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Martin de Tours

Saint Martin de Tours, aussi nommĂ© Martin le MisĂ©ricordieux, ou encore saint Martin des Champs (qui a donnĂ© lieu Ă  l'appellation de diffĂ©rents Ă©difices religieux), nĂ© dans l'Empire romain, plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Savaria, dans la province romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), en 316, et mort Ă  Candes, en Gaule, le , est l'un des principaux saints de la chrĂ©tientĂ© et le plus cĂ©lĂšbre des Ă©vĂȘques de Tours avec GrĂ©goire de Tours.

Saint Martin de Tours
Saint chrétien
Image illustrative de l’article Martin de Tours
Saint Martin partageant son manteau avec un mendiant (1531), Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian.
Ă©vĂȘque, thaumaturge, apĂŽtre des Gaules
Naissance 316
Sabaria (ou Savaria) de Pannonie (aujourd'hui Szombathely, Hongrie)
DĂ©cĂšs (81 ans)
Candes-Saint-Martin
Nom de naissance Martinus
Autres noms Saint Martin (de Tours)
Vénéré à Basilique Saint-Martin de Tours
VĂ©nĂ©rĂ© par ChrĂ©tiens de l'Église indivise avant le schisme d'Orient et d'Occident
FĂȘte 11 novembre
Saint patron Maréchaux-ferrants, policiers[Note 1], commissaires des armées, soldats, Garde suisse pontificale

Sa vie est essentiellement connue par la Vita sancti Martini (Vie de saint Martin) Ă©crite en 396-397 par Sulpice-SĂ©vĂšre, qui fut l'un de ses disciples. La dĂ©votion Ă  Martin se manifeste Ă  travers une relique, le manteau ou la chape de Martin — qu'il partage avec un dĂ©shĂ©ritĂ© transi de froid. DĂšs le Ve siĂšcle, le culte martinien donne lieu Ă  un cycle hagiographique, c'est-Ă -dire Ă  une sĂ©rie d'images successives relatant les faits et gestes du saint.

Il introduit le monachisme en Gaule moyenne, le monachisme martinien s'ancrant autour de la Loire, tandis que les monachismes lérinien et cassianite se développent dans la Gaule méridionale.

Son culte se rĂ©pand partout en Europe occidentale, depuis l'Italie, puis surtout en Gaule oĂč il devient le patron des dynasties mĂ©rovingiennes et carolingiennes.

Les trĂšs nombreuses Ă©glises portant un patronage martinien Ă  travers toute l'Europe sont fondĂ©es Ă  des dates trĂšs variĂ©es. Saint Martin compte parmi les patrons secondaires de la France. Il est le patron notamment de Tours, Buenos Aires, RiviĂšre-au-Renard, Vevey, de la cathĂ©drale de Mayence, de celle d'Utrecht, de celle de Lucques et de la basilique San Martino. Jusqu'Ă  la rĂ©forme du calendrier des saints de la fin du 20e siĂšcle, on cĂ©lĂ©brait deux fĂȘtes de saint Martin : la Saint-Martin d'Ă©tĂ© ou Saint Martin le bouillant, le 4 juillet, commĂ©moraison de la consĂ©cration Ă©piscopale de Martin en 371) au cours de laquelle un globe de feu Ă©tait apparu au-dessus de Martin, et la Saint-Martin d'hiver, le 11 novembre (funĂ©railles en 397)[1]. Seule le 11 novembre est aujourd'hui inscrit au calendrier liturgique universel, la Saint-Martin d'Ă©tĂ© restant une coutume particuliĂšre ou locale.

Biographie

Tombeau de Martin de Tours, basilique Saint-Martin de Tours.

Sa biographie provient essentiellement de la Vita sancti Martini (Vie de saint Martin) écrite en 396-397 par Sulpice-SévÚre, récit qui devient aussitÎt et pour de longs siÚcles un archétype admiré et souvent imité de l'hagiographie occidentale[2]. Puis Sulpice ajoute des lettres, en particulier pour évoquer la mort de Martin, et un autre livre, le Gallus ou Dialogues sur les vertus de Martin, recueil de miracles accomplis par le saint[3]. Cette littérature hagiographique est à manier avec précaution : en partie légendaire et archétypale[Note 2], elle contient cependant des éléments éminemment historiques[4].

Aux Ve et VIe siÚcles Paulin de Périgueux et Venance Fortunat augmentent la gloire de la geste martinienne en écrivant à leur tour une Vita sancti Martini en vers, Grégoire de Tours relatant les débuts de son culte dans son livre De virtutibus sancti Martini (Miracles de saint Martin)[5].

Jeunesse

Selon l'Histoire des Francs de GrĂ©goire de Tours, Martin naĂźt en l'an 316[Note 3] en Pannonie, dans la citĂ© de Sabaria[Note 4], l’actuelle ville de Szombathely, en Hongrie. Toutefois, selon Sulpice-SĂ©vĂšre, il serait nĂ© en 336, date qui fait moins consensus chez les historiens[6] : l'hagiographe introduit une date plus tardive probablement pour rĂ©duire la durĂ©e du service militaire de Martin, une longue carriĂšre dans l'armĂ©e interdisant d'accĂ©der Ă  une haute fonction ecclĂ©siastique et Ă©tant peu compatible avec la volontĂ© de son biographe de le prĂ©senter comme un exemplum[Note 5].

Son pĂšre Ă©tait un tribun militaire de l'Empire romain[Note 6], c'est-Ă -dire un officier supĂ©rieur chargĂ© de l’administration de l'armĂ©e (ce n'est probablement pas un hasard si le nom de Martin signifie « vouĂ© Ă  Mars », Mars Ă©tant le dieu de la guerre Ă  Rome). Martin suit son pĂšre Ă  Pavie (en Italie du Nord) lorsque ce dernier y est mutĂ©. À l'Ă©cole, l'enfant est vraisemblablement en contact avec des chrĂ©tiens en cette Ă©poque marquĂ©e par le dĂ©veloppement du christianisme[7]. Vers l’ñge de dix ans, il veut se convertir Ă  cette religion, car il se sent attirĂ© par le service du Christ[Note 7].

LĂ©gionnaire romain

Palais de justice d'Amiens, la Charité de saint Martin par Justin-Chrysostome Sanson.

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suit son pĂšre au grĂ© des affectations de garnison ; il est pour ainsi dire hĂ©rĂ©ditairement liĂ© Ă  la carriĂšre de son pĂšre, vouĂ© au culte impĂ©rial. Ce pĂšre est irritĂ© de voir son fils tournĂ© vers une foi nouvelle : alors que l'Ăąge lĂ©gal de l’enrĂŽlement est de dix-sept ans, il force son fils de quinze ans Ă  entrer dans l’armĂ©e[Note 8]. Il est probable que Martin se soit laissĂ© convaincre pour ne pas nuire Ă  la position sociale de ses parents, tant sa vocation chrĂ©tienne est puissante.

Il n’en reste pas moins vrai que ce n’est pas comme simple soldat que Martin entre dans l’armĂ©e romaine : en tant que fils de vĂ©tĂ©ran, il a le grade de circitor[8] avec une double solde. Le circitor est chargĂ© de mener la ronde de nuit et d’inspecter les postes de garde de la garnison. Le jeune homme possĂšde Ă  l'Ă©poque un esclave, mais, selon ses hagiographes, il le traite comme son propre frĂšre.

