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Feu d'artifice

Un feu d'artifice est un procĂ©dĂ© pyrotechnique utilisant des explosifs dĂ©flagrants visant Ă  produire du son, de la lumiĂšre et de la fumĂ©e Ă  l'aide d'une composition pyrotechnique (en). Les feux d'artifice sont originaires de Chine, oĂč ils ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s Ă  partir de la poudre noire avant d'ĂȘtre importĂ©s en Europe, oĂč divers alchimistes et pyrotechniciens ont participĂ© Ă  leur dĂ©veloppement. Ils sont souvent utilisĂ©s dans des spectacles pyrotechniques (fĂȘtes nationales, jour de l'an, Ă©vĂ©nements, etc.) et autrefois pour Ă©loigner les esprits malĂ©fiques.

Feu d'artifice Ă  Hambourg.
Le feu d'artifice du 14 juillet Ă  Paris.

Artifice vient du latin artificium qui signifie art.

Historique

Les origines exactes de la poudre noire font encore dĂ©bat. En 1044, le Wujing Zongyao proposait une recette associant soufre, salpĂȘtre et d'autres sels pouvant prendre feu et ĂȘtre lancĂ© depuis des catapultes.

Au XIe siĂšcle, des pĂ©tards — tubes de parchemin scellĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s Ă  l’exception d’un trou permettant l’allumage — ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s, selon une recette proche de celle de la poudre Ă  canon d’aujourd’hui.

En 1240, les Arabes acquirent des connaissances sur la poudre à canon et ses utilisations en Chine. Un Syrien nommé Hasan al-Rammah a écrit sur les roquettes, les feux d'artifice et d'autres incendiaires, en utilisant des termes suggérant qu'il tirait ses connaissances de sources chinoises, telles que ses références aux feux d'artifice comme « fleurs chinoises ».

En 1295, Marco Polo rapporte la poudre noire en Europe. Dans les annĂ©es 1235 Ă  1290, Roger Bacon, philosophe et alchimiste anglais de renom Ă©tudie la poudre noire. Il dĂ©couvre les proportions menant Ă  la recette de la poudre Ă  canon et que son confinement est le secret de l’explosion violente des feux d’artifice. Depuis, la poudre noire a Ă©tĂ© parallĂšlement utilisĂ©e pour la guerre et les fĂȘtes, jusqu'au XIXe siĂšcle oĂč l'avĂšnement de la chimie moderne colore les feux d'artifice qui Ă©taient antĂ©rieurement principalement jaunes ou blancs.

En 1487, un premier spectacle pyrotechnique marque en Angleterre le couronnement d'Élisabeth d'York.

En 1572, des feux d'artifice sont tirĂ©s devant Élisabeth Ire. Adrien Romain, mathĂ©maticien flamand les Ă©voque en 1611. En France, le premier vrai feu (avec poudre) semble avoir Ă©tĂ© organisĂ© en 1606[1], Ă  l'occasion du baptĂȘme du futur Louis XIII, par le duc de Sully devant plus de dix mille personnes assemblĂ©es dans une plaine situĂ©e Ă  l'Est de Fontainebleau[2] - [3]. Celui tirĂ© place des Vosges Ă  Paris (alors Place Royale), pour le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII en 1615 qui met fin aux hostilitĂ©s entre Bourbons et Habsbourg, est Ă©galement cĂ©lĂšbre. Un TraitĂ© des feux artificiels... (traitĂ© d'artillerie et de pyrotechnie), y consacre son cinquiĂšme chapitre (d’un point de vue militaire) par Francis Malthus, ingĂ©nieur anglais nommĂ© Commissaire des Feux et Artifices dans l’armĂ©e française, au service de Louis XIII, qui a introduit l'usage du mortier dans l'armĂ©e française[4] (aussi nommĂ© en France François de Malte, ou François de Malthe[4]). Les feux d'artifice se dĂ©veloppent surtout au XVIIe siĂšcle mais provoquent souvent des embrasements. Un des plus connus a lieu lors du mariage du futur Louis XVI avec la jeune Marie-Antoinette d'Autriche le : le feu d'artifice sur la place Louis XV Ă  Paris dĂ©gĂ©nĂšre en incendie et provoque une panique dans la foule, faisant 132 morts[5].

Au niveau technique, John Bate au dĂ©but du XVIIe siĂšcle Ă©lĂšve des explosifs sous des cerfs-volants pour produire un spectacle en hauteur[6]. En 1635, il constate que l’ajout de sulfure d'antimoine Ă  ses bombes produit des flammes bleues et que des Ă©cailles de fer produisent une traĂźnĂ©e plus lumineuse. En 1786, le chimiste français Claude-Louis Berthollet note que le chlorate de potassium intensifie les effets colorĂ©s des explosions.

Feu d'artifice tiré à Paris en 1792, par Paul Grégoire.
A firework display, Paris, 1855, par Ebenezer Landells (en).

Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, des pyrotechniciens comme M.L.E. Audot[7], Chertier (qui a publiĂ© plusieurs centaines de recettes de feux)[8] ou Claude-FortunĂ© Ruggieri - Ă  l’origine de l’entreprise du mĂȘme nom aujourd’hui responsable de plusieurs spectacles dans les plus grandes villes du monde - listent les composĂ©s chimiques produisant des effets notables dans les feux d’artifice et divers dispositifs pyrotechniques (chandelle romaine, routes et fontaines de lumiĂšre, fusĂ©es sous parachutes, etc.). À cette Ă©poque, divers composĂ©s de feux d'artifice sont hautement toxiques (ex : « Calomelle », mercure roux, ou sous-chlorure de mercure, rĂ©algar (ou sulfure rouge d'arsenic aussi dit « orpin rouge » et rĂ©gule d'antimoine, qui donnait une flamme blanche, sels de baryte, minium de plomb qui colore en orange les feux blancs, acĂ©tate de cuivre ou vert-de-gris, carbonate de strontiane donnant une couleur jaune au feu, litharge ou protoxyde de plomb donnant un « effet de feu rayonnant » dans les soleils pyrotechniques...) alors que d'autres sont encore des produits naturels et non toxiques tels que charbon de bois, salpĂȘtre, gomme laque, suif, sucre, carbonate et bicarbonate de soude, particules de mica dorĂ©, poudre de lycopode, ou encore camphre et benjoin qui aromatisent les fumĂ©es pour masquer la mauvaise odeur de la poudre et de certains mĂ©taux. La limaille de fer et de cuivre ainsi que la fonte pilĂ©e Ă©taient aussi utilisĂ©es. L'une des curiositĂ©s du catalogue de Ruggieri (qui se prĂ©sentait comme « artificier du gouvernement ») Ă©tait « le serpent de Pharaon », alors vendu Of50 en boite de 12 ; il s'agissait de petits cylindres blancs longs de mm et de 3 Ă  mm de diamĂštre possĂ©dant « la curieuse propriĂ©tĂ© de donner en brĂ»lant un rĂ©sidu dont le volume est environ cent fois plus grand que celui du composĂ© employĂ©. En outre, comme ces cylindres, en brĂ»lant, s'allongent Ă  la maniĂšre d'un serpent dont les anneaux se dĂ©roulent, on leur a donne le nom de serpents de Pharaon ». Audot apprĂ©cie la maniĂšre « amusante » qu'ils ont de brĂ»ler, mais ajoute que comme ils sont notamment composĂ©s de sulfo-cyanure de mercure (poison violent) ils dĂ©gagent des vapeurs mercurielles dangereuses Ă  respirer « il est nĂ©cessaire, lorsque l'on fait brĂ»ler successivement trois ou quatre de ces serpents, de ventiler la piĂšce dans laquelle a lieu la combustion, et, d'autre part, de ne pas laisser ces petits cylindres Ă  la portĂ©e des enfants, qui pour-raient les prendre pour des bonbons et les manger ». Un modĂšle de plus grande dimension, recouverts de papier d'Ă©tain Ă©tait disponible (en boite de 12 pour 2f3O). On sait aujourd'hui que les mesures de prudence recommandĂ©e par Audot n'Ă©taient en rĂ©alitĂ© pas suffisante (la vapeur de mercure inhalĂ©e passe dans le sang trĂšs rapidement et est bien plus toxique que le mercure liquide).

