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Poudre noire

La poudre noire, parfois dĂ©nommĂ©e poudre Ă  canon ou poudre Ă  fusil, est le plus ancien explosif chimique connu. De couleur noire, elle est constituĂ©e d'un mĂ©lange dĂ©flagrant de soufre, de nitrate de potassium (salpĂȘtre) et de charbon de bois.

Inventée en Chine probablement vers le IXe siÚcle, la poudre noire s'est progressivement diffusée en Europe et en Asie jusqu'au XIIIe siÚcle. Utilisée pour les canons et les fusils, c'était le seul explosif chimique connu jusqu'au XIXe siÚcle. La poudre noire n'est plus utilisée de nos jours pour les armes modernes et pour les applications industrielles, en raison de sa faible efficacité comparée à celle des explosifs plus récents. Son usage est aujourd'hui limité à des armes anciennes de chasse et de tir sportif (armes authentiques ou répliques), aux pétards et aux feux d'artifice.

Historique

De la poudre noire.

Certaines sources situent l'invention de la poudre noire durant la dynastie Han (206 av. J.-C. Ă  220 ap. J.-C), mais la plupart des historiens pensent que la poudre Ă  canon fut inventĂ©e en Chine vers le VIIe siĂšcle, durant la Dynastie Tang (618-907). En chinois, la poudre Ă  canon est dĂ©signĂ©e par le terme Huoyao (chinois : ç«èŻ ; pinyin : huǒyĂ o ; litt. « substance Ă  feu ») et est d'abord utilisĂ©e pour ses propriĂ©tĂ©s mĂ©dicinales.

Au milieu de la dynastie Xixia, vers 1044, il est conseillĂ© d'Ă©viter ce type de mĂ©lange qui risque d'exploser. Le Wujing Zongyao (歊经总芁, « Principes gĂ©nĂ©raux du classique de la guerre ») donne une mĂ©thode de fabrication de grenades Ă  poudre noire, dont l'effet principal semble encore ĂȘtre le bruit. Au Xe siĂšcle, apparaissent les premiĂšres lances de feu, au dĂ©part de simples tubes de bambou contenant de la poudre noire et un projectile, dispositif fixĂ© sur une lance chinoise (Qiang). Il semble qu'aux alentours de 1130, des tubes de bambou remplis de poudre noire servirent de lance-flammes.

Les techniques de fabrication de la poudre auraient Ă©tĂ© transmises au monde arabo-perse entre le VIIIe siĂšcle et le IXe siĂšcle, car des Ă©changes de techniques d'alchimie existaient dĂ©jĂ  entre le monde musulman et le monde chinois[1]. Cependant l'usage « connu » de la poudre semble plutĂŽt dater du XIIIe siĂšcle, avec des mentions Ă©crites de composition Ă  base de salpĂȘtre, lors des guerres entre la dynastie Yuan et les pays musulmans d'Asie centrale. La poudre Ă  canon a Ă©tĂ© introduite en Europe Ă  partir du XIIIe siĂšcle, principalement par l'intermĂ©diaire d'Ă©change commerciaux avec le monde arabe[2]. Il semble Ă©galement que les Mongols aient jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant.

À partir du XIVe siĂšcle, la poudre noire est utilisĂ©e pour animer les spectacles Ă©questres du Maghreb organisĂ©s par les tribus berbĂšres.

Roger Bacon et Albert le Grand en mentionnent la recette, en s'inspirant de celle donnée par Marcus Graecus dans son manuscrit Liber ignium ad comburandos hostes (1230)[3], mais le but en reste incendiaire. Selon d'autres sources, le moine allemand Berthold Schwarz est considéré comme celui qui redécouvrit ses secrets en Occident. Ibn Khaldoun mentionne un usage de la poudre pour l'artillerie en 1273 au siÚge de Sidjilmesa. Les premiÚres armes à feu utilisables apparaissent environ cinquante ans plus tard.

