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Luigi Boccherini

Luigi Boccherini (prononcĂ© : [luˈiːdʒi bokkeˈriːni] ), nĂ© le Ă  Lucques (RĂ©publique de Lucques, aujourd'hui Italie) et mort le Ă  Madrid (Espagne), est un compositeur et violoncelliste italien de la pĂ©riode classique. Avec Joseph Haydn et Wolfgang Amadeus Mozart, il est considĂ©rĂ© comme l'un des plus importants compositeurs de musique de chambre pour cordes de la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle.

Luigi Boccherini
peinture : un homme coiffé d'une perruque joue du violoncelle.
Portrait de Luigi Boccherini, c. 1764-1767,
peinture anonyme, anciennement attribuĂ©e Ă  Pompeo Batoni – National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie.
Nom de naissance Ridolfo Luigi Boccherini
Naissance
Lucques, Drapeau de la RĂ©publique de Lucques RĂ©publique de Lucques
DĂ©cĂšs (Ă  62 ans)
Madrid, Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Activité principale Compositeur
Style Classique
Activités annexes Violoncelliste
Lieux d'activité Lucques (1756)
Vienne (1757-1764)
Italie (1764-1767)
Paris (1767-1768)
Espagne (1768-1805)
AnnĂ©es d'activitĂ© 1756–1805
Éditeurs Bailleux, Venier, Artaria, Pleyel, Sieber
Maßtres Abbé Domenico Francesco Vannucci, Giovanni Battista Costanzi
Ascendants Leopoldo Boccherini
Conjoint Clementina Pelliccia (1769–1785)
María del Pilar Joachina Porreti (1787–1805)
Descendants Josef Mariano Boccherini
Alfredo Boccherini y Calonje
Famille Giovanni Gastone (frĂšre), Onorato ViganĂČ (beau-frĂšre)

ƒuvres principales

Signature de Boccherini

CrĂ©ateur Ă  la mĂȘme Ă©poque mais indĂ©pendamment de Joseph Haydn, du quatuor Ă  cordes, Boccherini contribue tout au long de sa carriĂšre passĂ©e en Espagne Ă  en dĂ©velopper le cadre formel. Sa musique, abondante et rĂ©guliĂšre, est reconnaissable Ă  sa maĂźtrise d'Ă©criture ainsi qu'Ă  sa richesse d'invention dans laquelle se dĂ©cĂšlent les influences hispanisantes (fandango, sĂ©guĂ©dille, folia, etc.). Il a aussi composĂ© de nombreuses Ɠuvres de musique de chambre pour des formations jusqu'alors inĂ©dites telles que le quintette Ă  cordes avec deux violoncelles, le quintette avec piano ou encore le sextuor Ă  cordes avec deux altos, formations dont il s'attache Ă  explorer les couleurs par le mĂ©lange de timbres et d'accords, de trouvailles instrumentales, d'ambiance et de climat sonores faisant de lui l'hĂ©ritier par certains traits de Vivaldi ou de Corelli.

Un des rares virtuoses du violoncelle de son temps, le compositeur lucquois le « fit apprĂ©cier et l'imposa dĂ©finitivement » (Jean et Brigitte Massin) en France Ă  la fin des annĂ©es 1760. Boccherini compte Ă  son actif une douzaine de concertos pour violoncelle et orchestre — une quantitĂ© exceptionnelle — se signalant autant par les exigences techniques demandĂ©es Ă  l'instrumentiste, notamment dans le registre aigu, que par un Ă©quilibre naturel entre l'orchestre et le soliste.

Longtemps associĂ©e Ă  l'image rĂ©ductrice d'un compositeur de musique de cour (surnommĂ© « la femme d'Haydn » par Giuseppe Puppo), dont le « cĂ©lĂšbre menuet » est la parfaite illustration du style galant, la production de Boccherini Ă  l'instar de celle de Mozart est imposante et variĂ©e. Son catalogue Ă©tabli par Yves GĂ©rard en 1969 recense quelque 580 Ć“uvres parmi lesquelles se comptent en nombre, outre la musique de chambre, les musiques symphonique, concertante, vocale (zarzuela) et sacrĂ©e (Stabat Mater).

Biographie

Origines familiales

L'arriĂšre-grand-pĂšre paternel de Luigi, Giovacchino Boccherini quitte Florence pour Lucques (Lucca en italien) et se marie le avec la Lucquoise Maddalena Partigliani en l'Ă©glise Santi Giovanni e Reparata[1]. Ils ont douze enfants dont le neuviĂšme, Antonio (1676-1754), se marie avec Maria Felice Teresa Mancini (1676–1770) le , elle-mĂȘme fille de Francesco Mancini, nĂ©gociant florentin en tabac et d'une Lucquoise nommĂ©e Maria Isabetta Lena[2]. Il semble qu'Antonio Boccherini se soit impliquĂ© dans deux activitĂ©s distinctes, occasionnellement dans celle de bombardiere (canonnier) pour la dĂ©fense des remparts de la ville dans le cas d'une agression militaire, renforçant ainsi la batterie ; d'autre part, dans celle de barbier chirurgien[2] - «_Boccherini_(family)_»_3-0">[3].

Giovacchino Boccherini
Antonio Boccherini (1676-1754) : barbier chirurgien
Maddalena Partigliani
Francesco Leopoldo Boccherini (1713-1766) : contrebassiste
Francesco Mancini : négociant en tabac
Maria Felice Teresa Mancini (1676–1770)
Maria Isabetta Lena
Ridolfo Luigi Boccherini
(1743-1805)
Domenico Prosperi : artisan
Maria Santa (Santina) Prosperi (1709-1776)
Angela Arbichani

« Ridolfo Luigi, fils de Leopoldo — lui-mĂȘme fils d'Antonio Boccherini de Lucques — et de Maria Santa — elle-mĂȘme fille de Domenico Prosperi de Lucques — son Ă©pouse, (Luigi) nĂ© le 19 de ce mois Ă  10 heures, Ă  Lucques dans la paroisse du Saint-Sauveur, fut baptisĂ© le 22 de ce mois par les soins du curĂ©. Le parrain fut le noble Scipione Moriconi de Pologne et la marraine, la noble dame Caterina, femme du noble seigneur.

Orsucci de Lucques[vo 1]. »

Acte de baptĂȘme. Registres Saint-Jean, Reparate et PantalĂ©on. (AnnĂ©e 1743) Le 22 fĂ©vrier 1743[5].

Luigi est issu de l'union du troisiĂšme fils d'Antonio, Francesco Leopoldo Boccherini nĂ© le et de la fille d'une famille d'artisans, Maria Santa Prosperi nĂ©e en 1709. Tous deux originaires de Lucques se marient le et demeurent dans une maison qui subsiste encore de nos jours, Ă  l'angle des rues Buia et Fillungo[1] - [5] - «_Buia_(via)_»_7-0">[6]. Sans ĂȘtre riche, la famille est assez aisĂ©e pour avoir sa tribune louĂ©e au thĂ©Ăątre municipal[7]. Son pĂšre, Leopoldo, est le premier membre de la famille Ă  vivre exclusivement de son activitĂ© musicale. S'il chante et joue du violoncelle, il est surtout excellent contrebassiste, employĂ© Ă  la Cappella Palatina depuis 1747, l'orchestre municipal de la citĂ©-État de Lucques[8]. La petite ville fortifiĂ©e est situĂ©e Ă  cinquante kilomĂštres de Florence et Ă  proximitĂ© de Pise. Vers 1760, sa population est estimĂ©e Ă  un peu plus de 20 000 habitants[9].

plan d'une ville
Plan de Lucques en 1768. Cette citĂ©-État de Toscane possĂšde dĂ©jĂ  Ă  l'Ă©poque de Boccherini une tradition musicale bien implantĂ©e. Des compositeurs comme Francesco Geminiani et Francesco Barsanti y sont nĂ©s. Plus tard, Alfredo Catalani et surtout Giacomo Puccini devaient Ă  leur tour s'y illustrer.

Luigi est le quatriĂšme enfant d'une fratrie de six[alpha 1] - [10] - «_Boccherini_(family)_»_3-1">[3] - [11]. Trois jours aprĂšs sa naissance, le , il est baptisĂ© sous les noms Ridolfo Luigi — mais n'a jamais utilisĂ© son premier prĂ©nom, en la paroisse San Salvatore in Mustolio (actuelle Ă©glise de la Misericordia)[1] - [7].

Le frùre et les sƓurs de Luigi sont tous artistes[alpha 2] :

  • Maria Ester (1740–?), sa sƓur aĂźnĂ©e, premiĂšre ballerine, qui connaĂźt le succĂšs Ă  Vienne, Bologne, Venise et Florence. Elle Ă©pouse le cĂ©lĂšbre danseur et chorĂ©graphe espagnol Onorato ViganĂČ[alpha 3]. Leur fils, prĂ©nommĂ© Salvatore (1769–1821), les surpasse en renommĂ©e et en talent dans le domaine de la danse et de la chorĂ©graphie : il produit notamment la chorĂ©graphie pour le ballet Les CrĂ©atures de PromĂ©thĂ©e de Beethoven. De 1813 Ă  sa mort, il est Ă  La Scala, oĂč il invente le chorĂ©drame (coreodramma), sorte de pantomime dansĂ©e. Stendhal, Ă  Milan en 1818, exprime louanges de ses talents[13].
  • Giovanni Gastone (1742–aprĂšs 1798), son frĂšre aĂźnĂ©, commence une carriĂšre de danseur Ă  Vienne dĂšs 1756 et se produit Ă©galement comme violoniste et chanteur avant de devenir le librettiste de la cour pour plusieurs compositeurs d'opĂ©ras tels qu'Antonio Salieri, Florian Gassmann, Giovanni Paisiello et Joseph Haydn pour le livret de l'oratorio, Il ritorno di Tobia (1775)[8] . En 1781, il rejoint son frĂšre en Espagne et y poursuit son activitĂ© de librettiste.
  • Anna Matilde (1746–?) est Ă©galement danseuse, mais nous savons peu de choses sur elle, si ce n'est qu'elle est Ă  Vienne en 1763, avec sa mĂšre, sa sƓur Maria Ester et son frĂšre Giovanni Gastone ; par la suite elle se marie avec un certain Navarro.
  • Riccarda Gonzaga (1748–1780), enfin, est cantatrice. Elle dĂ©bute comme Seconda Donna au Teatro del Cocomero Ă  Florence, avec sa sƓur Maria Ester, avant de se fixer, elle aussi, en Espagne.

Formation (1748-1757)

peinture : une large perspective avec au centre droit la Cathédrale et sa tour carrée.
La place San Martino de Lucques vers 1746. Au fond, la cathĂ©drale Saint-Martin. Peinture de Bernardo Bellotto (1721–1780).

Boccherini passe son enfance Ă  Lucques et montre trĂšs tĂŽt beaucoup d'intĂ©rĂȘt pour la musique et particuliĂšrement pour le violoncelle. Son pĂšre lui donne probablement ses premiĂšres leçons dĂšs cinq ans. En 1751, convaincu de ses dispositions prĂ©coces, il confie l'enfant au violoncelliste et maĂźtre de chapelle Ă  la cathĂ©drale San Martino de Lucques, l'abbĂ© Domenico Francesco Vannucci (c. 1718–1775)[8]. Petit soprano, il chante dans les Ă©glises de Lucques et lors de la saison d'opĂ©ra, dans le chƓur.

C'est vraisemblablement Vannucci qui recommande l'enfant Ă  l'un des plus Ă©minents violoncellistes de Rome, Giovanni Battista Costanzi (1704–1778). En effet, dĂšs novembre 1753 et jusqu'au mois de mai ou [alpha 4] , accompagnĂ© de son pĂšre, Boccherini ĂągĂ© d'Ă  peine plus de dix ans Ă©tudie Ă  Rome auprĂšs du cĂ©lĂšbre compositeur dont la virtuositĂ© du jeu lui vaut le surnom de « Giovannino del Violoncello »«_Giovanni_Battista_Costanzi_»_20-0">[15]. En tant que maĂźtre de chapelle Ă  la Cappella Giulia de Saint-Pierre, Costanzi l'initie Ă  la composition.

Boccherini se familiarise avec l'Ɠuvre de Palestrina et d'Allegri ; le cĂ©lĂšbre Miserere impressionne le jeune homme, mais aussi les partitions de Corelli qui sont « largement utilisĂ©es comme matĂ©riau pĂ©dagogique au XVIIIe siĂšcle (Peter Holman) » — hommage que l'on retrouve plus tard dans une sonate pour violoncelle[alpha 5]. On ne sait rien de la durĂ©e de cet enseignement romain, ni de sa vie aprĂšs son retour Ă  Lucques[8]. Jusqu'Ă  ce que Luigi donne son premier concert Ă  l'Ă©glise San Romano. Il a 13 ans et y interprĂšte un concerto pour violoncelle ().

Un musicien semble suivre le parcours du jeune violoncelliste. Il s'agit de Giacomo Puccini (1712–1781) – ancĂȘtre du cĂ©lĂšbre compositeur d'opĂ©ra homonyme du XXe siĂšcle«_Giacomo_Puccini_»_22-0">[16]. Puccini appartient Ă  une dynastie de musiciens de Lucques, qui joue un rĂŽle notable depuis six gĂ©nĂ©rations. C'est le musicien le plus important et le plus actif de la ville : il cumule les fonctions de maĂźtre de chapelle du palais depuis 1739, d'organiste Ă  San Martino (1740), compositeur et responsable de la musique liturgique des autres Ă©glises de Lucques[9]. GrĂące Ă  son soutien, Boccherini participe Ă  la fĂȘte de la Sainte Croix (Santa Croce), la plus grande fĂȘte de la ville qui se dĂ©roule le de chaque annĂ©e. De nombreux musiciens de toute l'Italie et mĂȘme de l'Ă©tranger, viennent s'y produire, chanteurs ou solistes cĂ©lĂšbres.

Le succÚs aidant, il se produit assez souvent à Lucques et ses gages augmentent. Mais Leopoldo, son pÚre, recherche un poste stable pour son fils, ce qu'il ne peut trouver à Lucques. Ainsi, avec la protection de Domenico Sardini, ambassadeur de la république de Lucques à la cour des Habsbourg, Leopoldo Boccherini tente sa chance avec sa famille à l'étranger.

Années de voyages (1757-1768)

Avec son pĂšre Leopoldo, ses sƓur et frĂšre aĂźnĂ©s, Boccherini effectue une tournĂ©e Ă  Vienne qui est bien accueillie par le public et par la Cour. Le compositeur allemand Christoph Willibald Gluck s'enthousiasme pour le jeune musicien. Pendant ses sĂ©jours intermĂ©diaires Ă  Lucques, le Concile le charge Ă  plusieurs reprises d'Ă©crire de la musique et de jouer au violoncelle. Des opportunitĂ©s s'offrent Ă  lui.

