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Division marocaine

La Division marocaine (DM), initialement Division de marche du Maroc, également connue sous l'appellation de 1re division marocaine (1re DM), était une division d'infanterie de l'armée d'Afrique qui participa à la Première Guerre mondiale et à la guerre du Rif.

Division marocaine
Image illustrative de l’article Division marocaine
Les drapeaux des quatre régiments d'infanterie de la division à Mareuil-la-Motte en septembre 1916.

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Division d'infanterie
RĂ´le Infanterie
Devise Sans peur et sans pitié
Guerres Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Batailles 1914 - Bataille de la Fosse-Ă -l'Eau
1914 - Bataille de la Marne
(Bataille des Marais de Saint-Gond)
1915 - Bataille de l'Artois
1915 - 2e Bataille de Champagne
1916 - Bataille de la Somme
1917 - Bataille des monts de Champagne
1917 - Bataille de Verdun
1918 - Bataille de l'Aisne
1918 - Offensive des Cent-Jours
(Bataille de Vauxaillon)

Composée durant la majeure partie de son engagement pour moitié de soldats européens (marsouins, zouaves et légionnaires) et pour moitié de soldats maghrébins (tirailleurs algériens et tunisiens), la Division marocaine s'illustra notamment lors de la bataille de la Marne en septembre 1914 puis lors de la bataille de l'Artois de mai 1915, où, pour la première fois, une division française rompit le front allemand[1].

Les quatre unités principales qui composent la division durant la quasi-totalité de son engagement entre 1914 et 1918 sont le Régiment de marche de la Légion étrangère, le 4e régiment de tirailleurs tunisiens, le 7e régiment de tirailleurs algériens et le 8e régiment de zouaves. Tous ces régiments furent cités à l'ordre de l'armée et à la fin du conflit, la division marocaine compta dans ses rangs les unités les plus décorées de l'armée française[2]. Elle fut la seule division dont tous les drapeaux furent décorés de la Légion d’honneur au cours de la Première Guerre mondiale[3].

Envoyée en occupation en Rhénanie, la division marocaine revient au Maroc en août 1925 pour combattre la République du Rif. Elle y est dissoute en janvier 1927.

Différentes dénominations

  • aoĂ»t 1914 : Division de marche du Maroc
  • Entre le 15 et le 20 aoĂ»t 1914 : devient la Division marocaine
  • : la Division marocaine devient 1re division marocaine[4]
  • : dissolution

Les chefs de la division marocaine

Chefs de corps

Commandants de brigade

  • 1re brigade[5]
    • GĂ©nĂ©ral Blondlat : 18 aoĂ»t - 14 septembre 1914.
    • Colonel MĂ©rienne-Lucas : 14 septembre - 5 octobre 1914.
    • Colonel Lavenir : 5 octobre 1914 - 13 mars 1915.
    • Colonel Pein : 13 mars - 9 mai 1915 (tuĂ© Ă  l'ennemi).
    • Colonel Delavau : 14 mai 1915 - 10 fĂ©vrier 1916.
    • Colonel Demetz : 10 fĂ©vrier 1916 - 5 juillet 1917.
    • Colonel Mittelhauser : 9 juillet 1917 - 27 avril 1918.
    • Colonel Boucher : 27 avril 1918.
  • 2e brigade[5]
    • Colonel Cros : 28 septembre 1914 - 10 mai 1915 (tuĂ© Ă  l'ennemi).
    • Colonel d'Anselme : 14 mai 1915 - 23 janvier 1916.
    • Colonel Girodon : 25 janvier 1916 - 25 mai 1916 (tuĂ© Ă  l'ennemi comme gĂ©nĂ©ral commandant la 12e D.I.)
    • Colonel Schuhler : 25 mai 1916 - 17 juillet 1918.
    • Colonel Bertrand : 20 juillet 1918.
  • 7e brigade
    • Colonel (puis gĂ©nĂ©ral) Kieffer : ? - septembre 1926[7]
  • 8e brigade

Première Guerre mondiale

Composition au cours de la guerre

Tirailleurs de la division, septembre 1916.

