Accueil🇫🇷Chercher

Faune de l'Australie

La faune de l'Australie est constituĂ©e d'une très grande diversitĂ© d'animaux. Quelque 83 % des mammifères, 89 % des reptiles, 90 % des poissons et des insectes et 93 % des amphibiens qui habitent cette masse continentale sont endĂ©miques[1]. Ce haut niveau d'endĂ©misme peut ĂŞtre attribuĂ© au grand isolement gĂ©ographique du continent, Ă  sa stabilitĂ© tectonique, aux effets d'un modèle de changements climatiques assez inhabituel sur le sol et la flore au fil du temps gĂ©ologique. L'une des spĂ©cificitĂ©s de la faune australienne rĂ©side dans la relative raretĂ© des mammifères placentaires. C'est pourquoi les marsupiaux, un groupe de mammifères dont les petits sont portĂ©s dans un marsupium et qui inclut les kangourous, les opossums, les koalas et les Dasyuromorphia, occupent plusieurs niches Ă©cologiques qui, dans d'autres parties du monde, sont occupĂ©es par les animaux placentaires. L'Australie est l'habitat de deux des cinq espèces existantes connues de monotrèmes. Elle compte de nombreuses espèces venimeuses, dont les ornithorynques, certaines araignĂ©es, les scorpions, les pieuvres, les scyphozoaires, certains mollusques, les poissons-pierres et les raies. L'Australie est la seule partie du monde oĂą les espèces de serpents venimeux sont plus nombreuses que les espèces de serpents non-venimeux.

Photo d'un kangourou roux.
Le kangourou roux est le plus grand des kangourous. Animal emblématique de l'Australie, il apparaît sur les armoiries du pays.

La colonisation de l'Australie par les aborigènes d'Australie, il y a plus de 40 000 ans, puis par les EuropĂ©ens dès 1788 a considĂ©rablement affectĂ© la faune. La chasse, l'introduction d'espèces Ă©trangères et les pratiques de gestion et de dĂ©veloppement des terres impliquant la modification ou la destruction des habitats naturels des animaux ont causĂ© de nombreuses extinctions. On peut citer comme exemple la disparition de la perruche de paradis, du bandicoot Ă  pieds de porc et du Potorous platyops. L'utilisation intensive des terres menace toujours la survie de nombreuses espèces. Afin de faire face aux menaces qui pèsent sur la faune, les autoritĂ©s australiennes ont adoptĂ© de nombreuses lois, tant au niveau fĂ©dĂ©ral que local, pour l'Ă©tablissement de zones protĂ©gĂ©es.

Photo d'un koala.
Un koala, autre animal emblématique de l'Australie. Il puise l'eau dont il a besoin dans les feuilles d'eucalyptus.
Photo d'une perruche ondulée.
La perruche ondulée, un des oiseaux symboles de l'Australie.

Origines de la faune d'Australie

Carte du Trias, il y a 200 millions d'années.
L'Australie aurait fait partie autrefois du supercontinent Gondwana.

L'histoire gĂ©ologique et climatique de l'Australie a contribuĂ© Ă  rendre sa faune unique[2]. Avant sa formation en tant que masse continentale isolĂ©e, l'Australie faisait partie du supercontinent mĂ©ridional Gondwana[3] qui incluait aussi l'AmĂ©rique du Sud, l'Afrique, l'Inde et l'Antarctique. Il y a 140 Ma, le Gondwana commence Ă  se scinder. Puis, au cours du CrĂ©tacĂ© il y a environ 50 Ma, l'Australie se sĂ©pare de l'Antarctique et commence Ă  dĂ©river vers le nord-est lorsque la frontière nord de l'ancienne plaque Indo-australienne commence Ă  entrer en subduction sous les plaques pacifique et eurasiatique. Enfin, au Miocène il y a 5,3 Ma, l'Australie est assez proche de l'Insulinde pour que des animaux nageurs ou volant commencent Ă  voyager entre l'Australie et l'Asie.

Au cours de cette dĂ©solidarisation des autres masses continentales et de cette dĂ©rive Ă  travers les ocĂ©ans, l'Australie n'a jamais Ă©tĂ© reliĂ©e Ă  une autre masse continentale. Sa faune, de mĂŞme que sa flore, ont ainsi pu subsister et Ă©voluer sans trop d'influences extĂ©rieures et acquĂ©rir ainsi un certain endĂ©misme et singularitĂ© dans le règne animal, notamment pour les animaux terrestres comme les marsupiaux. De plus, au cours de son transit des latitudes australes en direction de l'Ă©quateur, l'Australie a subi des changements climatiques, notamment une dĂ©sertification de l'intĂ©rieur des terres puis une apparition d'un climat tropical au nord-est lorsque le courant circumpolaire antarctique se mit en place il y a 15 Ma au milieu de l'Oligocène. Ces changements dans le climat et donc dans la flore ont alors accentuĂ© cette singularitĂ© de la faune australienne en les forçant Ă  s'adapter Ă  ces nouvelles conditions.

Ce n'est qu'à partir du Miocène, lorsque, à certaines époques, des ponts terrestres reliant les différentes îles et péninsules de l'Insulinde atteignaient presque l'Australie, qu'une faune asiatique a pu y s'établir plus facilement. La ligne Wallace marque encore la limite entre les écozones australasienne et indomalaise.

Les écorégions

Carte climatique de l'Australie.
Carte climatique de l'Australie.
  • Équatorial
  • Tropical
  • Subtropical
  • DĂ©sert
  • Prairie et savane
  • TempĂ©rĂ©e

Du fait de sa géographie, l'Australie possède une grande diversité de climats et donc de nombreux biotopes. Peu d'espèces se retrouvent sur l'ensemble du territoire. L'Interim Biogeographic Regionalisation for Australia (IBRA), l'organisme gouvernemental australien chargé de l'étude géographique du continent australien, le divise en 85 biorégions et 404 sous-régions[4]. La carte de ces écorégions est régulièrement mise à jour. D'après le WWF[5], les huit écozones qui regroupent les plus importantes des 40 écorégions définies par cet organisme sont les suivantes :

Ă€ ces zones, il faut ajouter :

Mammifères

L'Australie regorge de fossiles de mammifères, que ce soit d'espèces vivantes ou d'espèces éteintes, avec de nombreux fossiles de marsupiaux[10]. Des fossiles retrouvés démontrent que les monotrèmes sont présents en Australie depuis le Crétacé (145 à 99 Ma)[11] - [12] et que les marsupiaux et les mammifères placentaires y vivent depuis l'Éocène (il y a 56 à 34 Ma), époque à laquelle apparaissent les premiers mammifères modernes d'après les découvertes de fossiles. Bien que les marsupiaux et les mammifères placentaires aient coexisté en Australie au cours de l'Éocène, seuls les marsupiaux y ont survécu. Des fossiles de chauves-souris et de rongeurs laissent penser que les mammifères placentaires sont réapparus en Australie au cours du Miocène, époque à laquelle l'Australie s'est rapprochée de l'Insulinde. La concurrence dans l'évolution a amené les marsupiaux à occuper des niches écologiques et, dans de nombreux cas, leurs évolutions les ont amenés à ressembler physiquement aux mammifères placentaires occupant des niches comparables en Eurasie et en Amérique du Nord. Ce phénomène est connu sous le nom d'évolution convergente[13]. Par exemple, le super-prédateur de l'Australie, le tigre de Tasmanie[14] présente un certain nombre de ressemblances frappantes avec des canidés tels que le loup gris, tandis que le petauridae, tout comme l'écureuil volant, est adapté au style de vie arboricole ou que le Myrmecobius fasciatus et le fourmilier (Myrmecophagidae) sont tous deux des insectivores qui creusent le sol pour y trouver leur nourriture[15].

Monotrèmes et marsupiaux

Photo d'un chat marsupial à queue tachetée.
Le chat marsupial à queue tachetée, espèce menacée, est le plus gros marsupial carnivore d'Australie.
Photo d'un bilby.
Un bilby.
Photo d'un wombat Ă  nez poilu.
Le wombat Ă  nez poilu est une sorte d'ourson australien.

Monotrèmes

Les monotrèmes sont — chose rare — des mammifères ovipares. Ils ne mettent donc pas bas mais pondent des œufs. Des cinq espèces vivantes connues de monotrèmes, deux sont présentes en Australie : l'ornithorynque et l'échidné à nez court[16].

L'ornithorynque — mammifère amphibie venimeux pondant des œufs et pourvu d'un bec de canard — est l'une des créatures les plus singulières chez les mammifères. Lorsque Joseph Banks présenta pour la première fois, à la fin du XVIIIe siècle, une fourrure d'ornithorynque à des naturalistes anglais, ceux-ci furent convaincus qu'il s'agissait là d'un canular bien ficelé[16].

