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GĂ©ographie du Nord-Pas-de-Calais

Le Nord-Pas-de-Calais est une petite rĂ©gion française constituĂ©e de deux dĂ©partements, le Nord au Nord-Est et le Pas-de-Calais au Sud-Ouest. La rĂ©gion est composĂ©e de plaines (Ă  l'Est : Flandre et plaines maritimes), le bas-pays et, de plateaux et collines (Avesnois, Artois, Boulonnais). Avec une superficie de 12 414 km2, la rĂ©gion reprĂ©sente 2,3 % du territoire français.

Carte physique du Nord-Pas-de-Calais

La rĂ©gion est frontalière avec 350 kilomètres de frontière avec la Belgique et Ă©galement littorale avec plus de 140 kilomètres de littoral (falaises, massifs dunaires et estuaires picards) en limites Ouest et Nord des deux dĂ©partements, face au Kent (Royaume-Uni), ouvert sur la Manche et la mer du Nord.

Avec quatre millions d'habitants, la région a une densité de 320 habitants par kilomètre carré ; c'est la seconde densité française la plus élevée après celle de l'Île-de-France, ce qui explique aussi un contexte très urbain et artificialisé.

Les axes de transports, zones d'activité et villes y couvrent 13 % du territoire et les grandes agglomérations y polarisent deux tiers du territoire régional. La région totalise près de la moitié du stock national de friches industrielles. Néanmoins l'agriculture, intensive, occupe l'essentiel du paysage (70 % environ du territoire contre 53 % en France). Sur 2,3 % du territoire de la France métropolitaine, cette région correspond à 3 % de la surface agricole nationale.

RĂ©gions naturelles et pays traditionnels

Il y a trois grandes régions géohistoriques dans le Nord-Pas-de-Calais (Flandre, Artois et Hainaut) et trois plus petites (Boulonnais, Calaisis et Cambrésis).

Aux XVe et XVIe siècle, les Pays-Bas bourguignons[1] puis habsbourgeois (dont le comté de Flandre faisait partie, comme l'Artois et le Hainaut, entre autres) sont souvent appelés les Flandres au pluriel par le reste de l'Europe. Après la guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), le sens du terme Flandres tend à se restreindre aux Pays-Bas méridionaux puis aux Pays-Bas espagnols, dont la Flandre proprement dite, l'Artois et la Hainaut faisaient partie[2]. C'est aussi à cette époque qu'apparait l'expression Flandre française pour désigner la partie du comté de Flandre, bien qu'espagnol, où on parlait français et picard, alors que le flamand était utilisé dans le reste du comté de Flandre, hormis par la grande bourgeoisie et l'aristocratie flamandes qui ont toujours parlé français.

À partir du règne de Louis XIV, l'actuel Nord-Pas-de-Calais est connu sous le nom de Pays-Bas français[3] (ex Pays-Bas espagnols) et comprend les provinces de Flandre (Flandre française, Hainaut français et Cambrésis) et d'Artois et, la portion Nord-Ouest de la province de Picardie (Calaisis, Boulonnais, Montreuillois et Nord du Ponthieu).

  • Pays traditionnels du dĂ©partement du Nord (ancienne province de Flandre dès Louis XIV) :
    • la Flandre française : plaine et monts ; issue de l'ancien grand comtĂ© de Flandre[4], historiquement bilingue (picard et français d'une part, flamand d'autre part). La Flandre française inclut :
    • le Hainaut français : bassin minier, vallĂ©e de la Sambre, de l'Escaut, de la Selle, avec Valenciennes; issu de l'ancien grand comtĂ© du Hainaut[4] au sein du Saint-Empire romain germanique puis des Pays-Bas espagnols; rattachĂ© Ă  la France au XVIIe siècle au sein de la province française de Flandre.
      • l'Avesnois : bocages, forĂŞts, vergers, avec Avesnes-sur-Helpe; bien qu'on ait tendance de nos jours Ă  le distinguer du Hainaut, l'Avesnois fait partie du Hainaut français.
    • le CambrĂ©sis : plaine openfield majoritairement, quelques bocages; blĂ©, betteraves; comtĂ© ecclĂ©siastique sous l'autoritĂ© d'un Ă©vĂŞque, indĂ©pendant depuis 1071 au sein du Saint-Empire romain germanique puis des Pays-Bas espagnols, rattachĂ© dĂ©finitivement Ă  la France depuis 1678, au sein de la province française de Flandre.
  • Actuellement dans le Pas-de-Calais, se trouvaient dans la province de Picardie sous Louis XIV :
    • le Calaisis : falaises, avec Calais; Ă©galement issu de l'ancien grand comtĂ© de Flandre[4], faisait originellement partie du grand comtĂ© de Flandre jusqu'en 1191, puis du comtĂ© d'Artois jusqu'en 1347, annĂ©e oĂą le Calaisis devint une terre anglaise (de 1347 Ă  1558), envoyant des reprĂ©sentants au Parlement d'Angleterre mais gardant un lien avec la France en continuant de faire partie du diocèse de ThĂ©rouanne. En 1558 le Calaisis devient français et est incorporĂ© Ă  la province de Picardie.
    • le Boulonnais : bocage, collines, falaises, avec Boulogne-sur-Mer; faisait originellement partie du grand comtĂ© de Flandre jusqu'en 1191 puis du comtĂ© d'Artois jusqu'en 1477 lorsque le Boulonnais est incorporĂ© Ă  la province française de Picardie.
    • de petits pays Ă©pars issus de comtĂ©s plus grands, comme Montreuil (possession du roi de France dès l'an 980) et une petite partie du comtĂ© de Ponthieu (dĂ©finitivement français dès 1369), sont aussi incorporĂ©s plus tard Ă  la province française de Picardie[6].

Les noms de ces anciens pays et provinces du Nord-Pas-de-Calais restent très usités encore aujourd'hui, notamment avec la réintroduction de la notion de "pays" de région[7].

Les districts phytogéographiques

Pour le botaniste[8], les districts phytogéographiques sont

Occupation de l'espace

RĂ©gion de faible altitude et constrastes, le Nord-Pas-de-Calais peut toutefois se diviser en deux parties.

Des caps (cap Gris-Nez et cap Blanc-Nez) à l'Avesnois, en passant par les collines de l'Artois et de la Thiérache, une grande partie Ouest et Sud - près de 60 % de la superficie du territoire - offre des paysages vallonnés et bocagers. La densité humaine y est proche de la moyenne nationale française.