Feu d'artifice du 14 juillet Ă  Le Crotoy (Somme)

Les guerres mondiales sont l'occasion de nouveaux progrĂšs pour la chimie industrielle et pyrotechnique.

À partir des annĂ©es 1970-1980, de nombreux groupes de rock et d'autres spectacles commencent Ă  utiliser des feux d'artifice lors de leurs concerts en plus d'autres effets pyrotechniques. Kiss est souvent reconnu comme le premier groupe Ă  avoir utilisĂ© ce genre d'artifices.

Principes

Feu d'artifice Ă  Brisbane (Australie).

Les feux d'artifice font du bruit lorsqu'ils explosent, mais c'est principalement leurs lumiÚres et leurs mouvements qui les rendent si attrayants. Le principe de base des feux d'artifice repose sur la combustion pyrotechnique, dérivé de la poudre noire originelle contenant un composé oxydant (nitrate, chlorate ou perchlorate), qui libÚre de l'oxygÚne, et un composé réducteur (le soufre et le carbone, en mélange avec des métalloïdes comme le silicium ou le bore, ou des métaux comme le magnésium et le titane) qui, lui sert de combustible.

Il y a tout d'abord l'incandescence des particules d'oxyde mĂ©tallique, formĂ©es lors de la combustion, dont l'incandescence va du blanc rouge (aux alentours de 1 000 °C) jusqu'au blanc Ă©blouissant (vers 3 000 °C). Cette explosion porte Ă  haute tempĂ©rature les composĂ©s mĂ©talliques qui donnent les couleurs.

La technique liée aux feux d'artifice s'appelle la pyrotechnie.

Les pyrotechniciens créent à chaque fois une mise en scÚne de couleurs et de rythme, avec parfois de la musique, un thÚme, ou la création d'un paysage de feu. Parfois et surtout lors de grands spectacles pyrotechniques, on peut y ajouter des effets de scÚne comme des jets d'eau multicolores, des feux de Bengale, des lance-flammes, des cascades, des fontaines, etc.

La forme

Schéma en section verticale d'une bombe de divertissement.

Il existe plusieurs sortes de piĂšces pyrotechniques, chacune produisant un effet qui dĂ©pend de la composition ou de la structure de l'explosif. Les bombes, bouquets, embrasements, cascades, soleils ou le bouquet final, sont tous construits Ă  partir du mĂȘme principe.

Les piĂšces sont soit propulsĂ©es – fusĂ©es, Ă  la disposition des amateurs – soit lancĂ©es par un mortier – plutĂŽt rĂ©servĂ© aux professionnels.

La piĂšce la plus populaire est la bombe. Elle est constituĂ©e d'une charge de poudre pour la propulser (la chasse) et d'un dispositif d'allumage Ă  retardement (l'espolette) et de billes de poudres (les Ă©toiles). La disposition des Ă©toiles autour de l'allumeur produit des effets diffĂ©rents donnant des pivoines, des palmiers, des marrons d'air et mĂȘme des saules pleureurs. Aujourd'hui, afin que les bombes s'Ă©talent encore plus dans le ciel, les Ă©carteurs sont renforcĂ©s d'une charge explosive, expulsant ainsi les Ă©toiles sur un rayon beaucoup plus grand. Il existe aussi des bombes Ă  plusieurs Ă©tages ayant chacune leur compartiment de propulsion et d'Ă©toiles. L'explosion de chaque compartiment allume le dispositif Ă  retardement du compartiment suivant, donnant plusieurs explosions successives.

Le marron d'air ouvre généralement le spectacle. Il produit surtout un trÚs fort bruit d'explosion.

Variante de la bombe, la comÚte, propulsée à l'aide d'un mortier, produit une traßnée incandescente tout au long de sa trajectoire.

Plus de détails sur les systÚmes pyrotechniques dans l'article Pyrotechnie

On rencontre dĂ©sormais des feux d'artifice donnant une apparence visuelle reconnaissable, le plus souvent des Ă©moticĂŽnes en forme de cƓur ou de smiley ou encore des Ă©toiles cerclĂ©es.

Couleurs

En fonction des métaux ou sels métalliques et matériaux utilisés (Na, Mg, Al, Si, S, K, Cu, As, Br, Rb, Sr, Sb, Te et Ba), il est possible de varier les couleurs :

La combustion du cuivre produit une flamme bleu-vert.
CouleurÉlĂ©mentComposĂ©s possibles
Violet Potassium Sous forme de nitrate (KNO3) ou chlorate (KClO3) ; ou bien mélange de strontium (rouge) et de cuivre (bleu)
Bleu Cuivre Sous forme de chlorure (CuCl) ou sulfate (CuSO4)
Vert Baryum Sous forme de nitrate (Ba(NO3)2), chlorure de baryum (BaCl2) ou chlorate (Ba(ClO3)2)
Jaune Sodium Sous forme d’oxalate (COONa2), oxyde (Na2O) ou nitrate (NaNO3)
Orangé Calcium Nitrate de calcium (Ca(NO3)2)
Rouge Strontium Sous forme de nitrate (Sr(NO3)2), hydroxyde (Sr(OH)2), chlorure (SrCl2), oxyde (SrO) ou de carbonates (SrCO3 ou Li2CO3)
Blanc Magnésium, aluminium Poudre (Mg, Al)
Doré Fer, carbone, soufre Limaille (Fe) et charbon (C, S)
Argenté Titane, aluminium Poudre (Ti, Al)
Scintillement Antimoine (Sb) Composé toxique dans toutes ses formes.
Étincelles Aluminium Granules (Al)
Fumées Zinc Poudre (Zn)

Compétitions

Il existe plusieurs Compétitions Internationales de Feux d'Artifice sous différents formats (voir la page dédiée).