C'est en 1617 qu'est attestée la premiÚre utilisation de la poudre noire en Europe pour l'extraction de minerais dans une mine de cuivre du Thillot[4] grùce aux travaux archéologiques menés par la Société d'étude et de sauvegarde des anciennes mines (SESAM) depuis 1987 dans ces mines.

En 1829, Samuel Colt est le premier à faire déflagrer une charge de poudre sous l'action d'un courant électrique.

Poudre sans fumée.

En 1886 est inventée la poudre pyroxylée, qui dégage beaucoup moins de fumée et peu de résidus lors de sa combustion. Cette poudre est aujourd'hui utilisée dans toutes les armes contemporaines, car la quasi absence de résidus ne les encrasse pas.

Aspects chimiques

Aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle, la composition Ă©tait (en masses) : 6 parties de salpĂȘtre (75 %) pour une partie de soufre (12,5 %) et une partie de carbone sous forme de charbon de bois (12,5 %). Mais ultĂ©rieurement, on trouve des compositions variables selon les usages.

Par exemple (pourcentages massiques) :

Dans les piĂšces d'artifices, on trouve gĂ©nĂ©ralement la composition (charbon 15 %, soufre 10 %, salpĂȘtre 75 %). Cette poudre est un mĂ©lange de deux Ă©lĂ©ments trĂšs combustibles (le soufre et le charbon), avec un corps trĂšs oxydant : le salpĂȘtre. La qualitĂ© de la poudre est due en grande partie au charbon utilisĂ©. Il provient du bois d'arbres des plantes telles que Rhamnus Frangula (Bourdaine), Solanum Mauritianum, Prunus domestica (Prunier), Salix Caprea (Saule marsault) ou Fraxinus americana ; par pyrolyse Ă  500 °C, on obtient du charbon noir (poudre de guerre), tandis que la pyrolyse Ă  300 °C donne du charbon roux (poudre de chasse).

Pour que la combustion se dĂ©roule efficacement, le soufre et le charbon doivent ĂȘtre broyĂ©s en poudres fines (moins de 80 nanomĂštres), avant de le mĂ©langer avec un moulin Ă  billes. Par la suite, un mĂ©lange de nitrate de potassium et d'alcool est ajoutĂ© et le tout est mĂ©langĂ© dans un mĂ©langeur pour obtenir un mĂ©lange trĂšs homogĂšne. Enfin, le mĂ©lange est sĂ©chĂ© Ă  basse tempĂ©rature et doucement rĂ©duit en poudre Ă  l'aide d'un pilon. On obtient une poudre noire qui brĂ»le comme un flash.

La poudre noire craint beaucoup l'humidité, contrairement à ses descendantes modernes (poudres pyroxylées).

La poudre noire, contenant du salpĂȘtre, a un goĂ»t salĂ© en raison de ce constituant (nitrate de potassium KNO3). Pendant les diffĂ©rents conflits europĂ©ens de la fin du XVIIIe et du dĂ©but du XIXe siĂšcle, les soldats utilisaient de la poudre noire pour assaisonner et conserver leurs aliments lorsque le sel venait Ă  manquer. Le salpĂȘtre est encore utilisĂ© de nos jours comme conservateur (on en trouve dans la charcuterie par exemple).

L'Ă©quation de la combustion de la poudre Ă  canon (charbon 15 %, soufre 10 %, salpĂȘtre 75 %) est la suivante :

10 KNO3 + 4 S + 2 C7H3O → 5 K2O + 3 H2O + 4 SO2 + 12 CO + 2 CO2 + 5 N2

Les résidus solides sont appelés « calamine ».

Aspects physiques

Parmi les avantages de la poudre noire, notons qu'elle est peu onĂ©reuse, stable et qu'une faible quantitĂ© d'Ă©nergie en provoque la combustion. Ainsi, peut-on l'enflammer Ă  l'aide d'une flamme, d'une friction, d'une Ă©tincelle, ou mĂȘme d'un laser. Il en rĂ©sulte que sa manipulation est dangereuse.

