Vigoulet-Auzil
Vigoulet-Auzil est une commune française située dans le nord du département de la Haute-Garonne, en région Occitanie. Elle fait partie de l'unité urbaine de Toulouse et est membre de la communauté d'agglomération du Sicoval. Elle se situe sur l'extrémité nord des coteaux sud du Lauragais, au-dessus de Ramonville-Saint-Agne et de Castanet-Tolosan, en banlieue sud de Toulouse. La population municipale était de 931 habitants en 2019.
Vigoulet-Auzil | |||||
L'Ă©glise Saint-Martin. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Occitanie | ||||
DĂ©partement | Haute-Garonne | ||||
Arrondissement | Toulouse | ||||
Intercommunalité | Sicoval | ||||
Maire Mandat |
Jacques Ségéric 2020-2026 |
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Code postal | 31320 | ||||
Code commune | 31578 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Vigouletains, Vigouletaines | ||||
Population municipale |
967 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 279 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 43° 30âČ 29âł nord, 1° 27âČ 38âł est | ||||
Altitude | Min. 169 m Max. 262 m |
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Superficie | 3,46 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Unité urbaine | Toulouse (banlieue) |
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Aire d'attraction | Toulouse (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Castanet-Tolosan | ||||
LĂ©gislatives | DixiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Garonne
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
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Liens | |||||
Site web | Site officiel | ||||
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Lauragais, l'ancien « Pays de Cocagne », liĂ© Ă la fois Ă la culture du pastel et Ă lâabondance des productions, et de « grenier Ă blĂ© du Languedoc ». ExposĂ©e Ă un climat ocĂ©anique altĂ©rĂ©, elle est drainĂ©e par le ruisseau de RĂ©ganel et par divers autres petits cours d'eau. La commune possĂšde un patrimoine naturel remarquable composĂ© d'une zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique.
Historiquement, et en raison de sa situation géographique, le village a toujours vécu dans l'orbite toulousaine, nombre de capitouls et de conseillers du parlement de Toulouse, sous l'Ancien Régime, ont été seigneurs de Vigoulet ou détenteurs de domaines sur le territoire communal.
L'essor démographique date de la fin des années 1960, jusque-là la population était peu importante et l'activité exclusivement agricole, principalement céréaliÚre.
Aujourd'hui, le trait dominant de Vigoulet-Auzil est son caractÚre résidentiel, dans un environnement préservé et encore trÚs peu densifié, tout en bénéficiant d'une communication aisée vers le centre-ville et le périphérique de Toulouse.
Vigoulet-Auzil est une commune rurale qui compte 967 habitants en 2020, aprÚs avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'agglomération toulousaine et fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse. Ses habitants sont appelés les Vigouletains ou Vigouletaines.
Le village tire sa notoriété de cette qualité résidentielle, des paysages des coteaux et des activités hippiques liées à la présence de deux centres équestres et d'un poney-club. La protection de l'environnement est aujourd'hui un enjeu majeur pour le village, dans le contexte de la pression exercée par la croissance démographique de l'agglomération toulousaine.
GĂ©ographie
Localisation
- Carte dynamique
- Carte Openstreetmap
- Carte topographique
- Carte avec les communes environnantes
La commune de Vigoulet-Auzil se trouve dans le département de la Haute-Garonne, en région Occitanie[1].
Elle se situe à 11 km à vol d'oiseau de Toulouse[2], préfecture du département, et à 3 km de Castanet-Tolosan[3], bureau centralisateur du canton de Castanet-Tolosan dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales[1]. La commune fait en outre partie du bassin de vie de Toulouse[1].
Les communes les plus proches[Note 1] sont[4] : Mervilla (1,1 km), Vieille-Toulouse (2,2 km), Pechbusque (2,3 km), Rebigue (2,7 km), Auzeville-Tolosane (2,8 km), Aureville (2,9 km), Castanet-Tolosan (3,2 km), Goyrans (3,7 km).
Sur le plan historique et culturel, Vigoulet-Auzil, village des coteaux dans le Lauragais géographique, fait transition avec le pays toulousain, fait de plaines et de terrasses alluviales, auquel il se rattache culturellement mais non géographiquement (voir plus loin).
Vigoulet-Auzil est limitrophe de six autres communes. Les communes limitrophes sont Mervilla, Aureville, Lacroix-Falgarde, Pechbusque, Portet-sur-Garonne et Vieille-Toulouse.
Les coteaux sud toulousains du Lauragais
Vigoulet-Auzil se situe sur les coteaux sud du Lauragais géographique, à la limite du Lauragais historique qui fut une entité administrative (sénéchaussée) du XIIIe siÚcle à la Révolution. Le Lauragais géographique constitue un territoire plus étendu dont l'identité est à la fois géologique, climatique et agricole.
Six grandes unités paysagÚres forment le Pays lauragais : les Coteaux mollassiques nord et les Coteaux mollasiques sud de part et d'autre du Sillon lauragais, la Montagne noire, la plaine de Revel et les collines de la PiÚge.
Les coteaux du sud toulousain sur lesquels se trouve Vigoulet-Auzil se situent à l'extrémité d'une bande mollassique limitée au nord et à l'est par la vallée de l'Hers-Mort (RN 113, autoroute A61, canal du Midi), et s'achevant en balcon, à l'ouest, au-dessus de la plaine de la Garonne et de l'AriÚge. Cette bande est entaillée de multiples vallons avec des ruisseaux comme le ruisseau de Pont d'Auzil au nord de la commune de Vigoulet-Auzil et le ruisseau de Reganel au sud.
GĂ©ologie
La structure dominante des sols de Vigoulet-Auzil est constituée par ce qu'on appelle les mollasses du Lauragais, qui sont des dépÎts lacustres et fluviatiles d'origine pyrénéenne de l'OligocÚne, fréquemment argilocalcaires et alors appelées terrefort en surface[6] - [7], comme c'est le cas à Vigoulet-Auzil.
Une entité paysagÚre agricole et résidentielle
Quatre communes, Vieille-Toulouse, Pechbusque, Vigoulet-Auzil, Mervilla, occupent la pointe extrĂȘme du plateau qui s'avance vers Toulouse oĂč il s'achĂšve sur les hauteurs de Pech-David et Pouvourville. Elles se rejoignent Ă la hauteur d'un carrefour routier dit des Quatre-vents, nom repris par une association culturelle propre aux quatre communes. Le tout forme un territoire rĂ©sidentiel largement occupĂ© encore par des espaces agricoles intercalaires qui perpĂ©tuent, aux portes de Toulouse, le caractĂšre paysager propre aux coteaux du Lauragais. Ces caractĂ©ristiques se retrouvent plus au sud dans les communes voisines, Goyrans, Aureville, Rebigue et au-delĂ , avec une prĂ©sence rĂ©sidentielle dĂ©clinante en s'Ă©loignant de Toulouse.
Hydrographie
La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne[8]. Elle est drainée par le ruisseau de Réganel, le ruisseau de Fricassée, le ruisseau de Naisse, le ruisseau d'en-Gros et le ruisseau du Pont d'Auzil, constituant un réseau hydrographique de 5 km de longueur totale[9] - [10].
Climat
Les données climatologiques applicables à Vigoulet-Auzil sont celles qui sont fournies par la station de Toulouse -Blagnac et communiquées pour Toulouse[11]. Le climat toulousain connaßt un climat tempéré océanique, à influences méditerranéenne et continentale, caractérisé par un été sec et chaud, un hiver doux et un printemps marqué par de fortes pluies et des orages violents. Les vents dominants sont, par ordre d'importance, le vent d'ouest (amenant généralement l'humidité de l'océan Atlantique), le vent de sud-est (aussi appelé vent d'autan, plutÎt chaud et sec) et le vent du nord, nettement moins fréquent et généralement froid et sec (amenant l'air de masses anticycloniques froides placées sur le nord de l'Europe)[12].
Ville | Ensoleillement | Pluie | Neige | Orage | Brouillard |
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Nice | 2 694 h / an | 767 mm / an | 1 j / an | 31 j / an | 1 j / an |
Toulouse | 2 047 h/an | 655 mm/an | 7 j/an | 26 j/an | 44 j/an |
Paris | 1 797 h/an | 642 mm/an | 15 j/an | 19 j/an | 13 j/an |
Strasbourg | 1 637 h/an | 610 mm/an | 30 j/an | 29 j/an | 65 j/an |
Moyenne nationale | 1 973 h/an | 770 mm/an | 14 j/an | 22 j/an | 40 j/an |
Toulouse connaßt en moyenne 24 jours de fortes chaleurs et 33 jours de gel par an. Les mois les plus pluvieux sont les mois d'avril, mai et juin. Les températures normales minimales interviennent en janvier avec en moyenne 5 °C, et les températures normales maximales en août avec 23 °C.
- Températures relevées à Toulouse
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D | Année |
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Températures (sous abri, normales 1961-1990) °C | 5,4 | 6,8 | 8,7 | 11,3 | 14,8 | 18,4 | 21,3 | 20,8 | 18,5 | 14,4 | 8,9 | 5,9 | 12,9 |
Précipitations (hauteur moyenne en mm, période 1961-1990) | 55,1 | 55,2 | 57,5 | 64,4 | 73,1 | 57,8 | 41 | 47,4 | 47,7 | 51,5 | 48,8 | 55,9 | 655,7 |
Source: Météo France |
Le climat des coteaux du sud-est toulousain, et donc celui de Vigoulet-Auzil, se distingue localement par un taux d'ensoleillement augmenté en raison d'un impact moindre des brumes et brouillards par comparaison avec ce qui est constaté sur la plaine de la Garonne et de l'AriÚge et dans la vallée de l'Hers.
Milieux naturels et biodiversité
Lâinventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective dâamĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil dâaide Ă la prise en compte de lâenvironnement dans lâamĂ©nagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 2] est recensĂ©e sur la commune[13] : le « vallon de Ramade » (95 ha), couvrant 4 communes du dĂ©partement[14].
