Mohamed Oufkir
Mohamed Oufkir ( â ) (amazighe : â”â”â”â”â”⎷ ┠⎌â”â”â”, arabe : Ù ŰÙ ŰŻ ŰŁÙÙÙÙ۱) est un gĂ©nĂ©ral et homme d'Ătat marocain.
Mohamed Oufkir | ||
Surnom | « Le serviteur français » | |
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Naissance | AĂŻn Chair (RĂ©gion de l'Oriental) |
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DĂ©cĂšs | (Ă 52 ans) Palais royal de Skhirat |
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Origine | Marocain | |
Allégeance | France (jusqu'à 1955) Maroc (de 1955 à 1972) |
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Arme | Armée de terre française (jusqu'à 1955) Armée royale marocaine (de 1955 à 1972) |
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Grade | Général de division | |
AnnĂ©es de service | annĂ©es 1940 â | |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Indochine Guerre des Sables Affaire Ben Barka Coup d'Ătat de Skhirat Coup d'Ătat des aviateurs |
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Autres fonctions | Ministre de l'IntĂ©rieur Ministre de la DĂ©fense Chef d'Ătat-Major des Forces armĂ©es royales |
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Natif d'Aïn Chaïr, village berbÚre marocain situé à quelques kilomÚtres de la frontiÚre algérienne dans la province de Figuig, dans la région de l'Oriental, Mohamed Oufkir est décoré par la France pour avoir combattu dans l'Armée française en 1944, lors de la Seconde Guerre mondiale, puis en Indochine française de 1947 à 1949. Il devient capitaine de l'Armée française en 1949 et est détaché un an plus tard, en 1950, au cabinet du général Raymond Francis Duval, commandant supérieur des troupes en Tunisie et au Maroc.
En 1955, à l'indépendance du Maroc, il devient aide de camp de Mohammed V, directeur de la Sûreté, ministre de l'Intérieur, puis ministre de la Défense du roi Hassan II ; il est chargé, selon ses dires, de toutes les affaires « délicates » du roi, dans le but de protéger la monarchie[1].
Les conditions de la mort du gĂ©nĂ©ral Oufkir restent imprĂ©cises. Cependant, selon une dĂ©pĂȘche AFP de Paris, qui se rĂ©fĂšre à « des milieux diplomatiques Ă©trangers », Oufkir n'aurait pas mis fin Ă ses jours, comme cela a Ă©tĂ© officiellement annoncĂ© par le gouvernement marocain[2], mais aurait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© (sĂ»rement par les gĂ©nĂ©raux Ahmed Dlimi et Moulay Hafid Alaoui[3]), Ă la suite de la seconde tentative de coup d'Ătat militaire contre Hassan II, le « coup d'Ătat des aviateurs », dont il Ă©tait l'instigateur.
Biographie
Mohamed Oufkir est natif d'Ain Chair, dans la région marocaine de l'Oriental, au sein d'une tribu berbÚre[4]
Il Ă©tudie au collĂšge berbĂšre d'Azrou prĂšs de MeknĂšs. En 1939, il entre Ă l'Ăcole militaire de Dar El Beida et, en 1941, il s'engage comme sous-lieutenant dans l'ArmĂ©e française.
Son livret militaire mentionne qu'il « appartient Ă une influente famille du sud-est marocain ». Il participe en 1944 comme sous-lieutenant du 4e rĂ©giment de tirailleurs marocains (4e RTM) Ă la campagne d'Italie au sein du corps expĂ©ditionnaire français du gĂ©nĂ©ral Juin puis Ă la guerre d'Indochine de 1947 Ă 1949, ce qui lui vaut au total huit citations, dont trois Ă l'ordre de l'armĂ©e, et d'ĂȘtre promu chevalier puis officier de la LĂ©gion d'honneur pour faits de guerre[5] - [6].
En 1950, il est « détaché au cabinet du général commandant supérieur des troupes du Maroc », le général Duval, aux cÎtés duquel il devient un spécialiste des services de renseignement.
