4e régiment de tirailleurs marocains
Le 4e Régiment de Tirailleurs Marocains ou (4e R.T.M.) est un régiment d'infanterie de l'armée de terre française, appartenant à l'Armée d'Afrique.
4e régiment de tirailleurs marocains | |
Insigne régimentaire du 4e Régiment de Tirailleurs Marocains | |
Création | 1er janvier 1929 |
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Dissolution | 30 juin 1964 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | régiment de tirailleurs |
RĂŽle | Infanterie |
Ancienne dénomination | 64e régiment de tirailleurs marocains |
Devise | En avant avec joie |
Inscriptions sur lâemblĂšme |
Maroc 1925-1934 Abruzzes 1944 Garigliano 1944 Belfort 1944 Germersheim 1945 Indochine 1947-1954 |
Guerres | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine |
FourragĂšres | Aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de Guerre 1939-1945 |
Décorations | Croix de guerre 1939-1945 trois palmes Mérite Militaire Chérifien |
Commandant | Colonel Barthélémy |
En activité entre 1920 et 1964, le 4e R.T.M. se distingue durant la Seconde Guerre mondiale tout d'abord lors de la bataille de France en mai-, puis lors de la campagne d'Italie en 1944 (bataille du Monte Cassino) au sein du corps expéditionnaire français du général Juin et enfin lors des campagnes de France (libération de Belfort et poche de Colmar) et d'Allemagne de 1944 à 1945 ; il est cité trois fois à l'ordre de l'Armée au cours du conflit.
Création et différentes dénominations
Le 4e Régiment de Tirailleurs Marocains existait au début de la guerre 1914/18, il a participé à la bataille de Vimy dont il a pris le mont, mais faute de renfort fut décimé par l'armée allemande. Il a fallu attendre 1917, que les canadiens aprÚs d'ùpres batailles et beaucoup de tués et de blessés reprennent Vimy. Un monument dédié au 4e RTM exposé à l'entrée du mont Vimy retrace son épopée.
- 64e régiment de tirailleurs marocains, créé le .
- renumérotation 4e régiment de tirailleurs marocains le par décision ministérielle du .
- Dissous en 1964, conversion 110e régiment d'infanterie motorisée.
Chefs de corps
Entre-deux-guerres
- Lieutenant-colonel Gansily, de Ă
- Colonel Georges, de Ă
- Colonel Duffour, de Ă
- Colonel Dulac, d' Ă
- Colonel Dumesnil, d' Ă
- Colonel Beuajean, de Ă
- Colonel Groener, de Ă
- Colonel Bernard, de Ă
- Colonel Mellier, de Ă
Seconde Guerre mondiale
- Colonel Beucler, de Ă
- Lieutenant-colonel LesĂ©nĂ©chal, de Ă
- Colonel Bacque, de Ă
- Colonel Schmidt, de Ă
- Colonel Laparra, d' Ă
- Colonel Bridot, d' Ă
- Lieutenant-colonel Clair, de Ă [1]
Guerre d'Indochine
- Colonel Jay, de Ă
- Colonel Guigard, de Ă
- Colonel Berthelot, de Ă
- Colonel ChrĂ©tien, de Ă
Forces Françaises en Allemagne
- Colonel Turnier, d' Ă
- Colonel de la Brosse, de Ă
- Colonel Amarre, d' Ă
- Colonel Bicaise, d' Ă
- Colonel Barthélémy, d' à .
Historique du 4e régiment de tirailleurs marocains
Le 64e R.T.M. est formé en 1920, mais ses trois bataillons avaient servi pendant la PremiÚre Guerre mondiale. Levé à Sidi Ali le , le 8e Bataillon de Tirailleurs Marocains avait combattu, au sein du 1er R.M.T.M., à Verdun, en 1916 et 1917, ainsi que sur l'Aisne en 1918. Les 10e et 11e Bataillons de Tirailleurs Marocains, levés le , étaient en France, de à .
Le 4e R.T.M. a été créé le par changement de numéro.
Le , le 4e R.T.M. perd son 1er bataillon, muté au 6e R.T.M. et reçoit à la place le 2e bataillon de ce régiment.
Pacification du Maroc 1921-1932
De 1929 à 1932, d'avril à octobre, le 4e R.T.M. participe aux opérations de pacification du Maroc, la guerre du Rif.