Risques, dangers, pollutions, précautions

Radiographie d'une main endommagée par l'explosion d'un feu d'artifice bricolé à la maison.

Dangers

Les feux d'artifice sont assimilables Ă  des explosifs qui en Europe, pour Ă©viter les vols et dĂ©tournement font depuis avril 2015 l'objet d'une exigence de marquage et de traçabilitĂ©, du lieu de production Ă  l’utilisateur final et Ă  son utilisation finale en passant par son stockage et mise sur le marchĂ©[9]. Des accidents parfois mortels sont rĂ©guliĂšrement signalĂ©s, ainsi que des incendies de forĂȘts ou des dĂ©gĂąts sur des bĂątiments ou des camions, trains ou navires ou des locaux de stockage de feux d'artifice. Par exemple :

  • le 22 mars 2006, le porte-conteneurs corĂ©en Hyundai Fortune a dĂ» ĂȘtre Ă©vacuĂ© aprĂšs un incendie en face du YĂ©men dans le golfe d'Aden. Quelques conteneurs remplis de feux d'artifice ont explosĂ© Ă  la suite d'un incendie accidentel, produisant une brĂšche de 12 mĂštres dans la coque et expulsant d'autres conteneurs Ă  la mer. Les artifices n'Ă©taient pas l'origine directe de l'incendie (il s'agirait Ă  priori d'une cargaison d'Hypochlorite de calcium qui aurait rĂ©agi en premier Ă  un incendie accidentel), mais les effets liĂ©s Ă  ces produits explosifs montrent que, composĂ©s de poudres assimilables Ă  la poudre noire, leurs effets sont non nĂ©gligeables. Le phĂ©nomĂšne de dĂ©composition rapide de ces poudres en gaz chaud (connu depuis l'invention des premiers canons) reste un phĂ©nomĂšne violent quand il se rĂ©alise en milieu confinĂ©.
  • en 2015 aux États-Unis il y a eu en un an 11 morts et prĂšs de 12 000 blessĂ©s par feux d'artifice (record depuis l'an 2000). 9 des 11 dĂ©cĂšs ont Ă©tĂ© causĂ©s par la manipulation de dispositifs aĂ©riens rechargeables (appareils pyrotechniques rĂ©servĂ©s aux professionnels)[10]. Les morts Ă©taient de jeunes hommes de plus de 20 ans. Les blessĂ©s les plus graves Ă©taient le plus souvent de jeunes hommes de 15 Ă  19 ans, suivis par des enfants de 5 Ă  9 ans[10]. 65 % environ de toutes les blessures provenaient de dispositifs rĂ©putĂ©s anodins comme les cierges magiques (dont la tempĂ©rature atteint 2 000 degrĂ©s°F « assez pour faire fondre certains mĂ©taux »), de petites fusĂ©es ou des pĂ©tards[10].

Impact environnemental

Mouvement de panique déclenché par un feu d'artifice dans un troupeau de moutons et chÚvres (incluant des agneaux et femelles restantes), avant une phase d'habituation apparente
On a montré à Montréal que la fumée d'un feu d'artifice équivalait à une pollution record en particules fines, mais la toxicité de ces fumées sur l'homme, l'enfant ou l'environnement ne semble pas avoir été étudiée.
Le rayon bleu matérialise les particules en suspension, contenant une certaine quantité de métaux réputés toxiques.
Exemple de petit feu d'artifice individuel, trĂšs populaire en Inde, notamment dans l'ouest du Bengale, mais aussi trĂšs polluant pour l'air.
Sparklers, polluants, mais devenus trĂšs populaires (ici lors de Diwali en 2010).
PĂ©tards de fĂȘte en cours d'explosion (ici en Inde).
Autre exemple de feu d'artifice individuel, populaire en Inde.
FumĂ©e dense Ă©mise par les feux d'artifice lors de la fĂȘte des lumiĂšres (Diwali).
Lors de la fĂȘte de Diwali (ou Deepavali) les feux d'artifice alimentent ce jour-lĂ  et les jours suivants un nuage de pollution qui s'Ă©tend sur une grande partie de l'Inde.

Dans le monde, en moyenne annuelle et comparĂ©s Ă  tous les sources de particules fines et autres polluants Ă©mis sur une annĂ©e entiĂšre, les feux d'artifice et autres spectacles pyrotechniques arrivent loin derriĂšre les autres sources anthropiques (Ă©missions routiĂšres, chauffage, cuisson au feu, centrales thermiques) et les incendies de forĂȘt. Elles ne sont pourtant pas plus nĂ©gligeables : le taux de particule Ă©mises par un feu de bengale ou un feu d'artifice atteint ou dĂ©passe celui de la fumĂ©e d'un barbecue (qui atteint lui-mĂȘme 10 Ă  100 fois les seuils d'alerte les plus Ă©levĂ©s), mais les polluants pyrotechniques sont plus acides et contiennent en outre d'autres polluants (mĂ©taux toxiques notamment). La toxicitĂ© des Ă©missions pyrotechniques dĂ©pend bien plus de la nature des polluants que de leur quantitĂ©. Elle dĂ©pend de la quantitĂ© de poudre noire, du type d'oxydant utilisĂ©, des mĂ©taux utilisĂ©s pour produire les couleurs recherchĂ©es, de la mĂ©thode et hauteur de lancement et enfin de la mĂ©tĂ©o. Les grands feux d'artifice gĂ©nĂšrent des pics de pollution, qui perdurent parfois plusieurs jours.

Ils libÚrent en effet dans la troposphÚre (basses couches de l'atmosphÚre) des gaz et des fumées (aérosols de micro- et nanoparticules) pouvant contenir des résidus de nitrates, de sulfates, de perchlorates et de métaux toxiques (et/ou catalytiques) présents à l'état de traces, mais sous forme ionique solubles dans l'eau et inhalable[11] - [12] - [13] - [14] - [15] - [16] - [17] - [18] - [19] ; conjointement à de nombreux produits classés toxiques et/ou polluants. En particulier, ils libÚrent sous forme de particules inhalables des molécules ou composés de baryum, de strontium, d'antimoine et d'autres métaux alors largement dispersés dans l'air[20].

Ces mĂ©taux non dĂ©gradables sont susceptibles d'ĂȘtre inhalĂ©s Ă  faibles doses par le public, les animaux et/ou de retomber dans les cours d’eau prĂšs desquels a lieu le spectacle pyrotechnique (car les concepteurs de spectacles pyrotechniques apprĂ©cient la proximitĂ© de la mer ou de plans d'eau pour profiter de l'« effet miroir » qu'ils offrent et pour des raisons de sĂ©curitĂ© et de canalisation du public).