Urbanisme
Typologie
Vigoulet-Auzil est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 3] - [15] - [16] - [17]. Elle appartient à l'unité urbaine de Toulouse, une agglomération inter-départementale regroupant 81 communes[18] et 1 047 829 habitants en 2020, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Toulouse est la cinquiÚme plus importante de la France en termes de population, derriÚre celles de Paris, Lyon, Marseille-Aix-en-Provence et Lille (partie française)[19] - [20].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 4]. Cette aire, qui regroupe 527 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[21] - [22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires artificialisĂ©s (45,4 % en 2018), en augmentation par rapport Ă 1990 (41,8 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : zones urbanisĂ©es (45,4 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (24,4 %), forĂȘts (23,7 %), terres arables (6,5 %)[23].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communication et transports
Depuis Toulouse, Vigoulet-Auzil est notamment accessible par la RD 35 depuis Ramonville-Saint-Agne, ville distante de 5 km, desservie par la Ligne B du métro de Toulouse (station de Ramonville). Un service de transport à la demande (Ligne TAD 119[24]) fonctionne quotidiennement selon les modalités pratiques (horaires, stations) précisées sur le site de Tisseo ainsi que sur le site de la commune et celui du Sicoval. Ce service de Transport à la demande dans l'agglomération toulousaine rencontre un vif succÚs.
En voiture, la liaison depuis Vigoulet avec Toulouse-centre se fait frĂ©quemment via Pechbusque ou Vieille-Toulouse (RD35b) en direction du chemin des Ătroits (RD4) longeant la Garonne. La liaison avec l'aĂ©roport de Toulouse-Blagnac s'effectue via le pĂ©riphĂ©rique sud.
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Vigoulet-Auzil est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse) et sĂ©isme (sismicitĂ© trĂšs faible)[25]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[26].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie. 98,5 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (88,8 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 362 bĂątiments dĂ©nombrĂ©s sur la commune en 2019, 361 sont en en alĂ©a moyen ou fort, soit 100 %, Ă comparer aux 98 % au niveau dĂ©partemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[27] - [Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux apprĂ©hender le risque dâaffaissement de terrain, l'inventaire national des cavitĂ©s souterraines permet de localiser celles situĂ©es sur la commune[28].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1993, 1998, 2003, 2012, 2016 et 2020 et par des mouvements de terrain en 1983 et 1999[25].
Toponymie et microtoponymie
La toponymie et la microtoponymie sont porteuses d'informations sur les petits territoires considérés en tant que lieux de vie et donc sur l'histoire locale modeste et non documentée.
Vigoulet : le « petit village »
Le nom de Vigoulet est aussi celui dâune ancienne famille locale, les Vigolesi, au XIVe siĂšcle, mais câest le village qui a donnĂ© son nom Ă la famille et non lâinverse.
Lâorigine de ces noms a Ă©tĂ© discutĂ©e. Pendant longtemps, on les a considĂ©rĂ©s comme dâorigine latine. Ainsi, on faisait dĂ©river Vigoulet de vicus « village » et du diminutif ule, soit le « petit village ». Cette dĂ©nomination Ă©tait d'autant plus vraisemblable que par le passĂ©, le village de Vigoulet a toujours Ă©tĂ© peu peuplĂ©. Ernest Roschach (1837-1909), archiviste de la ville de Toulouse Ă la fin du XIXe siĂšcle, faisait dĂ©river Auzil du terme auxilium (garde, secours) Ă rapprocher de la gĂ©ographie du lieu en promontoire, adaptĂ©e Ă un poste de surveillance. Roschach, qui vĂ©cut Ă Auzil, parlait de « lâĂ©peron dâAuzil ».
Aujourdâhui, alors que la prĂ©sence wisigothe puis franque en ces lieux est mieux connue, on considĂšre que ces noms ont pour origine un patronyme germanique romanisĂ© Ă relier aux dominations, wisigothe du Ve siĂšcle, puis franque Ă partir du VIe. AndrĂ© Soutou[29] auteur en 1965 dâune Ă©tude sur Pechbusque, Vieille-Toulouse et Vigoulet-Auzil, retient cette origine germanique pour Auzil quâil fait remonter à « Audilus », dont la racine germanique est ald, alda, « vieux, noble », et pour Vigoulet quâil fait dĂ©river dâun anthroponyme germanique apportĂ© par la conquĂȘte franque du VIe siĂšcle et donc postĂ©rieur Ă lâoccupation wisigothe : « Bigolenus » dans sa forme latinisĂ©e. Ernest NĂšgre (1991)[30] fait aussi appel Ă ces origines germaniques pour Auzeville, AuzĂ©ville-en-Argonne, Auzielle, Auzil, etc.
Jean Cougul rapporte qu'une épée wisigothe a été retrouvée non loin de l'ancienne église de Saint-Sernin signalée plus loin, qu'elle fit l'objet de communications aux sociétés savantes toulousaines et qu'elle fut remise par ses soins au Musée du Vieux Toulouse[31].
Microtoponymie
Le recueil des microtoponymes des villages du Lauragais, constitutif du patrimoine culturel immatériel local, a été en grande partie réalisé, en particulier sur Clermont-le-Fort par GeneviÚve Durand-Sendrail[32] et plus largement sur le Lauragais par l'association A.R.B.R.E à BaziÚge[33]. On recense les noms suivants sur Vigoulet-Auzil : Arquier, Auzil, Borde Neuve, Brescou, Brots, Canto-Coucut, Catilat (le), Causset, Chùteau (le) ou Vigoulet, CollÚge (le), Couderla (le), Faloure, Fenasse, Lamboulle, Lavergne, Menrhume, Moulin (le), Pont d'Auzil, Ponte (la), Ramade, TerrÚde, Vigne (la).
- Extrait de la carte de Cassini sur laquelle figure Vigoulet-Auzil
- Plan cadastral napoléonien de Vigoulet
- Section A
- Section B
- Plan cadastral napoléonien d'Auzil
L'extrait de la carte de Cassini ci-dessus fait apparaĂźtre certains de ces microtoponymes. La mention succ. qui y figure, accolĂ©e Ă Vigoulet, signifie que Vigoulet Ă©tait une succursale ou dĂ©pendance d'une paroisse, en lâoccurrence celle de Pechbusque. De mĂȘme le plan cadastral napolĂ©onien (1808) en mentionne quelques-uns. Il rĂ©vĂšle les constructions existant Ă cette date.
Dans le quartier de « La Ponte » (écrit « La Pounte » qui signifie « La Pointe ») des générations de la famille Villot puis Billot ont exercé le métier de forgeron. Le bùtiment d'une ancienne forge devenue ensuite four à pain est toujours visible dans un bùtiment ancien, à hauteur des feux de croisement. Le quartier du « CollÚge » rappelle que le collÚge Saint-Front de Périgord, dit collÚge de Périgord, fondé à Toulouse par le cardinal Hélie de Talleyrand-Périgord pour des étudiants en droit, en était détenteur ainsi que d'une métairie. Un laboratoire de recherche Pierre Fabre se situe à cet emplacement.
Aux toponymes anciens, il convient de rajouter ceux qui ont Ă©tĂ© apportĂ©s par l'expansion rĂ©sidentielle locale, dont certains comme Les Amazones et La GuĂ©riniĂšre tĂ©moignent de la place du cheval dans l'histoire rĂ©cente du village, liĂ©e Ă l'action personnelle de Jean Cougul, ancien maire et Ă©leveur de chevaux. De mĂȘme dans « Clos d'Avena » (nom d'un quartier rĂ©sidentiel sur TerrĂšde) le mot occitan « avena » signifie « avoine » et fait rĂ©fĂ©rence Ă ce qu'a pu ĂȘtre autrefois la destination du champ sur lequel ont Ă©tĂ© construites des villas.
Histoire
Avant la Révolution, la communauté de Vigoulet existait en tant que succursale ou dépendance de la paroisse de Pechbusque et celle d'Auzil en tant que succursale de la paroisse de Vieille-Toulouse. Auzil et Vigoulet furent érigées en tant que communes lorsqu'ont été créées les communes en application de la loi du 14 décembre 1789. Toutefois, jusqu'au 28 fructidor an 10 (15 septembre 1802), l'administration de la commune d'Auzil fut assurée par Vieille-Toulouse et celle de Vigoulet par Pechbusque.
La commune de Vigoulet-Auzil est nĂ©e de la rĂ©union des communes de Vigoulet et d'Auzil le [34] - [35]. La dĂ©mission de François Valette, maire d'Auzil, fut « indirectement » la cause de la dĂ©cision prĂ©fectorale de rattacher Auzil Ă une autre commune, Vieille-Toulouse ou Vigoulet. Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e le 2 dĂ©cembre 1840 auprĂšs des habitants d'Auzil avait montrĂ© qu'ils Ă©taient hostiles Ă tout rattachement Ă une autre commune mais que si cela leur Ă©tait imposĂ©, leur choix se portait sur Vigoulet[36].
Du rattachement dâAuzil et de Vigoulet aux juridictions toulousaines de lâAncien rĂ©gime : la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Toulouse et la viguerie de Toulouse
L'approche administrative met en Ă©vidence lâĂ©troite dĂ©pendance de Vigoulet et dâAuzil vis-Ă -vis de Toulouse et montre en tout cas leur non appartenance au Lauragais historique.
LâĂ©cheveau juridictionnel de lâAncien RĂ©gime Ă©tait trĂšs complexe. Selon les Ă©poques, le nombre des juridictions toulousaines tournait autour de la quinzaine, inĂ©galement rĂ©parties entre juridictions ecclĂ©siastiques, juridictions seigneuriales et juridictions royales. Ces derniĂšres Ă©taient les plus nombreuses et les plus variĂ©es en termes de degrĂ©s de justice et de spĂ©cialisation[37].
Au XVIIIe siÚcle les juridictions royales ordinaires étaient le Parlement, la sénéchaussée présidial et la viguerie.
- Le parlement de Toulouse a exercĂ© un pouvoir juridictionnel dominant progressivement tous les autres et sâexerçant sur un territoire trĂšs Ă©tendu correspondant Ă la nouvelle rĂ©gion Occitanie, moins le Roussillon, augmentĂ©e du Vivarais et du Velay.
- La sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Toulouse Ă©tait particuliĂšrement complexe dans la mesure oĂč son ressort englobait aussi bien une partie languedocienne quâune partie gasconne. Du remarquable ensemble cartographique dâĂlie PĂ©laquier consacrĂ© Ă lâancienne province de Languedoc[38] on retire, pour ne considĂ©rer que les communautĂ©s des coteaux du sud de Toulouse, que Vieille-Toulouse, Pechbusque, Auzil, Vigoulet, Lacroix-Falgarde, Goyrans et Aureville Ă©taient dans la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Toulouse et que Mervilla, Rebigue, Corronsac, Espanes et Clermont Ă©taient dans la sĂ©nĂ©chaussĂ©e du Lauragais, correspondant au Lauragais historique tel quâon le dĂ©finit aujourdâhui.