À la mort de son pĂšre, en 1766, Boccherini entreprend de nouveau une tournĂ©e, au nord de la pĂ©ninsule italienne (Milan, GĂȘnes) avec les violonistes Pietro Nardini, Filippo Manfredi et l'altiste Giuseppe Cambini, constituant le « Quatuor de Toscane », le premier quatuor Ă  cordes de l'histoire.

Fin 1767, Boccherini et Manfredi arrivent Ă  Paris afin de se faire connaĂźtre, se produisant notamment au Concert Spirituel. Une rencontre dans un Salon avec une jeune claveciniste l'amĂšne Ă  la composition des sonates opus 5. Le sĂ©jour parisien est couronnĂ© par la publication de ses Ɠuvres antĂ©rieures. Sa rĂ©putation de compositeur est Ă©tablie.

Vienne

ScĂšne de carnaval, toile de Giandomenico Tiepolo
Scùne de carnaval à Venise, ou le Menuet (1750) par Giandomenico Tiepolo (1727–1804).

Au printemps 1757 — suivi de sa sƓur Maria Ester et de son frĂšre Giovanni Gastone, engagĂ©s dans un corps de ballet — il accompagne Leopoldo Ă  Vienne, passant par Venise, Ă  l'occasion du carnaval, ainsi qu'Ă  Trieste[8].

DĂ©but dĂ©cembre, ils sont tous deux engagĂ©s au sein de l'orchestre de la cour impĂ©riale d'Autriche. Luigi, ĂągĂ© seulement de quatorze ans, reçoit un quart du salaire de son pĂšre. AprĂšs la fin de la saison d'Ă©tĂ© 1758, ils sont rĂ©engagĂ©s pour deux autres saisons, d' Ă  et en 1763–1764[17].

À tout juste dix-sept ans, en 1760, Luigi compose Ă  Vienne ses Sei Trietti Per Due Violini et Basso, opus 1 [G.77-82] (publ. 1767). La remarquable partie de violoncelle, libĂ©rĂ©e « du joug de la basse continue[18] » est totalement indĂ©pendante et dĂ©passe largement ce qui lui est ordinairement dĂ©volu.

page de titre d'une partition.
Composés en 1760 à Vienne, les six trios opus 1 [G.77-82] sont gravés à Paris chez Bailleux en juillet 1767[19] - [20].

Une sĂ©rie de six quatuors Ă  cordes suit en 1761, comme opus 2 [G.159-164] (publ. 1767). Ce sont les tout premiers quatuors avec ceux de Haydn (1769) dans l'histoire de la musique. L'Ă©criture est dĂ©jĂ  ce qu'elle devait ĂȘtre dans l'histoire du genre : chaque partie est conçue de maniĂšre indĂ©pendante, Ă  parts Ă©gales tout en faisant Ă©voluer les quatre instruments dans une « conversation musicale », usant des techniques de mouvement les plus divers « du sĂ©vĂšre contrepoint Ă  la mĂ©lodieuse homophonie » (Ludwig Finscher). On ne sait rien des compositions antĂ©rieures, pourtant le style d'Ă©criture est parfaitement maĂźtrisĂ© : « Tous les traits du quatuor mature sont prĂ©sents dans l'op. 2 de Boccherini, Ă  partir de l'Ă©mancipation du violoncelle [
] et dans quelques cas de l'alto[21]. »

Boccherini trouve en Gluck, chef de l'opĂ©ra en poste Ă  la cour depuis 1752, une oreille attentive Ă  ses Trios et un protecteur influent. Mais Luigi semble refuser un poste prestigieux dans l'orchestre de l'impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rĂšse, pour lequel Gluck offre pourtant son soutien ; le Lucquois prĂ©fĂ©rant postuler pour un emploi de violoncelliste dans sa ville natale, dĂšs [alpha 6] - [22] - [23] - [24]. Cette dĂ©cision ne manque pas de surprendre. AprĂšs plus de six mois sans nouvelles ne recevant aucune rĂ©ponse de Lucques, le pĂšre et son fils Giovanni Gastone dĂ©cident en d’« aller voir sur place ». Mais ils ne le peuvent qu'entre octobre et [alpha 7]. À leur retour nĂ©anmoins, le jeune compositeur est immĂ©diatement repris dans l'orchestre du Burgtheater de Vienne (janvier 1763).

Pendant les pĂ©riodes oĂč les thĂ©Ăątres sont en relĂąche (CarĂȘme), Boccherini se produit avec succĂšs, en soliste dans ses propres Ɠuvres Ă  un ou deux violoncelles, non seulement Ă  Vienne Ă  partir de 1758 (et deux autres fois en 1763[8]), mais aussi Ă  Florence () et ModĂšne ([25]). Un critique prĂ©sent au concert de Florence l'appelle dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbre joueur de violoncelle  (« celebre suonatore di violoncello ») et poursuit en relevant le caractĂšre totalement nouveau du jeu du musicien : « d’un maniera dell tutto nuova[8] ». Les programmes prĂ©cis de ces diffĂ©rents concerts ne sont pas connus.

Son sĂ©jour de sept ans dans la capitale autrichienne (jusqu'en ) offre Ă  Luigi des opportunitĂ©s de suivre les Ă©volutions musicales du moment (rĂ©pertoire, musiciens en vogue) et de confronter son style Ă  celui d'autres compositeurs : — exception faite de Gluck qui rĂ©forme l'opĂ©ra — les productions de Georg Mathias Monn, Georg Christoph Wagenseil et Carl Philipp Emanuel Bach par exemple, qui comportent toutes des Ɠuvres concertantes pour violoncelle et orchestre. Boccherini peut Ă©galement se familiariser avec la musique de ballet, deux Ă©tant donnĂ©s en fin de chaque saison (celle-ci comprenant environ 200 spectacles). Christian Speck note l'« influence dĂ©cisive sur [sa] maniĂšre de composer[17] », outre que son frĂšre est danseur et ses sƓurs ballerines.

Italie

Portrait du compositeur Giovanni Battista Sammartini
Giovanni Battista Sammartini, prolifique compositeur : 2 800 Ć“uvres[18], maĂźtre de Gluck en 1737–41. Le compositeur bohĂ©mien Josef Mysliveček dĂ©crit Sammartini comme « le vrai prĂ©dĂ©cesseur de Haydn[26] ». En octobre 1770, Mozart le rencontre Ă  Milan et assure en avoir beaucoup appris. En 1772, Wolfgang retourne Ă  Milan, oĂč il Ă©crit ses premiers quatuors Ă  cordes.

GagnĂ© par la nostalgie du pays, aprĂšs quatre ans d'absence, Boccherini retourne Ă  Lucques au printemps 1764. Cette mĂȘme annĂ©e, le , Ă  21 ans, il est enfin conviĂ© par la municipalitĂ© Ă  occuper un poste (fixe) de violoncelliste dans l'orchestre princier, pour cinq Ă©cus par mois[27]. Le musicien quitte alors Vienne pour sa ville natale, privilĂ©giant la place de violoncelliste Ă  la Cappella Palatina (la chapelle du Palais ducal) de Lucques. Pourtant, moins de quatre mois aprĂšs le premier concert du , il demande un congĂ© au magistrat de la ville. Peut-ĂȘtre parce que le poste ne rĂ©pond plus Ă  ses attentes[28]. Il dĂ©cide en revanche — toujours accompagnĂ© par son pĂšre — de se rendre Ă  Milan.

Il rencontre le trĂšs influent Sammartini qui dirige l'orchestre lors d'une fĂȘte donnĂ©e pour le passage du grand-duc de Toscane Ă  Pavie en juillet 1765. CrĂ©mone ensuite, oĂč son pĂšre et lui obtiennent un contrat bien rĂ©munĂ©rĂ©[17] - [8]. Sammartini encourage Boccherini Ă  persĂ©vĂ©rer dans la composition d'Ɠuvres de musique de chambre avec violoncelle. En avril 1766, il apparaĂźt en soliste au Teatro Alibert Ă  Rome dans des concerts.

Le passage de Boccherini et de son pĂšre est Ă©galement attestĂ© Ă  GĂȘnes en 1765 dans les Stati delle anime (registres) de la paroisse de San Siro, frĂ©quentĂ©e par l'Ă©lite de la ville. Ils logent chez un luthier, Cristiano Nonnemacker, non loin de l'Ă©glise de San Filippo Neri pour laquelle il met en musique ses deux oratorios. Il revient Ă  nouveau dans la citĂ© gĂ©noise en 1767 oĂč des traces de son passage (cette fois, seul) se trouvent dans les archives de la paroisse de Santa Maria delle Vigne oĂč il est employĂ© comme instrumentiste et compositeur[29].

En octobre 1765, pĂšre et fils rentrent Ă  Lucques oĂč Luigi reprend son poste dans l'orchestre. Il Ă©crit des Ɠuvres de grandes dimensions, notamment une cantate politique La confederazione dei Sabini con Roma [G.543], importante commande du Concile de Lucques par l'entremise de Puccini pour la fĂȘte delle Tasche [« des Sacs »] en [28]. Entre 1764 et fin 1765, il compose deux oratorios : Il Giuseppe Riconosciuto [G.538] (« Joseph reconnu ») et Gioas, Re di Giuda [G.537] (« Joas, roi de JudĂ©e ») sur des livrets de MĂ©tastase, commandes de l'Ă©glise de San Filippo Neri Ă  GĂȘnes, oĂč sont conservĂ©es les copies manuscrites de [G.537], ainsi que des Ɠuvres liturgiques[30] - [29] - [31].

Une symphonie en rĂ© majeur [G.490] est composĂ©e la mĂȘme annĂ©e (publ. Ă  Venise c. 1775)[32]. Elle apparaĂźt comme ouverture dans La confederazione dei Sabini con Roma et Il Giuseppe Riconosciuto. Boccherini rĂ©utilise un thĂšme de l’Andante dans un concerto pour violoncelle [G.478] dans la mĂȘme tonalitĂ©. Plus tard, la symphonie constitue l'Ouverture [G.527] de la seconde partie de la Buona figliola de Piccinni lorsque l'Ɠuvre est reprĂ©sentĂ©e l'Ă©tĂ© 1769, Ă  Aranjuez[33] - [34].

peinture : deux violonistes, un altiste, un violoncelliste et un claveciniste en concert
Le Quartetto toscano par Pietro Longhi (c.1767, collection privée, Turin, Italie). Boccherini est au premier plan, à droite. Un cinquiÚme musicien tient le rÎle de basse au clavecin[12] - [35].

Pour quelques mois, un ensemble de quatuor Ă  cordes professionnel se forme vers 1766 : le Quartetto toscano[alpha 8] - [36] - [37]. Chose exceptionnelle Ă  l'Ă©poque. Il est composĂ© d'Ă©lĂšves de Tartini rencontrĂ©s Ă  Milan, les violonistes Pietro Nardini (1722–1793) et un de ses Ă©lĂšves, Filippo Manfredi (1731–1777) nĂ© Ă  Lucques et premier violon de la Cappella Palatina , ainsi que l'altiste, Ă©galement compositeur, Giuseppe Maria Cambini (1746–1825)[alpha 9].

« Hélas ! que ceux qui ne regardent pas la musique instrumentale que comme un vain bruit n'ont-ils comme moi, entendu exécuter les quatuors de Boccherini, de Haydn, et de quelques autres maßtres célÚbres, par Manfredi, Boccherini, Nardini, et moi, qui étais trop heureux de faire l'alto ! »

— Giuseppe Maria Cambini[38] - [39].

C'est Ă  Milan que l'ensemble aurait donnĂ© les premiers concerts publics de quatuor Ă  cordes jamais exĂ©cutĂ©s. Selon Cambini (Nouvelle MĂ©thode thĂ©orique et pratique pour le violon, c. 1795-1803), le rĂ©pertoire jouĂ© est composĂ© d'Ɠuvres de Haydn, de Boccherini et de quelques compositeurs en vogue. Mais le rĂ©cit de Cambini est sujet Ă  caution car il cite des Ɠuvres de Haydn plus tardives.

Son pĂšre disparaĂźt le , Boccherini a 23 ans. Boccherini montre les premiers symptĂŽmes de tuberculose.

Face Ă  la relative prĂ©caritĂ© de sa carriĂšre et la maigre rĂ©munĂ©ration qu'il reçoit, le violoncelliste quitte Ă  nouveau la Toscane. Il entreprend (probablement accompagnĂ© de sa mĂšre) une tournĂ©e de concerts pendant l'Ă©tĂ© 1767, avec son ami Filippo Manfredi, en Italie du Nord (Lombardie) oĂč le public se montre enthousiaste. Puis le duo quitte GĂȘnes en septembre pour un concert Ă  Nice le 5 octobre. AprĂšs quelques concerts, ils arrivent Ă  Paris[8] mais, leur intention est de se rendre Ă  Londres, oĂč comme leur compatriote, le violoniste Francesco Geminiani (1687–1762) beaucoup d'Italiens ont fait carriĂšre[alpha 10] - [40]. Paris ne leur semble qu'une Ă©tape. Le sĂ©jour dure six mois[8].

  • dessin : Portrait de Pietro Nardini.
    Pietro Nardini, membre du Quartetto toscano[w 1].
  • peinture : un homme tient une partition Ă  la main.
    Jean-Étienne Liotard, Portrait de Luigi Boccherini, 1764-68. Huile sur toile. Collection privĂ©e, Budenheim, Allemagne.
  • photo : un porche de maison.
    Le Palazzo Clemente Della Rovere dans lequel sĂ©journe Boccherini lors de son second passage Ă  GĂȘnes en 1767[29].

Paris

tableau : la seine encombré de barges et péniches chargées, accostées aux quais.
Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, La Seine en aval du pont Neuf, (1754), Musée du Louvre.

La renommée du musicien acquise durant ces années de voyages se répand lors de son séjour parisien. Paris est alors une des deux grandes villes européennes les plus peuplées avec Londres[41]. Rayonnante d'une vie culturelle, intellectuelle et artistique intense, la ville est déjà un lieu convoité par les artistes désireux de se faire un nom. C'est également, un centre d'éditions musicales trÚs actif au tournant de la moitié du siÚcle«_France_»_54-0">[42].

