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Lotissement

Un lotissement est en France, selon le code de l'urbanisme « la division en propriĂ©tĂ© ou en jouissance d'une unitĂ© fonciĂšre ou de plusieurs unitĂ©s fonciĂšres contiguĂ«s ayant pour objet de crĂ©er un ou plusieurs lots destinĂ©s Ă  ĂȘtre bĂątis. »[1]

Un lotissement à San José (Costa Rica) bùti selon un plan hippodamien.

Généralités

Le lotissement est une opĂ©ration d'amĂ©nagement par laquelle le lotisseur acquiert une parcelle non viabilisĂ©e, rĂ©alise les travaux de voirie et rĂ©seaux divers (VRD) nĂ©cessaires pour desservir les terrains et Ă©tend les rĂ©seaux publics pour les raccorder en eau, en Ă©lectricitĂ©. Il assure Ă©ventuellement les Ă©quipements collectifs d’assainissement, les rĂ©seaux de tĂ©lĂ©communication et cĂąblĂ©s, ainsi que les Ă©quipements de dĂ©fense contre l'incendie.

L’entrepreneur commercialise les terrains à une personne construisant pour son compte, ou à un promoteur qui construira des bñtiments en vue de les revendre aux acheteurs finaux.

Divers plans sont communément utilisés, tels que le plan hippodamien ou ceux en chandelier. De tels aménagements se reconnaissent aisément, et permettent de qualifier de lotissement les quartiers créés par ces opérations immobiliÚres.

L'opération d'aménagement, consistant à transformer des terrains non viabilisés en terrains constructibles, est habituellement réalisée en périphérie des zones urbanisées, c'est-à-dire en banlieue ou en zone périurbaine. Elle est donc critiquée car elle contribue à l'étalement urbain et, pour les lotissements pavillonnaires, pour leur faible efficacité énergétique[2] - [3] - [4].

Historique

Le terme de lotissement semble ĂȘtre utilisĂ© depuis le milieu du XIXe siĂšcle mais de telles opĂ©rations ont Ă©tĂ© effectuĂ©es couramment dĂšs le Moyen-Âge, par exemple le lotissement en 1282 de terrains appartenant Ă  l'ordre du Temple Ă  Paris entre la rue du Temple et la rue Vieille-du-Temple. Sous l'Ancien RĂ©gime[5], la crĂ©ation de la Place des Vosges Ă  Paris, en 1605 est un exemple parmi les plus connus. Le lotissement des domaines des anciens couvents et des hĂŽtels particuliers des Ă©migrĂ©s devenus biens nationaux aprĂšs 1790 est Ă  l'origine de plusieurs quartiers de Paris au dĂ©but du XIXe siĂšcle.

Le lotissement reprĂ©senterait la principale forme d'extension de Paris oĂč 48 % des voies auraient Ă©tĂ© ouvertes Ă  l’intĂ©rieur de terrains divisĂ©s en lots Ă  bĂątir[6].

En banlieue on peut citer les exemples du Vésinet (Yvelines) durant le Second Empire, ou de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), sous la Monarchie de Juillet.

Extrait de la carte d'état-major de 1888 montrant la ligne des Coquetiers. Le tracé régulier des voies et la petite taille des terrains évoquent clairement les opérations de lotissement réalisés au XIXe siÚcle à proximité de la ligne de chemin de fer.

La création des lotissements est alors directement influencée par le développement des chemins de fer et des tramways, qui permet d'urbaniser des secteurs trop éloignés des centres historiques pour que l'on puisse s'y rendre à pied. On peut ainsi citer le développement, en banlieue parisienne, des villes de Maisons-Laffitte (Yvelines) avec le lotissement du parc du chùteau de Maisons ou du Raincy (Seine-Saint-Denis) avec le lotissement du parc du chùteau de la famille d'Orléans. On peut aussi citer dans un contexte balnéaire, Le Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais) un lotissement érigé en commune en 1912. montre que le lotissement n'est pas un phénomÚne récent.

