Jean Taittinger
Jean Marie Pierre Hubert Taittinger, né le à Paris et mort le à Épalinges[1], est un homme politique et entrepreneur français. Député de la Marne, il est ministre de la Justice et protocolairement « numéro deux du gouvernement » entre 1973 et 1974 et occupe des fonctions exécutives au sein du groupe familial Taittinger.
Jean Taittinger | |
Jean Taittinger, Garde des Sceaux. | |
Fonctions | |
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Ministre d'État[alpha 1] Garde des Sceaux, ministre de la Justice | |
– (1 an, 1 mois et 22 jours) |
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Président | Georges Pompidou Alain Poher (intérim) |
Premier ministre | Pierre Messmer |
Gouvernement | Messmer II et III |
Prédécesseur | René Pleven Pierre Messmer (intérim) |
Successeur | Jean Lecanuet |
Maire de Reims | |
– (18 ans) |
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Prédécesseur | Pierre Schneiter |
Successeur | Claude Lamblin |
Député français | |
– (14 ans, 3 mois et 23 jours |
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Circonscription | Première circonscription de la Marne |
Législature | Ire, IIe, IIIe et IVe (Cinquième République) |
Groupe politique | UNR (1958-1962) UNR-UDT (1962-1967) UD-Ve (1967-1968) UDR (1968-1973) |
Successeur | Roger Crespin |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris (France) |
Date de décès | (à 89 ans) |
Lieu de décès | Épalinges (Vaud, Suisse) |
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Maire de Reims | |
Biographie
Jean Taittinger est le fils de Pierre Taittinger, homme d'affaires et homme politique nationaliste proche du Maréchal Pétain[2].
Carrière militaire
En 1945, il combat dans les troupes du général Edgard de Larminat et participe aux affrontements sanglants de la poche de Royan et de la pointe de Grave. Une fois démobilisé, Jean Taittinger rejoint son frère François, directeur général du Champagne Taittinger et commence sa carrière à ses côtés avec la responsabilité de développer le vignoble maison.
Vie politique
En 1953, il commence sa carrière politique et est élu maire de Gueux.
Député et ministre
En 1958, Jean Taittinger est élu député (UNR, UD-Ve République, Union pour la défense de la République et Union des démocrates pour la République) de la Marne de 1958 à 1973. Il est président de la Commission des Finances, de l'Économie générale et du Plan de l'Assemblée nationale du au . Nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances du au dans le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas, il conserve cette fonction avec le portefeuille du Budget dans le premier de Pierre Messmer du au . À cet égard, il prépare et signe les derniers budgets en équilibre de la France. Il est nommé ministre d'État, garde des Sceaux, ministre de la Justice du au dans le second gouvernement Messmer. Durant cette période, son nom est associé au projet de loi déposé le 7 juin 1973 à l'Assemblée tendant à libéraliser l'avortement dans certains cas ; projet qui n'aboutira pas.