La Charité de Martin

La scÚne de la charité de Martin, la plus célÚbre de la Vita Sancti Martini de Sulpice-SévÚre, fait partie de la légende hagiographique[9].

AffectĂ© en Gaule, Ă  Amiens, un soir de l’hiver 334[Note 9] le lĂ©gionnaire Martin partage son manteau militaire (la chlamyde faite d'une piĂšce de laine rectangulaire) avec un dĂ©shĂ©ritĂ© transi de froid, car il n’a dĂ©jĂ  plus de solde aprĂšs avoir gĂ©nĂ©reusement distribuĂ© son argent[Note 10]. Il tranche son manteau ou tout du moins la doublure de sa pelisse : le manteau appartenait Ă  l'armĂ©e, mais chaque soldat pouvait le doubler Ă  l'intĂ©rieur par un tissu ou une fourrure, Ă  ses frais. La nuit suivante le Christ lui apparaĂźt en songe vĂȘtu de ce mĂȘme pan de manteau[Note 11]. Il a alors 18 ans[Note 12]. Le reste de son manteau, appelĂ© « cape » sera placĂ© plus tard, Ă  la vĂ©nĂ©ration des fidĂšles, dans une piĂšce dont le nom est Ă  l'origine du mot chapelle[Note 13] - [10] (cappella en italien, chapel en anglais, Kapelle en allemand).

Campagne contre les Alamans sur le Rhin

C’est aussi le temps oĂč les grandes invasions germaniques se prĂ©parent ; les Barbares sont aux portes de l’empire ; depuis longtemps dĂ©jĂ  les milices auxiliaires des lĂ©gions sont composĂ©es de mercenaires d’origine germanique. En , Martin participe Ă  la campagne sur le Rhin contre les Alamans Ă  Civitas Vangionum en RhĂ©nanie[Note 14] ; ses convictions religieuses lui interdisent de verser le sang et il refuse de se battre[Note 15]. Pour prouver qu’il n’est pas un lĂąche et qu’il croit Ă  la providence et Ă  la protection divine, il propose de servir de bouclier humain. Il est enchaĂźnĂ© et exposĂ© Ă  l’ennemi mais, pour une raison inexpliquĂ©e, les barbares demandent la paix[Note 16]. Il s'agit Ă©videmment d'un rĂ©cit "miraculeux" tels qu'ils seront abondamment dĂ©veloppĂ©s sept cents ans plus tard dans La LĂ©gende dorĂ©e de Jacques de Voragine. Le genre fut d'une grande popularitĂ© durant tout le Moyen Âge.

Selon Sulpice-SĂ©vĂšre, Martin sert encore deux annĂ©es dans l'armĂ©e[Note 17] - [11], une unitĂ© d’élite de la garde impĂ©riale dont il fut membre pendant 20 annĂ©es ; cela porterait la durĂ©e totale de son service Ă  25 ans, durĂ©e lĂ©gale dans les corps auxiliaires de l’armĂ©e romaine, puis il se fait baptiser Ă  PĂąques toujours en garnison Ă  Amiens[12] - [13] ; cette Ă©poque est un temps de transition, la fin d’un rĂšgne et le dĂ©but d’un autre rĂšgne oĂč tous, mĂȘme les soldats, sont pĂ©nĂ©trĂ©s par les idĂ©es nouvelles.

Vie d'ermite

Saint Martin renonce Ă  sa vie militaire et de chevalier, par le peintre italien Simone Martini.

En 356, ayant pu quitter l’armĂ©e il se rend Ă  Poitiers pour rejoindre Hilaire[Note 18], Ă©vĂȘque de la ville depuis 350. Hilaire a le mĂȘme Ăąge que lui et appartient comme lui Ă  l’aristocratie, mais il a embrassĂ© la foi chrĂ©tienne tardivement et il est moins tournĂ© vers la mortification et plus intellectuel ; l’homme lui a plu cependant et il a donc dĂ©cidĂ© de se joindre Ă  lui.

Son statut d’ancien homme de guerre empĂȘche Martin de devenir prĂȘtre : aussi refuse-t-il la fonction de diacre que lui propose l’évĂȘque. Martin, tel les prophĂštes thaumaturges Élie et ÉlisĂ©e, se voit attribuer un pouvoir de thaumaturge — il ressuscite un mort et opĂšre de nombreuses guĂ©risons — doublĂ© de celui d'un exorciste[Note 19]. Au cours du mĂȘme voyage, il rencontre le Diable[14].

Dans la rĂ©gion des Alpes, il est un jour attaquĂ© par des brigands. L'un des voleurs lui demande s'il a peur. Martin lui rĂ©pond qu'il n'a jamais eu autant de courage et qu'il plaint les brigands. Il se met Ă  leur expliquer l'Évangile. Les voleurs le dĂ©livrent et l'un d'eux demande Ă  Martin de prier pour lui[14].

La chrĂ©tientĂ© est alors dĂ©chirĂ©e par des courants de pensĂ©e qui se combattent violemment et physiquement ; les ariens sont les disciples d’un prĂȘtre, Arius, qui nie que le Christ soit Dieu fils de Dieu au contraire des trinitaires de l’Église orthodoxe ; Ă  cette Ă©poque les ariens sont trĂšs influents auprĂšs du pouvoir politique. Alors qu'Hilaire, un trinitaire, victime de ses ennemis politiques et religieux, tombe en disgrĂące et est exilĂ©, Martin est averti « en songe » qu’il doit rejoindre ses parents en Illyrie afin de les convertir[Note 20]. Il rĂ©ussit Ă  convertir sa mĂšre mais son pĂšre reste Ă©tranger Ă  sa foi[Note 21] ; cette position peut du reste n’ĂȘtre que tactique, le pĂšre essayant de dĂ©fendre son statut social privilĂ©giĂ©.

En Illyrie, c’est la foi arienne qui est la foi dominante et Martin, qui est un fervent reprĂ©sentant de la foi trinitaire, doit sans doute avoir de violentes disputes avec les ariens, car il est publiquement fouettĂ© puis expulsĂ©. Il s’enfuit et se rĂ©fugie Ă  Milan, mais lĂ  aussi les ariens dominent et Martin est Ă  nouveau chassĂ©[Note 22]. Il se retire en compagnie d'un prĂȘtre dans l’üle dĂ©serte de Gallinara, non loin du port d'Albenga et se nourrit de racines et d’herbes sauvages[Note 23]. Martin s’empoisonne accidentellement avec de l’hellĂ©bore et il s’en faut de peu qu’il ne meure[Note 24].

En 360, avec les canons du concile de NicĂ©e, les trinitaires regagnent dĂ©finitivement leur influence politique et Hilaire retrouve son Ă©vĂȘchĂ©. Martin en est informĂ© et revient lui-mĂȘme Ă  Poitiers[Note 25].

Alors ĂągĂ© de 44 ans, il s’installe en 361 sur un domaine gallo-romain qu'Hilaire lui indique prĂšs de Poitiers. Martin y crĂ©e un petit ermitage[Note 26], que la tradition situe Ă  km de la ville : l’abbaye de LigugĂ©[15], oĂč il est rejoint par des disciples. Il y crĂ©e la premiĂšre communautĂ© de moines sise en Gaule. Ce premier monastĂšre est le lieu de l’activitĂ© d’évangĂ©lisation de Martin pendant dix ans. Il accomplit ses premiers miracles et se fait ainsi reconnaĂźtre par le petit peuple comme un saint homme.