Affiche faisant la promotion du lotissement d'une partie du domaine de Maisons-Laffitte

Dans ce cas, les communes loties ont souvent fait l'objet de morcellement de terrains vendus aux enchÚres, attirant de fait une population aisée de bourgeois parisiens. C'est la raison pour laquelle ces communes conservent encore actuellement une population ayant un niveau de vie élevé et une architecture caractéristique du XIXe siÚcle.

L'influence des transports en commun baisse au cours de la seconde moitié du XXe siÚcle, en fonction de la croissance de la mobilité individuelle. Depuis lors, les lotissements sont le plus souvent créés à proximité d'axes routiers.

  • PublicitĂ© pour un lotissement vers 1904-1905, mettant en valeur la qualitĂ© de sa desserte en transports en commun.Lotissement et desserte par les transports en commun de banlieue Ă©taient, au XIXe siĂšcle et au dĂ©but du XXe siĂšcle, des Ă©lĂ©ments interdĂ©pendants.
    Publicité pour un lotissement vers 1904-1905, mettant en valeur la qualité de sa desserte en transports en commun.
    Lotissement et desserte par les transports en commun de banlieue étaient, au XIXe siÚcle et au début du XXe siÚcle, des éléments interdépendants.
  • La station balnĂ©aire du Touquet-Paris-Plage a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e de toutes piĂšces comme un lotissement en 1882.À cette Ă©poque, s'il existait dĂ©jĂ  des lotissements destinĂ©s aux classes moyennes ou populaires, certains Ă©taient trĂšs huppĂ©s, comme ce bord de mer...
    La station balnéaire du Touquet-Paris-Plage a été créée de toutes piÚces comme un lotissement en 1882.
    À cette Ă©poque, s'il existait dĂ©jĂ  des lotissements destinĂ©s aux classes moyennes ou populaires, certains Ă©taient trĂšs huppĂ©s, comme ce bord de mer...

ProblĂšmes contemporains

Avec la généralisation du lotissement comme forme urbaine privilégiée pour l'habitat depuis les années 1950, au travers de la notion d'étalement urbain, se posent des problÚmes aigus en matiÚre énergétique et environnementale.

Le lotissement constitue un modÚle urbain fortement consommateur d'énergie, que ce soit pour la construction de logements individuels, ou pour les déplacements massifs en automobile qu'ils provoquent du fait de l'éloignement du centre des villes, et de la faible viabilité des transports en commun dans les tissus urbains peu denses comme ceux des lotissements.

Étalement urbain Ă  Colorado Springs avec l'amĂ©nagement de nombreuses impasses.

Avec l'épuisement des ressources pétroliÚres et le renchérissement du coût de l'énergie, en particulier du carburant, le lotissement d'habitation, en tant que modÚle urbain, est menacé dans son développement, voire dans sa survie[7].

Actuellement, le lotissement, en tant que forme urbaine destinĂ©e Ă  produire une maison individuelle par mĂ©nage, apparaĂźt pour beaucoup comme Ă©cologiquement insoutenable car il constitue une cause importante de surexploitation de l'environnement par l'homme. Il provoque consommation d’espace au dĂ©triment des terres agricoles et naturelles, artificialisation des sols, dĂ©placements massifs en automobile, surconsommation de matiĂšres premiĂšres, augmentation des inondations, diminution de la ressource en eau potable, augmentation de l’absorption des rayonnements solaires qui participent au rĂ©chauffement climatique, disparition dĂ©finitive de terres agricoles, diminution de la biodiversitĂ©, etc.

Droit français du lotissement

Mutation de ce droit dans le temps

Le lotissement est issu des rapports privés autour desquels vont se développer des rÚgles spécifique du droit de l'urbanisme.

Il faut remonter aux lois « Cornudet » de 1919 et 1924 pour voir naitre un embryon de droit relatif aux lotissements. Cependant, ce n’est que la seconde loi qui institue un rĂ©gime d’autorisation prĂ©alable a l'amĂ©nagement nĂ©cessaire au lotissement. En effet l’administration devait approuver, prĂ©alablement Ă  l’opĂ©ration, le cahier des charges considĂ©rant les rĂšgles d’urbanisme en vigueur. L’objectif principal de la loi Ă©tait de lutter contre les lotissements dĂ©fectueux.