De 1921 à 1934, 109 officiers, sous-officiers et tirailleurs ont été tués.
Seconde Guerre mondiale
Ă la mobilisation de 1939, le 4e R.T.M. dĂ©barquĂ© Ă Marseille est dirigĂ© vers Bourges, oĂč il reçoit matĂ©riel et armement[2].
Campagne de France 1940
En , le 4e R.T.M. prend position sur la Sarre, au sud-est de Forbach. Le , l'ennemi déclenche son offensive. Les Allemands, plusieurs fois repoussés, réussissent leur percée vers la Champagne. Le , le 4e R.T.M. assure, en deuxiÚme position, la défense du canal de l'Aisne à la Marne. Le dans la région de Reims, le 4e R.T.M., pris sous une attaque aérienne, subit de lourdes pertes. Les 15 et , 80 sous-officiers et tirailleurs sont tués.
à la fin de la campagne de France, le 4e R.T.M. n'existe plus en tant qu'unité combattante.
Pour sa conduite héroïque le régiment est cité à l'Ordre de l'Armée.
Le 4e R.T.M. est dissous au camp de La Courtine, son dépÎt de guerre continuant de fonctionner à Taza.
Afrique du Nord 1940-1943
Le 4e R.T.M. est reconstitué, le . L'armée américaine débarque en Afrique du Nord, le .
Campagne d'Italie (21 novembre 1943 - 22 août 1944)
Le 4e R.T.M. est intégré à la 2e division d'infanterie marocaine du général Dody qui fait partie du corps expéditionnaire français en Italie.
Le 4e R.T.M. part de Bizerte, le . Le convoi transportant les premiers éléments (colonel Laparra, 3e bataillon et détachement autos des 1er et 2e bataillons) arrive le 21 à 11 heures à Bagnoli. La deuxiÚme partie du régiment débarque le , les derniers éléments du régiment rejoignent l'ensemble trois jours aprÚs. Le , la montée en ligne commence.
Le , premiers engagements, sur les monts de Castelnuovo. Le , l'ennemi dĂ©clenche un coup de main sur le front de la 5e compagnie commandĂ©e par le capitaine Petit, il est arrĂȘtĂ© et refoulĂ© par une contre-attaque des tirailleurs. La bataille du mont Castelnuovo occasionne des pertes importantes au 4e R.T.M. (25 tuĂ©s, 34 blessĂ©s et 9 disparus).
Du au , une attaque en liaison avec le 7e R.T.A. est effectuée afin d'enlever les pentes nord du massif de Monna Casale.
à partir du mois de mars, le 4e R.T.M. est mis au repos, répit bien mérité avant les grandes batailles qui se dessinent à l'horizon.
La bataille du Garigliano, sous les ordres du général Juin, dont voici l'ordre du jour : "Une grande bataille dont le sort peut hùter la victoire définitive et la libération de notre patrie s'engage aujourd'hui. La lutte sera générale, implacable et poursuivie avec la derniÚre énergie. Appelés à l'honneur d'y porter nos couleurs, vous vaincrez, comme vous avez déjà vaincu, en pensant à la France martyre qui vous attend et vous regarde". Au soir du , tous les objectifs du régiment sont atteints, la région de Cantalupo est sous contrÎle des forces alliés, le 4e R.T.M. a atteint le mont Monte San Paolino. Les combats ont été trÚs durs, les corps à corps nombreux et les pertes sévÚres.
Le , la 2e D.I.M. défile dans Rome avec une délégation du 4e R.T.M. Le drapeau est porté par le lieutenant Montuis. La campagne d'Italie est terminée pour le 4e R.T.M. Elle a fait apparaßtre l'excellente qualité de l'outil forgé patiemment en Afrique du Nord, la valeur des hommes, Français et Marocains, leur bravoure, leur dévouement, leur camaraderie. Elle a abouti à de magnifiques victoires qui permirent à l'armée française de s'affirmer vis-à -vis des Alliés. Comme l'a écrit le général de Gaulle : "AprÚs Keren, Bir-Hakeim, le Fezzan, la Tunisie, la gloire de nos troupes d'Italie rendait sa chance à la France".