L'infanterie est regroupée en deux brigades[9] :

Cavaliers du 5e chasseurs d'Afrique attachés à la division, septembre 1916.

La cavalerie divisionnaire est constituée des unités suivantes[9] :

La Division marocaine est en outre soutenue par[10] :

  • une unitĂ© d’artillerie commandĂ©e par Lieutenant-Colonel Ducros comprenant un groupe de marche sous les ordres du commandant Turpin (1re et 2e batteries du 4e groupe d'artillerie de campagne d'Afrique ainsi que la 2e batterie du 8e groupe d'artillerie de campagne d'Afrique) et un groupe de deux batteries du 3e RĂ©giment d’Artillerie coloniale sous les ordres du commandant Martin,
  • une compagnie divisionnaire du GĂ©nie du Maroc sous les ordres du capitaine Quinson.

Enfin, l'escadrille Escadrille BRE 104 est rattachée à la division en 1918[9].

Création

À la veille de la mobilisation du 2 août 1914, les troupes d’occupation du Protectorat stationnées au Maroc dont dispose l’Armée française comprennent :

Par prélèvement d’une partie de ces forces immédiatement disponibles, quatre brigades sont créées dès la mobilisation. Les deux premières constituent la division de marche du Maroc. Les deux autres brigades s'illustreront avec les 38e et 153e divisions d'infanterie.

À noter que les cinq bataillons de soldats marocains dont dispose l’Armée française au Maroc n'entrent pas dans la composition de la Division marocaine mais constituent deux régiments de chasseurs indigènes aux ordres du colonel Auroux et du commandant Poeymirau qui forment le 25 août 1914 une Brigade de chasseurs indigènes (appelée aussi Brigade marocaine ou Brigade Ditte) aux ordres du général Ditte.

1914

  • 6 - 14 septembre : engagĂ©e dans la bataille de la Marne : du 6 au 10 septembre, bataille des Marais de Saint-Gond. Combats autour du château de Mondement. Ă€ partir du 10 septembre, poursuite par Tours-sur-Marne et de Beaumont-sur-Vesle jusque vers Prunay et la ferme des Marquises[11].
  • 14 septembre 1914 - 23 avril 1915 : combats dans cette rĂ©gion (bataille de l'Aisne), puis stabilisation et occupation d'un secteur vers la ferme des Marquises et le nord de Sillery, Ă©tendu Ă  gauche le 7 octobre jusque vers le fort de la Pompelle (guerre de mines)[11].
    • 23 - 28 septembre : participation aux attaques françaises en direction de Berru.
    • 12, 13 octobre, 22 dĂ©cembre : attaques locales françaises.
    • 22 octobre : combats au bois des zouaves.
    • : attaques locales allemandes.
    • Du 26 octobre 1914 au 8 fĂ©vrier 1915, la 2e brigade est transfĂ©rĂ©e dans le nord. EngagĂ©e le 11 novembre dans la première bataille d'Ypres, enlèvement du bois triangulaire (nord d'Ypres) et de la grande Dune (Nieuport-Bain).

1915

Le général Lyautey passe en revue la division en Alsace le .
  • 24 juin - 14 septembre : retrait du front et repos vers Wail. Ă€ partir du 4 juillet, transport par V.F. dans la rĂ©gion de MontbĂ©liard ; Ă  partir du 15 juillet, mouvement vers Giromagny ; instruction et repos[13].
  • 14 septembre - 18 octobre : transport par V.F. de la rĂ©gion de Lure, dans celle de Suippes. Ă€ partir du 25 septembre, engagĂ©e vers le bois Sabot dans la seconde bataille de Champagne[13].
    • 25 - 28 septembre : attaques vers le Trou Bricot et la butte de Souain. Ă€ partir du 30 septembre, mouvement de rocade et occupation d'un secteur au sud-est de Sainte-Marie-Ă -Py.
  • 18 octobre - 21 dĂ©cembre : retrait du front vers Cuperly. Ă€ partir du 20 octobre, transport par V.F. de la rĂ©gion de Cuperly dans celle de Pont-Sainte-Maxence ; instructions et repos[13].
  • 21 dĂ©cembre 1915 - 16 janvier 1916 : mouvement vers CĹ“uvres-et-Valsery ; instruction[13].

