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Dingo (chien sauvage)

Canis lupus dingo

Canis lupus dingo
Description de cette image, également commentée ci-après
Mâle dingo adulte en Australie.

Sous-espèce

Canis lupus dingo
(Meyer, 1793)

Statut de conservation UICN

( VU )
VU : Vulnérable

Synonymes

  • Canis antarcticus (Kerr, 1792)
  • Canis australasiae (Desmarest, 1820)
  • Canis australiae (Gray, 1826)
  • Canis dingo
  • Canis dingoides (Matschie, 1915)
  • Canis familiaris dingo
  • Canis macdonnellensis (Matschie, 1915)
  • Canis novaehollandiae (Voigt, 1831)
  • Canis papuensis (Ramsay, 1879)
  • Canis tenggerana (Kohlbrugge, 1896)
  • Canis harappensis (Prashad, 1936)
  • Canis hallstromi (Troughton, 1957)

Statut CITES

Sur l'annexe  I  de la CITES Annexe I , RĂ©v. du 23/06/2010
Dingo (chien sauvage)
Dingo
Dingo
Région d’origine
RĂ©gion Australie
Caractéristiques
Taille 47-67cm
Poids 10-20kg
Poil Le poil est double, le sous-poil est doux et serré, semblable à de la fourrure. Le poil de couverture est plat, rêche, fort et hirsute
Robe Couleur fauve avec museau noir
Oreilles taille moyenne, droites
Queue portée basse,
Caractère sauvage.
Nomenclature FCI
  • groupe 11
      • no 1

Le Dingo (Canis lupus dingo) ou warrigal[1] est une sous-espèce férale de Canis lupus, issus de chiens (Canis lupus familiaris) retournés à l'état sauvage (marronnage) et ayant ainsi formé une nouvelle sous-espèce, plutôt qu'une espèce distincte[2]. Le dingo reste en effet parfaitement interfécond avec le chien domestique et le loup gris commun. Ces chiens domestiques ont été introduits par l'être humain il y a environ quatre mille ans. Leur aire de répartition se situe en Asie du Sud-Est d'où il est originaire, il est également présent en Australie[3].

Synonymes : Canis familiaris dingo, Canis dingo[4].

Les dingos modernes vivent, la plupart du temps, en Asie du Sud-Est, dans de petites poches de forêts naturelles restantes, et en Australie, particulièrement dans le nord du pays.

Le dingo présente des caractères communs avec le chien domestique comme avec le loup. Le nom « dingo » vient de la langue des Eora (aborigènes d'Australie), qui ont été les premiers habitants de la région de Sydney. Le Chien chanteur est parfois assimilé au dingo.

Étymologie

Le nom « dingo » provient de la langue darug parlée par les aborigènes d'Australie de la région de Sydney[5]. L'animal est appelé tingo[6] lorsque c'est une femelle, dingo lorsque c'est un mâle, et worigal lorsqu'il s'agit d'un chien de grande taille. Plusieurs noms ont été attribués au dingo dans les langues aborigènes d'Australie, tels que warrigal, boolomo, dwer-da, joogoong, kal, kurpany, maliki, mirigung, noggum, papa-inura, et wantibirri[7].

Description

Portrait d'un dingo du zoo des Abrets (Isère).

Les dingos sont des Canidés, et ils descendent vraisemblablement des Loups gris (Canis lupus) domestiqués par l'homme puis retournés à l'état sauvage.

Les dingos mesurent 47 Ă  67 cm de haut Ă  l'Ă©paule et de 0,80 m Ă  1,20 m de longueur pour un poids de 10 Ă  20 kg selon les individus[8]. Ils n’aboient pas, mais Ă©ternuent bruyamment lorsqu'ils se sentent menacĂ©s. Ce sont des animaux aux oreilles dressĂ©es, Ă  la queue recouverte de poils durs, gĂ©nĂ©ralement roux mais parfois aussi noirs avec des taches blanches et rousses, ou bien mĂŞme totalement blancs.

Ils vivent en bandes familiales de 3 à 12 individus, mais sont souvent vus seuls. La plupart appartiennent à un groupe social dont les membres se regroupent régulièrement notamment pendant la saison des amours, pour s’accoupler puis élever les petits.

Les dingos sont rapides, puisque leur vitesse de pointe est de 38 km/h en moyenne et jusqu'à 65 km/h au maximum[9], ils sont également endurants et peuvent parcourir de longues distances pour trouver de la nourriture et de l'eau. En fonction de la taille des proies disponibles, ils chassent seuls (petits mammifères, wallabys...) ou en petites meutes (kangourous, émeus, bovins, chevaux, dromadaires). Ce sont des prédateurs très opportunistes, qui se nourrissent de proies variées (mammifères, oiseaux, reptiles, insectes) et même de fruits.

