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12e bataillon de tirailleurs malgaches

Le 12e bataillon de tirailleurs malgaches (12e BTM), constitué sous la IIIe République à partir de recrues de Madagascar et des Comores, était une unité appartenant à l'Armée coloniale française.

12e bataillon de tirailleurs malgaches
Image illustrative de l’article 12e bataillon de tirailleurs malgaches
Tirailleurs malgaches d'un bataillon non identifié en 1917

Création 1916
Dissolution 1921
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de Terre
Type Troupes de marine
RĂ´le Bataillon d'infanterie
Inscriptions
sur l’emblème
L'Aisne 1918
Vauxaillon 1918
Guerres Première Guerre mondiale
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
DĂ©corations Croix de guerre 1914-1918
trois palmes

Il s'est illustré pendant la Première Guerre mondiale, principalement au sein de la Division marocaine en 1918, et a obtenu trois citations à l’ordre de l’armée. Il s'agit de l'unique bataillon de tirailleurs malgaches utilisé comme troupe de combat.

Création et différentes dénominations

  • 1916 : crĂ©ation le du 12e bataillon de tirailleurs malgaches[1] Ă  partir des 12e et 13e compagnies malgaches du 73e BTS.
  • 1916 : le 1er novembre le 12e bataillon de tirailleurs malgaches devient le 12e bataillon de tirailleurs malgaches de marche
  • 1917 : le rĂ©giment est renforcĂ© par le 41e rĂ©giment d'infanterie coloniale dissout[1].
  • 1918 : en avril le 12e bataillon de tirailleurs malgaches de marche devient le 12e bataillon de marche malgache
  • 1918 : en aoĂ»t le 12e bataillon de marche malgache devient le 1er bataillon de chasseurs malgaches
  • 1918 : en septembre le 1er bataillon de chasseurs malgaches devient le 12e bataillon de chasseurs malgaches[1]
  • 1919 : en septembre le bataillon devient le 1er RĂ©giment de Chasseurs Malgaches[1]
  • 1921 : dissolution le [1]

Chefs de bataillon

  • Chef de bataillon Groine : (tuĂ© Ă  l'ennemi le )
  • Capitaine adjudant-major Rossigneux : du
  • Chef de bataillon Hippeau : du

Historique des garnisons, combats et batailles

Buste de Hubert Garbit dans la RĂ©sidence Sociale d'Antsirabe

Première Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, le gouverneur gĂ©nĂ©ral de la colonie, Hubert Garbit, organise la mobilisation des Malgaches. Le premier contingent est envoyĂ© en octobre 1915 vers la mĂ©tropole, suivi de cinq autres en 1916. Les 21 bataillons de tirailleurs Malgaches comme les Indochinois, furent plutĂ´t utilisĂ©s pour des travaux de GĂ©nie ou en usine d’armement, Ă  l'exception de trois bataillons entraĂ®nĂ©s au combat, le 12e BTM Ă©tant le seul engagĂ© au feu[1]. Les bataillons malgaches furent formĂ©s entre 1916 et 1918, essentiellement dans le Var et la plupart furent dissous en 1918, environ 15 000 hommes Ă©tant mutĂ©s dans l’artillerie coloniale. 45 863 Malgaches servirent dans les rangs de l'ArmĂ©e française (dont 41 355 au titre des Armes). Parmi les combattants, 10 000 furent incorporĂ©s dans des rĂ©giments d'artillerie lourde. Au total 3 101 Malgaches furent tuĂ©s ou portĂ©s disparus et 1 835 blessĂ©s.

1917

En , le 12e BTM est affecté à la 3e division d'infanterie coloniale (3e DIC). Le , il combat pour la première fois au nord de Vauxaillon lors de la 2e grande phase de l’offensive Nivelle et participe à la prise de la tranchée de l'Aviatik.

1918

Au cours des combats du au inclus 1918 pour la dĂ©fense de Villeneuve-sur-Fère, le bataillon dĂ©plore de lourdes pertes: 46 tuĂ©s dont le commandant Groine, 298 blessĂ©s et 220 disparus, soit un total de 564 hommes hors de combat sur un effectif de 1 159 engagĂ©s. En , le 12e bataillon de tirailleurs malgaches intègre la Division marocaine[2] et participe Ă  la prise de Dommiers[3]. Le bataillon malgache participe ensuite Ă  l’offensive de septembre 1918 sur la ligne Hindenburg. Le il progresse au nord de Soissons et s'empare des villages de Terny-Sorny[4]. Le 14, il progresse en direction d’Allemant[5].