- La viguerie de Toulouse avait son siĂšge prĂšs de la Daurade avec sa salle dâaudience, son greffe et sa prison. Son ressort, extĂ©rieur Ă la ville, couvrait une bonne partie de la proche rĂ©gion toulousaine et incluait plus de 80 paroisses ou communautĂ©s. Si le ressort est assez bien connu, ses compĂ©tences rĂ©elles restent encore assez floues Ă©tant donnĂ© la concurrence inĂ©vitable entre la viguerie, les capitouls et la sĂ©nĂ©chaussĂ©e. Toutes les communes prĂ©citĂ©es, mĂȘme de deux sĂ©nĂ©chaussĂ©es diffĂ©rentes, relevaient de la viguerie de Toulouse.
Le domaine du chĂąteau de Vigoulet et l'histoire de Vigoulet-Auzil
L'histoire de Vigoulet est intimement associĂ©e Ă celle d'un domaine trĂšs ancien sur lequel a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e une demeure noble dite aujourd'hui le chĂąteau de Vigoulet, sur un lieu-dit qui a lui-mĂȘme portĂ© le nom de Vigoulet.
Moyen Ăge
Son premier propriĂ©taire connu fut Pierre de Vigoles (ou Pierre Vigolesii), capitoul de Toulouse de nombreuses annĂ©es pendant la deuxiĂšme moitiĂ© du XIVe siĂšcle et le dĂ©but du XVe. La prononciation devait alors ĂȘtre « vigoulĂšs ». Par la suite plusieurs de ses descendants accĂ©dĂšrent au capitoulat comme Jean Vigoles (au milieu du XVe siĂšcle) ou plusieurs seigneurs « de Vigoulet » jusquâau XVIe siĂšcle. Le nom a pu dâailleurs sâorthographier « Vigole », « Vigolesi », « Vigolesis » ou « Vigoleti », la forme latine « Vigolensis », signifiant littĂ©ralement « de Vigoulet ». Elle atteste, tout au long de lâAncien RĂ©gime, et mĂȘme au-delĂ jusquâĂ une Ă©poque rĂ©cente, de lâintĂ©rĂȘt des grands notables toulousains, dĂ©tenteurs de rĂ©sidences ou dâhĂŽtels particuliers en ville, pour des possessions terriennes, surtout Ă proximitĂ© de Toulouse. Non seulement pour les bĂ©nĂ©fices terriens quâils pouvaient en retirer mais aussi, sinon plus, pour les avantages attachĂ©s Ă la seigneurie dâun lieu qui servait Ă affirmer leur propre nobilitĂ© et renforçait leur position sociale[39].
XVIe siĂšcle : les Danos puis de Noz et Denos
La famille de Noz, désignée Denos dans les textes du XVIe et XVIIe siÚcles, occupa longtemps le chùteau de Vigoulet. La généalogie de cette famille, reconstituée grùce à sa notoriété dans le Midi toulousain a été rappelée par Jean Cougul[40]. On trouve, entre autres, Gaillard Danos, capitoul en 1407, Guillaume Nos, capitoul en 1436, Jean Danos, capitoul en 1445, Jean Nos en 1483 et 1484.
Les de Noz et les protestants de Vigoulet : le lieu-dit « bois des protestants »
Des représentants la famille de Noz furent connus pour leurs sympathies pour le protestantisme. On doit à André Floucat-AilliÚres, d'avoir identifié sur le territoire communal ce qui est connu désormais comme étant « L'ancien cimetiÚre protestant de Vigoulet » et d'en avoir fait l'historique dont sont tirés les extraits suivants[41] - [42] :
- « En 1562, Pierre de Nos, seigneur de Vigoulet, siégeant au parlement, fait enterrer sur ses terres, son frÚre Jean, capitoul, pendu à un arbre de la place Saint-Sernin de Toulouse et quelques-uns de ses amis qui ont été exécutés « pour conjuration », en fait au nom de leurs sympathies avec l'église reformée », dans les semaines qui suivent les troubles du mois de mai.
- « Le 4 octobre 1572, en prolongement du massacre de la Saint-Barthélemy à Paris, les protestants enfermés dans le couvent des Carmes, à Toulouse, sont massacrés, dont Jean de Coras (célÚbre jurisconsulte toulousain, connu aujourd'hui pour avoir instruit l'affaire Martin Guerre), Antoine de Lacger et François de FerriÚres.
« Quant aux conseillers, ils furent pendus à l'ormeau du palais avec leurs robes longues et leurs maisons et celles de tous les autres pillées et saccagées » écrit Jacques Gaches dans ses mémoires sur les guerres de religion[43]. Leurs corps sont aussi portés « au cimetiÚre de la dite religion, sur les coteaux, prÚs du dit village de Castanet ». Au début du XXe siÚcle, les anciens du village parlaient du bois des protestants, mais sans que soit mentionné le petit cimetiÚre. Cet emplacement a été identifié par André Floucat-AilliÚres dans le bois situé sur la hauteur dominant le chùteau à l'ouest. Il était alors couvert de broussailles et a été dégagé depuis. Sur l'emplacement du petit parc, on trouve cinq vieux cyprÚs disposés selon un quadrilatÚre : « Il s'agit bien d'un cimetiÚre existant déjà et différent du cimetiÚre protestant de Castanet. Toutes ces familles protestantes sont plus ou moins liées et c'est naturellement que François Denos, seigneur de Vigoulet, accepte leur sépulture sur ses terres. Dans un acte de 1667 concernant la cession à bail de deux prés au seigneur de Lacroix-Falgarde, par Gabriel de Foucaud, héritier d'une fille de Noz, il est fait mention que le seigneur de Vigoulet garde la propriété d'un petit parc situé au milieu des prés et de son chemin d'accÚs. »
XVIe et XVIIe siĂšcles : des Denos aux Teynier
Un dĂ©nombrement des biens nobles en possession de François Denos (1606-1671) « conseiller du roi en la cour du parlement de Toulouse », « aux lieux de Vigoulet et d'Auzil », est Ă©tabli Ă sa demande, le 05 juin 1639, devant les capitouls de Toulouse[35]. En l'absence d'hĂ©ritier mĂąle vivant, sa fille Gabrielle De Nos hĂ©rita de Vigoulet. Elle Ă©pousa en 1670 Pierre de Martiny, juge-mage (puis sĂ©nĂ©chal peut-ĂȘtre) de L'Isle-Jourdain. En 1686, un procĂšs en contestation de seigneurie et de nobilitĂ© du lieu est intentĂ© par la communautĂ© de Vigoulet devant la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Toulouse contre Pierre de Martiny, en « qualitĂ© de lĂ©gitime administrateur de Dlle Rose de Martiny Denos, sa fille, et de feu Gabrielle Denos »[35]. Sans doute faut-il y voir une consĂ©quence de la rĂ©vocation de l'Ă©dit de Nantes intervenue l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente. Ce procĂšs se poursuivit au siĂšcle suivant et semble s'ĂȘtre conclu en faveur de Rose de Jaume, hĂ©ritiĂšre du chĂąteau.
En 1715, Rose de Martiny, épouse de Jean Antoine de Sevin Mansencal, céda le chùteau à Roch de Jaume.
En 1753, Rose de Jaume, fille de Roch, veuve successive de « noble Jean-François Huleau de Francon », capitoul en 1720, puis de « MaĂźtre Alexis de Pascal, trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral de France de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Montauban », fit publier devant la sĂ©nĂ©chaussĂ©e de Toulouse le dĂ©nombrement de ses biens avec droits de seigneurie attachĂ©s sur les lieux de Vigoulet et d'Auzil[35]. Sans doute par manque de moyens financiers et en raison du dĂ©labrement d'une partie du chĂąteau, elle fut conduite Ă en faire abattre une partie et donc Ă en rĂ©duire le volume. Ce chĂąteau avait Ă©tĂ© conçu au XVIIe siĂšcle sur le modĂšle de ceux de Casselardit et d'Escalquens, selon un plan carrĂ© avec 4 tours d'angle, avec pour seule diffĂ©rence que les tours sont en Ă©lĂ©vation, avec leur toit propre, Ă Casselardit, et ne l'Ă©taient pas Ă Vigoulet comme elles le sont pas non plus Ă Escalquens. Ce dĂ©tail architectural pourrait ĂȘtre mis sur le compte de la discrĂ©tion ou du nĂ©cessaire effacement que devaient s'imposer les chĂątelains protestants ou proches de cette religion[44].
La deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle fut associĂ©e Ă des Ă©vĂšnements dramatiques[35]. Thomas Alexandre dâHuleau de Francon, fils de Rose de Jaume, hĂ©ritier par sa mĂšre du chĂąteau, du domaine et de la seigneurie de Vigoulet, Ă©pousa Suzanne de Sers. Il voyagea beaucoup et disparut en 1749, sans doute assassinĂ© par des brigands. Sa mĂšre fit mener sans succĂšs des enquĂȘtes pour retrouver ses traces, puis lĂ©gua Vigoulet Ă sa belle-fille Suzanne de Sers, Ă©pouse dâHuleau de Francon, qui en hĂ©rita en 1766. ArrivĂ©e Ă un Ăąge avancĂ©, et sans hĂ©ritier, Suzanne dâHuleau de Francon lĂ©gua ses biens en 1783 Ă sa sĆur Louise de Sers, veuve de Balthazar Emmanuel de Cambon, conseiller au parlement de Toulouse. Le fils de ces derniers, Jean-Louis Emmanuel Augustin de Cambon, hĂ©ritier de Vigoulet, a Ă©tĂ© le dernier prĂ©sident du parlement de Toulouse qui fut supprimĂ© par la RĂ©volution. Il Ă©chappa, en se cachant, aux recherches engagĂ©es contre lui pendant la Terreur, mais son Ă©pouse, DorothĂ©e-Etiennette Riquet de Bonrepos, mourut guillotinĂ©e le huit thermidor 1794, la veille du jour de la chute de Robespierre, aprĂšs sâĂȘtre refusĂ©e Ă livrer le lieu oĂč se trouvait son Ă©poux. Auparavant, il avait vendu Vigoulet, mentionnant dans lâacte de vente datĂ© de 1794 et signĂ© par le trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral des comptes du canal de Riquet agissant comme fondĂ© de pouvoir, que la dot apportĂ©e par son Ă©pouse avait Ă©tĂ© trop Ă©levĂ©e et quâune rĂ©trocession Ă la famille des Riquet de Bonrepos Ă©tait nĂ©cessaire. LâacquĂ©reur, Jean Calixte Pechoultre de Lamartinie, le revendit assez vite Ă un membre de la famille Teynier, sans doute Ă Joseph Ătienne Ville, et vraisemblablement par un acte passĂ© devant un notaire dâAriĂšge, dĂ©partement oĂč les Ville et les Teynier ont occupĂ© des positions trĂšs importantes.