Les dingos sont très prolifiques et peuvent avoir jusqu’à huit petits qu'ils mettent au monde dans des grottes ou dans des lieux retirés. Ceux-ci sont ensuite allaités pendant deux mois et restent très longtemps auprès de leurs parents. En revanche, comme les loups et contrairement aux chiens (domestiques ou sauvages), les dingos ne se reproduisent qu'une fois par an. Les Aborigènes se servaient d'ailleurs du nombre de naissances pour prédire une sécheresse durant l'année à venir : une portée très nombreuse signifierait une grande sécheresse (le fait d'avoir de nombreux petits augmente le nombre de survivants dans la portée, lors des années difficiles).

Ils n'ont pratiquement aucun ennemi naturel ; seuls les plus faibles d'entre eux sont la proie des aigles ou des serpents. C'est pourquoi il s'agit d'une espèce clé de voûte. En limitant les populations de leurs proies et/ou de leurs compétiteurs subordonnés, les prédateurs du haut de la chaîne peuvent moduler la diversité d’un système, et à long terme, augmenter la biodiversité animale à travers une série de liens trophiques. Leur seul véritable ennemi est l'homme, qui les a fortement chassés, notamment depuis l'arrivée des colons occidentaux.

Dans la moitiĂ© sud de l'Australie, la majoritĂ© des spĂ©cimens rencontrĂ©s sont des hybrides entre dingos et chiens communs[10]. L'hybridation croissante des dingos avec les chiens domestiques est une des causes premières de la disparition de cette sous-espèce et a poussĂ© l'UICN Ă  classer en 2004 l'animal dans la catĂ©gorie « vulnĂ©rable » de sa liste rouge. Parmi les autres causes nĂ©fastes Ă  la persistance des dingos, il convient de mentionner l'utilisation du poison 1080 par l'État australien, ainsi que les « bounties » (primes de chasse) autorisĂ©es (une peau de « chien sauvage » est rĂ©munĂ©rĂ©e 50 dollars, sans qu'aucune vĂ©rification ne soit faite si ce n'est en se fondant sur le pelage de l'animal...)[11].

RĂ©partition

Répartition de l'espèce.

Bien que le terme dingo désigne généralement les populations de chiens sauvages d'Australie, il existe en fait un ensemble de populations de chiens sauvages d'apparence similaire et très proches génétiquement, voire étroitement apparentées. Ils sont donc qualifiés aujourd'hui assez souvent de dingos, même si certaines spécificités géographiques existent. Les dingos asiatiques sont ainsi un peu plus petits que les australiens[12].

Les principales populations sauvages se trouvent en Australie et en Thaïlande, bien que des groupes soient localisés au Myanmar (Birmanie), en Chine du Sud, au Laos, en Malaisie, en Indonésie, à Bornéo, aux Philippines et en Nouvelle-Guinée[13].

Ces animaux, originellement en voie de domestication, ont Ă©tĂ© importĂ©s par les hommes, semble-t-il, les navigateurs austronĂ©siens, lors de leur expansion en OcĂ©anie depuis 5 000 ans[14].

Reproduction

La femelle dingo a une période de gestation de 63 jours. Elle met bas une portée de 1 à 10 petits. La maturité sexuelle est atteinte à 24 mois.

Dingo couché.

Introduction en Australie

« Les preuves fossiles donnent Ă  penser que les dingos sont arrivĂ©s en Australie il y a environ 3 500 Ă  4 000 ans, et se sont rapidement Ă©tendus Ă  toutes les parties du continent ocĂ©anique et de ses Ă®les, Ă  l'exception de la Tasmanie »[14].

Selon d'autres estimations, basĂ©es sur l'ADN mitochondrial, les dingos australiens descendent d'un groupe très rĂ©duit qui aurait Ă©tĂ© introduit un peu avant l'estimation prĂ©cĂ©dente, soit il y a environ 5 000 ans, longtemps après l'arrivĂ©e des premiers hommes (environ 50 000 ans av. J.-C.). Il s’agissait de chiens initialement domestiques, quoique le doute puisse prĂ©valoir Ă  ce seul propos.

Les navigateurs austronĂ©siens, qu'on pense avoir Ă©tĂ© les principaux « diffuseurs » du dingo, arrivent dans l'actuelle IndonĂ©sie et en Nouvelle-GuinĂ©e voilĂ  seulement 3 500 Ă  4 000 ans, les dates plus rĂ©centes Ă©tant sans doute Ă  retenir.

Les dingos ont formé rapidement une population sauvage (phénomène de marronnage), ce qui a eu un impact écologique important en causant certainement la disparition de plusieurs espèces. Les dingos ont ainsi évincé du continent les carnivores indigènes comme le thylacine (ou loup marsupial) et le diable de Tasmanie, si bien que ces deux espèces ont totalement disparu d'Australie (le diable de Tasmanie ne subsistant plus qu'en Tasmanie, où le dingo n'a pas été introduit).