Avec le décret du (no 58-1466)[8], compte tenu de la croissance de demande de logement, le lotissement est perçu comme un instrument de la politique urbaine.

Avec le dĂ©cret du (no 77-860)[9], les relations des colotis et la conformitĂ© des constructions aux rĂšgles d’urbanisme sont sĂ©parĂ©es, avec des rĂšgles de natures privĂ©es d’un cĂŽtĂ© et d’autres publique, ce qui n’est pas sans poser de problĂšme[10].

DĂ©finition

Le droit français définit le lotissement comme étant la division de terrains nus en vue de les bùtir.

Traitement antérieur à 2011

Il convient de commencer avec la dĂ©finition issue du dĂ©cret de 1977[11] qui disposait que « Constitue un lotissement [
] toute division d'une propriĂ©tĂ© fonciĂšre en vue de l'implantation de bĂątiments qui a pour objet ou qui, sur une pĂ©riode de moins de dix ans, a eu pour effet de porter Ă  plus de deux le nombre de terrains issus de ladite propriĂ©tĂ©. »[12]

Les critĂšres fondamentaux sont dĂ©jĂ  dĂ©gagĂ©s, Ă  savoir la division (qu’elle soit en propriĂ©tĂ© ou en jouissance) et l’implantation de bĂątiment. Cependant, il fallait au moins trois lots, et un dĂ©lai Ă©tait imposĂ©.

Pour le principal, vient ensuite la dĂ©finition (qui sera modifiĂ©e par l’ordonnance du [13] - [1]) disposant quant Ă  elle qu’un lotissement Ă©tait « l'opĂ©ration d'amĂ©nagement qui a pour objet ou qui, sur une pĂ©riode de moins de dix ans, a eu pour effet la division, qu'elle soit en propriĂ©tĂ© ou en jouissance, qu'elle rĂ©sulte de mutations Ă  titre gratuit ou onĂ©reux, de partage ou de locations, d'une ou de plusieurs propriĂ©tĂ©s fonciĂšres en vue de l'implantation de bĂątiments. »[14]

Si la constitution d’un lotissement est envisagĂ©e dĂšs le premier dĂ©tachement, le criterium de 10 ans est conservĂ©, ce qui a soulevĂ© de nombreux problĂšmes, notamment en cas de succession de propriĂ©taires. Cela a notamment expliquĂ© la rĂ©forme de simplification imprĂ©gnant le droit positif en 2011[15].

Droit positif

La version actuelle de l’article L.442-1 du Code de l’urbanisme[1] est issue de l’ordonnance du [16]. Il dĂ©finit le lotissement comme « la division en propriĂ©tĂ© ou en jouissance d’une unitĂ© fonciĂšre ou de plusieurs unitĂ©s fonciĂšres contiguĂ«s ayant pour objet de crĂ©er un ou plusieurs lots destinĂ©s Ă  ĂȘtre bĂątis. »

La notion d’unitĂ© fonciĂšre a Ă©tĂ© dĂ©finie par le Conseil d’État comme un « Ăźlot d'un seul tenant composĂ© d'une ou plusieurs parcelles appartenant Ă  un mĂȘme propriĂ©taire ou Ă  la mĂȘme indivision »[17] - [18] - [19].

Un lotissement, c'est essentiellement la viabilisation des terrains. Certains l'oubliaient au début du XXe siÚcle

On voit ici un lotissement dĂ©fectueux en banlieue parisienne, oĂč les rues en terre battue sont transformĂ©es en chemins de boue Ă  la premiĂšre pluie.

Autrement dit, un lotissement répond à plusieurs critÚres :

  • Une division en propriĂ©tĂ© ou en jouissance, qu’importe le nombre de lots ;
  • D’un seul tenant (les lotissements multi-site n’existent pas en droit français) ;
  • Avec une intention de construire.

Sur ce dernier point, la jurisprudence se veut particuliĂšrement stricte et le projet de construction n’a pas Ă  ĂȘtre dĂ©terminĂ©, l’intention dĂ©coule de la demande de lotissement et de la constructibilitĂ©, ou non, du terrain[20] - [21].