En effet, les premiĂšres partitions publiĂ©es de Boccherini — avec ou sans son autorisation — qui l'ont devancĂ© de quelques mois se succĂšdent. Ses Sei Sinfonie O Sia Quartetti Per Due Violini, Alto, e Violoncello obbligati [G.159-164] Ɠuvres composĂ©es Ă  Vienne six ou sept ans plus tĂŽt sont annoncĂ©es par le Mercure de France du et gravĂ©es par Venier[alpha 11] tandis que ses Sei Trietti Per Due Violini, et Basso [G.77-82], le sont par Bailleux[w 2] en juillet de la mĂȘme annĂ©e[20]. En mars 1768, c'est au tour de son opus 4, les Sei Trio [G.83-88], d'ĂȘtre publiĂ© chez Venier[43]. Pour Boccherini, Paris devait rester sa vie durant le lieu privilĂ©giĂ© de ses publications[8].

Signe d'un certain succĂšs, une autre Ɠuvre paraĂźt chez GrangĂ© : une symphonie en rĂ© majeur [G.500], avec une entĂȘte pittoresque : « Premiere Symphonie, A A [sic] Quatre Parties ObligĂ©es, [...] Del Signore Bouqueriny ». Il s'agit de la premiĂšre falsification. Christian Speck[44], suivant le « supplĂ©ment Breitkopf[alpha 12] » de 1768, prĂ©cise que la symphonie « au dĂ©veloppement si peu inspirĂ© » pourrait ĂȘtre de Herman-François Delange (1715–1781).

Boccherini et Manfredi sont introduits dans divers salons privĂ©s parisiens, invitĂ©s du Prince de Conti, exactement un an aprĂšs le passage de Mozart[45] et surtout de celui du Baron de Bagge, mĂ©cĂšne, dilettante, lui-mĂȘme violoniste et compositeur Ă  ses heures, oĂč se retrouve le « Tout-Paris »[46]. Outre Boccherini, le violoncelliste Jean-Pierre Duport est de ses protĂ©gĂ©s «_Bagge_»_62-0">[47] - [alpha 13]. Le Baron est trĂšs influent sur la vie musicale notamment par la qualitĂ© de ses concerts. Sa protection permet aux deux musiciens de se faire mieux connaĂźtre du milieu aristocratique. GrĂące Ă  son appui, Boccherini se produit seul, ou avec Manfredi, dans des soirĂ©es musicales et les Ɠuvres des deux musiciens sont prĂ©sentĂ©es et interprĂ©tĂ©es au Concert Spirituel, le [8]:

peinture : un salon au trÚs haut plafond et ses invités ; Mozart est à gauche au clavecin.
Michel-BarthĂ©lemy Ollivier, Le thĂ© Ă  l'anglaise chez le prince de Conti (1766), MusĂ©e de Versailles. Le jeune Mozart — dix ans —, lors de son second passage Ă  Paris, divertit les invitĂ©s du Prince de Conti. Boccherini y est reçu tout juste un an aprĂšs.

« M. Manfredi exĂ©cuta sur le violon, un concerto de sa composition, & eut lieu d'ĂȘtre satisfait de la façon dont le public rendit justice aux talens de l'artiste & du compositeur. [
] M. Boccherini, dĂ©jĂ  connu par ses trio & ses quatuor [sic], qui sont d'un grand effet, a exĂ©cutĂ©, en maĂźtre, sur le violoncelle, une sonate de sa composition. »

— Mercure de France, avril 1768[w 3].

Tout autre est la teneur du second témoignage de leur apparition au Concert Spirituel. Celui de Louis Petit de Bachaumont, écrivain et critique des arts, dans ses célÚbres Mémoires secrets à l'entrée du [48]. Ce témoignage est à mentionner tout en gardant à l'esprit que ce genre de chroniques fourmillant d'anecdotes et de rumeurs se fait volontiers l'écho de nombreux scandales et circule généralement sous forme de nouvelles à la main afin d'éviter la censure. Du reste, c'est la seule critique à se montrer peu favorable aux deux musiciens italiens«_Petit_de_Bachaumont,_Louis_»_66-0">[49] :

Frontispice gravé de la partition de l'opus 5
Frontispice de l'édition Venier (Paris, février 1769) de la partition des « Sei sonate di cembalo e violino obbligato (...) Opera Va ». La dédicace est à Madame Brillon De Jouy[50] - [51].

« Différents grands-maßtres d'Italie ont débuté au concert spirituel. Le sieur Manfredi, fameux violon, n'a point eu le succÚs qu'il espérait. On a trouvé sa musique plate, son exécution large et moelleuse, mais son jeu fou et désordonné. Le sieur Boccarini [sic] a joué du violoncelle avec aussi peu d'applaudissement; ses sons ont paru aigres aux oreilles, & ses accords trÚs-peu [sic] harmonieux. »

— Louis Petit de Bachaumont, MĂ©moires secrets, (2 avril 1768).

La mode est Ă  la symphonie, nouveau genre conquis surtout par les compositeurs de Mannheim dont le principal reprĂ©sentant est Johann Stamitz[alpha 14]. Mais lorsque les solistes italiens se produisent, ils attirent l'attention d'une fameuse claveciniste parisienne de 24 ans, Madame Brillon De Jouy[alpha 15] - [w 4] - [53]. Lors de son passage Ă  Paris deux ans plus tard, Charles Burney fait sa connaissance et donne ses impressions sur les qualitĂ©s de jeu de la musicienne, aprĂšs un concert donnĂ© chez elle, Ă  Passy :

« Elle est une des plus grandes clavecinistes d'Europe [
] considĂ©rĂ©e ici comme la meilleure interprĂšte de piano-forte [
] De nombreux compositeurs cĂ©lĂšbres d'Allemagne et d'Italie qui ont sĂ©journĂ© en France lui ont dĂ©diĂ© leurs ouvrages ; parmi ceux-ci il y en a de Schobert et Boccherini[vo 2]. »

— Charles Burney, 20 juillet 1770[54].

peinture : une jeune femme, feuilletant une partition à l'italienne posée devant elle.
Anne-Louise Brillon de Jouy (c. 1769), par Jean-Honoré Fragonard, Musée du Louvre.

L'Ɠuvre Ă©voquĂ©e est une de ses rares compositions avec clavier[alpha 16], les « Sei sonate di cembalo e violino obbligato opera Va » [G.25-30]. À noter que le titre figurant sur le manuscrit autographe de leur rĂ©vision de 1798 est « pianoforte con accompagnamento di un violino » sans l'obbligato. Les nombreux arrangements pour divers instruments tels que le clavecin, le violon, la flĂ»te ou la harpe d'Ă©diteurs français, anglais ou allemands attestent le vif succĂšs rencontrĂ© par cette oeuvre[55]. DĂšs lors, sa rĂ©putation de compositeur est Ă©tablie[56]. Boccherini compose trĂšs vraisemblablement Ă  l'intention de la claveciniste le concerto pour piano-forte et orchestre en mi-bĂ©mol majeur [G.487], le seul du musicien dans cette combinaison[57] - [58]. Les trios Ă  cordes sont rĂ©Ă©ditĂ©s de nombreuses fois, signe de leur succĂšs et mĂȘme copiĂ©s jusque dans les annĂ©es 1800 dans toute l'Europe : Riga, Londres, Mannheim, Vienne, Amsterdam[59].

L’ambassadeur d'Espagne Ă  Paris JoaquĂ­n Atanasio Pignatelli de AragĂłn y Moncalvo, comte de Fuentes (1724-1776), d'origine italienne, les ayant rencontrĂ©s dans des salons parisiens celui du baron de Bagge notamment, parvient Ă  convaincre Boccherini et Manfredi de se rendre Ă  Madrid. Le comte leur aurait fait miroiter une place stable sous la protection et grĂące au mĂ©cĂ©nat de Don Luis Antonio de BorbĂłn y Farnesio, frĂšre du roi d'Espagne, Charles III (fils de Philippe V) tout en leur procurant des lettres de recommandation[60] - [61] - [62] - [63]. Cette proposition Ă  premiĂšre vue peut paraĂźtre surprenante, car le roi n'apprĂ©cie guĂšre la musique et l'influence exercĂ©e par le comte de Fuentes n'est documentĂ©e par aucune source«_Fuentes,_earl_of_»_86-0">[64]. Alors que la musique jouĂ©e Ă  la Cour d'Espagne est produite par des Italiens et parmi eux le castrat Farinelli, il est possible que son immense succĂšs ait encouragĂ© Boccherini et Manfredi Ă  y tenter leur chance en mĂȘme temps que d'abandonner le projet de s'installer Ă  Londres. En outre, le fait que depuis l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente (1767), la Cour ne dispose plus de violoncelliste a probablement pesĂ© sur leur dĂ©cision[65].

DĂ©but 1768, aprĂšs un dernier concert donnĂ© par Manfredi le [8], les deux musiciens accompagnĂ©s de la mĂšre de Boccherini, se remettent en route pour l'Espagne. Manfredi retourne en Italie en 1772, alors que Boccherini, ĂągĂ© de 26 ans Ă  son arrivĂ©e, ne devait plus quitter ce pays, les trente-six annĂ©es suivantes.

L'Ă©tablissement Ă  la Cour d'Espagne (1768-1785)

À Madrid, Boccherini s'attire les faveurs de la Cour d'Espagne par la composition d’Ɠuvres de musique de chambre dĂ©diĂ©es aux membres de la famille royale notamment au Prince des Asturies. Mais c'est son frĂšre, l'infant Don Louis de Bourbon qui l'engage Ă  son service en 1770 comme violoncelliste et compositeur de musique. DĂšs lors, son destin semble tracĂ©. Un mariage l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente avec une chanteuse romaine, Clementina Pelliccia, suivi rapidement par la naissance de premiers enfants confirme le dĂ©but d'une pĂ©riode heureuse et crĂ©atrice. Les premiers quintettes Ă  cordes avec deux violoncelles, les opus 10 et 11 sont composĂ©s Ă  Boadilla del Monte en 1771 ainsi que les symphonies opus 12 Ă  Aranjuez.

En 1776, lorsque Don Luis est contraint Ă  l'exil Ă  la suite de son mariage morganatique, Boccherini le suit pour s'Ă©tablir Ă  Arenas de San Pedro, Ă  une centaine de kilomĂštres de Madrid. IsolĂ© de tous les centres musicaux europĂ©ens, le compositeur n'en continue pas moins Ă  produire une Ɠuvre — en majoritĂ© de la musique de chambre — dans laquelle se ressentent les influences hispanisantes.

En quĂȘte d'une situation

Palais royal d'Aranjuez en 1773 (gravure)
Palais royal d'Aranjuez en 1773. Gravure de Manuel Salvador Carmona (1734–1820). Boccherini y passe les annĂ©es les plus heureuses de sa vie.

Au printemps 1768 (jusqu'en 1770), le violoncelliste joue dans un ensemble qui se produit dans le nouveau thĂ©Ăątre du Palais d'Aranjuez, la « Compañía de los Reales Sitos »«_Compañía_de_los_Reales_Sitos_»_88-0">[66], dirigĂ© par Luigi Marescalchi. Boccherini y rencontre la chanteuse romaine Clementina Pelliccia[alpha 17] - «_Pelliccia_Clementina_»_90-0">[67] alors en tournĂ©e avec la troupe. Cette annĂ©e-lĂ , elle figure avec sa sƓur dans la distribution de l'opĂ©ra l'Almeria du compositeur napolitain Juan Francisco de Majo[alpha 18] - [68]. Une aria [G.542] interlude du second acte de l'opĂ©ra l'Almeria aurait Ă©tĂ© composĂ©e et accompagnĂ©e au violoncelle seul par Boccherini[69] - [70]. Malheureusement, la partition demeure Ă  ce jour perdue.

C’est lors d'une de leurs reprĂ©sentations en automne de la mĂȘme annĂ©e Ă  Valence que Casanova fait la connaissance de Clementina, sa sƓur Maria Teresa, et Boccherini[71] - [72].

page de titre d'une partition
Six trios Ă  cordes Dedicatti a S. A. R. Don. Carlo Principe di Asturias, (Paris, avril 1771) [G.89-94][73].

La situation en Espagne est cependant compliquĂ©e. De nombreux musiciens italiens exercent Ă  Madrid depuis plusieurs annĂ©es : le chef d'orchestre Francesco Corselli et Nicola Conforto notamment occupent des postes importants Ă  la Cour. MĂȘme si les relations entre Boccherini et son compatriote Gaetano Brunetti, alors violoniste Ă  la Real Cappilla, ont souvent Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©es comme conflictuelles depuis les travaux biographiques de FĂ©tis et Picquot, aucune raison sĂ©rieuse, jusqu'Ă  prĂ©sent, n'a Ă©tĂ© retenue pour justifier qu'une telle rivalitĂ© existe entre les deux musiciens.

D’autres Ă©lĂ©ments infirment ces allĂ©gations : Boccherini entre au service de l'Infant Don Luis quelques mois avant que Brunetti ne soit nommĂ© maĂźtre de violon du Prince des Asturies (le futur Charles IV) en ; les revenus annuels que perçoit Boccherini pour sa fonction, sont nettement supĂ©rieurs Ă  ceux perçus par Brunetti et, Ă  la mort de l'Infant (1785), Charles III — qui aurait Ă©tĂ© influencĂ© par un malveillant Brunetti contre Boccherini — nomme le violoncelliste futur membre de la Real Cappilla avec des appointements annuels de 12 000 reales[alpha 19], salaire que Brunetti n'a jamais atteint en tant que violoniste dans la mĂȘme Institution.

Bien que le fils de Brunetti, Francisco, soit choisi en 1787 par Charles III Ă  la place de Boccherini pour occuper le poste vacant de violoncelliste, Boccherini n'en continue pas moins de percevoir les 12 000 reales pour le reste de sa vie. Il est certain qu'un favoritisme[74] Ă  l'Ă©gard de Brunetti existe Ă  la Cour, mais une compĂ©tition fondĂ©e sur de vils enjeux relĂšve du mythe. Tout montre au contraire que Brunetti imite dans sa musique l'originalitĂ© de Boccherini [75]. Lorsqu'on lui soumet les six trios opus 6[w 5] [G.89-94] (1771), il reconnaĂźt immĂ©diatement la valeur du musicien.

L'annĂ©e suivant leur arrivĂ©e en Espagne, le , Luigi et Clementina se marient dans la Real Colegiata de la SantĂ­sima Trinidad, paroisse de San Ildefonso. De cette union sont nĂ©s sept enfants : Joaquina, Felix Luis, Luis Marcos, Josef Mariano, Teresa, Mariana et Isabel. Seuls deux, Luis Marcos, ordonnĂ© prĂȘtre et Josef Mariano, archiviste de la comtesse de la Oliva de GaytĂĄn, veuve de Cerralbo, atteignent l'Ăąge adulte et survivent Ă  leur pĂšre«_Boccherini,_Josef_Mariano_»_102-0">[76] :

Clementina Pelliccia (∞1769)
Luigi Boccherini
M.Pilar Joachina Porreti (∞1787)
Joaquina (1770-1796)
Felix Luis (?-1780)
Luis Marcos (1774-?)
Josef Mariano (1776-1847)
M.Teresa (?-1804)
Mariana (1782-1802)
Isabel (1783-1802)


Au service de Don Luis

photo : façade d'un palais de brique rouge comportant trois niveaux et 14 fenĂȘtres par Ă©tage.
Le Palais de Boadilla del Monte, l'une des résidences de l'infant don Louis de Bourbon.