En 1955, il devient aide de camp du roi Mohammed V, au lendemain de l'indĂ©pendance du Maroc. Son rĂŽle est de rĂ©duire l'influence de l'ArmĂ©e de libĂ©ration nationale marocaine (ALN), d'attĂ©nuer le plĂ©biscite autour de la lĂ©gitimitĂ© des partis nationalistes, notamment l'Istiqlal et l'UNFP, et de crĂ©er les Forces armĂ©es royales (FAR). Promu colonel puis gĂ©nĂ©ral de division, le « complot de juillet » que le rĂ©gime attribue en 1963 Ă la gauche marocaine et les Ă©meutes de Casablanca du 23 mars 1965 oĂč, Ă bord d'un hĂ©licoptĂšre, il tire Ă la mitraillette sur la foule[7]. L'opposant Moumen Diouri dĂ©crit dans RĂ©quisitoire contre un despote les tortures que lui a personnellement infligĂ©es Oufkir dans la prison de Dar el-Mokri. Des prisonniers auraient Ă©tĂ© victimes dâexĂ©cutions extra-judiciaires sur son ordre[8].
Sa renommĂ©e franchit les frontiĂšres lorsqu'il est mĂȘlĂ© en 1965 Ă l'assassinat de Mehdi Ben Barka[9], principal opposant au roi Hassan II et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Tricontinentale qui se dĂ©roule la mĂȘme annĂ©e de sa disparition. La justice française le condamne par contumace en France aux travaux forcĂ©s Ă perpĂ©tuitĂ©.
Il est ministre de l'IntĂ©rieur de 1967 Ă 1971 quand, le , Ă©choue la tentative de coup d'Ătat militaire de Skhirat menĂ©e par le lieutenant-colonel M'hamed Ababou, directeur de l'Ăcole militaire des sous-officiers d'Ahermoumou, avec l'appui du gĂ©nĂ©ral Mohamed Medbouh, Ă l'occasion de la fĂȘte d'anniversaire du roi au palais de Skhirat. Fait peu connu jusqu'Ă prĂ©sent, Oufkir faisait dĂ©jĂ partie de ce premier complot. En effet les hauts gradĂ©s fĂ©lons faisaient partie des invitĂ©s et portaient des vĂȘtements civils, mais avaient pour point communs le port de chemises jaunes. Les cadets putschistes reçurent pour instruction de ne pas inquiĂ©ter les convives portant une chemise jaune. Oufkir, pour une raison inconnue, dĂ©cida pendant le putsch de rĂ©cupĂ©rer sa tenue d'officier et de sauver le roi. Par la suite il a supprimĂ© ses complices en jouant le rĂŽle de l'honnĂȘte officier accusateur.
Oufkir tente d'inflĂ©chir la politique du roi dont il critique l'entourage. Conservant apparemment la confiance du roi, Il est nommĂ© commandant en chef des Forces armĂ©es royales et ministre de la DĂ©fense en 1971, dans le gouvernement de Mohamed Karim Lamrani. Obtenant l'appui de plusieurs militaires de l'armĂ©e de l'air marocaine, notamment du lieutenant-colonel Mohamed Amekrane, chef adjoint de l'aviation militaire et du commandant Kouira, chef de la 3e base aĂ©rienne militaire de KĂ©nitra, il organise contre le roi Hassan II une tentative d'assassinat (coup d'Ătat des aviateurs) qui Ă©choue le : de retour de France, l'avion royal d'Hassan II est mitraillĂ© par trois avions de chasse F-5 lors de son escorte aĂ©rienne, mais rĂ©ussit Ă se poser Ă l'aĂ©roport de Rabat-SalĂ©.
Lors d'une confĂ©rence de presse, le , le ministre de l'IntĂ©rieur Mohamed Benhima annonce que, quelques heures aprĂšs que le commandant Kouira ait avouĂ© au roi qu'Oufkir Ă©tait son complice, ce dernier se serait suicidĂ© au palais royal de Skhirat en se tirant trois balles, dont la derniĂšre l'atteignant Ă la tempe lui fut fatale. La version officielle de ce « suicide de trahison » dans un communiquĂ© de la MAP (Maghreb Agence Presse) est que « le gĂ©nĂ©ral Oufkir s'est suicidĂ© dans son bureau de l'Ă©tat-major en se tirant une balle dans la tĂȘte » mais, selon le tĂ©moignage d'un diplomate occidental, Oufkir a Ă©tĂ© atteint de quatre balles, trois dans le dos et une dans la nuque[10]. Sans toutefois que cette version puisse ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e de façon sĂ©rieuse.