ÉvĂȘque de Tours

Reliquaire (fin du XIVe siĂšcle) ; rĂ©putĂ© abriter la tĂȘte de saint Martin, originellement exposĂ© dans l’église de Soudeilles, aujourd’hui conservĂ© au Louvre.

En 371 Ă  Tours, l’évĂȘque en place Lidoire vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas Ă  l'Ă©piscopat. Les habitants l’enlĂšvent donc et le proclament Ă©vĂȘque le sans son consentement[Note 27] ; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit lĂ  sans aucun doute de la volontĂ© divine (un cas identique de contrainte face Ă  un non-consentement se reproduira en 435 pour Eucher de Lyon).

Les autres Ă©vĂȘques ne l’aiment guĂšre car il a un aspect pitoyable dĂ» aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vĂȘtements rustiques et grossiers[Note 28].

DĂ©sormais, mĂȘme s’il est Ă©vĂȘque, il ne modifie en rien son train de vie[Note 29]. Il crĂ©e un nouvel ermitage Ă  km au nord-est des murs de la ville : c’est l’origine de Marmoutier[Note 30] avec pour rĂšgle la pauvretĂ©, la mortification et la priĂšre[16]. Les moines doivent se vĂȘtir d’étoffes grossiĂšres sur le modĂšle de saint Jean-Baptiste qui Ă©tait habillĂ© de poil de chameau. Ils copient des manuscrits, pĂȘchent dans la Loire ; leur vie est trĂšs proche de ce que l’on peut lire dans les Évangiles sur la vie des premiers apĂŽtres, jusqu’aux grottes qui abritent dans les coteaux de la Loire des habitations troglodytes oĂč s’isolent des moines ermites.

Le monastĂšre est construit en bois ; Martin vit dans une cabane de bois dans laquelle il repousse les « apparitions diaboliques et converse avec les anges et les saints » : c’est une vie faite d’un courage viril et militaire que Martin impose Ă  sa communautĂ©.

Tout ce monde voyage Ă  travers les campagnes Ă  pied, Ă  dos d’ñne et par la Loire ; car Martin est toujours escortĂ© de ses moines et disciples, sans doute en grande partie pour des raisons de sĂ©curitĂ© car il ne manque pas de voyager trĂšs loin de Tours. Ailleurs l’autoritĂ© de l’évĂȘque est limitĂ©e Ă  l’enceinte de la citĂ©, avec Martin elle sort des murs et pĂ©nĂštre profondĂ©ment Ă  l’intĂ©rieur des terres. Martin semble avoir largement sillonnĂ© le territoire de la Gaule ; lĂ  oĂč il n’a pas pu aller, il a envoyĂ© ses moines.

À cette Ă©poque les campagnes sont paĂŻennes, il les parcourt donc faisant dĂ©truire temples et idoles. Il fait par exemple abattre un pin sacrĂ©[Note 31].

Il prĂȘche avec efficacitĂ© les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prĂȘche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise Ă  merveille la psychologie par sa connaissance des rĂ©alitĂ©s quotidiennes et l'utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait : ainsi il dit d’une brebis tondue « qu’elle accomplit le prĂ©cepte de l’évangile basĂ© sur le partage »[17].

Il remplace les sanctuaires paĂŻens par des Ă©glises et des ermitages et, comprenant fort bien l’homme de la campagne et ses besoins, il se donne les moyens de le convertir alors que la foi chrĂ©tienne est encore essentiellement urbaine. D'aprĂšs GrĂ©goire de Tours, il fonda les paroisses de Langey, de Sonnay, d’Amboise, de Charnisay, de Tournon et de Candes[18].

Marmoutier sert de centre de formation pour l’évangĂ©lisation et la colonisation spirituelle des campagnes ; c’est pour l’essentiel la premiĂšre base de propagation du christianisme en Gaule.

Martin de Tours est prĂ©sent Ă  TrĂšves lorsque les Ă©vĂȘques d’Espagne Hydace (es) et Ithace demandent Ă  l'empereur Maxime la condamnation de Priscillien[19] - [16]. Celui-ci est condamnĂ© (pour motifs civils) au chef de magie[19]. Rejoint par Ambroise de Milan (dĂ©lĂ©guĂ© par le jeune empereur Valentinien II), Martin demande la grĂące pour Priscillien[19]. Bien qu’Ambroise, menacĂ© de mort par l’empereur, ne le soutienne pas, Martin obtient que les disciples de Prisicillien ne soient pas poursuivis[16]. Le pape Sirice s’élĂšvera contre les procĂ©dĂ©s de Maxime[Note 32].

Représentation de la mort du saint, par Simone Martini.

Par la suite, Martin de Tours refusa toujours de participer aux assemblĂ©es Ă©piscopales, ce qui, avec ses efforts pour sauver de la mort Priscillien, le fit suspecter d’hĂ©rĂ©sie. L’empereur ThĂ©odose Ier dĂ©clara nulles les dĂ©cisions de Maxime dans cette affaire ; Ithace sera dĂ©posĂ© quelques annĂ©es plus tard et Hydace dĂ©missionnera de lui-mĂȘme de sa charge[19] - [16].

Marmoutier comptait 80 frĂšres vivant en communautĂ©, issus pour la plupart de l’aristocratie ce qui permettait Ă  Martin de jouir d’une grande influence et de se faire recevoir par les empereurs eux-mĂȘmes. Il existe dĂ©sormais une complicitĂ© entre les empereurs et les Ă©vĂȘques, entre le pouvoir de la nouvelle foi et le pouvoir politique. Mais cela n'empĂȘche pas Martin, Ă  la table de l'empereur, de servir en premier le prĂȘtre qui l'accompagne et d'expliquer que le sacerdoce est plus Ă©minent que la pourpre impĂ©riale.

Un jour, voyant des oiseaux pĂȘcheurs se disputer des poissons, il explique Ă  ses disciples que les dĂ©mons se disputent de la mĂȘme maniĂšre les Ăąmes des chrĂ©tiens[20]. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l'Ă©vĂȘque ; ce sont les martins-pĂȘcheurs.

Au soir de sa vie, sa prĂ©sence est requise pour rĂ©concilier des clercs Ă  Candes-sur-Loire, Ă  l'ouest de Tours ; l'urgence de l'unitĂ© de l'Église fait que malgrĂ© sa vieillesse, il dĂ©cide de s'y rendre[Note 33] - [21]. Son intervention est couronnĂ©e de succĂšs, mais, le lendemain, Ă©puisĂ© par cette vie de soldat du Christ, Martin meurt Ă  Candes, Ă  la fin de l’automne, le sur un lit de cendres comme mouraient les saints hommes. DisputĂ©e entre Poitevins et Tourangeaux, sa dĂ©pouille est subtilisĂ©e par ces derniers qui, selon la tradition locale, auraient volĂ© son corps en le passant par une fenĂȘtre. Ils le ramĂšnent en gabarre sur la Loire jusqu'Ă  Tours oĂč il est enterrĂ© le 11 novembre dans le cimetiĂšre chrĂ©tien extĂ©rieur Ă  la ville aprĂšs une halte en un lieu oĂč sera plus tard construite la chapelle du Petit-Saint-Martin. Son tombeau devient dĂšs lors un lieu de pĂšlerinage couru de tout le pays. Selon GrĂ©goire de Tours, l'Ă©vĂȘque Brice (lat. Brictius) fait construire en 437 un Ă©difice en bois pour abriter le tombeau et le manteau (chape) de Martin, appelĂ© pour cette raison chapelle. Constatant le rayonnement de ce sanctuaire, l'Ă©vĂȘque PerpĂ©tuus fait construire Ă  la place la premiĂšre basilique Saint-Martin hĂ©bergeant le tombeau de Martin, dont la dĂ©dicace a lieu le 4 juillet 470[22].