Après guerre

Le bataillon part pour l'armée du Rhin, chargée de l'occupation de la Rhénanie. Il est renforcé de recrues venus de Madagascar et devient le 1er régiment de chasseurs malgaches[1].

Postérité

Lorsqu'en 1923, le 41e régiment de tirailleurs coloniaux est créé à partir de contingents malgaches, il reprend les traditions du 12e BTM tandis que le numéro 41 fait référence au 41e RIC qui a renforcé le 12e BTM. Ce régiment devient ensuite le 41e régiment de mitrailleurs d'infanterie coloniale, dont les traditions sont reprises de 1992 à 2008 par le 41e bataillon d'infanterie de marine[1].

Traditions

Inscriptions sur son drapeau

Représentation des inscriptions sur le drapeau du 41e RMIC, héritier du 12e BTM.

Le drapeau du régiment, repris par le 41e régiment de mitrailleurs d'infanterie coloniale[1], porte les inscriptions L'Aisne 1918 et Vauxaillon 1918[6].

DĂ©corations

Le 12e BTM est le seul bataillon de tirailleurs malgaches à avoir droit au port de la fourragère qui récompense les unités citées aux moins deux fois à l'ordre de l'armée[1].

Citations militaires

Au cours de la Première Guerre mondiale, le 12e bataillon de tirailleurs malgaches a obtenu trois citations à l’ordre de l’armée et deux citations à l'ordre de la division (3e DIC, pour la prise de la tranchée de l'Aviatik le et 129e DI, pour l'affaire du bois de Mortier le ). Les citations à l'ordre de l'armée sont les suivantes :

« Unité tactique de premier ordre sous les ordres du commandant GROINE, tombé glorieusement le [1918], puis du capitaine adjudant-major ROSSIGNEUX, n'a cessé de combattre en première ligne, pendant les opérations du au , disputant le terrain avec une indomptable ténacité et sans souci des pertes subies, à un adversaire, très supérieur en nombre. A largement contribué, par son esprit de sacrifice et ses brillantes qualités guerrières, à rétablir une situation difficile et à reconstituer le front, contre lequel les efforts de l'ennemi sont finalement venus échouer. »

— 1re citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 12e bataillon de tirailleurs malgaches pour la défense de Villeneuve-sur-Fère le 29 mai 1918, Ordre Général N° 612 du 25 juillet 1918, de la VIe Armée[7]

« Le , sous l'Ă©nergique impulsion de son chef, le commandant HIPPEAU, s'est Ă©lancĂ© Ă  l'assaut d'un village fortement organisĂ© et tenu par l'ennemi et l'a enlevĂ© dans un Ă©lan superbe. Entreprenant aussitĂ´t une nouvelle action dans une direction diffĂ©rente, a occupĂ© et nettoyĂ© rapidement un, bois rempli de mitrailleuses. A ainsi rĂ©alisĂ© une avance de 3 kilomètres, sur un front de 1 800 mètres, faisant plusieurs centaines de prisonniers, capturant des canons et de nombreuses mitrailleuses. »

— 2e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 12e bataillon de tirailleurs malgaches pour la prise de Dommiers le 18 juillet 1918, Ordre général N° 343 du 3 octobre 1918, de la Xe Armée[7]

« Bataillon magnifique qui, sous l'énergique commandement du chef de bataillon HIPPEAU, s'est signalé au cours des opérations du au , par son mordant, sa vigueur, sa ténacité et le bel esprit de sacrifice qui l'anime. Le , malgré les feux nourris de mitrailleuses qui le prennent de flanc et de front, il emporte de haute lutte les organisations du village de Terny-Sorny, y fait près de 200 prisonniers et; s'y maintient, malgré de violentes contre-attaques. Le , poursuivant un effort qui ne s'était jamais démenti durant douze jours, il s'élance à l'attaque des positions ennemies solidement tenues ; dans un élan irrésistible, il submerge tout un système de tranchées fortement organisées et défendues par les troupes ennemies, fait plus de 200 prisonniers et capture un énorme matériel. »

— 3e citation à l'ordre de l'Armée attribuée au 12e bataillon de tirailleurs malgaches pour la prise de Terny et Sorny le 2 septembre 1918, Ordre Général N° 347 du 10 novembre 1918, de la Xe Armée, la deuxième partie de la citation fait référence à la percée de la ligne Hindenburg dans la région d'Allemant[7]

Notes

  1. Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigènes », Revue historique des armées, no 271,‎ , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consulté le )
  2. Division marocaine, 1919, p. 76.
  3. Division marocaine, 1919, p. 79.
  4. Division marocaine, 1919, p. 87-88.
  5. Division marocaine, 1919, p. 91.
  6. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 120
  7. Division marocaine, 1919, p. 122.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes


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