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DĂ©versoir de Jargeau

Le déversoir de Jargeau est un ouvrage d'art français construit pour évacuer une partie des eaux de la Loire dans le val d'Orléans en cas de risque d'inondation[1].

DĂ©versoir de Jargeau
Le déversoir
Le déversoir depuis l'ouest
Présentation
Destination initiale
déversoir
Construction
Commanditaire
État français
Hauteur
5,5 m
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Arrondissement
Commune
Emplacement
Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes (d)
Coordonnées
47° 51′ 18″ N, 2° 08′ 39″ E
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte du Centre-Val de Loire
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Localisation sur la carte du Loiret
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Il est situé à Jargeau dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire.

Construit à la fin du XIXe siècle, il constitue l'un des sept déversoirs construits le long de la Loire sur les vingt qu'avait ambitionnés l'ingénieur et inspecteur général des ponts et chaussées Guillaume Comoy[2].

GĂ©ographie

Le dĂ©versoir de Jargeau est situĂ© dans le quadrant nord-est du territoire de la commune de Jargeau, Ă  environ 109 mètres d'altitude, sur la rive gauche de la Loire, dans le prolongement de la levĂ©e de la Loire (rue du 71e-Bataillon-de-Chasseurs-Ă -Pied), dans la rĂ©gion naturelle du Val de Loire.

Les rues des Sablons et de la Fontaine-Saint-Vrain (route départementale 107) longent le déversoir sur son versant sud au niveau des lieux-dits éponymes.

Le sentier de grande randonnée de pays de la Vallée des Rois et l'itinéraire cyclotouristique de La Loire à vélo passent à proximité du déversoir.

Sur cette carte représentant la zone inondable et les réseaux hydrographique et routier de la commune de Jargeau et de ses environs, le déversoir apparaît à l'Est.

Histoire

La construction du déversoir de Jargeau s'inscrit dans une vaste réflexion menée à cause des inondations survenues à la suite de la crue de la Loire de 1856. Sous le Second Empire, l'empereur Napoléon III charge l'inspecteur général des Ponts et chaussées Guillaume Comoy de diriger des études pour aménager le cours de la Loire et prévenir les risques liés aux inondations. Une première solution consiste à aménager 85 barrages dans les hauts bassins versants, mais celle-ci s'avère trop longue à mettre en œuvre et coûteuse. La crue de la Loire de 1866 presse les pouvoirs publics de choisir une autre solution plus rapidement en aménageant des déversoirs le long du fleuve[3].

Projet

Crue de la Loire au déversoir de Jargeau, le 20 octobre 1907

L'annonce d'une mise à l'enquête pour un déversoir à Jargeau est annoncée dès 1868[4].

L'avant-projet du dĂ©versoir de Jargeau est approuvĂ© par dĂ©cision ministĂ©rielle du 18 juillet 1868. Il doit ĂŞtre rĂ©alisĂ© par l’État français pour 555 000 francs[5].

L'ouvrage, de 550 mètres de long au niveau du seuil, doit ĂŞtre construit 300 mètres en amont du pont suspendu, Ă  l'origine de la levĂ©e d'enceinte qui entoure Jargeau. Il est prĂ©vu pour se dĂ©clencher lorsque le niveau gĂ©nĂ©ral des eaux atteint environ 5 mètres[6].

Les autoritĂ©s des communes de Darvoy, FĂ©rolles, Saint-Jean-le-Blanc, Sandillon, Vienne-en-Val, Ă©loignĂ©es du risque en cas de crue mais fortement exposĂ©es si le dĂ©versoir est construit et utilisĂ© lors d'une crue, s'opposent au projet. Ă€ l'inverse, Jargeau, Saint-Denis-en-Val, Saint-Cyr-en-Val, Saint-PryvĂ© soutiennent le projet Ă  condition que le seuil de dĂ©clenchement de l'ouvrage soit portĂ© Ă  6 mètres[6].

Le dĂ©versoir de Jargeau doit ĂŞtre construit pour atteindre deux objectifs : prĂ©venir la rupture de la levĂ©e de la Loire en aval de Jargeau et emmagasiner dans le val d'OrlĂ©ans 160 000 000 m3 d'eau[7].

Dans sa séance du 12 novembre 1870, le conseil général du Loiret classe le projet de déversoir de Jargeau dans la catégorie des projets toujours « en instruction »[8].