Ces divertissements sont aussi une source de grand stress, voire de morts pour de nombreux oiseaux et d'autres espĂšces[21].

Pollution complexe et en Ă©volution

Les poudres pyrotechniques contiennent de nombreux mĂ©taux et mĂ©talloĂŻdes[22] - [23] - [24] - [25] - [26] , dont certains se comportent aussi comme des catalyseurs qui complexifient les rĂ©actions chimiques lors des explosions et combustions[14]. De plus une pollution photochimique complĂ©mentaire peut intervenir dĂšs la journĂ©e du lendemain si le soleil est prĂ©sent ou si les nuages laissent passer les UV solaires. Ces deux phĂ©nomĂšnes contribuent Ă  produire des « polluants secondaires » (C5H6O42-, C3H2O42-, C2O42-, C4H4O42-, SO42-, NO3-) qui selon une Ă©tude publiĂ©e en 2007 « Ă©taient plus de cinq fois plus Ă©levĂ©s lors de la fĂȘte des lanternes en Chine qu'en temps normal »[14]. Des hydrocarbures polychlorĂ©s sont aussi produits[27]. Les nitrates et sulfates qui se forment ainsi respectivement par oxydation des NO2 et de maniĂšre catalytique Ă  partir du SO2[14] sont Ă  la fois eutrophisants et acidifiants. Depuis les annĂ©es 2000-2010 de nouveaux composants sont apparus pour produire de nouvelles couleurs et des couleurs plus vives, parfois presque fluorescentes ou Ă©lectriques (par ajout par exemple d'alliages de magnĂ©sium et l'aluminium magnalium. On voit aussi apparaĂźtre des bleus intense qui n'existaient pas)[27]. Il n'y a pas de lĂ©gislation qui impose une Ă©tude de risques toxicologiques ou Ă©cotoxicologiques pour ces composĂ©s.

En 2013, des analyses de l'air faites à Vienne lors d'un feu d'artifice ont mis en évidence qu'un fabricant faisait un usage pyrotechnique volontaire et illégal d'arsenic[28].

Lente prise de conscience

En 1975, Bach et ses collĂšgues s'inquiĂštent des effets sanitaires des spectacles pyrotechniques, constatant qu'Ă  Oahu (Hawaii), ils accroissent de 300 % en moyenne la pollution particulaire de l'air, et que la norme de qualitĂ© de l'air pour 24 heures Ă  HawaĂŻ peut alors ĂȘtre dĂ©passĂ©e de 170 %[29]. Il peut accroĂźtre de 700 % la pĂ©nĂ©tration de particules infĂ©rieures Ă  4,7 ÎŒm dans les poumons[29]. De plus le nombre de dĂ©cibels atteint 117 dBA, dĂ©passant toutes les recommandations mĂ©dicales, et les limites lĂ©gales du pays[29]. Une chute de 8 % de la fonction pulmonaire accompagne la fĂȘte, mais elle est jugĂ©e statistiquement non significative. Inversement les consultations pour maladies respiratoires durant la pĂ©riode des feux d'artifice s'Ă©levaient dans ce cas trĂšs significativement (+ 113 %)[29].

En 1984, G. Plimpton confirme le problÚme et on comprend peu à peu qu'il est sous-estimé dans le monde[30].

L'Ă©tĂ© 2002, l'un des trois records horaires de pollution par des particules fines (PM) jamais mesurĂ©es Ă  MontrĂ©al par le RSQA[31] (162 Â”g/m3) correspond Ă  une soirĂ©e oĂč (Ă  22 h) le vent soufflant dans une direction inhabituelle a poussĂ© la fumĂ©e d'un tir de grand feu d'artifice exĂ©cutĂ© sur l’üle Sainte-HĂ©lĂšne vers l'une des stations de mesure de la pollution de l'air qui a rĂ©vĂ©lĂ© une forte pollution particulaire.

En 2003, en Inde, une Ă©tude fait Ă  Hisar montre que les Ă©lĂ©ments pyrotechniques de la fĂȘte de Diwali y triplent la pollution de l'air pour les PM10 et le total des particules en suspension[32]. La mĂȘme annĂ©e l'OMS rappelle que l'exposition aux particules (PM) affecte la santĂ© (effets principalement cardiovasculaires et respiratoires)[33].

En 2006, des pĂȘcheurs[34] craignent que des tirs rĂ©pĂ©tĂ©s sur les mĂȘmes sites ne finissent par contaminer les sols ou milieux aquatiques. Et un peu partout dans le monde, des scientifiques mesurent et signalent des effets similaires ou pires, dont en 2006 en Allemagne Ă  Mainz[12] ; en 2007 en Espagne[13] et plus encore en Chine Ă  PĂ©kin[14] ; en 2008 en Italie Ă  Milan[15] ; en 2008 en Inde Ă  Lucknow[35] et en 2011 Ă  Delhi[17] ou en 2013 Ă  Kolkata[36] ; dans l'Ăźle de Malte en 2010[37] ; en 2012 aux États-Unis[38], en 2015 en Inde Ă  Pune[39].

Dans tous ces cas, le risque d’asthme et de sensibilitĂ© Ă  certains polluants de l'air augmente, notamment dans les zones urbaines polluĂ©es, ces problĂšmes peuvent ĂȘtre aggravĂ©s par l'inhalation des retombĂ©es de feux d'artifice[40].

Accidentologie

Les grands accidents industriels sont étudiés pour formuler des retours d'expérience, dont par une étude conduite dans le programme d'étude CHAF, financé par l'Union européenne, pilotée par des organismes gouvernementaux néerlandais (TNO) et allemand (BAM). Ainsi :