Campagne de France (26 août 1944 - 30 mars 1945)
La nouvelle du débarquement des forces alliées en Provence, le , est immédiatement connue et le 4e R.T.M., attend avec impatience de rejoindre. Le 4e R.T.M. quitte l'Italie, le à 18 heures, neuf mois aprÚs y avoir débarqué. Le débarquement du 4e R.T.M. au moyen de L.C.I. qui font la navette entre les Liberty Ships s'effectue dans la baie de Cavalaire et le golfe de Saint-Tropez, au cours de la nuit du 25 et de la matinée du , sans aucune difficulté.
Le , la 2e D.I.M. reçoit du général De Lattre, commandant l'armée (B), l'ordre de faire mouvement vers l'Est. Briançon libérée par les FFI a été reprise par l'ennemi. à partir du , le dispositif d'attaque est progressivement mis en place. AprÚs diverses batailles, le 4e R.T.M. renforcé par des tabors, des FFI, a libéré divers villages à proximité de Briançon. Le , aprÚs des combats trÚs meurtriers, le 4e R.T.M. libÚre la ville de Briançon.
Le régiment remonte du sud-est à l'est de la France, se heurtant à différents détachements ennemis.
Du au , en compagnie d'autres régiments, aprÚs de difficiles combats, la ville de Belfort est libérée par le 4e R.T.M. Le au matin, toute la population belfortaine émue et recueillie assiste, place de la République, à l'envoi des couleurs par le général Carpentier, commandant la 2e D.I.M.
AprÚs la libération de plusieurs villes d'Alsace, entre autres Masevaux, Lauw, Oberfeld, Willer et surtout Thann, le 2e bataillon du 4e R.T.M. est cité à l'ordre de la 1re armée.
Composition du 4e RTM[3]
- Chef de corps : Colonel Bridot et Lieutenant-colonel Clair. Lieutenant-colonel adjoint : lieutenant-colonel Langlet. Chef dâĂ©tat-major : chef de bataillon Clair
- Bataillons :
- 1/4e : chef de bataillon Thevenot ; chef de bataillon Cuenoud
- 2/4e : chef de bataillon Daillier ; chef de bataillon de Widerspach Thor
- 3/4e : chef de bataillon Latourette ; chef de bataillon Henri Brunel ( Ă partir du 5 janvier 1945)
Opérations
Le , le Rhin est franchi par le 3e bataillon du 4e R.T.M. DĂ©bute la campagne d'Allemagne que l'on pourrait qualifier de "campagne parmi les plus rapides et les plus brillantes" qui, en moins d'un mois, amĂšne l'armĂ©e française des bords du Rhin Ă Stuttgart, au cĆur du Wurtemberg, puis sur les rives du Danube aux portes de l'Autriche.
Le , le général de Gaulle décore le drapeau du 4e R.T.M. de la croix de guerre 1939-1945, le régiment venant de recevoir une citation à l'ordre de l'armée : « Splendide unité de combat a rompu le front le front allemand en enlevant de haute lutte, le 14 et le , les positions fortifiées de Marvelise et Gémonval ».
L'ensemble du 4e R.T.M. est finalement regroupé, le , à Taza (Maroc).
Bilan des pertes
Les pertes du 4e RTM sont de 182 tués, 52 disparus et 307 blessés entre mai et et de 772 tués, 211 disparus et 2 620 blessés de à [4].
Guerre d'Indochine 1947-1954
Le , un dĂ©tachement quitte Taza (Maroc) pour l'ExtrĂȘme-Orient. CommandĂ© par le capitaine Henry, il comprend 7 officiers, 250 sous-officiers et hommes de troupe. L'ensemble, sous l'appellation Bataillon de marche du 4e R.T.M., commandĂ© par le chef de bataillon Pothier. Ce premier envoi sera suivi par beaucoup d'autres, pendant toute la phase française de la guerre d'Indochine.
Le , le II/4e R.T.M. est à son tour désigné pour l'Indochine, sous les ordres du chef de bataillon Devillers, assisté du capitaine Morel.
Le bataillon Nicolas du 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (I/4e R.T.M.) participe Ă la Bataille de Äiá»n BiĂȘn Phủ.
Cadres et troupes, en grande partie volontaires, étaient dans leur quasi-totalité des anciens du CEF d'Italie, de la 1re armée ou des FFI.