La partie Nord-Est de la région, en revanche, appartient à la grande plaine nord-européenne qui s'étend jusqu'à l'Oural. Les reliefs (mont Cassel, mont des Cats...) y sont faibles et dispersés. Dans cette grande plaine, qui représente à peu près 40 % de la superficie régionale, se concentrent les trois-quarts de la population et l'essentiel de l'activité industrielle. L'activité humaine y est favorisée non seulement par le faible relief mais également par un intense maillage de réseaux de transports : fleuves et canaux à grand gabarits, autoroutes (A1, A16, A23, A25, A26), voies ferrées à grande vitesse, aéroport de Lesquin.

Agriculture

Grandes caractéristiques de l'agriculture régionale

Cette rĂ©gion est caractĂ©risĂ©e par une agriculture très intensive, et des grandes cultures (cĂ©rĂ©ales, betteraves, pomme de terre…) qui occupent une grande part du paysage. De 1988 Ă  2000, le nombre d'exploitations agricoles a chutĂ© de 31 156 Ă  18 036, pour une surface agricole utile (SAU) moyenne qui passait de 28 ha en 1988 Ă  46 ha en 2000[9]. Le nombre d'exploitations (15 049 exploitations agricoles soit 2,8 % du total national) n'est pas très Ă©levĂ©, mais la surface moyenne en est de 50,9 ha (Eurostat, 2003), soit plus que la moyenne nationale de 45,3 ha (Eurostat, 2003). 818 928 ha Ă©taient cultivĂ©s dans la rĂ©gion en 2005, pour un total de 27 312 013 en France[10]. 3,3 % du cheptel national est Ă©levĂ© dans le Nord-Pas-de-Calais et la part des cultures permanentes dans la SAU rĂ©gionale n'est que de 0,1 % (contre 3,8 % en France)[11]. La SAU est 68,5 % du territoire rĂ©gional (contre 54,1 % en France). Selon Eurostat (2002), 19 % des exploitants agricoles avaient en 2002 d'autres revenus que ceux de l'exploitation (contre 24 % en France).

L'agriculture présente des dominantes qui varient selon les petites régions :

Bocage dans le Boulonnais au printemps.
  • Le Boulonnais et la ThiĂ©rache sont Ă  dominante bocagère. Autrefois spĂ©cialisĂ©es dans la pomme, elles sont pour partie classĂ©es en parc naturel rĂ©gional, avec une tradition laitière et fromagère.
  • La Flandre intĂ©rieure est composĂ©e de grandes cultures avec quelques Ă©levages intensifs (porc, volaille). C'est une zone vulnĂ©rable du point de vue de la ressource en eau (pas de nappe).
  • L'Audomarois et le BĂ©thunois sont des zones d'Ă©levages et de grandes cultures ; elles sont gagnĂ©es par le phĂ©nomène de pĂ©riurbanisation.
  • Le Ternois est une zone mixte d'Ă©levage et de grandes cultures.
  • L'Artois-CambrĂ©sis (hors cantons de Lens) prĂ©sente une mosaĂŻque de nombreux systèmes agraires, avec une dominante de grandes cultures.

Pollution des sols et de l'eau

Toute la région est (comme la région Bretagne) classée « vulnérable » au titre de la directive Nitrates qui impose dans ces zones de mettre en œuvre un « programme d'actions » (le 4e programme doit démarrer en 2009, après un bilan[12] des programmes d'action précédents et après une consultation du public[13] (close au ).

La région est aussi classée à risque pour le phosphore par la convention OSPAR[14]. Ces nitrates et phosphates ont aussi une origine urbaine, voire localement industrielle, prises en compte par d'autres directives et programmes, avec l'aide de l'Agence de l'eau pour tenter d'atteindre l'objectif de bon état écologique de la Directive cadre sur l'eau et la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin.

DĂ©veloppement rural

La région dispose d'un Document régional de développement rural (2007-2013)[15] et un travail de prospective à horizon 2020 au regard des modifications de la PAC (Politique agricole commune) a été fait par le Conseil régional[16].

L'activitĂ© agricole et l'agroalimentaire reprĂ©sentaient vers 2005 70 000 emplois environ (4 % des actifs, soit le cinquième rang des rĂ©gions françaises pour l'emploi agroalimentaire), mais environ 1 000 emplois disparaissent par an par non-remplacement des chefs d'exploitation. 49 000 exploitations existaient en 1970, contre environ 15 000 aujourd'hui (dont 12 000 dites « professionnelles »)[17]. Le nombre d'exploitations a chutĂ© de 4,5 %/an de 1988 Ă  2000, plus vite qu'au niveau national (au profit de l'agrandissement des exploitations et moindrement de l'urbanisme)[17]
850 000 ha sont cultivĂ©s, dont 20 % en prairies (en rĂ©gression au profit des labours ; la STH ou surface toujours en herbe a chutĂ© de 20 % en moins en 12 ans, ainsi que l'Ă©levage bovin laitier et porcin[17]), 42 % de la SAU est couverte de cĂ©rĂ©ales, 8 % de cultures fourragères, 7 % de betteraves, 5 % de pomme-de-terre, 4 % de lĂ©gumes et 4 % d'olĂ©oprotĂ©agineux (source page 10/186 du rapport DRDR[17]).

Pour ce qui est du chiffre d'affaires de l'agroalimentaire, la région est la deuxième de France, derrière la région Île-de-France (26,5 milliards d'euros) mais loin devant la Bretagne (11,3 milliards d'euros), les Pays de la Loire (7,9 milliards d'euros) et la région Rhône Alpes (7,8 milliards d'euros). Elle compte pour 14 % du chiffre d'affaires des IAA nationales[17].

Les espaces naturels

Espaces forestiers

La surface boisĂ©e rĂ©gionale (forĂŞt, bois, bosquet et peupleraie) est de 117 500 ha soit 9 % du territoire, soit le taux le plus faible de France. La forĂŞt du Nord de la France est essentiellement composĂ©e de feuillus (chĂŞne, frĂŞne, hĂŞtre et autres essences prĂ©cieuses). Sur les 15 dernières annĂ©es (pĂ©riode 1988-2003), la surface forestière s’est nĂ©anmoins accrue de 16 %, le plus fort taux de reboisement de France, la moyenne nationale Ă©tant de 4 %[18]. Par rapport Ă  1907, la surface boisĂ©e rĂ©gionale a augmentĂ© de 30 % (45 % dans le Pas-de-Calais). Une volontĂ© politique rĂ©gionale souhaite regagner des surfaces boisĂ©es notamment dans un cadre d'amĂ©lioration Ă©cologique.

Liste des forĂŞts de plus de 500 ha[19] :

Pas-de-Calais :

Nord :

Relief et sommets

Le relief est faible (moins de 271 mètres Ă  la limite des Ardennes) et une partie de la rĂ©gion fait partie du plat pays flamand. Le relief est nĂ©anmoins contrastĂ© : du nord au sud se succèdent :

  • les plaines de la Flandre intĂ©rieure et des environs de Lille et de Valenciennes,
  • les petites hauteurs et cuestas de la boutonnière du Boulonnais, les collines du seuil du CambrĂ©sis et de l'Artois qui marquent le dĂ©but de la grande plaine du Nord de l'Europe, riche en lĹ“ss, et bordĂ©e Ă  l'Est, par :
  • les contreforts des Ardennes dans l'Avesnois.