Une lĂ©gende veut que les fleurs se soient mises Ă  Ă©clore en plein novembre, au passage de son corps sur la Loire entre Candes et Tours. Ce phĂ©nomĂšne Ă©tonnant donnera naissance Ă  l’expression « Ă©tĂ© de la Saint-Martin[Note 34] ». Son successeur est Brice, un de ses disciples. Une Ă©glise lui est consacrĂ©e Ă  Renaix, ville de Belgique (province de Flandre-Orientale).

Postérité

Clotilde, l'Ă©pouse de Clovis, priant saint Martin, enluminure des Grandes Chroniques de France, XIVe siĂšcle.

Au dĂ©but du Ve siĂšcle, Brice de Tours (c.377-444), le successeur du saint patron martinien Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© de Tours, en dĂ©pit d'une volontĂ© clairement affichĂ©e d'Ă©clipser ce dernier, n'en fait pas moins Ă©difier une basilique[Note 35] en lieu et place du tombeau de son prĂ©dĂ©cesseur. PostĂ©rieurement, l'ordre donnĂ© par Brice de Tours de bĂątir la construction religieuse permet Ă  ce dernier « d'ĂȘtre associĂ© au culte de saint Martin »[23].

Bien qu'il ait prĂȘchĂ© l'Ă©vangile dans les campagnes, et que Sulpice SĂ©vĂšre en fasse l'Ă©gal des apĂŽtres, il ne semble pas qu'il ait organisĂ© son action. Sa tombe a Ă©tĂ© marquĂ©e rapidement par l'Ă©rection d'un petit oratoire, remplacĂ©e par une collĂ©giale en 818, reconstruite et agrandie aprĂšs les raids vikings en 1014 puis par HervĂ© de Buzançay aprĂšs le grand incendie de Tours de 1203 : basilique Saint-Martin de Tours avec le service de 200 chanoines rĂ©guliers . C'Ă©tait le siĂšge de pĂšlerinages favorisĂ©s par l'existence d'un double dĂ©ambulatoire et l'exposition des os du saint, mis dans une chasse d'or par les soins de Charles VII en 1424. Mais, progressivement, la dĂ©saffectation et la vĂ©tustĂ© des locaux, aggravĂ©es par les destructions au cours des guerres de Religion, en particulier par les huguenots en 1562[24], aboutissent Ă  l'Ă©croulement de la voĂ»te en 1797 et Ă  la dĂ©cision de dĂ©molition de la basilique au dĂ©but du XIXe et avec percement de nouvelles rues, qui ne laissĂšrent en place que les tours de l’horloge et de Charlemagne, qui elle-mĂȘme s'effondrera en 1928. NĂ©anmoins une nouvelle basilique, plus petite (et positionnĂ©e perpendiculairement), a Ă©tĂ© reconstruite de 1886 Ă  1924 dans la crypte oĂč se trouve le tombeau.

Créé en 2005, l'itinéraire culturel européen saint Martin de Tours, fait partie des itinéraires labellisés par le Conseil de l'Europe.

Gaule romaine et Gaule franque

ReprĂ©sentation d'Ă©lĂ©ments de la vie du saint. Miniature du Livre d'heures d'Étienne Chevalier.

L'importance historique de Martin de Tours tient surtout au fait qu'il a créé les premiers monastÚres en Gaule et qu'il a formé des clercs par la voie monastique. D'abord admiré par ses amis qui l'ont pris pour modÚle (Sulpice SévÚre, Paulin de Nole), son culte a été instauré par ses successeurs au trÎne épiscopal de Tours, qui ont su faire de leur basilique un sanctuaire de pÚlerinage.

La place prise par le culte de Martin dans la liturgie et la littĂ©rature pieuse est surtout due Ă  l'action de Perpetuus († vers 490), avec un Indiculus des miracles qu'il a fait versifier par Paulin de PĂ©rigueux et de GrĂ©goire de Tours († 594), qui de mĂȘme dressa une liste des miracles qu'il fit mettre en vers par Venance Fortunat[Note 36]. Ainsi, dĂšs le Ve siĂšcle, Tours Ă©tait le premier lieu de pĂšlerinage des Gaules romaines ; le choix de Martin de Tours comme saint patron du royaume des Francs et de la dynastie des MĂ©rovingiens est fait sous Clovis[25] et en fit un des premiers saints confesseurs, l'ascĂšse et le service de l'Église Ă©tant jugĂ©s aussi mĂ©ritoires que l'effusion de sang des martyrs[26]. Tours reste par la suite un foyer spirituel important. À l'Ă©poque carolingienne, Alcuin, conseiller de Charlemagne, fut nommĂ© abbĂ© de Saint-Martin de Tours et de Cormery. Ces abbayes furent des foyers importants de la renaissance carolingienne aux alentours de l’an 800. La cathĂ©drale de Mayence, au cƓur de la Germanie franque, est Ă©galement dĂ©diĂ©e Ă  saint Martin.

La cape de saint Martin de Tours, qui fut envoyĂ©e comme relique Ă  la chapelle palatine d'Aix-la-Chapelle pour Charlemagne, est elle-mĂȘme Ă  l'origine du mot « chapelle », c'est-Ă -dire l'endroit oĂč l'on gardait la « c(h)ape » du saint qui Ă©tait emportĂ©e lors des batailles et portĂ©e en banniĂšre. L'iconographie reprĂ©sente le plus souvent une cape rouge, parfois bleue, Ă  tort car lors de cet Ă©pisode Ă  Amiens, il est revĂȘtu de la « chlamyde » blanche que porte tout cavalier de la garde impĂ©riale[27]. Cette cape serait aussi Ă  l'origine du mot « Capet », nom de la dynastie des rois de France : Francs capĂ©tiens[28] - [29]. Ainsi, du royaume d'Austrasie jusqu'Ă  la fin de l'Ancien RĂ©gime, saint Martin reste le symbole de l'unitĂ© franque (resp. française).

Aujourd’hui, Martin est le patronyme le plus frĂ©quent en France, oĂč 246 communes portent son nom et plus de 3 700 Ă©glises sont placĂ©es sous son vocable[30] ; son nom de baptĂȘme est devenu le nom de famille le plus frĂ©quent de France.

Une communautĂ© de prĂȘtres et de diacres sĂ©culiers, la CommunautĂ© Saint-Martin, fondĂ©e en 1976 et prĂ©sente principalement en France, s'est placĂ©e sous son patronage.

Il existe Ă©galement au Royaume-Uni, l'Ă©glise St Martin-in-the-Fields, traduction en anglais de Saint-Martin des Champs, situĂ© Ă  Trafalgar Square, Ă  Londres, construite en 1721, lui rendant hommage. Il inspira Ă©galement l’appellation de divers autres lieux (voir St Martin-in-the-Fields (homonymie)).

