l'État. L'enjeu est donc de dĂ©finir la ou les structures qui vont pouvoir gĂ©rer cette nouvelle compĂ©tence avec les ouvrages associĂ©s et dĂ©finir ses modalitĂ©s de financement, pour la plus grande sĂ©curitĂ© des habitants du Loiret.

RĂ©seau hydrographique

Chacun des cours d'eau du Loiret est susceptible d'entrer en crue à la suite d'importantes précipitations et occasionner des dommages plus ou moins importants selon les volumes d'eau transportés et l'occupation des territoires inondés.

Le rĂ©seau hydrographique du Loiret comprend plus de 4 800 kilomètres de cours d’eau non domaniaux, 140 kilomètres de cours d’eau domaniaux (la Loire et l'aval du Loiret) et 470 kilomètres de canaux[Note 1] - [1]. Le dĂ©partement du Loiret est un dĂ©partement de plaine, sans relief marquĂ©. Il est partagĂ© entre deux bassins fluviaux, celui de la Seine et celui de la Loire. Le rĂ©seau hydrographique est donc axĂ© selon la topographie de ces deux bassins versants : au nord du dĂ©partement, le Loing et l'Essonne qui appartiennent au bassin de la Seine coulent vers le Nord. Au sud du dĂ©partement, les cours d’eau rejoignent la Loire[1].

Le rĂ©seau de canaux du dĂ©partement (environ 470 km) est composĂ© du canal de Briare, d’OrlĂ©ans, du Loing, et du canal latĂ©ral Ă  la Loire ainsi que leurs rigoles d’alimentation.

  • Le Loiret est partagĂ© en deux bassins hydrographiques et trois rĂ©gions hydrographiques.
    Le Loiret est partagé en deux bassins hydrographiques et trois régions hydrographiques.
  • Les cinq principaux bassins versants du Loiret : Loire , Loing, Beuvron, Essonne et Loir.
    Les cinq principaux bassins versants du Loiret : Loire , Loing, Beuvron, Essonne et Loir.

Bassin de la Loire

La Loire traverse le département d’est en ouest. C’est dans le département que son cours, d’abord orienté sud-nord, change de direction à Briare et bifurque vers l’ouest en créant le Val de Loire. Les affluents directs sont nombreux mais très courts. On trouve en rive droite la Cheuille, l’Ousson, la Trézée, la Bonnée, le Cens, les Mauves et le Lien, et en rive gauche l’Avenelle, l’Ethelin, l’Ocre, la Notreure, l’Aquiaulne, la Sange, le Bec d'Able, le Loiret et l’Ardoux.

Le bassin de la Loire est intégré au district hydrographique Loire-Bretagne, ou bassin Loire-Bretagne.

Bassin de la Seine

Le bassin de la Seine recouvre le Gâtinais et le pourtour nord-est de la forêt d’Orléans, le nord de la Puisaye et l’extrémité est de la Beauce soit près de la moitié du département. On distingue deux sous-bassins, ceux du Loing et de l’Essonne tous deux affluents rive gauche de la Seine[2].

Le Loing prend sa source dans le département de l’Yonne et traverse le département du Loiret avant de confluer avec la Seine en Seine-et-Marne. Ses affluents sont le Milleron, l’Aveyron, l’Ouanne, la Cléry et le Betz en rive droite, le Vernisson, le Puiseaux, le Solin, la Bezonde et le Fusain en rive gauche[3] - [2].

L'Essonne prend sa source sur le plateau du Gâtinais, au nord-est d'OrlĂ©ans, Ă  150 mètres d'altitude. Elle draine un bassin versant d'une superficie totale d'environ 1 925 km2 dont le rĂ©seau hydrographique est peu dĂ©veloppĂ© en raison de la permĂ©abilitĂ© des terrains traversĂ©s. Tous les affluents, hormis la Juine, sont des petits ruisseaux d'Ă  peine 5 kilomètres de long mais dont les sous-bassins versants peuvent parfois ĂŞtre très importants. L'Essonne prĂ©sente la particularitĂ© d'ĂŞtre un cours d'eau dont le dĂ©bit est principalement alimentĂ© par les nappes phrĂ©atiques. Le bassin versant de l'Essonne, et en particulier ses principaux affluents qui sont l' Ĺ’uf, la Rimarde et la Juine sont situĂ©s dans le contexte hydrogĂ©ologique de la nappe de Beauce[4].

Typologie des crues

La Loire

La Loire est dans le département du Loiret découpée en 16 vals hydrauliques, regroupés en trois ensemble de vals : les vals du Giennois, de l'Orléanais et, pour partie, du Blésois.

Dans le Loiret, les crues de la Loire représentent un cas à part par le volume considérable d’eau qu’elles peuvent apporter, la superficie des zones qu’elles peuvent submerger et par l’ampleur des dégâts qu’elles peuvent provoquer. Les crues de la Loire sont provoquées par deux phénomènes météorologiques différents : des précipitations d'origine océanique ou méditerranéenne, formant ainsi trois familles de crus différentes[5].

Crue d’origine océanique

Quelques repères sur les débits[6]

- DĂ©bit d'un robinet classique : 0,000 2 m3/s
- DĂ©bit de la Loire en Ă©tĂ© : 60 m3/s
- DĂ©bit moyen de la Loire sur 1 an : 350 m3/s
- DĂ©bit moyen du Loing sur 1 an : 12,6 m3/s
- DĂ©bit maximum de la loire en 1856 : 7 000 m3/s
- DĂ©bit maximum du Loing : 380 m3/s

Les crues d’origine ocĂ©anique ont lieu surtout en hiver et au printemps. Elles sont provoquĂ©es par des fronts pluvieux venant de l'ocĂ©an Atlantique. D'importance très variable, elles affectent l'ensemble du bassin : l'Allier, la Loire et leurs affluents. Les reliefs, notamment ceux du Morvan jouent un rĂ´le important dans la rĂ©partition des prĂ©cipitations et leur cumul. Parmi les dernières crues marquantes de cette famille, on peut citer les crues du printemps 1983. La Loire Ă  Nevers a atteint en aval un dĂ©bit de 2 230 m3/s alors qu'en amont de Roanne son dĂ©bit Ă©tait de 1 450 m3/s et en mai un dĂ©bit de 2 400 m3/s alors que son dĂ©bit amont Ă©tait de 1 570 m3/s [7] - [8].

En Loire moyenne, du Bec d'Allier[Note 2] au Bec de Vienne[Note 3], les dĂ©bits de ces crues ocĂ©aniques sont toujours infĂ©rieurs Ă  ceux que peuvent contenir les levĂ©es. Dans le Loiret, une des dernières crues ocĂ©aniques marquantes date de janvier - . Elle a atteint le un dĂ©bit de 1 850 m3/s Ă  Gien (3,42 m) et le 1 750 m3/s Ă  OrlĂ©ans (2,17 m)[5].

Crue cévenole

Les crues cévenoles sont localement plus rapides et brutales qui se propagent et atteignent le Loiret en quelques jours. Elles sont dues aux précipitations qui accompagnent les orages cévenols venant de Méditerranée sur le haut bassin de l'Allier et de la Loire. Sans apport océanique, elles s'amortissent très rapidement. Mais parfois, comme en 1907, si le front orageux remonte à l'intérieur du bassin et touche à la fois l'Allier et la Loire les crues acquièrent suffisamment de puissance pour se propager en Loire moyenne[7].

La dernière crue cĂ©venole ayant engendrĂ© des dĂ©gâts très importants Ă  l'Ă©chelle du bassin date de . Elle a Ă©tĂ© provoquĂ©e par des cumuls de pluies dĂ©passant les 600 mm en 24 h. Sur le Haut Allier Ă  Langogne la rivière a atteint un dĂ©bit de 1 200 m3/s. L'eau est montĂ©e Ă  8,50 m en quelques heures. Sur la Haute-Loire Ă  Brives-Charensac, le dĂ©bit a atteint 2 000 m3/s. l'eau est montĂ©e a 6,70 m avec une vitesse de montĂ©e des eaux atteignant cm par minute[8].

Une des dernières crues cĂ©venoles marquantes pour le Loiret date de . La Loire atteint le un dĂ©bit de 3 400 m3/s Ă  Gien (5,05 m) et 3 250 m3/s Ă  OrlĂ©ans (3,75 m)[5].

Crue mixte

Lorsque les deux phĂ©nomènes se produisent en mĂŞme temps, provoquant une crue catastrophique, on parle de crue mixte, comme les trois grandes crues du XIXe siècle (1846, 1856, 1866). Ces crues dites mixtes, caractĂ©risĂ©es par une montĂ©e des eaux importantes sur l’ensemble du bassin, sont les plus redoutables pour le dĂ©partement du Loiret. Elles naissent de la conjonction plus ou moins marquĂ©e d'une crue cĂ©venole et d'une crue ocĂ©anique. Elles se traduisent par une montĂ©e gĂ©nĂ©ralisĂ©e des eaux sur l'ensemble du bassin accompagnĂ©e par des dĂ©bits très importants de la Loire de l'Allier et de leurs affluents. C'est Ă  ce type de crue qu'appartiennent les crues de 1856 (la Loire a atteint 2 250 m3/s Ă  Roanne et 4 200 m3/s Ă  Nevers l'Allier 3 500 m3/s Ă  Moulins) et de 1866 (la Loire a atteint 3 300 m3/s Ă  Roanne et 4 300 m3/s Ă  Nevers, l'AIlier 3 500 m3/s Ă  Moulins)[8] - [5].

  • Types de crues de la Loire.
  • Crue ocĂ©anique.
    Crue océanique.
  • Crue cĂ©venole.
    Crue cévenole.
  • Crue mixte.
    Crue mixte.

Loing, Ouanne et Essonne

Affluent rive gauche de la Seine, le Loing prend sa source dans le dĂ©partement de l'Yonne, Ă  une altitude de 320 mètres sur le territoire de la commune de Sainte-Colombe. Son parcours au sein du dĂ©partement du Loiret reprĂ©sente une cinquantaine de kilomètres et s’inscrit dans un rĂ©seau hydrographique complexe au cours duquel le Loing rencontre son principal affluent, l’Ouanne, Ă  Conflans-sur-Loing[9]. Les sources de ces deux rivières Ă©tant très proches, le Loing et l’Ouanne sont, dans la plupart des cas, en crue en mĂŞme temps. De fortes pluies sur le bassin, plus particulièrement en Bourgogne, peuvent entraĂ®ner une montĂ©e des eaux. Les dĂ©lais d’arrivĂ©e des eaux sur Montargis peuvent ĂŞtre estimĂ©s entre douze heures et une journĂ©e, selon la localisation des pluies[10].

Autres cours d'eau

D’autres cours d’eau, sans faire l’objet d’une surveillance 24h/24, peuvent toutefois connaître des crues rapides voire violentes, même si les dégâts ne sont certes pas ceux d’une inondation majeure. Ces cours d’eau réagissent très rapidement lorsque des pluies intenses arrivent sur des sols saturés, comme ce fut le cas lors des inondations de la Bionne et du Cens en ou sur des zones de relief comme lors des inondations de Beaulieu-sur-Loire en [6].

Typologie des inondations

Dans le département du Loiret, les mécanismes d’inondation des cours d'eau relèvent de quatre types : débordement, remontée de nappe, ruissellement ou très exceptionnellement karstiques. Les inondations par débordement de la Loire sont spécifiques et dues à la fois aux débits importants qu’elle transite comparativement à ses affluents et au fonctionnement ou à la défaillance des systèmes locaux de protection contre les crues. Elles peuvent être différenciées en débordement par remous, surverse, rupture de digue ou fonctionnement d'un déversoir[11].

Inondation par débordement de cours d'eau

Les inondations par débordement de cours d’eau sont des inondations lentes qui se produisent lorsque la rivière sort de son lit mineur et inonde la plaine pendant une période relativement longue[12]. Tous les cours d'eau du Loiret sont susceptibles de déborder. Les inondations de Loire, du fait de son système d'endiguement, peuvent être différenciées comme suit : par remous, par surverse, par rupture de digue ou par fonctionnement d'un déversoir.

Inondation par remous

Il y a inondation par remous lorsque l’eau remonte dans les affluents de la Loire[11]. Le val d'OrlĂ©ans est ainsi inondĂ© par le remous de la Loire dans la zone de confluence du Loiret. Les premières consĂ©quences (zone industrielle de la Nivelle Ă  Saint-PryvĂ©-Saint-Mesmin) apparaissent dès lors que le seuil de 3,50 m est atteint Ă  l'Ă©chelle d'OrlĂ©ans. La coupure des accès au pont Saint-Nicolas franchissant le Loiret est observĂ©e Ă  une cote d'environ 4,00 m Ă  OrlĂ©ans. Les premières consĂ©quences sur l'autoroute A71 apparaissent Ă  4,20 m Ă  l'Ă©chelle d'OrlĂ©ans conduisant dans un premier temps Ă  des mesures d'exploitation (circulation sur les voies de gauche) puis Ă  la fermeture de l'autoroute. Ce remous est susceptible d'atteindre un secteur urbain significatif sur le territoire des communes de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-PryvĂ©-Saint-Mesmin et Olivet[13].