Il faut noter l'incidence de l'exploitation du charbon sur la topographie et le fonctionnement hydrogĂ©ologique de la rĂ©gion. On estime Ă  près de 2 milliards de mètres cubes le volume des charbons et terres extraits. Il en rĂ©sulte des affaissements miniers ; certains secteurs ont perdu jusqu'Ă  24 mètres d'altitude[20].

  • Le point culminant du Nord-Pas-de-Calais est situĂ© sur la commune d'Anor, près de la frontière belge, Ă  271 m.
  • Mont de Baives : 239 m

Les monts de Baives (40 hectares) se situent Ă  l'extrĂ©mitĂ© sud-est du parc naturel rĂ©gional de l'Avesnois. D'une altitude proche de 220 mètres, formĂ© sur un ancien massif corallien âgĂ© de plus de 370 millions d'annĂ©es, ce site est constituĂ© des dernières pelouses calcicoles du dĂ©partement du Nord.

Dans le Boulonnais, des hauteurs supĂ©rieures Ă  200 m ou proches sont aussi rĂ©pertoriĂ©es :

  • Mont Vert - Relais de Bullescamps : 211 m (Alquines)
  • Mont PelĂ© : 208 m (Desvres)
  • Mont Dauphin - La Warenne : 203 m (Colembert)
  • Mont Hulin : 202 m (Desvres)
  • Mont Lambert : 189 m (Boulogne-sur-Mer)

Hydrographie

Les fleuves et les rivières traversant la région ainsi que leurs bassins versants :
Rouge : Aa
Orange : Slack
Bleu foncé : Wimereux
Vert clair : Liane
Jaune : Canche
Rose : Authie
Marron : Yser
Bleu clair : Lys (affluent de l'Escaut)
Vert foncé : Scarpe (affluent de l'Escaut)
Violet : Escaut
Bordeaux : Sambre (affluent de la Meuse)
Gris : Oise (affluent de la Seine)

Le territoire régional est inclus dans le Bassin Artois-Picardie.

Les eaux superficielles sont constituées de fleuves et rivières mais également de marais (marais audomarois, marais arrière-littoraux…). Une partie de la région a été l'objet de travaux de drainage important, avec la création de canaux et de wateringues pour permettre l'exploitation agricole des terres (polders).

Les eaux souterraines constituent un important réservoir d'eau potable.

Fleuves

  • la Canche, 100 km, fleuve cĂ´tier
  • l'Authie, 108 km, fleuve cĂ´tier
  • la Liane, 38 km, fleuve cĂ´tier
  • l'Aa, 89 km
  • l'Escaut, 430 km
  • le Wimereux, 22 km, fleuve cĂ´tier
  • l'Yser, 78 km
  • la Slack, 22 km, fleuve cĂ´tier

Rivières

Lacs

Parmi les lacs de la région :

  • le lac d'Amaury (Nord), Ă©tang proche de l'Escaut, Saint-Amand-les-Eaux - Odomez
  • le lac d'Ardres (Pas-de-Calais), Ardres
  • le lac du HĂ©ron (Nord), Villeneuve-d'Ascq
  • la mare Ă  Goriaux et l'Ă©tang de la Malanoye (Nord), Ă©tangs d'affaissement minier de la forĂŞt de Raismes
  • les Ă©tangs de la SensĂ©e (Nord) s'Ă©tendent sur une douzaine de kilomètres entre LĂ©cluse et Wasnes-au-Bac
  • lac artificiel du Val-Joly (Nord), base de loisirs entre Willies et Eppe-Sauvage

Risques

Le territoire est soumis à des risques d'inondations, de coulées de boues, de submersion pour la partie littorale (Calaisis par exemple), d'affaissements miniers. Les risques sismiques sont relativement faibles dans la région : le zonage mis en place en [21] classe 220 communes de la région comme ayant un risque sismique « très faible », 1011 en sismicité « faible » et les 315 communes restantes avec un risque « modéré ».

SĂ©ismes

  • le , magnitude 6 au large des cĂ´tes.
  • le , sĂ©isme d'environ 6 sur l'Ă©chelle de Richter (dĂ©gâts d'intensitĂ© VIII jusque Lille, dĂ©cès recensĂ©s, possible tsunami).
  • le Ă  Verviers sĂ©isme de magnitude 6°5. (fortes secousses et nombreux dĂ©gâts dans la rĂ©gion).
  • le , Ă©picentre Ă  Dogger Bank en mer du Nord.
  • le Ă  18h48, sĂ©isme de magnitude 5, Ă©picentre Ă  Dixmude en Belgique.
  • le , sĂ©isme de magnitude 7, Ă©picentre Ă  40 km de Lille (nombreux dĂ©gâts et blessĂ©s), 3 rĂ©pliques les 11, 12 et .
  • le , sĂ©isme de magnitude 5, Ă  20h40, Ă©picentre dans le dĂ©troit de Calais-Douvres.
  • le , sĂ©isme de magnitude 7,5 Ă  9h46, dont l'Ă©picentre est dans les Hautes-Fagnes Ă  Euskirchen et ressentit jusque dans la rĂ©gion.
  • le près de Maubeuge, sĂ©isme de 4°2.
  • le a eu lieu Ă  Arques un sĂ©isme d'une magnitude de 4°5.
  • le vers Liège Ă  00h49, de magnitude 7,5 et ressentit dans la rĂ©gion.
  • le Ă  Calais sĂ©isme de magnitude 3°5.
  • le Ă  Longueville dans le Boulonnais. Magnitude 5.
  • le Ă  Ruremonde (Pays-Bas) secousse de magnitude 5°8 ressentie dans la rĂ©gion.
  • le entre Mons et Charleroi, secousse de 4°5 ressentie dans toute la rĂ©gion.
  • le Ă  8h18, en Manche entre Folkestone et le cap Gris-Nez, une sĂ©isme de 4°3 sur l'Ă©chelle de Richter a Ă©tĂ© enregistrĂ©e. L'Ă©picentre se situe en mer Ă  14 km au sud de Douvres et 7,1 km de profondeur. Le trafic ferroviaire trans-Manche n'a pas Ă©tĂ© affectĂ©.
  • le Ă  3h52, magnitude de 4,4, Ă©picentre Ă  7 kilomètres de Douvres en Angleterre, ressenti Ă  Calais, Boulogne-sur-Mer, Arras et jusqu'Ă  Lille.

