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ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers

Avec 4 600 ha, la forĂȘt domaniale de Raismes-Saint-Amand-Wallers (reste de l’antique « forĂȘt de vicoigne »), situĂ© au nord-ouest de Valenciennes, est le second massif forestier du dĂ©partement du Nord, loin derriĂšre la forĂȘt de Mormal (9163 ha) mais premier massif forestier du Parc naturel rĂ©gional Scarpe-Escaut dont elle fait partie depuis 1967. C’est une forĂȘt domaniale gĂ©rĂ©e par l’Office national des forĂȘts (ONF).

ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers
Image illustrative de l’article ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers
Terril Sabatier Nord
Localisation
CoordonnĂ©es 50° 25â€Č 17″ nord, 3° 28â€Č 28″ est
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Nord
GĂ©ographie
Superficie 4 600 ha
Longueur 12 km
Largeur 5 km
Compléments
Statut ForĂȘt domaniale
Administration Office national des forĂȘts
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers
GĂ©olocalisation sur la carte : Nord
(Voir situation sur carte : Nord)
ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers
GĂ©olocalisation sur la carte : Hauts-de-France
(Voir situation sur carte : Hauts-de-France)
ForĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers

Les essences les mieux reprĂ©sentĂ©es sont le hĂȘtre, le chĂȘne pĂ©donculĂ© et sessile et le frĂȘne commun.
On trouve aussi le charme commun, l'Ă©rable sycomore, le merisier, l'aulne glutineux et le pin sylvestre, ce dernier ayant Ă©tĂ© introduit Ă  plusieurs Ă©poques dans le peuplement dont aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale (vers 1920) alors que la forĂȘt avait Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©truite par une coupe rase.

Histoire

À l'Ă©poque mĂ©rovingienne et carolingienne cette rĂ©gion couverte de forĂȘts et de marĂ©cages, riche en gibier, servait notamment de rendez-vous de chasse.

Ce sont les moines des abbayes de Vicoigne et Saint-Amand qui dĂ©frichĂšrent la forĂȘt et la mirent en culture : on voit encore aujourd'hui des traces des anciens fossĂ©s de drainage du XIIe siĂšcle.

La dĂ©couverte de charbon, au XIXe siĂšcle, reprĂ©senta une premiĂšre menace pour la forĂȘt : une partie des bois fut rasĂ©e pour l'exploitation des mines, trĂšs consommatrices de bois. Le terril du Mont des Ermites apparut en 1832.

Au XXe siĂšcle les fosses Sabatier, Lagrange et du Lavoir-Rousseau empiĂ©tĂšrent Ă©galement sur la forĂȘt. Elles ont modifiĂ© l'Ă©cosystĂšme de plusieurs façons. Elles ont crĂ©Ă© de vastes terrils miniers schisteux qui ont apportĂ© des reliefs dans une forĂȘt autrefois trĂšs plate, avec des coteaux secs et des sols filtrants, ainsi que des zones humides sur les zones de lagunage oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s des dĂ©chets miniers fins. Des affaissements miniers, dĂšs 1950, ont localement transformĂ© le paysage de maniĂšre tous aussi spectaculaire. Ainsi une petite mare Ă  cochon, "la mare Ă  Goriaux" est devenu un vaste Ă©tang oĂč la forĂȘt s'est noyĂ©e alors que le sol s'enfonçait sous l'effet des affaissements miniers. Cet Ă©tang est devenu une riche rĂ©serve ornithologique.

La forĂȘt a aussi beaucoup souffert des guerres, dans la mesure oĂč les armĂ©es y ont pillĂ© les bois de construction et de chauffage ou s'y sont rĂ©fugiĂ©es ou cachĂ©es (source de "bois mitraillĂ©s"). Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale elle fut presque totalement rasĂ©e par les Allemands : en 1916 une coupe avait transformĂ© les deux-tiers du boisement en coupe rase, et le reste Ă©tait dĂ©gradĂ©, ce qui explique, qu'on y trouve aucun arbre de plus de cent ans. En outre, la forĂȘt a abritĂ© un champ de tir (entre 1925 et 1950)[1] et un « important dĂ©pĂŽt de munition »[2], avec donc de probables sĂ©quelles de pollution liĂ©es au plomb et au mercure[3] perdus par les munitions (cf. toxicitĂ© des munitions) sur le champ de bataille, durant les exercices sur le champ de tir, ou Ă©ventuellement aprĂšs guerre par des munitions non-explosĂ©es corrodĂ©es.

Entre les deux guerres mondiales, on construit dans la forĂȘt douze casemates destinĂ©es Ă  ĂȘtre intĂ©grĂ©es dans le dispositif dĂ©fensif de la France contre une Ă©ventuelle invasion allemande : voir secteur fortifiĂ© de l'Escaut lui-mĂȘme intĂ©grĂ© Ă  la ligne Maginot.