La division concerne une surface, et non un volume. Les lotissements "horizontaux" ne peuvent donc exister en droit français et donnent lieu Ă  censure. La vente d'un lot sans sa surface est illĂ©gal, ce qui n’est pas sans poser de problĂšme[22].

Le nombre de propriétaire et de parcelle importe peu, tant que ces critÚres sont respectés.

Échappent cependant à la qualification de lotissement[23] :

  • Les divisions primaires[24], en ce qu’elles ne concernent la partie initiale (rien n’empĂȘche de faire plusieurs divisions primaires successives)
  • Les opĂ©rations effectuĂ©es dans le cadre d’une opĂ©ration de remembrement[25] par une association fonciĂšre urbaine ;
  • Les divisions de l’amĂ©nageur dans une ZAC (zone d'amĂ©nagement concertĂ©)[26] - [27];
  • Les permis valant division [28] ;
  • Les dĂ©tachements de terrains par effet d’expropriation ou de cession amiable aprĂšs dĂ©claration d’utilitĂ© publique[29] ;
  • Le dĂ©tachement-rattachement qui consiste Ă  dĂ©tacher une partie de terrain pour le rattacher Ă  une propriĂ©tĂ© contiguĂ« (aucune division).

RĂ©gime juridique

Il convient de suivre une analyse linéaire partant de la demande à la construction des lots.

La demande

La création de la viabilité est un élément fondamental d'un lotissement. On voit ici les travaux de réalisation d'une rue et d'un piquet d'incendie.

Il faut considĂ©rer que tout lotissement est soumis Ă  une formalitĂ©, puisque l’article L.442-3 du Code de l’urbanisme[30] dispose que « Les lotissements qui ne sont pas soumis Ă  la dĂ©livrance d'un permis d'amĂ©nager doivent faire l'objet d'une dĂ©claration prĂ©alable. » [31]

Permis d’amĂ©nager

En vertu de l’article R*421-19[32], doivent ĂȘtre soumis Ă  la dĂ©livrance d’un permis d’amĂ©nager[33] les lotissements prĂ©voyant des voies, espaces ou Ă©quipements communs [34]Ă  plusieurs lots. Il s’agit de la distribution qui ne suppose pas un accĂšs direct depuis la parcelle[35].

Déclaration préalable

Comme cela a Ă©tĂ© expliquĂ© prĂ©alablement, dĂšs lors que l’opĂ©ration est qualifiĂ©e de lotissement, il faut une autorisation. Si celui-ci n’est pas soumis Ă  un permis d’amĂ©nager, il faudra donc rĂ©aliser une dĂ©claration prĂ©alable.

Commercialisation des lots

La publicitĂ© (c’est-Ă -dire les formalitĂ©s obligatoire visant  Ă  portĂ©e a connaissance d’un acte) relative au lotissement doit explicitement respecter les mentions relatives Ă  la dĂ©livrance du permis d’amĂ©nager ou la non-opposition Ă  une dĂ©claration prĂ©alable[36], selon les cas, Ă  peine de nullitĂ© relative de la vente ou de la location.

Pour ce qui est de la commercialisation, Ă  proprement dite, il est en principe interdit de signer une promesse unilatĂ©rale de vente, de location ou d’achat avant la dĂ©livrance de l’autorisation[37]. Ce n’est qu’à compter de celle-ci que le lotisseur pourra commercialiser les lots et percevoir un acompte, sous rĂ©serve du dĂ©lai de rĂ©tractation de 10 jours[38].

Quant aux conditions prĂ©alables au contrat de ventre, outre le bornage [39] - [40] - [41], il faut en principe que le terrain soit constructible. Autrement dit, viabilisĂ© par les travaux qui incombent au lotisseur, en vertu de l’article R*442-13[42].

Cependant, ce mĂȘme article pose deux exceptions [43] :

  • Le demandeur sollicite l'autorisation de diffĂ©rer les travaux, en vue d'Ă©viter la dĂ©gradation des voies lors de la construction des bĂątiments sur les lots, ce qui est subordonnĂ© Ă  l'engagement du demandeur de terminer les travaux.
  • Le lotisseur justifie d'une garantie d'achĂšvement des travaux au sens de l'article R. 442-14[44].