En Hongrie

NĂ© dans l'ancienne Pannonie, Martin de Tours voit son culte s'implanter dans sa ville natale grĂące Ă  Charlemagne. AprĂšs une campagne contre les Avars en 791, ce dernier se rendit Ă  Sabaria pour y honorer le lieu de naissance du saint[31]. Plus tard Ă  la fin du IXe siĂšcle quand les Hongrois se convertirent au christianisme, Étienne Ier, s'efforçant de consolider la structure de l'État monarchique, demanda l'aide de saint Martin, selon la chronique, avant la bataille contre son oncle paĂŻen KoppĂĄny. Il fit vƓu de renforcer son culte en Hongrie[31]. AprĂšs la dĂ©faite de MohĂĄcs (1526) et le choix de Presbourg comme nouvelle capitale, le chĂąteau et la cathĂ©drale Saint-Martin devinrent les symboles du pouvoir royal[31].

Des Ă©glises lui sont dĂ©diĂ©es Ă  BujĂĄk, FeldebrƑ, Gyöngyösfalu, HalĂĄszi, HĂ©vĂ­zgyörk, HollĂłkƑ, KemenesszentmĂĄrton, KĂłphĂĄza, Ólmod, Rajka, Söpte, Doba, et Ă  Szombathely.

La FĂȘte de la Saint-Martin en Flandre et en Belgique

On fĂȘte sur le territoire de la Flandre historique (principalement dans le Westhoek, la vallĂ©e de la Dendre et Ă  Beveren), la Saint-Martin le soir du 10 novembre (ainsi que le soir du 11 novembre avant la Seconde Guerre mondiale).

Selon la lĂ©gende, en effet, saint Martin portant la bonne parole sur les cĂŽtes flamandes, aurait perdu son Ăąne parti brouter ailleurs, alors qu’il tentait d’évangĂ©liser les pĂȘcheurs d'un petit village, futur Dunkerque. À la nuit tombĂ©e, les enfants du pays se mettant Ă  sa recherche, avec force lanternes, l'ont retrouvĂ© dans les dunes, en train de manger des chardons et des oyats. Pour les remercier, saint Martin a transformĂ© toutes les petites crottes de l’ñne en brioches Ă  la forme particuliĂšre, que l'on appelle folard (Voolaeren, et flamand occidental), ou craquandoules.

Les enfants chantent en Flandre française, cette chanson, le soir de la Saint-Martin :

« Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l’a mis à la porte avec un
Coup d'balai[32] »

en dĂ©filant dans la rue, avec un grigne-dents c'est-Ă -dire une lanterne en forme de tĂȘte, creusĂ©e dans une betterave Ă  sucre. AprĂšs le dĂ©filĂ©, on leur donne un folard[Note 37] et une orange, et le concours de la plus belle lanterne est organisĂ©.

Cette façon de fĂȘter la Saint-Martin montre bien qu’on a cherchĂ© Ă  christianiser des usages anciens liĂ©s Ă  la « fĂȘte paĂŻenne de Samain » qui survit sous le nom d’Halloween aux États-Unis. À la diffĂ©rence d'Halloween qui est une fĂȘte de la nuit et des morts, la Saint-Martin est la fĂȘte de la vie et de la lumiĂšre. Samhain reprĂ©sente le renouveau et donc les deux aspects Ă  la fois. De plus, selon le calendrier de Coligny, cette pĂ©riode Ă©tait celle du nouvel an chez les Gaulois.

Une tradition similaire existe aussi en Alsace et en Allemagne dans le pays de Bade ainsi qu'aux Pays-Bas.

Bien que commĂ©moration chrĂ©tienne, en Flandre, la Saint-Martin est comme NoĂ«l fĂȘtĂ©e dans les Ă©coles laĂŻques. Dans les cantons de l’Est Ă©galement il reste, comme en Allemagne, un saint trĂšs populaire dont la fĂȘte donne lieu Ă  des rĂ©jouissances similaires Ă  celles qu'on trouve en Flandres.

Saint trĂšs populaire en Belgique oĂč, rien qu’en Wallonie, prĂšs de 500 Ă©glises et chapelles lui sont consacrĂ©es. Saint Martin est aussi depuis 1579 le patron des arquebusiers Ă  VisĂ© en province de LiĂšge, lesquels le fĂȘtent toujours depuis l'origine de leur guilde[33]. Les francs arquebusiers dĂ©gustent l’oie de la Saint-Martin le 11 novembre lors d’un repas particulier ; l'oie est en outre la spĂ©cialitĂ© culinaire de la ville de VisĂ©, oĂč on la prĂ©pare avec une sauce blanche Ă  l'ail depuis des siĂšcles. On fĂȘte Ă©galement saint Martin dans le Nord du pays dans les Flandres ainsi que dans les cantons jadis prussiens et comprenant des communes comme Eupen (germanophone) ou Malmedy (francophone).

La fĂȘte de la Saint-Martin en Suisse

Saint-Martin est le patron de la ville de Vevey qu'il aurait traversĂ© lors de ses pĂ©riples. Une foire annuelle d'automne a lieu le mardi le plus proche du 11 novembre, jours de sa fĂȘte dans le calendrier catholique. Cette foire existe depuis plus de cinq siĂšcles[34].

La fĂȘte de la Saint-Martin est aussi une fĂȘte gastronomique cĂ©lĂ©brĂ©e en Ajoie dans le canton du Jura.

Saint Martin, saint patron de la garde suisse pontificale

Sain-Martin est, avec saint SĂ©bastien et saint Nicolas de Flue l'un des saints patrons de la garde suisse pontificale[35].

La FĂȘte de la Saint-Martin en Allemagne et en Autriche

Cette date tombe Ă  la fin des rĂ©coltes, et, autrefois, les gens se rendaient avec des torches sur une place, oĂč ils faisaient un grand festin, Ă©clairĂ©s par un grand feu. En Allemagne et Autriche la Saint-Martin, symbole de partage, est toujours cĂ©lĂ©brĂ©e par des retraites au flambeau dans les rues, les lampions Ă©tant gĂ©nĂ©ralement portĂ©s ou mĂȘme confectionnĂ©s par les enfants. On organise aussi des feux de joie. C’est une fĂȘte de la lumiĂšre. Certains enfants vont de maison en maison demander des bonbons aux voisins dans leur quartier, en Ă©change d'une chanson. Les villes sont parfois dĂ©corĂ©es de lampions le soir et des foires commerciales coĂŻncident avec l’évĂ©nement[36]. Le plat traditionnel est une oie rĂŽtie (MartiniGansl en Autriche), volaille qui est grasse Ă  point dĂ©but novembre et qui rappelle la lĂ©gende selon laquelle les oies auraient dĂ©noncĂ© le saint homme qui s'Ă©tait cachĂ© au milieu d'elles, ne voulant pas ĂȘtre fait Ă©vĂȘque de Tours. On prĂ©pare aussi certaines sucreries, comme les WeckmĂ€nner, appelĂ©s aussi Stutenkerle, ou les Martinsbrezeln[36].

Saint Martin patron de Buenos Aires

Selon une tradition ancienne, les fondateurs de la citĂ© se rĂ©unirent en octobre 1580 pour lui donner un saint, protecteur et patron. On organisa un tirage au sort, saint Martin fut dĂ©signĂ©. N’étant pas satisfait d'avoir un saint français, on recommença, et le sort confirma saint Martin.

Aujourd’hui, la cathĂ©drale de Buenos Aires abrite, cĂŽte Ă  cĂŽte, trois « San MartĂ­n » :

Saint Martin patron de RiviĂšre-au-Renard (Canada)

Saint Martin de Tours est également le patron de la paroisse Saint-Martin de RiviÚre-au-Renard en Gaspésie dans la province de Québec (Canada).