La réalisation du déversoir de Jargeau est reconnue d'utilité publique par le décret du 11 novembre 1876 et la décision ministérielle du 24 janvier 1877[9].

Dans la sĂ©ance du conseil gĂ©nĂ©ral du Loiret du 24 dĂ©cembre 1877, le conseiller gĂ©nĂ©ral du canton de Briare, Jean-FĂ©lix Bapterosses, lit la dĂ©pĂŞche du ministère des Travaux publics datĂ©e du 20 novembre 1877 qui relate l'adoption dĂ©finitive du projet de construction du dĂ©versoir de Jargeau. La dĂ©pense totale est Ă©valuĂ©e Ă  700 000 francs (513 971 francs pour le dĂ©versoir)[9].

RĂ©alisation

Il est réalisé sous la Troisième République, entre 1878 et 1882[1], à l'emplacement de la brèche dans la levée de la Loire qu'avait provoquée la crue de 1856[10].

L'entreprise Villetel et Dubosclard est choisie pour exécuter les travaux[11].

XXe siècle

Lors de la crue de la Loire de 1907, dans le courant du mois d'octobre, le niveau du fleuve atteint la banquette du déversoir. Une équipe de cantonniers est envoyée sur les lieux afin d'ouvrir le déversoir. La population du Val qui doit être inondée, et particulièrement des agriculteurs de Férolles s'opposent au processus. Le déversoir n'est pas utilisé[3].

XXIe siècle

Des travaux sur l'ouvrage sont planifiĂ©s pour la fin de l'annĂ©e 2023. Ils visent Ă  araser la couche de terre supĂ©rieure d’environ 40 centimètres pour rendre le dĂ©versoir plus efficace en cas de crue incontrĂ´lable. Ces modifications doivent permettre d'abaisser le nombre de personnes en zone Ă  risque de 60 000 Ă  26 000[12].

Description

Le dĂ©versoir de Jargeau mesure 715 mètres de long (575 mètres au niveau du seuil) et possède une banquette enherbĂ©e fusible de 1,50 mètre de haut[10].

Notes et références

  1. « La levée de la Loire », notice no IA00013467, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. GĂ©rard Degoutte 2012, p. 159 et 160
  3. Joseph Picard 1998, p. 128
  4. Conseil général du Loiret, « Travaux publics. Navigation », Rapports du préfet et procès-verbal des séances du conseil général de la session ordinaire de 1868,‎ , p. 49 (lire en ligne, consulté le )
  5. Conseil général du Loiret 1869, p. 152
  6. Conseil général du Loiret 1869, p. 153
  7. Conseil général du Loiret 1869, p. 154
  8. Conseil général du Loiret, « Exécution du programme des mesures destinées à atténuer les dommages des inondations », Procès-verbal de la séance ordinaire de 1871,‎ , p. 601-604 (lire en ligne, consulté le )
  9. Conseil général du Loiret, « Déversoir de Jargeau. Communication d'une lettre ministérielle approuvant les travaux », Procès-verbal de la session ordinaire de décembre 1877,‎ , p. 107 (lire en ligne, consulté le )
  10. GĂ©rard Degoutte 2012, p. 160
  11. N. Panhard, « Travaux publics », Recueil des arrêts du Conseil d’État statuant au contentieux du tribunal des conflits et de la cour des comptes, 2e série, t. 65,‎ , p. 450 (lire en ligne, consulté le )
  12. Anonyme, « Les travaux du déversoir, prévus en fin d’année, expliqués aux Gergoliens », sur www.larep.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Angle du déversoir (au premier plan) et de la levée d'enceinte entourant Jargeau

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • GĂ©rard Degoutte, Les dĂ©versoirs sur les digues fluviales, Versailles, Quae, coll. « Savoir-faire », , 184 p. (ISBN 978-2-7592-1885-1, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Conseil gĂ©nĂ©ral du Loiret, « Val d'OrlĂ©ans. DĂ©versoir de Jargeau », Rapports du prĂ©fet. Session ordinaire de 1869,‎ , p. 152-154 (lire en ligne, consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Joseph Picard, « État des connaissances sur les risques d'inondation en Val de Loire », MĂ©moires de l'AcadĂ©mie d'OrlĂ©ans : agriculture, sciences, belles-lettres et arts, 6e sĂ©rie, t. VII,‎ , p. 123-138 (lire en ligne, consultĂ© le ) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

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