  • Ă  Kolding (Danemark) en 2004, prĂšs de 285 tonnes d'artifices stockĂ©s (dans des conditions qui seraient jugĂ©es illĂ©gales en France) ont brĂ»lĂ© durant 2 jours malgrĂ© les efforts de 400 pompiers aidĂ©s par la police et des artificiers de l’armĂ©e. Une Ă©paisse fumĂ©e est gĂ©nĂ©rĂ©e et des dĂ©bris retombent dans un rayon d'un kilomĂštre. L'accident fait un mort, trois blessĂ©s graves et 13 lĂ©gers ; 450 maisons et 11 entreprises sont dĂ©truites ou endommagĂ©es (dommages estimĂ©s Ă  environ 100 Millions d'euros). Les enquĂȘteurs sont surpris par la violence des explosions des artifices « car les conteneurs ne contenaient que des feux d’artifices provenant de Chine et thĂ©oriquement classĂ©s 1.3G (sans risque d’explosion) ». « Un morceau de mur en bĂ©ton de 2 mÂČ et de 15 cm d’épaisseur, pesant une tonne, sera retrouvĂ© Ă  150 m »[41] - [42] ;
  • Ă  Enschede (Pays-Bas), plusieurs centaines de tonnes d'artifices de divertissement brĂ»lent et explosent dans des dĂ©pĂŽts durant plusieurs dizaines d'heures. plus de 900 Ă©chantillonnages de sang et d'urine faits sur les populations potentiellement exposĂ©es aux fumĂ©es de l'incendie n'ont pas mis en Ă©vidence d'augmentation des taux urinaires de Ba, Cd, Cr, Cu, Ni, Pb, Sb, Sr, Ti, Zn. De mĂȘme les carottages de sol faits le jour de l’accident et les suivants n'ont pas montrĂ© de pollution supplĂ©mentaire (voir Ă  ce sujet les fiches des accidents de la base ARIA du BARPI, site internet de l'un des services du ministĂšre de l'environnement). Les photos du dossier montrent que la fumĂ©e s'est Ă©levĂ©e trĂšs haut en altitude ; l'Ă©tude n'a pas cherchĂ© Ă  mesurer d'Ă©ventuelles retombĂ©es distantes ni la pollution dans le nuage. À Enschede les explosions ont tuĂ© 22 personnes (dont 4 pompiers) et 3 n'ont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©es - 974 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es, dont 50 gravement et le quartier (500 maisons environ) a Ă©tĂ© rayĂ© de la carte (dĂ©gĂąts matĂ©riels estimĂ© Ă  500 millions d'euros). Les 2 responsables de l'entreprise ont Ă©tĂ© jugĂ©s coupables et emprisonnĂ©s en 2002, et les 3 519 victimes ont reçu un total de 8,5 M€ de dĂ©dommagement ;
  • en Italie, heureusement dans une zone rurale, un dĂ©pĂŽt brĂ»le et explose. LĂ  « des produits chimiques, utilisĂ©s pour la prĂ©paration des artifices, sont retrouvĂ©s dans les sols aux alentours du site. Des nuages de produits chimiques toxiques gazeux ont Ă©tĂ© Ă©mis pendant les explosions »[43].

Outils de mesure

Outre les analyses isotopiques, les taux de potassium ou les proportions de certains métaux et éléments chimiques (ex : rapport Mg/Al) trouvés dans l'air pendant et aprÚs un feu d'artifice permettent de savoir quelle part des polluants associés provient de la pyrotechnie et du fonds "normal" de la pollution de l'air[14].

En Chine, lors de la nuit de la fĂȘte des lanternes, on a ainsi prouvĂ© que plus de 90 % du total des particules minĂ©rales de l'air, 98 % du plomb, 28 % du zinc, 8 % du nitrate, 3 % des ions SO42- et 43 % du carbone total des PM2.5 provenaient uniquement des feux d'artifice.

Gaz de combustion

LĂ  oĂč ils sont souvent ou massivement Ă©mis, ils peuvent contribuer au phĂ©nomĂšne de pluies acides ou d'acidification de l'air, en partie tamponnĂ©s par certains rĂ©sidus de poudre noire et de mĂ©taux qui sont plutĂŽt basiques.

Il ne semble pas y avoir eu d'Ă©tudes poussĂ©es sur l'hypothĂšse d'effets Ă©cotoxicologiques mais des indices de contamination du milieu naturel pourraient ĂȘtre Ă©valuĂ©s (par exemple en utilisant un test d’inhibition de croissance d’algue[44]) via l'analyse d'organismes filtreurs ou des indices Ă©vocateurs apportĂ©s par les stations d'alerte et de mesure de la pollution de l'air.

Le perchlorate

Plusieurs pics de perchlorate inhalable (PM10) et de perchlorate retrouvĂ© dans les particules plus grosses (PM10 Ă  PM100) ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s durant et aprĂšs les feux d'artifice marquant la fĂȘte du Nouvel An chinois (18 fĂ©vrier 2007), ici d'aprĂšs les analyses d'air faites dans la Ville de Lanzhou et dans le ComtĂ© de Yuzhong dans la Province du Gansu en Chine[45].

TrĂšs utilisĂ© par la pyrotechnie et retrouvĂ© dans l'air pendant et aprĂšs les feux d'artifice[45], c'est un sel de l'acide perchlorique trĂšs soluble dans les pluies, brumes, rosĂ©es et eaux de surface ; il gagne ensuite facilement la mer ou les eaux souterraines et peut ĂȘtre ingĂ©rĂ© par des animaux ou l'Homme. MĂȘme Ă  faible concentration dans l'eau il cause des dĂ©ficits neurodĂ©veloppementaux importants et le goitre chez les nourrissons et les enfants en empĂȘchant la thyroĂŻde de bien fixer l'iode dont elle a besoin. Pour la mĂȘme raison il peut aussi nuire Ă  la rĂ©gulation du mĂ©tabolisme de l'adulte, ce qui en fait un perturbateur endocrinien problĂ©matique. Beaucoup de pays n'ont pas Ă©dictĂ© de normes sur ce polluant pourtant dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©sent. Dans les annĂ©es 2000-2010, quelques États ont commencĂ© Ă  fixer des objectifs de santĂ© publique, ou des niveaux d'intervention (ex. : États-Unis avec l'Environmental Protection Agency (EPA) pour l'eau potable[46], et la Californie qui a publiĂ© des directives sur son utilisation[47].

Depuis les années 2010, la France s'inquiÚte de sa présence fréquente dans les zones trÚs touchées par les deux guerres mondiales.

Une Ă©tude rĂ©cente a dosĂ© le perchlorate rĂ©siduel retrouvĂ© dans les aĂ©rosols issus de feux d'artifice sur les particules inhalables (PM10) et des particules plus grosses (PM10 Ă  100). Ces mesures ont Ă©tĂ© faites en fĂ©vrier 2007 (mois oĂč se dĂ©roule la FĂȘte du Printemps, le 18 fĂ©vrier). Des perchlorates ont effectivement Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans presque tous les Ă©chantillons, Ă  des doses allant de la limite de dĂ©tection Ă  39,16 ng m-3. Les auteurs concluent que « les feux d'artifice utilisĂ©s lors de la FĂȘte du Printemps peuvent entraĂźner une augmentation des niveaux de perchlorate » dans l'environnement[45].

PhénomÚne en augmentation

MalgrĂ© tous les appels Ă  la prudence, il est d'usage en Allemagne de fĂȘter le nouvel an par des feux d'artifice spontanĂ©s. Ici, dans le petit village de Eberhardzell. .

Le nombre et l'importance des spectacles pyrotechniques augmentent réguliÚrement.

C'est notamment le cas Ă  l'occasion des grandes fĂȘtes telles que le nouvel an chinois ou chrĂ©tien, la fĂȘte des lanternes en Chine[14] ou Ă  TaĂŻwan[18], la FĂȘte nationale française (dizaines de milliers de feux d'artifice), le Canada Day, le Bonfire Night au Royaume-Uni, l'Independence Day aux États-Unis[48] - [49] (en moyenne calculĂ©e sur plusieurs annĂ©es Ă  partir de 315 sites de mesures, la pollution particulaire augmente de +42 % dans le pays (+ 370 % des PM2,5 prĂšs d'un feu d'artifice durant 24 heures)[50], avec par exemple en 2013 environ 14 000 feux d'artifice tirĂ©s en une nuit, soit 88 % de tous les feux d'artifice de l'annĂ©e aux États-Unis[51]), la grande fĂȘte de Diwali en Inde
)[17].