Divers cours d'eau inondent Ă©galement par remous dans les vals du Giennois. Dans les vals de Beaulieu-sur-Loire-Bonny-sur-Loire, la Loire commence Ă  inonder la rive droite par remous dans la Cheuille, puis la rive gauche par remous dans l'Avenelle et le ruisseau des Trappes[14]. Dans les vals de Châtillon-sur-Loire et Ousson-sur-Loire, le remous dans le ruisseau de l'Ethelin est ressenti dès la crue d'occurrence 20 ans. De mĂŞme, en rive droite, la commune d'Ousson-sur-Loire connaĂ®t ses premières inondations par remous de l'Ousson et dĂ©bordement direct de la Loire au niveau du quai Albert Boin dès de faibles crues[15]. Le val de Gien est Ă©galement inondĂ© par remous aval ainsi que via le ruisseau de la Notreure au droit de Poilly-lez-Gien et le ruisseau de l'Aquiaulne Ă  Saint-Gondon[16].

Inondation par surverse

La surverse est un dĂ©bordement de l’eau au-dessus de la digue ou dans des secteurs non endiguĂ©s. Les digues en terre ne sont pas prĂ©vues pour supporter la surverse et souvent un tel dĂ©bordement peut conduire Ă  une brèche dans la levĂ©e puis Ă  la ruine complète de cette dernière[17]. Mais il peut y avoir inondation par surverse sans rupture de digue. Les diffĂ©rentes Ă©tudes rĂ©alisĂ©es dans le Loiret ont permis de prĂ©ciser les diffĂ©rents lieux oĂą la Loire est susceptible de dĂ©border par surverse ainsi que leur niveau d'occurrence. Les premières dĂ©bordements par surverse se produisent dans les vals du Giennois. L'accès au pont de Bonny-sur-Loire est ainsi coupĂ© avant une crue de pĂ©riode de retour 20 ans. L'accès Ă  la RD 926 en rive gauche l'est pour une hauteur Ă  l'Ă©chelle de Gien de 3,03 m[14]. Au droit de Châtillon-sur-Loire, il y a surverse par-dessus la porte de l'Ă©cluse des Mantelots dès 4,6 m Ă  l'Ă©chelle de Gien[15]. A Briare, il y a surverse au-dessus du canal en aval de l'Ă©cluse du Baraban, dès 4,29 m Ă  l'Ă©chelle de Gien[18].

Inondation par rupture de digues (ou de levées)

Divers mécanismes peuvent conduire à la rupture d'une levée de la Loire qui est relativement fragile du fait de l'hétérogénéité des matériaux qui la composent et des différents défauts qui peuvent l'affecter (présence de racines d'arbres, d'habitations, de galeries de fouisseurs, etc). Lors d'une surverse par exemple, le niveau du fleuve atteint la crête de l’ouvrage, l’eau déborde sur la digue et inonde le val. Le parement côté val commence à s’éroder, les matériaux sont arrachés par la force du courant et une fouille importante se crée en pied. Le parement n’est plus stable et glisse par pans entiers puis la levée cède dans son ensemble[17] - [19].

Mais d'autres phĂ©nomènes comme les renards hydrauliques dus Ă  des circulations d'eau le long d'hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©s, les Ă©rosions externes par affouillement en pied de levĂ©e, ou simplement une rupture d'ensemble de la levĂ©e sous la pression de l'eau[17]. Par exemple la zone de dĂ©faillance principalement mise en avant dans l’étude de dangers de la digue d'OrlĂ©ans est situĂ©e Ă  l’amont du système d’endiguement sur la commune de Guilly, au lieu-dit « Bouteille ». Ce secteur non renforcĂ©, dont la probabilitĂ© de rupture est qualifiĂ©e de « moyennement probable », est sensible au glissement de talus cĂ´tĂ© val, au soulèvement hydraulique, Ă  l’érosion interne et Ă  la surverse dès une crue de pĂ©riode de retour 170 ans[20].

Ces types d’inondation sont dangereux car lors de la rupture de la digue, l’eau s’engouffre dans la brèche ainsi créée à une vitesse phénoménale et s’écoule dans le val derrière la digue avec une énergie dévastatrice.

Inondation par fonctionnement d’un déversoir

Ă€ la suite des inondations catastrophiques du XIXe siècle, des dĂ©versoirs ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s lĂ  oĂą les levĂ©es avaient cĂ©dĂ©. Au-delĂ  d’une certaine valeur de dĂ©bit, ils permettent Ă  l’eau de s’écouler dans le lit majeur de la Loire, espace que le fleuve occupe naturellement lors des grandes crues[21]. Le val de Gien commence Ă  ĂŞtre inondĂ© et fortement touchĂ© par une crue de type . En rive gauche, le dĂ©versoir de Saint-Martin-sur-Ocre est alors submergĂ© par une lame d’eau atteignant jusqu’à 50 cm, provoquant l’inondation rapide des zones habitĂ©es situĂ©es en arrière, provoquant l’inondation des zones habitĂ©es situĂ©es en arrière[22].

Inondation par remontée de nappes

Le niveau élevé d’eau dans la Loire fait remonter le niveau de sa nappe phréatique, ce qui entraîne l’affleurement de l’eau en surface. Ces débordements occasionnés par les pressions exercées par la masse d'eau de la Loire sur la nappe alluviale conduisent à des inondations persistantes de certains secteurs occasionnant coupure de route, dysfonctionnement des réseaux publics et inondations des sous-sols. Les hauteurs d'eau sont relativement faibles mais perturbent durablement la vie des habitants du val. En 2012, il n'existait pas de modèle définissant la cinétique d'apparition de ces débordements en cas de crue de la Loire. Toutefois les témoignages historiques de la crue de 1907 font état de remontées de nappes dans les quartiers sud de l'agglomération d'Orléans simultanées à la crue[23].

Ce phénomène a fait l'objet d'une étude du BRGM en 2003[24]. Les secteurs de forte susceptibilité au phénomène de remontée de nappe ont été identifiés. Lors d’une crue centennale de la Loire, il existe un risque de situation vulnérable pour la quasi-totalité du val où le niveau maximal de la nappe sera compris entre 1 et 3 m au-dessus du sol, inondant les caves des habitations. Un débordement de la nappe serait observé dans les quartiers les plus bas des communes de Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, d’Olivet, de Saint-Jean-le-Blanc et de Saint-Denis-en-Val. Seuls quelques rares secteurs seraient à l’abri des remontées de nappe. Sur la commune d’Orléans, il s’agit en particulier de la partie haute du quartier Saint-Marceau[25].

Inondation par ruissellement

Inondation du 3 juin 2016. La Retrève déborde et inonde l'autoroute A10. Il s'agit d'une inondation par ruissellement et karstique. En fond d'image, les poids lourds bloqués.

Le ruissellement est un phénomène d’écoulement de l’eau de pluie sur un bassin versant, de façon diffuse ou concentrée, qui se poursuit jusqu’à ce qu’il rencontre un élément du système hydrographique (une rivière, un marais), un réseau de drainage (enterré ou surfacique) ou un point bas où il s’accumulera[26].

Si une majeure partie des inondations qu'Ă  connues la France fin mai 2016 est due Ă  des dĂ©bordements de cours d'eau, une autre partie est due Ă  des ruissellements de surface. C'est en particulier le cas de celles qui se sont produites dans le secteur nord-ouest d'OrlĂ©ans Ă  la suite d'un long Ă©pisode pluvieux du au oĂą il est tombĂ© l’équivalent de près de 3 mois de prĂ©cipitations uniformĂ©ment rĂ©parties sur la forĂŞt d’OrlĂ©ans. MĂ©tĂ©o-France estime que la pĂ©riode de retour de l’épisode pluvieux tant sur 2 jours que sur 3 jours est lĂ©gèrement supĂ©rieure Ă  100 ans dans tout le secteur d’OrlĂ©ans et que, sur les communes de Gidy et Cercottes oĂą Ă©taient centrĂ©s les maxima de pluies quotidiennes, la pĂ©riode de retour est bien supĂ©rieure Ă  100 ans. Ces prĂ©cipitations intenses interviennent alors que des sous-sols et des sols sont exceptionnellement saturĂ©s entraĂ®nant Ă  la fois un dĂ©passement de la capacitĂ© d’absorption des gouffres et un ruissellement très exceptionnel[27] - [28]. Cet Ă©pisode pluvieux s’est traduit le par une mise en eau et un dĂ©bordement de la Retrève, un ruisseau intermittent, et d’importantes stagnations d’eau sur l’autoroute A10 au nord-ouest d’OrlĂ©ans, au droit de la commune de Gidy. Elles se sont rapidement Ă©tendues, entraĂ®nant la submersion complète des deux sens de circulation de l’autoroute sur plusieurs zones. Plusieurs centaines de vĂ©hicules se sont trouvĂ©s bloquĂ©s entre les zones noyĂ©es, ce qui a nĂ©cessitĂ© la mobilisation de nombreux moyens du gestionnaire mais aussi militaires pour l’évacuation de près de 350 usagers, puis pour leur logement et leur accompagnement[29].

Inondation karstique

En présence de grottes ou conduits souterrains dénommés karsts, les eaux souterraines, qui s’écoulent au sein des conduits karstiques, s’additionnent aux eaux de ruissellement au moment du pic de crue, augmentant le risque d’inondation et provoquant ce que l’on nomme une "crue karstique" et donc une inondation karstique[30].

Concernant l'événement de fin , le rapport du BRGM évoque la longue durée de la décrue notamment à Gidy, alors que les pluies avaient cessé. Or sans apports nouveaux, et malgré la faible pente, la décrue et notamment la vidange de l’eau accumulée dans Gidy, aurait dû se produire environ en une semaine. Ces éléments doivent ainsi conduire à s’intéresser aux eaux souterraines et en particulier aux phénomènes d’écoulements souterrains dans le karst[31].

Ce phénomène d’inondation n’est pas nouveau : il s’est déjà produit à plusieurs reprises au XXe siècle, comme l’indique bien le document d’information sur l’histoire de la commune de Gidy, où il est indiqué que « la Retrève est une rivière souterraine intermittente due aux fortes pluies et à la saturation de la forêt d’Orléans. [...] On trouve plusieurs gouffres, mais qui sont loin d’être suffisants pour arrêter la progression de cette rivière : les gouffres Saint-George (Servier), le gouffre du Baron et de la Chaise (Cercottes). La Retrève est une insolite et malfaisante rivière. L’acte d’accusation de cette rivière fantôme est bien connu. Ce que l’on reproche à la Retrève c’est de manquer de régularité, de faire d’intempestives incursions en période de fortes pluies, de ne pas avoir de véritable lit et de battre ainsi la campagne sans souci des récoltes ni de la gêne qu’elle cause aux habitants. [...] En 1937, elle a inondé Gidy 7 fois ; 57 maisons ont été sinistrées. Sa dernière apparition a eu lieu le 4 avril 1983 »[32].

Inondation par coulées de boues

Les coulées de boues se produisent notamment sur les secteurs de vignoble, les secteurs de grandes cultures, où les sols sont le plus souvent à nu une bonne partie de l’année et sur les zones urbanisées imperméables. Ainsi, dans ces cas-là, les ruissellements sont importants et engendrent des inondations, de l’érosion et des coulées de boue occasionnant d’importants dégâts tout au long de son cheminement (chemins profilés, talwegs...)[33]. De nombreux arrêtés de catastrophes naturelles pris pour des communes du Loiret sont relatifs à des événements ponctuels d'inondations associées à des coulées de boues, mais un seul PPRI prend en compte spécifiquement cet aléa, le PPRI « inondation et coulées de boues dans le Sancerrois » qui concerne la commune de Beaulieu-sur-Loire[34].

Inondations historiques

Octobre 1846, mai-juin 1856 et octobre 1866

AnnéeDébit max
Ă  Gien
en m3/s
Hauteur
Ă  Jargeau
en m, alt=98.92 m
Hauteur
à Orléans
en m, alt=90.48 m
18467 100-6.80
18567 2007.627.10
18667 2007.86.92
19074 0506.025.25

La Loire moyenne a connu une série de crues très importantes lors de la première moitié du XVIIe siècle, puis une période de calme propice à la naissance d’un faux sentiment de sécurité des populations vivant dans le val et des villes le long du fleuve. Au milieu du XIXe siècle, trois crues exceptionnelles rappelèrent les populations à la réalité, en provoquant des inondations catastrophiques en , mai- et . Ces trois crues sont de type mixte ou cévenole extensive, ce qui correspond à la conjonction d’un épisode de pluies océaniques sur la totalité ou une partie du bassin et d’un orage cévenol sur la partie amont. Il est à noter lors de ces épisodes qu’à chaque fois l’importance d’un des phénomènes prédomine sur l’autre.

Les crues d’ et 1866 résultent d’orages cévenols de grandes ampleurs qui génèrent une onde de crue sur la Loire supérieure et sur l’Allier qui se propage à l’aval dans un contexte pluvieux océanique d’ intensité moyenne. En aval de la confluence de l’Allier, aucun autre affluent de la Loire n’est en crue majeure[35].