L'échidné à nez court est un monotrème tout aussi étrange. Couvert d'une fourrure présentant des piquants, muni d'un long museau tubulaire en guise de gueule, l'échidné peut aussi successivement sortir et rentrer sa langue une centaine de fois par minute pour attraper des termites[17].

Marsupiaux

L'Australie héberge également la plus grande diversité de marsupiaux au monde. Il s'agit de mammifères possédant une poche abdominale, le marsupium dans laquelle grandissent leurs petits qui naissent à l'état d'embryons[18].

  • Les marsupiaux carnivores, de l'ordre des Dasyuromorphia, comptent deux familles encore actives et une famille Ă©teinte :
    • celle des Myrmecobiidae dont le myrmĂ©cobie Ă  bandes ou nunbat constitue la seule espèce.
    • celle des Dasyuridae comportant 51 espèces. Aujourd'hui, le plus gros marsupial carnivore encore vivant est le diable de Tasmanie. De la taille d'un petit chien, il sait chasser mais se nourrit essentiellement de charogne. Il a disparu du continent australien il y a environ 3 000 Ă  600 ans et ne se trouvait plus qu'en Tasmanie. Dans le cadre d'un programme de conservation, 26 diables adultes ont Ă©tĂ© rĂ©introduits en 2020, et 7 petits son nĂ©s en 2021[19]. Il existe quatre espèces de Dasyurus, toutes menacĂ©es. Les espèces survivantes de la famille des Dasyuridae sont aussi appelĂ©es « souris marsupiales ». Elles pèsent pour la plupart moins de cent grammes. On rencontre aussi deux espèces de taupes marsupiales, de l'ordre des Notoryctemorphia, dont les dĂ©serts d'Australie-Occidentale constituent l'habitat naturel. Ces carnivores dont on sait peu de choses sont rares, ils n'ont pas d'oreilles, sont aveugles et passent la majeure partie de leur temps sous terre.
    • la famille des Thylacinidae avec le tigre de Tasmanie qui Ă©tait le plus gros des Dasyuromorphia et dont le dernier spĂ©cimen connu est mort en captivitĂ© en 1936[14].
  • Les marsupiaux omnivores de l'ordre des pĂ©ramĂ©lĂ©morphes comprennent les Peramelidae, communĂ©ment appelĂ©s bandicoots, et les bilbis. L'Australie en compte sept espèces, la plupart menacĂ©es. Ces petites crĂ©atures prĂ©sentent de nombreuses caractĂ©ristiques physiques communes : un corps potelĂ©, un dos arquĂ©, un long museau lĂ©gèrement effilĂ©, de grandes oreilles verticales, des pattes longues et fines et une queue mince. L'origine Ă©volutive de ce groupe est peu claire mais il semble partager des caractĂ©ristiques propres Ă  la fois aux marsupiaux carnivores et aux marsupiaux herbivores.
  • Les marsupiaux herbivores sont classĂ©s dans l'ordre des diprotodontia qui compte trois sous-ordres : les vombatiformes, les phalangĂ©riformes et les macropodiformes.
    • Parmi les vombatiformes, on trouve le koala et les trois espèces du wombat :
      • le koala, l'un des marsupiaux les plus cĂ©lèbres d'Australie, est une espèce arboricole qui se nourrit des feuilles de quelque 120 espèces d'eucalyptus.
      • les wombats, quant Ă  eux, vivent au sol et se nourrissent d'herbes, de laĂ®ches et de racines. Ils utilisent leurs dents avant, similaires Ă  celles des rongeurs, et leurs griffes puissantes pour creuser de vastes rĂ©seaux de terriers. Ce sont des animaux essentiellement nocturnes et crĂ©pusculaires.
    • Les phalangĂ©riformes, groupe variĂ© de marsupiaux arboricoles, comprennent six familles et 26 espèces parmi lesquelles le possum. Les phalangĂ©riformes sont de taille variable, suivant l'espèce : du Cercartetus lepidus aussi appelĂ© « petit possum pygmĂ©e » ne pesant que sept grammes au possum Ă  queue en anneau ou au phalanger renard de la taille d'un chat. Le planeur de sucre et le phalanger de Norfolk (Petaurus norfolcensis) sont des espèces communes de possums planeurs. Les forĂŞts d'eucalyptus d'Australie orientale sont leur habitat naturel. La plus petite espèce de possum est l'acrobate pygmĂ©e. Les possums planeurs ont des membranes, appelĂ©es « patagiums », s'Ă©tendant du cinquième doigt de leurs pattes avant au premier doigt de leurs pattes arrière. Lorsqu'elles sont dĂ©ployĂ©es, ces membranes leur permettent de planer d'arbre en arbre.
    • Les macropodiformes se divisent en trois familles que l'on retrouve dans tous les environnements d'Australie, Ă  l'exception des zones montagneuses :
      • la famille des Hypsiprymnodontidae a comme seul membre actuel le rat-kangourou musquĂ©.
      • la famille des potoroidae compte dix espèces dont le bettong, le potoroo et le rat-kangourou. Ces petites espèces fabriquent des nids et utilisent leur queue pour transporter les vĂ©gĂ©taux.
      • la famille des macropodidae, qui comprend les kangourous, les wallabys et d'autres espèces associĂ©es, comptait jusqu'Ă  53 espèces. Leurs dimensions varient grandement d'une espèce Ă  l'autre. La plupart des macropodes sont des bipèdes qui se dĂ©placent par bonds. Ils possèdent une queue musclĂ©e, des membres arrière grands et puissants avec des pattes minces. Les pattes arrière prĂ©sentent une disposition particulière de quatre doigts, tandis que les pattes avant, plus courtes, comptent cinq doigts sĂ©parĂ©s. Le rat kangourou musquĂ© est le plus petit des macropodes et la seule espèce qui ne soit pas bipède, tandis que le kangourou roux, pouvant mesurer jusqu'Ă  deux mètres et peser jusqu'Ă  85 kilogrammes, reprĂ©sente l'espèce la plus grande.

Les marsupiaux représentent près de la moitié des 230 espèces de mammifères d'Australie.

Mammifères endémiques : chauve-souris et rats

Photo d'un renard volant Ă  tĂŞte grise.
Renard volant à tête grise, une chauve souris endémique d'Australie.

L'Australie présente deux ordres de mammifères placentaires endémiques : les chauves-souris, de l'ordre des Chiroptera, représentées par six familles, ainsi que les souris et rats, de l'ordre des Rodentia (rongeurs), famille des Muridae (muridés). Cela fait relativement peu de temps que les chauves-souris et les rongeurs sont arrivés en Australie.

Les chauves-souris sont probablement arrivĂ©es d'Asie et ne semblent prĂ©sentes sur le continent, selon les datations de fossiles, que depuis quinze millions d'annĂ©es. Bien que l'Australie abrite 7 % des espèces de chauves-souris du monde, seuls deux genres sont endĂ©miques.

Les premiers rongeurs sont arrivés en Australie il y a cinq à dix millions d'années et ont connu une importante radiation adaptative qui a conduit à les séparer en différentes espèces. Ils sont plus connus sous le nom d'« anciens rongeurs endémiques » et étaient représentés par quatorze genres aujourd'hui disparus. Il y a environ un million d'années, des rats provenant de Nouvelle-Guinée sont apparus en Australie et ont alors évolué en sept espèces de Rattus, communément appelés « nouveaux endémiques ».

Dingos

Photo d'un Giuliano
Le dingo est le premier mammifère placentaire à avoir été introduit en Australie par l'Homme.

En s'installant en Australie, les humains ont introduit de nombreux mammifères placentaires. Les premiers furent vraisemblablement les dingos. Des dĂ©couvertes de fossiles tendent Ă  prouver que des peuples venant du nord ont amenĂ© le dingo il y 5 000 ans[20].

Mammifères « importés »

Les Européens, pour leur part, lorsqu'ils ont colonisé l'Australie, ont volontairement relâché des espèces sauvages dans la nature. C'est le cas du renard roux, du lièvre du Cap, du lapin de garenne, du daim, du cerf élaphe, du sambar, du cerf rusa, du chital, du cerf cochon et du buffle. D'autres espèces, domestiques celles-ci, se sont échappées et sont à l'origine de populations devenues aujourd'hui sauvages. On appelle ce phénomène marronnage. On peut citer le chat, le cheval domestique, l'âne, le porc, la chèvre et le dromadaire. Seules trois des espèces non indigènes d'Australie n'ont pas été volontairement introduites : la souris et les célèbres rat des villes et rat des champs.

Photo d'un dugong.
Le Dugong est une espèce menacée. La plus grande population vit dans les eaux australiennes.
Photo de lions de mer.
Lions de mer sur l'île Kangourou.