Environnement

Comme les cahiers de l'environnement régional[22], Le SRADT en 2006 dressait le constat d'un « environnement régional, globalement très dégradé », incluant « des situations d'irréversibilité (exemple des problèmes hydro-géologiques de l'ex Bassin-Minier), des situations de dégradations importantes des ressources (exemples de la biodiversité), et des problèmes croissants sur certaines thématiques (eau) ».

En raison de sols bouleversés par l'agriculture[23] et les guerres, malgré quelques études basées sur la palynologie[24], le paléoenvironnement et les paysages de la Préhistoire au Moyen Âge sont encore assez mal connus. Cependant, du point de vue de l'Écopotentialités, par sa position biogéographique et la richesse de ses sols, la région a un potentiel élevé de biodiversité, qui peut s'appuyer sur une diversité paysagère importante[25].
La région présente toutefois plusieurs particularité qui grèvent ce potentiel :

Impact dû au développement industriel : le Nord et le Pas-de-Calais furent le berceau d'un développement industriel fondé sur l'agriculture (intensive depuis le milieu du XXe siècle) et une pêche également intensive.
Le charbon, la chaux facile Ă  produire et la prĂ©sence de canaux et une abondance de main d'Ĺ“uvre ont permis l'Ă©panouissement d'une industrie lourde (mĂ©tallurgie, carbochimie, filatures..) qui ont laissĂ© de lourdes sĂ©quelles environnementales, Ă©conomiques, sociales et sanitaires. Dans les annĂ©es 1980-1990, près de la moitiĂ© des friches industrielles de France Ă©taient situĂ©es dans cette rĂ©gion et en 2006, 1 500 sites Ă©taient soumis Ă  autorisation au titre de la lĂ©gislation relative aux installations classĂ©es, dont 81 classĂ©s « Seveso » Ă  la fin de l’annĂ©e 2006[26]. Les affaissements miniers ont crĂ©Ă© 5 400 hectares de dĂ©pressions dans le Nord[26] et 600 hectares dans le Pas-de-Calais[26], qui sont devenues des zones inondables nĂ©cessitant un pompage et une Ă©vacuation des eaux de remontĂ©es de nappes[26]. Certaines des zones affaissĂ©es supportent des sites et sols polluĂ©s ou potentiellement polluĂ©s (inventoriĂ©s par deux bases de donnĂ©es nationales BASIAS et BASOL).

Ce passé explique qu'évaluer et traiter la pollution de flux et de stock de l'eau, de l'air et des sols, la fragmentation écologique y demandent plus de moyens qu'ailleurs. Certaines pollutions, par les métaux lourds par exemple sont en diminution régulière depuis les années 1980[27], mais d'autres problèmes, nouveaux se posent (perturbateurs endocriniens, nouveaux polluants, espèces invasivesl'arrivée d'espèces invasives[28], fragmentation écologique…).

Cette région a souvent été pionnière en matière d'expérimentation du développement soutenable avec par exemple le premier Parc naturel régional de France (et le plus peuplé), l'inscription du principe du développement durable (dès 1992/1993 par Marie-Christine Blandin) dans le préambule du plan régional et du contrat de plan État-Région, le développement de l'éolien, de la HQE[29] (avec le lycée de Calais), du traitement des friches industrielles par un établissement public foncier (EPF) et de corridors biologiques au milieu des années 1990. Elle publie régulièrement des évaluations de la soutenabilité de son développement, parfois avec l'Insee[30] Le conseil régional a en 2003 décidé d'adopter l'indice de développement humain comme indicateurs de soutenabilité (parmi d'autres)[31]. De même pour la transition écologique et sociale, la notion de transition écologique étant également soutenue par l'ARF et retenue par la Conférence environnementale (2012)[32].

Selon le conseil régional, les phénomènes régionaux dominant le foncier et affectant fortement l'environnement sont ceux de l'artificialisation des sols et de la fragmentation écologique des milieux, au détriment du foncier agricole notamment[33]. L'empreinte humaine est ancienne, puisqu'il semble que la déforestation d'une partie de la région était entamée dès la fin de la Préhistoire[34], et que le canal de Noeufossé qui - en reliant deux bassins versants (ceux de la Lys et de l'Aa) - empêche les migrations nord-sud d'animaux non-volants, a été creusé il y a environ 1000 ans.

Les priorités environnementales du SRADDT () sont données à la biodiversité au travers d'une trame verte et bleue régionale, la maîtrise de la périurbanisation, et la lutte contre le réchauffement climatique au travers d'un « plan climat régional », avec une volonté de « mettre en cohérence les outils de planification (SCOT Schéma de cohérence territoriale, PLU Plan local d'urbanisme, PLH Plan local de l'habitat) ». Le CPER et le PO ont pour cela un chapitre « Développer une gestion économe de l’espace et constituer une infrastructure naturelle plurifonctionnelle reliant les cœurs de nature »[35].

Carte des parcs naturels régionaux
Carte des parcs naturels régionaux

La rĂ©gion compte, en 2011, trois parcs naturels rĂ©gionaux : Scarpe-Escaut, Caps et Marais d’Opale, Avesnois couvrant 24 % du territoire, regroupant 21 % des communes et 12,5 % de la population ; 80 % de la faune et de la flore connues dans la rĂ©gion y sont prĂ©sents en 2011[36]. Selon la DREAL, En 2008, on comptait Ă©galement cinq rĂ©serves naturelles nationales, plus de vingt rĂ©serves naturelles rĂ©gionales (dont certaines seront regroupĂ©es), 37 sites dĂ©signĂ©s au titre de Natura 2000. DĂ©but 2009, la superficie de ZPS et ZSC Ă©tait de 33 350 ha, soit 2,67 % du territoire rĂ©gional. Un projet de parc naturel marin des trois estuaires est en cours de dĂ©veloppement avec l'Agence des aires marines protĂ©gĂ©es et parcs naturels marins. Localement, des formations rocheuses très originales existent dans le Chanel ; les « ridens »[37].

Depuis 2007, un appel à candidatures financé par l'ADEME et la Région propose aux territoires de projet des aides pour la mise en place de Plans Climat Territoriaux (PCT). Début 2011, 17 territoires débutaient ainsi leur PCT ou avaient engagé une dynamique de PCT, pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et s'adapter au changement climatique.

Le , un groupement d'intérêt scientifique (GIS) sur l'étude et la conservation de la biodiversité en Nord-Pas-de-Calais a été présenté au public, à l'occasion d'une présentation des 10 projets retenus par un appel à projets Région/FRB sur le thème de la biodiversité, appel renouvelé en 2011 pour d'autres projets[38].