XIXe siĂšcle : les Teynier et Ville de Teynier Ă Vigoulet. La jumenterie de Teynier
Les Teynier sont originaires d'AriĂšge oĂč ils s'enrichirent dans le commerce et s'Ă©levĂšrent socialement[45]. Ils ont longtemps dĂ©tenu dâimportantes propriĂ©tĂ©s urbaines Ă Toulouse et dans sa banlieue dont, entre autres, un domaine au lieu-dit Teynier Ă Lardenne. Le nom de Teynier va ĂȘtre attachĂ© au chĂąteau de Vigoulet au point de le dĂ©signer aujourd'hui.
Jean-Louis Teynier[n 1], nĂ©gociant toulousain, nĂ© en 1712, ancien prieur de la Bourse de Toulouse (Ă©quivalent de prĂ©sident de tribunal de commerce sous l'Ancien RĂ©gime), fut Ă©lu capitoul en 1767. Il donna tous ses biens et sa fortune Ă Joseph Ătienne Ville, son neveu, Ă la condition expresse de faire l'addition de son nom et de porter ses armes[47] et cela Ă l'occasion de son mariage avec Anne-Henriette Cabarrus, fille de feu Dominique Cabarrus, armateur Ă Bordeaux, de la branche cadette et bordelaise des Cabarrus apparentĂ©e Ă la cĂ©lĂšbre branche aĂźnĂ©e des Cabarrus, nĂ©gociants armateurs de Bayonne[48] - [49]. Ă la mort de Joseph Ătienne Ville de Teynier, son fils, Jean-Louis ThĂ©odore, hĂ©rita du chĂąteau de Vigoulet et de son domaine. Banquier toulousain, rĂ©sidant dans sa demeure toulousaine (au 12 rue Saint-Antoine-du-T), il fut maire d'Auzil puis de Vigoulet-Auzil pendant 70 ans, jusqu'Ă son dĂ©cĂšs en novembre 1884, Ă 96 ans[50]. Il Ă©pousa Jeanne Louise Marie de Cabarrus, veuve en premiĂšres noces de Louis d'Albis, dont il eut un fils en 1868, Gustave, ValĂ©rie, Marie, Joseph, ThĂ©odore, Octave, Ă l'Ăąge de 79 ans[51]. Gestionnaire dynamique de son domaine de Vigoulet, ce qui le distingue de nombre de propriĂ©taires du Lauragais de cette Ă©poque, il fit face Ă la chute des cours du blĂ© en dĂ©veloppant l'Ă©levage du cheval de remonte pour l'armĂ©e, crĂ©ant pour cela la jumenterie de Teynier.
Son fils, Gustave Ville de Teynier (1868-1913)[52], développa la production de chevaux anglo-arabes dans la jumenterie à Vigoulet[40] et aussi dans le domaine Teynier de Lardenne, proche de l'hippodrome de la CépiÚre, comme en en témoigne le contenu de l'offre de vente réalisée en 1921 par sa veuve ; il est fait état « de grandes et belles écuries d'installation moderne avec logement pour le gardien et, à proximité, un bùtiment à destination d'infirmerie pour animaux malades »[53]. Le domaine Teynier de Lardenne fut acquis par l'Institut de sérothérapie de Toulouse, aujourd'hui Mérial (groupe Sanofi), qui y développa l'entretien de chevaux producteurs de sérums à usage vétérinaire.
Gustave épousa Marguerite Guillou dont il eut deux filles, Marie Madeleine née en 1901 qui épousa André de Fournas de La Brosse (1885-1966), et Odette Ville de Teynier née en 1904, célibataire, qui mourut en 1993[40].
XXe siĂšcle : Jean Cougul et le cheval Ă Vigoulet-Auzil
En 1925, la veuve de Gustave Ville de Teynier vendit le chĂąteau et le domaine de Vigoulet Ă Louis Charles Azam (ancien chĂąteau Vassal, Ă Auzeville). En 1948, la fille de ce dernier, Yvonne Marie-Louise Azam, vendit Vigoulet Ă Jean Cougul[44].
Jean Cougul, greffier en chef du tribunal de commerce de Perpignan, vend sa charge en 1949 pour s'associer avec le greffier en chef du tribunal de commerce de Toulouse[44]. Il est élu maire de Vigoulet-Auzil en 1954 et succÚde à M. de Labastide. Les années 1950 sont associées à la révolution agricole, en France en général, dans le Lauragais et le pays toulousain en particulier. Jean Cougul exploite ses 108 hectares en gestion directe de 1948 à 1956, en fermage ensuite. Les labours profonds avec des tracteurs à chenilles et les engrais font passer les rendements de 10 quintaux de blé à 40 quintaux à l'hectare, dÚs les premiÚres années.
Vers 1960, la commune de Vieille-Toulouse lance le golf et les amĂ©nagements rĂ©sidentiels sur son territoire. Jean Cougul reprend le thĂšme de l'amĂ©nagement et du dĂ©veloppement communal autour du sport. Son fils Pierre s'intĂ©ressant au cheval, il va ĂȘtre conduit Ă amĂ©nager les dĂ©pendances de Teynier pour y monter un club hippique de standing. Ses voyages, notamment aux Ătats-Unis, le persuadent Ă cette Ă©poque de l'importance majeure du cheval arabe en tant que cheval de loisir et de sport d'endurance, mais la race telle qu'elle Ă©tait reprĂ©sentĂ©e alors dans les pays occidentaux est jugĂ©e adultĂ©rĂ©e. Des informations font Ă©tat de l'excellence de lignĂ©es de chevaux arabes dans le Caucase nord, en URSS Ă cette Ă©poque, dans la rĂ©gion de Piatigorsk, notamment au haras de Tersk. GrĂące au soutien de Jean-Baptiste Doumeng, il va pouvoir, pendant quinze ans, importer et revendre des chevaux arabes en France, dont le lĂ©gendaire Persik. La jumenterie du chĂąteau est remise en service Ă cette fin et est dĂ©nommĂ©e Jumenterie de Teynier en accord avec les hĂ©ritiers du nom[44]. Cette jumenterie sera par la suite transformĂ©e en ce qu'elle est aujourd'hui, un club d'Ă©quitation et un lieu de pension pour chevaux sous statut GFA.
HĂ©raldique
Blasonnement :
Parti: au 1er de gueules Ă la tĂȘte de crosse Ă©piscopale d'or, au chef cousu d'azur chargĂ© de trois poissons d'argent, posĂ©s en pal, au 2e d'argent Ă la feuille de chĂȘne de sinople. |
Politique et administration
Administration municipale
Le nombre d'habitants au recensement de 2017 Ă©tant compris entre 500 habitants et 1 499 habitants, le nombre de membres du conseil municipal pour l'Ă©lection de 2020 est de quinze[54] - [55].
Les informations pratiques détaillées sont disponibles sur le site Internet de la mairie, et sur celui du SICOVAL.
Rattachements administratifs et Ă©lectoraux
Commune faisant partie de la dixiĂšme circonscription de la Haute-Garonne, du Sicoval et du canton de Castanet-Tolosan.
Liste des maires
Finances locales
Cette sous-section présente la situation des finances communales de Vigoulet-Auzil[Note 5].
Pour l'exercice 2013, le compte administratif du budget municipal de Vigoulet-Auzil s'établit à 636 000 ⏠en dépenses et 876 000 ⏠en recettes[A2 1] :
En 2013, la section de fonctionnement[Note 6] se répartit en 583 000 ⏠de charges (598 ⏠par habitant) pour 739 000 ⏠de produits (759 ⏠par habitant), soit un solde de 156 000 ⏠(161 ⏠par habitant)[A2 1] - [A2 2] :
- le principal pĂŽle de dĂ©penses de fonctionnement est celui des charges de personnels[Note 7] pour un montant de 284 000 ⏠(49 %), soit 292 ⏠par habitant, ratio supĂ©rieur de 18 % Ă la valeur moyenne pour les communes de la mĂȘme strate (248 ⏠par habitant). En partant de 2009 et jusqu'Ă 2013, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 292 ⏠par habitant en 2013 et un maximum de 327 ⏠par habitant en 2009 ;
- la plus grande part des recettes est constituĂ©e des impĂŽts locaux[Note 8] pour une valeur de 210 000 ⏠(28 %), soit 215 ⏠par habitant, ratio infĂ©rieur de 25 % Ă la valeur moyenne pour les communes de la mĂȘme strate (285 ⏠par habitant). Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 215 ⏠par habitant en 2013 et un maximum de 315 ⏠par habitant en 2012.
Les taux des taxes ci-dessous sont votés par la municipalité de Vigoulet-Auzil[A2 3]. Ils ont varié de la façon suivante par rapport à 2012[A2 3] :
- la taxe d'habitation trÚs inférieure (-61 %) 7,80 % ;
- la taxe fonciĂšre sur le bĂąti sans variation 9,62 % ;
- celle sur le non bùti trÚs inférieure (-61 %) 51,29 %.
La section investissement[Note 9] se répartit en emplois et ressources. Pour 2013, les emplois comprennent par ordre d'importance[A2 4] :
- des dĂ©penses d'Ă©quipement[Note 10] pour une somme de 52 000 ⏠(98 %), soit 53 ⏠par habitant, ratio infĂ©rieur de 84 % Ă la valeur moyenne pour les communes de la mĂȘme strate (333 ⏠par habitant). Sur la pĂ©riode 2009 - 2013, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 53 ⏠par habitant en 2013 et un maximum de 513 ⏠par habitant en 2010 ;
- aucun remboursement d'emprunt[Note 11].
Les ressources en investissement de Vigoulet-Auzil se répartissent principalement en[A2 4] :
- subventions reçues pour 3 000 ⏠(2 %), soit 3 ⏠par habitant, ratio infĂ©rieur de 96 % Ă la valeur moyenne pour les communes de la mĂȘme strate (81 ⏠par habitant). Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 0 ⏠par habitant en 2009 et un maximum de 363 ⏠par habitant en 2010 ;
- aucune somme au titre des fonds de Compensation pour la TVA.