1916

  • 16 janvier - 24 fĂ©vrier : mouvement vers CrĂ©py-en-Valois ; instruction. Ă€ partir du 23 janvier, mouvement par Ă©tapes vers le camp de CrèvecĹ“ur-le-Grand ; repos et instruction. Ă€ partir du 13 fĂ©vrier, mouvement vers la rĂ©gion de Noyers-Saint-Martin ; repos[13].
  • 24 fĂ©vrier - 19 juin : mouvement vers Montdidier, puis occupation d'un secteur entre l'Oise et Belval[13].
  • 19 juin - 6 juillet : retrait du front. Transport par V.F. dans la rĂ©gion d'Amiens. En rĂ©serve au dĂ©but de la bataille de la Somme[14].
  • 6 - 15 juillet : mouvement vers le front, engagĂ©e dans la bataille de la Somme, vers Belloy-en-Santerre et l'est de Flaucourt[14].
    • 7 - 13 juillet : attaques françaises sur les positions allemandes au sud-est de Belloy-en-Santerre.
  • 15 - 29 juillet : retrait du front. Transport par V.F. dans la rĂ©gion de Gournay-sur-Aronde[14].
  • 29 juillet - 29 octobre : mouvement vers le front et occupation d'un secteur entre Belval et la lisière sud du bois des Loges[14].
Tirailleurs de la division tirant des fils de fer barbelés dans une tranchée d'arrière à Lassigny, septembre 1916.
  • 29 octobre - 17 novembre : retrait du front. Repos vers EstrĂ©es-Saint-Denis. Ă€ partir du 3 novembre, mouvement vers le camp de CrèvecĹ“ur ; instruction[14].
  • 17 novembre - 28 dĂ©cembre : transport par camions dans la rĂ©gion de Chuignolles. Occupation d'un secteur vers Belloy-en-Santerre et le sud de Barleux[14].
  • 28 dĂ©cembre 1916 - 25 janvier 1917 : retrait du front, mouvement vers le camp de CrèvecĹ“ur ; instruction[14].

1917

1918

Soldats du bataillon russe de la division marocaine Ă  Cercueil (aujourd'hui Cerville) le .

Affectation organique

  • aoĂ»t 1914 : isolĂ©e[4]
  • septembre 1914 : corps combinĂ© Humbert, puis 32e CA[4]
  • octobre 1914 - novembre 1918 : isolĂ©e[4]

Armée de rattachement

  • 1re armĂ©e
    • 29 octobre - 3 novembre 1916
    • 5 janvier - 26 mars 1918
    • 4 avril - 7 mai 1918
    • 22 - 27 aoĂ»t 1918
  • 2e armĂ©e
    • 23 janvier - 13 fĂ©vrier 1916
    • 24 juillet - 3 septembre 1917
  • 3e armĂ©e
    • 16 juillet - 29 octobre 1916
    • 11 janvier - 31 mars 1917
    • 7 - 12 mai 1918
  • 4e armĂ©e
    • 21 - 29 aoĂ»t 1914
    • 31 mars - 2 juin 1917
    • 15 septembre - 20 octobre 1915
    • 7 - 24 juillet 1917
  • 5e armĂ©e
    • 7 octobre 1914 - 26 avril 1915
    • 2 juin - 7 juillet 1917
    • 31 mars - 4 avril 1918
    • 12 - 27 mai 1918
  • 6e armĂ©e
    • 20 octobre 1915 - 23 janvier 1916
    • 13 fĂ©vrier - 12 avril 1916
    • 20 juin - 16 juillet 1916
    • 27 mai - 2 juin 1918
  • 7e armĂ©e
    • 4 juillet - 15 septembre 1915
  • 8e armĂ©e
    • 3 septembre 1917 - 5 janvier 1918
    • 26 - 31 mars 1918
    • 27 septembre - 10 novembre 1918
  • 9e armĂ©e
    • 5 septembre - 7 octobre 1914
  • 10e armĂ©e
    • 26 avril - 4 juillet 1915
    • 12 avril - 20 juin 1916
    • 3 novembre 1916 - 11 janvier 1917
    • 2 juin - 22 aoĂ»t 1918
    • 27 aoĂ»t - 27 septembre 1918
    • 10 - 11 novembre 1918
  • DĂ©tachement d'armĂ©e Foch
    • 29 aoĂ»t - 5 septembre 1914
  • IntĂ©rieur
    • 2 - 21 aoĂ»t