Mammifères marins

Les eaux du littoral australien abritent quarante-six espèces de mammifères marins, de l'ordre des cĂ©tacĂ©s. Toutefois, ces espèces Ă©tant prĂ©sentes dans d'autres rĂ©gions du monde, certains auteurs ne les considèrent pas comme des espèces australiennes. On trouve neuf espèces de mysticètes dont l'Ă©norme baleine Ă  bosse. Les odontocètes (ou cĂ©tacĂ©s Ă  dents) y sont reprĂ©sentĂ©s par 37 espèces, dont les six genres de la famille des ziphiidae (baleines Ă  bec) et 26 espèces de delphinidae (dauphins ocĂ©aniques), avec parmi celles-ci le grand dauphin et le dauphin Ă  aileron retroussĂ© d'Australie, espèce dĂ©crite pour la première fois en 2005. Certains delphinidae, comme l'orque, sont prĂ©sents tout autour du continent, tandis que d'autres, comme le dauphin Irrawaddy, vivent exclusivement dans les eaux plus chaudes du nord. Le dugong (de l'ordre des Sirenia) est une espèce marine menacĂ©e qui vit dans les eaux du Nord-Est et du Nord-Ouest de l'Australie, plus particulièrement dans le dĂ©troit de Torres. Il peut mesurer jusqu'Ă  trois mètres et peser jusqu'Ă  400 kilogrammes. Le dugong est le seul mammifère marin herbivore d'Australie. Il se nourrit de plantes aquatiques situĂ©es au large des cĂ´tes. Cette espèce est menacĂ©e notamment par la destruction des fonds marins sur lesquels poussent ces plantes.

Enfin, dix espèces de phoques et de lions de mer (famille des carnivora) vivent au large de la côte sud de l'Australie et dans les territoires australiens de l'Antarctique.

Oiseaux

L'Australie et ses territoires abritent, selon un inventaire réalisé en 2003[21], 772 espèces d'oiseaux dont 595 nichent en Australie[22]. Sur ce nombre, 350 environ sont endémiques à la région biogéographique regroupant l'Australie, la Nouvelle Guinée et la Nouvelle-Zélande. Les datations des fossiles d'oiseaux sont assez inégales. Toutefois, il existe des traces d'ancêtres d'espèces actuelles remontant à la fin de l'Oligocène[23]. L'histoire de certaines espèces remonte à l'époque du Gondwana. C'est le cas par exemple de l'émeu, du casoar à casque et autres oiseaux de l'ordre des ratites[24], du léipoa ocellé et du tallégalle de Latham de la famille des Megapodiidae[25] ainsi que d'un nombre important d'espèces de perroquets endémiques, de l'ordre des Psittaciformes. Les perroquets australiens constituent un sixième de la population mondiale de cet ordre[26] et comprennent par exemple de nombreux Cacatuinae dont le cacatoès rosalbin[27]. Le martin-chasseur géant, la plus grande espèce de la famille des Alcedinidae, est bien connue pour son cri qui ressemble à s'y méprendre au rire d'un humain[28].

Les passereaux (ordre des Passeriformes) sont largement représentés en Australie[29] notamment les Maluridae[30], les Petroicidae[31], les Cracticidae[32], les Acanthizidae[33], les Pardalotidae[34], la grande famille des Meliphagidae[35], les Certhiinae[36], les Menuridae[37], les Paradisaeidae (oiseau de paradis), les Ptilonorhynchidae et les Passeridae[38]. La parade nuptiale du jardinier satiné (Ptilonorhynchus violaceus) suscite un intérêt particulier auprès des psychologues évolutionnistes. En effet, cet oiseau fascinant construit sur le sol des tonnelles ou berceaux de brindilles qu'il décore d'objets bleus et scintillants afin d'attirer les femelles[39].

Plus récemment, l'Australie a été colonisée par des oiseaux d'origine eurasienne tels que les Hirundinidae (hirondelles), les Alaudidae[40], les Turdinae[41], les Cisticolidae, les Nectariniidae et certains rapaces comme l'aigle australien. Parmi les espèces introduites par l'homme, certaines, comme le chardonneret élégant et le verdier d'Europe[42], coexistent harmonieusement avec les espèces australiennes tandis que d'autres, comme l'étourneau sansonnet, le merle noir, le moineau domestique ou le martin triste, ont des effets dévastateurs sur les espèces endémiques et déstabilisent l'écosystème.

Environ 200 espèces d'oiseaux de mer vivent sur la côte australienne. Nombre de ces espèces sont migratrices. L'Australie se trouve à l'extrémité Sud du trajet migratoire Asie-Australasie des oiseaux de mer migrateurs, qui s'étend de l'Extrême-Orient russe et de l'Alaska à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande en passant par l'Asie du Sud-Est. Ce trajet est emprunté par près de deux millions d'oiseaux par an. Le pélican à lunettes est un oiseau de mer de grande taille, très commun, que l'on peut trouver dans la plupart des eaux du littoral et de l'intérieur de l'Australie[43]. Le manchot pygmée est la seule espèce de Spheniscidae se reproduisant sur le continent australien[44].

La migration partielle est très commune pour les espèces du continent : 32 % des passereaux et 44 % des autres espèces d'oiseaux sont partiellement migratrices[45].

Reptiles

La masse continentale australienne, avec environ 860 espèces indigènes, est très riche en reptiles comparativement aux autres continents (l'Amérique du Nord n'en compte qu'environ 280)[46]. Le seul ordre de reptile inexistant en Australie est l'ordre des Sphenodontia, endémique à la Nouvelle-Zélande. On y trouve donc des crocodiles, des squamates et des tortues.

Crocodiles

Photo d'un crocodile marin.
Le Crocodile marin est la plus grande espèce de crocodile au monde.

L'Australie abrite des crocodiles de Johnston en eaux douces et des crocodiles à double crête en eaux salées. Le Crocodile marin, surnommé salty par les Australiens (diminutif de son nom en anglais saltwater crocodile, littéralement 'crocodile d'eau salée'), est la plus grande espèce de crocodile vivante. Il peut atteindre sept mètres de longueur et peser jusqu'à une tonne. Il est capable de tuer un humain et ne s'en prive pas à l'occasion. Vivant sur les côtes, dans les rivières et les zones humides du nord de l'Australie, il est élevé pour sa viande et son cuir. Les crocodiles d'eau douce, qui vivent dans le nord de l'Australie, ne sont pas considérés comme des animaux dangereux pour l'homme.

Tortues

Photo d'une tortue Ă  nez de cochon.
La tortue Ă  nez de cochon.

Le littoral australien est fréquenté par six des sept espèces de tortues de mer : la tortue à dos plat, la tortue verte, la tortue imbriquée, la tortue olivâtre, la caouanne et la tortue-luth. Toutes sont protégées. Il y a 29 espèces de tortues australiennes d'eau douce, réparties en huit genres, de la famille des Chelidae. La tortue à nez de cochon est la seule espèce de sa famille, les Carettochelyidae. L'Australie et le continent Antarctique sont les deux seules grandes régions n'abritant plus de tortue terrestre.

Serpents

L'Australie est le seul pays où les serpents venimeux sont en plus grand nombre que leurs congénères non venimeux. Les serpents australiens se divisent en sept familles. La famille des élapidés compte les espèces les plus venimeuses : les Oxyuranus dont le taïpan du désert, le serpent brun commun et le serpent-tigre de l'Est. Parmi les 200 espèces d'Elapidae, 86 sont présentes uniquement en Australie. Trente-six espèces de la famille des Hydrophiidae, dont de nombreuses sont extrêmement venimeuses, ont pour habitat naturel les eaux du Nord de l'Australie. Deux espèces de serpents de mer de la famille des Acrochordidae habitent également les eaux australiennes. L'Australie ne compte que onze espèces de la famille la plus importante du monde, les Colubridae. Il y a quinze espèces de Boidae (boas) et 31 espèces de Typhlopidae, des serpents primitifs, aveugles et insectivores. Ces espèces, dont aucune n'est endémique, sont considérées comme étant relativement nouvelles et provenant d'Asie.

LĂ©zards et goannas

Photo d'un Goanna.
L'Australie compte 26 espèces de Goanna.