L'endettement de Vigoulet-Auzil au peut s'évaluer à partir de trois critÚres : l'encours de la dette[Note 12], l'annuité de la dette[Note 13] et sa capacité de désendettement[Note 14] :
- l'encours de la dette pour une valeur de 5 000 âŹ, soit 6 ⏠par habitant, ratio infĂ©rieur de 99 % Ă la valeur moyenne pour les communes de la mĂȘme strate (601 ⏠par habitant). Sur les 5 derniĂšres annĂ©es, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 6 ⏠par habitant en 2013 et un maximum de 317 ⏠par habitant en 2011[A2 5] ;
- aucune annuité pour la dette. Depuis 5 ans, ce ratio fluctue et présente un minimum de 0 ⏠par habitant en 2013 et un maximum de 315 ⏠par habitant en 2012[A2 5] ;
- la capacitĂ© d'autofinancement (CAF) pour un montant de 156 000 âŹ, soit 161 ⏠par habitant, ratio voisin de la valeur moyenne de la strate. Sur les 5 derniĂšres annĂ©es, ce ratio fluctue et prĂ©sente un minimum de 97 ⏠par habitant en 2009 et un maximum de 176 ⏠par habitant en 2012[A2 6]. La capacitĂ© de dĂ©sendettement est de moins d'un an en 2013. Sur une pĂ©riode de 14 annĂ©es, ce ratio est constant et faible (infĂ©rieur Ă 4 ans)
DĂ©mographie
- Auzil :
- Vigoulet puis, Ă partir de 1841, Vigoulet-Auzil :
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[58]. En 2020, la commune comptait 967 habitants[Note 15], en augmentation de 6,03 % par rapport Ă 2014 (Haute-Garonne : +7,44 %, France hors Mayotte : +1,9 %). |
Histogramme de Vigoulet plus Auzil, puis de Vigoulet-Auzil
On peut faire la comparaison avec la dĂ©mographie de Toulouse sur la mĂȘme pĂ©riode :
Au cours de la premiÚre moitié du XIXe siÚcle et en mettant à part le changement apporté par la fusion communale de 1842, on constate un trÚs léger accroissement démographique associé à une situation économique favorable au marché du blé, essentiel dans l'économie locale et donc à l'emploi agricole.
Tout au long de la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle, la stagnation ou la chute des cours du blĂ© crĂ©e des conditions dĂ©favorables Ă la rĂ©munĂ©ration des actifs agricoles. Ceux-ci trouvent des conditions de ressources plus favorables dans les villes dont certaines comme Toulouse sont en essor Ă©conomique. Cette situation s'accompagne d'un exode rural et d'une diminution de la main d'Ćuvre. Cette Ă©volution se poursuit durant la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle[65]. Elle est aggravĂ©e par les pertes humaines de 1914-1918. Dans l'entre-deux-guerres et dans l'immĂ©diat aprĂšs guerre, le recours Ă la mĂ©canisation ne suffit pas Ă en corriger les effets : l'immigration, d'italiens principalement, devient nĂ©cessaire pour maintenir la force de travail dans les exploitations (ouvriers journaliers et mĂ©tayers). Ă partir de 1962, l'exode rural s'accĂ©lĂšre, malgrĂ© un contexte Ă©conomique devenu plus favorable (rĂšglements cĂ©rĂ©aliers et olĂ©agineux de la PAC), du fait de la place prise par la mĂ©canisation et du remembrement qui l'accompagne. Dans le cas particulier de Vigoulet-Auzil, qui est aussi celui des autres communes rurales progressivement agglomĂ©rĂ©es Ă une zone urbaine, l'Ăšre agricole s'achĂšve, l'Ăšre rĂ©sidentielle prend le relais avec un envol littĂ©ral sur le plan dĂ©mographique qui accompagne celui de Toulouse et de son agglomĂ©ration. Il est significatif qu'aujourd'hui Vigoulet-Auzil ne compte plus d'exploitation agricole de production, les terres agricoles qui s'y trouvent Ă©tant exploitĂ©es par deux agriculteurs situĂ©s sur des communes voisines tout en continuant Ă remplir un rĂŽle fondamental dans l'environnement local.
Depuis une dizaine d'années un vieillissement de la population est associé à un déclin démographique. Un nouveau plan local d'urbanisme en cours d'élaboration devra se traduire par un accroissement de l'habitat et donc de la population, pour répondre aussi à la pression démographique croissante exercée par l'agglomération toulousaine.
Occupation et aménagement de l'espace
Habitat et développement résidentiel
L'habitat et le bùti originels de Vigoulet-Auzil, commune historiquement dominée par des activités agricoles, sont le produit de l'organisation socio-économique traditionnelle d'un terroir céréalier fécond, le Lauragais : d'une part des maisons de maßtre, souvent appelées chùteaux, réparties en différents points du territoire communal, pourvues de dépendances de caractÚre (bordes), faites de briques et de galets roulés, d'autre part un noyau d'habitations toulousaines groupées. Cette organisation originelle à faible densité d'occupation est aussi celle que l'on retrouve dans les villages voisins de Vigoulet.
Le développement économique toulousain et péritoulousain a entraßné une demande résidentielle spécifique, de cadres, de professions libérales et d'universitaires bien souvent, pour ces espaces aux vastes perspectives, agricoles et bocagers, aux portes de Toulouse et de son bassin d'emplois. L'accroissement résidentiel s'est fait d'abord par des implantations unitaires sur des parcelles de surface relativement importante puis par paliers successifs résultant des programmes de lotissement. L'habitat individuel en villas indépendantes souvent de grand volume est donc la rÚgle. Ceci ne doit pas faire oublier les rares opportunités pour un habitat collectif mettant à profit un bùti traditionnel réhabilité comme celui que l'on peut constater dans le quartier Terrede, jouxtant le Clos d'Avena constitué, lui, de villas "de standing" plus conformes à l'image que beaucoup se font de Vigoulet-Auzil.
Le renouvellement des générations entraßne naturellement des mutations de propriété qui conduisent à l'arrivée de nouvelles familles avec jeunes enfants séduites par les aménités du site, à proximité des services et des lieux de travail urbains.
Le projet de plan local d'urbanisme
L'organisation spatiale telle qu'elle ressortait du Plan d'Occupation des Sols de 2003 donnait la répartition suivante des surfaces entre l'urbanisation, les sols agricoles, les espaces verts et boisés :
- Espaces urbanisés (U et INA) et urbanisables à terme (IINA) : 208ha
- Espaces agricoles : 137ha 60a
- Espaces boisés : 55 ha
LâĂ©laboration du plan local d'urbanisme a Ă©tĂ© initiĂ©e par dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal en date du 23 novembre 2010. Il a dĂ©bouchĂ© en 2012 sur l'adoption d'un projet consultable sur le site de la mairie[66].
En 2014, la nouvelle municipalitĂ© conduite par Jacques SĂ©gĂ©ric, maire, s'est engagĂ©e dans une rĂ©vision de ce PLU. Le document existant nâĂ©tait pas conforme Ă la loi Grenelle II de lâenvironnement, applicable dĂšs le 1er juillet 2013, notamment du fait d'une trop grande consommation de terres agricoles. Cette rĂ©vision va se rĂ©aliser courant 2016. Un des objectifs affichĂ©s est de rĂ©duire ou d'enrayer l'extension de l'urbanisation sur les derniĂšres terres agricoles de Vigoulet-Auzil et de privilĂ©gier la densification, ceci est rĂ©alisable via la mise en Ćuvre d'une dĂ©marche originale de type BIMBY (Build In My Back Yard)[67] qui incite les propriĂ©taires d'une grande parcelle sur laquelle se situe leur habitation Ă en lotir une partie pour l'implantation d'une nouvelle unitĂ© d'habitation. Le nouveau projet sera donc en conformitĂ© avec la loi ALUR qui organise une urbanisation prĂ©fĂ©rentielle sur les zones rĂ©siduelles et favorise la densification des zones dĂ©jĂ urbanisĂ©es, afin de prĂ©server au maximum les terres agricoles et naturelles[68].
Ce plan d'urbanisme doit corriger le déclin démographique du village en rapport avec le vieillissement de la population et favoriser l'accueil de nouveaux résidents dans un contexte global d'accroissement important de la population de l'agglomération toulousaine.
Environnement paysager
- Agriculture et environnement
L'agriculture est associĂ©e intimement aux paysages typiques du Lauragais qui sont le produit des interactions complexes entre la gĂ©ologie, le climat et les activitĂ©s humaines. Les paysages collinaires, aux grandes Ă©tendues cultivĂ©es, ponctuĂ©es de boqueteaux et d'anciennes bordes qui sont des marqueurs du paysage, sont caractĂ©ristiques du Lauragais. MĂȘme si, aujourd'hui, des incitations sont donnĂ©es pour la crĂ©ation de haies et de bandes enherbĂ©es utiles pour la lutte contre l'Ă©rosion des sols et favorables Ă la biodiversitĂ©, il ne faut pas oublier que les paysages ouverts dits d'openfield du Lauragais sont en fait trĂšs anciens, et donc antĂ©rieurs au remembrement et Ă la mĂ©canisation agricole, comme en tĂ©moigne, dans la salle des Illustres du Capitole de Toulouse, le tableau peint par Jean-Paul Laurens, peintre toulousain du XIXe siĂšcle, natif du Lauragais. Cet openfield historique se retrouve dans tous les grandes bassins cĂ©rĂ©aliers dans lesquels l'assolement traditionnel faisait intervenir la jachĂšre associĂ©e au droit de vaine pĂąture, lequel autorisait l'Ă©levage et le passage libre de troupeaux ovins, en lâoccurrence ceux de l'ancienne race ovine lauragaise. Une bergerie se trouvait autrefois au lieu-dit Bordeneuve[69].
La perception de l'esthĂ©tique d'un paysage est Ă©minemment personnelle. Cela semble ĂȘtre particuliĂšrement le cas pour les paysages façonnĂ©s par l'agriculture si l'on se rĂ©fĂšre Ă une Ă©tude INRA/CNRS sur le sujet[70]. La connaissance culturelle du paysage y a aussi sa place et son enseignement peut ĂȘtre utile pour en dĂ©livrer des clĂ©s de lecture. Et ceci d'autant plus que les espaces variĂ©s, ouverts et moutonnants, du Lauragais, aux camaĂŻeux de couleurs variables selon les cultures et les saisons, rencontrent l'adhĂ©sion du plus grand nombre si l'on se rĂ©fĂšre Ă la comparaison frĂ©quente avec les paysages toscans qui font rĂ©fĂ©rence.