La crue de mai- intervient quant à elle dans un contexte pluvieux océanique plus long (un mois) et plus intense qui a déjà généré quelques crues sur la Loire dès le début du mois de mai. L’épisode cévenol qui survient a une intensité limité. Les crues engendrées en amont sont loin d’avoir le niveau des crues de 1846 et 1866, mais elles viennent rapidement s’ajouter aux niveaux de la Loire et de l’Allier partout déjà très hauts. Après le bec d’Allier, l’onde de crue se voit renforcée par tous les affluents de la rive gauche qui sont également en crue[35].

1907

En , la Loire monte dangereusement mais les levĂ©es rĂ©sistent bien. Le , elle atteint Ă  Gien la cote de 5,73 mètres : les quais sont ensevelis sous plus d'un mètre et la ville est privĂ©e de lumière Ă  la suite de la rupture de la conduite principale de gaz. Le canal de Briare dĂ©borde, les villes de Beaugency, Meung-sur-Loire, Châteauneuf-sur-Loire, ChĂ©cy sont inondĂ©es. Ă€ OrlĂ©ans, les eaux montent Ă  4,80 mètres et passent pardessus le parapet du pont de Vierzon. Le , la Loire atteint 5,25 mètres Ă  l'Ă©chelle du pont Royal (hauteur qui n'avait pas Ă©tĂ© relevĂ©e depuis plus de trente ans) : les quais sont inondĂ©s, le carrefour de la rue des Turcies et de la rue des Charretiers ressemble Ă  un lac de 30 cm Ă  1 mètre de profondeur. En ce dimanche, les curieux affluent sur les quais pour constater le niveau de l'eau. Le dĂ©versoir de Jargeau, Ă©tabli de 1878 Ă  1882 Ă  l'emplacement de la brèche de 1856, est prĂŞt Ă  ĂŞtre mis en service quand les habitants de FĂ©rolles, exposĂ©s Ă  l'inondation, interdisent l'accès aux cantonniers, fourches Ă  la main. La levĂ©e n'ayant pas rompu, le val n'est pas inondĂ© et les dĂ©gâts sont limitĂ©s[36].

2003

Le lundi , la Loire dĂ©borde de manière importante, mais sans atteindre un niveau dangereux. Dans le Giennois, cette crue est sensiblement supĂ©rieure Ă  celle de 1983. Ă€ Châtillon-sur-Loire, la cote atteint 5 mètres Ă  Gien. elle dĂ©passe les 5,10 mètres pour un dĂ©bit de 3 200 m3/s. Plusieurs personnes sent Ă©vacuĂ©es dans la zone ouest de l'agglomĂ©ration giennoise ; les deux ponts de la ville sont fermĂ©s ainsi que les quais. La Loire encercle les villages de Saint-Firmin-sur-Loire et Poilly-lez-Gien. Plusieurs routes sont coupĂ©es. Ă€ Sully-sur-Loire et OrlĂ©ans, les piles des ponts sont Ă  peine visibles (3,70 mètres au pont d'OrlĂ©ans). Ă€ Combleux, le fleuve passe par-dessus le canal d'OrlĂ©ans puis submerge l'Ă®le Charlemagne et quelques vergers près du pont de l'Europe. Toutefois les dĂ©gâts sont minimes[37]. Le barrage de Villerest, sous la maĂ®trise d’ouvrage de l’Établissement public Loire depuis 1985, a jouĂ© un rĂ´le majeur dans la crue. En effet, au moment de la pointe, sur les 2 800 m3/s entrant dans la retenue, seulement 1 600 m3/s en sortaient. Soit en termes de pĂ©riode de retour, le rejet aval avait une frĂ©quence quinquennale alors qu’à l’entrĂ©e du barrage le dĂ©bit Ă©tait cinquantennal. L’écrĂŞtement du barrage de Villerest a permis de gagner 50 cm sur la ligne d’eau en Loire moyenne[38] - [39].

1910

AnnéeHauteur[40]
à Château-Renard
alt=110.45 m
Hauteur
Ă  Montbouy
alt=110.34 m
Hauteur
Ă  Montargis
alt=83.10 m
18962.05 m2.20 m2.68 m
1910-1.85 m3.16 m
19661.88 m1.54 m2.54 m
19822.10 m1.57 m2.68 m

Alors que le dĂ©but est très doux, de fortes pluies s'abattent sur la France Ă  partir du . Un tiers de Paris est sous les eaux et la Seine atteint un niveau record de 8,62 mètres au pont d'Austerlitz. Dans le Loiret, c'est la vallĂ©e du Loing qui inonde le Gâtinais. Montargis, qui constitue un goulot d'Ă©tranglement, a connu de nombreuses inondations causĂ©es par les crues du Loing, mais celle du Ă©tait la plus importante crue connue jusqu'en 2016. Les pluies diluviennes s'accentuent (30 mm entre le 19 et le ), tombant sur des nappes dĂ©jĂ  saturĂ©es d'eau : le niveau du Loing monte de 2 mètres, atteignant 3,16 mètres au pont du Tivoli. On assiste Ă  des dĂ©bordements gĂ©nĂ©ralisĂ©s des nombreux affluents (Le Betz, l'Ouanne, la ClĂ©ry, le Solin, la Bezonde, le Vernisson...) avec parfois des consĂ©quences graves. Cette crue du Loing est exceptionnelle du fait des niveaux historiques et de la montĂ©es observĂ©es. Le niveau atteint par les eaux du Loing et de l'Ouanne surpassa de 25 cm celui de l'inondation de 1896. En face de la sous-prĂ©fecture, il y a 50 cm d'eau. La place de la RĂ©publique est transformĂ©e en un lac profond de 80 cm Ă  1 mètre, Le quartier de la PĂŞcherie est Ă©galement inondĂ©[41].

A Courtenay, la crue « a atteint son maximum vers 11 heures du soir envahissant l'usine Ă  gaz et plusieurs maisons situĂ©es en bordure de prairie. Ă€ Dordives, tous les jardins sont ravagĂ©s et presque toutes les caves envahies, Ă  Château-Renard, la place du Vieux-MarchĂ© est recouverte sous plus d'un mètre d'eau. Ă€ Fontenay-sur-Loing, « des 5 heures du matin, l'eau affleurait le tablier du pont de Nargis. coupait les routes de Nargis et de Paris et s'Ă©talait en une nappe de deux kilomètres de large. Les gendarmes de Ferrières-en-Gâtinais, arrivĂ©s avant le jour, avaient rĂ©veillĂ© les habitants des maisons menacĂ©es et aidĂ© dans le bourg au sauvetage des bestiaux dont les Ă©tables commençaient Ă  se remplir d'eau. En hâte, les habitants de plusieurs maisons plus particulièrement envahies par l'eau, durent procĂ©der Ă  un rapide dĂ©mĂ©nagement chez les voisins »[41].

L'inondation du Loing et du Fusain est Ă  l'origine d'un vĂ©ritable dĂ©sastre le au hameau de Lorroy entre Château-Landon et Dordives (situĂ© dans le dĂ©partement limitrophe de la Seine-et-Marne, Ă  quelques kilomètres seulement du Loiret). Ce petit hameau disparaĂ®t sous l'Ă©coulement d'une colline haute de 30 Ă  40 mètres, percĂ©e de galeries pour l'exploitation de la craie, infiltrĂ©e d'eau Ă  la suite des inondations. On dĂ©couvre sous les dĂ©combres sept morts et sept blessĂ©s. Dès le , la dĂ©crue se gĂ©nĂ©ralise dans le Gâtinais : l'eau se retire Ă  Montargis et la cote du Loing baisse Ă  2,78 mètres. L'avenue de la Gare, la place de la RĂ©publique et le boulevard Durzy sont rendus Ă  la circulation le [42].

2016

DĂ©but , les rĂ©gions ĂŽle-de-France et Centre-Val de Loire ont connu les pires crues depuis 1982. Les consĂ©quences sont importantes tant en terme humain (4 morts, 24 blessĂ©s, 20 000 personnes Ă©vacuĂ©es dont 4 000 rien que pour la ville de Nemours...), qu'Ă©conomique (emplois, industries, agriculture, transport, services soit entre 1,5 et 2 milliards d'euros de coĂ»t assuranciel) et environnemental (dĂ©chets solides, liquides, sols et vĂ©gĂ©tation, faune aquatique ou terrestre...)[43].

Dans le Loiret, l'Ouanne et l'amont du Loing sont placées en vigilance jaune le dimanche par Vigicrues[44], puis l'ensemble du département est placé en vigilance orange pluie-inondations le mardi 30[45], enfin les tronçons Loing Amont_Ouanne et Loing Aval sont en vigilance rouge crues le [46].

Au nord-ouest d'Orléans, l’A10 est inondée et est interdite à la circulation dans les deux sens entre la bifurcation A10/A19 et la bifurcation A10/A71. Une partie des détenus du Centre pénitentiaire de Saran doit être évacuée. La trémie de Saint- Jean- de- la- Ruelle sur la tangentielle d'Orléans est également inondée et n'est rouverte à la circulation que le .

Dans le Montargois, un Ă©vĂ©nement inattendu vient amplifier la crue du Loing au droit de Montargis et dans les communes voisines : une rupture dans la berge du canal de Briare occasionne une vague de 600 000 mètres cubes d'eau dĂ©versĂ©s dans le Loing par cette brèche qui viennent s'ajouter Ă  la crue annoncĂ©e et contribuent Ă  inonder fortement le centre-ville de Montargis[47] - [48]. Un EHPAD et une clinique sont Ă©vacuĂ©es Ă  Montargis. 256 personnes, concernĂ©es par le bassin Loing-Ouanne sont Ă©galement Ă©vacuĂ©es. Le , 2 000 foyers sont privĂ©s d’électricitĂ© sur le dĂ©partement, dont 1 100 sur Montargis. 1 473 foyers sont sans gaz[49]. Devant la montĂ©e des eaux, l’équipe du musĂ©e Girodet (fermĂ© pour rĂ©novation) a dĂ» Ă©vacuer ne pouvant mettre en sĂ©curitĂ© qu’une partie des collections. L’autre partie restĂ©e dans les rĂ©serves, a Ă©tĂ© submergĂ©e. Plusieurs centaines d’œuvres, peintures, dessins, sculptures et plâtres, en particulier ceux du baron de Triqueti, ont ainsi Ă©tĂ© piĂ©gĂ©es par la crue[50].

L'Essonne

La plus forte crue connue du printemps de 1983 a engendrĂ© des dĂ©bordements importants en certains secteurs et la presque totalitĂ© du lit majeur de l'Essonne a Ă©tĂ© inondĂ©e. Les cotes de crues mesurĂ©es au droit des Ă©chelles ou ouvrages, retrouvĂ©es dans les Ă©tudes, indiquent des niveaux qui ont Ă©tĂ© reportĂ©s sur des profils en travers et montrent une submersion parfois très Ă©tendue latĂ©ralement. La crue de 1983 reste peu prĂ©sente dans les mĂ©moires. Seul un repère de crue a pu ĂŞtre observĂ© sur la commune d'Ondreville-sur-Essonne, au niveau du lavoir. Ce repère, situĂ© Ă  une hauteur de 0,8 m au-dessus du niveau du sol du lavoir a fait l'objet d'un nivellement. Si la crue de rĂ©fĂ©rence reste la crue de 1983, elle reste une crue moyenne de pĂ©riode de retour entre 20 et 60 ans, qu'il n'est pas possible de reconstituer complètement sous forme de carte d'emprise. De plus, en certains points, cette crue majeure n'a pas Ă©tĂ© la plus forte en termes de hauteur d'eau[51].

Protection contre les inondations

Moyen Âge : premières turcies

Très tôt le besoin de défendre les terrains cultivés et habités contre les inondations de la Loire, alors le premier fleuve navigable de France et dont le bassin était en même temps le plus naturellement fertile, est apparu[52]. À l'origine, probablement antérieurement au capitulaire de Louis le Débonnaire, De aggeribus juxta Ligerim fadendis, dans lequel elles sont mentionnées, des petites digues connues sous le nom de turcies sont construites[53] - [54]. Il s'agit de petites digues discontinues qui ont pour but de freiner le courant de débordement au moment de son irruption dans le val par les points bas. Complétées, les turcies deviennent d’uniformes remblais limitant les divagations naturelles du fleuve. Une course poursuite s'engage alors entre un fleuve au lit rétréci et la surélévation de levées toujours plus hautes, mais qui finissent toujours par être submergées par les grandes crues[55]. Les travaux effectués jusqu'à la fin du Moyen Âge ont un impact psychologique fort sur les habitants des vals : ils se considèrent comme à l'abri de tout risque d'inondation. Cette confiance est renforcée par l'absence de rupture des levées au cours de la période clémente que constituent les XIIIe et XIVe siècles. En outre, les crues peuvent encore s'étendre librement en amont, sur une très grande partie de la vallée (Cher en particulier)[56].