C'est en Australie que vit le plus grand nombre de lĂ©zards au monde. Cinq familles y sont reprĂ©sentĂ©es. On trouve Ă  travers le continent australien 114 espèces de geckos, rĂ©parties en 18 genres. Les Pygopodidae constituent une famille de lĂ©zards sans membres, endĂ©miques de la rĂ©gion australienne. Des 34 espèces parmi les huit genres que compte cette famille, une seule n'est pas prĂ©sente en Australie. Les agamidĂ©s, ou lĂ©zards dragons, sont reprĂ©sentĂ©s par treize genres, pour un total de 66 espèces, parmi lesquelles figurent le moloch, le dragon barbu et le lĂ©zard Ă  collerette aussi appelĂ© dragon d'Australie. Il y a 26 espèces de varans, de la famille des Varanidae en Australie, oĂą ceux-ci sont plus souvent appelĂ©s goannas. Le plus grand des varans australiens est le varan Perenti, qui peut mesurer jusqu'Ă  deux mètres. Enfin, on trouve 389 espèces de Scincidae, rĂ©parties en 38 genres. Elles constituent environ 50 % de la population totale de lĂ©zards en Australie. C'est dans ce groupe que l'on trouve les tiliquas.

Amphibiens

Photo d'un Limnodynastes dumerilli.
Limnodynastes dumerilii est une espèce commune de grenouille vivant dans l'Est de l'Australie.

L'Australie compte quatre familles endémiques de batraciens et une espèce importée devenue invasive, le crapaud buffle[47]. Les Myobatrachidae, ou grenouilles du sud[48], constituent la famille de grenouilles la plus présente en Australie, avec 120 espèces réparties en 21 genres[49]. Les Pseudophrynes forment un des membres notables de ce groupe. Ces espèces colorées sont actuellement menacées[50]. Les grenouilles arboricoles, de la famille des Hylidae[51], sont nombreuses dans les zones humides des côtes Nord et Est[52]. L'Australie en compte 77 espèces, réparties en trois genres. Les 18 espèces de Microhylidae, réparties en deux genres, sont présentes uniquement dans les forêts tropicales humides[53]. Le Cophixalus exiguus, espèce la plus petite, en fait partie. Il n'existe en Australie qu'une seule espèce de la famille des Ranidae, groupe des batraciens le plus répandu dans le monde. Il s'agit de la Rana daemeli qui vit exclusivement dans les forêts tropicales du Queensland[54]. Comme dans d'autres endroits, un déclin rapide des populations de grenouilles d'Australie a lieu ces dernières années. Bien qu'on n'en connaisse pas toutes les causes, il peut être attribué, outre l'homme, à la chytridiomycose, une maladie fongique fatale pour les amphibiens[54].

Poissons

Plus de 4 400 espèces de poissons, dont 90 % sont endĂ©miques, vivent dans les eaux australiennes[55]. Cependant, Ă©tant donnĂ© la raretĂ© de ses points d'eau douce, l'Australie ne compte que 170 espèces de poissons d'eau douce.

Poissons d'eau douce

Photo d'une morue de Murray.
La morue de Murray est l'un des plus gros poissons d'eau douce d'Australie.

Poissons indigènes

Deux familles de poissons d'eau douce ont des origines anciennes : celle des Osteoglossidae et celle des Neoceratodontidae. Les dipneustes d'Australie, uniques dans leur famille, sont les dipneustes les plus primitifs. Leur évolution a débuté avant que l'Australie ne se sépare du Gondwana. Le Lepidogalaxias salamandroides est l'un des plus petits poissons d'eau douce d'Australie. On le trouve principalement dans le Sud-Ouest du pays. Il est capable de survivre à la dessiccation durant la saison sèche en s'enfouissant dans la boue. Parmi les autres familles ayant de probables origines gondwaniennes, on peut également citer les Retropinnidae, les Galaxiidae, les Aplochitonidae et les Percichthyidae. Hormis les espèces d'eau douce anciennes, 70 % des poissons d'eau douce d'Australie présentent des similitudes avec des espèces marines tropicales des océans Pacifique et Indien qui se seraient adaptées aux eaux douces[56]. Toutefois, les fossiles découverts amènent à penser que nombre de ces espèces d'eau douce peuvent avoir également des origines anciennes. Ces espèces incluent les Petromyzontidae d'eau douce, les clupéidés, les Plotosidae, les Melanotaeniidae et quelque cinquante espèces de Gobioidei dont l’Oxyeleotris lineolata. Parmi les poissons d'eau douce locaux prisés par les pêcheurs, on peut citer le barramundi, la morue de Murray et la Macquaria ambigua. Enfin, deux espèces menacées de requins d'eau douce (genre Glyphis) sont présentes dans le Territoire du Nord.

Poissons « importés »

Certaines espèces de poissons d'eau douce exotiques y ont été introduites. C'est le cas, entre autres, de la truite fario, du saumon de fontaine, de la truite arc-en-ciel, du saumon atlantique, de l’Oncorhynchus tshawytscha — appelé saumon chinook par les anglo-saxons — de la perche commune, de la carpe et de la gambusie[57]. La gambusie est une espèce connue pour son agressivité : elle harcèle d'autres poissons en mordant leurs nageoires. Elle est supposée liée au déclin et à l'extinction localisée de plusieurs espèces autochtones de petits poissons. L'introduction de diverses espèces de truites a eu un impact très négatif sur de nombreuses espèces locales de poissons vivant en amont des cours d'eau, comme le Maccullochella macquariensis, la perche Macquarie, les espèces de Galaxiidae ou d'autres espèces comme la grenouille arboricole (Litoria spenceri). La carpe est responsable en grande partie de l'appauvrissement de la flore aquatique, du déclin de certaines espèces locales de petits poissons et d'un niveau de turbidité constamment élevé dans les eaux de la région située entre le fleuve Murray et son affluent la rivière Darling dans le Sud-Est de l'Australie.

Poissons de mer

Photo d'un Phyllopteryx.
Le Phyllopteryx, de la famille des Syngnathidae (Syngnathus et hippocampes), vit dans les eaux du sud de l'Australie.

La plupart des espèces de poissons d'Australie sont des espèces marines. Les Muraenidae prĂ©sentent une caractĂ©ristique intĂ©ressante, de mĂŞme que les Holocentridae, les Syngnathus et les hippocampes. En effet, les mâles couvent les Ĺ“ufs de leur partenaire dans une poche spĂ©cialisĂ©e. Il existe 80 espèces de mĂ©rous vivant dans les eaux australiennes, dont l'un des plus gros Osteichthyes : l’Epinephelus lanceolatus ou mĂ©rou gĂ©ant, qui peut mesurer jusqu'Ă  2,7 mètres et peser jusqu'Ă  400 kilogrammes. La famille des Carangidae, qui regroupe cinquante espèces de poissons argentĂ©s se rassemblant en bancs, et les Lutjanidae font l'objet d'une importante pĂŞche commerciale. La Grande barrière de corail abrite une faune très variĂ©e de poissons, petits et moyens, dont les poissons demoiselles, des poissons-papillons, des Pomacanthidae, des gobies, des Apogonidae, des Labridae, des Balistidae et des poissons chirurgiens. Il existe Ă©galement un certain nombre de poissons venimeux, dont le poisson-pierre, la rascasse volante et plusieurs espèces de la famille des Tetraodontidae. Tous contiennent des toxines pouvant tuer un ĂŞtre humain. Il y a onze espèces venimeuses de Dasyatidae, dont la plus grosse est la Dasyatis brevicaudata. Les barracudas sont une des plus grosses espèces de la Grande barrière de corail. Toutefois, il ne faut jamais manger de gros poissons provenant de la barrière de corail car on courrait alors le risque d'un empoisonnement Ă  la ciguatera.

Les requins occupent tout le littoral australien ainsi que les zones estuariennes. On en compte 166 espèces, dont trente espèces de la famille des Carcharhinidae, 32 de la famille des Scyliorhinidae, six espèces de la famille des Orectolobidae et quarante espèces de Squalidae. Il y a trois espèces de la famille des Heterodontidae (que les australiens appellent « requins à tête de taureau ») : le requin dormeur taureau (Heterodontus portusjacksoni ou « requin de Port Jackson »), le requin dormeur zèbre et le requin dormeur à crête. On a recensé en 2006 sept attaques de requins non provoquées en Australie dont une fut mortelle[58]. Seules trois espèces de requin représentent une véritable menace pour les humains: le requin bouledogue, le requin tigre et le grand requin blanc. Certaines plages très fréquentées du Queensland et de Nouvelle-Galles du Sud sont protégées par des filets à requins. Ce procédé a permis de réduire la population d'espèces dangereuses mais aussi d'espèces inoffensives de requins, les requins étant pris dans les filets. La surpêche est à l'origine d'un déclin inquiétant de la population de requins dans les eaux australiennes à tel point que certaines espèces sont à présent menacées. En 1988, un requin grande gueule a été retrouvé sur une plage de Perth. Cette espèce est peu connue mais la découverte d'un spécimen amène à penser qu'elle est présente au large des côtes australiennes.