Des dix-sept bataillons de marche mis sur pied par les sept rĂ©giments de tirailleurs marocains pour rejoindre le corps expĂ©ditionnaire français en ExtrĂȘme-Orient, quatre ont Ă©tĂ© constituĂ©s par des Ă©lĂ©ments du 4e R.T.M.
Le bataillon de marche est cité 3 fois à l'ordre de l'armée au cours du conflit.
Forces Françaises en Allemagne
- Jusqu'en 1964, le 4e R.T.M. tient garnison Ă Donaueschingen (RFA), avec, de 1956 Ă 1962, un bataillon Ă Reutlingen oĂč s'effectent les classes ainsi que la sĂ©lection des E.O.R.
- Le 4e R.T.M. est dissous par décision ministérielle no 5876/EMAT/I.O.S en date du . Le procÚs-verbal de dissolution a été transcrit le par l'intendant militaire André Druoton.
Faits d'armes faisant particuliÚrement honneur au régiment
Quand l'armée française franchit le Rhin, le , le 4e R.T.M. est en pointe. C'est un groupe du 4e R.T.M. que porte la toute premiÚre embarcation, à 6 h 30, hauteur de Germersheim, celui du sergent-chef Dubin, accompagné des tirailleurs Fluixa, Maigrot, Mozziconacci, Tizioli, Troupel, et de quelques autres[2].
Traditions
Drapeau
Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[5] :
Devise
En avant avec Joie
DĂ©corations
- Croix de guerre 1939-1945, avec trois citations à l'ordre de l'Armée (3 palmes).
- FourragĂšre aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec une olive aux couleurs du ruban Croix de guerre 1939-1945.
- Mérite Militaire Chérifien.
Le bataillon de marche Pothier, constitué à partir du 4e RTM, est cité 3 fois à l'ordre de l'armée au cours de la guerre d'Indochine.
Citations collectives
- Citations du régiment
« Magnifique corps indigĂšne, placĂ© sous le commandement du lieutenant-colonel Le SĂ©nĂ©chal, a montrĂ©, pendant toute la campagne de France, de mai Ă juin 1940, ses remarquables qualitĂ©s d'allant, d'endurance et d'esprit de sacrifice. Le 12 mai 1940, sur la position d'avant-postes de la boucle de la Sarre, au Brandenbush et Ă Grosbliederstroff, a supportĂ© le premier choc de l'attaque allemande. A donnĂ©, dĂšs lors, la mesure de son hĂ©roĂŻque tĂ©nacitĂ©, ses unitĂ©s encerclĂ©es luttant jusqu'Ă leur destruction totale. EngagĂ© au sud-ouest de Reims le 10 juin 1940, a disputĂ© farouchement le terrain Ă un ennemi dotĂ© d'une supĂ©rioritĂ© de moyens Ă©crasante. Ne s'est repliĂ© que sur ordre, au sud de la Marne. MalgrĂ© les pertes, malgrĂ© la fatigue extrĂȘme des cadres et des tirailleurs, contre-attaquait encore l'ennemi avec succĂšs le 14 juin Ă Reuves, prĂšs des Marais de Saint-Gond, avant d'ĂȘtre dĂ©finitivement submergĂ© sous le nombre et mis hors d'Ă©tat de continuer la lutte. »
â 1re citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne de France en mai-juin 1940, Le 18 octobre 1941
« Superbe rĂ©giment qui, sous le commandement du colonel Laparra, n'a cessĂ© de se distinguer depuis son arrivĂ©e en Italie. EntrĂ© en ligne le 8 dĂ©cembre 1943 dans le secteur de Scapoli, dominĂ© par un cirque de hautes montagnes tenues par l'ennemi, l'a rapidement dĂ©gagĂ© en s'installant le 10 dĂ©cembre sur le Castelnuovo et en s'emparant, le 18 dĂ©cembre, de Cerasuolo et des crĂȘtes au Nord de cette localitĂ©. EngagĂ© par la suite sur le Monna Casale, s'est portĂ©, le 12 janvier, Ă l'assaut des positions ennemies dont il s'est emparĂ© dans un Ă©lan magnifique, capturant plus d'une centaine de prisonniers, s'emparant de nombreuses armes automatiques et d'un matĂ©riel important et infligeant de lourdes pertes Ă l'ennemi. Continuant sa progression, s'est emparĂ© ensuite du mont Lago et a pris pied sur la rive droite du Rapido. S'est Ă nouveau distinguĂ© au cours des opĂ©rations du 21 janvier 1944 en atteignant d'un bond son objectif, enlevant Ă l'ennemi un matĂ©riel important et lui faisant des prisonniers. »