XVIIe et XVIIIe siècles : des levées toujours plus hautes

Au XVIIe siècle, avec l'essor du commerce fluvial, la gestion du fleuve est prise en main par le pouvoir royal. Les ouvrages sont désormais pensés de manière globale et les dispositions sont identiques d’une région à l’autre. Le programme lancé en 1668 par Colbert, ministre de Louis XIV, entre dans cette démarche et vise à multiplier et renforcer les digues pour les rendre insubmersibles[57].

Les quatre crues catastrophiques d', , et Ă©branlent ainsi les uns après les autres les ponts mĂ©diĂ©vaux qui n'Ă©taient prĂ©vus que pour donner passage Ă  celles de 5 mètres ou 5,50 m au-dessus de l'Ă©tiage, et non Ă  des eaux de plus de six mètres. Seul le pont de Beaugency en rĂ©chappe et ne doit sans doute sa rĂ©sistance qu'Ă  la modestie de la levĂ©e ou du dĂ©versoir de Mazan situĂ©e Ă  l'aval[58]. Elles conduisent le pouvoir royal Ă  un nouveau programme de travaux visant une nouvelle fois Ă  rehausser les digues dont la hauteur est portĂ©e Ă  22 pieds au-dessus de l'Ă©tiage, 21 pieds dans la rĂ©alitĂ©, soit 6,83 m, la largeur en crĂŞte Ă  4 toises, soit 7,76 m, comme l'avait dĂ©jĂ  prescrit Colbert et l'empattement doit ĂŞtre Ă©gal Ă  deux fois la hauteur[57].

Le XVIIe siècle est marqué par de nouveaux exhaussements et allongements d'ouvrages existants ainsi que par la création de nouveaux endiguements en Berry, Nivernais et basse vallée angevine. La Révolution survient et fait disparaître l'unité de direction des aménagements de la Loire[59].

XIXe siècle : trois crues historiques

Vue du Val de Loire le 22 octobre 1846.

La question de la sécurité des vals est considérée comme résolue lorsque la crue de 1825 est contenue dans le lit endigué. Les effets des crues de 1846, 1856, et 1866 démontrent qu'il n'en est rien.

En 1846, la Loire ouvre 100 brèches entre Briare et Langeais. Ă€ OrlĂ©ans, le niveau de l’eau monte de 3,10 m en 14 heures, passant d’une cote de 3,50 m Ă  8 h du matin Ă  6,60 m Ă  10 h du soir. C’est alors que la levĂ©e de Sandillon se rompt sur une longueur de 400 mètres[60]. Le viaduc de Vierzon est Ă©galement emportĂ© par la violence torrentielle du fleuve[61].

En , c'est un nouveau dĂ©sastre pour l'ensemble de la vallĂ©e : on comptabilise 160 brèches d'une longueur totale de 23 km, 100 000 ha sont inondĂ©s, 2 750 ha de terres agricoles sont dĂ©truites par ensablement, 400 ha par Ă©rosion. 300 maisons sont emportĂ©es, tout comme les ponts de Fourchambault, Cosne-sur-Loire et Sully-sur-Loire. Dans le Loiret, le dĂ©bit du fleuve s'Ă©lève Ă  Gien Ă  plus de 8 900 m3/s contre un dĂ©bit moyen habituel de 363 m3/s. Le niveau de l'eau avec 7,19 m, comme Ă  OrlĂ©ans avec 7,10 m, bat un record jamais Ă©galĂ©. Une brèche apparaĂ®t dans la levĂ©e au droit de Jargeau sur une longueur de 650 mle Ă  9 heures. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2012 a permis de modĂ©liser la cinĂ©tique de formation de la brèche et la chronologie de la propagation de l'onde de crue. Le dĂ©bit de la brèche croit ainsi linĂ©airement en 4 heures de 0 Ă  jusqu’à 2 000 m3/s, atteint son maximum 2 400 m3/s 8 h après le dĂ©but de l'ouverture et maintient ce dĂ©bit une dizaine quand bien mĂŞme le dĂ©bit amont diminue car la brèche continue Ă  s’approfondir et la fosse d’érosion se dĂ©veloppe[62]. Une fois la brèche ayant atteint sa dimension finale, et la fosse d’érosion formĂ©e, ses dimensions ne variant plus, le dĂ©bit dans la brèche suit alors la loi de dĂ©versoir latĂ©ral[63]. Comme en 1846, cette crue extraordinaire est due Ă  la conjonction exceptionnelle entre des pluies abondantes d'origine mĂ©diterranĂ©enne sur les hauts bassins de la Loire et de l'Allier et d'origine atlantique sur leurs bassins moyens[64].

La nouvelle crue de prĂ©cipite les dĂ©cisions. Cette crue ressemble Ă  la prĂ©cĂ©dente, et elle provoque de très importantes destructions sur une majeure partie de la vallĂ©e de la Loire, en particulier au niveau d’OrlĂ©ans oĂą le village de Jargeau est dĂ©vastĂ©. Deux brèches se produisent dans la levĂ©e d'OrlĂ©ans, respectivement de 250 m Ă  Jargeau et de 300 m au Château de l’Isle[60]. En revanche, entre Blois et Langeais, elle se tient un mètre en dessous du niveau supĂ©rieur de la levĂ©e. Ainsi Blois et Tours ne sont pas inondĂ©es[65] - [59].

Ces crues mettent en évidence le cercle vicieux constitué par l'ascension corrélative des levées et de l'eau. L'ingénieur Comoy, chargé d'élaborer un plan de défense contre les inondations montre qu'il est illusoire et dangereux de rehausser encore les levées. Décision est prise de mettre en œuvre un programme de 20 déversoirs qui ouvriraient 18 des 33 vais endigués. Mais devant la résistance des riverains exposés, seuls 7 ouvrages sont réalisés e ntre 1870 et 1891[66]. Dans le Loiret, les ouvrages nouveaux sont ceux de Pierrelaye, Ouzouer-sur-Loire et Jargeau, les autres déversoirs (Saint-Martin-sur-Ocre et de Mazan étant d'anciens déchargeoirs réaménagés) [66].

XXe siècle : l'oubli puis le temps de l’aménagement et de la mise en valeur de la Loire

La crue de 1907 est la dernière manifestation inquiétante du fleuve. Une longue période sans crue forte s'ensuit et favorise l'oubli du risque par les différents acteurs. C'est ainsi qu'après la Seconde Guerre mondiale, la forte croissance économique provoque un développement important des villes ligériennes. Profitant de terrains vacants, cette urbanisation s'installe d'abord hors des zones inondables qui sont réglementées par les plans de surfaces submersibles (PSS), servitudes d'utilités publiques édictées par décret après des années de procédure, sur la base du décret-loi du [67].

Dès 1947, le Conseil général du Loiret exprime son opposition à un projet de dérivation des eaux de la Loire pour alimenter Paris. La résistance se structure et aboutit à la création en 1957 de l’Association Nationale pour l’Étude de la Communauté de la Loire et de ses Affluents (ANECLA), dont l’objectif est d’opposer aux projets de la ville de Paris un programme de développement économique régional fondé sur l’usage multiple de l’eau dans le Bassin de la Loire[68].

Dans les années 1970, la mise en œuvre du programme nucléaire et les besoins en eau pour le refroidissement des réacteurs conduisent l’État à rejoindre le programme élaboré par l’ANECLA depuis une quinzaine d’années. Il porte sur la construction de grands barrages destinés à réguler le débit de la Loire, à écrêter les crues et à relever les étiages sévères, pour avoir plus d’eau à utiliser et pour diluer la pollution de ses eaux[69]. Sept barrages sont ainsi envisagés pour protéger la Loire moyenne : Serre-de-la-Farre, Grandgent et Villerest sur la Loire, le Veurdre, Naussac I et Naussac II sur l’Allier, et Chambonchard sur le Cher. Le programme de 1971 privilégie les deux sites près du Bec d’Allier, les plus intéressants pour contenir les crues mixtes : Villerest qui commande 35 % de la surface du bassin de la Loire, et le Veurdre qui barre 95 % de celui de l’Allier[69]. La croyance dans un système de protection permettant une sécurité absolue est alors totale, comme au siècle dernier avant les grandes crues catastrophiques. La croissance urbaine doit parvenir à s’affranchir de la menace de l’inondation grâce à la puissance du génie civil, comme le notent les auteurs du SDAU de l’agglomération orléanaise de 1974 : « en 1985, donc, si la réalisation du programme [de construction de barrages d’écrêtement de crues] ne rencontre pas d’obstacles, le risque d’inondation sera supprimé dans la majeure partie du domaine aujourd’hui menacé »[70].

Le , à la préfecture du Loiret (dont le Conseil général est moteur dans le soutien au projet), est signé l’acte de constitution de l’Institution interdépartementale pour la protection des vals de Loire. Cet organisme assure la maîtrise d’ouvrage du barrage qui est mis en service à l’automne 1984[71]. Le , l’EPALA succède à cette institution et prend en charge l’aménagement hydraulique de la Loire et de ses affluents, et la définition des objectifs économiques et d’aménagement du territoire susceptibles de donner lieu à un programme interrégional dans le IXe plan.

La volonté d’aménager la Loire est concrétisée par le protocole d’accord, signé à Orléans le entre l’État, l’Agence Financière de Bassin Loire-Bretagne et l’EPALA. Son but est de réaliser un programme prioritaire relatif à l’aménagement hydraulique de la Loire et de ses affluents pour la protection contre les inondations et le soutien des débits d’étiages. Ce protocole prévoit de réaliser en dix ans un programme d’aménagement hydraulique de la Loire et de ses affluents afin d’assurer la protection contre les inondations et le soutien des étiages. Il était ainsi prévu de réaliser[70] :

  • les barrages de Serre de la Fare sur la Loire et de Chambonchard sur le Cher,
  • l’ouvrage Ă©crĂŞteur du Veurdre sur l’Allier (un ouvrage Ă  vannes mobiles),
  • l’amĂ©nagement de Naussac 2 sur le haut Allier afin de tirer un meilleur parti de la retenue de Naussac (usine de pompage turbinage),
  • des amĂ©nagements locaux : digues de protection dans la vallĂ©e de l’Allier, ouvrages en basse Loire et dans le bassin de la Vienne.

Mais à partir de 1988, la prise en compte de l’environnement devient une dimension majeure des opérations d’aménagement, ce qui conduit l’État à revoir les conditions d’application du protocole de 1986. En , le Gouvernement décide de réorienter les principes d’aménagement de la Loire et de ses affluents en adoptant un “Plan Loire Grandeur Nature”. Celui-ci rompt avec l’optique du protocole d’accord de 1986, en abandonnant partiellement la logique des aménagements lourds et en mettant l’accent sur la prévention des crues sans barrages ainsi que sur la sauvegarde du patrimoine naturel[70].

Le système de protection de la Loire reste dès lors figé. Seuls des travaux de renforcement ponctuels des digues sont alors entrepris dans le cadre des plans Loire 2 et 3.

XXIe siècle : une nouvelle prise de conscience

Il faut attendre 2003 et la publication de l'étude de Équipe pluridisciplinaire du plan Loire grandeur nature de l’agence de l’eau Loire Bretagne pour voir apparaître l'émergence d'une nouvelle prise de conscience de la très grande fragilité de ce système de protection et donc de la grande vulnérabilité des habitants.

Classement des ouvrages

La protection d'une zone exposée au risque d'inondation ou de submersion marine au moyen de digues est réalisée par un système d'endiguement qui comprend une ou plusieurs digues ainsi que tout ouvrage nécessaire à son efficacité et à son bon fonctionnement, notamment des ouvrages, autres que des barrages, qui, eu égard à leur localisation et à leurs caractéristiques, complètent la prévention, et des dispositifs de régulation des écoulements hydrauliques tels que vannes et stations de pompage. Ne sont toutefois pas inclus dans le système d'endiguement les éléments naturels situés entre des tronçons de digues ou à l'extrémité d'une digue ou d'un ouvrage composant le système et qui en forment l'appui[72].

L’organisation du contrôle des digues de protection est d'abord été définie par la circulaire du qui précise entre autres un ensemble de critères qui permet de différencier et hiérarchiser les digues[73]. Mais c'est le décret du [74] qui offre un fondement juridique solide et instaure de nouvelles classes de digues de protection contre les inondations, en fonction de leur hauteur et de la population résidant dans la zone protégée : A, B, C et D[75].

Un nouveau décret publié le [76] fait évoluer la réglementation des ouvrages construits ou aménagés en vue de prévenir les inondations et les submersions (notamment les digues) afin de garantir leur efficacité et leur sûreté, tant en ce qui concerne le parc d’ouvrages existants que les nouveaux ouvrages à construire. Le nombre de classes d'ouvrages est réduit à trois et les seuils sont relevés[77].

Inventaire des digues en 2016

Un inventaire des ouvrages de protection existants avec leurs principales caractĂ©ristiques et l’identification de leurs propriĂ©taires et gestionnaires pour chaque territoire identifiĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par la DREAL Centre - Val de Loire et publiĂ© en . Ce document a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă  l’échelle du bassin, comme prĂ©conisĂ© par la Direction GĂ©nĂ©rale de la PrĂ©vention des Risques, Ă  partir de la base de donnĂ©es des services de contrĂ´le des ouvrages hydrauliques (SIOUH) qui est la source d’informations la plus exhaustive Ă  cette Ă©chelle. Il ressort que le système d'endiguement Ă  l'Ă©chelle du bassin Loire-Bretagne comprend 1 321 km de digues dont 599 appartiennent Ă  l'État, 373 Ă  une collectivitĂ©, 55 Ă  un privĂ© et 294 sont non identifiĂ©s[78].