Invertébrés

Groupe taxonomique Nombre total estimé d'espèces en Australie Nombre estimé d'espèces décrites
Porifera 1 416 env. 3 500
Cnidaria 1 270 env. 1 760
Platyhelminthes 1 506 env. 10 800
Acanthocephala 57 env. 160
Nematoda 2 060 30 000
Mollusca 9 336 env. 12 250
Annelida 2 125 env. 4 230
Onychophora 56 env. 56
Crustacea 6 426 env. 9 500
Arachnida 5 666 env. 27 960
Insecta 58 532 env. 83 860
Echinodermata 1 206 env. 1 400
Autres invertĂ©brĂ©s 2 929 env. 7 230
Adapté de Williams et al. 2001[1].

Parmi les 200 000 espèces animales estimĂ©es prĂ©sentes en Australie, 96 % sont des invertĂ©brĂ©s. MĂŞme si la diversitĂ© des invertĂ©brĂ©s n'est pas connue dans son ensemble, 90 % des insectes et des mollusques sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant endĂ©miques[1]. Les invertĂ©brĂ©s occupent de nombreuses niches Ă©cologiques et jouent un rĂ´le important dans chaque Ă©cosystème pour la dĂ©composition, la pollinisation ou en tant que source de nourriture. Le plus grand groupe d'invertĂ©brĂ©s est formĂ© par les insectes. Ils constituent 75 % des espèces animales connues en Australie.

Un tiers des espèces d'insectes recensées en Australie est en risque d’extinction[59].

Invertébrés terrestres

Chrysolopus spectabilis, le premier insecte australien à avoir été décrit scientifiquement.

Les ordres d'insectes les plus divers sont les colĂ©optères avec 28 000 espèces de Scarabaeoidea et de Curculionoidea, les Lepidoptera, avec 20 816 espèces incluant papillons et mites et les hymĂ©noptères avec 12 781 espèces comprenant fourmis (1 275 espèces et sous-espèces dĂ©crites en Australie[60]), abeilles et guĂŞpes. L'ordre des diptères, qui comprend les mouches et les moustiques, compte 7 786 espèces. L'ordre des hĂ©miptères, qui comprend les Aphidoidea et les Cicadellidae, comprend 5 600 espèces. Il y a Ă©galement 2 827 espèces dans l'ordre des Orthoptera, qui comprend les sauterelles, les grillons et les Tettigoniidae[61]. L'Australie compte Ă©galement des espèces introduites qui sont une vĂ©ritable menace pour les espèces locales. Parmi celles-ci, on peut citer : la Vespula, la fourmi de feu rouge, l'Anoplolepis gracilipes ou fourmi folle et l'abeille Ă  miel qui fait concurrence aux abeilles locales.

Photo de l'atrax robustus.
Atrax robustus, de la famille des Hexathelidae.

L'Australie abrite une grande variété d'arachnides, incluant 135 espèces d'araignées suffisamment connues pour bénéficier d'un nom commun. Nombre d'espèces sont très venimeuses comme celles de la famille des Hexathelidae et la veuve noire à dos rouge dont les morsures peuvent être fatales. Il existe des milliers d'espèces d'acariens dont des tiques. L'Australie compte également huit espèces de pseudoscorpions et neuf espèces de scorpions.

La sous-classe des Oligochaeta compte de nombreuses familles de vers aquatiques mais seulement deux familles de vers terrestres locaux : les Enchytraeidae et les Megascolecidae. Cette dernière comprend le ver le plus gros du monde, le ver gĂ©ant de Gippsland qu'on ne trouve que dans le Gippsland, dans l'État de Victoria. Mesurant 80 centimètres de long en moyenne, certains spĂ©cimens peuvent atteindre jusqu'Ă  3,7 mètres.

Traditionnellement, les aborigènes australiens ont recours à l'entomophagie.

Invertébrés d'eau douce

Photo d'un cherax destructor.
Le Cherax destructor est un crustacé d'eau douce australien.

La grande famille des Parastacidae comprend 124 espèces d'Ă©crevisses d'eau douce dont la plus petite Ă©crevisse du monde – la Tenuibranchiurus glypticus qui mesure moins de trente millimètres de long – et la plus grande Ă©crevisse du monde – l’Astacopsis gouldi qui vit en Tasmanie et peut mesurer jusqu'Ă  76 centimètres pour un poids de 4,5 kilogrammes. Parmi celle-ci, le genre Cherax comprend le Cherax destructor ainsi qu'une espèce d'Ă©levage : Cherax quadricarinatus. Le genre Engaeus, plus connu sous le nom d'Ă©crevisse de terre, compte Ă©galement plusieurs espèces vivant en Australie. Les espèces appartenant Ă  ce genre ne sont pas totalement aquatiques. Elles passent en effet la plus grande partie de leur vie dans des terriers. L'Australie compte Ă©galement sept espèces de crabes d'eau douce appartenant au genre Austrothelphusa. Ces derniers vivent Ă  proximitĂ© de cours d'eau dans des terriers qu'ils peuvent boucher en cas de sècheresse et oĂą ils peuvent survivre plusieurs annĂ©es. Les Anaspididae sont une famille primitive de crustacĂ©s qu'on ne trouve qu'en Tasmanie. Ils forment un groupe unique et prĂ©sentent des ressemblances avec des fossiles vieux de 200 Ma.

Invertébrés marins

Les eaux australiennes abritent une immense variété d'invertébrés marins, la Grande barrière de corail constituant une source importante de diversité. Parmi les différentes familles, on peut citer celle des éponges, celle des cnidaires (qui comprend les scyphozoaires, coraux, anémones de mer et cténophores), celle des échinodermes (qui comprend les oursins, étoiles de mer, ophiures, concombres de mer et brachiopodes) et l'embranchement des mollusques (qui comprend les escargots, limaces, berniques, calamars, pieuvres, Cardiidae, huîtres, palourdes et chitons). L'Australie compte également des invertébrés venimeux comme le cuboméduse, la Hapalochlaena ou pieuvre à anneaux bleus, ainsi que dix espèces de la famille des Conidae dont le venin peut provoquer chez l'Homme une insuffisance respiratoire fatale. Les populations d'étoiles de mer Acanthaster planci, qui vivent à proximité des barrières de corail, sont généralement peu denses. Cependant, pour des raisons encore méconnues, il arrive qu'elles se reproduisent à tel point que leur densité de population devient excessive. Les coraux sont alors dévorés à un rythme trop élevé pour qu'ils puissent se régénérer, ce qui pose un véritable problème pour la gestion de la barrière de corail. Il existe d'autres invertébrés marins qui posent problème : ainsi, le Centrostephanus rodgersii et le Heliocidaris erythrogramma[62] ont largement élargi leur habitat naturel et formé des zones envahies d'oursins et vides d'autres espèces en raison de la surpêche de leurs prédateurs naturels comme les Haliotis et les Jasus edwardsii ou langoustes de Nouvelle-Zélande. Les espèces d'invertébrés nuisibles introduites comprennent la Musculista senhousia ou moule asiatique, la Perna canaliculus, aussi connue sous le nom de moule de Nouvelle-Zélande, la Mytilopsis sallei, aussi appelée moule à bandes noires, et l'Asterias amurensis ou étoile de mer du Pacifique Nord, lesquelles ont entraîné un déplacement des mollusques locaux.

Les eaux australiennes abritent de nombreuses espèces endémiques de crustacés marins. La classe la plus connue est certainement celle des Malacostraca, à laquelle appartiennent toutes les espèces comestibles de crustacés. Les mers chaudes se situant au Nord de l'Australie constituent l'habitat de nombreuses espèces de crustacés décapodes dont font partie les crabes, les anomuras, les néphropidés, les Thalassinidea et les Dendrobranchiata. Le super-ordre des Peracarida, qui comprend les amphipodes et les isopodes, compte davantage d'espèces dans les eaux plus froides du Sud de l'Australie. Les classes Remipedia, Cephalocarida, Branchiopoda, Maxillopoda et Ostracoda forment également une faune marine moins connue. On peut citer des espèces notables comme le Pseudocarcinus gigas. Également appelé crabe géant de Tasmanie, c'est le deuxième plus gros crabe du monde ; il pèse jusqu'à treize kilogrammes et on le trouve en eau profonde. Enfin, les langoustes australiennes, comme le Panulirus cygnus, se démarquent d'autres espèces de la famille des néphropidés du fait qu'elles ne possèdent pas de pinces.

Impact humain et conservation

Impact humain

Dessin du wallaby à queue cornée.
Wallaby à queue cornée ou waurong (Onychogalea lunata) est une espèce marsupial disparue dans les années 1950 mais reconnue disparue uniquement en 1982.