â 2e citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) lors de la campagne d'Italie en 1944, Ordre gĂ©nĂ©ral no 096, 25 mars 1944. Henri Giraud
« Splendide unitĂ© de combat qui, sous les ordres du colonel Bridot, a rompu le front allemand en enlevant de haute lutte, le 14 et le 15 novembre 1944, les positions fortifiĂ©es de Marvelise et Gemonval, malgrĂ© l'ĂąpretĂ© de la dĂ©fense ennemie et la prĂ©sence de nombreux champs de mines. Les 16, 17, 18 novembre, exploitant son succĂšs, s'emparait de Willers, Saulpont, Chavannes, Champey, Chagey et bordait la Lisaine. Les 21 et 22 novembre, poussait sur Belfort qu'il nettoyait, forçant l'ennemi a abandonner les passages de la Savoureuse. A fait 542 prisonniers. Le 20 janvier 1945, devant Cernay, et malgrĂ© la tempĂȘte de neige, enlevait les positions puissamment fortifiĂ©es de l'asile Saint-AndrĂ©, de Lutselhof et de la CroisiĂšre, s'opposant, les 21 et 22 janvier, aux contre-attaques appuyĂ©es de chars de l'ennemi. Du 25 janvier au 3 fĂ©vrier 1945, attaquant dans le secteur des puits de potasse, enlevait successivement et par une suite de combats acharnĂ©s au milieu de la forĂȘt de Nonnenbruch semĂ©e de piĂšges et de mines, la citĂ© AmĂ©lie I, le puits AmĂ©lie I, la citĂ© Rossalemend, rejetant l'ennemi dans la Thur, lui causant des pertes sĂ©vĂšres et lui faisant 231 prisonniers. Ayant reçu mission de franchir le Rhin de vive force, a rĂ©ussi, le 31 mars 1945, en plein jour, a jeter ses Ă©lĂ©ments sur la rive droite du fleuve, malgrĂ© la violence des feux de l'artillerie et des casemates adverses. »
â 3e citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne de France et en Allemagne en 1944-1945, dĂ©cision no 1245 en date du 1er octobre 1945
- Citations des bataillons
« Le 2e bataillon du 4e régiment de tirailleurs marocains, unité de choc qui, sous les ordres du chef de bataillon Daillier n'a connu que des succÚs.
Depuis l'arrivĂ©e en France, s'est emparĂ© de haute lutte de la citadelle de Briançon en septembre 1944. A, ensuite, rompu le dispositif ennemi les 15, et 16 novembre et a franchi la Lizaine. Poursuivant son effort sans dĂ©semparer, a atteint la Doller, enlevant le 28 novembre, de vive force, le village de Lauw, a dans une brillante action conquis de haute lutte la cote 522, clef de la position de Bourbach, et, enfin, le 3 dĂ©cembre, atteint aprĂšs un rude combat de forĂȘt, les crĂȘtes dominant la Thur de Bitschwiller a Thann. Au cours de ces brillantes actions, s'est emparĂ© d'un butin considĂ©rable, infligeant Ă l'ennemi de lourdes pertes et lui faisant des centaines de prisonniers. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 2e bataillon du 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne de France en 1944, dĂ©cision du 20 avril 1945
« Solide bataillon, qui, sous les ordres du commandant BRUNEL, a eu l'honneur de franchir le Rhin en tĂȘte de la division, le 31 mars 1945 Ă 6h30, au Nord de GERMERSHEIM. Soumis Ă une vive rĂ©action, Ă courte distance des armes automatiques de l'ennemi, cinq seulement sur douze embarcations abordent initialement la rive droite, les autres sombrant ou devant faire demi-tour. A 8 heures, les premiers Ă©lĂ©ments dĂ©barquĂ©s atteignent la digue; Ă midi, il n'y a encore que les trois quarts de ses effectifs qui ont rĂ©ussi, malgrĂ© la nappe de balles qui balaie le fleuve, Ă s'installer dans une tĂȘte de pont de 200 mĂštres sur 80. Soumis Ă un bombardement d'une extrĂȘme violence, contre attaquĂ© par deux compagnie de choc allemandes rĂ©siste d'abord, puis passe Ă son tour Ă l'attaque, refoule l'adversaire. Attaquant de tous les cĂŽtĂ©s, se donne de l'aire, conquiert 1500 mĂštres