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Maisons Levitt

Les maisons Levitt sont la transposition en France d'un concept américain, créé par Levitt & Sons, de pavillons de banlieue implantés en série dans des lotissements ouverts.

Un concept transplanté

Le promoteur-constructeur William Levitt (en) (1907-1994) est Ă  l'origine de la transplantation en Europe et en France d'un modèle nord-amĂ©ricain d'urbanisme. Il dĂ©buta par une opĂ©ration au Mesnil-Saint-Denis, village des Yvelines de moins de 2 000 habitants, Ă  35 kilomètres de Paris Notre-Dame, au sud-ouest de Versailles[1]. Les 510 maisons Levitt (370 indĂ©pendantes et 140 jumelĂ©es, de 5 Ă  7 pièces sur des terrains de 600 m2 en moyenne) se commercialisèrent aisĂ©ment car elles offraient un excellent rapport qualitĂ©-prix dans un marchĂ© immobilier alors restreint, celui de la maison uni-familiale.

Visant délibérément une clientèle de cadres moyens et supérieurs, les « résidences du Château » popularisèrent la formule du nouveau village, où les éléments des « suburbs » comme, du côté de la rue, des pelouses ininterrompues, des « driveways » perpendiculaires à la rue, des garages incorporés ou des porches, s’adaptaient aux dimensions plus modestes des territoires européens et au niveau de vie de la bourgeoisie parisienne tout en conservant leur affinité physique et symbolique avec la société de consommation américaine. Ce lotissement constitue, avec bien d'autres grandes copropriétés horizontales (GCH), une facette importante du paysage francilien.

En effet, d'autres promoteurs amĂ©ricains, comme Kaufman & Broad, britanniques, comme Carlton, ou français, comme Maisons BrĂ©guet ou le groupe Cerioz, commercialisèrent des GCH dans les annĂ©es 1965 Ă  1980, mais l'apogĂ©e française fut sans doute le village « La Verville » de Mennecy (Essonne) qui en huit tranches regroupa plus de 1 600 pavillons.

Autre exemple de ce type de construction, la rĂ©sidence du Parc Ă  LĂ©signy (Seine-et-Marne) regroupe près de 600 maisons autour d'une centre de loisirs avec piscine et courts de tennis ; la rĂ©sidence date de 1968.

Celle de la Commanderie des Templiers Ă  Élancourt, sur le « plateau », rĂ©sidence privĂ©e, regroupant 770 maisons, rĂ©parties en deux ensembles, de part et d'autre d'une avenue : « La Commanderie des Templiers I » (480 propriĂ©tĂ©s, 26 hectares) et « La Commanderie des Templiers II » (290 propriĂ©tĂ©s, 15 hectares), chacune possĂ©dant deux courts de tennis, date de 1970[2] - [3] .

Aux États Unis, autre monde et autres dimensions, Levittown, près de Long Island Ă  cĂ´tĂ© de New York, construite en 1947, compte plus de 17 000 pavillons. Si, en Europe, on n'atteignit pas cette taille, les maisons Levitt contribuèrent Ă  l'amĂ©ricanisation des modes de vie.

Notes et références

  1. Isabelle Gournay, « Levitt France et la banlieue à l'américaine : premier bilan », Histoire urbaine, vol. 1, no 5,‎ , p. 167-188 (DOI 10.3917/rhu.005.0167, lire en ligne, consulté le ).
  2. « La Commanderie des Templiers I », aful1commanderie.fr, consulté le 30 décembre 2022.
  3. « La Commanderie des Templiers II », aful-commanderie2.fr, consulté le 30 décembre 2022.

Bibliographie

  • Isabelle Gournay, Levitt France et la banlieue Ă  l’amĂ©ricaine : premier bilan, Maison des Sciences de l'Homme, coll. « Histoire urbaine », (ISBN 2-9143-5005-8, ISSN 0703-0428), p. 167-188.
  • Isabelle Gournay, « Levitt France et la banlieue Ă  l'amĂ©ricaine : premier bilan », Histoire urbaine, vol. 1, no 5,‎ , p. 167-188 (DOI 10.3917/rhu.005.0167, lire en ligne, consultĂ© le ).

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