Selon FatĂ©ma Oufkir, dans son livre Les Jardins du roi, son mari a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© (comme en tĂ©moigneraient trois balles dans le dos et une balle dans la nuque) le soir mĂȘme du putsch avortĂ©, vers minuit, par le gĂ©nĂ©ral (alors colonel) Ahmed Dlimi et le gĂ©nĂ©ral Moulay Hafid Alaoui ( ministre de la Maison royale et de la Chancellerie) au palais royal de Skhirat et en prĂ©sence du roi Hassan II. Il s'agit toutefois d'une version contestĂ©e par le pouvoir monarchique Ă©tant donnĂ© la provenance de cette-dite "information".
Selon une version relatée par Gilles Perrault dans son livre Notre Ami le roi, le général Oufkir a été exécuté en dehors du palais. Dlimi aurait contacté le général en lui annonçant que le roi, griÚvement blessé, était à sa merci dans une maison proche de l'ambassade du Liban à Rabat. Oufkir s'y serait rendu aussitÎt et y aurait été abattu par Dlimi et Moulay Hafid Alaoui ; le cadavre aurait été ensuite transporté à Skhirat. Certains hauts officiers marocains affirmaient qu'il était encore vivant, en 1999, prisonnier dans le Sud marocain, à 40 km d'Ifni. Ce qui encore une fois, a été écrit sans aucune preuve solide et crédible.
Vie privée
Mohamed Oufkir Ă©tait mariĂ© et pĂšre de six enfants. AprĂšs l'attentat, sa famille reste emprisonnĂ©e pendant prĂšs de vingt ans dans des conditions trĂšs dures. Sa fille Malika en tĂ©moigne dans La PrisonniĂšre, paru en 2000[11] et L'ĂtrangĂšre en 2006 co-Ă©crit avec MichĂšle Fitoussi[12]. La mĂȘme annĂ©e, sa veuve FatĂ©ma publie Les Jardins du roi[13]. Son fils Raouf est l'auteur d'une analyse plus politique, Les InvitĂ©s, parue en 2004[14]. Sa fille SoukaĂŻna livre son vĂ©cu dans son ouvrage La Vie devant moi paru en 2008[15]. FatĂ©ma Oufkir est dĂ©cĂ©dĂ©e en 2013 Ă 75 ans.
Distinctions
Décorations françaises
- Huit citations, dont trois à l'ordre de l'armée
- Officier de la LĂ©gion d'honneur Ă titre militaire (1949)
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Ă titre militaire (1947)
- Croix de guerre 1939-1945 avec une palme et une Ă©toile de vermeil[16]
- Croix de guerre des Théùtres d'opérations extérieurs avec quatre palmes, deux étoiles de vermeil, une étoile d'argent et une étoile de bronze[17]
Décorations américaines
- Silver Star Medal (remise en 1944 par le général Mark Wayne Clark, commandant les forces alliées en Italie)
Citations
- Seconde Guerre mondiale (Campagne d'Italie 1944 - Monte Cassino)
1) Citation à l'ordre du corps de l'armée (ordre général no 85 du général commandant le CEF, ordre du régiment no 274 du 6 juillet 1944) :
Jeune officier plein d'allant et d'Ă©nergie, conservant dans toutes les situations le calme le plus parfait. Le 11 mai 1944, a entrainĂ© ses hommes Ă l'attaque du Cerasola, les maintenant pendant plusieurs heures sous le tir dense de l'artillerie et le jeu rapprochĂ© des mitrailleuses ennemies. Le 12 mai, a repoussĂ© quatre contre-attaques allemandes dont la derniĂšre a nĂ©cessitĂ© la mise a Ćuvre de Rocket Guns. ReprĂ©sente le type parfait de l'officier marocain baroudeur, jusqu'Ă la tĂ©mĂ©ritĂ©. Croix de guerre 1939-1945, Ă©toile d'argent.
2) Attribution de la Silver Star américaine (ordre général n° 154 de la 5e armée américaine DI du 30 octobre 1944, ordre du régiment n° 395) :
Pour son courage au feu en Italie, les 28 et 29 juin 1944, dĂ©tachĂ© avec sa section comme soutien d'un groupement blindĂ© comprenant des unitĂ©s françaises et amĂ©ricaines, le sous-lieutenant Oufkir a fait l'admiration de tous, par l'allant et la vigueur avec lesquelles il a entraĂźnĂ© sa section malgrĂ© les pertes sĂ©vĂšres. A participĂ© Ă la prise des villes de Casano Lucignano, Casano di Sotta, Monte Molini et Vernoune. A fait 4 prisonniers et s'est emparĂ© d'un de mortier de 81 et de deux mitraillettes. Le sous-lieutenant Oufkir a Ă©tĂ© blessĂ© le 10 juillet 1944 en accomplissant vaillamment son devoir. Au cours de toutes ces opĂ©rations cet ofïŹcier marocain s'est distinguĂ© par son courage et son sang-froid au feu.