Dans le Loiret ce linĂ©aire s'Ă©tablit Ă  164 km dont 154 km appartiennent Ă  l'État (94 %), 3,8 Ă  une collectivitĂ© (2 %) et 7 Ă  un propriĂ©taire privĂ© (4 %, dont 5,5 km Ă  EDF[79]). Les digues d'OrlĂ©ans, d'une longueur de 46,6 km sont classĂ©es A. 106 km sont classĂ©es B ou C. La rĂ©partition selon les classes dĂ©finies dans le dĂ©cret de 2007 est prĂ©sentĂ©e dans le tableau suivant.

ClasseCaractéristiques de l’ouvrage et populations protégées
(décret du 11/12/2007)
PropriétaireTotal
EtatDépartementCommunePrivéEDF
AOuvrage pour lequel : H ≥ 1 m et P > 50 00046 600000046 600
BOuvrage non classĂ© en A et pour lequel : H ≥ 1 m et 1000 ≤ P ≤ 50 00071 3306206411 014073 605
COuvrage non classĂ© en A ou B et pour lequel : H ≥ 1 m et 10 ≤ P < 100033 78193715664995 46942 252
DOuvrage pour lequel : soit H < 1 m, soit P < 101 83400001 834
TOTAL153 5451 5572 2071 5135 469164 291

Ă€ partir de , le classement Ă©volue avec une simplification en trois classes basĂ©es sur la population protĂ©gĂ©e (A : > 30 000 personnes, B : entre 3 000 et 30 000 personnes et C : entre 30 et 3 000 personnes) et proposition de classement relevant des collectivitĂ©s ou EPCI compĂ©tents[77].

DĂ©versoirs

Cinq déversoirs sont en service dans le Loiret.

ValNomCommuneCaractéristiquesDate de création
Gien (RG)Déversoir de Saint-Martin-sur-OcreSaint-Martin-sur-OcreDéchargeoir de longueur 200 m ; sans fusible.Fin XVIe -début XVIIe s.
Dampierre (RD)DĂ©versoir de PierrelayeDampierre-en-BurlyLongueur : 150 m.1867
Saint-Benoît (RD)Déversoir d'Ouzouer[80] Ouzouer-sur-LoireLongueur : 800 m. Seuil fixe à 5,30 m au-dessus de l'étiage et surmonté d'une banquette fusible en terre de 1 m de hauteur.1886
Orléans (RG)Déversoir de JargeauJargeauLongueur : 575 m. Seuil arasé à 5,50 m au-dessus de l'étiage et surmonté d'une banquette de 1,50 m. Construit sur remplacement de la brèche de 1856.1878-1882
Ardoux (RG)DĂ©versoir de MazanDryDĂ©versoir au terrain naturel

Principes de la GEMAPI

Calendrier de mise en place de la GEMAPI[81]
  • 27 janvier 2014 : promulgation de la loi MAPTAM.
  • 1er janvier 2018 : entrĂ©e en vigueur des dispositions GEMAPI avec prise de compĂ©tence GEMAPI par les EPCI Ă  fiscalitĂ© propre
  • 1er janvier 2020 : fin de la pĂ©riode transitoire avec prise de compĂ©tences "alimentation en eau potable" et "assainissement" par les EPCI Ă  ficalitĂ© propre
  • au plus tard en 2020 (pour les personnes morales de droit public ) ou en 2024 (28/1/2024 - pour l’État ou l’un de ses Ă©tablissements publics), les ouvrages doivent (avec la compĂ©tence) ĂŞtre transfĂ©rĂ©s aux collectivitĂ©s compĂ©tentes en GEMAPI.

La loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Maptam), promulguée le , attribue aux communes, à compter du , une nouvelle compétence exclusive et obligatoire de « gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations » (GEMAPI) (essentiellement articles 56 à 59)[82]. Cette compétence sera exercée par les communes ou, en lieu et place des communes, par les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI-FP). Les communes ou EPCI-FP pourront adhérer à des syndicats mixtes et leur transférer tout ou partie de la compétence. La loi encourage ainsi la création de syndicats mixtes à des échelles hydrographiquement cohérentes : les EPAGE (établissement public d’aménagement et de gestion des eaux) à l’échelle de sous-bassins versants et les EPTB établissements publics territoriaux de bassin) à l’échelle des groupements de sous-bassin[83].

Les missions relatives à la GEMAPI sont définies dans l'article L. 211-7 du Code de l'environnement, il s’agit de[84] :

  • L’amĂ©nagement d’un bassin ou d’une fraction de bassin hydrographique ;
  • L’entretien et l’amĂ©nagement d’un cours d’eau, canal, lac ou plan d’eau, y compris les accès Ă  ce cours d’eau, Ă  ce canal, Ă  ce lac ou Ă  ce plan d’eau ;
  • La dĂ©fense contre les inondations et contre la mer ;
  • La protection et la restauration des sites, des Ă©cosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisĂ©es riveraines.

L’émergence de la compétence Gemapi revêt un intérêt majeur pour la mise en œuvre des directives européennes, et notamment[85] :

  • la directive-cadre sur l’eau : l’amĂ©lioration des paramètres liĂ©s Ă  l’hydromorphologie et la continuitĂ© constitue un enjeu majeur pour l’atteinte du bon Ă©tat des eaux ;
  • la directive inondation : les dĂ©bordements de cours d’eau et les submersions marines nĂ©cessitent la mise en place d’actions de prĂ©vention et de protection des populations.

Dans les deux cas, il est nécessaire de structurer ou renforcer les maîtrises d’ouvrage locales. Afin de financer ces nouvelles compétences, une taxe facultative est créée au . Elle est affectée exclusivement à l’exercice de cette compétence, globalement plafonnée à 40 € et multipliée par le nombre d’habitants de la commune ou de son groupement.

Lors de sa séance du , le conseil communautaire de l'Agglomération montargoise et rives du Loing (AME) décide d’ajouter la compétence GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) dès 2017 dans les statuts de la collectivité, en anticipation des dispositions de la loi[86].

Question de la gouvernance des digues

À la suite de la loi GEMAPI cinq EPCI sont pressentis pour prendre en charge l'entretien et l'amélioration du système d'endiguement de la Loire.

La loi définit également les principes relatifs à la mise à disposition des digues appartenant à une personne morale de droit public au profit des communes ou des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre compétents pour la défense contre les inondations et contre la mer, ainsi que celles de création de servitudes notamment sur les terrains d’assiette ou d’accès[Note 4]. Un guide et une circulaire sont publiées en afin d'apporter un éclairage technique sur les principales conséquences des dispositions de la loi MAPTAM[87] - [88].

Sur l’axe de la Loire Moyenne, la question centrale que pose la prise de compĂ©tence GEMAPI est celle de la gestion des digues de protection contre les inondations dont une grande majoritĂ© est actuellement gĂ©rĂ©e par les services de l’État (500 km sur les 600 km de digues de protection, et dans le Loiret 154 km sur les 164 km de digues). Afin de dĂ©finir les modalitĂ©s d’organisation des futures maĂ®trises d’ouvrages sur ces digues et de prĂ©parer leur transfert de gestion, l’État a donc proposĂ© d’organiser avec les collectivitĂ©s cette rĂ©flexion via la mise en place d’un groupe de travail Loire Moyenne regroupant les services de l’État et de reprĂ©sentants des collectivitĂ©s concernĂ©es par cette nouvelle compĂ©tence[89].

Trois scénarios sont envisageables[90] :

  • Chaque EPCI s'organise selon ses souhaits, sur le pĂ©rimètre qu'il privilĂ©gie en dĂ©coupant au besoin la compĂ©tence pour tenir compte des structures existantes notamment ;
  • Mise en place de syndicats mixtes (Ă©ventuellement d'EPAGE) Ă  l'Ă©chelle de vals ou de regroupement de vals ; la question de la cohĂ©rence d'axe se pose toutefois de mĂŞme que celle avec les vals liĂ©s.
  • Mise en place d'un syndicat mixte Ă  l'Ă©chelle de l'ensemble du système endiguĂ© de la Loire moyenne, Ă©ventuellement prolongĂ© au-delĂ  et ayant Ă©ventuellement d'autres missions et/ou transfert ou dĂ©lĂ©gation (partielle ou complète) Ă  l'EP Loire. La question de la gouvernance se pose toutefois ainsi que les modalitĂ©s de partage Ă©ventuel avec les EPCI ou autres syndicats de la compĂ©tence protection contre les inondations.

Lors de la réunion du , le Directeur de l'Établissement public Loire annonce que l'EPL engage une démarche visant à faire aboutir un Projet d'Aménagement d'Intérêt Commun (PAIC) pour les ouvrages de protection sur le bassin de la Loire en collaboration avec la DREAL Centre-Val de Loire, l'IRSTEA et le CEREMA. A l'échelle du bassin, cette démarche vise à préciser l'investissement de l'EPL aux côtés des collectivités pour mettre en œuvre la compétence Gemapi en tenant compte des volontés et besoins exprimés par celles-ci[91].

Connaissance du risque d’inondation

Études antérieures à la Directive inondations

CrĂ©Ă©e dans le cadre du plan Loire lors du CIADT de , l’Equipe pluridisciplinaire du plan Loire Grandeur Nature a pilotĂ© pour le compte de l’État, de l’Agence de l’eau Loire Bretagne et de l’Etablissement public Loire, une Ă©tude dĂ©taillĂ©e et innovante sur le risque d’inondation en Loire moyenne. Cette Ă©tude comprend trois volets : analyse de l’alĂ©a pour des crues de pĂ©riode de retour allant de 50 Ă  500 ans au Bec d'Allier, identification et Ă©valuation des enjeux et de leur vulnĂ©rabilitĂ© et Ă©laboration et comparaison de scĂ©narios d'amĂ©lioration (apport de l'entretien et de la restauration du lit, amĂ©lioration du système de protection, bĂ©nĂ©fice supplĂ©mentaire de l'ouvrage Ă©crĂŞteur du Veurdre). Une première synthèse est publiĂ©e en et l'Ă©tude est poursuivie jusqu'en 2006[92]. Si cette Ă©tude crĂ©e une vraie prise de conscience de la vulnĂ©rabilitĂ© des habitants et entreprises localisĂ©s dans le lit majeur de la Loire, et au-delĂ  de tout le tissu socio-Ă©conomique qui en dĂ©pend, aucun des grands travaux prĂ©conisĂ©s (amĂ©nagement du système d'endiguement, barrage du Veurdre) n'est retenu par l'État.

À partir de 2005 différentes études sont engagées visant à actualiser la connaissance du risque d'inondation grâce à l'amélioration des outils technologiques mis à disposition et répondant à une démarche soit locale, soit nationale (étude des vals de l'Orléanais, étude des vals du Giennois, études de dangers des digues, révision des PPRi, puis directive inondations). Cette profusion d'études, souvent sans harmonisation, crée parfois un sentiment de confusion au sein des différents partenaires, tant élus que techniques. Pour l'évaluation globale du risque, la Directive Inondations, harmonisée à l'échelle nationale, est désormais la référence en matière.

Étude de l'Équipe pluridisciplinaire du plan Loire grandeur nature de l’agence de l’eau Loire Bretagne (1999-2006)

Évaluation des dégâts sur la Loire orléanaise[93] - [Note 5]
Enjeux
par grande unité
50 ans100 ans500 ansInondation
maxi
Population7702 30057 50065 800
Emplois2005808 2009 700
Entreprises501301 5001 830
Cult. spé.(ha)3090740820
Cult. trad.(ha)2905705 80011 500
Equipements819174232

Un modèle hydraulique dénommé Hydra 98 est mis au point par le bureau Hydratec entre 1995 et 1998 pour modéliser les crues sur la Loire Moyenne entre le Bec d’Allier et le Bec de Maine, le modèle s’étendant de Nevers en amont jusqu’à Montjean-sur-Loire en aval. Il s’agit d’un modèle à une dimension pour modéliser les écoulements principaux et à casier pour modéliser le fonctionnement des vals[94].

L'étude de scénarios de crue pour évaluer dans quelles conditions les vals de Loire moyenne sont susceptibles d'être inondés a été menée à l'aide de ce modèle[95]. La démarche a recensé les enjeux et évalué les dommages pour les crues cinquantennale, centennale et cinq-centennale simulées avec les hypothèses de l'étude Loire Moyenne, à savoir écrêtement par le barrage de Villerest et absence de brèche accidentelle et de remontée de nappe. Les dommages sont calculés en appliquant à chaque bien inondé un coût d'endommagement moyen qui tient compte de sa nature particulière et de sa sensibilité à l'inondation[96].