Elle produit :

  • d'abondants rĂ©sidus solides, surtout composĂ©s de sulfure de potassium, abusivement nommĂ©e calamine, qui encrassent les armes. C'est l'une des raisons pour lesquelles une arme Ă  feu ancienne prĂ©sente un fort calibre qui augmente la tolĂ©rance donc rĂ©duit la frĂ©quence des nettoyages nĂ©cessaires ;
  • de la fumĂ©e, gĂȘnant la visĂ©e lors des tirs rĂ©pĂ©tĂ©s si le vent ne la chasse pas.

Pour ces raisons, on lui préfÚre aujourd'hui la poudre sans fumée.

Au cours du XIXe siĂšcle, les chimistes mirent au point un procĂ©dĂ© permettant d'obtenir de la poudre noire en grains, dont la taille peut ĂȘtre modulĂ©e selon l'usage prĂ©vu : plus les grains sont petits, plus la poudre obtenue est dite « vive », c'est-Ă -dire qu'elle prĂ©sente une vitesse de combustion Ă©levĂ©e. Ce conditionnement permet Ă©galement de mieux conserver et de mieux doser la poudre noire.

Aspects thermodynamiques

La poudre noire contient Ă  la fois un combustible et un comburant. Le comburant est le salpĂȘtre qui libĂšre de l'oxygĂšne au cours de la rĂ©action, venant oxyder les combustibles (soufre et carbone).

Stable à température ambiante, un petit apport d'énergie localisé suffit à amorcer la réaction.

Du fait de sa vitesse de combustion à l'air libre, on dit que la poudre noire « déflagre », ce qui signifie que l'onde de combustion (front de flamme) se déplace moins vite que les gaz générés, ne produisant donc pas d'onde de choc. Placée dans un endroit confiné qui permet une élévation de la pression des gaz, elle détone (génération d'une onde de choc) et produit un effet de souffle assez important en raison du volume de gaz produit.

Considérée comme un explosif à effet de souffle, par opposition aux explosifs à effet brisant, elle a longtemps été utilisée à cette fin.

La tempĂ©rature de la rĂ©action est assez Ă©levĂ©e (plus de 2 000 K) mais reste nettement infĂ©rieure Ă  celle obtenue avec des explosifs modernes (TNT, dynamite, poudres pyroxylĂ©es), limitant les risques de brĂ»lures. L'ajout de certains composĂ©s chimiques ou de corps simples (particules mĂ©talliques, oxydes, etc.) permet de modifier la couleur de la flamme obtenue pour les feux d'artifice par exemple. La fumĂ©e dĂ©gagĂ©e par la rĂ©action chimique est blanche, assez dense, en raison de nombreuses particules issues de la combustion.

Étapes de fabrication

Lors de son élaboration, la poudre noire suit un protocole précis, pratiquement identique dans les différents pays de production. En France, et plus particuliÚrement à la poudrerie de Vonges (21), le protocole est le suivant :

Les Ă©lĂ©ments entrants dans la fabrication de la poudre noire sont stockĂ©s sĂ©parĂ©ment. Le charbon de bois issu de la bourdaine produit en Europe, arrive en vrac. Il est stockĂ© dans des poches en tissu (coton) dans un hangar chauffĂ© l’hiver et ventilĂ© l’étĂ© pour obtenir le meilleur sĂ©chage possible. Le soufre et le salpĂȘtre importĂ©s trĂšs souvent du Mexique et du Chili, sont livrĂ©s en sacs (papier ou polyester) de 25 kg. Dans la composition de certaines variĂ©tĂ©s de poudres noires, il y est ajoutĂ© quelquefois du lignite importĂ© rĂ©guliĂšrement d’Allemagne, en quantitĂ© prĂ©cise.