En application de la loi Grenelle II, un SRCE est en 2012 en cours d'élaboration[39], présenté en plénière le après rédaction par l'État et la Région, en intégrant les données et le travail déjà effectué sur le thème de la Trame verte et bleue (TVB) depuis les années 1990, ce pourquoi ce Schéma s'appelle « SRCE-TVB »[39] et diverses contributions issues de la concertation (avant phase de consultatoin). Des cartes ou annexes supplémentaires, informatives pourront aussi enrichir et accompagner le SRCE.

Littoral et milieu marin

La CĂ´te d'Opale, sur (147 km) est caractĂ©risĂ©e par une grande variĂ©tĂ© de milieux dont beaucoup soumis Ă  une pression anthropique importante[40] - [41] - [42]. Ils sont pour 75 % environ encore considĂ©rĂ©s de grande valeur Ă©cologique. De vastes espaces dunaire (9 600 ha bordent le trait de cĂ´te sur 74 km[43], dominant le paysage littoral picard au sud de Boulogne-sur-Mer, et de la frontière belge aux contreforts du cap Blanc-Nez).

Le massif dunaire couvre au total 9 600 ha de dunes (sur 74 km de cĂ´te). Une dynamique naturelle dunaire est encore localement prĂ©sente, avec successions des dunes embryonnaires et dunes blanches aux dunes boisĂ©es, en passant par dune grise et ses pannes dunaires puis les pelouses dunaires et manteaux d'argousiers et buissons arrières dunaires[43]. La dune tend cependant globalement Ă  se stabiliser Ă  la suite des plantations de millions d’Oyats faites dans la seconde moitiĂ© du XXe siècle. Ceci se fait au dĂ©triment des milieux dunaires pionniers et au profit de l'embuissonnement. Les dunes de Wissant, celles du Fort-Vert et de l’est dunkerquois composent des paysages exceptionnels et abritent quelques espèces très rares dont la parnassie, l’épipactis des marais et le saule nain considĂ©rĂ©s comme espèces-reliques de la dernière glaciation.
Le ruban dunaire s'interrompt avec les falaises du site des deux caps (grès et calcaire) surmontées de pelouses aérohalines (salées par les embruns et abritant quelques espèces rares d'orchidées, la gentiane amère ou le chou sauvage). Ailleurs ce sont des bas-marais et des estuaires encore relativement naturels (sauf Aa et Liane et si ce n'est les nombreuses huttes de chasse) qui interrompent la dune.
Les estuaires de la Slack, Canche et Authie nourrissent de nombreux oiseaux migrateurs. On trouve aussi quelques témoins géomorphologiques anciens dont la dune fossile décalcifiée de Ghivelde formant un habitat exceptionnel pour la région et l'Europe. Le trait de côte est presque partout associé à de larges estrans sableux connectés aux estuaires picards et flamands. Localement, l'industrie, les ports et la chasse (platières, huttes et étangs de chasse), ainsi que les guerres mondiales ont marqué le paysage de leur empreinte.

Depuis les années 1980-1990 de nombreux outils de protection sont appliqués à ce territoire[44] et de gestion, et est l’un des trente cinq territoires pilotes européeens, sélectionnés par la Commission Européenne en 1995 comme zone de démonstration sur l'aménagement intégré des zones côtières[43]. Une partie du littoral est considérée comme surfréquentée[43] nécessitant périodiquement des restaurations de milieux. Grâce au Conservatoire du littoral, une partie des milieux dunaires et littoraux est protégée. Le littoral est un corridor de migration aviaire d'importance paneuropéenne. L'estran côtier (zone de nourrisserie pour les juvéniles de poissons plats, et autrefois riche en crevette grise est la continuité écologique la mieux conservée. Le littoral abrite encore de nombreux milieux de grande qualité écopaysagère, faiblement touchés par l'agriculture intensive, mais qui ont été fortement isolés du reste de la région par la construction de l'Autoroute A16 aussi dit l'autoroute des estuaires.
Le littoral accueille une petite population de phoques, en train de restaurer ses effectifs ; mais 11 espèces de mammifères marins sont considérées comme permanentes en Manche / Mer-du-Nord (marsouin commun, dauphin commun, grand dauphin, dauphin bleu et blanc, dauphin de Risso, petit rorqual, rorqual commun, phoque gris, lagénorhynque à bec blanc, phoque veau marin et globicéphale noir)[45].

L'érosion marine est importante, et probablement exacerbée par la montée de la mer et l'urbanisation. Bien que moins que la Belgique et les Pays-Bas, cette région sera parmi les premières à être en partie submergée en cas de montée importante de la mer[46].

Zones humides

Les zones humides de la région régressent fortement depuis le haut Moyen Âge, à la suite de la poldérisation de la Flandre maritime et des grands travaux de drainage. « Les zones humides ont historiquement occupé de vastes étendues dans le Nord-Pas-de-Calais, notamment du fait de la planitude d'une grande partie de la région. Les plaines et les vallées humides étaient nombreuses jusqu’à une époque parfois proche et sans les interventions sur l’hydraulique, la région serait, en toute vraisemblance, constituée de zones inondables sur environ 30 % du territoire (Dubois, 2002) »[47]. D'environ 30 % du territoire au haut Moyen Âge[48], la superficie des zones humides est tombée à moins de 1 % du Bassin Artois-Picardie (à comparer à 8 % environ du territoire en France)[49].

Hormis pour les ruisseaux et une grande partie des petites rivières, la presque totalité des berges ont été fortement artificialisées par la canalisation, rectification ou détournement de nombreuses sections de cours d'eau. Il reste deux vastes zones humides d'importance nationale ou internationale, en Scarpe-Escaut (Zone humide d'importance nationale) et le Marais audomarois (classé au titre de la Convention de Ramsar). Les étangs les plus vastes, suivis dans le cadre de la directive cadre sur l'eau, sont l'Val-Joly à Eppe-Sauvage, l'étang du Vignoble à Valenciennes, la mare à Goriaux (affaissement minier) à Raismes et l'étang du Romelaëre à Saint-Omer ainsi que les plans d’eau d’Ardres, Brèmes-les-Ardres et Guînes.

Les eaux du bassin minier évacuées vers la mer par le canal de Noeufossé s'ajoutent à celles du drainage des polders de flandre maritime et des marais drainés de l'Audomarois et du Calaisis. S'ajoutent à ces séquelles industrielles les séquelles de guerre ; celles des deux guerres mondiales. Canaux et rivières ont été très dégradés aux XIXe et XXe siècles et sont localement colonisés par plusieurs espèces invasives[50] - [51]. Sur le bassin Artois-Picardie onze espèces de poissons d'intérêt piscicole font l'objet de mesures de conservation : la lamproie de rivière, la lamproie de Planer, l’anguille, le barbeau fluviatile, le chabot, la bouvière, la vandoise, le brochet, le saumon atlantique, la truite de rivière et la loche de rivière. Seule la lamproie de Planer a augmenté son occurrence dans les échantillonnages faits par le CSP devenu ONEMA ; passant d'une capture dans 37 % des échantillonnages en 2004 contre 13 % en 1995 ; hotu, lamproie de rivière, flet, ide mélanote, saumon de fontaine et saumon atlantique n'étant présent que dans moins de 1 % des pêches électriques. Les anguille, la perche, le goujon, le gardon et le chabot ont des populations qui semblent stabilisées pour cette période[52].