- Le Lauragais. Campagne toulousaine, tableau de Jean-Paul Laurens, Salle des Illustres, Capitole de Toulouse
- Vue de Lauragais depuis le chemin allant de Roche (lieu-dit sur Aureville) Ă Rebigue
- Créneau visuel sur un champ de tournesols et les coteaux de Mervilla depuis l'avenue des Coteaux (RD35), lieu-dit Faloure, à Vigoulet
- JachĂšre fleurie Ă Mervilla (crĂ©ation dâĂmile Loubet, agriculteur)
- L'urbanisation : vers un bocage résidentiel
L'amĂ©nagement rĂ©sidentiel sur des terrains d'une surface plus ou moins importante selon la distance de leur emplacement par rapport au cĆur de village relativement densifiĂ© s'est accompagnĂ©, ici comme ailleurs, de plantations d'arbres et de haies qui ont crĂ©Ă© un Ă©cosystĂšme rĂ©sidentiel bocager. Du point de vue paysager cela se traduit par une bande verte qui tranche nettement sur l'environnement agricole. Le risque est la fermeture de l'accĂšs visuel au paysage pour les promeneurs, sauf Ă prĂ©server des points « belvĂ©dĂšres » qui permettent d'y accĂ©der par endroits. Ce nouvel environnement a eu pour effet de rĂ©duire fortement l'impact du vent d'autan sur les conditions de vie au niveau des habitations. Il constitue aussi un environnement favorable pour l'avifaune.
- Bocage résidentiel vigouletain (Hauts de Vigoulet et La GuériniÚre) entre le bois de Lavergne à gauche et Mervilla à droite
- Avenue des Pyrénées : entrée de Vigoulet-Auzil en venant de Lacroix-Falgarde
- Le panorama sur les coteaux sud du Lauragais et sur les Pyrénées
La ligne de crĂȘte sur laquelle s'Ă©tire une partie du village est en surĂ©lĂ©vation par rapport aux coteaux qui lui font face, au sud. Cette situation permet de jouir d'un panorama trĂšs Ă©tendu sur ces coteaux et sur la chaĂźne pyrĂ©nĂ©enne, depuis le Canigou dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, Ă l'est, jusqu'au pic du Midi de Bigorre et au pic du Montaigu dans les Hautes-PyrĂ©nĂ©es.
La ZNIEFF du vallon de Ramade, ou du vallon du Pont d'Auzil
Une zone naturelle d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de 95 hectares est prĂ©sente pour partie sur le territoire de la commune. Cette ZNIEFF comprend les deux versants qui encadrent le ruisseau du Pont d'Auzil. Ce ruisseau, long de 3,8 km, orientĂ© Est-Ouest, part du quartier de Canto Coucut pour rejoindre la Garonne, en rive droite, en face du parc du Confluent (RNR Confluence Garonne-AriĂšge)[72] situĂ© sur la rive gauche. Le tracĂ© de ce ruisseau en fond de talweg fait frontiĂšre communale entre, dâune part, Vigoulet-Auzil, au sud, et, dâautre part, Pechbusque et Vieille Toulouse, au nord. Cette ZNIEFF est rĂ©pertoriĂ©e Vallon de Ramade dans lâInventaire National du Patrimoine Naturel (INPR)[71], du nom du lieu-dit Ramade situĂ© sur la commune de Portet sur Garonne traversĂ© par le ruisseau Pont dâAuzil.
Le vallon du ruisseau du Pont d'Auzil, dont lâaltitude maximale est de 258 m sur Vigoulet-Auzil, Ă Canto Coucut, et lâaltitude minimale, 145 m, sur Portet sur Garonne, Ă Ramade, est accessible depuis Vigoulet-Auzil, prĂ©fĂ©rentiellement via le chemin de Pont dâAuzil qui relie Auzil Ă Vieille Toulouse. Il l'est aussi depuis son point le plus bas via le chemin des Ătroits (route de Toulouse Ă Lacroix-Falgarde) et le chemin de Ramade.
Cette zone prĂ©sente un intĂ©rĂȘt Ă©cologique et biogĂ©ographique liĂ© au fait quâelle est considĂ©rĂ©e comme une zone de rĂ©fĂ©rence dans laquelle se juxtaposent plusieurs influences climatiques[71]. Le versant sud ensoleillĂ©, sur le territoire de Vieille-Toulouse, favorise des espĂšces thermophiles Ă tendance mĂ©diterranĂ©enne. Ainsi, le ChĂȘne pubescent (Quercus pubescens) et le ChĂȘne vert (Quercus ilex, dĂ©terminant) y sont prĂ©sents avec certaines espĂšces dĂ©terminantes de leur cortĂšge : le Rouvet (Osyris alba), le Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus), l'Asperge sauvage (Asparagus acutifolius). D'autres espĂšces caractĂ©ristiques des milieux ouverts basophiles ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es : de nombreuses orchidĂ©es (non dĂ©terminantes), la Campanule Ă feuilles de pĂȘcher (Campanula persicifolia) et le Gaillet glauque (Galium glaucum). Sur le versant nord (Vigoulet-Auzil), c'est la sĂ©rie atlantique du ChĂȘne pĂ©donculĂ© (Quercus robur) qui est reprĂ©sentĂ©e. Quelques plantes (non dĂ©terminantes) de la hĂȘtraie comme l'AnĂ©mone des bois (Anemone nemorosa), le GĂ©ranium noueux (Geranium nodosum) et la Mercuriale vivace (Mercurialis perennis) sont Ă©galement prĂ©sentes sur ce versant. La sĂ©rie de l'Aulne glutineux (Alnus glutinosa) est quant Ă elle prĂ©sente en fond de talweg. On peut mentionner dans ce dernier la prĂ©sence d'une station de Fritillaire pintade (Fritillaria meleagris), espĂšce protĂ©gĂ©e en Haute-Garonne, et de Sison (Sison amomum), qui affectionnent les lieux frais et ombragĂ©s. En raison de son intĂ©rĂȘt scientifique et pĂ©dagogique, la zone sert de « modĂšle » aux Ă©tudiants de l'universitĂ© Paul Sabatier ainsi qu'aux enseignants et chercheurs. Ce corridor encore naturel offre un fort potentiel pour d'autres groupes taxonomiques faunistiques et floristiques[71].
Ăconomie
Vigoulet-Auzil est l'une des communes françaises oĂč le revenu fiscal par mĂ©nage et par unitĂ© de consommation (UC) est le plus Ă©levĂ© : en 2010, l'INSEE classait Vigoulet-Auzil au 16e rang national pour le revenu fiscal mĂ©dian par mĂ©nage avec 38 959 ⏠par UC[73] - [74]. Pour 2014, l'INSEE a calculĂ© un niveau de vie mĂ©dian de 38 679 ⏠par unitĂ© de consommation, situant la commune au 21e rang sur 32 974[75].
Statistiquement, on notera que cet indicateur est celui de la tendance centrale de la distribution des valeurs, au sein de la population, par rapport Ă la dispersion statistique, (voir coefficient de Gini), que l'on ne connaĂźt pas pour Vigoulet-Auzil car les statistiques publiĂ©es par l'INSEE ne la livrent pas pour les petites communes (en gros de moins de 2 000 habitants. Or on sait que plus une ville est petite, moins elle est inĂ©galitaire[76]. Ce constat est Ă mettre en rapport avec le degrĂ© relatif dâhomogĂ©nĂ©itĂ© de statut social constatĂ© Ă Vigoulet-Auzil et donc des revenus qu'il sous tend.
Vigoulet-Auzil est une commune essentiellement résidentielle dépendant du bassin d'activités toulousain. Des activités propres ont cependant été développées sur la commune au premier rang desquelles se trouvent un centre de recherches privé et des activités liées aux sports équestres et à l'élevage équin. à celles-ci s'ajoutent des activités de services. On dénombre :
- Une société de services informatiques : OKTAL Synthetic Environment
- Un laboratoire de recherche en dermo-cosmétique : Pierre Fabre[77]
- Un restaurant : L'Auberge du Tournebride, fermée depuis 2017
- Des services de santé : un cabinet médical, un cabinet de chirurgien-dentiste]
- Un espace détente-relaxation
- Une agence immobiliĂšre
- Un hébergement en chambres d'hÎte
- Des entreprises liées à l'élevage équin et à l'équitation : voir section Activités et équipements sportifs
- Site d'activités de services à Terrede et Clos d'Avena, à l'entrée de Vigoulet-Auzil
- L'Auberge du Tournebride Ă Vigoulet-Auzil
Vie locale
Activités scolaires et périscolaires
- Histoire de l'Ă©cole :
Dans la monographie communale rédigée en 1886[n 2] l'instituteur adjoint de Castanet en rappelle « l'urgente nécessité »[78].
Enfin dĂ©cidĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1900, une dĂ©libĂ©ration du Conseil municipal, en 1907, fait Ă©tat du montant total de la dĂ©pense, 15 000 F, d'une subvention du ministre de l'instruction publique, 11 870 F, d'une subvention du Conseil gĂ©nĂ©ral, 1 090 F, et de l'obligation pour la commune de financer le reliquat : « la commune Ă©tant sans ressources, il y a lieu de recourir Ă un emprunt de 2 040 F auprĂšs du CrĂ©dit Foncier de France au taux de 3,8 % l'an sur 30 ans ». L'Ă©cole est achevĂ©e en 1908 et reçoit l'agrĂ©ment de l'inspecteur d'acadĂ©mie le 10 octobre 1908[79].Cependant, selon l'ancien site officiel de la commune, l'Ă©cole n'aurait Ă©tĂ© ouverte quâen 1950, lâĂ©cole de Vieille-Toulouse assurant lâenseignement jusquâĂ cette date, information surprenante qui demande Ă ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e.
Ă lâorigine, elle comportait une salle de classe et une cuisine au rez-de-chaussĂ©e ; au premier Ă©tage se trouvait le logement de l'instituteur[80].
De nouveaux bùtiments ont accompagné le développement du village pour donner aujourd'hui :
- L'Ă©cole maternelle de Vigoulet-Auzil
- L'Ă©cole primaire de Vigoulet-Auzil
Vie associative et communication
- La vie associative est principalement organisée autour de l'Association Culturelle, Sportive et de Loisirs de Vigoulet-Auzil (ACSELVA).
- Le Lien, journal d'information municipale de Vigoulet-Auzil, à parution trimestrielle, est distribué gratuitement et est accessible également, via Internet, sur le site officiel de la commune[81].
BibliothĂšque
La bibliothÚque municipale de Vigoulet-Auzil est gérée par une association : Vigoulet aux livres[82].
Son fonds propre est d'environ 5500 ouvrages, livres et documents audiovisuels, avec un secteur spécialisé pour les enfants. Elle a recours à des emprunts périodiques auprÚs de la MédiathÚque départementale de la Haute-Garonne pour compléter et renouveler son offre.