Tonnes binaires

Dans un premier atelier nommĂ© « tonnes binaires » (tonneaux en acier de 2 m de Ø et 2 m de hauteur Ă©quipĂ©s d’une porte d’accĂšs, placĂ©s horizontalement sur un axe rotatif contenant un poids prĂ©cis de billes en bronze pur d’environ cm de Ø, entraĂźnĂ©s par des courroies), le charbon de bois et le soufre sont malaxĂ©s ensemble. L’atelier est Ă©quipĂ© d’un nombre variable de « tonnes », gĂ©nĂ©ralement une dizaine.

AprÚs plusieurs heures de pulvérisation des composants, les tonnes sont vidées sur un tamis trÚs fin et leur contenu stocké dans des étouffoirs (tonneaux en matiÚre plastique).

Remarque importante : Ă  partir de l’étape de fabrication suivante, tous les ateliers dans lesquels les prĂ©parations seront traitĂ©es ou entreposĂ©es seront soumis Ă  des rĂšgles de sĂ©curitĂ© drastiques afin d’éviter tous risques de surchauffe, d’étincelle, etc. (port de sabots en caoutchouc, sols en asphalte le plus souvent maintenus mouillĂ©s, utilisation d’outils en bronze, en bois ou en aluminium, interdiction formelle de fumer ou d’utiliser une flamme nue, etc.). La sĂ©curitĂ© des employĂ©s est primordiale.

Préparations

Dans cette deuxiĂšme phase, le produit arrivant des tonnes binaires est mĂ©langĂ© au salpĂȘtre, en respectant des poids trĂšs prĂ©cis suivant la variĂ©tĂ© de poudre Ă  fabriquer. Une certaine humiditĂ© est observĂ©e Ă  ce mĂ©lange en y ajoutant un peu d’eau. Tout en restant compact, le mĂ©lange est entreposĂ© dans des bacs plastiques individuels de 15 Ă  25 kg.

Ces bacs sont entreposés dans un hangar fermé attenant aux ateliers des préparations.

Meules

Le mĂ©lange provenant de l’atelier des ateliers des prĂ©parations entre dans sa troisiĂšme phase de fabrication. Entre 120 et 200 kg de matiĂšre, sont dĂ©posĂ©s sur une piste en fonte sur laquelle tournent autour d’un axe entraĂźnĂ© par courroies, deux meules en fonte Ă©galement, d’environ 1,50 m de Ø, pesant plusieurs tonnes (voir photo ci-contre).

Le mélange, malaxé 30 à 50 min par les meules, est sorti en plusieurs morceaux de poids variables (galettes). Ces morceaux (galettes) sont répartis dans les bacs provenant des ateliers des préparations et entreposés dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des meules.

Grenoirs

Les galettes provenant des ateliers des meules entrent dans la quatriĂšme phase de fabrication. Environ 100 kg de galettes sont dĂ©posĂ©s dans une tonne grenoir (sorte de tonneau fait de deux disques en bois cerclĂ© de bronze, de 1,5 m de Ø dont un est Ă©quipĂ© d’une porte d’accĂšs Ă  son centre, placĂ©s horizontalement sur un axe rotatif Ă  m d’écart, Ă©quipĂ©s sur leurs circonfĂ©rences d’un grillage quadrillĂ© en inox les reliant entre eux, entraĂźnĂ©s par des courroies). Un poids prĂ©cis de boules de bois (gaĂŻac) d’environ 10 cm de Ø, sont placĂ©es dans ce tonneau. Sous l’effet des boules bondissantes lors de la rotation, les galettes sont cassĂ©es en de nombreuses particules qui passent au travers d’une toile tamis (en nylon) de diffĂ©rentes grosseurs selon la variĂ©tĂ© de poudre fabriquĂ©e. Ces grains sont rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  l’extrĂ©mitĂ© du tamis et entreposĂ©s dans des sacs de toile (coton).

Lorsque la tonne grenoir est vidĂ©e de son contenu, elle est de nouveau approvisionnĂ©e de galettes. Cette phase dure de 40 min Ă  plus d’une heure.