À la fin 1769, Boccherini dĂ©die ses six quatuors Ă  cordes opus 8[w 6] [G.165-170] Ă  un membre de la famille royale, l'infant Don Luis de Bourbon. Celui-ci engage Boccherini quelques mois plus tard, le , comme virtuoso di camera e compositor di musica (« violoncelliste de sa chambre et compositeur de musique »), avec un traitement annuel de 30 000 reales, Boccherini percevant deux salaires : 18 000 reales comme violoncelliste et 12 000 reales comme compositeur, l'un des plus Ă©levĂ©s de la cour.

L'année suivante, il compose les six quatuors opus 9 [G.171-176] destinés « alli Signori Diletanti di Madrid » imprimés à Paris[w 7] mais aussi à Madrid Seis cuartetos (1772) par Juan Fernando Palomino tout comme les trios op. 6 Seys Tryos (1771)[77]. Preuve de ses premiers débuts en Espagne, l'annonce de leurs publications dans la Gaceta de Madrid témoigne de leur antériorité d'à peine quelques mois par rapport à celles publiées par Paris et montre qu'elles sont considérées par leur auteur comme des éditions autorisées indépendamment de celles gravées par Venier.

Manuscrit : PremiĂšres mesures de la partition manuscrite du quintette opus 10 no. 1 (1771).
Incipit de la partition du quintette opus 10 no 1 [G.265] (Fonds BnF[w 8]).

Dans l'entourage de Don Luis, il trouve un quatuor Ă  cordes, composĂ© du pĂšre Font et de ses trois fils. C'est de cette heureuse rencontre que seraient nĂ©s ses quintettes«_Font_(family)_»_107-0">[78]. Durant cette pĂ©riode, il compose une premiĂšre sĂ©rie de douze quintettes Ă  cordes avec deux violoncelles, les opus 10 et 11 (1771) [G.265-276], forme qu'il a fortement contribuĂ© Ă  dĂ©velopper — il en laisse 110 sur les 137 quintettes Ă©crits[79]. Pour l'orchestre il compose ses premiĂšres symphonies et une douzaine en tout durant le sĂ©jour Ă  Aranjuez — sur les vingt-sept mentionnĂ©es dans son catalogue. Ces Ɠuvres montrent les moyens dont dispose l'orchestre, davantage dĂ©veloppĂ©, avec des pupitres de vents.

dessin en couleurs : quatre oiseaux dont un semble chanter.
Dans son quintette L'Uccelleria, Boccherini suggÚre la présence d'oiseaux en imitant leurs vocalisations au moyen de trilles.

Dans une partition d'orchestre de 1771, sa symphonie opus 12 no 4 [G.506] Boccherini rend hommage Ă  Gluck avec lequel il a travaillĂ© Ă  l'OpĂ©ra lors de son sĂ©jour autrichien. Dans le mouvement conclusif, il parodie le Finale du ballet en trois actes, Don Juan ou le Festin de Pierre, donnĂ© Ă  Vienne dix ans plus tĂŽt () ; mieux connu sous le nom de danse des furies dans la version parisienne d'OrphĂ©e et Eurydice (1774) oĂč il est aussi inclus. Sur certaines Ă©ditions de la symphonie, on trouve le titre La casa del Diavolo et sur l'Ă©dition parisienne, le dernier mouvement porte le titre : « Chaconne qui reprĂ©sente l'Enfer et qui a Ă©tĂ© faite Ă  l'imitation de celle de Mr Gluck dans le Festin de pierre », pourtant la musique n'a rien d'une chaconne[80]. Les pupitres traditionnels soutenus par les cors et les hautbois rendent l'atmosphĂšre menaçante, tandis que les tremolandos de cordes, des « bouffĂ©es de colĂšre » (Stanley Sadie) et l'Ă©criture chromatique plus dĂ©veloppĂ©e que chez Gluck, anticipent l'Ăšre romantique.

De la moisson de cette Ă©poque, se dĂ©tache le cĂ©lĂšbre menuet[alpha 20], troisiĂšme mouvement du quintette op. 11 no 5 en mi majeur [G.275], ainsi que le quintette en rĂ© majeur op. 11 no 6 L'Uccelleria [G.276], premiĂšre incursion de Boccherini dans la musique Ă  programme. Son premier mouvement en rĂ© majeur, Adagio-Allegro giusto, Ă©voque les ramages de toutes sortes d'oiseaux (caille, coucou, rossignol, etc.) que possĂšde Don Luis dans les oiselleries de ses rĂ©sidences d'Ă©tĂ©[81] - [82]. Le second mouvement, l’Allegro en la mineur intitulĂ© I pastori e il cacciatori, est inspirĂ© des images de chasses qui figurent sur les longues tentures qui dĂ©corent les appartements du prince et montre la propension de Boccherini pour la pastorale[alpha 21] - [83].

C'est pendant ces annĂ©es que se situe une anecdote rapportĂ©e par Castil-Blaze se basant sur les dires d'Alexandre Boucher et relayĂ©e Ă  son tour par Louis Picquot dans sa Notice[84] - [85]. Don Luis, oncle de Charles IV, alors prince des Asturies conduit un jour Boccherini chez son neveu pour lui faire entendre ses nouveaux quintettes. Le prince « prend son archet : il tenait toujours la partie de premier violon ; or, dans cette partie figurait un trait d'une extrĂȘme longueur et d'une complĂšte monotonie. Ut si, ut si : ces deux notes rapidement coulĂ©es, se rĂ©pĂ©taient au point de couvrir la moitiĂ© d'une page ». Quelques instants se passent et soudain en proie Ă  un agacement, Charles se lĂšve et avec l'accent de la colĂšre s'adresse Ă  Boccherini dans ces termes : « C'est pitoyable, misĂ©rable, un Ă©colier en ferait autant : ut si, ut si ! » Le compositeur, confiant dans les effets sonores obtenues, lui rĂ©pond : « Sire, que Votre MajestĂ© veuille bien prĂȘter l'oreille aux jeux que le second violon et l'alto exĂ©cutent, au pizzicato que le violoncelle fait entendre en mĂȘme temps que je retiens le premier violon sur un trait uniforme. Ce trait perd sa monotonie dĂšs que les autres instruments sont entrĂ©s et se mĂȘlent Ă  la conversation ». Loin d'ĂȘtre convaincu, le prince rĂ©pĂšte Ă  nouveau les notes incriminĂ©es jusqu'Ă  ce que Boccherini finisse par lĂącher une phrase fatale pour lui : « Sire, avant de porter un tel jugement, il faudrait s'y connaĂźtre ». L'anecdote poursuit en racontant la rage avec laquelle le prince saisit Boccherini par ses vĂȘtements pour le mener jusqu'Ă  la fenĂȘtre comme suspendu sur l'abĂźme[86] - [87] - [88] - [89]. Sujette Ă  caution et dĂ©jĂ  mise en doute par Germaine de Rothschild qui y voit « beaucoup d'exagĂ©ration dans la relation du fait », l'anecdote illustre cependant l'une des caractĂ©ristiques des quintettes Ă  cordes notamment cette attention portĂ©e par Boccherini au mĂ©lange des timbres et des accords. Certains se sont plu Ă  identifier le quintette responsable de son hypothĂ©tique « bannissement » de la Cour de Madrid. Yves GĂ©rard suggĂšre qu'il s'agit du Larghetto en do majeur du quintette en la majeur opus 28 no 2 de 1779 [G.308] — mais Boccherini a suivi Don Luis en exil dĂšs 1776 — alors que Elisabeth Le Guin pense plutĂŽt Ă  l’Allegro giusto en la majeur du quintette opus 13 no 5 de 1772 [G.281][alpha 22] - [90] - [91]. Cependant comme elle le remarque il s'agirait davantage d'un quatuor que d'un quintette Ă  cordes car il n'est fait aucune mention d'un second violoncelle[91].

La production importante de l'époque est sans doute en rapport avec la qualité de vie et les années les plus heureuses passées au Palais d'Aranjuez[92] au service de l'Infant. Seul le décÚs de sa mÚre en 1776 (à Aranjuez), vient troubler la clarté de ces années.

  • Portrait de l'infant don luis, toile de Goya (1783)
  • Portrait de MarĂ­a Teresa de Vallabriga, Ă©pouse de l'infant (1783)

Arenas de San Pedro

photo : une ville entourée de verdure et de montagnes.
Vue générale d'Arenas de San Pedro.

Le mariage morganatique de l'infant Don Luis ĂągĂ© de quarante-neuf ans avec MarĂ­a Teresa de Vallabriga de trente-deux ans sa cadette, le , entraĂźne son dĂ©part de la Cour de Madrid, oĂč il est persona non grata. AprĂšs bien des pĂ©rĂ©grinations[alpha 23], Ă  la fin de l'annĂ©e 1777, Don Luis se fixe finalement Ă  Arenas de San Pedro, petite localitĂ© de la province d'Ávila, Ă  145 km de Madrid. LogĂ©s dans plusieurs palais et maisons du centre-ville, Don Luis et sa famille rĂ©sident principalement dans un manoir louĂ© ou empruntĂ© Ă  une riche famille appelĂ©e FrĂ­as, en attendant que se construise son Palais de La Mosquera du nom de la colline au nord-est d'Arenas«_Mosquera,_Palace_of_La_»_127-0">[94].

ÉloignĂ© de tous les centres musicaux d'Europe, Boccherini peut nĂ©anmoins y approfondir son style personnel. Cette pĂ©riode de sept annĂ©es passĂ©es Ă  Arenas de San Pedro est sans conteste l'une des plus fĂ©condes de sa vie de compositeur. En raison de moyens limitĂ©s, il cultive essentiellement la musique de chambre. Il n'Ă©crit en 1778 qu'un ballet — aujourd'hui perdu — destinĂ© Ă  son beau-frĂšre et sa sƓur Maria Ester, Cefalo e Procri [G.524]. Pour la seule annĂ©e 1779, pas moins de dix-huit quintettes Ă  cordes (opus 27, 28 et 29) voient le jour. Les quatuors Ă  cordes de l'opus 32 [G.201-206] composĂ©s durant l'annĂ©e 1780 marquent l'apogĂ©e de sa contribution au genre, selon Luigi della Croce«_Apogeo_del_quartetto_:_l'op._32_»_128-0">[95]. Son opus 29 [G.313-318], six quintettes Ă  cordes, oĂč il intĂšgre des tournures typiquement baroques, comme la fugue, les variations ou bien le prĂŠludium, sont une synthĂšse de son sens innĂ© pour le rythme, les coloris, le folklore, oĂč tendresse et humour se cĂŽtoient, atteint au sommet d'une forme instrumentale qu'il a crĂ©Ă©e«_Apogeo_del_quintetto_:_l'op._29_»_129-0">[96].

peinture : portrait équestre d'une femme habillé de noir, devant un paysage de hautes montagnes.
Portrait équestre de María Teresa de Vallabriga par Goya, (1783). En toile de fond, se détache la sierra de Gredos à quelques kilomÚtres de la petite localité d'Arenas[97].

Un quintettino de 1780 se détache de ce massif par ses mouvements inhabituels : c'est celui de l'opus 30 no 6 (G.324), intitulé La Musica Notturna delle strade di Madrid. Composé pour un Don Luis exilé depuis prÚs de cinq ans, Boccherini a cherché à évoquer l'atmosphÚre des rues de Madrid au crépuscule, lorsque résonnent les accords de guitares.

En ces mĂȘmes annĂ©es, le musicien s’attelle Ă  la composition du pudique, mais non moins remarquable, Stabat Mater [G.532], Ɠuvre commandĂ©e Ă  la fin de l'annĂ©e 1781 par Don Luis. L'effectif requiert une soprano avec accompagnement d'un quintette Ă  cordes avec deux violoncelles, ou quatuor Ă  cordes avec contrebasse. Jugeant qu'une seule voix pouvait lasser l'auditeur, Boccherini y apporte par la suite des modifications, pour finalement le publier dans une seconde version pour trois voix solistes et orchestre Ă  cordes en 1801, non plus dĂ©diĂ© Ă  Don Luis, mais Ă  Lucien Bonaparte. Ce procĂ©dĂ© atteste une habitude Ă  laquelle il devait recourir trĂšs souvent : celle de vendre deux, trois ou quatre fois la mĂȘme Ɠuvre, Ă  diffĂ©rents mĂ©cĂšnes « en rĂ©utilisant des fragments, des citations, voire des parties entiĂšres, en crĂ©ant des accommodements, arrangements et transcriptions Ă  partir d'esquisses ou d'ouvrages originaux[w 9]. » C'est Ă©galement le cas des Villancicos al Nacimiento de Nuestro Señor Jesu-Christo [G.539] de 1783 pour quatre voix, chƓur et orchestre Ă  cordes, rĂ©arrangĂ©s en italien pour ĂȘtre offerts Ă  l'empereur de Russie en 1802[w 10] - [98]. Cette Ɠuvre de circonstance basĂ©e sur des thĂšmes populaires traditionnellement chantĂ©s en Espagne Ă  NoĂ«l, rencontre un vif succĂšs[99] - [100].

La productivitĂ© de Boccherini ensuite s'inflĂ©chit, avec seulement neuf Ɠuvres pour les quatre annĂ©es suivantes. Mais parmi ces neuf, huit sont destinĂ©es Ă  l'orchestre. La raison reste obscure
 Manifestement, Don Luis ne devait plus lui commander d'Ɠuvres de musique de chambre.

Quelques annĂ©es aprĂšs avoir travaillĂ© avec son frĂšre, Giovanni Gastone Boccherini, le librettiste de Il ritorno di Tobia (1775), Joseph Haydn tente d'entrer en contact avec Herr Boccherini (lettres datĂ©es d'Esterhaza du et d'aoĂ»t 1782) par le biais d'Artaria, leur Ă©diteur commun[alpha 24] Ă  Vienne. Artaria[alpha 25] est en relation avec Boccherini depuis l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente par l'intermĂ©diaire de Carlo Emanuele Andreoli employĂ© Ă  la chancellerie de Joseph Kaunitz-Rietberg, l'ambassadeur impĂ©rial Ă  Madrid. Pourtant, le courrier envoyĂ© par Haydn n'a jamais Ă©tĂ© reçu par Boccherini, pas plus qu'il ne devait l'ĂȘtre en aoĂ»t de l'annĂ©e suivante (1782)«_Haydn,_Franz_Joseph_»_139-0">[102].

page de titre d'une partition.
Frontispice de l'édition Artaria des six trios opus 34 [G.101-106] (Opera XXXV), Vienne, août 1784[103].