- BibliothÚque de Vigoulet entrée
- Salle de présentation des livres et médias de la bibliothÚque
- SĂ©quence musicale Ă la bibliothĂšque de Vigoulet-Auzil
Activités et équipements sportifs
- Vigoulet, cité du cheval, et ses activités d'équitation
L'image de la commune est associée au cheval et au sport équestre. Jean Cougul, ancien maire, fut le promoteur de cette image au travers de plusieurs créations autour du cheval et de l'équitation, avec un engagement personnel fort qui fut notamment marqué par l'acquisition d'un cheval arabe, aujourd'hui de légende, Persik, devenu célÚbre pour son rÎle fondateur dans les lignées de chevaux d'endurance[83]. On dénombre :
- La Jumenterie de Teynier[84]
- Le Club Hippique Vigoulet-Auzil[85]
- Le Poney-Club de Vigoulet-Auzil[86]
Chaque année, un concours hippique rassemble de nombreux participants venus de toute la France.
- Entrée de la Jumenterie de Teynier à Vigoulet-Auzil
- Entrée 1 du Club hippique de Vigoulet-Auzil. Ferronnerie de Georges Fréchin
- Entrée 2 du Club hippique de Vigoulet-Auzil
- Club hippique de Vigoulet-Auzil
- Escalier du club hippique de Vigoulet-Auzil par Georges Fréchin
- Autres Ă©quipements sportifs
- Terrain de football de Vigoulet entrée
Architecture et monuments
Historique
L'historique de l'église Saint-Martin de Vigoulet-Auzil est relaté par GeneviÚve Durand-Sendrail dans son livre[87] sur le canton de Castanet-Tolosan.
DĂšs le XIIIe siĂšcle, Ă la limite des territoires de Vieille-Toulouse, Vigoulet et Pechbusque, sur Pechbusque, a existĂ© une petite forteresse inventoriĂ©e dĂšs 1225 et ayant appartenu Ă Peire de Magrein (aujourd'hui Magrens) pour laquelle il s'acquittait d'une redevance (capteenium) auprĂšs du comte de Toulouse[88]. PrĂšs de cette bastide fut Ă©difiĂ©e une Ă©glise contemporaine de la Basilique Saint-Sernin de Toulouse et Ă©galement vouĂ©e Ă Saint-Saturnin. Elle Ă©tait situĂ©e avec son cimetiĂšre Ă hauteur de l'actuel hameau dit de Saint-Sernin, sur Pechbusque, prĂšs de l'actuel chĂąteau d'eau. Ă la suite d'un peuplement plus important, Ă la fin du XIVe siĂšcle (vers 1377), deux Ă©glises sont Ă©difiĂ©es, l'une Ă Pechbusque, l'autre (annexe de la prĂ©cĂ©dente), dĂ©diĂ©e Ă Saint Martin, Ă Vigoulet. Ces deux Ă©glises ont Ă©tĂ© incendiĂ©es pendant les guerres de religion. La plus ancienne, consacrĂ©e Ă Saint-Sernin, n'a Ă©tĂ© dĂ©saffectĂ©e qu'en 1632. La reconstruction de l'Ă©glise de Pechbusque date de 1593. Il semble que celle de Vigoulet ait eu lieu Ă la mĂȘme date, des Ă©lĂ©ments du bĂątiment ancien ont Ă©tĂ© dĂ©gagĂ©s lors de la restauration de 1963[89].
Vigoulet-Auzil Ă©tait autrefois rattachĂ© Ă la paroisse de Pechbusque[90], ce dont tĂ©moigne l'extrait de la carte de Cassini (voir plus haut) oĂč Vigoulet est mentionnĂ© en tant que « succursale » (succ) ou annexe de paroisse, tandis qu'Auzil a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme hameau de Vieille-Toulouse et a donc Ă©tĂ© inclus dans la paroisse de Vieille-Toulouse jusqu'Ă la RĂ©volution.
Ătat actuel
L'Ă©glise Saint Martin (photographie en haut d'article) est situĂ©e sur la crĂȘte du coteau. Jusqu'Ă une Ă©poque rĂ©cente, elle n'Ă©tait entourĂ©e d'aucune maison et agglomĂ©ration, hormis le presbytĂšre (aujourd'hui mĂ©diathĂšque) qui lui est accolĂ©. Elle possĂšde, comme les Ă©glises des communes voisines, un clocher-mur, trĂšs simple, en brique caractĂ©ristique des Ă©glises du Lauragais et un bel appareil de brique dans ses murs les plus anciens.
Parmi les dons faits par ThĂ©odore Ville-Teynier Ă la commune de Vigoulet-Auzil figure dans lâĂ©glise une chapelle latĂ©rale sâouvrant dans le mur sud, placĂ©e sous lâinvocation de Sainte Anne (prĂ©nom de sa mĂšre Anne Cabarrus). Elle est ornĂ©e dâun tableau reprĂ©sentant Saint ThĂ©odore, de quatre vitraux signĂ©s AmĂ©dĂ©e BergĂšs, maĂźtre-verrier toulousain, dont ceux de Sainte Anne et de Saint Gustave (prĂ©nom de son fils), ainsi que du blason de la famille Teynier en clĂ© de voĂ»te.Elle a fait l'objet d'une trĂšs importante rĂ©novation en 2010 et 2011 qui a comportĂ© l'Ă©dification d'un nouveau plafond et l'adjonction de nouveaux vitraux[91].
La commune de Vigoulet fait aujourd'hui partie d'une communauté paroissiale regroupant plusieurs communes des coteaux du sud toulousain.
ChĂąteaux et anciennes demeures
On distingue 4 chùteaux ou maisons de maßtre remarquables sur Vigoulet-Auzil : le chùteau de Vigoulet aussi appelé de Teynier, le chùteau d'Arquier, le chùteau d'Auzil, le chùteau de TerrÚde.
- Chùteau d'Auzil (façade nord)
- Jardin à la française de buis taillés au chùteau d'Auzil
- Entrée du parc du chùteau d'Arquier
- Chùteau de Vigoulet aussi appelé le chùteau de Teynier. L'historique du chùteau incluant la photographie, et du domaine qui lui est attaché, a été développé plus haut. Le chùteau proprement dit fut habité par Jean Cougul, maire de Vigoulet de 1953 à 1981. Vendu en 2009, il est aujourd'hui le siÚge de la société OKTAL Synthetic Environment[92].
- Chùteau d'Auzil. Selon Jean Cougul[93], dÚs 1588, un chùteau d'Auzil est décrit comme maison haute de murs avec deux tours et dépendances, notamment trois maisons bourgeoises. La possession en est attribuée, dÚs 1550, à Guillaume Boysson, marchand à Toulouse, demeurant 23 rue des Filatiers. En 1789, Pierre Paul Bertrand RICHARD, en devient l'acquéreur et fait rebùtir la façade sud. Au début du XIXe siÚcle, un héritier restaure la façade nord suivant l'aspect d'origine telle qu'elle apparaßt aujourd'hui.
- Chùteau d'Arquier. Selon André Floucat-AlliÚres[94], au milieu du XVIIe siÚcle, les Arquier, fabricants et marchands de soie à Toulouse, ont un domaine à Vigoulet. Bernard Arquier vend le domaine en avril 1770 à Claude Toussaint Espaignol qui le cÚde en 1795, à Jean-Philippe Guittou, avoué à Toulouse. Celui-ci construira le chùteau actuel en 1811 et 1812. Le chùteau a conservé de trÚs belles menuiseries intérieures de style Directoire. Deux ailes ont été rajoutées en 1842. Le parc, magnifique, est un espace boisé classé[95]. Le domaine est associé au souvenir du professeur de médecine Joseph Ducuing (1885-1963), grand patron toulousain, qui en fit l'acquisition, et de son gendre, Marcel Espagno (1904-1990), acteur historique du développement coopératif agricole en pays toulousain. Yvonne Ducuing (1908-1999), artiste-peintre, fille du médecin, fut l'épouse de Marc Saint-Saëns dont des tapisseries sont conservées dans le chùteau, puis de Claude Simon.
- ChĂąteau de TerrĂšde. Il s'agit d'une construction rappelant le chĂąteau d'Arquier, mais avec un moindre volume et sans le couronnement architectural. Construit Ă la mĂȘme Ă©poque qu'Arquier, il est situĂ© dans un beau parc ancien, beaucoup moins Ă©tendu que celui d'Arquier. Le nom du lieu-dit, TerrĂšde, est celui qui lui est restĂ© aprĂšs que Louis TerrĂšde, grainetier, ait achetĂ© le domaine en 1755 Ă un hĂ©ritier des de Tiffaut. Les de Tiffaut Ă©taient une famille noble qui a comptĂ© des capitouls et des conseillers au parlement de Toulouse, au XVIIe siĂšcle. Selon AndrĂ© Floucat[94], elle fut prĂ©sente pendant un siĂšcle et demi en ces lieux oĂč elle a possĂ©dĂ© un vaste domaine s'Ă©tendant sur Vigoulet, Pechbusque et Mervilla.
Fabien Castaing, un grand architecte toulousain et son Ćuvre Ă Vigoulet-Auzil
Fabien Castaing (1922-2012) est un architecte qui a marquĂ© Toulouse de son empreinte dans les annĂ©es 1950-1970, de mĂȘme que Georges Candilis avec lequel il collabora pour rĂ©alisation du Mirail et de son universitĂ©. On lui doit entre autres, Ă Toulouse, les Archives dĂ©partementales de la Haute-Garonne, l'immeuble CitroĂ«n, la citĂ© universitaire Daniel Faucher, l'immeuble Bastiani Ă Saint-Agne, la rĂ©sidence Babylone de la Terrasse, le monument Ă la gloire de la RĂ©sistance aux allĂ©es François-Verdier[96].
Sa marque trĂšs forte se retrouve Ă Vigoulet-Auzil, oĂč elle est le rĂ©sultat dâune coopĂ©ration Ă©troite avec le maire de lâĂ©poque, Jean Cougul, dont on peut dire quâil fit Ćuvre de mĂ©cĂ©nat municipal Ă son Ă©gard. Fabien Castaing a signĂ© de nombreuses rĂ©alisations Ă Vigoulet dont le centre culturel, la mairie, le restaurant Tournebride, lâĂ©cole, ainsi que plusieurs villas. La conception et les matĂ©riaux ont Ă©voluĂ© avec le temps, allant dâune « architecture brutaliste » des annĂ©es 1960, inspirĂ©e de Le Corbusier, Ă des formes nouvelles empruntant au formalisme traditionnel rĂ©gional (la mairie, lâĂ©cole), « pour s'ancrer dans le monde qui l'entourait et rĂ©pondre aux besoins de son Ă©poque, dans la dĂ©marche du rĂ©gionalisme critique » selon Bernard Catllar[97]. On peut retrouver certaines de ces rĂ©alisations Ă Vigoulet dans lâouvrage que lâarchitecte Bernard Catllar a consacrĂ© Ă Fabien Castaing[98].