Saint Martin est également le saint patron du service du commissariat des armées[37].

Les « Petits Clercs de Saint-Martin »

Dans les annĂ©es 1920, Ă  l'initiative d'un prĂȘtre du diocĂšse de Tours, le chanoine Rutard[38], un foyer-sĂ©minaire fut crĂ©Ă© et s'installa dans un bĂątiment adossĂ© Ă  l'est de la basilique Saint-Martin, au 3, rue Baleschoux. Les jeunes formĂ©s par le chanoine Rutard et son Ă©quipe, les « Petits Clercs de Saint-Martin », provenaient de diocĂšses de France « riches » en vocation (essentiellement Centre et Ouest), des milieux ruraux mais Ă©galement urbains. Les Ă©lĂšves, instruits Ă  l'origine sur place, ont ensuite suivi leur scolaritĂ© dans les collĂšges et lycĂ©es des alentours. Assurant un service religieux quotidien et dominical Ă  la basilique de Saint-Martin, formĂ©s au chant grĂ©gorien qu'ils chantaient Ă  la basilique, les Petits Clercs, aprĂšs ĂȘtre passĂ©s par le Grand SĂ©minaire diocĂ©sain, intĂ©graient le clergĂ© du diocĂšse de Tours. Soutenue par la gĂ©nĂ©rositĂ© tourangelle, cette institution Ă©tait gĂ©rĂ©e comme une grande famille chaleureuse. La pĂ©dagogie familiale y Ă©duquait les jeunes vers le sens de la responsabilitĂ© basĂ© sur la confiance mutuelle, et se traduisait souvent par une forme d'autodiscipline assez librement acceptĂ©e, le groupe « remettant en place » le contrevenant. Ce mode de discipline collective et individuelle, sorte de contrat de vie, a souvent Ă©tonnĂ© les visiteurs. L'institution forma environ une centaine de prĂȘtres pour le diocĂšse de Tours. Les « Petits Clercs de Saint-Martin » quittĂšrent « leur chĂšre Maison » rue Baleschoux en 1972 pour s'installer sur le site de l'ancien grand sĂ©minaire sur la rive nord de la Loire, 10 rue Losserand. Le "Centre Saint-Martin", fusion du Petit SĂ©minaire de Tours et des Petits Clercs de Saint Martin Ă©tait nĂ©.

16e centenaire de la mort de Martin de Tours

En 1996-1997, des cĂ©lĂ©brations ont Ă©tĂ© organisĂ©es en France sous l'Ă©gide d'un ComitĂ© pour la commĂ©moration des origines pour le 16e centenaire de sa mort (ainsi que pour le 15e centenaire du baptĂȘme de Clovis).

La tour Charlemagne est un vestige d'une ancienne basilique dédiée à saint Martin de Tours.

Représentations

Le dĂŽme Saint-Martin de Lucques

La vie de saint Martin est reprĂ©sentĂ©e par quatre bas-reliefs au-dessus des portes d’entrĂ©e du dĂŽme Saint-Martin de Lucques ; en lĂ©gende, les inscriptions latines figurant sous chaque bas-relief.

  • saint Martin, coupant son manteau pour le partager avec un pauvre. Façade du dĂŽme de Lucques (Italie)
    saint Martin, coupant son manteau pour le partager avec un pauvre. Façade du dÎme de Lucques (Italie)
  • Demone vexatum salvas Martine Beate (« Bienheureux Martin, tu sauves un homme persĂ©cutĂ© par le dĂ©mon »)
    Demone vexatum salvas Martine Beate (« Bienheureux Martin, tu sauves un homme persécuté par le démon »)
  • Martinus Monachum defunctum vivere fecit (« Martin a ramenĂ© Ă  la vie un moine dĂ©cĂ©dĂ© »)
    Martinus Monachum defunctum vivere fecit (« Martin a ramené à la vie un moine décédé »)
  • De Monacho Presul es tu Martine Vocatus (« De moine, toi, Martin, tu as Ă©tĂ© appelĂ© Ă  devenir Ă©vĂȘque »)
    De Monacho Presul es tu Martine Vocatus (« De moine, toi, Martin, tu as Ă©tĂ© appelĂ© Ă  devenir Ă©vĂȘque »)
  • Ignis Adest Capiti Martino Sacra Litanti (« Un feu apparaĂźt sur la tĂȘte de Martin accomplissant le saint sacrifice »)
    Ignis Adest Capiti Martino Sacra Litanti (« Un feu apparaĂźt sur la tĂȘte de Martin accomplissant le saint sacrifice »)

Autres représentations

Bibliographie

  • (la) Sulpice SĂ©vĂšre (dir.), Vie de saint Martin [« De vita Beati Martini liber unus »], vol. 20, Patrologie latine, (lire en ligne).
  • Jacques Fontaine, Sulpice-SĂ©vĂšre, Vie de Saint-Martin, introduction, texte et traduction, commentaire et index, Édition du Cerf, 1967.
  • GrĂ©goire de Tours (dir.), HistoriĂŠ, vol. srm I/12, Monumenta GermaniĂŠ Historia.
  • GrĂ©goire de Tours (dir.), De Virtutibus S. Martini, vol. srm I/2, Monumenta GermaniĂŠ Historia, p. 134-211.

XIXe siÚcle et premiÚre moitié du XXe siÚcle

  • Paulin de PĂ©rigueux (dir.), De vita sancti Martini, vol. 16, Vienne, Corpus Scriptorum Ecclesiasticorum Latinorum, , p. 16-159.
  • Venance Fortunat (dir.), Vita s. Martini metrica, vol. AA IV/1, Munich, Monumenta GermaniĂŠ Historia, , p. 293-370.

Études rĂ©centes

  • Michel Carrias, « Martin de Tours, seize siĂšcles aprĂšs sa mort », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 83, no 211,‎ , p. 435-443. (lire en ligne)
  • Dom Guy-Marie Oury, Saint Martin de Tours : L’homme au manteau partagĂ©, Chambray-lĂšs-Tours, CLD, , 151 p. (ISBN 2 854 43139 1).
  • Walter Nigg, Martin de Tours : Chevalier du Christ, Ă©vĂȘque thaumaturge, confesseur de la foi, Paris, du Centurion, , 82 p. (ISBN 2-227-05009-8), traduit de l'Ă©dition originale.
  • (de) Martin von Tours, Fribourg, Herder, , 82 p.. Ouvrage largement illustrĂ© de nombreuses photos et gravures.
  • Collectif. Conception, rĂ©alisation, maquette Jean-Loup Fontana, Michel Foussard, photographies Michel Graniou, Saint Martin dans les Alpes-Maritimes, Nice, Art et Culture des Alpes-Maritimes (ACAM), , 74 p. (ISBN 2-906 700-16-9), Cahier des Alpes-Maritimes no 3 Ă©ditĂ© par le Conseil gĂ©nĂ©ral des Alpes-Maritimes (ACAM) constituant le catalogue de l’exposition consacrĂ©e au seiziĂšme centenaire de la mort de saint Martin. Presses d’Imprimix Nice.
  • RĂ©gine Pernoud, Martin de Tours, Bayard Éditions, 1996.
  • Bertrand Cuvelier, Saint Martin, apĂŽtre des Gaules, Histoire et traditions du Pays des Coudriers no 23, novembre 2001[42].
  • Saint Martin, Guide du pĂšlerin (352 pages) et Saint Martin, apĂŽtre des Gaules (128 pages), Ă©ditions Denis Jeanson, Tours.
  • Jean-Louis Picoche, Saint Martin, Soldat du Christ, Saint-Vincent-sur-Oust, Elor, coll. « Saints lĂ©gendaires », 1996, 2001, 192 p. (ISBN 978-2-907524-93-3).
  • Collectif, 1700 ans de la naissance de Saint-Martin, numĂ©ro spĂ©cial du Bulletin de la SociĂ©tĂ© des antiquaires de Picardie pour l'annĂ©e 2017, Amiens 2020, pages 161 Ă  351, ISSN 0037-9204.
  • Bruno Judic, Christine Bousquet-LabouĂ©rie, Élisabeth Lorans et Robert Beck, Un nouveau Martin - Essor et renouveaux de la figure de Saint Martin, IVe-XXIe siĂšcle, Presses universitaires François Rabelais, Tours, 2019 (prĂ©sentation en ligne).
  • Bruno Judic, L'Europe de Saint Martin, Ă©ditions Saint-LĂ©ger, 2021.

