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Fort de la Pompelle

Le fort de la Pompelle est l'un des nombreux forts construits autour de Reims après 1870 dans le cadre de la ceinture fortifiée du système Séré de Rivières construite pour défendre la ville ; il fut le verrou de la défense de Reims pendant la Première Guerre mondiale.

Fort de la Pompelle
Le fort de la Pompelle, en 2006.
Le fort de la Pompelle, en 2006.
Description
Type d'ouvrage Fort
Dates de construction 1883
Ceinture fortifiée
Utilisation fort intermédiaire de la ceinture fortifiée de Reims
Utilisation actuelle musée de la Première Guerre mondiale
Propriété actuelle mairie de Reims
Garnison Une compagnie d'artilleurs de 277 hommes
Armement de rempart 6 canons de 155 long
4 canons de 138
Armement de flanquement 5 canons-révolvers
3 canons de 12
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1951)
Logo monument historique Inscrit MH (1952)
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
CoordonnĂ©es 49° 12′ 58″ nord, 4° 07′ 45″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort de la Pompelle
GĂ©olocalisation sur la carte : Marne
(Voir situation sur carte : Marne)
Fort de la Pompelle

Il est situé dans la commune de Puisieulx à huit kilomètres au sud-est du centre de la ville de Reims, au bord de l'actuelle route départementale 944 (ex-nationale 44) conduisant de Reims à Châlons-en-Champagne. Il a été classé aux Monuments Historiques en 1951 pour son chemin, son fort et ses abords ; inscrit le pour le terrain[1].

Origine

Canon mitrailleuse de type Reffye.

Le fort de la Pompelle fut construit de 1880 Ă  1883 pour complĂ©ter la ceinture fortifiĂ©e de Reims, conçue par le gĂ©nĂ©ral SĂ©rĂ© de Rivières après la guerre de 1870. Il Ă©tait dĂ©nommĂ© Ă  l'origine « fort Herbillon » ; il prit ultĂ©rieurement le nom de Pompelle, en rĂ©fĂ©rence Ă  la procession (en petite pompe) qui avait lieu annuellement jusqu'Ă  la croix prĂ©sente sur la route. Les autres ouvrages prirent le nom du lieu le plus proche, mais pour celui-ci il y avait un conflit entre les diffĂ©rentes municipalitĂ©s. Cet ouvrage secondaire Ă©tait destinĂ© Ă  appuyer les forts de MontbrĂ© , Nogent-l'Abbesse, Berru, de Witry-lès-Reims, Fresne, Brimont, Saint-Thierry. D'une superficie de 2,31 ha, il Ă©tait dotĂ© d'une artillerie de six canons de 155 mm courts, modèle 1881, du système de Bange et de quatre canons de 138, auxquels s'ajoutaient des pièces de flanquement et mitrailleuses. Une compagnie d'artilleurs de 277 hommes tenait garnison dans le fort.

Les combats de la Première Guerre mondiale

Dans la défense de Reims, étoile rouge en bas à droite.

Désarmé en 1913, le fort est occupé sans combat par les Allemands le . C'est seulement après la victoire de la Marne qu'il sera reconquis par des soldats français du 138e Régiment d'Infanterie, le .

C'est alors que le fort de la Pompelle va jouer un rôle prédominant, devenant la clé de voûte de la défense du secteur de Reims. En effet, les bombardements allemands sont très importants dans la région, détruisant pratiquement la ville de Reims. Mais l'acharnement des hommes du fort parvient à contenir les assauts successifs de l'armée allemande (attaques d'infanterie, bombardements, mines, etc.).

Cent quatre-vingts régiments, dont deux brigades spéciales russes envoyées par le tsar Nicolas II en 1916, vont se succéder pour défendre le fort. À ce moment-là, c'est non moins de mille cinq cents à deux mille hommes qui sont présents sur le site. On peut facilement imaginer les conditions de vie... mais le fort ne sera jamais repris, contrairement aux autres forts alentour. Les hommes du fort furent aussi fortement aidés par la marine nationale dont les canonnières stationnaient sur le canal entre Sept-Saulx et Courmelois, et qui de cet endroit bombardaient les lignes allemandes. Enfin, le 1er Corps d'Armée Colonial du général Mazillier s'y couvre de gloire durant la Bataille de Champagne de 1918.

Abandon et renaissance

Après les bouleversements de la Première Guerre mondiale, le fort, laissé à l'abandon pendant près de quarante ans, est mis en vente par l'administration des Domaines en . Devant l'émotion des associations d'anciens combattants, il est alors racheté par la Fédération nationale André Maginot qui le cède ensuite pour un franc symbolique à la ville de Reims.