Maire de Reims
De 1959 à 1977, Jean Taittinger est maire de Reims et sous son impulsion pendant 18 ans, la ville connaît un fort développement, notamment après l’obtention et la création de l'autoroute A4, et de l'autoroute A26 passant par Reims. Autour de cette réalisation, conception et mise en œuvre de toute l'irrigation des nouveaux quartiers avec les pénétrantes que sont l'avenue de Champagne, l'avenue Paul-Marchandeau, l'avenue du Général-de-Gaulle, etc. On relève aussi la rénovation et développement de l'ensemble des universités de Reims (facultés de droit, lettres, sciences, médecine, etc.) ainsi que de l'École supérieure de commerce de Reims, de quartiers nouveaux (Châtillons, Croix-Rouge, Wilson, Saint-Remi, Orgeval, Val de Murigny, Europe) totalisant plus de 40 000 logements. Sous son mandat sont aussi construits le centre hospitalier universitaire Robert-Debré, la maison de la Culture André-Malraux, la compagnie Robert Hossein, la Cour d'appel, la maison des Sports René-Tys, la Maison des Syndicats, quinze crèches, cinq hospices pour personnes âgées, de nombreux équipements sportifs dont la piscine olympique et la patinoire, les Thiolettes et le stade d'athlétisme Orgeval, plusieurs grands parcs urbains dont les parcs Léo-Lagrange et Saint-John-Perse, la création du parc régional de la Montagne de Reims. Il met aussi en valeur et développe les grands musées de la ville : Saint-Denis, Saint-Remi, le palais du Tau et l’acquisition du fort de la Pompelle devenu un musée de la Première Guerre mondiale. Il fait aussi acquérir l'ancien collège des Jésuites de Reims, place Museux, construire le rectorat, implanter une base de Mirages F1 et construire l'aérodrome de Reims - Prunay, le Centre de navigation aérienne ainsi que de très nombreuses entreprises et sièges sociaux (Kréma General Foods, Boehringer, Reims Aviation, etc.). Au cours de cette période, il suscite les jumelages de Reims avec Brazzaville, Aix-la-Chapelle, Cantorbéry et Salzbourg.
Carrière professionnelle
En 1977, lorsqu'expire son troisième mandat de maire de Reims, il quitte la vie politique sans avoir été battu et rejoint le groupe familial en devenant PDG de la Société du Louvre - Groupe du Louvre, qui connait sous son autorité un très fort développement. On peut citer notamment la restauration complète de l'hôtel de Crillon, de l'hôtel Lutetia, de l'hôtel du Louvre, l'acquisition de l'hôtel Martinez à Cannes, de l'hôtel Ambassador à Paris, l'acquisition des Sociétés Deville et ELM-Leblanc, de la Cristallerie de Baccarat, la création de la Banque du Louvre, le développement intensif du groupe Envergure (chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad), celui des parfums Annick Goutal, l'acquisition du restaurant le Grand Véfour, le co-investissement dans le parc hôtelier de Disneyland Paris exploité par Euro Disneyland SCA dont il a assuré la présidence du conseil de surveillance entre 1989 et 1994. Jean Taittinger quitte le monde des affaires en 1997 et se retire en Suisse. Il soutient avec son épouse et ses enfants la reprise du Champagne Taittinger par son fils Pierre-Emmanuel aux côtés de la Caisse régionale du Crédit agricole du Nord-Est.
Il meurt le à l'âge de 89 ans, à Épalinges, dans le canton de Vaud, en Suisse.
Vie privée
Il épouse, en 1948, Corinne Deville, artiste-peintre, fille de Jean Deville, propriétaire des fonderies Deville (fabrication d'appareils de chauffage) et d'Élisabeth Labbé de La Mauvinière. De ce mariage sont issus cinq enfants : Anne-Claire Taittinger, administratrice de Carrefour, du Club Méditerranée et de Thales, ancienne présidente du directoire du groupe Taittinger et de la Cristallerie de Baccarat, Frantz Taittinger, ancien président du groupe Envergure, Campanile et de l'hôtel Martinez, ancien député des Hauts-de-Seine et maire (RPR) d'Asnières-sur-Seine, Pierre-Emmanuel Taittinger, actuel président du Champagne Taittinger, Victoire Taittinger-Gardner, de nationalité américaine, et Wladimir.
Il est également le frère de Guy Taittinger (1918-1978), ancien associé-gérant et ancien président de Worms & Cie, et le demi-frère de Pierre-Christian Taittinger (1926-2009), ancien sénateur (RI) de Paris, ancien maire (UMP) du 16e arrondissement de Paris et de Claude Taittinger, ancien président-directeur général du Champagne Taittinger.
Notes et références
Notes
- Il est nommé ministre d’État le .
Références
- Le Monde avec AFP, « Jean Taittinger est mort à l'âge de 89 ans », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « EGO 39-45 », sur cnrs.fr (consulté le ).
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Généalogie de Jean Taittinger.