C'est également à Arenas de San Pedro que Boccherini rencontre Francisco de Goya, peintre devenu rapidement célÚbre pour ses talents de portraitiste. Durant les deux étés des années 1783 et 1784, Goya est invité par l'Infant Don Luis dans son Palais de La Mosquera encore en construction afin d'y réaliser une série de portraits de sa Famille«_Goya,_Francisco_de_»_141-0">[104].

Photo : Le Palacio de la Mosquera en Arenas de San Pedro
Le Palacio de La Mosquera. Commencé en 1778, il est encore inachevé lorsque Don Luis et sa famille décident d'y résider en 1783. Seules la partie centrale et l'aile droite sont alors habitables[w 11] - «_Mosquera,_Palace_of_La_»_127-1">[94].

Au nombre de ces tableaux, une toile de grandes dimensions — le premier portrait de groupe important peint par Goya — est Ă  mettre Ă  part. Il s'agit de La Famille de l'infant Don Luis de Bourbon (1784) qui reprĂ©sente sa famille dans l'intimitĂ© d'una velada (« une soirĂ©e ») avec quelques domestiques. Quatorze personnes proches de l'Infant figurent sur cette toile. Doña MarĂ­a Teresa de Vallabriga en chemise de nuit blanche au centre de la scĂšne est Ă©clairĂ©e par une unique bougie sur la table et tandis qu'elle se fait coiffer par son peluquero, deux dames d'honneur Ă  sa droite apportent un plateau avec des ornements pour sa chevelure. Don Luis en veste d'intĂ©rieur est assis en train de jouer au solitaire. DerriĂšre lui, son fils aĂźnĂ© Luis-Maria, vĂȘtu de bleu et sa fille MarĂ­a Teresa penchĂ©e d'un air avide vers le peintre qui exĂ©cute le tableau. À la droite de la composition, une bonne porte dans ses bras la petite MarĂ­a Luisa, la derniĂšre fille de Don Luis nĂ©e en 1780. Quatre hommes non identifiĂ©s de maniĂšre certaine (secrĂ©taires, cuisinier, architecte ?) complĂštent l'ensemble Ă  sa gauche[105] - [w 12]. Parmi ces personnages, se distingue un homme d'une quarantaine d'annĂ©es, debout plutĂŽt grand au profil Ă©lancĂ© et qui regarde son patron jouer aux cartes. Certains spĂ©cialistes dont Remigio Coli et Jaime Tortella pensent reconnaĂźtre en lui Boccherini. Selon eux, son dos en arc de cercle serait la caractĂ©ristique d'un violoncelliste — ou d'un tuberculeux — et la place importante qu'il occupe dans la scĂšne pourrait laisser penser que cette personne est le compositeur de musique de Don Luis[106] - [107] - [108]. Une autre interprĂ©tation, celle du philosophe et historien Francisco VĂĄzquez GarcĂ­a, l'identifie plutĂŽt Ă  Don Francisco del Campo, secrĂ©taire ou courtisan (cortejo) de la Señora[109].

Dans ce quotidien en apparence calme et serein, les premiÚres publications viennoises se succÚdent, certaines sans avoir reçu l'autorisation expresse du compositeur. Néanmoins figurent en bonne place : les quatuors op. 26 (32) [G.195-200] (1781) et op. 32 (33[w 13]) [G.201-206] (1782) les trois premiers quintettes de l'op. 25[110] [G.295-297] comme Tre quintetti opera XXXVI (1784), les trios à cordes op. 34 (opera XXXV) [101-106] (1784)[111] ainsi que le concerto pour violoncelle et orchestre en ré majeur [G.483] comme Concerto per il violoncello obligato opus 34 (1785)[112]. Quant aux six quintettes opus 27 [G.301-306] de 1779, ils sont publiés à Venise vers 1782 par Antonio Zatta comme opera XXXIII[113].

AnnĂ©e difficile dans la vie de Boccherini : le il perd son Ă©pouse et se retrouve avec six enfants en bas Ăąge Ă  charge. Le , il perd son protecteur, Don Luis de Bourbon. Charles III lui maintient nĂ©anmoins une pension annuelle de 12 000 reales. Le compositeur dĂ©cide de revenir Ă  Madrid.

Retour Ă  Madrid et nouvelles perspectives (1785-1799)

De retour Ă  Madrid, Boccherini commence Ă  rĂ©organiser sa vie. Durant l'annĂ©e 1786, il se met au service des comtes-ducs de Benavente-Osuna tout en conservant sa pension royale en tant qu'ancien violoncelliste de Don Luis. Un nouveau mĂ©cĂšne, en la personne du prince hĂ©ritier, puis roi de Prusse le nomme Ă©galement compositeur de chambre. En 1787, le compositeur Ă©pouse en secondes noces MarĂ­a del Pilar Joachina Porreti, fille orpheline du cĂ©lĂšbre violoncelliste Domenico Porreti. Elle lui apporte une dot importante et des intĂ©rĂȘts en banque sont perçus. Une dĂ©cennie fructueuse est sur le point de commencer au cours de laquelle le catalogue du compositeur s'Ă©toffe progressivement.

Alors que le décÚs et le départ de ses protecteurs l'engagent à se tourner dÚs 1797 vers des éditeurs de musique, de nouvelles perspectives liées à sa condition actuelle de musicien indépendant s'offrent à lui.

Un nouveau mécÚne

Peinture : dans la nature, à cÎté d'un mortier, un homme portant bottes et éperons, a la ma main posé sur son épée.
Mélomane et violoncelliste, Frédéric-Guillaume II possÚde dans sa collection un nombre substantiel de manuscrits non encore publiés de Boccherini[114].

En janvier 1786, il se met au service de FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II de Prusse, encore prince hĂ©ritier de Prusse, qui connaĂźt la plupart de ses Ɠuvres[w 14]. En effet, dĂšs 1783, l'ambassadeur de Prusse Ă  Madrid lui fait parvenir une copie des quatuors Ă  cordes de l'opus 33 [G.207-212]«_Friedrich_Wilhelm_II_(Prussia)_»_156-0">[115]. Le prince lui adresse de Potsdam ces lignes Ă©logieuses en italien :

« Aucune chose ne pouvait me faire autant de plaisir, signor Boccherini, que de recevoir de vos compositions, Ă©crites de votre main, et au moment oĂč je puis les exĂ©cuter sur votre instrument le violoncelle. Elles m'ont donnĂ© une entiĂšre satisfaction et, si je jouis aujourd'hui de ce plaisir, je veux croire que votre goĂ»t pour la composition ne s'arrĂȘtera pas lĂ ; j'ose espĂ©rer que je verrai encore quelques-unes de vos productions, ce qui, en ce cas, me fera un grand plaisir. En attendant acceptez, signor Boccherini, cette boĂźte en or en souvenir de moi et en tĂ©moignage de l'estime que j'ai pour vos talents en un art que j'aime particuliĂšrement[vo 3]. »

— FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II, lettre du [116] - [117] - [118] - [119].

PrĂšs de trois ans plus tard, par une lettre datĂ©e du , FrĂ©dĂ©ric-Guillaume le nomme, Ă  distance, Compositore di Camera pour un traitement annuel de 1 000 talers (soit 19 000 reales)[120] - [w 14] :

« Nous, Frédéric-Guillaume, par la grùce de Dieu prince royal héréditaire de Prusse, héritier présomptif de la couronne, ayant reconnu l'éminent talent musical de M. Luigi Boccherini, nous avons décidé de lui accorder cette patente avec le titre de compositeur de notre Chambre[vo 4] - [121] - [120] - [122]. »

ancien de banque portant la mention « annulé » en espagnol.
Billet au nom de Sr Dn Luys Boccherini délivré par la Banque de Saint-Charles de Madrid (Banco de San Carlos).

Boccherini devait ainsi recevoir commande d'une douzaine environ de compositions par an, pendant douze ans. Essentiellement des quatuors, des quintettes Ă  cordes et, surprenant, huit symphonies (op. 37 nos 1 Ă  2 et no 4, et celles, parmi les opus 41, 42, 43, 45 qui rassemblent des genres diffĂ©rents). En tout 104 Ć“uvres subsistent[123]. Mais contrairement Ă  Don Luis qui lui permettait de les publier, ces Ɠuvres destinĂ©es Ă  l'usage exclusif du monarque restent Ă  l'Ă©tat manuscrit jusqu'Ă  sa mort advenue en novembre 1797.

Des actions en Banque

En dĂ©pouillant le fonds de l'Archivo HistĂłrico del Banco de España (Archives Historiques de la Banque d'Espagne) Ă  Madrid, Jaime Tortella a mis Ă  jour Ă  la fin des annĂ©es 1990, dix actions nominatives signĂ©es de la main du compositeur attestant la possession d'une partie du capital dĂ©tenu par la Banque de Saint-Charles de Madrid (Banco de San Carlos). GrĂące Ă  ces prĂ©cieux documents, Tortella a permis de connaĂźtre sur une pĂ©riode bien prĂ©cise la situation financiĂšre de Boccherini. En effet, alors qu'il demeure encore Ă  Arenas de San Pedro, celui-ci achĂšte en janvier 1785, dix actions de la Banque Nationale en investissant 20 000 reales.

Peu de temps aprĂšs le dĂ©cĂšs de sa femme survenu en avril de la mĂȘme annĂ©e, Boccherini emprunte 6 000 reales Ă  la Banque en dĂ©posant 3 actions en guise de garantie. AprĂšs le dĂ©cĂšs de Don Luis, en aoĂ»t, et dĂ©jĂ  de retour Ă  Madrid, Boccherini annule sa dette et vend ses actions en obtenant un bĂ©nĂ©fice proche de 25 % (en termes annuels). De cette façon, Ă  la fin du mois d', le musicien dispose de prĂšs de 26 000 reales pour faire face Ă  sa nouvelle situation (en tenant compte du fait qu'Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle, le salaire annuel le plus bas se situe aux environs de 2 000 reales). D'autre part, pour effectuer ses transactions avec la Banque Nationale, Boccherini s'est appuyĂ© sur la garantie de son ami Joseph Phelipe (c.1730-c.1795), une haute-contre de la Real Cappilla, comme cela est mentionnĂ© au verso de chacune de ces dix actions«_Banco_Nacional_de_San_Carlos_»_167-0">[124] - «_Phelipe,_Joseph_»_168-0">[125] - [126].

Les Benavente-Osuna

En mars 1786, il est aussi engagé au service de la Comtesse-Duchesse Maria Josefa de Benavente-Osuna qui entretient un petit orchestre de seize musiciens dans son palais de la Puerta de la Vega à Madrid : Boccherini en est nommé direttore del concerto (chef d'orchestre et directeur des concerts)[127] - [128].

La Duchesse lui commande, entre autres, son unique zarzuela intitulĂ©e La Clementina[129] [G.540], sur un livret de son protĂ©gĂ©, RamĂłn de la Cruz (1731–1794), sorte de MĂ©tastase espagnol. L'Ɠuvre est reprĂ©sentĂ©e le au « thĂ©Ăątre de l'Excellentissime comtesse-duchesse de Benavente » du palais de la Puerta de la Vega avec des chanteurs probablement non professionnels (membres de la famille)[130] - [131]. Dans sa prĂ©face au livret, RamĂłn de la Cruz aprĂšs avoir remerciĂ© la duchesse de sa gĂ©nĂ©rositĂ© insiste sur le fait que « l'auteur ne peut nier combien l'ont flattĂ© les louanges respectives et combien l'auraient flattĂ© les louanges qu'avec plus de justice a mĂ©ritĂ©es la musique du MaĂźtre Boccherini ; mais ses satisfactions ne seront pas complĂštes jusqu'au jugement impartial auquel il dit qu'il acceptera toutes les critiques et reproches sur les dĂ©fauts de cette piĂšce que lui ferait n'importe quel individu qui ait quelque connaissance de la poĂ©sie dramatique et qui soit capable de manier une plume critique avec esprit, prudence, dĂ©sintĂ©ressement et civilitĂ© »[132]. L'Ɠuvre est reprĂ©sentĂ©e du vivant de Boccherini en 1796 Ă  Valence ainsi qu'en 1799 au Teatro de los Caños del Peral, Ă  Madrid[133].

plan de Madrid : au centre une porte dans les remparts
La Puerta de la Vega. Plan de Pedro Teixeira (XVIIe siĂšcle).

À cette Ă©poque, Boccherini frĂ©quente de nouveau le peintre Goya qui fait partie des hommes de lettres et artistes qui gravitent autour du palais, et participent aux fameuses tertulias, soirĂ©es musicales et littĂ©raires, chez les Benavente-Osuna. Si J. Haydn y « jouit d'une faveur particuliĂšre »[134] Ă  l'orchestre, Boccherini compose pour la Duchesse les quintettes opus 36 et 39 (1786–87), ainsi que certains numĂ©ros parmi les grandes symphonies opus 35 et 37 : l’opus 35 no 6 [G.514] et l'opus 37 no 3 [G.517] (1786) ; auxquelles s'ajoute en 1788, le Gioco di minuetti ballabili a grande orchestra [G.525]. Dans le groupe des symphonies opus 37, il abandonne la coupe en trois mouvements pour adopter, sous l’influence de Haydn, celle en quatre[135]. Pour des raisons inconnues, tout en conservant des relations avec l'orchestre, Boccherini renonce Ă  ce poste et aux 1 000 reales mensuels[alpha 26], ne conservant que la charge de compositeur de FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II.

En 1787, il Ă©pouse, en secondes noces, la fille de son collĂšgue Dominico Porreti, premier violoncelle Ă  la Real Cappilla, mort quatre annĂ©es plus tĂŽt, MarĂ­a del Pilar Joachina Porreti (c. 1750–1805)[8] - «_Porreti,_Maria_Pilar_Joaquina_»_180-0">[136].