Dégâts causés par le dingo et création de la « Dingo Fence »

Chasseur comme son cousin le loup, le dingo s'attaque Ă  une faune très diverse, des lapins aux kangourous, mais aussi au bĂ©tail[15], mĂŞme s'ils prĂ©fèrent les kangourous. De nombreux Australiens pensent que les dingos sont une menace pour l’agriculture, les Ă©leveurs de bĂ©tail en Australie voyant souvent les dingos s'attaquer Ă  leurs troupeaux[16]. Pour empĂŞcher les dingos d’attaquer les troupeaux de moutons, le gouvernement australien entretient depuis les annĂ©es 1880, la plus longue clĂ´ture au monde : la barrière Ă  dingos (en anglais : Dingo Fence), parcourant les 5 200 km[17] allant des Darling Downs (dans le Queensland) jusqu'Ă  la PĂ©ninsule d'Eyre, en Australie-MĂ©ridionale. Elle protège ainsi tout le sud-est du pays des incursions du prĂ©dateur, notamment les États de Nouvelle-Galles du Sud et de Victoria.

Il arrive que les dingos s'attaquent à des humains. De nombreuses attaques sur des humains ont été signalées[18] - [19]. Des attaques sur des enfants, dont une attaque sur un bébé, ont même été signalées, comme la petite Azaria Chamberlain, une petite fille de neuf mois, qui a vraisemblablement été enlevée par un dingo, qui l'a tirée hors de sa tente[20]. Le film Un cri dans la nuit, de Fred Schepisi, sorti en 1988 s'inspire notamment de ce fait divers[21] qui a beaucoup marqué les australiens, d'autant que la mère d'Azaria, d'abord considérée comme coupable du meurtre de sa fille, a effectué trois ans de prison avant que de nouveaux éléments prouvent que c'était bien un chien sauvage qui en portait la culpabilité.

Voir aussi

Notes et références

  1. (en) Laurie Corbett, Canids: Foxes, Wolves, Jackals and Dogs, International Union for Conservation of Nature and Natural Resources, (lire en ligne), « Dingo »
  2. Canis lupus dingo est validé à la fin du XXe siècle par (en) Corbett, L. 1995. The Dingo in Australia and Asia. Ithaca, New York: Cornell University Press et (en) Nowak, R. 1999. Walker's Mammals of the World, 6e Ed. Baltimore, MD: The Johns Hopkins University Press. Voir : (en) Référence Animal Diversity Web : Canis lupus dingo
  3. (en) Référence Animal Diversity Web : Canis lupus dingo
  4. (en) Référence Animal Diversity Web : Canis lupus dingo, (fr+en) Référence ITIS : Canis lupus dingo Meyer, 1793
  5. Simpson, Jane (14 November 2008). "Sydney Language -mb- ~ -m- and dingo — David Nash". Transient Languages & Cultures. The University of Sydney. Retrieved 6 February 2017.
  6. Fleming et al. 2001, pp. 1–16
  7. Corbett, L. K. (2004). "9–Dingo" (PDF). In Sillero-Zubiri, Claudio; Hoffmann, Michael; Macdonald, David Whyte (eds.). Canids: Foxes, Wolves, Jackals, and Dogs:Status Survey and Conservation Action Plan. IUCN-The World Conservation Union. pp. 223–230. (ISBN 978-2831707860). Retrieved 18 September 2017.
  8. Animal Diversity Web - Information - Dingo (Canis Lupus)
  9. Answers - How many miles per hour can a dingo run?
  10. Julien-Expert Faune, « Dingo d'Australie : Tout savoir sur ce chien sauvage - Faune Australienne », (consulté le )
  11. 2007 IUCN Red List – Search
  12. « Canis lupus dingo », Laurie Corbett, sur le site du Canid specialist group de l'UICN.
  13. Voir :
  14. « Dingos in Australia - Their Origins and Impact, Sandy Ingleby, 2003, Australian Museum »
  15. « Australie: les dingos, une menace pour les troupeaux, préfèrent les kangourous », sur actu.fr (consulté le ).
  16. « Australie : le dingo, croqueur de chèvres et sauveur de l'environnement », sur Nouvelle-Calédonie la 1ère (consulté le ).
  17. « Le dingo », sur France Culture (consulté le ).
  18. « Une famille française attaquée par une meute de dingo à Fraser Island », sur Courrier Australien, (consulté le ).
  19. Ouest-France, « Australie. Trois dingos attaquent et blessent gravement une femme », sur Ouest-France.fr, (consulté le ).
  20. « Australie : un dingo jugé responsable de la disparition d'un bébé », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  21. « Australie : un dingo jugé responsable de la disparition d'un bébé », sur leparisien.fr, (consulté le ).

Liens externes

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