Personnalités liées à la commune
- Ernest Roschach (1837-1909) correspondant de l'Institut, inspecteur des antiquités de Toulouse et archiviste de la ville de Toulouse de 1863 à 1898, se fit construire une chartreuse au lieu-dit Martranel, sur ce qu'il appelait « l'éperon d'Auzil ».
- Joseph Ducuing (1885-1963), chirurgien toulousain, y a vĂ©cu, au chĂąteau d'Arquier oĂč il est dĂ©cĂ©dĂ© en 1963.
- Marc Saint-Saëns (1903-1979), artiste-peintre et cartonnier de tapisserie, y a vécu au chùteau d'Arquier[99].
- Charles Mouly (1919-2009), journaliste de radio et de presse écrite, écrivain et auteur de théùtre, illustrateur, y a vécu ses derniÚres années[100].
- Georges Fréchin (1926-2016), sculpteur, y a vécu[101].
- Michel Plasson (1933-), chef d'orchestre, y a vécu.
Notes et références
Notes techniques
- Les distances sont mesurées entre chefs-lieux de communes à vol d'oiseau.
- Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs dâune superficie en gĂ©nĂ©ral limitĂ©e, caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence dâespĂšces, dâassociation dâespĂšces ou de milieux rares, remarquables, ou caractĂ©ristiques du milieu du patrimoine naturel rĂ©gional ou national.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en celle d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Cette sous-section Finances locales est issue d'une synthĂšse des donnĂ©es du site alize2.finances.gouv.fr du ministĂšre de l'Ăconomie et des Finances. Elle est prĂ©sentĂ©e de façon standardisĂ©e pour toutes les communes et ne concerne que le pĂ©rimĂštre municipal. Pour constituer cette partie, l'outil Finances locales version 1.2.1 : Yin Yang Kappa a effectuĂ© la synthĂšse des 98 pages du site alize2.finances.gouv.fr concernant Vigoulet-Auzil. Finances locales est un logiciel libre distribuĂ© en copyleft sous licence GNU GPL version 3.
- La « section de fonctionnement » est constituĂ©e des dĂ©penses courantes et rĂ©currentes nĂ©cessaires au bon fonctionnement des services municipaux et Ă la mise en Ćuvre des actions dĂ©cidĂ©es par les Ă©lus, mais sans influence sur la consistance du patrimoine de la commune.
- Les « charges de personnel » regroupent les frais de rémunération des employés par la commune.
- Les « impÎts locaux » désignent les impÎts prélevés par les collectivités territoriales comme les communes pour alimenter leur budget. Ils regroupent les impÎts fonciers, la taxe d'habitation ou encore, pour les entreprises, les cotisations fonciÚres ou sur la valeur ajoutée.
- La section « investissement » concerne essentiellement les opĂ©rations visant Ă acquĂ©rir des Ă©quipements dâenvergure et aussi au remboursement du capital de la dette.
- Les « dĂ©penses dâĂ©quipement » servent Ă financer des projets dâenvergure ayant pour objet dâaugmenter la valeur du patrimoine de la commune et dâamĂ©liorer la qualitĂ© des Ă©quipements municipaux, voire dâen crĂ©er de nouveaux.
- Les « remboursements d'emprunts » représentent les sommes affectées par la commune au remboursement du capital de la dette.
- L'« encours de la dette » représente la somme que la commune doit aux banques au de l'année considérée
- L'« annuitĂ© de la dette » Ă©quivaut Ă la somme des intĂ©rĂȘts d'emprunts de la commune et du montant de remboursement du capital au cours de l'annĂ©e
- La « capacitĂ© de dĂ©sendettement » est basĂ©e sur le ratio suivant dĂ©fini par la formule : ratio = encours de la detteâcapacitĂ© d'autofinancement. Ce ratio montre, Ă un instant donnĂ©, le nombre d'annĂ©es qui seraient nĂ©cessaires au remboursement des dettes en considĂ©rant les ressources de Vigoulet-Auzil.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Notes de lecture
- Jean-Louis Teynier, ĂągĂ© de 83 ans, fut inquiĂ©tĂ© en tant que noble sous la Terreur. Ci aprĂšs des extraits le concernant tirĂ©s du livre de R. de Bouglon : Les reclus de Toulouse sous la Terreur, Edouard Privat ed., 1895[46] : « Jean-Louis TEYNIER, domiciliĂ© Ă Toulouse, ĂągĂ© de 83 ans, veuf, sans enfant ; reclus chez lui, sans garde, depuis le 26 germinal en vertu de l'arrĂȘtĂ© du I4e. Ci-devant noble ; avant et depuis la RĂ©volution, nĂ©gociant jouissant d'un capital d'environ 200 000 livres en diverses actions dont les intĂ©rĂȘts de la plus grande partie ne lui sont pas payĂ©s. » « J.-L. DE TEYNIER, capitoul en 1767, ne pouvait guĂšre aimer la RĂ©volution qui lâavait en partie ruinĂ©; il eut encore Ă supporter 5970 livres d'emprunt forcĂ© en outre des sacrifices de toute sorte qu'on exigeait des partisans du rĂ©gime disparu, il fut taxĂ© Ă 20 000 livres de subvention de guerre, attendu l'incivisme de ses opinions ». « Le grand Ăąge de Teynier lui Ă©pargna les rigueurs de la rĂ©clusion dans les prisons affectĂ©es spĂ©cialement aux citoyens suspects; mais, pour obĂ©ir Ă lâarrĂȘtĂ© de Dartigoeyte contre les nobles, la municipalitĂ© condamna l'ancien capitoul Ă rester chez lui en Ă©tat d'arrestation. Le reprĂ©sentant MallarmĂ© fit cesser cette situation si pĂ©nible pour le vieillard. Teynier Ă©tait avant la RĂ©volution Prieur de la Bourse de Toulouse. Cette Institution fut Ă©tablie par Ă©dit royal du 17 juillet 1549, vĂ©rifiĂ© le 20 dĂ©cembre suivant : le roi Henri II donna, le 20 juillet i55i, aux marchands de cette ville, des lettres patentes leur permettant d'Ă©lire tous les ans un prieur et deux consuls ; ceux-ci, trois jours aprĂšs l'Ă©lection, choisissaient vingt- quatre Ă©lus qui, Ă tour de rĂŽle, les assistaient Ă l'audience des causes commerciales dont les jugements Ă©taient sans appel jusqu'Ă concurrence de 500 livres. La Bourse se tint d'abord dans une maison entre les rues de la Maison -Professe et celle des EngraviĂšres jusqu'au moment oĂč les consuls achetĂšrent le 24 fĂ©vrier 1779 la maison de l'ancien premier PrĂ©sident François de Bastard. Par la loi du 24 aoĂ»t 1790 un Tribunal de commerce vint remplacer partout les anciennes Bourses royales. »
- Extrait de la monographie de Vigoulet rĂ©digĂ©e de 15 juin 1886 par l'instituteur adjoint de Castanet : « La commune de Vigoulet-Auzil ne possĂšde pas d'Ă©cole. Il serait trĂšs urgent d'en crĂ©er une, ne serait-ce qu'une Ă©cole mixte. Les habitants demandent cette crĂ©ation Ă grands cris. Ils sont obligĂ©s pour faire instruire leurs enfants de les envoyer Ă Castanet, Ă Vieille-Toulouse ou Ă Rebigue, c'est-Ă -dire Ă cinq kilomĂštres et mĂȘme Ă six kilomĂštres loin. Il a Ă©tĂ© question, dans une dĂ©libĂ©ration du conseil municipal en date du 18 fĂ©vrier 1875 de crĂ©er une Ă©cole Ă Vigoulet comme centre, pour les communes de Vigoulet, Vieille-Toulouse, Pechbusque et Mervilla qui en Ă©taient dĂ©pourvues. Aujourd'hui Vieille-Toulouse a une Ă©cole. Mais les trois autres n'en ont pas. Le conseil municipal de Vigoulet dans une nouvelle dĂ©libĂ©ration le 14 mai 1879 proposa, vu l'entente qu'il y a entre Mervilla, Pechbusque et Vigoulet de crĂ©er une Ă©cole dont l'assiette aurait Ă©tĂ© dans cette derniĂšre commune. Il serait Ă dĂ©sirer que l'autoritĂ© supĂ©rieure prit en considĂ©ration les demandes rĂ©itĂ©rĂ©es et trĂšs justes des habitants de cette commune ou plutĂŽt des trois communes rĂ©unies. On ne peut voir sans peine des bambins de huit Ă 9 ans faire 6 kilom. chaque matin pour se rendre Ă l'Ă©cole la plus voisine et 6 kilom. le soir pour revenir auprĂšs de leurs parents. Dans le temps oĂč nous sommes et dans un dĂ©partement tel que celui de la Haute-Garonne, il est difficile de comprendre comment on peut laisser trois communes voisines qui pourraient rĂ©unir en l'Ă©tat de trente Ă quarante Ă©lĂšves et peut-ĂȘtre davantage, sans une institutrice ou un instituteur public »
Notes de type "Carte"
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )
Base de données du ministÚre du Budget, relative aux comptes des communes
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : chiffres clés » (consulté le ).
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : opérations de fonctionnement » (consulté le ).
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : fiche détaillée » (consulté le ).
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : opérations d'investissement » (consulté le ).
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : endettement » (consulté le ).
- « Les comptes des communes - Vigoulet-Auzil : autofinancement » (consulté le ).
Références
- « Métadonnées de la commune de Vigoulet-Auzil », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Stephan Georg, « Distance entre Vigoulet-Auzil et Toulouse », sur https://fr.distance.to (consulté le ).
- Stephan Georg, « Distance entre Vigoulet-Auzil et Castanet-Tolosan », sur https://fr.distance.to (consulté le ).
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- Georges Fréchin, sculpteur
Voir aussi
Bibliographie
- A. Floucat-AlliÚres, Vigoulet-Auzil (1577-1905) : recueil de correspondances, actes, Commune de Vigoulet-Auzil, février 2007, 378 p.; (ISBN 978-2-9527955-1-7)
Liens externes
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