DĂ©corations

Le général Joffre décorant des tirailleurs de la Division marocaine en 1915.

Citations militaires de la division

« Le général commandant la 9e Armée cite à l'ordre de l'armée la 1re Division du Maroc, commandée par le général Humbert pour la vaillance, l'énergie, la ténacité dont elle a fait preuve aux combats de la Tosse-à-l'Eau le 28 août et dans les journées des 6, 7, 8 et 9 septembre à Montdement, Montgivroux, Saint-Prix. Les résultats obtenus, comme aussi les pertes cruelles mais glorieuses qu'elle a subies, en témoignent. Tous, zouaves, coloniaux, tirailleurs indigènes ont fait d'une façon admirable leur devoir. »

— Citation à l'ordre de l'Armée obtenue par la Division Marocaine lors de la Bataille de la Marne, Ordre général no 11 du 22 septembre 1914 de la 9e Armée, Maréchal Foch.[18]

« Le gĂ©nĂ©ral commandant en chef le Groupe des ArmĂ©es de l'Est cite Ă  l'ordre des armĂ©es le 33e corps d'armĂ©e, comprenant les 70e, 77e divisions et la Division Marocaine pour avoir sous la conduite Ă©nergique de son chef, le gĂ©nĂ©ral PĂ©tain, fait preuve, au cours de son attaque du 9 mai, d'une vigueur et d'un entrain remarquables, qui lui ont permis de gagner d'une haleine plus de trois kilomètres, de prendre Ă  l'ennemi 25 mitrailleuses, 6 canons et de faire 2 000 prisonniers. »

— Citation à l'ordre de l'Armée obtenue par la Division Marocaine lors de la Bataille de l'Artois (mai 1915), Ordre général no 38 du 10 mai 1915, Maréchal Joffre.[18]

« Le gĂ©nĂ©ral de Castelnau, commandant le groupe des ArmĂ©es du Centre, cite Ă  l'ordre des armĂ©es : le 2e corps d'armĂ©e colonial, qui, comprenant les 10e et 15e divisions coloniales et la division mĂ©tropolitaine du Maroc, a, le 25 septembre, sous l'impulsion Ă©nergique du gĂ©nĂ©ral Blondlal, enlevĂ© dans un vigoureux assaut la première position ennemie puissamment organisĂ©e et, par certains de ses Ă©lĂ©ments (division Marchand) atteint d'un seul bond la deuxième position allemande. A complĂ©tĂ© son succès dans la journĂ©e du 26, rejetant partout l'ennemi au-delĂ  de sa deuxième position, faisant plus de 4 000 prisonniers, enlevant 25 canons, 60 mitrailleuses et recueillant un butin considĂ©rable. »

— Citation à l'ordre de l'Armée obtenue par la Division Marocaine lors de la Seconde bataille de Champagne, Ordre général no 1 du 25 octobre 1915, Général de Castelnau.[18]

Citations militaires des régiments

Les drapeaux des quatre régiments de la Division marocaine (Régiment de marche de la Légion étrangère, 4e RMT, 7e RMT et 8e RMZ) ont été décorés de la Légion d'honneur au cours de la Première Guerre mondiale[19].