Discographie

  • Le rendez-vous de saint Martin, Patrice et Roger Martineau, chanteurs et conteurs, MediasPaul, cassette.
  • Martin de Touraine, Fabienne Thibeault et Jean-Pierre Debarbat, Vinci-Les-Six-RiviĂšres, CD.
  • Saint-Martin de Tours, Office du jubilĂ© du XVIe centenaire, musique d'AndrĂ© Gouzes, abbaye de SylvanĂšs, CD.

Documentaire

Télévision

Notes et références

Notes

  1. Il a Ă©tĂ© reconnu et acceptĂ© saint patron des policiers par la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France le 22 mars 1993.
  2. L'historien du christianisme ancien, Ernest-Charles Babut, dans son ouvrage hypercritique Saint Martin de Tours, y voit une légende hagiographique et rejette son historicité. Cf. Ernest-Charles Babut, Saint Martin de Tours, Champion, , 320 p..
  3. Les dates de Martin nous sont connues par l'Histoire des Francs de GrĂ©goire de Tours : « Constantin devint le trente-quatriĂšme empereur des Romains et rĂ©gna heureusement pendant trente ans. La onziĂšme annĂ©e de son rĂšgne, 
 le bienheureux Ă©vĂȘque saint Martin naquit Ă  Szombatel
 » (Romanorum tricesimus quartus imperium obtinuit Constantinus, annis triginta regnans feliciter. Huius imperii anno undecimo
 beatissimus prĂŠsul Martinus apud Sabariam PannoniĂŠ civitatem) (livre I, chap. 36) ; « La seconde annĂ©e du rĂšgne d'Arcadius et d’Honorius, saint Martin, Ă©vĂȘque de Tours, rempli de vertus et de saintetĂ©, aprĂšs avoir comblĂ© de bienfaits les infirmes et les pauvres, sortit de ce monde pour aller heureusement vers JĂ©sus-Christ, dans le bourg de Candes de son diocĂšse, dans la quatre-vingt-uniĂšme annĂ©e de son Ăąge, la vingt-sixiĂšme de son Ă©piscopat. » (Arcadi vero et Honori secundo imperii anno sanctus Martinus Turonorum episcopus, plenus virtutibus et sanctitate, prĂŠbens infirmis multa beneficia, octuaginsimo et primo ĂŠtatis suĂŠ anno, episcopatum autem vicissimo sexto, apud Condatinsem diocisis suĂŠ vicum excedens a sĂŠculo, filiciter migravit ad Christum.) (livre I, chap. 42).
  4. « Itaque Martinus Sabaria Pannoniarum oppido oriundus fuit
 » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita Beati Martini, chap. II, l. 161B).
  5. Le comput de Sulpice-SévÚre aboutit à un service militaire de cinq ans, à partir d'un enrÎlement intervenu à l'ùge de quinze ans, ce qui place aux environs de 336, vingt ans plus tÎt, la naissance de l'intéressé, cf. Olivier Guillot, Saint Martin de Tours, apÎtre des pauvres (336-397), Fayard, , p. 78.
  6. « Pater ejus miles primum, post tribunus militum fuit
 » (ibid.).
  7. « Nam cum esset annorum decem, invitis parentibus ad ecclesiam confugit, seque catechumenum fieri postulavit
 » (Vita Beati Martini, chap. II, l. 161C).
  8. Sulpice-SĂ©vĂšre prĂ©cise que son pĂšre l'a emmenĂ© ligotĂ© : « Prodente patre, 
, cum esset annorum quindecim, captus et catenatus sacramentis militaribus implicatus est. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita Beati Martini, chap. II, fol. 161C).
  9. « Quodam itaque tempore
 media hieme obvium habet in porta Ambianensium civitatis pauperem nudum
 » (Vita Beati Martini, chap. III, fol. 162A).
  10. « Nihil prÊter chlamydem, qua indutus erat, habebat : jam enim reliqua in opus simile consumpserat. » (ibid.).
  11. « Nocte igitur insecuta, cum se sopori dedisset, vidit Christum chlamydis suÊ, qua pauperem texerat, parte vestitum. » (Vita Beati Martini, chap. III, fol. 162B).
  12. « Quo viso
 cum esset annorum duodevigintis
 » (fol. 162C).
  13. Cf. Guillaume Durand (Ă©vĂȘque), Le Rational des Divins Offices [« Rationale divinorum officiorum »], vol. II, (rĂ©impr. 1672), « X, §8 » : « Dans plusieurs endroits on appelle les prĂȘtres chapelains (capellani), car de toute antiquitĂ© les rois de France, lorsqu'ils allaient en guerre, portaient avec eux la cape du bienheureux saint Martin, que l'on gardait sous une tente qui, de cette chape, fut appelĂ©e chapelle (a capa capella vocata chapele 1080 ; lat. pop. capella « lieu oĂč l'on gardait la chape de saint Martin », de cappa) Cf. Le Petit Robert ».
  14. « Interea irruentibus intra Gallias barbaris, Julianus CĂŠsar, coacto in unum exercitu apud Vangionum civitatem
 » (Vita Beati Martini, chap. IV, fol. 162D).
  15. « Christi ego miles sum ; pugnare mihi non licet. » (ibid.).
  16. D'aprĂšs Vita Beati Martini, chap. IV.
  17. Selon une autre tradition, il aurait Ă©tĂ© versĂ© dans le corps d’élite des AlĂŠ Scolares.
  18. La date est, lĂ  encore, donnĂ©e approximativement par GrĂ©goire de Tours : « Dans la dix-neuviĂšme annĂ©e de Constance le Jeune, saint Hilaire, Ă©vĂȘque de Poitiers, fut envoyĂ© en exil Ă  l’instigation des hĂ©rĂ©tiques (
) À cette Ă©poque, notre lumiĂšre commença Ă  paraĂźtre
 c'est-Ă -dire que dans ce temps Martin commença Ă  prĂȘcher dans les Gaules » (Histoire des Francs, livre I).
  19. Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. V.
  20. « Nec multo post, admonitus persoporem ut patriam parentesque
 religiosa sollicitudine visitaret
 » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. V).
  21. « Itaque
 matrem gentilitatis absolvite errore, patre in malis perseverante. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VI, fol. 164A)).
  22. « Mediolani sibi monasterium statuit. Ibi quoque eum Auxentius, auctor et princeps Arianorum
 de civitate exturbavit. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VI, fol. 164B).
  23. « 
ad insulam Gallinariam nomine secessit, comite quodam presbytero. (
) Hic aliquamdiu radicibus vixit herbarum
 » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VI, fol. 164B).
  24. « 
quo tempore helleborum, venenatum ut fuerunt, gramen in cibum sumpsit ; sed cum vim veneni in se grassantis vicina jam morte sensisset, imminens periculum oratione repulit, statimque omnis dolor fugatus est. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VI, fol. 164B). L’hellĂ©bore, chez les Anciens, passait pour guĂ©rir de la folie, comme le rappelle l'adage d'Érasme helleborum sumpsit (« il bat la campagne »).
  25. « Nec multo post, cum sancto Hilario comperisset regis pĂŠnitentia potestatem indultam fuisse redeundi, RomĂŠ ei tentavit occurrere, profectus ad urbem est. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VI, fol. 164B-C).
  26. « Cum jam Hilarius prĂŠterisset (
) cumque ab eo gratissime fuisset susceptus, haud longe sibi ab oppido monasterium collocavit. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, cap. VII, fol. 164C).
  27. « Sub idem fere tempus ad episcopatum TuronicĂŠ EcclesiĂŠ petebatur, sed cum erui a monasterio suo non facile posset, 
 sub quadam custodia ad civitatem usque deducitur (
) Una omnium voluntas, eadem vota, eademque sententia, Martinum episcopatum esse dignissimum. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, chap. IX, fol. 165B).
  28. « 
nonnulli ex episcopis
 impie repugnabant, dicentes scilicet : contemptibilem esse personam, indignum esse episcopatu, hominem vultu despicabilem, veste sordidum, crine deformem. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, chap. IX, fol. 165C).
  29. « Idem enim constantissime perseverabat qui prius fuerat. » (Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, chap. X, fol. 166A).
  30. Marmoutier signifie « grand monastÚre » (en gaulois « grand » se dit « mar »).
  31. Sulpice-SĂ©vĂšre, Vita
, chap. XIII.
  32. Cet Ă©pisode n’est connu que par les Chroniques de Sulpice-SĂ©vĂšre, livre II, chap. 46-51.
  33. À Candes-Saint-Martin, le « 13e apĂŽtre » martinien aurait laissĂ© un legs, sous la forme d'une « patena metallochrystallino » (ou patĂšne de serpentine) et gardĂ©e, pendant la pĂ©riode gallo-romaine, au cƓur du vicus de la petite agglomĂ©ration martinienne[21]. L'objet sacrĂ© avait, pour vertu premiĂšre, le pouvoir de guĂ©rison des « infirmes qui la demandaient avec foi. »[21]. Par ailleurs, le Saint Patron Martinien, aurait Ă©galement donner en hĂ©ritage Ă  l'Ă©glise de Saint Martin, celle qu'il avait fondĂ© Ă  Candes, une patĂšne, de couleur bleue, et qui possĂ©dait, selon GrĂ©goire de Tours
    « [
] la vertu agit sur ceux qui ont des frissons. »