Pendant au moins 40 000 ans, la faune australienne a eu une large influence sur le style de vie des aborigènes d'Australie qui trouvaient dans de nombreuses espèces une source de nourriture et de vĂŞtements. Ce fut le cas de nombreux vertĂ©brĂ©s, comme les macropodes, les possums, les phoques, les poissons ou le puffin Ă  bec grĂŞle. Parmi les invertĂ©brĂ©s apprĂ©ciĂ©s comme source de nourriture, on peut Ă©galement citer les chenilles d'un papillon nocturne, le bogong (Agrotis infusa), la fourmi Ă  miel et les mollusques. Le fire-stick farming (brĂ»lis), souvent employĂ© par les aborigènes, a beaucoup modifiĂ© la faune et la flore. Ce terme australien dĂ©signe une pratique qui consistait Ă  brĂ»ler de vastes Ă©tendues de terrains pour faciliter la chasse et favoriser la pousse de nouvelles espèces de plantes[63]. Il serait responsable de la disparition, vers la fin du plĂ©istocène, de grands herbivores regroupĂ©s sous l'appellation de mĂ©gafaune australienne, au rĂ©gime alimentaire spĂ©cialisĂ©, tels que les oiseaux incapables de voler du genre Genyornis. L'ariditĂ© accrue, survenue au cours de la pĂ©riode de glaciation qui a eu lieu il y a 18 000 ans, aurait Ă©galement eu un impact sur l'extinction de la mĂ©gafaune. Cependant, cet argument s'oppose au fait que ces espèces avaient survĂ©cu durant deux millions d'annĂ©es Ă  plusieurs pĂ©riodes glaciaires arides avant de s'Ă©teindre brusquement. Aussi, les rĂ´les respectifs jouĂ©s par la chasse et la modification du paysage telles que pratiquĂ©es par les aborigènes d'Australie d'une part et par la pĂ©riode de glaciation d'autre part font aujourd'hui l'objet de dĂ©bats. Ă€ l'heure actuelle, le gouvernement australien, qui avait pendant longtemps interdit la pratique du brĂ»lis, revient en arrière et encourage Ă  nouveau cette mĂ©thode dans certaines rĂ©gions.

Il est admis que ce sont les colons européens qui ont eu le plus d'impact, et de loin, sur les espèces natives d'Australie. Depuis leur arrivée, l'exploitation directe de la faune locale, la destruction des habitats naturels, l'introduction de prédateurs exotiques ainsi que d'herbivores – entrant en compétition avec les espèces australiennes – ont provoqué l'extinction d'une trentaine d'espèces de mammifères[64], 23 espèces d'oiseaux et plusieurs espèces de grenouilles. La croissance de l'urbanisation, surtout dans les zones fragiles comme les écozones de type méditerranéen, a un impact direct sur la biodiversité. On observe une augmentation de la salinité des sols sur de grandes surfaces (surtout dans le Sud-Ouest) à cause du captage des eaux souterraines. Parce que cela modifie la flore et donc que cela a un effet sur le bétail, les autorités australiennes ont cherché à en limiter les dégâts. Cette salinité a également un effet sur la faune sauvage terrestre ou aquatique[65] et ce problème est aujourd'hui devenu un enjeu environnemental important.

Espèces invasives

Carte animée de l'extension du crapaud buffle de 1939 à 1980 en Australie.
Extension de la zone du crapaud buffle de 1939 Ă  1980.

Les espèces invasives sont une menace pour la biodiversité de l'Australie. Leur contrôle ou leur destruction grève lourdement l'agriculture australienne. La gestion et le contrôle d'introduction des plantes envahissantes ont coûté 3,5 milliards de dollars australiens. Certaines maladies liées à des moisissures ou des parasites importés accidentellement affectent beaucoup de plantes et d'animaux autochtones.

L'Australie compte 56 espèces de vertébrés « envahissants ». La plupart d'entre eux sont des animaux domestiques retournés à l'état sauvage car devenus inutiles. C'est le cas par exemple des dromadaires, devenus sans utilité avec l'apparition du rail dans les années 1920 et qui ont été remis en liberté[66]. D'autres ont été introduits comme prédateurs d'espèces autochtones considérées comme nuisibles. Par exemple, en 1935, le crapaud buffle[67] fut introduit en vue de réduire la population d'insectes s'attaquant aux cultures de canne à sucre. Les pigeons bisets, les étourneaux sansonnets ou les martins tristes ont été introduits pour lutter contre les criquets. Enfin des animaux ont été introduits pour la chasse récréative comme le renard roux en 1855[68], le lapin et le lièvre du Cap.

Ces animaux causent des dégâts principalement en détruisant certaines espèces végétales autochtones, en entrant en concurrence avec des espèces autochtones ou en étant des prédateurs trop efficaces comme le renard roux[68] ou le chat haret[69]. Le crapaud buffle est aujourd'hui considéré comme nuisible ; en effet, en se répandant partout en Australie, il fait concurrence dans sa recherche de nourriture à des insectivores endémiques. De plus, le venin qu'il produit est toxique pour la faune locale et pour les humains.

Les plus gros animaux et les lapins[70] causent des problèmes d'Ă©rosion et d'Ă©puisement des sols. L'explosion dĂ©mographique de certaines espèces, sans rĂ©els prĂ©dateurs, cause aussi des problèmes d'Ă©puisement des ressources vĂ©gĂ©tales. On peut citer les dromadaires qui sont plus de 500 000[66], les chevaux sauvages, appelĂ©s brumbies[71], les cervidĂ©s[72], les ânes communs sauvages, les ânes sauvages d'Afrique. Par exemple, les chèvres sauvages[73] Ă©puisent la flore des zones sèches et entrent en concurrence avec les Petrogale xanthopus et ainsi les exposent aux prĂ©dateurs comme le renard et l'aigle australien. Par contre, s'ils dĂ©gradent les sols, les cochons sauvages[74] sont surtout capturĂ©s car ils dĂ©truisent les cultures agricoles.

Plusieurs espèces de poissons dont les tilapias et les carpes ont bouleversé les écosystèmes des eaux douces australiennes. De très nombreuses espèces autochtones ont disparu. Les espèces marines locales souffrent de l'intrusion d'espèces qui voyagent sur les coques des bateaux. L'invasion des Asterias amurensis touche plus particulièrement la Tasmanie. De nombreux insectes comme certaines fourmis Solenopsis invicta[75] et Anoplolepis gracilipes[76], l'abeille à miel ou la guêpe germanique posent problème. Certaines espèces ont été introduites récemment, comme la guêpe Erynniopsis antennata en 2001 pour parasiter le coléoptère invasif Pyrrhalta luteola qui attaque les ormes locaux. Ce coléoptère a été découvert en 1989 dans l'État de Victoria.

Politique de gestion animale

La politique de gestion animale s'articule sur plusieurs axes, la destruction des espèces nuisibles ou invasives, l'introduction de nouvelles espèces, souvent à cause du problème précédent et dans le but de tenter de limiter la dégradation de l'environnement, nuisible aux espèces locales.

Abattage
Carte de l'Australie de l'hybridation des dingos et du tracé de la barrière censée les arrêter.
Carte de répartition du dingo, de ses hybrides et du tracé de la barrière censée les arrêter.

Avant de prendre conscience des dangers sur l'environnement liés à la disparition des espèces autochtones, les autorités australiennes finançaient des primes à l'abattage pour toutes les espèces dites nuisibles, en fait celles qui gênaient les exploitants agricoles. Ainsi, le loup de Tasmanie a disparu tandis que les populations de diable de Tasmanie, de chat marsupial à queue tachetée, d'aigle australien ont fortement décru.

Les autorités ont cependant pris conscience très tôt des dégâts que pouvaient causer les espèces introduites car, à partir de 1893 de manière intermittente puis de manière systématique depuis 2003, elles versent des primes pour l'abattage des renards roux. Ceci seulement trente ans après leur introduction. Le gouvernement du Queensland verse des primes pour la régulation du chat haret. Par contre, il y a régulièrement des controverses au sujet de versement de primes pour l'abattage des dingos. En effet, le dingo en détruisant le chat sauvage et le renard roux aurait un effet bénéfique sur les espèces indigènes.

Les populations de cervidés, de bovidés et de chameaux sont contrôlées par la chasse. Les animaux sont souvent tirés d'hélicoptère. Si l'éradication d'espèces comme le buffle semble possible au premier abord, elle n'est pas appliquée pour deux raisons : d'une part il n'est pas forcément simple de trouver tous les animaux, d'autre part les aborigènes sont devenus dépendants de leur présence[77] (il y eut toutefois une campagne d'abattage des buffles dans les années 1980).

Les kangourous sont souvent perçus comme des animaux nuisibles et massivement abattus, avec le soutien des autorités[78]. Chaque année 3 millions de kangourous sont tués pour un usage commercial, ainsi que 1,1 million de jeunes tués ou laissés à la mort en conséquence de la perte de leur mère.