RĂ©alisation des travaux par le lotisseur

Une fois l’autorisation de lotir obtenue, le lotisseur doit procĂ©der aux travaux dans les dĂ©lais d’exĂ©cution de droit commun, Ă  savoir trois ans Ă  compter de la notification de l’autorisation, sans que ceux-ci n’aient Ă©tĂ© interrompus pour une durĂ©e supĂ©rieure Ă  un an[45]. Il existe aussi une possibilitĂ© de prorogation[46].

Création d'une voirie et des réseaux de desserte, matérialisés par les coffrets de branchement électriques. Sous la voie se trouve également les réseaux d'eau potable, d'assainissement, de télécommunication et, éventuellement, de gaz

Les travaux incombant au lotisseur sont, en vertu de l’article L.332-15 du code de l'urbanisme[47], tous ceux qui sont propres au lotissement. Ils se dĂ©finissent d'une part par leur nature, rendus nĂ©cessaires par l’opĂ©ration et avoir un intĂ©rĂȘt direct pour celle-ci, pour la viabilitĂ© des lots. D'autre part, par sa destination ou son usage dans la mesure oĂč ils doivent profiter exclusivement aux constructeurs ou usagers des constructions ou de l'opĂ©ration d'amĂ©nagement en principe[48] - [49] - [50].

DĂšs l’ouverture du chantier, le lotisseur doit adresser une dĂ©claration d’ouverture, comme en dispose l’article R.424-16 du Code de l’urbanisme[51]. De mĂȘme, il faut adresser une dĂ©claration d’achĂšvement [52].

Ces formalitĂ©s sont Ă©galement valables pour les lotissements soumis Ă  dĂ©claration prĂ©alable. Cette dĂ©claration ouvre notamment la stabilisation des rĂšgles d’urbanisme pendant 5 ans[53].

Cependant, s’il y a une garantie d’achĂšvement, le lotisseur peut diffĂ©rer la rĂ©alisation de certains travaux, selon l’autorisation qu’il a reçue de l’administration, voire rĂ©aliser ces travaux par tranche, ce qui donne lieu Ă  plusieurs dĂ©claration d’ouverture et d’achĂšvement des travaux.

Constructibilité des lots

Sous rĂ©serve de garantie d’achĂšvement, l’exĂ©cution des travaux du lotissement par le lotisseur ouvre la constructibilitĂ© des lots.

Il convient d’affirmer que l’autorisation de lotir ne vaut pas permis de construire en principe, mĂȘme si une facultĂ© est ouverte en ce sens pour les permis d’amĂ©nager et la construction de maison individuelle.

De ce fait, il faut distinguer le permis d’amĂ©nager ou la dĂ©claration prĂ©alable au lotissement du permis de construire sur les parcelles. En rĂ©sumĂ©, l’autorisation de lotissement va, en principe, permettre la viabilitĂ© du terrain par son raccordement au rĂ©seau. Tandis que le permis de construire permettra, comme son nom l’indique, autoriser Ă  bĂątir sur le terrain.

Documents du lotissement

Les colotis ne sont pas aussi libres que les propriĂ©taires de terrains n’ayant pas fait l’objet d’un lotissement[54]. Le lotissement peut connaitre de deux documents facultatifs :

  • Le rĂšglement qui est un document visant Ă  dĂ©terminer les rĂšgles applicables au lotissement, en conformitĂ© avec les rĂšgles d’urbanisme. Il dĂ©termine notamment l’aspect des constructions, les clĂŽtures, les plantations.
  • Le cahier des charges qui est un document contractuel rĂ©gissant les rapports entre colotis et entre les colotis et le lotisseur. Il s’agit de stipulation constituant des servitudes rĂ©ciproques.

À la diffĂ©rence du rĂšglement qui doit devenir caduc aprĂšs 10 ans en principe, le cahier des charges a vocation Ă  s’appliquer Ă  perpĂ©tuitĂ©. Le cahier des charges vous renseignera sur les droits et obligations des colotis. Le rĂšglement, lui, indiquera les rĂšgles d’urbanisme qui s’appliquent au secteur.