« Merveilleux rĂ©giment, qu'animent la haine de l'ennemi et l'esprit de sacrifice le plus Ă©levĂ©. En Artois, le 9 mai 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, s'est Ă©lancĂ© Ă  l'assaut des Ouvrages Blancs, enfonçant, d'un seul bond, toutes les organisations ennemies, enlevant la cote 140, poussant jusqu'Ă  Carency et Souchez. En Champagne, le 25 septembre 1915, sous les ordres du colonel Lecomte-Denis, puis du commandant Rozet, a conquis l'ouvrage de Wagram, au Nord de Souain, Le 28 septembre, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, a triomphĂ© d'une organisation puissante et, poussant jusqu'aux tranchĂ©es et au bois de la Ferme de Navarin, les a enlevĂ©s. Dans la Somme, le 4 juillet 1916, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, après avoir franchi un glacis de 800 mètres, fauchĂ© par les mitrailleuses, a conquis Ă  la baĂŻonnette Belloy-en-Santerre et l'a gardĂ©, malgrĂ© un bombardement intense, contre les efforts violents et rĂ©pĂ©tĂ©s de l'ennemi. En Champagne, devant les monts de Moronvilliers, le 17 avril sous les ordres du lieutenant-colonel 1917, Duriez, puis du commandant Deville, s'est Ă©lancĂ© Ă  l'attaque contre un ennemi rĂ©solu, trois fois supĂ©rieur en nombre. Par un combat corps Ă  corps, ininterrompu pendant cinq jours et cinq nuits, s'est emparĂ© des tranchĂ©es du Golfe et du village d'Auberive. Ă€ Verdun, le 20 aoĂ»t 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Rollet, a enlevĂ© le village de Cumières et son bois, avec une telle fougue, qu'il a dĂ©passĂ© l'objectif final qui lui Ă©tait assignĂ©. S'est ensuite rendu maĂ®tre de la cĂ´te de l'Oie et de RĂ©gneville. »

— Décret du 27 septembre 1917 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'honneur au drapeau Régiment de marche de la Légion étrangère

« Drapeau glorieux. A flotté sur tous les champs de bataille de la Grande Guerre. Le 23 août 1914, à Hanzinelle, en Belgique, le 30 août à Ribemont et Villers-le-Sec, les tirailleurs brisent l'ennemi. Du 6 au 13 septembre 1914, ils poursuivent l'adversaire jusqu'au Chemin des Dames. Le 16 juin 1915, en Artois, ils enlèvent près du Cabaret Rouge quatre lignes de tranchées ; en Champagne, le 25 septembre 1915, ils prennent le Bois Sabot. Le 17 avril 1917, le régiment attaque près d'Auberive, atteignant tous ses objectifs ; le 20 août 1917, à Verdun, il emporte la Côte de l'Oie et le Bois de Cumières. Le 12 juin 1918, près de Soissons, il résiste héroïquement à la poussée de l'ennemi, maintenant intégralement toutes ses positions. Du 30 août au 3 septembre 1918, sur l'Ailette, il pénètre dans des positions défendues désespérément et force l'ennemi à la retraite. Les 26, 27, 28 et 29 septembre, il contribue à l'enlèvement de la Butte du Mesnil, passe la Dormoise, s'empare du Plateau de Grateuil, franchit l'Alin et prend pied sur les pentes du sud du massif de Marvaux. Au cours de ces actions, le drapeau du 4e régiment de marche de tirailleurs indigènes conquiert la fourragère aux couleurs de la Légion d'honneur ; il est glorieusement blessé le 18 septembre 1914 à Paissy, par éclat d'obus. »

— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau 4e RMT - Le Président de la République