C'est en dĂ©cembre 1787 ou janvier 1788 que se situe la rencontre de William Beckford avec Boccherini[137]. Dans ses mĂ©moires de voyages intitulĂ©s Italy; with Sketches of Spain and Portugal (1834), Beckford raconte comment il rencontre le compositeur Ă  l'occasion d'une fĂȘte donnĂ©e dans la maison d'un riche portugais Ă  Madrid nommĂ© Pacheco[138] - «_Pacheco_»_183-0">[139]. Une premiĂšre reprĂ©sentation par une troupe de musiciens turcs a lieu et Beckford lui-mĂȘme admet qu'il a dansĂ© d'une maniĂšre quelque peu incontrĂŽlĂ©e. ImmĂ©diatement aprĂšs, un groupe de guitaristes espagnols entre sur la scĂšne et il semble que Boccherini se soit montrĂ© indignĂ© des « exhibitions chorĂ©graphiques de l'Anglais » et des guitares qui « Ă©corchent les oreilles des vrais musiciens »[140]. La description de Boccherini par Beckford nous montre un personnage plutĂŽt inattendu mais plein d'ironie :

« Boccharini [sic], qui dirigeait et prĂ©sidait les concerts de la Duchesse d'Ossuna [sic] et qui avait Ă©tĂ© prĂȘtĂ© Ă  Pacheco par faveur spĂ©ciale, Ă©tait tĂ©moin de ces originales dĂ©rogations Ă  toutes les rĂšgles de la musique, avec un mĂ©pris supĂ©rieur et une profonde consternation. Il me dit Ă  haute voix : « Si vous dansez et qu’ils jouent avec moi de cette maniĂšre ridicule, je ne serai plus jamais capable d'introduire un style dĂ©cent dans notre monde musical d'ici, et justement je me flattais d'ĂȘtre sur le point d'y parvenir. Êtes-vous possĂ©dĂ© ? Est-ce le diable ? Qui eĂ»t pu supposer qu'un individu raisonnable, qu'un Anglais distinguĂ© entre tous encouragerait ces barbares incorrigibles dans leurs folies ! Il y a un cri en chromatique ! Et un passage ! On parle de ne pas respecter la mesure ; mais c'est la tuer qu'il faut dire ! Que fera-t-on encore ? Ah ! C'est encore pire qu'un hoquet convulsif, ou que le dernier rĂąle dans la gorge d'un malfaiteur expirant. J'aime encore mieux les vocifĂ©rations des Turcs : ils sont moins importuns et moins impudents ! » Ayant ainsi parlĂ©, il s'Ă©loigna Ă  grandes enjambĂ©es, et nous repartĂźmes Ă  danser avec un plaisir double et plus d'ardeur que jamais[vo 5]. »

— William Beckford, Italy; with Sketches of Spain and Portugal, vol. II (1834)[141] - [137].

La pĂ©riode (1787–1796) reste encore aujourd'hui obscure pour les biographes[142]. Certains documents, comme une lettre datĂ©e de Breslau du laissant Ă  penser que Boccherini aurait entrepris un voyage Ă  la cour de Prusse, sont aujourd'hui Ă©cartĂ©s[143] - [w 15]. La lettre, dont l'original n'a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ©, est considĂ©rĂ©e comme apocryphe«_Der_Autor_des_angeblichen_Boccherini-Briefes_aus_Breslau_ist_AbbĂ©_Bastiani_»_190-0">[144].

À la fin de 1796, le compositeur reçoit une commande d'Ɠuvres gĂ©nĂ©reusement payĂ©es par Francisco de Borja de Riquer, Marquis de Benavent (1768-1849), un guitariste dilettante, souhaitant que la musique pour guitare se produise dans les cercles de la haute sociĂ©tĂ©. C'est cette commission qui est Ă  l'origine de la crĂ©ation des quintettes Ă  cordes avec guitare ainsi que la symphonie en do majeur pour guitare et orchestre [G.523] (1798-1799)[145] - [146] - «_Benavent,_Marquis_of_»_193-0">[147].

Transactions avec Pleyel

manuscrit autographe d'une partition-catalogue.
« Nota delle opere non date ancora a nessuno » (derniĂšre page) envoyĂ©e Ă  Pleyel en octobre 1796 recensant les Ɠuvres en vue de leur vente[148] - [149].

Le , meurt son royal mĂ©cĂšne FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II. À rebours de ses espĂ©rances, la pension n'est pas renouvelĂ©e par son fils et successeur FrĂ©dĂ©ric-Guillaume III malgrĂ© une supplique du musicien adressĂ©e en français au nouveau souverain :

« J'attache ma plus grande gloire à servir une Cour qui fut toujours la protectrice des arts et des sciences. C'est avec la plus grande confiance que j'ose implorer la continuation de la Royale Bienfaisance de Votre Majesté si nécessaire à ma propre existence liée à celle d'une famille nombreuse, qui tomberait avec moi dans la plus grande misÚre si nous étions privés des bienfaits de Votre Majesté. Son Auguste PÚre m'en avait préservé en daignant m'honorer de la place de compositeur de Chambre depuis la mort de l'Infant Don Luis auquel j'étais attaché. »

— Lettre du [150] - [151] - [152].

En rĂ©ponse Ă  sa requĂȘte, le destinataire le fait prĂ©venir par un courrier datĂ© du : « Le Roi fait savoir au sieur Boccherini, en rĂ©ponse Ă  son exposĂ© du 25 janvier que n’ayant pas besoin des services pour lesquels il tirait une pension du feu Roi pĂšre de Sa MajestĂ©, cette pension ne peut plus avoir lieu. »[153] - [154] - [155].

manuscrit revĂȘtu d'un cachet et de signatures.
« Catalogo » (acte notariĂ©) du 21 fĂ©vrier 1797 scellant la vente des Ɠuvres de Boccherini Ă  Pleyel[149].

Courant 1798, le duc d'Osuna et sa famille quittent Madrid avec l'intention de s'installer à Vienne à la suite de sa nomination au poste d'ambassadeur d'Espagne à Vienne«_Benavente-Osuna,_earl-dukes_of_»_202-0">[156]. Cependant la capitale autrichienne s'étant opposée à l'entrée d'un représentant de Charles IV dans le pays, le duc et la duchesse d'Osuna s'installent finalement à Paris le [157].

À dĂ©faut de protecteurs et dĂ©livrĂ© de toute obligation, Boccherini tente alors de vendre quelques Ɠuvres aux Ă©diteurs parisiens, tels que Imbault, Sieber et surtout Ignace Pleyel[158]. Bien que ce dernier profite de la situation difficile du compositeur, ne lui reversant qu'une part nĂ©gligeable des bĂ©nĂ©fices des publications, un nouvel Ă©clairage sur leur Ă©change Ă©pistolaire apporte nĂ©anmoins une version Ă  nuancer plus proche de la rĂ©alitĂ©[159]. Les vingt lettres de Boccherini Ă  Pleyel, aujourd'hui perdues, nous sont parvenues Ă  travers les traductions imprimĂ©es de la biographie de Germaine de Rothschild[alpha 27] - «_Letters_»_207-0">[160]. La premiĂšre datĂ©e du en rĂ©ponse Ă  celle de l'Ă©diteur parisien et la derniĂšre datĂ©e du , relatent des nĂ©gociations placĂ©es dĂšs le dĂ©but sous le signe d'une brĂšve idylle. La tension de la part du vendeur et de l'acheteur se faisant plus palpable Ă  mesure que leur relation se heurte Ă  des dĂ©saccords de prix, au retard de la restitution de manuscrits, etc. Pleyel obtient 58 Ć“uvres ou morceaux de musique (pezzi di musica), les opus 44 Ă  54 probablement inĂ©dits, pour 7 200 reales lors d'une premiĂšre transaction le [8] - [161]. L'Ă©diteur de musique se rĂ©servant ainsi une exclusivitĂ© d'achat auprĂšs de Boccherini qui ne peut vendre ses Ɠuvres « ni en France, ni aux colonies françaises ». Une deuxiĂšme transaction a pour objet les opus 21, 25, 27 Ă  43 (soit cent-dix Ɠuvres) et est conclue le (documents signĂ©s le 8 juillet) pour 9 600 reales[162]. Puis celle du concernant les Arie accademiche, toujours vendues Ă  Pleyel pour 25 pistoles et enfin le a lieu une quatriĂšme transaction pour les opus 55-56 de l'annĂ©e 1797 cĂ©dĂ©s pour 3 000 reales[163] - [164]. Chaque nĂ©gociation donne lieu Ă  la rĂ©daction de la part de Boccherini d'une « Nota », note autographe de ses Ɠuvres Ă  vendre par genres et incipits ainsi que l'annĂ©e probable de leur composition et d'un acte notariĂ©, le « Catalogo » lorsque la transaction est achevĂ©e. À ce jour, nous disposons, des preuves de ces transactions avec Pleyel, de 2 Note et de 3 « Cataloghi »[164].

« TrĂšs estimĂ© Monsieur et Ami, [
] Je vous prie de considĂ©rer qu'il s'est dĂ©jĂ  Ă©coulĂ© plus de seize mois depuis que vous avez en votre possession la premiĂšre remise de 58 morceaux de musique, et que votre obligation la plus sacrĂ©e vis-Ă -vis de moi Ă©tait de me les retourner dĂšs qu'ils auraient Ă©tĂ© copiĂ©s ; qu'avant la prĂ©sente lettre, je vous les ai vainement rĂ©clamĂ©s; que la privation que j'en ai (par votre seule faute) a causĂ©, et cause beaucoup de prĂ©judice Ă  mes intĂ©rĂȘts, et finalement que je ne demande qu'une seule chose : que vous me rendiez justice. ConsidĂ©rez encore que, passĂ© le temps nĂ©cessaire pour recevoir rĂ©ponse Ă  cette lettre, je me verrai obligĂ© et forcĂ©, contre ma volontĂ©, de prendre toutes les mesures et faire tous recours que je jugerai opportun, afin d'obtenir mes manuscrits [
] Pour ce qui est de la seconde remise des 110 autres morceaux, j'attendrai jusqu'Ă  la fin de l'annĂ©e courante, dĂ©lai qui me paraĂźt plus que suffisant pour en faire une copie, puisque depuis environ huit mois ils se trouvent en votre possession. AprĂšs vous avoir averti dĂ©jĂ  trois ou quatre fois, considĂ©rez donc bien que je ne puis vous donner preuve plus claire de la considĂ©ration et amitiĂ© que je vous conserve et avec lesquelles je suis votre trĂšs dĂ©vouĂ© Serviteur et Ami, Luigi Boccherini. »

— Extraits de la lettre du à Ignace Pleyel[165] - [166] - [167] - [168].

Les derniÚres années (1799-1805)

La perte de l'appui de ses mĂ©cĂšnes contraint Boccherini Ă  se tourner vers la France, un marchĂ© Ă©ditorial avec lequel il renoue aprĂšs plusieurs annĂ©es d’absence. Mais ses attentes sont déçues. Sa relation avec Pleyel montre les signes d'une rupture consommĂ©e dĂšs 1799 et le dĂ©bouchĂ© Ă©conomique tant espĂ©rĂ© pour ses Ɠuvres, se rĂ©vĂšle bien maigre : son opus 57 ne devant pas ĂȘtre publiĂ© de son vivant. Un homme providentiel, Lucien Bonaparte, exerçant alors la fonction d'ambassadeur Ă  Madrid, contribue momentanĂ©ment Ă  subvenir aux besoins du compositeur lors de ses rĂ©ceptions musicales au Palais San Bernardino.

Lorsque Bonaparte quitte l'Espagne à la fin de 1801, une tentative en direction de la Russie afin de s'attacher un nouveau protecteur est entamée, mais sans résultat. Au contraire, c'est une période de profonde tristesse qui commence pour Boccherini, aggravée par de fréquents épisodes de tuberculose, et la mort de ses filles et de sa femme, María Joachina en .

L'horizon français

gravure : page de titre d'une partition
Trois quatuors concertans par Ignace Pleyel dĂ©diĂ©s Ă  Boccherini (Reinhard, 1803). Ce dernier accepte la dĂ©dicace en ces termes : « Vous me faites plus d'honneur que je ne le mĂ©rite en m'offrant de me dĂ©dicacer une de vos Ɠuvres ; je comprends toute votre dĂ©licatesse et vous en remercie de grand cƓur », (lettre du )[169] - [170] - [171].

L’étĂ© 1799, par l'intermĂ©diaire de Marie-Joseph ChĂ©nier (auteur du Chant du dĂ©part, mis en musique par MĂ©hul), il dĂ©die « Ă  la Nation Française » un groupe de Six quintettes avec piano opus 57. Dans sa lettre du adressĂ©e au poĂšte, il Ă©crit cette magnifique phrase qui est en quelque sorte sa profession de foi, capable de dĂ©crire toute sa musique :

« Je ne puis juger si j'ai fait quelque chose de bon, mais je sais bien que la musique est faite pour parler au cƓur de l'homme ; et c'est Ă  quoi je m'efforce de parvenir, si je le puis : la musique privĂ©e de sentiment et de passions est insignifiante ; d'oĂč il rĂ©sulte que le compositeur n'obtient rien sans les exĂ©cutants[vo 6]. »

— Boccherini, lettre du 8 juillet 1799, Ă  Marie-Joseph ChĂ©nier[172] - [173] - [174] - [175].

À la fin des annĂ©es 1790, il a une relation amicale avec le grand chanteur Pierre-Jean Garat et le violoniste Pierre Rode (amis tous deux)[8] - «_Rode,_Pierre_»_224-0">[176]. Boccherini a probablement contribuĂ© Ă  l'orchestration d'un concerto du maĂźtre français. Il a aussi, pour l'interprĂ©tation de ses Ɠuvres, un Ă©lĂšve, le jeune violoniste Alexandre-Jean Boucher, qui exerce Ă  la cour espagnole de 1795 Ă  1805 — mais on ignore s'il a reçu des cours de violoncelle ou de composition«_Alexandre-Jean_Boucher_»_225-0">[177]. Boucher n'ayant laissĂ© aucun traitĂ©, nous ne disposons pas d'Ă©lĂ©ment sur le jeu de Boccherini[8]. Une anecdote rapportĂ©e par Louis Picquot le met en scĂšne chez le marquis de Benavent. Au cours d'une rĂ©ception musicale, Boucher se fait applaudir par l'assistance et par Boccherini pour le brio de son exĂ©cution dans un concerto de grande difficultĂ©. AprĂšs quoi, le jeune virtuose demande au MaĂźtre l'autorisation de jouer un de ses quintettes. Boccherini lui rĂ©pond : « Vous ĂȘtes bien jeune ; vous jouez trop bien du violon ; il faut, pour ma musique, une certaine habitude qui vous manque, une maniĂšre enfin qui s'Ă©carte trop de vos principes. » Boucher insiste cependant et Ă  peine arrivĂ© Ă  la douziĂšme mesure du mouvement, il est soudain saisi au poignet par Boccherini lui-mĂȘme confirmant son jeune Ăąge pour une telle exĂ©cution. Boucher, abasourdi d'un pareil affront lui rĂ©plique cependant : « MaĂźtre, il n'y a qu'un moyen de rĂ©parer le mal que vous me faites, c'est de m'initier vous-mĂȘme Ă  l'exĂ©cution de vos chefs-d'Ɠuvre ; apprenez moi Ă  les interprĂ©ter dignement. » Et Boccherini de lui rĂ©pondre : « Volontiers ! Venez chez moi, je serai heureux de diriger un talent comme le vĂŽtre »[178] - [179] - [180].

peinture : homme vĂȘtu d'une cape et d'un costume brodĂ©, portant la lĂ©gion d'honneur, fixe le spectateur.
Le dernier mécÚne de Boccherini : Lucien Bonaparte.