Empoisonnement

La population de renard est efficacement et sévèrement contrôlée grâce au fluoroacétate de sodium mais ce poison tue également certaines espèces locales comme le diable de Tasmanie. Dans le Sud-Ouest australien, ce poison est beaucoup plus adapté car les espèces locales sont immunisées grâce à la synthèse du poison par une plante autochtone.

Destruction virologique

En 1950, la myxomatose, une maladie virale, a été volontairement introduite pour contrôler la population de lapins. Leur population est passée de 600 millions à 100 millions en quelques années. En 1991, après adaptation génétique et résistance au virus, leur population est estimée à 200 à 300 millions d'individus. En 1996, un nouveau virus a été introduit.

Piégeage

Un programme de contrôle du crapaud buffle tente de prévenir l'extension de l'espèce vers Darwin et l'Ouest australien. La technique choisie est le piégeage.

En 2014, le gouvernement d'Australie-Occidentale lance un « plan requins » visant à tuer tout requin de plus de 3 mètres nageant à moins d'un kilomètre des côtes[79].

En attente

La population australienne a été sensibilisée aux problèmes causés par les pigeons, cependant aucun programme de limitation pour le pigeon mais aussi pour l'étourneau ou le martin n'a été mis en place.

Exemple de lutte

Pour les criquets pèlerins, espèce originaire d'Inde, très ravageurs, de nombreuses techniques ont été essayées comme l'introduction de prédateurs (crapaud buffle), l'empoisonnement par les pesticides, l'introduction de spores de champignons parasites (Metarhizium anisopliae var acridum)[80]. Elles sont restées sans succès réel et ont entrainé, au bout du compte, des dommages sur de nombreuses autres espèces quels que soient les moyens utilisés. Une nouvelle technique qui consiste en la libération d'hormones de croissance perturbatrices est le dernier moyen utilisé en date.

Introduction volontaire de nouvelles espèces

Du fait de la lenteur du recyclage des bouses de bovinés, liée à l'absence d'insectes coprophages spécialisés, les autorités australiennes ont décidé d'introduire des espèces étrangères[81]. En effet, il n'existait pas sur place d'insectes, notamment des coléoptères de la famille des Scarabaeidae, adaptés à ce type d'excréments. Les espèces locales étaient adaptées au recyclage d'excréments secs de petite taille comme ceux des marsupiaux. Elles ne l'étaient pas pour des grandes quantités d'excréments humides comme les bouses de bovidés. Or l'absence de recyclage efficace provoquait une dégradation des sols, une croissance d'espèces herbacées indésirables et le pullulement de deux espèces de mouches (Haematobia irritans et surtout de Musca vetustissima, deux espèces nuisibles pour les troupeaux)[82].

Les premières expériences datent de 1908. En 1968 et 1982, le CSIRO étudie le potentiel d'adaptation de 45 espèces d'insectes venant d'Afrique, d'Europe et d'Asie. Plusieurs espèces se sont acclimatées[83] (Onthophagus binodis, O. taurus, O. gazella, Euoniticellus pallipes et Euoniticellus fulvus dans le sud-ouest et Onitis alexis dans la région du nord de Perth). Pour en accroitre l'efficacité, ces bousiers sont élevés puis relâchés. L'introduction d'autres espèces est testée ; elle dépend de leur capacité à s'adapter et à leur non dangerosité vis-à-vis de l'environnement. Outre l'amélioration considérable du recyclage des bouses, le nombre de diptères nuisibles a décru. Des entomologistes, comme Ian Murray Mackerras, ont complété la lutte contre ces insectes par l'introduction d'hyménoptères parasitoïdes[84] pour éradiquer ces mouches uxorilocales.

Protection des espèces locales

Pour résoudre les problèmes liés à la surpêche, l'État a instauré des quotas[85].

La législation australienne prévoit la protection de la plupart des espèces locales. Elle crée de nombreux parcs nationaux. Elle limite les prélèvements autorisés (puffin à bec grêle). Elle interdit la destruction d'espèces a priori nuisibles ou dangereuses (crocodiles, serpents, etc). Toutefois, les kangourous, qui pullulent en Australie, y font exception.

Associations

Il existe de très nombreuses associations de protection de la faune sauvage comme la Royal Australasian Ornithologists Union pour les oiseaux, la Australian Koala Foundation, la Australian Marine Conservation Society, Field Naturalists Club of Victoria, la Wildlife Preservation Society of Queensland et la The Wilderness Society.

LĂ©gislation

La législation australienne prévoit la protection de la plupart des espèces. La loi fédérale Environment Protection and Biodiversity Conservation Act a été votée en 1999 pour permettre à l'Australie de remplir ses engagements en tant que signataire de la Convention sur la diversité biologique de 1992. Cette loi protège la totalité de la faune native et prévoit l'identification et la protection des espèces menacées. Chaque État et chaque Territoire dispose d'une liste réglementaire de ses espèces menacées. Actuellement, 380 espèces animales sont classées comme étant en danger ou menacées selon les termes de l’EPBC Act, tandis que d'autres espèces sont protégées conformément à la législation locale[86]. À plus large échelle, une opération consistant à cataloguer toutes les espèces vivant en Australie a été entreprise. Il s'agit là d'une étape clé pour la conservation de la faune et de la biodiversité australienne. En 1973, le gouvernement fédéral a lancé l'Australian Biological Resources Study (ABRS - étude des ressources biologiques australiennes). Ce projet a pour but de coordonner la recherche en matière de taxinomie, d'identification, de classification et de distribution de la flore et de la faune. L'ABRS alimente une base de données en ligne gratuite qui catalogue une grande partie de la faune et de la flore australienne décrite.

L'Australie est un pays membre de la Commission baleinière internationale et s'oppose fermement Ă  la chasse Ă  la baleine. Toutes les espèces de cĂ©tacĂ©s sont protĂ©gĂ©es dans ses eaux territoriales. L'Australie est Ă©galement signataire de la CITES et interdit l'exportation d'espèces en danger. Des zones protĂ©gĂ©es ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es dans chaque État et Territoire afin de protĂ©ger et de prĂ©server les Ă©cosystèmes uniques du pays. Ces zones protĂ©gĂ©es incluent les parcs nationaux, les rĂ©serves, ainsi que 64 zones humides enregistrĂ©es selon les termes de la Convention de Ramsar et seize sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. En 2002, 10 % du territoire australien, soit 77 461 951 km2, Ă©taient classĂ©s comme zone protĂ©gĂ©e[87]. De nombreuses zones marines protĂ©gĂ©es ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©es afin de sauvegarder la biodiversitĂ© marine. Ces zones couvraient en 2002 environ 7 %, soit 646 000 km2, des eaux territoriales australiennes[88]. La Grande barrière de corail est gĂ©rĂ©e par la Great Barrier Reef Marine Park Authority, selon une lĂ©gislation fĂ©dĂ©rale et locale spĂ©cifique. Certaines pĂŞcheries australiennes sont dĂ©jĂ  surexploitĂ©es et des quotas ont dĂ» ĂŞtre instaurĂ©s pour la pĂ©rennitĂ© de la pĂŞche de certaines espèces.