Les grains fabriqués avec les galettes provenant des ateliers des meules, sont entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs.

Lissoir

La poudre constituĂ©e des grains fabriquĂ©s dans les ateliers grenoirs, arrive dans sa cinquiĂšme phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont dĂ©posĂ©s dans une tonne lissoir (sorte de tonneau en bois cerclĂ© de bronze, de 1,5 m de Ø, Ă©quipĂ© d’une porte d’accĂšs, placĂ© horizontalement sur un axe rotatif, entraĂźnĂ© par des courroies). On ajoute Ă  ces grains avant de refermer la porte quelques centaines de grammes de poudre de graphite. Ce graphite augmente la fluiditĂ© des grains et les protĂšge de l'humiditĂ©.

Les grains provenant des ateliers grenoirs, mélangés plusieurs heures (4 à 5 heures), sont déversés sur un tamis de la grosseur du grain voulu, puis entreposés en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant aux ateliers des grenoirs. Ce tamis élimine les poussiÚres restantes et les plus gros grains.

SĂ©choir

La poudre de l’atelier lissoir arrive dans sa sixiĂšme phase de fabrication. Plusieurs centaines de kilos de poudre sont dĂ©posĂ©s sur un grand chĂąssis de bois (environ 15 mÂČ) recouvert d’une toile de coton, sur une Ă©paisseur d’une dizaine de centimĂštres. Cette poudre est sĂ©chĂ©e par de l’air chauffĂ© Ă  45 °C, arrivant sous la toile en coton durant vingt-quatre heures.

La poudre noire provenant de sa derniÚre phase de fabrication, est entreposée en sacs dans un autre hangar dédié, fermé, attenant au séchoir.

Il existe quelques variantes dans la fabrication de la poudre noire, elle ne subit pas forcĂ©ment toutes les diffĂ©rentes phases dĂ©crites ci-dessus. Par exemple, le pulvĂ©rin ou le MCHA destinĂ©s Ă  la fabrication des artifices ou utilisĂ© dans les carriĂšres d’extraction de pierres, ne subissent pas de phase de sĂ©chage.

La poudre noire ainsi obtenue aprĂšs avoir subi toutes ces phases de fabrication, est destinĂ©e Ă  l’emballage, l’emboĂźtage, ou Ă  la fabrication de pastilles ou de cartouches. Au cours des derniĂšres phases de finition, des Ă©chantillons de poudre noires sont prĂ©levĂ©s pour ĂȘtre analysĂ©s en laboratoire pour dĂ©terminer toutes ses caractĂ©ristiques techniques ainsi que son taux d’humiditĂ©.

Plans du réseau hydraulique de la poudrerie de Vonges

Il convient de noter qu’avant l'utilisation de l'Ă©lectricitĂ©, les diffĂ©rents ateliers de fabrication de la poudre noire Ă©taient tous alimentĂ©s par la force hydraulique. Lorsque les ateliers ont Ă©tĂ© modernisĂ©s, les axes de transmissions qui Ă©taient entraĂźnĂ©s par des courroies, l'ont Ă©tĂ© par des moteurs Ă©lectriques. Il convient de noter que pour leur sĂ©curitĂ©, tous les ouvriers de fabrication de la poudre noire, qui conduisent les ateliers (exceptĂ© les tonnes binaires et les prĂ©parations), se trouvent, durant le fonctionnement des ateliers, derriĂšre des murs forts de plus d'un mĂštre d'Ă©paisseur. Ils doivent tenir, hiver comme Ă©tĂ©, les sols humides de leurs ateliers en les aspergeant rĂ©guliĂšrement Ă  l'eau.

Granulation

Les principales diffĂ©rences entre les diffĂ©rents types de poudres noires que l’on peut trouver sur le marchĂ©, rĂ©sident dans leurs granulomĂ©tries, ce qui confĂšre Ă  chacune sa vivacitĂ© propre. Plus les grains sont petits, plus la poudre est dite « vive », plus elle brĂ»lera vite, plus la montĂ©e en pression sera rapide et inversement.