Le droit et les feux d'artifice

Chronologie non exhaustive

Les organisateurs et artificiers sont tenus de respecter la rĂ©glementation internationale, nationale et locale sur les explosifs et dispositifs pyrotechniques, ainsi sur l'organisation des grands spectacle et rassemblements. Les fusĂ©es de dĂ©tresse ne doivent pas ĂȘtre utilisĂ©es lors des feux d'artifice. De nouvelles questions se posent concernant les risques sanitaires et la pollution d'origine pyrotechnique.

Fin 1989, Hafner Rudolf dépose devant le parlement suisse une motion rappelant que « certains composants des feux d'artifice appartiennent aux classes de toxicité 2 et 3 et polluent l'air et le sol », demandant des études et des précautions, notamment l'utilisation de petits feux d'artifice par le grand public[52].

Aux États-Unis, en 2007, pour ne pas devoir les interdire ou les considĂ©rer comme susceptibles d'ĂȘtre poursuivis en justice, l'EPA a proposĂ© de considĂ©rer les feux d'artifice qui sont une tradition culturelle (citant l'Independance Day, le Nouvel An chinois et Diwali) en tant qu'Ă©vĂ©nements exceptionnels (comme des Ă©ruptions volcaniques) non susceptibles de donner lieu Ă  des poursuites judiciaires[53]. L'EPA nĂ©anmoins encourage chaque État « Ă  prendre des prĂ©cautions raisonnables pour minimiser l'exposition du public aux feux d'artifice, Ă  explorer l'utilisation de feux d'artifice moins polluants, Ă  gĂ©rer les activitĂ©s associĂ©es pouvant avoir des impacts significatifs sur la qualitĂ© de l'air lĂ  oĂč elles se dĂ©roulent », et prĂ©cise que « ces prĂ©cautions peuvent inclure l'alerte du public quant aux risques Ă  court terme pour la qualitĂ© de l'air induits par les grands feux d'artifice ; la prise en compte des vents dominants ; et la localisation des expositions sous le vent »[53]. Pour ces raisons, « quand les États peuvent dĂ©montrer que le feu d'artifice faisait partie intĂ©grante d'Ă©vĂ©nements culturels traditionnels nationaux, ethniques ou culturels importants »[53] l'EPA a « proposĂ© que les donnĂ©es sur la qualitĂ© de l'air soient exclues »[53]. Selon l'EPA qui a soumis cette proposition Ă  avis, « Plusieurs commentateurs ont estimĂ© que les feux d'artifice ne sont ni un Ă©vĂ©nement exceptionnel ni un Ă©vĂ©nement naturel et que l'EPA ne devrait pas prendre des dispositions pour que les feux d'artifice soient dĂ©rogatoirement exclus de la rĂ©glementation en tant qu'Ă©vĂ©nement exceptionnel »[53].

En 2017 en Inde, bien qu'il s'agisse d'un Ă©vĂ©nement culturel et traditionnel majeur, la justice a interdit certains pĂ©tards, feux d'artifice et feux de Bengale pour les fĂȘtes de Diwali, en raison des graves pics de pollution qu'ils ont gĂ©nĂ©rĂ© les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes (pics mesurĂ© par des Ă©tudes scientifiques qui ont Ă©valuĂ© la masse d'aĂ©rosol libĂ©rĂ©s, leurs types et propriĂ©tĂ©s optiques et leur distribution verticale). Durant ces cinq jours de fĂȘte dont le troisiĂšme jour (« Bari Divali » ou « la grande Divali ») est consacrĂ© Ă  la dĂ©esse Lakshmi est le plus important non seulement les grandes villes, mais l'ensemble du pays subissent une forte augmentation de la pollution de l'air. Le nuage de pollution est encore mesurable les jours suivants. La vaste plaine indo-gangĂ©tique oĂč vivent des centaines de millions de personnes est particuliĂšrement touchĂ©e. La pollution de l'air des villes augmente alors (de 56 Ă  121 %) par rapport Ă  la concentration de fond (dĂ©jĂ  Ă©levĂ©e), dĂ©passant parfois de plus de 100 fois les seuils amĂ©ricains fixĂ©s par l'EPA. Dans les annĂ©es 2000 le smog de pollution pyrotechnique est visible de satellite (suivi par Aqua et Terra-MODIS), en plus d'ĂȘtre dĂ©tectĂ© par la plupart des stations de surveillance de l'air au sol. Le niveau des PM 2,5 et de noir de carbone en suspension dans l'air augmente les jours de fĂȘte le jour mĂȘme de Diwali, alors que les PM 10 croisent le plus les jours suivants. Les Ă©lĂ©ments dĂ©tectĂ©s en quantitĂ© anormale dans les retombĂ©es (K, Ba, Sr, Cd, S, Ti, Mg, Cu, V, Cl, Bi, Ga, Pb et P) incriminent clairement les feux d'artifice mĂȘme si d'autres sources (millions de bougies et lampes Ă  huile s'y combinent pour le noir de carbone, le CO et le CO2). La pollution spĂ©cifiquement induite par Diwali a maintenant une Ă©chelle continentale. Et Diwali est aussi cĂ©lĂ©brĂ©e au NĂ©pal (Ă  population majoritairement hindoue) et dans plusieurs pays oĂč vivent d'importantes communautĂ©s indiennes (Malaisie, Singapour ou Afrique du Sud mais son effet sur l'air n'y a pas Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©. En 2008 et 2009 Ă  Delhi, les taux de PM10 et PM2.5 ont grimpĂ© durant une semaine (semaine de Diwali) atteignant 767 ÎŒg m−3 en 2008 et 620 ÎŒg m−3 en 2009[17] avec une augmentation corrĂ©lative et remarquable des taux de composĂ©s typiques des rĂ©sidus de feux d'artifice[17].

Alternatives

Des mĂ©taux comme le plomb ou le mercure (sous forme de fulminate de mercure encore prĂ©sents dans certains pĂ©tards) prĂ©sentent une toxicitĂ© indĂ©niable et devraient thĂ©oriquement ĂȘtre interdits, ils semblent encore prĂ©sents dans certains composants pyrotechniques mais en rĂ©gression. L'EPA encourage depuis 2007 des alternatives moins toxiques. En 2009, des entreprises amĂ©ricaines mettant sur le marchĂ© des feux d'artifice ont affirmĂ© travailler avec des fabricants chinois pour mettre au point des fusĂ©es moins polluantes pour notamment y rĂ©duire le perchlorate (puis peut-ĂȘtre un jour l'Ă©liminer)[54].