Il ressort que les zones d’emploi traversĂ©es par la Loire reprĂ©sentent 80 % de la population et du potentiel Ă©conomique des dĂ©partements concernĂ©s. 70 % des enjeux humains et 55 % des entreprises se trouvent dans les pĂ´les de Tours, OrlĂ©ans et Authion. 80 Ă  90 % des enjeux, quelle que soit leur nature prĂ©cise, se retrouvent dans 9 pĂ´les. Il suffit d'inonder un de ces pĂ´les pour toucher plus d'enjeux que pour toute crue rĂ©cente en France[97]. La Loire a Ă©tĂ© dĂ©coupĂ©e en 9 secteurs, dont quatre concernent le Loiret, qui ont fait l'objet chacun d'une Ă©valuation spĂ©cifique.

Étude des vals de l’Orléanais (Écrivals) (2010-2014)

L'étude des vals de l'Orléanais https://www.youtube.com/watch?v=JiMnt0H_TjA fait partie d'un ensemble de six études de vals couvrant la Loire moyenne (du bec d’Allier au bec de Maine) prévue au programme du plan Loire 2007-2013 dans le cadre de la plate-forme Ouvrages domaniaux et sécurité réalisation à l’initiative de l’Etat. Initialement lancée en 2008, cette opération, cofinancée par l’État, la Région entre et le Département du Loiret, a réellement démarré en 2010. À la suite d'une phase de concertation et d’élaboration de son cahier des charges, la réalisation proprement dite de l’étude, rebaptisée « Etude Concertée face au risque Inondation des Vals de l’Orléanais » ou « Ecrivals », démarre en [98]. L'étude des enjeux et le diagnostic du risque sont réalisés de à . La comparaison de scénarios de réduction du risque d’inondation est faite d’ à fin 2012. Le schéma d’aménagement est finalisé en 2014. Plusieurs lettres d'information sont publiées : sur la méthode en [99], une synthèse des éléments partagés en [100], l'état des lieux de la vulnérabilité en [101] puis sur les priorités d'aménagement en [102].

Quatre scénarios hors brèche sont retenus[101] :

  • la crue de premiers dommages qui gĂ©nère les premières inondations par remous ainsi que par dĂ©bordements directs (4 200 m3/s au bec d’Allier - 5.30 m Ă  Gien – 4.20 m Ă  OrlĂ©ans)
  • la crue de premières surverses qui, en dĂ©passant localement le sommet des levĂ©es des vals de l’OrlĂ©anais, provoque des brèches dans celles-ci ( 6 000 m3/s au bec d’Allier - 6.30 m Ă  Gien – 5.30 m Ă  OrlĂ©ans) ;
  • la crue type XIXe siècle, Ă©quivalente aux crues historiques de la Loire survenues en 1846, 1856 et 1866 et qui tient compte de l’effet du barrage de Villerest (7 000 m3/s au bec d’Allier - 6.80 m Ă  Gien – 5.70 m Ă  OrlĂ©ans) ;
  • la crue exceptionnelle qui dĂ©passe totalement le système d’endiguement (8 500 m3/s au bec d’Allier - 7.50 m Ă  Gien – 5.70 m Ă  OrlĂ©ans).

Les travaux de prioritĂ© 1 prĂ©conisĂ©s pour amĂ©liorer le système d'endiguement sont l'abaissement du fusible du dĂ©versoir de Jargeau, car le dĂ©versoir n'assure plus sa fonction initiale, et le traitement des points bas subsistant afin de les rendre rĂ©sistants Ă  la surverse ou de les relever (Sigloy, Saint-Denis-en-Val et Château Lumina, soit 1,5 km de digues Ă  traiter)[103].

Études de dangers des digues (2012-2014)

Le décret du relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques précise les obligations du propriétaire des digues notamment la réalisation d'une étude de danger, de visites techniques approfondies, la constitution d’un dossier d'ouvrage et la surveillance, exploitation et entretien du gestionnaire[104]. C'est dans ce cadre que sont réalisées par l’État, de 2012 à 2014, les études de dangers des digues de Loire dont il est gestionnaire. Ces études apportent des connaissances nouvelles sur les systèmes de protection contre les inondations et permettent de définir la vulnérabilité réelle des territoires inondables[105].

Étude des vals du Giennois (Cléa) (2013-2015)

L’étude des vals du Giennois prévue au programme du CPIER 2007-2013 et concernant le département du Loiret (vals d’Ousson-sur-Loire, des Combles, de Châtillon-sur-Loire, de Briare, de la Motte, de Saint-Firmin-sur-Loire, de Gien) se déroule en fait de et . Elle est financée par l’Europe (FEDER), la Région Centre et le Département du Loiret[98] - [106].

Au-delà d'une connaissance fine du risque d'inondation, elle avait pour objet de proposer un ensemble d'actions portant sur les travaux de protection (sur les digues, amélioration des cheminements de l’eau en crue dans les vals, entretien ou restauration du lit de la Loire, protections localisées complémentaire), la réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens, la surveillance, la prévision et l’alerte dans les vals, la préparation à la gestion de crise et au retour à la normale après l’inondation, les principes d’occupation du sol[106]. Deux synthèses sont produites : l'une sur le diagnostic du risque[107], l'autre sur les propositions d'actions[108].

Directive Inondations

La Directive inondation du vise à créer un cadre commun permettant d'évaluer et de réduire les risques d'inondation sur le territoire de l'Union européenne[109] et donc réduire les disparités de prise en compte et de traitement du phénomène inondation selon les États membres et favoriser la coopération transfrontalière. Elle est transposée dans le droit français par l'article 221 de la LENE (Loi portant sur l’engagement national pour l’environnement) du et comprend trois étapes : évaluation préliminaire, cartographie, plan de gestion comprend trois étapes : évaluation préliminaire, cartographie, plan de gestion[110].

Évaluation préliminaire du risque d'inondation en 2011

Le TRI d'Orléans comprend 27 communes localisées dans les vals de l'Orléanais

L'évaluation préliminaire des risques d'inondation (EPRI) réalisée en 2011 sur le district Loire-Bretagne, a permis de déterminer les enveloppes approchées des inondations potentielles (EAIP) « cours d'eau et ruissellements » et « submersions marines ». Le bassin de la Loire moyenne n'est concernée que par la première qui représente l'emprise potentielle des débordements de tous les cours d'eau, y compris les petits et les intermittents, des torrents et des concentrations d'écoulement dans les fonds de thalweg [111]. Pour évaluer les impacts, les indicateurs suivants ont en outre été arrêtés pour traduire les impacts potentiels des inondations sur la santé humaine :

  • la population habitant dans l'EAIP : principal indicateur, le nombre d'habitants Ă  l'intĂ©rieur de l'EAIP est calculĂ© pour chaque commune Ă  partir des rĂ©sultats du recensement 2006 de l'INSEE ;
  • la proportion de la population de la commune habitant dans l'EAIP : cet indicateur rend compte de la sensibilitĂ© du territoire Ă  la crise et de sa capacitĂ© Ă  rĂ©tablir une situation normale après un Ă©vĂ©nement.
  • l'emprise des habitations de plain-pied dans l'EAIP : cet indicateur permet d'identifier les habitations sans Ă©tage refuge situĂ©es dans l'EAIP. Par ailleurs, leurs habitants pourront difficilement les rĂ©intĂ©grer une fois l'Ă©vĂ©nement passĂ©. L'indicateur est calculĂ© en assimilant les bâtiments d'habitation de hauteur infĂ©rieure Ă  4 mètres Ă  des habitations de plain-pied ;
  • le nombre d'Ă©tablissements hospitaliers dans l'EAIP[112].

Des cartes ont ensuite été établies tant à l'échelle du bassin qu'à celle des vals. Trois scénarios d'inondation ont été retenus pour l'étude des impacts[113] :

  • ScĂ©nario frĂ©quent : la pĂ©riode de retour de ce scĂ©nario est comprise 20 ans et 30 ans. Elle correspond au dĂ©bit de la Loire observe lors de la crue de 2003, soit un dĂ©bit de 3 400 m3/s au bec d’Allier, Ă©crĂŞtĂ© par le barrage de Villerest.
  • ScĂ©nario moyen : il correspond, dans le secteur d'OrlĂ©ans, Ă  l’alea de rĂ©fĂ©rence retenu pour rĂ©viser les PPRi de l’agglomĂ©ration d’OrlĂ©ans.
  • ScĂ©nario exceptionnel : ce scĂ©nario correspond a un Ă©vĂ©nement de pĂ©riode de retour de l'ordre de 1 000 ans. Le dĂ©bit retenu a l’entrĂ©e du modèle hydraulique au bec d’Allier est de 10 000 m3/s, Ă©crĂŞtĂ© par le barrage de Villerest.

Ceci a permis de définir des territoires à risques important d'inondation (TRI) : 122 au niveau national, 22 dans le district Loire-Bretagne, un dans le Loiret[114].

Le TRI d'Orléans

scénario d'inondationpopulation
en zone inondable
emplois
en zone inondable
événement fréquent < 50< 50
événement moyen 67 00023 500
événement exceptionnel 69 00023 500

Le TRI d'Orléans comprend 27 communes et correspond aux communes situées entièrement ou pour partie dans le val d'Orléans. Il s'agit des communes suivantes[115] :
Bou - La Chapelle-Saint-Mesmin - Chateauneuf-sur-Loire - Chécy - Combleux - Darvoy - Férolles - Guilly - Jargeau - Marcilly-en-Villette - Mardié - Neuvy-en-Sullias - Olivet - Orléans - Ouvrouer-les-Champs - Saint-Cyr-en-Val - Saint-Denis-de-l'Hôtel - Saint-Denis-en-Val - Saint-Hilaire-Saint-Mesmin - Saint-Jean-de-Braye - Saint-Jean-de-la-Ruelle - Saint-Jean-le-Blanc - Saint-Pryvé-Saint-Mesmin - Sandillon - Sigloy - Tigy - Vienne-en-Val.

Planification des actions de prévention ou de réduction de la vulnérabilité

Plan Loire Grandeur Nature et contrats de plan

En 1994, naît le Plan Loire Grandeur Nature. Il vise à la mise en œuvre « d'un plan global d'aménagement de la Loire afin de concilier la sécurité des personnes, la protection de l'environnement et le développement économique », en opposition au programme d’aménagement hydraulique de la Loire et de ses affluents signé en 1986, prévoyant la construction de quatre barrages et quelques centaines de kilomètres de digues supplémentaires. Il se veut un plan alternatif prenant en compte les questions environnementales dans la gestion du fleuve. Ce plan d’aménagement global a pour but de concilier trois objectifs : la sécurité des personnes, la protection de l’environnement et le développement économique[116].

Le Plan Loire Grandeur Nature a été renouvelé et s'appuie à partir de 1999 sur les contrats de plan Etat-Région. Plusieurs phases se sont succédé : 1994-1999 (PLGN 1), 2000-2006 (PLGN 2), et 2007-2013 (PLGN 3). Il comporte diverses actions au sein du bassin de la Loire, s’articulant autour de quatre plates-formes dont « Ouvrages domaniaux de L’État et sécurité » qui concerne directement le renforcement ou l'amélioration du système d'endiguement. Ce plan Loire 2007/2013 reposait sur deux outils[117] :

  • un CPIER signĂ© par l'État, les neuf rĂ©gions du bassin de la Loire, l'Agence de l'eau Loire-Bretagne et l'Établissement public Loire (EPL)
  • un POI FEDER Loire, pour les actions admissibles Ă  des financements europĂ©ens.

PĂ©riode 2013-2020

Les outils de planification stratégique sont, dans la nouvelle stratégie nationale du risque inondation issue de la déclinaison de la Directive européenne inondations de 2007 : le plan de gestion des risques d'inondation (PGRI) au niveau du district hydrographique, le Plan Loire au niveau du bassin de la Loire et les Programmes d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) au niveau local[118]. La déclinaison opérationnelle du Plan Loire est réalisée par le biais de deux outils opérationnels : le CPIER Loire 2015-2020 et le POI FEDER Bassin de la Loire 2014-2020[119].

PGRI Loire-Bretagne 2015-2010

Les Programmes d'actions de prĂ©vention des inondations (PGRI), lancĂ©s en 2002, ont pour objet de promouvoir une gestion intĂ©grĂ©e des risques d'inondation en vue de rĂ©duire leurs consĂ©quences dommageables sur la santĂ© humaine, les biens, les activitĂ©s Ă©conomiques, l'environnement et le patrimoine. Il s'agit d'un outil de contractualisation entre l'État et les CollectivitĂ©s permettant de subventionner une politique globale de gestion du risque d'inondation sur une durĂ©e maximale de 6 ans[120]. Le Plan de gestion des risques d'inondation du bassin Loire-Bretagne 2016-2021, dont dĂ©pend le Loiret, est approuvĂ© en [121] - [122].