3) DĂ©cret du 6 juin 1947 (J.O. du 12 juin 1947) portant promotion au grade de chevalier de la LĂ©gion d'honneur :
Officier marocain d'une valeur et d'un sang-froid magnifique. Exemple du baroudeur-nĂ©. DĂ©jĂ citĂ© au Cerasola, vient encore de se distinguer tant avec le groupe âBretagneâ qu'avec la compagnie. A conquis Casano et Lucignano, Casano di Sotta Monte Molini, Vernoune, Asciamo. A fait quatre prisonniers, et s'est emparĂ© d'un mortier de 81, deux mitraillettes. griĂšvement blessĂ© le 10 juillet 1944 Ă Saint-Aggia (Italie).
- Guerre d'Indochine 1947-1949
4) Citation à l'ordre de la division (ordre général n° 448 du 8 septembre 1947 du général commandant le FTEO) :
Officier de grande valeur. Le 06.06. 1947 Ă Thu-Dau-Mot (Cochinchine), a Ă©tĂ© volontaire pour prendre la tĂȘte d'un groupe de caodaistes et de quatre tirailleurs simulant une dĂ©sertion sachant qu'il rencontrerait des rebelles dix fois supĂ©rieurs en nombre. A, par son initiative et son courage, contribuĂ© Ă la pleine et entiĂšre rĂ©ussite de cette opĂ©ration ou l 'adversaire a essuyĂ© des pertes sĂ©vĂšres. Croix de guerre TOE, Ă©toile d'argent.
5) Citation à l'ordre de la brigade (ordre général n° 123 en date du 9 octobre 1947 du colonel commandant l'AD/3 et la zone Centre Indochine) :
Remarquable entraineur d'hommes, a obtenu de sa section un rendement Ă©levĂ© au cours des opĂ©rations menĂ©es par son unitĂ© dans le sous-secteur de BentrĂ© du 13 au 20 septembre 1947. Faisant preuve d'une ardeur et d'un sens tactique remarquables, manĆuvrant avec audace, a infligĂ© de lourdes pertes aux bandes rebelles bien armĂ©es auxquelles il s'est heurtĂ© notamment le 15 septembre 1947 Ă Xom-Ciong- Gia et le 19 septembre 1947 Ă Tam-Phu-Tay (province de BentrĂ©-Cochinchine). Croix de guerre TOE, Ă©toile de bronze.
6) Citations à l'ordre de l'armée (ordre général n° 85 du général commandant supérieur des FTEO du 16 février 1948) :
Officier marocain d'un dynamisme et d'un cran exceptionnels. Ayant acquis un immense prestige sur ses tirailleurs. A obtenu Ă leur tĂȘte de gros succĂšs les 3 et 8 janvier 1948, a infligĂ© de lourdes pertes en hommes et en matĂ©riel Ă des bandes rebelles trĂšs supĂ©rieures en nombre et en armement, les repoussant aprĂšs un combat acharnĂ©. A rĂ©cupĂ©rĂ© un FM, a fait preuve des plus belles qualitĂ©s de chef. Croix de guerre TOE avec palme.
7) Citation à l'ordre du corps de l'armée (ordre général n° 362 du 8 septembre 1948 du général de division commandant les FTEO) :
Officier au courage lĂ©gendaire douĂ© des plus belles qualitĂ©s d'audace, de cran, d'habiletĂ©. Vient de remporter Ă nouveau un brillant succĂšs le 1er juillet 1948 sur la rive est de Rach-Ong-Chuang (Cochinchine) en bousculant une forte bande rebelle et lui inïŹigeant des pertes sĂ©vĂšres. Dix-sept tuĂ©s et de nombreux blessĂ©s, alors que ses propres pertes se rĂ©duisaient Ă un tuĂ© et deux blessĂ©s. Croix de guerre, Ă©toile de vermeil.