Cependant, la contractualisation des rĂšgles d’urbanisme a Ă©tĂ© un sujet donnant lieu Ă  controverse, ce qui est a priori rĂ©glĂ© par

Article L115-1[55], issu de la loi ALUR (accÚs au logement et un urbanisme rénové) du [56], qui dispose que « La seule reproduction ou mention d'un document d'urbanisme ou d'un rÚglement de lotissement dans un cahier des charges, un acte ou une promesse de vente ne confÚre pas à ce document ou rÚglement un caractÚre contractuel. »

Piùces des demandes d’autorisation pour les lotissements

Le début des travaux d'un nouveau lotissement à Norroy (Vosges)
Formulaire de dĂ©claration prĂ©alable lotissements et autres divisions fonciĂšres non soumis Ă  permis d’amĂ©nager

Les piĂšces diffĂšrent qu’il s’agisse d’un permis d'amĂ©nager ou d’une dĂ©claration prĂ©alable de travaux.

Le permis d’amĂ©nager du lotissement

Le Code de l’urbanisme dispose ainsi que la demande de permis d'amĂ©nager doit comporter au titre des piĂšces obligatoires :

  • Plan de situation du terrain dans la commune[57] ;
  • Notice dĂ©crivant le terrain et l’amĂ©nagement prĂ©vu[58] et mentionnant notamment :
    • État initial du terrain et ses abords ;
    • Les partis retenus pour assurer l'insertion du projet dans son environnement et la prise en compte des paysages, faisant apparaĂźtre, en fonction des caractĂ©ristiques du projet :
      a) L'aménagement du terrain, en indiquant ce qui est modifié ou supprimé ;
      b) Un projet architectural, paysager et environnemental[59] ;
      c) L'organisation et l'aménagement des accÚs au projet ;
      d) Le traitement des parties du terrain situées en limite du projet ;
      e) Les équipements à usage collectif et notamment ceux liés à la collecte des déchets ;
  • Plan de l'Ă©tat actuel du terrain Ă  amĂ©nager et de ses abords et plan cotĂ© en trois dimensions faisant apparaitre la composition d’ensemble du projet et des plantations Ă  conserver et Ă  crĂ©er, et faisant apparaĂźtre la rĂ©partition prĂ©vue entre les terrains rĂ©servĂ©s Ă  des Ă©quipements ou des usages collectifs et les terrains destinĂ©s Ă  une utilisation privative[60] - [61] ;
  • Lorsqu'elle existe, un extrait de la convention du projet urbain partenarial[62] ;
  • Si le projet rentre dans le cadre des Ă©tudes d'impact, celle-ci ou la dĂ©cision de l'autoritĂ© environnementale en dispensant le projet[63] ;

Il existe Ă©galement, au cas par cas, des piĂšces supplĂ©mentaires qui peuvent ĂȘtre exigĂ©es[64].

Par ailleurs, peut ĂȘtre joint un projet de rĂšglement, s'il est envisagĂ© d'apporter des complĂ©ments aux rĂšgles d'urbanisme en vigueur[65]

Enfin, afin de garantir que les espaces collectifs (voiries, réseaux, jeux d'enfants et espaces verts...) ou équipements communs (chaufferies, réseaux d'assainissement ou de communication, antennes satellites...) au lotissement seront entretenus dans la durée, le code de l'urbanisme impose au lotisseur soit :

  • de s'engager Ă  constituer une association syndicale libre (ASL)[66]des acquĂ©reurs de lots Ă  laquelle sera dĂ©volue leur propriĂ©tĂ©, leur gestion et leur entretien[67]. Ces associations sont financĂ©es par les cotisations obligatoires qu'elles prĂ©lĂšvent sur les propriĂ©taires de terrains du lotissement.
  • de les remettre en propriĂ©tĂ© aux acquĂ©reurs de lots[68]. Si ces lots constituent eux-mĂȘmes des copropriĂ©tĂ©s, ces espaces et Ă©quipements crĂ©Ă©s par le lotissement pourront constituer des parties communes de la copropriĂ©tĂ©.
  • de passer une convention avec la commune ou l'EPCI une convention par laquelle la collectivitĂ© s'engage Ă  reprendre la totalitĂ© des voies et espaces communs une fois les travaux achevĂ©s, en les transfĂ©rant dans leur domaine[68]. La dĂ©volution Ă  la collectivitĂ© comporte notamment l’avantage pour les colotis de ne pas subir les couts d’entretien.