PAPI

Les programmes d’actions et de prévention des inondations visent à définir une stratégie globale pensée à l’échelle du bassin de risque, puis déclinée en plan d’actions. L’élaboration de ces programmes repose sur une gouvernance partenariale entre acteurs locaux et services de L’État en vue d’une labellisation. Pour être labellisés, les projets de PAPI doivent s’appuyer sur : un diagnostic précis du risque sur le territoire, une stratégie locale explicite, un programme d’actions comprenant actions sur l’aléa et réduction de la vulnérabilité, développement de la culture du risque et préparation à la gestion de crise[123]. Le TRI d'Orléans a vocation à faire l'objet d'un PAPI, mais le territoire peut tout aussi bien être plus large. Un PAPI doit être porté par un acteur local mais l'évolution institutionnelle en la matière, avec la mise en œuvre de la nouvelle compétence GEMAPI déléguée aux communes et intercommunalités et les transferts d'ouvrages, ne facilite pas l'émergence d'un porteur de projet dans le Loiret.

Plan Loire IV (2014-2020)

Compte tenu de l'attachement des partenaires au plan Loire et de leur volonté en ce sens, le plan Loire a été reconduit pour la période 2014-2020. Dans ce cadre, une stratégie à horizon 2035 a été définie et repose sur quatre enjeux : trois thématiques (diminution du risque inondation, restauration des milieux aquatiques et mise en valeur du patrimoine ligérien, et un enjeu transversal (valorisation et développement de la connaissance)[117].

CPIER Loire 2015-2020

Le CPIER Loire 2015-2020, signé le par l’État, l’Agence de l’Eau, les régions Auvergne, Bourgogne, Centre–Val de Loire, Limousin, Pays de la Loire et Rhône-Alpes[119]. 7,1 M€ sont alloués à la région Centre-Val de Loire pour l'enjeu inondations[124], un montant sans commune mesure avec les besoins apparus dans l'évaluation préliminaire de risque inondation concernant la Loire. Mais ceci est à mettre en lien avec le retrait de plusieurs collectivités partenaires dont la région Centre-Val de Loire et le conseil départemental du Loiret, précisément du fait de la perte de compétences de ces collectivités en matière d'inondations au profit du bloc communal.

POI FEDER Bassin de la Loire 2014-2020

Le POI FEDER Bassin de la Loire 2014-2020[Note 6], dont l’autorité de gestion – au nom des neuf régions du bassin - est la région Centre-Val de Loire, a été validé le par la Commission européenne[119] - [125].

Prise en compte du risque dans l'aménagement du territoire

L’un des meilleurs moyens de prévention contre le risque d'inondation est d’éviter d’urbaniser les zones exposées au risque d’inondation. Pour cela il est nécessaire de disposer d'outils d'urbanisme réglementaire : les plans de surfaces submersibles d'abord, puis aujourd'hui les plans de prévention du risque inondation.

Plans de surfaces submersibles (1949-1999)

Les plans de surfaces submersibles (PSS) constituent la première réglementation en matière de maîtrise de la construction en zone inondable, s'appuyant sur un décret-loi du . La procédure d'instruction découpait la vallée de la Loire en sections, dont la troisième incluait en partie le Loiret. Les plans définissant les zones à considérer comme submersibles ont été approuvés après enquête publique par le décret en date du pour la partie de la vallée de la Loire située entre les limites aval des communes de Briare et Saint-Firmin-sur-Loire d'une part et la limite des départements du Loiret et du Loir-et-Cher y compris la commune de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) d'autre part[126]. Deux autres outils d'urbanisme pouvaient être élaborés : le Plan d’Exposition aux Risques (P.E.R.) apparu au début des années 1980 et la délimitation d’un périmètre de risques en application de l'article R111-3 depuis 1955, mais aucun de ces outils n'a été mis en œuvre dans le Loiret[127].

PPRI (Ă  partir de 1999)

Carte des PPRI dans le Loiret.

Les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) délimitent les zones exposées aux risques et définissent des règles d’urbanisme, de construction et de gestion applicables au bâti existant ou futur. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des territoires, des biens et des personnes[128]. Dans le département du Loiret, six PPRI sont approuvés sur l’axe ligérien (62 communes) et trois sur les vals du Loing et de l’Ouanne (23 communes) et un sur les vals de l’Essonne (9 communes)[129].

Les premiers PPRi sur l'ensemble de la Loire moyenne ont été établis à la même période dans la continuité de projets d'intérêt général (PIG) de 1994 et été approuvés entre 1999 et 2003. Au début des années 2010 la révision de ces PPRi était devenue nécessaire au regard de l'évolution de la connaissance technique (données topographiques, et bibliographiques, modèles numériques et études de dangers) et de la doctrine nationale (réglementation) et des événements récents en matière d’inondation (inondations dans le Var et Xynthia)[130]. La révision des PPRI des vals d'Orléans a ainsi été prescrite le et approuvée le et celle des vals de Sully, Ouzouer et Dampierre le [131].

Concernant les vals d'Orléans, deux scénarios ont été retenus pour la détermination de la hauteur de submersion pour l'amont du val d'Orléans : la modélisation d'une brèche au niveau de Guilly et d'une autre au niveau de Sigloy pour différentes gammes de crues (de périodes de retour 70 ans, 100 ans , 200 ans, 500 ans, 1000 ans. Seuls les résultats obtenus par modélisation pour la crue de 100 ans ont été retenus pour l'établissement des hauteurs d'eau[132]. Les classes d’aléas sont déterminées en fonction des hauteurs de submersion et des vitesses des écoulements. Deux changements importants interviennent dans la détermination des aléas : pour la hauteur, l’aléa devient fort à partir de 1 m de hauteur et non 2 m comme antérieurement. Pour la vitesse, deux nouveaux zonages sont créées : Les zones de dissipation d’énergie (ZDE) qui sont des zones dans lesquelles le risque de destruction du bâti est important en cas de brèche et les zones d’écoulements préférentiels (ZEP) pouvant être concernées par des courants forts et une hauteur d’eau importante, avec un effet potentiellement destructeur sur le bâti[133].

Ces deux zones (ZDE et ZEP) sont englobées dans la notion plus large de zone d'expansion de crue (ZEC) qui regroupe les zones peu ou non urbanisées et peu aménagées où les volumes d’eau importants peuvent être stockés comme les terres agricoles, les espaces forestiers, les espaces verts urbains et péri-urbains, les terrains de sport, les parcs de stationnement, etc. Dans ces ZEC, e ne pas aggraver les risques ou de ne pas en provoquer de nouveaux et assurer ainsi la sécurité des personnes et des biens et d'autre part, de permettre l'expansion de la crue, les constructions nouvelles sont interdites, sauf exceptions très limitées[134].

Cours d'eauNomPlan initial approuvé leRévisionNb com.Liste des communes
Prescrite leApprouvée le
LoirePPRI val d'Ardoux10Baule, Beaugency, Chaingy, Cléry-Saint-André, Dry, Lailly-en-Val, Mareau-aux-Prés, Meung-sur-Loire, Saint-Ay, Tavers.
PPRI Val d'Orléans13Checy, Combleux, La Chapelle-Saint-Mesmin, Mardié, Olivet, Orléans, Saint-Cyr-en-Val, Saint-Denis-en-Val, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Saint-Jean-de-Braye, Saint-Jean-de-la-Ruelle, Saint-Jean-le-Blanc, Saint-Pryvé-Saint-Mesmin.
PPRI Val d'Orléans amont16Bou, Chateauneuf-sur-Loire, Darvoy, Férolles, Germigny-des-Prés, Guilly, Jargeau, Marcilly-en-Villette, Neuvy-en-Sullias, Ouvrouer-les-Champs, Saint-Denis-de-l'Hôtel, Saint-Martin-d'Abbat, Sandillon, Sigloy, Tigy, Vienne-en-Val
PPRI Val de Sully[135] 11Sully-sur-Loire, Lion-en-Sullias, Saint-Aignan-le-Jaillard, Saint-Benoît-sur-Loire, Dampierre-en-Burly, Ouzouer-sur-Loire, Saint-Père-sur-Loire, Bonnée, Les Bordes, Bray-en-Val, Saint-Aignan-des-Gués.
PPRI Val de Gien6Gien, Nevoy, Poilly-lez-Gien, Saint-Brisson-sur-Loire, Saint-Gondon, Saint-Martin-sur-Ocre.
PPRI Val de Briare6Beaulieu-sur-Loire, Bonny-sur-Loire, Briare, Châtillon-sur-Loire, Ousson-sur-Loire, Saint-Firmin-sur-Loire.
LoingPPRI Agglomération montargoise et Loing aval.13 décembre 2021[136]12Montargis, Corquilleroy, Amilly, Pannes, Villemandeur, Dordives, Nargis, Fontenay-sur-Loing, Girolles, Chalette-sur-Loing, Ferrières, Cepoy.
PPRI Loing amont
annulé par décision du Conseil d’État du [137]
23 septembre 2019[138]6Chatillon-Coligny, Conflans-sur-Loing, Dammarie-sur-Loing, Montbouy, Montcresson, Sainte-Geneviève-des-Bois.
OuannePPRI Vallée de l'Ouanne5Château-Renard, Douchy, Gy-les-Nonains, Saint-Germain-des-Prés, Triguères.
EssonnePPRI Vallée de l'Essonne9Augerville-la-Rivière, Aulnay-la-Riviere, Briarres-sur-Essonne, Dimancheville, Malesherbes, La Neuville-sur-Essonne, Ondreville-sur-Essonne, Orville, Puiseaux.

Documents d’urbanisme

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU), qui doivent prendre en compte les prescriptions des PPRI, permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées. Les secteurs inondables doivent être identifiés visuellement sur les documents graphiques du PLU et dénommées du type « zone Aui », « zone Ai ». De plus, le règlement du PLU doit préciser les interdictions de construire et les prescriptions imposées dans les secteurs inondables[139].

Surveillance, prévision, vigilance et alerte

Réseau de prévision des crues de l'État

Carte des Services de prévision des crues dont dépend le Loiret.

Le réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie est constitué des organes suivants[140] : le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), situé à Toulouse et rattaché au service des risques naturels et hydrauliques de la direction générale de la prévention des risques, les services de prévision des crues (SPC) en région au nombre de 19, les unités d’hydrométrie en région au nombre de 28 et les cellules de veille hydrologique en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer.

Le département du Loiret dépend de deux services de prévision des crues :

  • Pour la Loire, le SPC Loire - Cher - Indre dont le territoire de compĂ©tence couvre le bassin de la Loire en amont du Bec de Vienne, Ă  l'exception du bassin de l'Allier, dont le service support est la DREAL Centre-Val de Loire[141].
  • Pour le Loing et l'Ouanne, le SPC Seine moyenne-Yonne-Loing dont le territoire de compĂ©tence couvre les bassins du Loing, de l'Yonne et de la Seine en ĂŽle-de-France Ă  l'exception des sous-bassins de l'Eure et de l'Epte, et le fleuve Seine de l'ĂŽle-de-France au barrage de Poses. Le service support est la direction rĂ©gionale et interdĂ©partementale de l'Environnement et de l'Énergie d'ĂŽle-de-France.

L'Essonne ne fait pas l'objet d'une surveillance par les services de l'État.

Sectionnement en tronçons

Les informations de la vigilance « crues », en particulier la couleur de vigilance, sont qualifiées sur le site « Vigicrues » à l’échelle de tronçons qui découpent le réseau hydrographique surveillé par les SPC Loire-Cher-Indre et Seine moyenne - Yonne - Loing.

La Loire est découpée six tronçons dont deux concernent le département du Loiret : la Loire giennoise qui court du confluent de l’Allier à la sortie de Sully-sur-Loire et la Loire orléanaise qui court de la sortie de Sully-sur-Loire jusqu'à la limite avec le département de Loir-et-Cher, et au-delà jusqu'à la sortie de Nazelles-Négron en Indre-et-Loire[142].

Le tronçon de l'Ouanne court de Dammarie-sur-Loing jusqu'à sa confluence avec le Loing. Celui du Loing court de Douchy jusqu'à la limite du département du Loiret.

Réseau CRISTAL et stations de référence

CrĂ©e en 1984, le rĂ©seau CRISTAL « Centre RĂ©gional InformatisĂ© par Système de TĂ©lĂ©mesure pour l’AmĂ©nagement de la Loire » permet la surveillance automatique de la mĂ©tĂ©orologie et de l’hydrologie du fleuve et de ses affluents. Équipant l’ensemble du bassin de la Loire, le système CRISTAL est constituĂ© de stations de mesure tĂ©lĂ©transmises (limnimètres, pluviomètres). Environ 180 stations sont prĂ©sentes sur le territoire du SPC Loire-Cher-Indre ou Ă  proximitĂ© immĂ©diate, parmi lesquelles plus d’une centaine est utilisĂ©e pour le suivi des crues[143].

Le choix du niveau de vigilance d’un tronçon, qui résulte d’une analyse multi-critères, intègre notamment les prévisions, qualitatives ou quantitatives, pour les prochaines 24 h à des stations de référence. À chacune d’elles sont définies pour cela des « zones de transition » entre les niveaux de vigilance, correspondant au changement potentiel de couleur ; elles sont déterminées à partir de la grille de définition nationale des niveaux de vigilance, et positionnées au regard des crues historiques ou récentes.