    — GrĂ©goire de Tours, De Vertitubis Sancti Martini.

    - [21].
  34. La premiĂšre mention connue de cette expression se trouve dans une lettre de Madame de SĂ©vignĂ© Ă  sa fille, datĂ©e du 10 novembre 1675 : « Nous avons un petit Ă©tĂ© de Saint-Martin, froid et gaillard, que j'aime mieux que la pluie ; je suis toujours dehors faite comme un loup-garou : le dessus de mon humeur dĂ©pend fort du temps ; de sorte que pour savoir comme je suis, vous n'avez qu'Ă  consulter les astres : mais votre Provence vous dira toujours des merveilles ; le beau tems ne vous est de rien ; vous y ĂȘtes trop accoutumĂ©e ; pour nous, nous voyons si peu le soleil, qu'il nous fait une joie particuliĂšre. »
  35. En l'occurrence, il s'agit de la Basilique Saint-Martin de Tours.
  36. Grégoire de Tours choisit d'ailleurs la mort de Martin comme terme du premier livre de son Histoire des Francs.
  37. Le « folard » est un gùteau traditionnel. Voir Recette des folard de la Saint-Martin.

Références

  1. Charles Lelong, « Note sur les fĂȘtes de saint Martin au XIIe siĂšcle », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Touraine, t. MMI,‎ , p. 153-154 A noter que la Saint-Martin d'Ă©tĂ© Ă©tait cĂ©lĂ©brĂ©e partout en Europe au Moyen Âge.
  2. Jean-Claude Polet, Patrimoine littéraire européen, De Boeck Supérieur, , p. 21.
  3. Sulpice-SĂ©vĂšre, Gallus, Dialogues sur les “vertus” de saint Martin, introd., texte critique, traduction et notes par Jacques Fontaine, Sources ChrĂ©tiennes, no de collection 506, 2006.
  4. Luce Pietri, « Sulpice-SévÚre, disciple et biographe », dans Martin, un saint pour l'Europe, Histoire du christianisme, no 19, décembre 2003, p. 40-41.
  5. Christine Delaplace, JĂ©rĂŽme France, Histoire des Gaules : VIe s. av. J.-C. - VIe s. ap. J.-C., Armand Colin, , p. 257.
  6. Jacques Fontaine, « VĂ©ritĂ© et fiction dans la chronologie de la « Vita Martini » », Studia Anselmiana, t. 46,‎ , p. 189-236.
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  8. Oury, p. 31.
  9. Jean-Pierre Delville, MarylĂšne Laffineur-CrĂ©pin, Albert Lemeunier, Martin de Tours : du lĂ©gionnaire au saint Ă©vĂȘque, Édition ASBL Basilique Saint-Martin, , p. 65.
  10. « CHAPELLE : Etymologie de CHAPELLE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  11. collectif, « Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Touraine », sociĂ©tĂ© archĂ©ologique de Tourraine, vol. 52,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. Didier Bayard et Jean-Luc Massy, « Chapitre. X. Les fonctions d'Amiens au bas-empire », dans Didier Bayard, Jean-Luc Massy, Amiens romain : Samarobriva Ambianorum, vol. 2 - Numéro spécial 2, Revue archéologique de Picardie, (lire en ligne), p. 250 et 251.
  13. Alexandre Bruel, « Saint Martin, par Albert Lecoy de La Marche », BibliothĂšque de l'Ă©cole des chartes, t. 42,‎ , p. 204 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. http://www.saintmartindetours.eu/personnage/histoire-interactive.html.
  15. Anne-Marie Taisne, « Parcours et vertus de Saint Martin dans la Vita et les EpistulĂŠ de Sulpice-SĂ©vĂšre », Rursus, vol. 3,‎ , paragraphes 20 et 21 (DOI 10.4000/rursus.220, lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. Sulpice SĂ©vĂšre et Ghislaine de Senneville-Grave (trad. oui), « L'hĂ©rĂ©sie priscillienne dĂ©nouements », dans Sulpice-SĂ©vĂšre, Ghislaine de Senneville-Grave (pour la traduction, l'introduction et le texte critique), Chronica (Severus, Sulpicius), Éditions du Cerf, , 538 p. (lire en ligne), p. 485 Ă  489.
  17. Sulpice-SĂ©vĂšre, Gallus (Dialogues) 2, 10, 2).
  18. « Grégoire de Tour : Histoire des Francs : livre X », sur remacle.org (consulté le )
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Annexes

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