8) Citation à l'ordre de l'armée (décision n° 34 du 11 mai 1949, J.O. du 18 mai 1949) :
Officier d'Ă©lite dĂ©jĂ plusieurs fois citĂ©. EnvoyĂ© le 18 1949 en protection immĂ©diate d'un avion accidentĂ© Ă deux kilomĂštres du canal d'Elgouach dans la rĂ©gion de Luong-Hoa, a rempli sa mission d'une façon exemplaire. AprĂšs ĂȘtre restĂ© pendant plus de quatre heures dans les marais avec l'eau jusqu'Ă la poitrine, isolĂ© avec une petite section de son commando, a Ă©tĂ© encerclĂ© sur le chemin du-retour par des rebelles en nombre considĂ©rable dotĂ©s de nombreuses armes automatiques et de mortiers, a nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă forcer l'encerclement et Ă regagner sans peine le canal de l'Elgouach aprĂšs avoir dĂ©truit le matĂ©riel qu'il ne pouvait emporter et causĂ© des pertes sensibles Ă Padversaire. Croix de guerre TCE avec palme. SignĂ© : P. Ramadier, secrĂ©taire d'Etat aux Forces armĂ©es, et Max Lejeune.
9) Citation à l'ordre du corps d'armée (ordre général n° 221 du 7 juin 1949 du général commandant supérieur des FTEO) :
Commandant de compagnie d'un dynamisme et d'un sens du combat exceptionnels. Le 10 mai 1949 Ă Binth-Am, secteur Bien-Hoa, a dĂ©celĂ© par d'habiles patrouilles la prĂ©sence d'une grosse bande rebelle fortement retranchĂ©e et dotĂ©e de plusieurs armes automatiques. ChargĂ© d'attaquer la position, a manĆuvrĂ© et donnĂ© l'assaut avec une telle agressivitĂ© que l'adversaire fut contraint d 'accepter le corps Ă corps puis la fuite dĂ©sordonnĂ©e, abandonnant sur le terrain de nombreux morts, un PM Thompson et trois fusils en dĂ©pit du terrain particuliĂšrement favorable au repli. En tĂȘte de ses hommes, au cours du combat, a fait l'admiration de tous par son allant, sa valeur guerriĂšre et ses qualitĂ©s de chef Croix de guerre, Ă©toile de vermeil.
10) DĂ©cret du 3 octobre 1949 (J.O du 11 octobre 1949) portant promotion au grade d'officier de la LĂ©gion d'honneur:
Officier marocain de grande valeur qui n'a cessĂ© de se distinguer depuis son arrivĂ©e en Indochine et notamment Ă la tĂȘte d'une compagnie de fusiliers. Voltigeurs au cours des opĂ©rations qui se sont dĂ©roulĂ©es du 2 au 9 juin 1949 dans la plaine des joncs. Le 2 juin Ă ApMyQui (secteur Vinh Ling), a rigoureusement rĂ©sistĂ© Ă un assaut donnĂ© par deux cent cinquante rebelles bien armĂ©s et appuyĂ©s par une base de jeu plus solide sans lĂącher un pouce de terrain, les a laissĂ©s approcher jusqu'Ă quarante mĂštres, puis a brillamment enlevĂ© sa compagnie Ă la contre-attaque, repoussant l'adversaire, le contraignant Ă s'enfuir et Ă abandonner sur le terrain cinquante tuĂ©s, des munitions et de nombreux documents. Le 8 juin au Roch Xa-Tu (Secteur de Vinh Ling), sa compagnie Ă©tant tombĂ©e dans une forte bande rebelle, a pris le dessus trĂšs rapidement aprĂšs un corps Ă corps des plus violents, bousculant l'adversaire et le contraignant Ă abandonner sur le terrain vingt tuĂ©s, un FM Bren, un fusil et des munitions. A Ă©tĂ© lĂ©gĂšrement blessĂ© par balles Ă l'avant-bras droit au cours de ce dernier engagement. Croix de guerre TOE.