De leur cĂŽtĂ©, les militaires cherchent aussi Ă  produire des « munitions vertes », des fusĂ©es Ă©clairantes et fumigĂšnes moins polluants (sans perchlorates[55] ni chlore notamment[56]). Mi-2012, la division "Pyrotechnics Technology and Prototyping" de l'armĂ©e amĂ©ricaine a annoncĂ© disposer de substituts selon elle plus Ă©cologiques aux nitrates, chlorates ou perchlorates utilisĂ©s dans les feux d'artifice (et dans les munitions de chasse ou militaire). Deux substances candidates sont le periodate de sodium et/ou periodate de potassium, qui sont l'Ă©quivalent d'un perchlorate oĂč les atomes de chlore sont remplacĂ©s par des atomes d'iode[57]. Il reste Ă  dĂ©montrer que ces molĂ©cules ne poseront pas de problĂšme de perturbation endocrinienne ou autre. Des universitaires de Munich ont produit des bleus encore plus vifs avec du bromure de cuivre, sans composĂ©s chlorĂ©s (bromate de cuivre [Cu (BrO3) 2] comme oxydant et hexamine comme combustible)[27]. En 2014, un laboratoire de recherche militaire sur les explosifs a proposĂ© un composĂ© Ă©mettant une lumiĂšre verte trĂšs intense, Ă  base de tris (2,2,2-trinitroethyl) borate et de carbure de bore[58], il surpasse selon eux le baryum. Par contre les rouges facile Ă  produire avec des composĂ©s de strontium toxiques n'ont pas encore d'alternative Ă©cologiques[27].

La pollution visuelle liée aux restes de douilles en carton qui jonchaient autrefois les plages et autres aires de tir est réglée par l'utilisation de contenants en polymÚres brûlant entiÚrement (ex. : polybutadiÚne, à terminaison hydroxyle)[27].

Le feu d'artifice du nouvel an à Bangkok en Thaïlande a utilisé une alternative écologique à base de riz gluant thaïlandais[59].

Usage détourné

Certaines piÚces d'artifice, à l'instar des bombes et fusées, sont détournées de leur usage prévu. En effet, dans certains quartiers sensibles, ils sont notamment utilisés en tir tendu envers les pompiers et policiers, entraßnant des blessures plus ou moins graves. Par conséquent, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a annoncé en septembre 2009 la vente sous conditions des bombes d'artifice (lancées à partir de mortiers) au grand public[60], seuls les professionnels, titulaires du certificat de qualification (F4T2 niveau 1 ou Niveau 2) pourront s'en procurer.

Cette interdiction est rĂ©-officialisĂ©e le 31 mai 2010 par le DĂ©cret no 2010-580 portant rĂšglementation des artifices de divertissement (le premier dĂ©cret instaurant cette vente sous condition d'agrĂ©ment prĂ©fectoral ayant Ă©tĂ© jugĂ© illĂ©gal par le conseil d'État). Ce dĂ©cret conditionne la mise en Ɠuvre de tout artifice des groupes C2 et C3 conçu pour ĂȘtre lancĂ© par un mortier Ă  l'obtention prĂ©alable, sur simple demande, d'un agrĂ©ment prĂ©fectoral[61]. L'interdiction de dĂ©tention ne touche pas ceux qui les ont acquis avant la date du dĂ©cret.

Le 12 octobre 2020, à la suite de l'attaque par une quarantaine d'individus du commissariat de Champigny-sur-Marne, dans le quartier sensible du Bois-l'Abbé, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin envisage d'interdire, par une loi, la vente au public, sur internet, des mortiers d'artifice qui seront considérés comme « des armes par destination »[62].

Textes réglementaires (en France)

FĂȘte du lac Ă  Annecy (France).

Rappel des principaux textes réglementaires français concernant le tir de feux d'artifice :

  • Code de l'environnement, chapitre VII du titre V du livre V :
    • partie lĂ©gislative : articles L. 557-1 et suivants[63]
    • partie rĂ©glementaire : articles R. 557-1-1 et suivants, notamment R. 557-6-1 Ă  R. 557-6-14[64] pour les produits explosifs
  • Texte DĂ©cret no 2010-455 du 4 mai 2010[65] relatif Ă  la mise sur le marchĂ© et au contrĂŽle des produits explosifs. Il classe les piĂšces d'artifice en diffĂ©rentes catĂ©gories (les certifications C1,C2,C3 sont en train de remplacer les anciens agrĂ©ments K1 K2 K3 K4 que l'on peut encore rencontrer, et qui ne coĂŻncident pas) :
    • Artifices de divertissement :
      • CatĂ©gorie F1 : artifices de divertissement qui prĂ©sentent un danger trĂšs faible et un niveau sonore nĂ©gligeable et qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s dans des espaces confinĂ©s, y compris les artifices de divertissement destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s Ă  l'intĂ©rieur d'immeubles d'habitation ;
      • CatĂ©gorie F2 : artifices de divertissement qui prĂ©sentent un danger faible et un faible niveau sonore et qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s Ă  l'air libre, dans des zones confinĂ©es ;
      • CatĂ©gorie F3 : artifices de divertissement qui prĂ©sentent un danger moyen, qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s Ă  l'air libre, dans de grands espaces ouverts et dont le niveau sonore n'est pas dangereux pour la santĂ© humaine ;
      • CatĂ©gorie F4 : artifices de divertissement qui prĂ©sentent un danger Ă©levĂ© et qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s uniquement par des personnes ayant des connaissances particuliĂšres, telles que dĂ©finies Ă  l'article 28 du dĂ©cret (normalement dĂ©signĂ©s par l'expression « artifices de divertissement Ă  usage professionnel ») et dont le niveau sonore n'est pas dangereux pour la santĂ© humaine.
    • Articles pyrotechniques destinĂ©s au thĂ©Ăątre :
      • CatĂ©gorie T1 : articles pyrotechniques destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s en scĂšne qui prĂ©sentent un danger faible ;
      • CatĂ©gorie T2 : articles pyrotechniques destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s en scĂšne, uniquement par des personnes ayant des connaissances particuliĂšres, telles que dĂ©finies Ă  l'article 28 du dĂ©cret.
    • Autres articles pyrotechniques :
      • CatĂ©gorie P1 : articles pyrotechniques autres que les artifices de divertissement et les articles pyrotechniques destinĂ©s au thĂ©Ăątre, qui prĂ©sentent un danger faible ;
      • CatĂ©gorie P2 : articles pyrotechniques autres que les artifices de divertissement et les articles pyrotechniques destinĂ©s au thĂ©Ăątre, qui sont destinĂ©s Ă  ĂȘtre manipulĂ©s ou utilisĂ©s uniquement par des personnes ayant des connaissances particuliĂšres, telles que dĂ©finies Ă  l'article 28 du dĂ©cret.
    • Seuls les artifices de catĂ©gorie 1 peuvent ĂȘtre achetĂ©s par des mineurs de plus de 12 ans ;
    • ArrĂȘtĂ© du 1er juillet 2015 relatif Ă  la mise sur le marchĂ© des produits explosifs[66] ;
    • DĂ©cret no 2010-580 du 31 mai 2010[67] relatif Ă  l'acquisition, la dĂ©tention et l'utilisation des artifices de divertissement et des artifices pyrotechniques destinĂ©s au thĂ©Ăątre ;
    • ArrĂȘtĂ© du 31 mai 2010[68] pris en application des articles 3, 4 et 6 du dĂ©cret no 2010-580 du 31 mai 2010 relatif Ă  l'acquisition, la dĂ©tention et l'utilisation des artifices de divertissement et des articles pyrotechniques destinĂ©s au thĂ©Ăątre.