Selon les conclusions du rapport sur l'état de l'environnement australien (The State of the Environment Report)[89] de 2001, rédigé par des chercheurs indépendants à l'attention du gouvernement fédéral, la situation de l'environnement et de la gestion environnementale en Australie n'a fait qu'empirer depuis le précédent rapport de 1996. Le rapport indique que de nombreux processus, tels que la salinité, le changement des conditions hydrologiques, la déforestation, la fragmentation des écosystèmes, la mauvaise gestion de l'environnement côtier et les espèces envahissantes, constituent un problème majeur pour la biodiversité australienne.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553244-9), 7 volumes, incluant :
    • Davies, J.N., S. Marchant & P.J. Higgins (eds) 1991. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 1: Ratites to Ducks. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553244-9)
    • Marchant, S., P.J. Higgins & J.N. Davies (eds) 1994. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 2: Raptors to Lapwings. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553069-1)
    • Higgins, P.J. & J.N. Davies (eds) 1996. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 3: Snipe to Pigeons. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553070-5)
    • Higgins, P.J. (ed) 1999. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 4: Parrots to Dollarbird. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553071-3)
    • Higgins, P.J., J.M. Peter & W.K. Steele (eds) 2001. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 5: Tyrant-flycatchers to Chats. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553258-9)
    • Higgins, P.J. & J.M. Peter (eds) 2003. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 6: Pardalotes to Shrike-thrushes. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553762-9)
    • Higgins, P.J., J.M. Peter & S.J. Cowling (eds) 2006. Handbook of Australian, New Zealand and Antarctic Birds. Volume 7: Boatbill to Starlings. Oxford University Press, Melbourne. (ISBN 0-19-553996-6)
  • (en) Berra, T. M. 1998. A Natural History of Australia. Academic Press (ISBN 0-12-093155-9).
  • (en) McKay, G.M. et al. 1989. Biogeography and Phylogeny of Eutheria. In Fauna of Australia (D. W. Walton and B. J. Richardson, eds.). Mammalia, Canberra, Australian Capital Territory 1B:1–1227.
  • (en) Penny Olsen, Michael Weston, Ross Cunningham et Andrew Silcokcs (2003). The State of Australia’s Birds. 2003, Wingspan, 13 (4), SupplĂ©ment : 23 p. – librement tĂ©lĂ©chargeable sur le site du Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts.
  • (en) Strahan, R. ed. 1983. The Australian Museum Complete Book of Australian Mammals. Angus & Robertson (ISBN 0-207-14454-0).
  • (en) Walton, D. W. Ed. 1987. Fauna of Australia, Volume A. Australian Government Publishing Service, Canberra. (ISBN 0-644-06055-7).
  • (en) Wells, A. Ed. 2005. Australian Faunal Directory, Department of Environment and Heritage.
  • Faune d'Australie et des mers du sud, GrĂĽnd (11 aoĂ»t 1988) (ISBN 9782700015140).
  • Fischer P.-H, Les animaux d'Australie, Paris-Payot-1959 ASIN B0000DSEK5.
  • (en) L. Egerton, Encyclopedia of Australian wildlife, Reader's Digest, (ISBN 1-876689-34-X). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Williams, J. et al. 2001. Biodiversity, Australia State of the Environment Report 2001 (Theme Report), CSIRO Publishing on behalf of the Department of the Environment and Heritage, Canberra. (ISBN 0-643-06749-3) .pdf.
  2. Egerton 2005, p. 14 et 20.
  3. Egerton 2005, p. 20.
  4. IBRA.
  5. site du WWF sur les biomes d'Austronésie.
  6. DASETT 1987, Williams et al. 1996.
  7. Sur l'écosystème des savanes tropicales, Site du WWF.
  8. WWWF sur l'écorégion du Jarrah-Karri.
  9. (en) WWF sur les îles subartique.
  10. Egerton 2005, p. 34.
  11. Archer, M. et al., 1985. First Mesozoic mammal from Australia-an early Cretaceous monotreme. Nature 318:363–oij.
  12. Godthelp, H. et al. 1992. Earliest known Australian Tertiary mammal fauna. Nature, 356:514-516.
  13. Townsend, C.R. et al. 2002. The Ecology of Evolution, in Essentials of Ecology 2nd edition. Blackwell Publishers (ISBN 1-4051-0328-0).
  14. Egerton 2005, p. 77.
  15. Egerton 2005, p. 78.
  16. Egerton 2005, p. 36.
  17. Egerton 2005, p. 37.
  18. Egerton 2005, p. 39.
  19. « Australie continentale : des diables de Tasmanie nés dans la nature, 3 000 ans après leur disparition », sur Sud-Ouest, (consulté le ).
  20. Savolainen, P. et al. 2004. A detailed picture of the origin of the Australian dingo, obtained from the study of mitochondrial DNA. Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America. 101:12387-12390 PMID 15299143.
  21. Penny Olsen, Michael Weston, Ross Cunningham et Andrew Silcokcs (2003) : V.
  22. « 872 espèces présentes ou de passage », sur oiseau.net.
  23. Australian Museum. 2001. Fossil history of birds: fossil history overview.
  24. Egerton 2005, p. 124–125.
  25. Egerton 2005, p. 126–127.
  26. Egerton 2005, p. 193.
  27. Egerton 2005, p. 192 Ă  206.
  28. Egerton 2005, p. 221.
  29. Egerton 2005, p. 224.
  30. Egerton 2005, p. 229 Ă  236.
  31. Egerton 2005, p. 248 Ă  250.
  32. Egerton 2005, p. 265 Ă  268.
  33. Egerton 2005, p. 237.
  34. Egerton 2005, p. 233–234.
  35. Egerton 2005, p. 238 Ă  246.
  36. Egerton 2005, p. 228.
  37. Egerton 2005, p. 226–227.
  38. Dupuyoo M. (2002) Diamants, Papes et Capucins. Estrildés de l'Indo-Pacifique. Jardin d'Oiseaux Tropicaux, La Londe les Maures, 240 p.
  39. Egerton 2005, p. 273.
  40. Egerton 2005, p. 275.
  41. Egerton 2005, p. 290–291.
  42. Egerton 2005, p. 282.
  43. Egerton 2005, p. 146–147.
  44. Egerton 2005, p. 136.
  45. (en) K. Chan, « Partial migration in Australian landbirds: a review », Emu, vol. 101, no 4,‎ , p. 281-292 (DOI 10.1071/MU00034, résumé).
  46. (en) Steve Wilson & Swan, Gerry, A Complete Guide to Reptiles of Australia, Reed New Holland, .
  47. Egerton 2005, p. 336, 379, 388–389.
  48. Egerton 2005, p. 366.
  49. (en) Murray J. Littlejohn ; J. Dale Roberts; Graham F. Watson ; Margaret Davies, « 7. Family Myobatrachidae », Canberra, Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts, Australian Government, (consulté le ).
  50. Egerton 2005, p. 377.
  51. Egerton 2005, p. 379.
  52. Egerton 2005, p. 379 Ă  387.
  53. (en) Thomas C. Burton, « 9. Family Microhylidae », Canberra, Department of the Environment, Water, Heritage and the Arts, Australian Government, (consulté le ).
  54. Egerton 2005, p. 385.
  55. CSIRO. 2004. Standard Names of Australian Fish
  56. Williams, W.D. and Allen, G.R. 1987. Origins and adaptations of the fauna of inland waters. In D.W. Walton Ed. Fauna of Australia, Volume 1A. Australian Government Publishing Service, Canberra.
  57. Wager, R. and Jackson, P. 1993. The Action Plan for Australian Freshwater Fishes, Queensland Department of Primary Industries Fisheries Division (ISBN 0-642-16818-0).
  58. International Shark Attack File. 2005. SAF Statistics for the Worldwide Locations with the Highest Shark Attack Activity Since 1990, Florida Museum of Natural History.
  59. « Les insectes vous manquent, et tout est dépeuplé », sur Reporterre (consulté le )
  60. Shattuck, S. and Barnett, N. 2001. Australian Ants Online, CSIRO Entomology.
  61. CSIRO. Insects and their allies.
  62. Australia State of the Environment Report 2001 (Theme Report).
  63. Prideaux, G.J. et al. 2007. An arid-adapted middle Pleistocene vertebrate fauna from south-central Australia. Nature 445:422-425.
  64. gvt.au biodiversité des mammifères.
  65. National drylan salinity program.
  66. gov.au sur les chameaux.
  67. gov.au sur le crapaud buffle.
  68. gov.au sur les renards roux.
  69. gov.au sur les chats.
  70. gov.au sur les lapins.
  71. gov.au sur les chevaux.
  72. gov.au sur les cervidés.
  73. gov.au sur les chèvres.
  74. gov.au sur les cochons.
  75. gov.au sur les Solenopsis invicta.
  76. CSIRO sur la Anoplolepis gracilipes.
  77. gov.au sur les Buffles.
  78. « Inquiétude pour les kangourous autour de l'élection australienne », sur one-voice.fr (consulté le )
  79. « « L'Australie sacrifie de plus en plus l'environnement au profit de l'économie » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  80. Lutte biologique contre le criquet pèlerin, FAO.
  81. publication de Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation.
  82. Thimoty Richard New (1995). Exotic Insects in Australia, Gleneagles Publishing (Adélaïde, Australie) : x + 138 p. (ISBN 1-875553-03-7).
  83. Ministere de l'agriculture australien et New (1995), op. cit.
  84. Voir New (1995), op. cit.
  85. Newton, G and Boshier, J, eds. 2001. Coasts and Oceans Theme Report, Australia State of the Environment Report 2001 (Theme Report), CSIRO Publishing on behalf of the Department of the Environment and Heritage, Canberra. (ISBN 0-643-06749-3) .pdf.
  86. Department of the Environment and Heritage. EPBC Act List of Threatened Fauna.
  87. Department of the Environment and Heritage. 2002. Summary of Terrestrial Protected Areas in Australia by Type.
  88. Department of the Environment and Heritage. 2002. About the National Representative System of Marine Protected Areas (NRSMPA).
  89. Australian State of the Environment Committee. 2001, Independent Report to the Commonwealth Minister for the Environment and Heritage. CSIRO Publishing on behalf of the Department of the Environment and Heritage (ISBN 0-643-06745-0) .pdf.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.