Ayant dĂ©clinĂ© l'invitation Ă  participer Ă  la crĂ©ation du Conservatoire de musique, « charge qu'il n'accepta pas pour ne pas quitter l'Espagne oĂč il vivait depuis si longtemps et qu'il considĂ©rait presque comme son pays natal[vo 7] - [181] - [182] », Boccherini obtient nĂ©anmoins en 1800 une pension de 3 000 francs par an, pour l'organisation de concerts au palais San Bernardino et la composition, grĂące Ă  l'ambassadeur français Ă  Madrid, Lucien Bonaparte (le frĂšre de NapolĂ©on). Ce qui vaut Ă  ce dernier la dĂ©dicace de deux sĂ©ries de quintettes avec altos opus 60 et opus 62[183]. AprĂšs le dĂ©part en 1801 de Bonaparte de Madrid, Boccherini, Ă  nouveau soucieux de s'octroyer les faveurs d'un mĂ©cĂšne, compose la Cantata al Santo Natale di Nostro Signor Jesu-Cristo opus 63 [G.535] (1802) pour quatre solistes, chƓur et instruments, dĂ©diĂ©e Ă  l'empereur de Russie Alexandre Ier tout rĂ©cemment intronisĂ© aprĂšs l'assassinat de son frĂšre Paul Ier[184]. Aujourd'hui considĂ©rĂ©e comme perdue, cette cantate selon GermĂĄn Labrador devait partager de nombreuses similitudes avec les Villancicos al Nacimiento de Nuestro Señor Jesu-Christo (chants de NoĂ«l) [G.539] de 1783 pour ne former qu'une seule et mĂȘme Ɠuvre, selon l'habitude chĂšre au compositeur de rĂ©employer un mĂȘme matĂ©riau musical[w 10] - [98].

En 1801, il reçoit la visite du virtuose Bernhard Romberg ; en fĂ©vrier 1803, celle de la compositrice, pianiste et chanteuse Sophie Gail«_Gail,_Sophie_»_234-0">[185]. Selon elle, il « n'avait qu'une seule chambre pour sa famille et lui. Quand il voulait y travailler en repos, il se retirait, Ă  l'aide d'une Ă©chelle, dans une sorte d'appentis en bois, pratiquĂ© contre la muraille, et dĂ©corĂ© d'une table, d'une chaise et d'un vieil alto trouĂ©, veuf de trois cordes »[186] - [187] - [188]. Elle le trouve trĂšs Ă©puisĂ© physiquement[8]. Le compositeur lui remet le manuscrit de la seconde version de son Stabat Mater accompagnĂ© de la dĂ©dicace suivante : Regalato da me Luigi Boccherini alla stimabile Madama Gail[189]. Yves GĂ©rard suppose que « le compositeur avait fourni Ă  Mme Gail une copie de son Stabat, lui demandant de rafraĂźchir la mĂ©moire de Sieber, ou mĂȘme d'entrer dans de nouvelles nĂ©gociations avec un autre Ă©diteur, dans le cas oĂč Sieber aurait manquĂ© Ă  sa parole »[190]. Cependant, selon les informations disponibles aujourd'hui, Sophie Gail ne saurait ĂȘtre impliquĂ©e dans aucune tractation Ă©ditoriale et le manuscrit est restĂ© dans sa collection particuliĂšre[w 9]. Sieber publie nĂ©anmoins sa sĂ©rie de six quatuors opus 58 [G.242-247] en « deux livraisons » Ă  Paris respectivement en 1803 et 1805 ainsi que le Stabat Mater la mĂȘme annĂ©e (1805)[191] - [192]. C'est le dernier Ă  avoir Ă©ditĂ© des Ɠuvres de Boccherini du vivant du compositeur.

« Il fut vraiment l'un des compositeurs de musique instrumentale les plus remarquables de sa patrie, l'Italie. [
] L'Espagne, oĂč il passa la plus grande partie de sa vie active, le prĂ©fĂšre, dans certaines de ses Ɠuvres, au maĂźtre allemand que l'on trouve parfois lĂ -bas trop savant ; la France le tient en haute estime, sans chercher Ă  le comparer Ă  Haydn et l'Allemagne semble, avec sa prĂ©fĂ©rence actuelle pour la musique la plus savante, trop peu le connaissent : mais dans les pays oĂč il est connu et oĂč l'on est capable d'apprĂ©cier et d'honorer la qualitĂ© mĂ©lodique de ses Ɠuvres, on l'aime et lui rend honneur. »

— Extrait de la nĂ©crologie de Boccherini parue dans l’Allgemeine musikalische Zeitung de Leipzig, le 21 aoĂ»t 1805. Elle est signĂ©e La rĂ©daction, mais il peut s'agir de la plume de Friedrich Rochlitz[193].

Vivre avec la mort

Une succession de malheurs familiaux l'amoindrissent. D'abord le dĂ©cĂšs de plusieurs enfants : sa fille Joaquina en mai 1796, Ă  moins de 25 ans, puis Mariana (nĂ©e en 1782) et Isabel en juillet et novembre 1802, puis sa quatriĂšme fille, Teresa en juillet 1804. Enfin la disparition de sa seconde Ă©pouse, MarĂ­a Joachina le [w 16]. Ces Ă©vĂ©nements semblent avoir prĂ©cipitĂ© sa fin. Son testament, rĂ©digĂ© et signĂ©, porte la date du «_Testimony_»_244-0">[194]. De nouvelles Ă©tudes, notamment la thĂšse de Jaime Tortella[195], tendent Ă  dĂ©mythifier l'Ă©tat de prĂ©caritĂ© voire d'indigence de ses derniĂšres annĂ©es[alpha 28].

Initialement prĂ©vu pour un recueil de six — « Sei quartetti (...) composti espressamente per il cittadino Luciano Bonaparte » — son opus 64 datĂ© de 1804 reste inachevĂ©[197]. Le compositeur de plus en plus affaibli n'achĂšve que le « Quartetto primo » en fa majeur [G.248]. Du second, en rĂ© majeur [G.249] ne subsiste au complet que l’Allegro con brio, son premier mouvement. Cette dĂ©dicace Ă  Lucien Bonaparte pose problĂšme. En effet, c'est en 1801 que cessent ses fonctions d'ambassadeur Ă  Madrid. Certains commentateurs estiment que Lucien Bonaparte a versĂ© au compositeur une pension annuelle. Mais, aucune documentation n'en fait part d'autant plus que Bonaparte n'apprĂ©cie guĂšre la musique. Yves GĂ©rard pour sa part, pense qu' « il semble plus probable que le compositeur, avec une santĂ© trĂšs fragile et dĂ©sormais sans appui dans un pays convulsĂ© par la crise politique et Ă©conomique, eut l'idĂ©e de faire appel une fois de plus Ă  un mĂ©cĂšne Ă©tranger dont il avait Ă©prouvĂ© la bontĂ© quelques annĂ©es auparavant »[vo 8] - [198].

Luigi Boccherini succombe à Madrid, des suites d'une maladie pulmonaire, le et est inhumé dans la crypte de l'église San Justo y Pastor, à Madrid. En 1798, dans une lettre à Pleyel, il se décrit par ces quelques mots :

« Tous ceux qui me connaissent me font l'honneur de me considérer comme un homme probe, honorable, sensible, bienveillant et affectueux, tel que mes compositions musicales montrent que je suis. »

— Luigi Boccherini, 4 janvier 1798[199] - [200].

Parmi les instruments de Boccherini, se trouvent deux Stradivarius, dont un de 1709, tour Ă  tour en possession de l'Infant d'Espagne Don SebastiĂĄn, puis de son neveu, le duc d'Hernani[8] - [w 17]. Au XXe siĂšcle, il passe des mains de Gaspar CassadĂł (1897–1966) — Ă©lĂšve de Pablo Casals et auteur d'une transcription du cĂ©lĂšbre menuet pour piano et violoncelle — Ă  Julius Berger[201] (nĂ© en 1954), Ă©lĂšve d'Antonio Janigro et l'interprĂšte d'une intĂ©grale des concertos pour violoncelle[202] et de sonates[203]. C'est le violoncelle reprĂ©sentĂ© dans le Portrait anonyme de Luigi Boccherini, c. 1764-1767, anciennement attribuĂ© Ă  Pompeo Batoni et conservĂ© Ă  la National Gallery of Victoria, Ă  Melbourne, Australie[204].

  • photo : une maison Ă  trois Ă©tages
    La derniĂšre demeure de Boccherini: Calle de JesĂșs y MarĂ­a nÂș 6, Ă  Madrid.
  • manuscrit d'une lettre.
    Lettre du adressée à Marie-Joseph Chénier.
  • photo : façade et campanile d'une Ă©glise de briques rouges.
    Église San Justo y Pastor, à Madrid.

Post mortem

photo : plaque commĂ©morative en marbre surmontĂ©e d'un relief de bronze avec le profil d'une tĂȘte d'homme.
Plaque commémorative de Luigi Boccherini (1905), via Fillungo, Lucques.

DĂšs 1864, alors que le lieu prĂ©cis de sa naissance reste encore inconnue, la ville de Lucques appose la premiĂšre plaque honorant le compositeur, via di Bordello. Toutefois, cette derniĂšre est rapidement enlevĂ©e eu Ă©gard Ă  la mauvaise rĂ©putation de la rue dominĂ©e par trois maisons de Donne di malavita, Donne cattive (« Femmes de mauvaise vie, Femmes mĂ©chantes »)«_Lucca_»_258-0">[205]. Lors du premier centenaire de la mort de Boccherini, le , sous l'impulsion du comte Raffaello Sardi, prĂ©sident du comitĂ© d'honneur, une plaque en marbre surmontĂ©e d'un buste Ă  son effigie, Ɠuvre du sculpteur Francesco Petroni est finalement inaugurĂ©e sur la façade de sa maison natale, via Fillungo«_Fillungo_»_259-0">[206] - [207]. C'est cette plaque que l'on peut encore admirer de nos jours.

En 1927, 122 ans aprĂšs la mort du musicien, un accord passĂ© entre Miguel Primo de Rivera et Benito Mussolini permet Ă  ses restes d'ĂȘtre rapatriĂ©s Ă  Lucques, dans la Basilique San Francesco, considĂ©rĂ©e Ă  l'Ă©poque comme le PanthĂ©on des gloires de la ville«_San_Francesco,_parish_of_»_261-0">[208]. ConformĂ©ment Ă  son testament dressĂ© en 1799, les restes du musicien sont mis Ă  jour revĂȘtus de la robe de bure des Franciscains«_Historical_autopsy_»_262-0">[209]. Une plaque en bas-relief fixĂ©e au-dessus de sa sĂ©pulture honore « [
] une pure Ăąme d'artiste qui ouvrit une Ăšre nouvelle Ă  la musique de chambre instrumentale [
] ».

En 1994, une nouvelle exhumation est dĂ©cidĂ©e afin de pallier des problĂšmes de conservation. Une Ă©quipe de scientifiques dirigĂ©e par le professeur italien Gino Fornaciari pratique par la mĂȘme occasion une autopsie historique qui rĂ©vĂšle d'intĂ©ressantes donnĂ©es sur son anatomie, la maladie qui devait l'emporter (tuberculose : le bacille de Koch ayant Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©), une dentition trĂšs dĂ©tĂ©riorĂ©e et les dĂ©formations et pathologies dues Ă  sa profession de violoncelliste (majeur de la main gauche dĂ©formĂ©)[210]. L'autopsie a en outre dĂ©montrĂ© que ses habitudes alimentaires sont celles d'un homme aux ressources Ă©conomiques bien Ă©loignĂ©es de l'Ă©tat de pauvretĂ© communĂ©ment admise.

Josef Mariano (1776-1847)
M. Concepción Gallicioli y Hernández (∞?)
M.Narcisa Calonje (∞?)
Fernando (?-?)
M.Amparo Abenza (∞?)
ConcepciĂłn (1844-?)
Alfredo (1845-1907)
Maria Juliana (†1847)
Luisa (1848-?)
Josefa (1854-?)


  • Affiche ancienne portant en gros le nom de Boccherini
    Affiche en date du annonçant la célébration du centenaire de Luigi Boccherini l'« inventore del quartetto », à Lucques.
  • photo : plaque commĂ©morative
    Plaque honorant Luigi Boccherini, « coscienza dignitosa e pura anima d'artista aprĂŹ un'era nuova alla musica strumentale da camera », (1927). Église San Francesco, Lucques.
  • photo : tĂȘte de cire portant perruque
    Reconstitution morphologique du visage de Boccherini Ă  partir de son crĂąne (1994). Istituto Storico Lucchese.

Frise chronologique

NĂ© 11 ans aprĂšs J. Haydn (1732-1809), Boccherini a 13 ans Ă  la naissance de Mozart (1756). AprĂšs le dĂ©but d'une carriĂšre itinĂ©rante Ă  Vienne, dans son Italie natale et Ă  Paris, il sert la Cour espagnole ou la noblesse pendant prĂšs de 37 ans.

Renaissances de Boccherini

Plusieurs Ă©tapes jalonnent la redĂ©couverte de Boccherini. D'abord des ouvrages, puis la rĂ©Ă©dition des partitions, enfin plus proche de nous l'enregistrement de ses Ɠuvres.

Études et biographes

Photo : Buste en bronze de Boccherini de l'artiste Rita Marsili (Madrid).
Buste en bronze de Rita Marsili dans un jardin de Madrid, Cuesta de la Vega. Offert par la ville de Lucques et inauguré le . Le jardin porte le nom de Glorieta de Boccherini.
DerriĂšre le buste, oĂč coule une fontaine, une plaque a Ă©tĂ© apposĂ©e avec la fameuse phrase de J-B. Cartier, dĂ©jĂ  citĂ©e, mais dans sa version espagnole : « Si Dios quisiera hablar a los hombres se servirĂ­a de la mĂșsica de Haydn, pero si quisiera oir mĂșsica, elegirĂ­a sin duda la de Boccherini ».

La premiĂšre biographie de Luigi Boccherini, parue Ă  Paris en 1851, est celle de Louis Picquot[211] : Notice sur la vie et les Ɠuvres de Luigi Boccherini, suivie du catalogue raisonnĂ© de toutes ses Ɠuvres, tant publiĂ©es qu'inĂ©dites. Elle est rĂ©Ă©ditĂ©e en 1930 par Georges de Saint-Foix avec une importante prĂ©face et une actualisation des connaissances.