« Digne hĂ©ritier des Turcos de Wissembourg et FrĹ“schwiller, unissant sous son Drapeau les fils de l'AlgĂ©rie, de la Tunisie et du Maroc, image vivante de l'Afrique du Nord, venus se donner corps et âme Ă  la mère Patrie. En aoĂ»t 1914, aussitĂ´t dĂ©barquĂ©s et lancĂ©s dans la bataille, les Tirailleurs, sous les ordres du Lieutenant-colonel Cros, retardent pied Ă  pied la marche de l'envahisseur Ă  la Fosse Ă  l'eau, Bertoncourt, Ablancourt. En septembre, ils rejettent la Garde ImpĂ©riale dans les marais de Saint-Gond, puis Ă©crasent l'ennemi, contraint Ă  la retraite, sous les murs du Château de Mondement. Le 9 mai 1915, en Artois, sous les ordres du Lieutenant-colonel Demetz, ils s'emparent de la Cote 140 et le 25 septembre, en Champagne, enlèvent brillamment les ouvrages ennemis au Nord de Souain. Le 11 juillet 1916, dans la Somme, ils se distinguent encore devant Belloy-en-Santerre. En Champagne, le 17 avril 1917, ils s'emparent des formidables positions du Mont Sans-Nom sous les ordres du Lieutenant-colonel Schultz qui, Ă  Verdun, le 20 aoĂ»t les lance Ă  l'assaut des puissantes organisations fortifiĂ©es qu'ils rĂ©duisent, en faisant 1 100 prisonniers. Au cours de l'Ă©popĂ©e sublime de 1918, devant Villers-Bretonneux, ils enlèvent, le 26 avril 1918, sous les ordres du Lieutenant-colonel Schultz les positions de Cachy. Dans l'Aisne, le 18 juillet, sous les ordres du Lieutenant-colonel Mensier, ils percent les lignes ennemies, progressent de 11 kilomètres et font un grand nombre de prisonniers sur le mĂŞme terrain oĂą, les 29 et 30 mai, ils avaient soutenu des combats acharnĂ©s pour arrĂŞter la marche de l'ennemi vers Compiègne. Du 2 au 16 septembre, sous le mĂŞme commandement, Ă  Sorny et Ă  Vauxaillon, ils bousculent dans des conditions exceptionnellement dures, sur la ligne Hindenburg, les rĂ©giments allemands les plus rĂ©putĂ©s et progressent de plus de 7 kilomètres, prĂ©parent ainsi par leur hĂ©roĂŻsme la marche sur Laon et la grande victoire. »

— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 7e RMT - Le Président de la République

« Régiment superbe d'héroïsme et de vaillance qui, pendant quatre ans de guerre, sans jamais faiblir, a dressé devant l'envahisseur la foi sacrée d'une troupe qui sait mourir pour la défense de son sol. Entré le 28 août 1914 en contact de l'ennemi, ils manœuvrent en retraite sans faiblir jusqu'au 8 septembre ou les zouaves s'arrêtent et font face. Au château de Mondement et dans les marais de Saint-Gond, ils battent la garde prussienne. Beaux de dévouement, de courage et de sacrifice, ils dressent, dans la boue de Belgique, à Boesinghe et à Nieuport, le mur inébranlable de leurs poitrines. Le 9 mai, le 16 juin et le 25 septembre 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Modelon, ils se lancent à l'attaque de la crête de Vimy et de la butte de Souain. Le 9 juillet 1916, ils se sacrifient et meurent sur les fils de fer de Barleux. Puis, sous les ordres de lieutenant-colonel Lagarde, ils s'emparent, le 17 avril 1917, du Mont-Sans-Nom, réputé imprenable. Le 20 août, ils éloignent à jamais le Boche de Verdun, la citadelle inviolée. L'année 1918 les trouve prêt encore à toutes les audaces et à tous les sacrifices; le 26 avril, ils attaquent Villers-Bretonneux et barrent la route d'Amiens. Les 29 at 30 mai, alors que menaçant et terrible monte le flot ennemi, ils accourent, se sacrifient héroïquement pour défendre la route de Soissons à Paris. Ils sont encore debout, le 18 juillet, pour pousser de l'avant et chasser l'ennemi de Chaudun et de Charantigny. Et c'est en vain que, du 28 août au 15 septembre, l'ennemi essayera de s'accrocher aux falaises de l'Aisne, de tenir Neuville-sur-Margival et le ravin de Vauxaillon, la fougue impétueuse de ceux qui, par sept fois déjà, les ont vaincus, commencera leur défaite.. »

— Décret du 5 juillet 1919 portant attribution de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur au Drapeau du 8e RMZ - Le Président de la République

Allemagne

Le , la division passe le Rhin et entre en Allemagne[20].