Autorisations nécessaires (en France)

FĂȘte du lac Ă  Annecy (France).
  • Pour un feu d'artifice contenant uniquement des produits de catĂ©gorie 1, 2 ou 3 et dont la quantitĂ© de matiĂšre active est infĂ©rieure Ă  35 kg :
    • La personne qui le met en Ɠuvre doit ĂȘtre majeure et n'a pas besoin de disposer de formation particuliĂšre (on est F2/F3 dĂšs l'instant qu'on est majeur)
    • Si le tir se dĂ©roule ailleurs que sur votre propriĂ©tĂ© : demander l'autorisation au propriĂ©taire du terrain ;
    • Si le terrain est municipal, il faut demander l'accord Ă  la Mairie saisie en sa qualitĂ© de propriĂ©taire et non en tant qu'autorisation municipale qui elle n'est obligatoire que pour les feux d'artifice de catĂ©gorie 4.
  • Pour un feu d'artifice contenant au moins un produit de catĂ©gorie 4 ou plus de 35 kg de matiĂšre active ( dit spectacle pyrotechnique) :
    • Il faut ĂȘtre titulaire du certificat de qualification F4T2 pour rĂ©aliser la mise en Ɠuvre d'un spectacle pyrotechnique si ce dernier comportent des artifices F4 ou T2, il faudra en outre le niveau du certificat de qualification adĂ©quat (niveau 1 ou niveau 2 en fonction des caractĂ©ristiques des artifices ou articles F4 ou T2). A l'inverse si le spectacle pyrotechnique ne comporte pas d'artifice F4 ou d'article T2 (il est composĂ© de plus de 35kg d'artifice F2, F3 et ou d'articles T1), le certificat de qualification n'est pas nĂ©cessaire[69].
    • DĂ©claration au moins un mois avant Ă  la mairie et Ă  prĂ©fecture du dĂ©partement
  • Importation / Exportation de feux d'artifice en France / au dĂ©part de la France :
    • Être en possession d'un agrĂ©ment technique pour un dĂ©pĂŽt d'artifices
    • DĂ©claration d'importation / d'exportation auprĂšs des Douanes françaises

Acteurs de la pyrotechnie de divertissement

Syndicats

En Europe, la filiĂšre est reprĂ©sentĂ©e par l’EUFIAS (European Fireworks Association).

En France, existent l’association des pyrotechniciens français (AF3P) et le syndicat SFEPA (Syndicat des fabricants d'explosifs, de pyrotechniet et d'artifices) selon lequel la partie loisir de ce secteur a en 2017 un chiffre d'affaires de 80 Ă  110 M€) rĂ©partis (pour 30-40 %) entre la pyrotechnie grand public et (pour 60-70 %) et les prestations professionnelles. Le secteur fait travailler directement quelques centaines de personnes assistĂ©es de plusieurs centaines d’artificiers « rĂ©guliers » et de quelques milliers qui contribuent occasionnellement Ă  environ 12 000 spectacles par an (dont prĂšs de 8 000 comporteraient des artifices K4). Un spectacle utilise de 200 Ă  1000 artifices (soit 1,2 million d'unitĂ©s utilisĂ©es par an). Les matĂ©riels pyrotechniques sont Ă  plus de 95 % importĂ©s (de Chine essentiellement, mais Ă©galement d’Espagne et d’Italie
)[70].

Au sens large (c'est-Ă -dire en comptant les 27 sociĂ©tĂ©s adhĂ©rentes Ɠuvrant dans les secteurs militaire, aĂ©ronautique et aĂ©rospatial civil, de la sĂ©curitĂ© automobile, des carriĂšres, de la chasse et du tir et de la dĂ©pollution pyrotechnique), ce sont 8200 personnes qui sont directement affectĂ©es Ă  des activitĂ©s pyrotechniques, pour un chiffre d'affaires de 1 200 M€[71] ou de 2 milliards d’euros pour plus de 17 000 salariĂ©s[72].

Acteurs institutionnels

Acteurs Ă©conomiques

À noter que certains des plus grands importateurs actuels ont autrefois exercĂ© une activitĂ© industrielle en France, mais ont maintenant une double activitĂ© de nĂ©goce et de prestations de spectacles.

En 2018, l'Union européenne a importé 128 000 tonnes de feu d'artifice pour un montant de 319 millions d'euros[73]. 99 % du volume de ces feux d'artifices soit 127 000 tonnes sont importés de Chine. Les quatre principaux membres importateur de feux d'artifice dans l'UE sont l'Allemagne (43 000 tonnes, 34 %), les Pays-Bas (31 000 tonnes, 24 %), la Pologne (16 000, 12 %) et le Royaume-Uni (10 000 tonnes, 8 %).

Notes et références

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  3. Jean Loiseau, Le Massif de Fontainebleau, Vigot frĂšres, , p. 34.
  4. Données BNF, consulté 10 dec 2017
  5. Alain Cabantous, Histoire de la nuit. XVIIe – XVIIIe siùcle, Fayard, , p. 87.
  6. Jules Duhem, Histoire des idĂ©as aĂ©ronautiques avant Mongolfier, Nouvelles Éditions latines, , 485 p., p. 291.
  7. Audot MLE (1891) L'art de faire Ă  peu de frais les feux d'artifice ; PDF, voir notamment p102/106 p).
  8. Chertier F.M. (1854), Nouvelles recherches sur les feux d'artifice publié chez l'auteur, 638 pages Lien Google livre
  9. Directive europĂ©enne (2008/43), transposĂ©e en France par le DĂ©cret 2009-502 relatif Ă  l'identification et Ă  la traçabilitĂ© des explosifs Ă  usage civil et l'ArrĂȘtĂ© du 05/05/2009 fixant les modalitĂ©s d'identification et de traçabilitĂ© des produits explosifs Ă  usage civil ; sachant que la date butoir de 2012 a Ă©tĂ© reportĂ©e Ă  2013 pour l'identification et au 5 avril 2015 pour les exigences de traçabilitĂ©
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Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

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