de rives, occupe les blockhaus qui gĂȘnent le passage, et, Ă partir de 16 heures, met les embarcations Ă l'abri du tir de l'ennemi, permettant ainsi le franchissement du fleuve par un bataillon du rĂ©giment voisin. Atteint enfin la nuit Reinsheim, son 2Ăšme objectif, livrant ainsi Ă la division, aprĂšs une journĂ©e d'efforts et au prix de pertes cruelles, la tĂȘte de pont qu'on lui avait demandĂ© de conquĂ©rir. Poursuivant son effort les jours suivants, se signale le 3 avril par la prise de Neuthard et de Weingarten; le 6, en rĂ©tablissant la situation Ă Königsbach, le 11, conquĂ©rant Eutingen sur l'Enz; le 14 Waldrennach; le 21 GĂŒltlingen, faisant enfin la liaison avec les troupes amĂ©ricaines le 26 avril Ă Mehrstetten. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e au 3e bataillon du 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) du commandant Henri Brunel pour ses faits d'armes lors de la campagne d'Allemagne en 1945, dĂ©cision no 1245 en date du 1er octobre 1945
- Citations des compagnies
« TrĂšs belle unitĂ©, qui, sous les ordres du lieutenant Ribot, a Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e auprĂšs du 3e bataillon du 5e R.T.M. pour l'attaque du 13 mai [1944]. Ayant reçu mission d'appuyer l'action de la 11e compagnie du 5e R.T.M., s'est Ă©lancĂ©e avec un magnifique allant Ă l'assaut du Girofano qu'elle a enlevĂ© de haute lutte en collaboration Ă©troite avec cette derniĂšre, donnant ainsi un trĂšs bel exemple de ce que doit ĂȘtre la camaraderie vĂ©ritable de combat. »
â Citation Ă l'ordre de l'ArmĂ©e attribuĂ©e Ă la 11e compagnie du 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) pour ses faits d'armes lors de la campagne d'Italie en mai 1944 Ă Cassino, ordre gĂ©nĂ©ral no 130 du 22 juillet 1944
Composition du régiment
Au cours de la campagne de libération de 1943 à 1945, un régiment de tirailleurs nord-africains comporte un peu plus de 3 000 hommes (dont prÚs de 500 officiers et sous-officiers) et 200 véhicules. La proportion de Maghrébins atteint 69 % pour le régiment, 74 % pour le bataillon, 79 % pour la compagnie de fusiliers-voltigeurs, 52 % pour la compagnie antichar et 36 % pour la compagnie de canons d'infanterie[6].
Conformément au tableau d'effectifs et de dotations no 5465 EMGG/ 1-0 en date du , le 4e R.T.M. comprenait, au moment du départ en Italie :
- l'état-major du régiment (colonel Laparra, lieutenant-colonel Thouvenin, commandant en second ; chef de bataillon Demange, chef d'état-major; capitaine Gaudy et lieutenant North, officiers de renseignements; lieutenant Greso, aspirant Koeberlé; médecin capitaine Lenoir, médecin-chef du régiment) ;
- une compagnie hors rang (capitaine Guary) comprenant 8 sections : services de la compagnie, état-major du régiment, transmissions, reconnaissance et observation, ravitaillement et approvisionnement, service auto, service sanitaire, pionniers ;
- une compagnie antichar (C.A.C.) (capitaine Vieillard), avec une section de commandement et 3 sections de 4 canons de 57 chacune ;
- une compagnie de canons d'infanterie (C.C.I.) (capitaine Convert), dotée de 6 canons de 105 mm tractés, répartis en 2 sections ;
- 3 bataillons comprenant chacun :
- une compagnie de commandement (C.B.),
- une compagnie d'accompagnement (C.A.) comprenant 5 ofïŹciers, 25 sous-officiers, 25 caporaux, 122 tirailleurs soit 177 hommes
- 3 compagnies de fusiliers voltigeurs (F.V.) comprenant chacune 4 ofïŹciers, 23 sous-officiers, 29 caporaux, 131 tirailleurs soit 187 hommes
L'effectif total du régiment était de 3 109 hommes se décomposant comme suit :
- 91 officiers,
- 406 sous-ofïŹciers,
- 2 612 tirailleurs ;
Il y avait en tout 131 véhicules (jeeps, Dodge et G.M.C.).