En , elle fut le théùtre de violent combats qui opposÚrent la 1Úre Division d'Infanterie française aux troupes allemandes.

C'est aussi une des rares forĂȘts domaniales du Nord qui ait rĂ©gressĂ© depuis 1910, avec celle de Phalempin, en raison de l'urbanisation[4] et de l'emprise cĂ©dĂ©e Ă  l'autoroute Lille-Valenciennes qui la traverse (sans mesures compensatoire en termes de connectivitĂ© Ă©cologique). Aujourd'hui, la forĂȘt est protĂ©gĂ©e, mais les multiples usages qui en sont faits continuent Ă  mettre sa biodiversitĂ© en danger.

Écologie

La forĂȘt de Saint-Amand abrite de nombreuses espĂšces rares, menacĂ©es et protĂ©gĂ©es. C'est la seule (sur 10 forĂȘts domaniales dans la rĂ©gion) a inclure (depuis 2006) une « rĂ©serve biologique domaniale intĂ©grale » (RBI), sur 70 hectares qui sont ceux de l’ancien parc animalier de Raismes, transformĂ©e en Ăźlot de sĂ©nescence conformĂ©ment aux engagements et obligations de l'ONF en faveur de la biodiversitĂ©. La forĂȘt va pouvoir sur cette parcelle retrouver un cycle normal de sĂ©nescence et rĂ©gĂ©nĂ©ration.

Grande faune

Les grands mammifÚres herbivores avaient disparu des grands massifs forestiers aprÚs la Révolution française, décimés.
Des chevreuils et sangliers, et localement des cerfs (en ForĂȘt de Mormal) ont Ă©tĂ© rĂ©introduits en forĂȘts privĂ©es et domaniales aprĂšs la derniĂšre guerre pour satisfaire les besoins des chasseurs.
Selon l'ONF[5], une dizaine de spĂ©cimens de grands cervidĂ©s sont aujourd'hui de retours dans les 5 000 hectares de la forĂȘt de Raismes-Saint-Amand-Wallers, qui reste nĂ©anmoins Ă©co-paysagĂšrement fragmentĂ©e par l’autoroute A23 et sa double clĂŽture.

Aménagements

De nombreux itinĂ©raires Ă©questres, pĂ©destres et de VTT ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©s avec l’Office national des forĂȘts (ONF), ainsi que des aires de dĂ©tente et de pique-nique.

Parmi les sites les plus remarquables on note :

  • La mare Ă  Goriaux, Ă©tang crĂ©Ă© par les affaissements miniers. C'est une rĂ©serve ornithologique crĂ©Ă©e le oĂč ont Ă©tĂ© observĂ©es plus de cent espĂšces d'oiseaux.
  • Le site de Sabatier, ancien terril que la vĂ©gĂ©tation recolonise. Son sommet, Ă  plus de cent mĂštres de haut, offre une vue panoramique sur la forĂȘt et la rĂ©gion de Valenciennes.
  • Le centre d'Amaury, ancien carreau de fosse aujourd'hui reconquis par la nature. Des espaces naturels et des plans d'eau permettent la pratique de la voile, du canoĂ« et d'autres activitĂ©s rĂ©crĂ©atives.
  • Le camping du Mont des BruyĂšres
  • La Maison de la forĂȘt qui traite de trois thĂšmes : l'histoire, la vie et la protection de la forĂȘt.
  • La TrouĂ©e d'Arenberg (ou PavĂ© d’arenberg) est un secteur pavĂ© rĂ©guliĂšrement empruntĂ© par la course cycliste Paris-Roubaix. Le site est un Site classĂ© / site inscrit sur 50 ha environ[6].

Notes et références

  1. Archives dĂ©partementales du Nord (ADN), Affaires militaires et anciennes, Correspondance ArmĂ©e et les eaux et forĂȘts, 1920-1950, Carton n°2.1 1925-1950
  2. Histoire d'Odomez, La bataille de l'Escaut
  3. À cette Ă©poque toutes les amorces de douilles ou d'obus Ă©taient faites de fulminate de mercure.
  4. Jean-Jacques Dubois, 1989, Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogĂ©ographie historique. ThĂšse d’Etat, UniversitĂ© Paris -I PanthĂ©on-Sorbonne, 2 vol. (voir p302/1023)
  5. Source (Consultée 2008 06 08)
  6. ONF, Directive régionale d'aménagement du Nord Pas-de-Calais, 2006 (voir p 63)

Voir aussi

Bibliographie

  • L. Durin, J. Duvigneaud, « Contribution Ă  l’étude de la vĂ©gĂ©tation de la bande fraisnienne de Baives-Wallers », Bulletin de la sociĂ©tĂ© botanique du Nord de la France, t 10, n°1 1957, Lille, CNRSInstitut de Botanique, 1957, pp 24–45.

Articles connexes

Liens externes

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