Un SDAGE vise à retrouver le « bon état écologique des eaux » pour 2015. Cette région pourrait jouer un rôle important dans la restauration des populations d'anguille européenne dont elle a abrité d'importantes populations jusque dans les années 1960-1970. En 2008/2010, un projet de Parc naturel marin des trois estuaires est à l'étude avec l'Agence des aires marines protégées. L'Agence de l'eau a (en 2009) publié une cartographie des zones à dominante humide pour la région[53].

ForĂŞts, boisements

Surfaces et Taux de boisement[54] : Les forĂŞts de cette rĂ©gion ont depuis plus de 1 000 ans fortement reculĂ©, au profit de l'agriculture et/ou ont Ă©tĂ© dĂ©truites ou dĂ©gradĂ©es par les guerres ; la surface forestière (rĂ©trospectivement estimĂ©e Ă  600 000 hectares sous l'Ă©poque romaine) n'Ă©tait plus que de 60 000 ha environ au dĂ©but du XIXe siècle[55]. Le taux de boisement est ensuite remontĂ©, mais avec de fortes variations selon les communes et cantons[56] en raison notamment de primes Ă  l'enrĂ©sinement et Ă  la populiculture qui des annĂ©es 1960 aux annĂ©es 2000. De plus, il a moins augmentĂ© et plus lentement que dans les autres rĂ©gions. Après une phase de forte rĂ©gression forestière qui a suivi le haut Moyen Ă‚ge, la surface boisĂ©e a gagnĂ© 30 % au XXe siècle. Dans le Nord, des peupleraies artificielles couvraient au dĂ©but des annĂ©es 2000 environ 18 000 hectares soit près de deux fois la taille de la plus grande forĂŞt rĂ©gionale (forĂŞt de Mormal), mais avec un taux variable (près de 0 % dans le Dunkerquois, pour 1,3 % dans le Nord et 0,7 % dans le Pas-de-Calais, selon l'enquĂŞte Agreste-SAA, 2002)[57]. En 2010, alors que 27 % environ de la France Ă©tait boisĂ©e, le Nord-Pas-de-Calais Ă©tait encore la moins boisĂ©e de France (avec environ 7 Ă  8 % de la rĂ©gion boisĂ©e sur environ 100 000 ha (privĂ©s 65 % environ, et propriĂ©tĂ© de collectivitĂ©s ou d'Ă©tablissements publics[58] pour 13 %, le reste Ă©tant domanial (32 %) et gĂ©rĂ© par l'ONF, avec comme cadre). Pour 36 000 ha de forĂŞts publiques (dont 4 500 de collectivitĂ©s ou d'Ă©tablissements publics).

Si on ne retenait que les massifs forestiers de plus de 1 000 ha (nĂ©anmoins fragmentĂ©s par des routes), il y en a huit. Un Plan forĂŞt rĂ©gional[59] - [57] vise Ă  doubler la superficie boisĂ©e de la rĂ©gion en 30 ans, dont en promouvant l'agrosylviculture et le boisement de friches industrielles.

Biogéographie : C'est dans l'est de la région, aux pieds du massif ardennais, que la forêt est la plus présente (25,5 % du paysage, soit presque l'équivalent de la moyenne nationale[57]). L'histoire et une forte démographie expliquent donc que cette région soit celle qui dispose du plus bas taux d'espace forestier par habitant en France. Les taux de boisement n'y étaient (en 2000) que de 8,8 % pour la région Nord-Pas-de-Calais, à comparer aux 16,6 % de la Picardie voisine (source : Agreste, 2000). Depuis , un schéma régional de gestion sylvicole (SRGS) cadre les orientations forestières[60]. Depuis les années 1990, l'EPF a planté plus de 10 millions d'arbres sur plusieurs milliers d'hectares de friches réhabilitées. Plusieurs plans encourageant le boisement se sont succédé, avec en 2008 un appel à projet Trame verte et bleue ; Corridors boisés qui permet, à certaines conditions, de financer la création de massifs boisés, bosquets, boqueteaux, bandes boisées, et ripisylves ; ces espaces doivent être constitués d'essences régionales, s'insérer fonctionnellement dans le remaillage écologique de la région et faire l'objet d'un plan de gestion durable sur une durée de 10 ans à renouveler[61] - [62].

Valeur Ă©cologique : Bien que fragmentĂ©e et ne couvrant que 7 Ă  9 % (selon les sources et dĂ©finitions retenues) de la rĂ©gion, la forĂŞt y constitue plus de la moitiĂ© des espaces naturels rĂ©gionaux et environ 70 % des surfaces en ZNIEFF (sur 321 ZNIEFF, 170 sont enforestĂ©es pour tout ou partie). 18 sites sur 32 proposĂ©s et 28 retenus dans le rĂ©seau Natura 2000 sont des forĂŞts[57] 1/3 des espèces rĂ©gionales protĂ©gĂ©es dont une centaine sont considĂ©rĂ©es comme menacĂ©es en 2010 ont trouvĂ© refuge dans les forĂŞts qui abritent par exemple 31 % de la flore patrimoniale d’intĂ©rĂŞt majeur (sur 7 % environ du territoire)[57]. 150 associations floristiques sont dĂ©crites par le guide des vĂ©gĂ©tations forestières et prĂ©forestières de la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais. La surfrĂ©quentation des forĂŞts est localement importante ; ce sont, selon l'ONF, dans les annĂ©es 1990, environ six millions de personnes qui visitaient chaque annĂ©e les dix forĂŞts domaniales du Nord (22 100 ha)[57]. Les RĂ©serves naturelles rĂ©gionales et espaces naturels sensibles (ENS) incluent aussi plus de 1000 ha de zones boisĂ©es dĂ©finitivement protĂ©gĂ©es[57].

Essences : les espèces régionales forestières ou bocagères les plus courantes sont : aulne glutineux, bouleau verruqueux, bouleau pubescent, charme, chêne pédonculé, chêne sessile, érable champêtre, érable sycomore, frêne commun, hêtre, merisier, orme champêtre, peuplier tremble, saule (nombreuses espèces et hybrides), tilleul à petites feuilles. Le châtaignier et le néflier sont plus rare, car nécessitant des conditions acides plus rares dans cette région. La strate buissonnière qui les accompagne naturellement est notamment constituée d'aubépine, bourdaine, cornouiller sanguin, églantier, fusain d'Europe, groseillier, houx, cerisier à grappes, nerprun purgatif, noisetier, prunellier, sureau noir, troène commun, viorne obier ou viorne mancienne. Le saule est aussi très présent et traditionnellement taillé en têtards (Saule blanc, saule cendré, saule marsault, saule des vanniers, saule à oreillette).
Il existe des guides pour le choix d'essences s'inscrivant dans la biodiversité régionale[63], et pour l'utilisation d'herbacées associées ou non[64].

