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ChĂȘne pubescent

Quercus pubescens

Quercus pubescens - Muséum de Toulouse

Le chĂȘne pubescent (Quercus pubescens) est une espĂšce d'arbres Ă  feuillage caduc des rĂ©gions tempĂ©rĂ©es de l'hĂ©misphĂšre nord, appartenant Ă  la famille des Fagaceae. Son nom vient du latin pubescens : Ă  poils courts et mous (face infĂ©rieure des feuilles et jeunes rameaux). EspĂšce thermophile, elle est adaptĂ©e Ă  la sĂ©cheresse. Elle est parfois appelĂ© chĂȘne blanc[1], chĂȘne blanc de Provence et dans le bassin aquitain chĂȘne noir[2]. Il ne faut pas le confondre avec le chĂȘne blanc d'AmĂ©rique, Quercus alba. En Provence en LozĂšre et en ArdĂšche, il a donnĂ© nombre de toponymes et patronymes[3] : BlachĂšre, Blanquere, etc.

CaractĂšres biologiques

  • Arbre de 15 Ă  25 mĂštres de haut. Son feuillage est caduc. Il est marcescent, c'est-Ă -dire que ses feuilles sĂšchent et restent en place tout l'hiver. Elles tombent au printemps dĂšs la poussĂ©e des jeunes feuilles.
  • Âge de la maturitĂ© Ă  15 ans.
  • LongĂ©vitĂ© supĂ©rieure Ă  500 ans
  • C'est une espĂšce monoĂŻque. La date de floraison s'Ă©tend d'avril Ă  mai. Elle est pollinisĂ©e par le vent (espĂšce anĂ©mophile) mais dispersĂ©e par les animaux (zoochorie).
  • C'est une espĂšce post-pionniĂšre.

CaractĂšres descriptifs

  • tronc souvent court et tortueux en plein champ, long et droit en forĂȘt
  • houppier ample et clair
  • rameaux de l'annĂ©e pubescents, grisĂątres
  • bourgeons bruns, ovoĂŻdes, pointus
  • feuilles alternes, glabres dessus, pubescentes-tomenteuses dessous, limbe de 6-cm Ă  lobes triangulaires-oblongs, pĂ©tiole long de 5-12 mm
  • glands sessiles, Ă©cailles de la cupule apprimĂ©es

Habitat et distribution

Cette espĂšce forme des bois clairs ou se dĂ©veloppe dans les friches, sur les sols calcaires de coteaux. Quercus fait rĂ©fĂ©rence au Quercy, ancienne rĂ©gion française zonĂ©e par un socle calcaire (roche mĂšre souvent affleurante ou recouverte d’une fine pelouse calcaire).

Elle est présente essentiellement dans l'Europe du Sud et le Moyen-Orient. On la trouve également en Europe centrale (Weinviertel en Autriche), et elle se développe sur sol calcaire dans la moitié nord de la France. Elle est absente en Bretagne et dans les Landes.

On ne retrouve pas cette espĂšce au-dessus de 1 400 mĂštres d'altitude. Elle appartient Ă  l'Ă©tage mĂ©diterranĂ©en et Ă  l'Ă©tage collinĂ©en.

Elle « est l’espĂšce dĂ©cidue la plus prĂ©sente en forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne française[4] ».

Exigences Ă©cologiques

  • EspĂšce thermophile, mais supportant le froid.
  • EspĂšce hĂ©liophile
  • EspĂšce se dĂ©veloppant sur pratiquement tous les types de sol.

Utilisation

Trufficulture

Avec le chĂȘne vert et le chĂȘne sessile, le chĂȘne pubescent, aussi appelĂ© chĂȘne truffier, est une des principales espĂšces de chĂȘne utilisĂ©e pour la trufficulture.

Reboisement

Compte tenu de sa bonne rĂ©sistance aux incendies et Ă  la sĂ©cheresse, le chĂȘne pubescent est avec le chĂȘne vert une des principales espĂšces de chĂȘne utilisĂ©es pour les reboisements artificiels.

Essence plus thermophile que le chĂȘne sessile, le chĂȘne pubescent est suffisamment proche gĂ©nĂ©tiquement de celui-ci (syngamie) pour que de l'hybridation se produise, certains des caractĂšres du chĂȘne pubescent pouvant ĂȘtre transmis aux chĂȘnes sessiles (et pĂ©donculĂ©s). Cette hybridation est recherchĂ©e car elle permet au chĂȘne sessile dĂ©rivĂ© d'ĂȘtre mieux armĂ© que d’autres espĂšces, telles que le hĂȘtre, face aux Ă©pisodes secs et chauds, ce qui reprĂ©sente un atout dans le cadre du rĂ©chauffement climatique[5].

Pour le semis de reboisement, mieux vaut cueillir les glands plutĂŽt que les rĂ©colter au sol. Commencer la cueillette des glands de teinte brune 15 jours aprĂšs que les premiers glands (gĂ©nĂ©ralement tarĂ©s : malades, creux
) sont tombĂ©s au sol. Ne pas conserver les glands en sacs ou autres contenants en plastique. PrĂ©fĂ©rer des sacs de jute ou contenants en bois ajourĂ©s (cagettes). Les glands se conservent au frais et Ă  l'humiditĂ© dans du sable pendant 2 mois. Pour une conservation plus longue, on peut placer un sac perforĂ© (pas de sac fermĂ© hermĂ©tiquement) de glands mĂ©langĂ©s Ă  du sable au rĂ©frigĂ©rateur entre 1 et 4 °C.

L'idĂ©al est de planter dĂšs la rĂ©colte dans un trou de 30 cm ameubli en tous sens. Pour la plantation en masse, on peut utiliser une canne Ă  semer. Le gland est Ă  semer entre 3 et cm de profondeur. Pour protĂ©ger le semis des prĂ©dateurs comme le rat ou le sanglier, on peut placer par-dessus le gland un carrĂ© de grillage fin de 20 cm de cĂŽtĂ© Ă  mailles de cm. Celui-ci pourra ĂȘtre laissĂ© en place et se dĂ©gradera avec le temps.

Notes et références

Références

  1. http://www.fnh.org/naturoscope/Flore/Arbres/ChenBla/ge1.htm
  2. P. Rey, G. Lascombes, and G. Dupias, Recherches expérimentales et essai de synthÚse biogéographique dans la région des CÎteaux de Gascogne. Serv. Carte vég., CNRS. 82 p., 1963.
  3. « Découvrez l'origine du nom BLACHERE », sur Geneanet (consulté le )
  4. « Sa productivitĂ© a doublĂ© au cours du vingtiĂšme siĂšcle, traduisant sa parfaite santĂ© Ă  cette Ă©poque et son adaptation au climat passĂ©. Son dĂ©pĂ©rissement a commencĂ© au dĂ©but du vingt-et-uniĂšme siĂšcle avec la longue sĂ©cheresse de 2003 Ă  2007
 Sa limite infĂ©rieure semble ĂȘtre remontĂ©e de plusieurs centaines de mĂštres en altitude, et de prĂšs de cent kilomĂštres vers le nord par rapport au vingtiĂšme siĂšcle ». Cf Michel Vennetier, « ForĂȘts et changement climatique. Le constat en rĂ©gion mĂ©diterranĂ©enne », Sciences Eaux & Territoires, no 33,‎ , p. 21.
  5. (en) Domingo Sancho-Knapik, Eustaquio Gil-Pelegrín, José Javier Peguero-Pina, Oaks physiological ecology, Springer International Publishing, , p. 223-227.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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