La déclaration préalable de travaux

Doivent figurer dans la déclaration préalable de travaux les piÚces de droit commun, à savoir :

  • Le formulaire Cerfa appropriĂ© [69]
  • Le plan de situation du terrain dans la commune ;
  • Un plan sommaire des lieux indiquant tout bĂątiment destinĂ© Ă  ĂȘtre implantĂ© ;
  • Un croquis et un plan cotĂ© dans les trois dimensions de l’amĂ©nagement, faisant apparaitre les divisions projetĂ©es.

Notes et références

  1. « Article L442-1 Modifié par Ordonnance n°2011-1916 du 22 décembre 2011 - art. 2 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  2. États-Unis : vers la fin d’un modĂšle basĂ© sur l’étalement urbain ?, sur global-chance.org, janvier 2009, consultĂ© le 22 fĂ©vrier 2014.
  3. Les lotissements périurbains seront les bidonvilles du futur, sur carfree.fr, 7 mars 2008, consulté le 22 février 2014.
  4. La Fin de l’étalement urbain?, sur carfree.fr, 19 mars 2008, consultĂ© le 22 fĂ©vrier 2014.
  5. Daniell Chadych et Dominique Leborgne, Atlas de Paris : Ă©volution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 220 p. (ISBN 978-2-84096-485-8), p. 45
  6. Pierre Pinon, Atlas historique des rues de Paris : chemins de faubourgs, voies de lotissement, grandes percées : la formation des rues de l'antiquité à nos jours, Paris, Parigramme, , 158 p. (ISBN 978-2-84096-801-6), p. 26
  7. Marcel Robert, Quel avenir pour les lotissements périurbains?, Carfree France, 2010
  8. « Décret n°58-1466 du 31 décembre 1958 UHA » [PDF], sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  9. « Décret n°77-860 du 26 juillet 1977 UHA. MODIFIANT LE CODE DE L'URBANISME ET RELATIF AUX LOTISSEMENTS. (APPLICATION DE L'ARTICLE 2 DE LA LOI 76629 DU 10 JUILLET 1976) » [PDF], sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  10. « L’historique du lotissement par Le Professeur Hubert CHARLES », sur JurisFoncierUrba, (consultĂ© le )
  11. « Décret n°77-860 du 26 juillet 1977 modifiant le code de l'urbanisme et relatif aux lotissements. (application de l'article 2 de la loi 76629 du 10 juillet 1976) » [PDF], sur legigrance.gouv.fr (consulté le )
  12. « Article R*315-1 Modifié par Décret n°86-517 du 14 mars 1986 - art. 50 JORF 14 mars 1986 en vigueur le 1er juillet 1986 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  13. « Ordonnance n° 2005-1527 du 8 décembre 2005 relative au permis de construire et aux autorisations d'urbanisme. », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  14. Thierry Vialaneix, Immobilier et TVA: RÚgles applicables, Droits de mutation, édition Wolters Kluwer France, 15 juillet 2011, Section 4 : Opérations de lotissement ou d'aménagement no 184, lire en ligne
  15. « L’évolution de la notion de lotissement », sur mistral-h2c.fr (consultĂ© le )
  16. « Ordonnance n° 2011-1916 du 22 décembre 2011 relative à certaines corrections à apporter au régime des autorisations d'urbanisme », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  17. « Conseil d'Etat, 1Úre et 6Úme sous-sections réunies, du 27 juin 2005, 264667, mentionné aux tables du recueil Lebon », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  18. « Qu’est-ce que l’unitĂ© fonciĂšre au sens de la lĂ©gislation sur les autorisations d’urbanisme », sur JURISURBA: L'actualitĂ© jurisprudentielle du droit de l'urbanisme par Patrick E. DURAND (FrĂȘche & AssociĂ©s) (consultĂ© le )
  19. « La définition de la notion d'unité fonciÚre », sur Franck AZOULAY, (consulté le )
  20. « Conseil d'État, 6Ăšme / 1Ăšre SSR, 17/12/2014, 367134 », sur legifrance.gouv.fr,
  21. « FICHE D’ACTUALITÉ MASTER 2 DROIT PUBLIC DES AFFAIRES UNIVERSITÉ PARIS I PANTHÉON‐SORBONNE ACTUALITÉ DU DROIT PUBLIC ÉCONOMIQUE » [PDF], sur univ-paris1.fr, p. 7, JURISPRUDENCE–DĂ©claration prĂ©alable portant sur un lotissement.
  22. « Sur la division en volume comme échappatoire à la procédure de lotissement », sur jurisurba,
  23. « Article R*442-1 Modifié par Décret n°2012-274 du 28 février 2012 - art. 5 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  24. « RÉUNION INSTRUCTEURS 9 juin 2011 » [PDF], sur seine-et-marne.gouv.fr (consultĂ© le ), p. 10
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Voir aussi