Aparté à destination des tireurs sportifs

Plus la différence entre les tailles de grains est faible, plus la poudre est homogÚne, plus la montée en pression et la vitesse des balles seront reproduites à l'identique d'un tir à l'autre et donc, plus la précision sera accrue.

Un tableau comparatif
Granulométrie poudres noires.

En effet, une poudre hétérogÚne, comme la SNPE Poudre Noire Chasse, contient des grains qui vont de FFFFFg (pulvérin) à FFg (poudre lente).

Comme les grains de granulométries différentes ne sont jamais parfaitement mélangés dans un bidon ou dans une doseuse, il y aura forcément des charges plus vives que d'autres, ce qui engendrera des pressions et des vitesses de balles différentes.

Le tableau supra permet de visualiser la granulomĂ©trie de chaque poudre noire et leur classement en consĂ©quence. Il concerne les poudres noires disponibles actuellement, sur le marchĂ© français. Les poudres françaises sont reprĂ©sentĂ©es en gris et les poudres suisses en noir. Elles sont classĂ©es dans l'ordre dĂ©croissant, selon leur granulomĂ©trie moyenne. En fond, un code de couleurs symbolise l'Ă©chelle amĂ©ricaine de granulomĂ©trie, de Fg Ă  FFFFg. Les poudres pourront donc ĂȘtre comparĂ©es avec cette Ă©chelle et donc, avec les poudres amĂ©ricaines.

Ceci est particuliÚrement intéressant pour transposer en France, avec les PN suisses et françaises, les recommandations américaines, qui sont faites avec leurs PN.

Risques et dangers

Une boite de poudre noire de type PNF2.

La fabrication, le stockage, le transport et la manipulation de poudre à canon ont été source de nombreux accidents.

En outre, la poudre à canon sous forme agglomérée assure de mauvais groupements et engendre des risques supplémentaires lors de l'utilisation.

LĂ©gislation

En Europe

En Allemagne la poudre noire est vendue exclusivement en armurerie pour les particuliers. Les quantitĂ©s admises Ă  la vente sont limitĂ©es et c'est la SNPE qui fournit le marchĂ© allemand. Vendue dans des bidons contenant 500 g ou kg de poudre, son utilisation est trĂšs rĂ©glementĂ©e. La loi n'autorise pas de possĂ©der plus de kg chez soi.

En France

En France, les lois sont similaires : la poudre noire est vendue en bidons généralement en plastique (antistatique), les quantités sont similaires à l'Allemagne.

Catégories

Les tireurs utilisant la poudre noire en Allemagne utilisent deux types de poudre : l'« allemande » et la « suisse ». La poudre noire allemande (PNA) est réputée moins intéressante pour le tir que la poudre noire suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) », mieux dosée et plus réguliÚre.

En France, les tireurs utilisent Ă©galement deux types de poudre : la « française » et la « suisse ». Les poudres noires françaises (PNF1, PNF2 et PNF4P) sont diffĂ©rentes des poudres noires suisses, en dosage et en granulomĂ©trie, Ă  l'usage. La poudre suisse « Poudrerie d'Aubonne (Vaud) » est moins salissante (moins de rĂ©sidu) et lĂ©gĂšrement plus puissante [moins de salpĂȘtre (76 %), plus de charbon de pin (12 %) et de soufre (12 %)].

Notes et références

  1. (en) James Riddick Partington, A History of Greek Fire and Gunpowder, The Johns Hopkins University Press, (ISBN 9780801859540, DOI 10.56021/9780801859540).
  2. (en) Tonio Andrade, The Gunpowder Age: China, Military Innovation, and the Rise of the West in World History, Princeton University Press, (DOI 10.2307/j.ctvc77j74).
  3. Journal des sciences militaires des armées de terre et de mer sur Google Livres
  4. « Dossier de presse » [PDF], sur le-thillot.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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