Biodiversité

Avec des conditions pédoclimatiques très favorables, des sols parmi les plus riches et productifs d’Europe (plaines ou plateaux de l'Arrageois et du Cambraisis), la région accueillait autrefois une biodiversité élevée, ainsi que des habitats pour certains exceptionnels (dunes notamment).
Les inventaires ZNIEFF (zones d'intérêt écologique floristique et faunistique) ont été mises à jour dans les années 2000, sur la base de liste d'espèces et d'habitats dits déterminants[65] - [66]. Ils sont une des bases scientifiques de la TVB.

Pour amĂ©liorer la connaissance, l'Ă©valuation et la restauration de la biodiversitĂ©, le Conseil rĂ©gional avec d'autres collectivitĂ©s, l'État (DREAL), les CPIE et de nombreuses associations Ă  vocation naturaliste se sont dotĂ©s (depuis les annĂ©es 1990) d'outils d'observation s'appuyant notamment sur un SIG, le rĂ©seau « RAIN » des « acteurs de l'information naturaliste »), des outils de restauration, protection et gestion des milieux naturels et ruraux (Conservatoire d'espaces naturels, Conservatoire du littoral, Conservatoire botanique national de Bailleul, Conservatoire faunistique…) qui ont en 2008 permis d'acquĂ©rir ou rĂ©glementairement protĂ©ger 22 000 hectares de zones naturelles, avec 360 000 hectares en protection contractuelle (par le biais de contrats de gestion pour l’entretien courant des sites, par pâturage ou fauche, selon un cahier des charges respectueux de l’environnement) et 2 500 hectares de bande cĂ´tière prĂ©servĂ©e dans un contexte de fortes pressions touristique et urbaine. Un Observatoire rĂ©gional de la biodiversitĂ© (crĂ©Ă© en 2010) a publiĂ© en 2011 un premier Ă©tat-zĂ©ro rĂ©gional[67]. 5 espèces sont en danger critique d’extinction au niveau international (Rana arvalis (Grenouille des champs), Dermochelys coriacea (Tortue luth), Porzana parva (Marouette poussin), Porzana pusilla (Marouette de Baillon), Anguilla anguilla (Anguille europĂ©enne dont les populations se sont rĂ©cemment effondrĂ©es)).

MalgrĂ© la politique d'encouragement aux corridors biologiques, au boisement, Ă  la trame verte et bleue (TVB) et un nombre de rĂ©serves naturelles rĂ©gionales (RNR) plus Ă©levĂ© qu'ailleurs, la rĂ©gion perd encore environ une espèce de plantes tous les deux ans. De nombreux invertĂ©brĂ©s y ont disparu. Les champignons ont beaucoup rĂ©gressĂ© sur une grande partie du territoire, mĂŞme si on en compte encore environ 5 200 espèces diffĂ©rentes selon le dernier inventaire mycologique[68].
Les milieux support de biodiversité « naturels » ou semi-naturels (12,3 % du paysage dont 7,5 % de boisements) continuent à régresser. Ils sont le plus souvent fragmentés et beaucoup (landes, mares, dunes, cotaux calcaires…) n'occupent plus que de faibles étendues, tout en abritant une grande partie de la biodiversité spécifique ; ainsi[69], « environ 80 à 90 % des pelouses sèches encore présentes à la fin du XIXe siècle ont aujourd'hui disparu du nord de la France » alors que - à titre d'exemple - « sur les 40 espèces d'orthoptères présents dans la région Nord/Pas-de-Calais, 15 peuvent être considérés comme inféodées aux pelouses sèches. »

Biodiversité allogène

Beaucoup d'espèces exotiques ont été introduites dans cette région de passage, notamment via les ports et les canaux. Certaines sont devenues envahissantes ou invasives (exemples : renouée du Japon, renouée de Bohême, Ailante glanduleux, Berce du Caucase, Aster lancéolé, Balsamine géante, Balsamine de Balfour, Solidage du Canada, Solidage glabre, Robinier faux-acacia, érable négondo, érable à feuilles de vigne, mahonia à feuilles de houx, Phytolaque d'Amérique, peupliers baumiers et autres peupliers issus de clones introduits, cerisier tardif…[57]). Selon l'Observatoire régional de la biodiversité, la région comptait en 2011 14 espèces animales invasives avérées (et 29 potentiellement envahissantes, dont le Frelon asiatique depuis 2012) et 29 plantes invasives avérées (et 26 potentiellement envahissantes)[70].

Plusieurs espèces invasives sont en progression depuis les années 1970. Ce sont notamment des espèces aquatiques profitant dans le nord de la France des canaux et fossés, telles que jussies : Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides, Myriophylle du Brésil (Myriophyllum aquaticum), Hydrocotyle fausse-renoncule (Hydrocotyle ranunculoides), des élodées (Elodea canadensis, Elodea nuttallii), les lenticules (Lemna minuscula et L. turionifera), l’Azolle fausse-filicule (Azolla filiculoides). Des espèces terrestres sont également diffusées le long des routes, friches, berges (Renouée du Japon), etc dont Lagarosiphon élevé (Lagarosiphon major), l'Egéria dense (Egeria densa), l'Orpin de Helms (Crassula helmsii)[71] - [28].