Bibliographie

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  • Alex MacLean (trad. de l'anglais, prĂ©f. Bill Mckibben), Over : Visions aĂ©riennes de l'American Way of Life : une absurditĂ© Ă©cologique [« OVER : The American Landscape at the Tipping Point. »], Paris, La DĂ©couverte, Dominique CarrĂ© Ă©diteur, (1re Ă©d. 2008), 336 p., 23 cm × 33,5 cm (ISBN 978-2-7071-5629-7)
  • Ariella Masboungi (dir.) (prĂ©f. Jean-Louis Borloo), Faire une ville avec les lotissements, Paris, Le Moniteur, coll. « Projet urbain / MEEDDAT », , 160 p., 16 × 26 cm (ISBN 978-2-281-19411-1, prĂ©sentation en ligne)
  • (fr) (it) (en) Robert-Max Antony, « Vocabulaire français de l'Art urbain : Lotissement », sur http://www.arturbain.fr/, SĂ©minaire Robert Auzelle, (consultĂ© le )

Sur l'histoire du développement des lotissements, particuliÚrement en région parisienne

  • Alain Faure, dir., Les Premiers banlieusards, aux origines des banlieues de Paris (1860-1940), Ă©d. CrĂ©aphis, coll. « Rencontres Ă  Royaumont », 1991, 285 p. (RĂ©sumĂ© sur le site de l'ENS. Ouvrage en partie consultable)
  • Annie Fourcaut (dir.) (prĂ©f. Guy Burgel et Antoine Prost), Un SiĂšcle de banlieue parisienne (1859-1864) : Guide de recherche, Paris, Ă©d. L’Harmattan, coll. « Villes et Entreprises », , 318 p. (ISBN 978-2-7384-0157-1, prĂ©sentation en ligne)
  • Annie Fourcaut, La Banlieue en morceaux : La crise des lotissements dĂ©fectueux en France dans l’entre-deux-guerres, Paris, Ă©d. CrĂ©aphis, , 399 p. (ISBN 978-2-907150-95-8, prĂ©sentation en ligne)

Pour des exemples plus locaux :

  • Le VĂ©sinet, modĂšle français d'urbanisme paysager 1858-1930, Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France, coll. « Cahiers de l’Inventaire », 1989, 144p.
  • JĂ©rĂŽme Donato Dell'Agnese, « L’évolution d’une petite ville de Seine-et-Marne : Chelles, 1824-1911 », in Chelles, Notre ville, notre histoire, no 16,1998-1999, p. 37-144
  • Vaires-sur-Marne, Autrefois
 Aujourd’hui
, Ă©d. Amatteis, 1993 (p. 82-127)
  • Bernard Huchet, Pontault-Combault, 1994
  • Construire la ville. L'urbanisme en Seine-et-Marne au XXe siĂšcle, Archives dĂ©partementales de Seine-et-Marne, coll. "MĂ©moire et Documents", 2007 (en vente aux Archives dĂ©partementales)

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