11) Citation à l'ordre de l'armée (décision n° 57 du 7 novembre 1949, J.O. du 7 novembre 1949) :
Commandant d'unitĂ© qui ne cesse de se surpasser au cours des divers engagements avec les rebelles. S'est encore distinguĂ© au cours des opĂ©rations qui se sont dĂ©roulĂ©es dans la rĂ©gion de Chodoc (Secteur Ling-Xuyen) du 18 au 22 aoĂ»t 1949 et plus particuliĂšrement le 19 aoĂ»t Ă Ba-Chuc (Secteur Ling-Xuyen) en enlevant brillamment sa compagnie Ă l'avant d'un piton fortement tenu par un adversaire bien armĂ© et supĂ©rieur en nombre qui tentait de barrer la route Ă son bataillon. A occupĂ© le piton aprĂšs quelques minutes d'un combat violent et meurtrier mettant les rebelles en dĂ©route, en abattant plusieurs et rĂ©cupĂ©rant des munitions et des documents prĂ©cieux. Croix de guerre TOE avec palme. SignĂ© : Pleven. SecrĂ©taire d 'Ătat aux Forces armĂ©es. SignĂ© : Max Lejeune.Notes et rĂ©fĂ©rences
- (fr + et + ar) Raouf Oufkir, Les Invités: Vingt ans dans les prisons du roi Hassan II (ISBN 9782080682444)
- « Rabot annonce le suicide du gĂ©nĂ©ral Oufkir L'hypothĂšse d'une exĂ©cution n'est pas Ă©cartĂ©e », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Gilles Perrault, Notre ami le roi, Ăditions Gallimard (ISBN 2070719812)
- Françoise MEUSY, « OUFKIR MUកAMMAD » , sur Universalis (consulté le )
- Raouf Oufkir, Les invités : vingt ans dans les prisons du roi, Flammarion, , 518 p. (ISBN 978-2-080-68244-4 et 978-2-080-68244-4, OCLC 319784763)
- Stephen Smith, Oufkir : un destin marocain, Paris, Hachette Littératures, , 528 p. (ISBN 978-2-012-79048-3 et 978-2-012-79048-3, OCLC 422133613)
- Le nom maudit d'Oufkir, par Lexpress.fr, 2 mars 2006.
- Moumen Diouri, RĂ©quisitoire contre un despote, Ăditions Albatros,
- Il déteste Ben Barka depuis que celui-ci a traité les médailles militaires sur son uniforme militaire de « quincaillerie de mercenaire indigne ».
- Gilles Perrault et Christine Dauve-Jouvin, Notre ami, le roi, Gallimard, , 378 p. (ISBN 978-2-070-32695-2 et 978-2-070-32695-2, OCLC 184969386), p. 165-166
- « La PrisonniĂšre (Français) Poche â 7 juin 2000 »
- « L'EtrangĂšre (Français) Poche â 2 avril 2008 »
- « Les Jardins du roi : Oufkir, Hassan II et nous (Français) Poche â 2 avril 2001 »
- « Les InvitĂ©s : Vingt ans dans les prisons du Roi (Français) BrochĂ© â 24 fĂ©vrier 2003 »
- « La vie devant moi (Français) BrochĂ© â 2 avril 2008 »
- Il est notamment citĂ© Ă l'ordre du corps d'armĂ©e lors de la Bataille du Garigliano (Monte Cassino) en mai 1944, ce qui lui vaut la croix de guerre 1939-1945 avec Ă©toile de vermeil : « Jeune Officier plein d'allant et d'Ă©nergie conservant dans toutes les situations le calme le plus parfait. Le 11 mai 1944, a entraĂźnĂ© ses hommes Ă l'attaque du Cerasola, les maintenant pendant plusieurs heures sous le tir intense de l'artillerie et le feu rapprochĂ© des mitrailleuses ennemies. Le 12 mai, a repousse quatre contre-attaques allemandes dont la derniĂšre a nĂ©cessitĂ© la mise en Ćuvre des rockets-guns. ReprĂ©sente le type parfait de l'officier marocain: baroudeur jusqu'Ă la tĂ©mĂ©ritĂ©. »Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, Hachette LittĂ©ratures, 2002
- Sa citation à l'ordre de la brigade en 1948 (Indochine) le décrit comme « officier marocain d'un dynamisme et d'un cran exceptionnels ayant acquis un immense prestige sur ses tirailleurs » Stephen Smith, Oufkir, un destin marocain, Hachette Littératures, 2002
- Dossier militaire 134953, Bureau central des archives administratives militaires, 64000 Pau
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Stephen Smith, Oufkir : Un destin marocain, Paris, Calmann-Lévy, , 518 p. (ISBN 2-7021-2938-2 et 9782702129388, présentation en ligne)