Pour la Loire, deux stations de référence sont localisées dans le Loiret : Gien, au droit du vieux point, et Orléans, au droit du pont Royal. Pour L'ouanne, une station est située à Château-Renard. Pour le Loing, une station est localisée à Montargis. La liste des 19 stations hydrométriques existant dans le Loiret est la suivante[144] :

Code StationLibellé de la station
H3021010[145]Le Loing Ă  Montbouy
H3023211[146]L'Aveyron Ă  la Chapelle-sur-Aveyron
H3122015[147]L'Ouanne à Châteaurenard [Château-Renard]
H3122020[148]L'Ouanne Ă  Gy-les-Nonains
H3201010[149]Le Loing à Châlette-sur-Loing
H3201021[150]Le Loing Ă  Montargis [Pont de Tivoli]
H3203310[151]Le Puiseaux Ă  Saint-Hilaire-sur-Puiseaux
H3322010[152]La Bezonde Ă  Pannes
H3403102[153]La Cléry à Ferrières [Les Collumeaux]
H3522010[154]Le Fusain Ă  Courtempierre
K4180010[155]La Loire Ă  Gien
K4180020[156]La Loire Ă  Saint-Martin-sur-Ocre [Gien rive gauche]
K4180030[157]La Loire à Gien [ débit complète après Villeres]
K4350010[158]La Loire à Orléans [Pont Royal]
K4350020[159]La Loire à Orléans [Quai du Roi]
K4373110[160]Le Dhuy [le dhuy] Ă  Sandillon [Ferme de Louy]
K4383110[161]Le Dhuy Ă  Saint-Cyr-en-Val [Gobson]
K4414090[162]Les Mauves Ă  Meung-sur-Loire
K4443010[163]L'Ardoux Ă  Lailly-en-Val

Niveaux de vigilance

L’information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux est la suivante[164] :

Niveau Définition Conséquences attenduesLoireLoing-Ouanne
Station d'Orléans[165]
(pont Royal)
Station de Gien[166]
(vieux pont)
Station de
Château-Renard[167]
Station de
Montargis[167]
Crue historiqueNiveauCrue historiqueNiveauCrue historiqueNiveauCrue historiqueNiveau
Rouge Risque de crue majeure. Menace directe et généralisée sur la sécurité des personnes et des biens. Crue rare et catastrophique. Menace imminente et/ou généralisée sur les populations : nombreuses vies humaines menacées. Évacuations généralisées et concomitantes (plusieurs enjeux importants impactés en même temps sur le tronçon). Paralysie à grande échelle du tissu urbain, agricole et industriel : bâti détruit, itinéraires structurants coupés, hôpitaux et services publics vitaux perturbés voire inopérants, réseaux perturbés voire inopérants (électricité, transports, eau potable, assainissement, Telecom...). 7,10 m7,19 m2,15 m3,16 m
6,92 m7,19 m2,10 m2,86 m
6,80 m7,12 m
5,25 m5,73 m
OrangeRisque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes.Débordements généralisés. Vies humaines menacées. Quartiers inondés : nombreuses évacuations. Paralysie d’une partie de la vie sociale, agricole et économique : itinéraires structurants coupés , hôpitaux et services publics vitaux perturbés voire inopérants, réseaux perturbés (électricité, transports, eau potable, assainissement, télécommunications...). 5,03 m1,52 m2,15 m
Jaune Risque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées. Perturbation des activités liées au cours d’eau (pêche, canoë...). Premiers débordements dans les vallées. Débordements localisés, coupures ponctuelles de routes secondaires, maisons isolées touchées, caves inondées. Activité agricole perturbée de façon significative. Évacuations ponctuelles. 3,29 m4,56 m1,09 m1,82 m
3,19 m4,44 m
2,46 m4,00 m
2,35 m3,78 m
VertPas de vigilance particulière requise.Situation normale.1,89 m

Information sur le risque d’inondation

Information préventive

Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales et les consignes départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs et notamment le risque d'inondation[168] - [169].

Information des acquéreurs ou locataires

L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation Ă  la charge des vendeurs ou bailleurs : l'Ă©tablissement d’un Ă©tat des risques naturels et technologiques, l'Information acquĂ©reurs ou locataires (IAL) et la dĂ©claration d’une Ă©ventuelle indemnisation après sinistre, notamment en vertu de la loi du relative Ă  la prĂ©vention des risques technologiques et naturels et du dĂ©cret n°2005-134 du [169]. Dans ce cadre la prĂ©fecture du Loiret publie l'arrĂŞtĂ© listant des communes soumises Ă  cette obligation, un arrĂŞtĂ© pĂ©riodiquement actualisĂ©[170]. En 2015, 101 communes du Loiret Ă©taient soumises Ă  cette obligation[171].

Gestion de crise et organisation des secours

Plan ORSIL

Au niveau départemental, il existe un Dispositif ORSEC départemental spécialisé déclenché en cas d'inondation de la Loire, le plan ORSIL[Note 7]. Il prévoit l’organisation des secours et la stratégie à déployer en cas d’inondation due à la Loire ou aux rivières traversant le département. Cette stratégie, graduée en fonction des différents scénarios envisageables, recense les missions de l’ensemble des acteurs impliqués dans le plan (services de l’Etat, mairies, partenaires et entreprises mobilisables), renforts nécessaires pour assurer la sauvegarde des personnes et des biens. Le plan intègre un dispositif de veille, des annuaires opérationnels et des protocoles d’intervention (enjeux sensibles, plans de circulation, d’évacuation, d’hébergement d’urgence et de communication des consignes de sécurité). Il comprend un dispositif de surveillance des levées destiné à fournir au Préfet des informations sur l’apparition des désordres permettant de détecter des risques pour la stabilité de l’ouvrage[172].

Plans d'évacuation du val d'Orléans

Compte tenu de l'extrême vulnérabilité des habitants dans le val d'Orléans à une brèche de levée en cas de crue majeure, un plan d’évacuation massive du val d’Orléans est publié en 2009. Engagée en 2007 par la préfecture du Loiret, l'étude, qui a permis d'élaborer le plan, avait mobilisé les services de l’Etat (DDT, gendarmerie, police nationale…), le Conseil général du Loiret, les collectivités de l’agglomération Orléanaise, le SDIS et les opérateurs de réseaux[172].

Plan communal de sauvegarde

Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention. Le contenu de ce document est précisé par l'article 13 de la loi 2004-811 du relative à la modernisation de la sécurité civile. Il détermine en fonction des risques connus les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, il fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité et recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[173]. En 2017, 62 % des communes du département n'ont pas de plan communal de sauvegarde[174].

MĂ©moire du risque

Les repères de crue participent à la mémoire du risque pour éviter que l'oubli ne s'installe en matérialisant sur place les niveaux atteints par les plus grandes inondations. La loi (article L563.3 du Code de l’Environnement) impose aux collectivités territoriales exposées au risque un inventaire des repères de crue existants, l’établissement de repères correspondant aux crues historiques ou aux nouvelles crues exceptionnelles, en un nombre suffisant et visibles du plus grand nombre et l’entretien et la protection des repères[175]. La DREAL Centre-Val de Loire, en tant que service de prévision des crues (SPC) Loire-Cher-Indre, gère un recensement des laisses et repères de crue, entrepris il y a une quinzaine d’années[175]. Une plateforme collaborative nationale permet en outre de consulter ou déclarer des repères ou laisses de crues[176].

Notes et références

Notes

  1. Les rivières domaniales sont celles qui appartiennent au domaine public de l'Etat. Les cours d’eau non domaniaux sont par différence tous les autres cours d’eau.
  2. Le Bec d'Allier est la confluence de la Loire et de l'Allier, située sur la commune de Marzy, dans le département de la Nièvre.
  3. Le Bec de Vienne est la confluence de la Loire et de la Vienne, située sur la commune de Candes-Saint-Martin, dans le département d'Indre-et-Loire.
  4. Articles L.566-12-1 / 2 du mĂŞme Code
  5. La loire orléanaise correspond au secteur 3 de l'étude et couvre la zone endiguée des vals de l'orléanais. Il comprend les vals d'Orléans, de Bou et de la Bouverie.
  6. POI = Programme opérationnel interrégional.
  7. ORSIL = Organisation des Secours en cas d’Inondation Loire.

Références

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  152. Station H3322010
  153. Station H3403102
  154. Station H3522010
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  157. Station K4180030
  158. Station K4350010
  159. Station K4350020
  160. Station K4373110
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Voir aussi

Articles connexes

Règlement de surveillance, de prévision et de transmission de l’Information sur les Crues (RIC)

  • Règlement SPC Loire-Cher-Indre, 23 dĂ©cembre 2013, actualisĂ© aoĂ»t 2015 (lire en ligne)
  • Règlement SPC Seine moyenne-Yonne-Loing, (lire en ligne)

Plans de prévention des risques d'inondations

  • Loire - PPRI Val de Briare : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val de Gien : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val de Sully : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val d'OrlĂ©ans - val amont : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val d'OrlĂ©ans - AgglomĂ©ration OrlĂ©anaise : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loire - PPRI Val d'Ardoux : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loing - PPRI Loing Amont : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Loing - PPRI AgglomĂ©ration Montargoise et Loing Aval : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Ouanne - PPRI Ouanne : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Essonne - PPRI Essonne : Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)
  • Sancerrois - Plan de PrĂ©vention des Risques « inondation et coulĂ©es de boues » dans le Sancerrois- Rapport de prĂ©sentation, (lire en ligne)

Cartographie

Rapports

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  • Denis Domallain (CGAAER), Alain Dorison (CGE), Thierry Galibert (coordonnateur) et Sylvain Leblanc (CGEDD), Audit de la mise en oeuvre de la politique de prĂ©vention des risques naturels et technologiques en rĂ©gion Centre-Val de Loire, , 78 p. (lire en ligne)

Ouvrages

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  • DĂ©marche française de prĂ©vention des risques majeurs, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 82 p. (lire en ligne).
  • 30 ans de politique inondation : Regard sur la politique de prĂ©vention des inondations et sa mise en Ĺ“uvre par les gestionnaires de milieux aquatiques, Aix-en-Provence, Agence rĂ©gionale pour l'environnement - Provence-Alpes-CĂ´tes d'Azur - RĂ©seau rĂ©gional des gestionnaires de milieux aquatiques, , 70 p. (lire en ligne)
  • Première Ă©valuation nationale des risques d’inondation : Principaux rĂ©sultats - EPRI 2011, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 9 p. (lire en ligne)
  • Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quntrec, Jean-Louis Avard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, PrĂ©vision des crues et hydromĂ©trie : Évaluation des rĂ©seaux et perspectives, Paris, Conseil gĂ©nĂ©ral de l'environnement et du dĂ©veloppement durable, , 129 p. (lire en ligne)
  • GĂ©rard Degoutte, Les dĂ©versoirs sur les digues fluviales, Versailles, Quae, , 184 p. (ISBN 978-2-7592-1885-1, lire en ligne).
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  • E. J. M. Vignon, Études historiques sur l’administration des voies publiques en France au XVIIe et XVIIIe siècles – tome 2, Paris, Dunod, , 580 p. (lire en ligne)
  • Collectif, MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de l’OrlĂ©anais – tome 29, OrlĂ©ans, Librairie H. Herluison, , 545 p. (lire en ligne)
  • Marie Fournier, Quelle place pour les riverains dans la gestion des inondations de la Loire ? Les leçons du passĂ© – Partie 1, OrlĂ©ans, Etablissement public Loire, (lire en ligne)
  • Marie Fournier, Quelle place pour les riverains dans la gestion des inondations de la Loire ? Les leçons du passĂ© – Partie 2, OrlĂ©ans, Etablissement public Loire, (lire en ligne)
  • Michel Lino, Patrice MĂ©riaux et Paul Royet, MĂ©thodologie de diagnostic des digues : appliquĂ©e aux levĂ©es de la Loire moyenne, Antony (92), Cemagref Éditions, , 223 p. (ISBN 2-85362-524-9, lire en ligne)
  • Patrice MĂ©riaux, Paul Royet et Cyril Folton, Surveillance, entretien et diagnostic des digues de protection contre les inondations – Guide pratique Ă  l’usage des propriĂ©taires et des gestionnaires, Antony (92), Cemagref Éditions, , 199 p. (ISBN 2-85362-636-9, lire en ligne)
  • Jean Morin et Samuel Guillou, Les levĂ©es de la Loire : des turcies au Plan Loire, huit siècles d’évolution, DIREN Centre, (lire en ligne)
  • Michel Varagne, Le jour oĂą la Loire dĂ©bordera, Romorantin (41), Éditions Reflets de Terroir Éditions CPE, , 223 p. (ISBN 2-84503-281-1)
  • Michel Burdeau, François Nau et Henri Legendre, Mission d’étude sur les retards du Plan Loire Grandeur Nature, Paris, Ministère de l’Écologie et du DĂ©veloppement Durable - Conseil gĂ©nĂ©ral des Ponts et ChaussĂ©es, (lire en ligne)
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  • Nicolas Doussin, Mise en Ĺ“uvre locale d’une stratĂ©gie globale de prĂ©vention du risque d’inondation : le cas de la Loire moyenne. GĂ©ographie. UniversitĂ© de Cergy-Pontoise, 2009, 486 p. (lire en ligne).
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