Le , Jean Taittinger, maire de Reims écrit " La Ville de Reims reconnaissante du sacrifice des milliers de ses défenseurs, a décidé que ce sol sacré ferait désormais partie du patrimoine de la Cité. Le nom du Fort de la Pompelle mérite d'être gravé pour l'éternité dans les annales de la patrie !".

Dans le cadre des manifestations du centenaire de la Première Guerre mondiale, le fort rénové est ouvert depuis ; ce sont surtout les abords qui sont ouverts et aménagés ainsi que de nouvelles salles et une muséographie remaniée.

Le musée du fort de la Pompelle

ClassĂ© monument historique le , le fort est aujourd'hui un musĂ©e : le musĂ©e du fort de la Pompelle, inaugurĂ© le vendredi par Michel DebrĂ©, ministre d'État chargĂ© de la dĂ©fense nationale. Ce musĂ©e fut initiĂ© par le colonel Abrial, puis dĂ©veloppĂ© par le colonel Raoul Jahan de Lestang. On peut notamment y admirer l'Ă©tonnante collection, unique au monde, qui regroupe 560 coiffures de l'armĂ©e allemande (ancienne collection de Charles FriesĂ©), une grande collection de sabres, d’artisanat des tranchĂ©es, de chopes et de mĂ©dailles, une partie consacrĂ©e Ă  l'aviation et des uniformes.

Le monument commémoratif russe

Le , dans le cadre de l’annĂ©e croisĂ©e de la Russie en France et de la France en Russie, un nouveau monument a Ă©tĂ© inaugurĂ© au fort de la Pompelle. Ce monument commĂ©moratif russe rappelle aux visiteurs qu’un corps expĂ©ditionnaire russe de 17 000 hommes a Ă©tĂ© envoyĂ© par le tzar Nicolas II pendant la Première Guerre mondiale pour se battre aux cĂ´tĂ©s des soldats français au nom de l’alliance franco-russe.

Ă€ Reims, les Russes se seront battus pendant 9 mois, de Ă  .

Réalisé par l’entreprise Léon Noël de Saint-Brice-Courcelles, le monument commémoratif russe a été cofinancé par l’ambassade de Russie de France, la Ville de Reims, le conseil régional Champagne-Ardenne, le conseil général de la Marne, l’Université d'État d'Orel (Russie) (jumelée avec l'Université de Reims-Champagne), l’Association du souvenir du corps expéditionnaire russe en France, l’Association des Amis du Musée du Passé militaire russe[2].


  • Canon de 155 mm GPF.
  • Lieutenant français d'artillerie et soldat russe, de droite Ă  gauche.
    Lieutenant français d'artillerie et soldat russe, de droite à gauche.
  • Horloge issue de l'artisanat des tranchĂ©es.
    Horloge issue de l'artisanat des tranchées.
  • Ossuaire de 1923 du fort de la Pompelle.
    Ossuaire de 1923 du fort de la Pompelle.
  • Collection des casques.
    Collection des casques.
  • Casque de gĂ©nĂ©ral du Wurtemberg.
    Casque de général du Wurtemberg.
  • Troupes russes.
    Troupes russes.
  • DĂ©gât sur l'entrĂ©e, portail, pont fossĂ© en juillet 1917.
    Dégât sur l'entrée, portail, pont fossé en .
  • Borne Vauthier.
  • Vue aĂ©rienne de 1918.
    Vue aérienne de 1918.
  • Collection de sabres.
    Collection de sabres.
  • Chope.
    Chope.
  • CommĂ©moration des 50 ans de l'Entente franco-allemande.
    Commémoration des 50 ans de l'Entente franco-allemande.
  • ChĹ“urs de l'ArmĂ©e rouge en 2017.

Notes et références

  1. Notice no PA00078771, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. La cérémonie d'inauguration qui s'est tenue le samedi 4 septembre 2010 devant le fort de la Pompelle a réuni Adeline Hazan, maire de Reims et présidente de Reims Métropole, Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, Jean-Paul Bachy, président du conseil régional de Champagne-Ardenne, René-Paul Savary, président du conseil général de la Marne, l'attaché de défense près l'Ambassade de Russie à Paris, Fiodor Avdeev, recteur de l'Université d'Orel. La base aérienne 112 « Commandant Marin la Meslée » de Reims, quant à elle, déplaça sur les lieux le drapeau du régiment d'aviation de chasse « Normandie-Niemen » et sa garde.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe


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