Notes et références

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  2. (en) « Erreur 510 », sur nordpasdecalais.fr (consulté le ).
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  4. « Les Destins de la Flandre et du Hainaut », Région Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
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  10. Unités et source : Enquête structure (2005), France
  11. Source : statistique agricole annuelle (2003)
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  13. Présentation du programme nitrate par la préfecture
  14. Etat des lieux des districts hydrographiques Escaut, Somme, et CĂ´tiers Manche Mer du Nord, Meuse ; mars 2005 ; p 93-94
  15. Document régional de développement rural 2007-2013 : Document régional de développement rural 2007-2013(DRDR, 186 pages + annexes, version 3 : décembre 2007 et qui décline régionalement le Plan national de développement rural (PDRH), en vertu d'une Décision CIACT du 6 mars 2006
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  17. Document régional de développement rurale (DRDR) Nord-Pas-de-Calais PDRH 2007-2013, version décembre 2007
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  26. Profil environnemental/Enjeux régionaux ; Prévention des risques naturels et technologiques [Présentation par la DRIRE des enjeux concernant les risques naturels et technologiques] (Voir le chapitre Les risques miniers : une surveillance qui doit être poursuivie, des mesures à intégrer dans les documents d’urbanisme), consulté 2010/04/30
  27. Arabelle Anquez, La surveillance des métaux lourds en Nord-Pas-de-Calais, un regard sur 25 années, in Revue Air Pur no 75 - Deuxième semestre 2008-35
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  29. Carte (coréalisée par la Région et l'ADEME) des opérations HQE régionale
  30. Rapport Insee/Conseil régional Nord-Pas-de-Calais Le Développement durable en Nord-Pas-de-Calais (Télécharger)
  31. La Gazette des communes des départements des régions, no 10/2116, 5 mars 2012, p. 38 - 39), DOC00288298 Le Nord-Pas-de-Calais et les indicateurs alternatifs : 10 ans de pratique (…)la Région Nord-Pas-de-Calais est la première à décliner, au niveau de son territoire, les indicateurs de développement humain, fait saluée et reprise par l'Association des régions de France (ARF). Myriam Cau, vice-présidente du conseil régional chargée du développement durable, de la démocratie participative et de l'évaluation a présidé un groupe de travail au sein de l'ARF sur les indicateurs de développement durable, afin de « mutualiser les expériences pour doter les vingt-deux régions de baromètres communs »
  32. ARF, Les Régions seront pleinement associées à la transition écologique, 14 septembre 2012
  33. Vidéo réalisée à l'occasion d'une session du conseil régional consacrée au foncier et à la lutte contre la périurbanisation (mis en ligne : 13/08/2009)
  34. DUBOIS J.-J., Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogéographie historique. Thèse de doctorat d’État en Géographie, Paris, université Paris-I, 1989, 2 volumes, 1023 pages
  35. orientations communes du CPER et du programme opérationnel sont rassemblées dans la fiche 2-10-2
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  38. Environnement magazine, 14 janvier 2011 et Appel Ă  projet 2011
  39. Première version (et annexes) du SRCE (Doc travail qui sera modifiée à partir des remarques faites durant la période de concertation, version présentée aux 4 ateliers territoriaux de février 2012) et [http://www.nord-pas-de-calais.developpement-durable.gouv.fr/?Atlas-Cartographique Atlas cartographique version février 2012
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  41. Espace naturel régional / Observatoire de l’environnement littoral et marin, 2000. Diagnostic territorial de la Côte d’Opale, 84 p. et 1 CDROM
  42. Diren/DREAL Profil environnemental > Enjeux régionaux > Biodiversité, milieux naturels et paysages
  43. Philippe Deboudt, Jean-Claude Dauvin, Catherine Meur-Férec, Valérie More, Nicolas Desroy, Jean-Marie Dewarumez, Étienne Dubaille, Mafhoud Ghézali, 10 ans de démarche GIZC en côte d'Opale : Bilan et enjeux ; Université Lille I, consulté 2011 10 18.
  44. Meur-Ferec C., 1995. La préservation des espaces naturels littoraux dans le Nord et le Pas-de-Calais : acteurs et politiques d’intervention. Hommes et Terres du Nord, 1-2, 2-10.
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  48. Dubois J.J., 2002, Nord-Pas-de-Calais, Encyclopédie Bonneton, édition Bonneton, p. 211-260.
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  50. Agence de l'eau, les espèces végétales invasives des milieux aquatiques et humides du bassin Artois-Picardie
  51. Saliiou, P. & Hendoux, F., 2003. Petit guide de quelques plantes invasives aquatiques et autres du nord de la France. Centre RĂ©gional de Phytosociologie/Conservatoire Botanique National de Bailleul (avec soutien des DIREN Nord/Pas-de-Calais et Picardie). 28 p.
  52. Synthèse des données de 1995 à 2004, Réseau hydrobiologique et piscicole, Bassin Artois Picardie
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  54. Carte du taux de boisement régional
  55. État des lieux de la Directive cadre sur l'eau, page 41 (Agence de l'eau Artois-Picardie)
  56. voir page 21/22 de l'appel à projet « corridors boisés » de 2008/2009
  57. Guide des végétations pré-forestières et forestières de la région Nord-Pas-de-Calais (2010), Guides régionaux, CBNBL, Bailleul, 523 pages, (ISBN 2-909024-13-X)
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  59. Région Nord-pas-de-Calais, le plan forêt régional, et brochure de présentation consulté 2012-12-06
  60. SRGS (schéma régional de gestion sylvicole, partie 1), SRGS (schéma régional de gestion sylvicole, partie 2)
  61. Appel à projet Trame verte et bleue ; Corridors boisés
  62. CNDP, Les forĂŞts du Nord-pas-de-Calais
  63. CORNIER T., TOUSSAINT B., DUHAMEL F., BLONDEL C., HENRY E. & MORA F., 2011. - Guide pour l'utilisation d’arbres et d’arbustes pour la végétalisation à vocation écologique et paysagère en Région Nord-Pas-de-Calais - Centre régional de phytosociologie / Conservatoire botanique national de Bailleul, pour le Conseil régional Nord-Pas-de-Calais et la DREAL Nord-Pas-de-Calais, 48 p. Bailleul
  64. HENRY E., CORNIER T., TOUSSAINT B., DUHAMEL F. & BLONDEL C., 2011. - Guide pour l’utilisation de plantes herbacées pour la végétalisation à vocation écologique et paysagère en Région Nord-Pas-de-Calais - Centre régional de phytosociologie / Conservatoire botanique national de Bailleul, pour le Conseil régional Nord-Pas-de-Calais et la DREAL Nord-Pas-de-Calais, 56 p. Bailleul
  65. Liste des espèces déterminantes faune pour le Nord-Pas-de-Calais
  66. ; Méthode des espèces déterminantes, utilisées pour les ZNIEFF
  67. Brochure : État-Zéro de la biodiversité en Nord-Pas-de-Calais
  68. Source : Régis Courtecuisse, mycologue, Faculté de Pharmacie, revue Le Nord, no 22, septembre 2007
  69. Atlas des pelouses sèches du Nord-Pas-de-Calais, Conservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, 2001, et page 4
  70. Observatoire régional de la biodiversité, Fiche EEE animales 2010 ; Fiche EEE animales 2011, Fiche EEE végétales 2010, Fiche EEE végétales 2011
  71. Lettre d’information du Conservatoire botanique national de Bailleul Numéro spécial - décembre 2007 (ISSN 1289-2718)

Pour approfondir

Bibliographie

  • C'artouche, Pas-de-Calais : Histoire d'un renouveau, Paris, Librairie Arthème Fayard, , 349 p. (ISBN 2-213-60733-8)
  • Jean Ricour, DĂ©couverte gĂ©ologique du Nord de la France, Éditions du BRGM, , 66 p. (ISBN 2-7159-0194-1)

Articles connexes

Liens externes

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