Personnalités ayant servi au 4e R.T.M
- Mohamed Oufkir, général et homme politique marocain
- Robert Guédon, fondateur de Combat Zone Nord, avait fait campagne au Rif avec le 4e R.T.M.
- Le général Verhaeghe et le général Henry, alors lieutenants, ont libéré le village de Lauw (Alsace) en 1944.
- Serge Fantinel, pendant la bataille de Dien Bien Phu, malgrĂ© de sĂ©rieuses blessures, a dĂ©fendu, avec sa section, les positions de Eliane 2 et Lily 2, avant de succomber et d'ĂȘtre fait prisonnier des Viets. Du bataillon, il n'est restĂ© que 3 survivants.
- André Auzet, militaire de carriÚre né le à Marseille et décédé le à Thal-Marmoutier (Bas-Rhin). Il débuta comme simple soldat au 4e R.T.M. Il gravit chaque échelon de la hiérarchie militaire et finit chef de bataillon en 1979. Médaillé Militaire, Officier dans l'Ordre National du Mérite, Croix de guerre des T.O.E. avec trois citations, titulaire de la Médaille coloniale et la Médaille Commémorative d'Indochine et d'A.F.N., bénéficiaire d'un Dahir de satisfaction de l'Ouissam Alaouite, il porta la fourragÚre du 4e R.T.M. tout au long de sa carriÚre.
Quelques-uns des nombreux tirailleurs ayant reçu la Médaille Militaire[7] :
- M. Arhbal (Mouloud), de nationalité marocaine, ancien sergent du 4e régiment de tirailleurs marocains, 4 citations et 2 blessure de guerre.
- M. Boukhriss (Mohammed), de nationalité marocaine, ancien sergent du 4e régiment de tirailleurs marocains, 3 citations et 1 blessure de guerre.
- M. El Baouchi (Mohamed), de nationalité marocaine, ancien caporal du 4e régiment de tirailleurs marocains, 1 citation et 1 blessure de guerre.
- M. Benhafid (M'hammed), de nationalité marocaine, ancien tirailleur de 1re classe du 4e régiment de tirailleurs marocains, 2 citations.
- M. Tahar Ben Ahmed Dardar, ancien tirailleur (Taza) (1re classe) 4e RĂ©giment de Tirailleurs marocains - 1 citation, blessure de guerre -
Sources et bibliographie
- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM, SHAT (Service historique de l'Armée de terre, Vincennes), 1er juillet 1989.
- Pierre Dailler et Maurice Henry, Les Bataillons de Marche en Indochine (1947-1954), le 4e RTM, SHAT.
- Eric de Fleurian, 4e RTM sur le site Les tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui, en ligne
Notes et références
- Louis Emile André Clair (1901-1965), né à Annecy le 6 mars 1901, officier dans les tirailleurs marocains. Il participe à la campagne d'Italie en 1944, puis à la Libération de la France en 1944-1945 et enfin, comme colonel du 4e RTM de février 1945 à novembre 1946, à la campagne d'Allemagne. Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur en 1959. Il meurt à Angers le 22 juin 1965. Source : Registre matricule de Louis Emile André Clair, cÎte 1 R 860-1921, archives de Haute-Savoie
- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM
- Eric de Fleurian, 4e RTM sur le site Les tirailleurs d'hier et d'aujourd'hui, [en ligne
- Jean Verhaeghe, L'histoire d'un régiment de Tirailleurs Marocains, le 4e RTM, SHAT, p. 205
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Paul Gaujac, Le Corps expéditionnaire français en Italie, Histoire et Collections, 2003, p. 33
- DĂ©cret NOR : PREX0004518D, du 6 portant concession de la MĂ©daille militaire.
Annexes
Liens externes
Articles connexes
- Tirailleur
- Régiment d'infanterie français
- Histoire militaire du Maroc (en)