Retour au Maroc

Elle est débarquée au Maroc en août 1925 pour participer aux opérations contre les Rifains. C'est la division marocaine, et en particulier la 8e brigade du colonel Corap, qui permet la capture d'Abdelkrim el-Khattabi le 27 mai 1926 après l'échec des négociations avec la République du Rif[7] - [21].

La division est dissoute par l'ordre général no 2 du [22].

Composition

En avril-mai 1926[7] - [23] :

Les 7e et 8e brigades sont dissoutes fin septembre 1926[7].

Chant

  • Le texte du chant de la Division marocaine de la Première Guerre mondiale fut repris en 1943 par le capitaine FĂ©lix Boyer dans Le Chant des Africains.

Devise

« Sans peur et sans pitié. »[7]

MĂ©morial de Givenchy-en-Gohelle

Un monument édifié en juin 1925 à Givenchy-en-Gohelle sur le plateau de Vimy, en face du mémorial canadien, rend hommage à la Division marocaine et aux centaines de milliers de soldats étrangers engagés pour la France pendant la Grande Guerre[24].

Notes et références

  1. «... Le 9 mai 1915, les régiments de la division marocaine s’élançant à 10 heures des tranchées de Berthonval et brisant de haute lutte la résistance des allemands atteignirent d’un bond la cote 140, leur objectif, rompant pour la première fois le front ennemi », voir la dédicace du Monument aux morts de la division marocaine de Givenchy-en-Gohelle
  2. Marc Michel, L'Afrique dans l'engrenage de la Grande guerre, 1914-1918, Paris, Éd. Karthala, , 240 p. (ISBN 978-2-8111-0846-5, OCLC 849870981, lire en ligne), p. 103.
  3. 4e RTT, 7e RTA, Régiment de marche de la Légion étrangère et 8e régiment de zouaves, Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Royale, 1919, p. 2023-2035.
  4. AFGG, t. 10-2, p. 937.
  5. Pages de gloire, p. 138.
  6. « État-Major Général de l'Armée : mutations », Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne)
  7. Max Schiavon, André-Georges Corap, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-07248-3, lire en ligne).
  8. Manue, « Au Maroc », revue militaire suisse, vol. 71, no 4,‎ (DOI 10.5169/seals-340954, lire en ligne).
  9. AFGG, t. 10-2, p. 938-939.
  10. Pages de gloire, p. 10.
  11. AFGG, t. 10-2, p. 940.
  12. Pages de gloire, p. 11.
  13. AFGG, t. 10-2, p. 941.
  14. AFGG, t. 10-2, p. 942.
  15. AFGG, t. 10-2, p. 943.
  16. AFGG, t. 10-2, p. 944.
  17. Memorialgenweb.org - Château-Salins : plaque commémorative de la Division Marocaine (relevé no 201037).
  18. Pages de gloire, p. 107-108.
  19. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Royale, 1919, p. 2023-2035.
  20. Pages de gloire, p. 101.
  21. Laure 1927, p. 248.
  22. « Maroc : dissolution des grandes unités », La France militaire,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  23. Laure 1927, p. 226.
  24. Maxime Pedrero, « Givenchy-en-Gohelle: le maire veut sauver le monument à la mémoire de la division marocaine », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Service historique de l'ArmĂ©e de terre, Inventaire sommaire des archives de la Guerre 1914-1918, Troyes, Imprimerie La Renaissance (no 19.982).
  • Anthony Clayton (trad. de l'anglais par Paul Gaujac), Histoire de l'armĂ©e française en Afrique : 1830-1962 [« France, soldiers and Africa »], Paris, A. Michel, , 550 p. (ISBN 978-2-226-06790-6, OCLC 30502545).
  • Jean-Louis Larcade, Zouaves et tirailleurs, les rĂ©giments de marche et les rĂ©giments mixtes : 1914-1918, Argonautes, .
  • Éric de Fleurian, Maroc 1907 - 1934 : Participation des rĂ©giments de tirailleurs, synthèse - opĂ©rations 2e partie - 1919-1926, les-tirailleurs.fr, (lire en ligne).

Monuments

Historiques

Divers

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