En 1864, est publiĂ©e Ă  Lucques sa premiĂšre biographie en italien : Cenni intorno alla Vita e le Opere di Luigi Boccherini due au Lucquois Domenico Agostino CerĂč, amateur de musique et bibliophile, suivie en 1879 par celle de son arriĂšre-petit-fils, Don Alfredo Boccherini y Calonje, Luis Boccherini. Apuntes biogrĂĄficos y catĂĄlogo de las obras de este cĂ©lebre maestro publicados por su biznieto , Ă  Madrid. Ce dernier ouvrage, d'une trentaine de pages contient un catalogue des Ɠuvres du compositeur par numĂ©ros d'opus, sans doute une copie de l'original disparu pendant la Guerre d'Espagne. Mais il faut attendre la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle pour que des Ă©tudes savantes Ă©tudient en profondeur l'homme et sa musique – malheureusement, aprĂšs la destruction des archives de la famille Boccherini en 1936, pendant la guerre civile.

signature
Signature de Louis Picquot sur la page de garde de sa Collection des 20 Quintetti inédits de L. Boccherini , recopiés par ses soins en 1851[w 18].

À ce titre des ouvrages comme ceux de Germaine de Rothschild ou d'Yves GĂ©rard s'avĂšrent dĂ©terminants pour une meilleure comprĂ©hension du compositeur«_Catalogue_»_266-0">[212].

Actuellement, un nouvel Ă©lan dans les recherches et les publications le concernant se dessine grĂące entre autres au Centro Studi Luigi Boccherini en Italie et l' AsociaciĂłn Luigi Boccherini en Espagne[213].

Par le dĂ©cret ministĂ©riel du , les Ɠuvres complĂštes (Opera Omnia) de Boccherini ont Ă©tĂ© promues Édition Nationale Italienne. Son comitĂ© scientifique se compose de Theophil Antonicek (Vienne), Sergio Durante (Padoue), Ludwig Finscher (Heidelberg), Roberto Illiano (Lucques — secrĂ©taire trĂ©sorier), Miguel Angel Marin (Madrid), Fulvia Morabito (Lucques), Rudolf Rasch (Utrecht), Luca Sala (Paris), Massimiliano Sala (Lucques), Andrea Schiavina (Bologne) et enfin de Christian Speck (Koblenz-Landau) son prĂ©sident. Il a pour objectif l'Ă©dition complĂšte de sa musique ainsi que l'Ă©tude, l'analyse, les recherches les plus rĂ©centes se rapportant au compositeur et Ă  son univers[214] - [alpha 29].

L'Institut supérieur d'études musicales de la ville de Lucques porte son nom[w 19].

Sur la Piazza del Suffragio, qui lui fait face, une statue en bronze reprĂ©sentant Boccherini assis jouant du violoncelle (2005), Ɠuvre de l'artiste nĂ©erlandaise DaphnĂ© Du Barry (nĂ©e en 1950) est inaugurĂ©e en 2008[215] - [w 20].

Au disque

Photo des membres du quintette Boccherini.
Le Quintetto Boccherini (Nerio Brunelli, Guido Mozzato, Pina Carmirelli, Luigi Sagrati, Arturo Bonucci) dans les années 1950.

Le premier enregistrement d'une Ɠuvre de Boccherini — hormis le Menuet — est, selon la BnF, le Trio Ă  cordes op. 14 no 6 [G.100] (1772) par le Trio Pasquier, en 1943. Alors que toujours pour « L'Anthologie sonore », est gravĂ©e l'interprĂ©tation de Pierre Fournier et du Quatuor Pascal dans le quatuor opus 1 no 2[w 21]. Pablo Casals se produit dans le concerto en si-bĂ©mol majeur [G.482] (arr. Friedrich GrĂŒtzmacher), avec le London Symphony Orchestra sous la direction de Ronald Landon en mai 1938 pour HMV[216]. L'annĂ©e suivante Antal DorĂĄti dirige un ballet intitulĂ© « Scuola di ballo », composĂ© de piĂšces orchestrĂ©es et arrangĂ©es par Jean Françaix pour Columbia[217].

En 1949, la fondation à Rome du Quintetto Boccherini, composé d'Arrigo Pelliccia et Guido Mozzato aux violons, Luigi Sagrati et Renzo Sabatini aux altos et Arturo Bonucci et Nerio Brunelli aux violoncelles, sous l'impulsion de Pina Carmirelli et Arturo Bonucci ouvre de nouvelles perspectives en se donnant pour mission l'enregistrement[alpha 30] et la diffusion d'une musique jusqu'alors négligée.

De nos jours, Alessandro Dozio rĂ©sume en quelques mots la situation discographique de Boccherini par rapport Ă  celle d'autres compositeurs de la mĂȘme Ă©poque : « Alors que plusieurs interprĂ©tations — par exemple — de l'intĂ©grale des quatuors de Haydn sont disponibles sur un marchĂ© parfois plĂ©thorique, la discographie de Boccherini prĂ©sente des lacunes importantes ; aucun enregistrement complet de ses trios, quatuors et quintettes n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  ce jour[218] ».

L'ensemble italien de musique de chambre, La Magnifica Comunità, a gravé de nombreux quintettes à cordes avec deux violoncelles sous le label Brilliant Classics[alpha 31] au sein d'une intégrale Boccherini poursuivie actuellement par I Virtuosi della Rotonda[alpha 32].

Créée en 2012, une station espagnole de radiodiffusions sur Internet est exclusivement consacrée à la musique de Boccherini[alpha 33].

  • MĂ©daille en bronze Ă  l'effigie de Luigi Boccherini rĂ©alisĂ©e en 1972 par Marcel Renard.
    Médaille en bronze à l'effigie de Luigi Boccherini réalisée en 1972 par Marcel Renard.
  • bronze sur une place : Boccherini jouant du violoncelle
    Luigi Boccherini par Daphné Du Barry, Piazza del Suffragio, Lucques (2005).
  • portrait : un homme, debout, devant une partition
    Francesco Barsocchini, Portrait de Boccherini, 1871, huile sur toile. Collection de l'Institut musical Luigi Boccherini, Lucques.

Style

Le style musical de Boccherini, de ses premiĂšres Ɠuvres Ă  ses derniĂšres est d'une grande unitĂ© et immĂ©diatement reconnaissable Ă  l'oreille. AprĂšs avoir prĂ©cisĂ© son originalitĂ© avec quelques citations Ă  travers deux siĂšcles de commentaires, sont discutĂ©s successivement : les liens entre Haydn et Boccherini, l'apport de l'Espagne dans sa musique et enfin, son usage de la forme cyclique.

Spécificité et originalité

Dessin d'un buste de Haydn par Mazas.
Dessin au crayon par Jacques FĂ©rĂ©ol Mazas (1782–1849). Mazas a Ă©tudiĂ© le violon avec Pierre Baillot[219] Ă  Paris. Dans le premier tiers du XIXe siĂšcle il voyage Ă  travers l'Europe et sĂ©journe en Espagne pendant deux ans. C'est Ă  cette occasion qu'il croque un buste. Mais d'aprĂšs Jean-Baptiste Cartier, Mazas a pris pour modĂšle, non celui de Boccherini, mais un buste de Haydn«_Jacques_FĂ©rĂ©ol_Mazas_»_282-0">[220].

Le musicologue Ludwig Finscher, Ă©diteur de Boccherini, explique ce qui change Ă  la fin du XXe siĂšcle dans la perception du rapport entre Haydn et Boccherini :

« Parmi les compositeurs importants du XVIIIe siĂšcle, c'est certainement Ă  Boccherini que l'histoire a fait le plus de tort. [
] La recherche et la pratique musicales commencent lentement Ă  dĂ©couvrir l'autre Boccherini : le contemporain et, Ă  maints Ă©gards, le rival de Haydn, dont l'importance historique et esthĂ©tique commence Ă  se faire sentir. »

— Ludwig Finscher, 1977[221].

Ce constat est récurrent depuis que Charles Burney, dans le dernier quart du XVIIIe siÚcle, avait posé le problÚme en des termes plus généraux :

« Les Italiens ont tendance Ă  pĂ©cher par nĂ©gligence, et les Allemands par complication, car la musique, pour les premiers, semble un jeu, et pour les seconds, un travail. Les Italiens n’ont sans doute pas leur pareil pour badiner avec grĂące, de mĂȘme que les Allemands dĂ©tiennent seuls le pouvoir de rendre l’effort agrĂ©able[vo 9]. »

— Charles Burney, 1775[222].

ou encore du mĂȘme, un jugement qui laisse transparaĂźtre tout son enthousiasme :

« ... bien qu'il compose peu actuellement, il a livrĂ© aux instrumentistes Ă  cordes et aux mĂ©lomanes plus de compositions de qualitĂ© que n'importe quel grand musicien de notre Ă©poque, Haydn exceptĂ©. Son style est Ă  la fois alerte, magistral et Ă©lĂ©gant. On trouve tous les styles dans son Ɠuvre, des styles correspondant toujours exactement au caractĂšre spĂ©cifique des instruments pour lesquels il Ă©crit ; il occupe ainsi l'une des premiĂšres places parmi les plus grands compositeurs ayant Ă©crit pour le violon ou le violoncelle[vo 10]. »

— Charles Burney, 1789[223].

photo : un homme tenant son violoncelle
Aux yeux de Gregor Piatigorsky, Boccherini est le plus grand violoncelliste de tous les temps[224]. Conscient de sa valeur et de la nĂ©gligence dont souffre jusqu'Ă  prĂ©sent son Ɠuvre, il n'hĂ©site pas Ă  convaincre sa belle-mĂšre, Germaine de Rothschild d'entreprendre la biographie du compositeur«_Piatigorsky,_Gregor_»_289-0">[225].

Un peu plus tard, dans la premiÚre moitié du XIXe siÚcle, François-Joseph Fétis se fait l'écho, avec quelque exagération, de son originalité et de sa fragilité :

« Jamais compositeur n'eut plus que Boccherini le mérite de l'originalité : ses idées sont tout individuelles, et ses ouvrages sont si remarquables sous ce rapport, qu'on serait tenté de croire qu'il ne connaissait point d'autre musique que la sienne. [...] BientÎt cette musique ravissante sera tombée dans un profond oubli ; car le nombre d'amateurs intelligents qui la connaissent et en sentent les beautés diminue chaque jour. Je fais ce qui est en mon pouvoir pour en perpétuer le souvenir, en la faisant exécuter par les jeunes artistes du Conservatoire de Bruxelles ; mais bientÎt je ne serai plus : Dieu sait ce qui en adviendra quand j'aurai fermé les yeux. »

— François-Joseph FĂ©tis, Biographie universelle des musiciens[226], 1844[alpha 34].

Mais le rendu soyeux de sa musique est aussi notĂ© par D'Annunzio dans une page de son roman L'Enfant de voluptĂ©, oĂč il Ă©voque l'audition d'un quintette :

« ...il m'a semblé magnifique, trÚs neuf, plein d'épisodes inattendus. Je me rappelle fort bien qu'en certains passages le quintette était ramené au duo par l'emploi de l'unisson ; mais les effets produits par la différence des timbres étaient d'une finesse extraordinaire. Je n'ai rien retrouvé de semblable dans aucune autre composition instrumentale[vo 11]. »

— Gabriele D'Annunzio, Il Piacere, 1889[228].

En revanche, Louis Spohr, aprĂšs avoir entendu un quintette de Boccherini Ă  Paris — oĂč il se trouve en 1821 —, s'exclama : « Je pense que cela ne mĂ©rite pas le nom de musique ! »[229].

La musicologie n'est pas tendre avec la production boccherinienne. Des ouvrages savants consacrent des dizaines de pages Ă  Mozart et Haydn et expĂ©dient Boccherini en quelques lignes. Charles Rosen dans son livre sur le style classique « ne mentionne Boccherini qu'Ă  la dĂ©robade, uniquement pour rabaisser[230] » : « travaux agrĂ©ables mais insipides[231] », musique « falote et anodine[230] ». JoĂ«l-Marie Fauquet redresse la situation en arguant que ces allusions dĂ©favorables, « loin de nuire au musicien, soulignent ce qui le singularise. Car Boccherini a su prĂ©server l'intĂ©gritĂ© d'une approche de la musique qui se rĂ©clame moins de la dialectique classique utilisĂ©e par Haydn et Mozart que de la rĂ©sonance, de l'impression, de l'humeur, de tout ce qui crĂ©er un univers sonore Ă  soi, reconnaissable entre tous [
] »[232].

Haydn et Boccherini

peinture : portrait
Portrait de Joseph Haydn par Ludwig Guttenbrunn (c. 1770).

Anner Bylsma, le violoncelliste néerlandais qui a consacré plusieurs disques au musicien italien et joué aussi bien les concertos et la musique de chambre de Haydn que ceux de l'Italien, confie son opinion sur le caractÚre de sa musique, là aussi, en comparaison avec l'Autrichien :

« ComparĂ© Ă  Haydn, qu'il respectait beaucoup, Boccherini est un producteur de son plutĂŽt qu'un architecte. Il n'a aucun scrupule a rĂ©pĂ©ter plusieurs fois le mĂȘme Ă©lĂ©ment, simplement pour la beautĂ© des sons. En fait Boccherini compose des couleurs – j'aimerais parfois l'appeler le premier impressionniste. Lorsqu'on joue ses quintettes — qui sont Ă  mes yeux le chef-d'Ɠuvre de sa production — l'un joue une corde pleine, l'autre un pizzicato, et tout devient couleur et bĂ©atitude. Certes, il y avait aussi des couleurs dĂ©plaisantes (un commentaire privĂ© sur l'interprĂ©tation d'une sonate par Boccherini lui-mĂȘme Ă  Paris, qualifie son jeu de « Rauque »[233]). Pour que l'Ă©ventail des couleurs puisse se dĂ©ployer entiĂšrement, il est prĂ©fĂ©rable de jouer Boccherini sur un instrument d'Ă©poque Ă  cordes de boyaux[234]. »

« Si Dieu voulait parler aux hommes, il se servirait de la musique d'Haydn ; et, s'il voulait entendre de la musique, il se ferait jouer celle de Boccherini[235] - [236]. »

— Jean-Baptiste Cartier[237], L’Art du Violon... 1798[238].

L'admiration de Boccherini pour Haydn, évoquée par Anner Bylsma, était réciproque entre les deux compositeurs. Leur contemporain, le violoniste lucquois Giuseppe Puppo se fait ainsi l'écho de leur estime mutuelle par le surnom de « la femme d'Haydn », donné à son compatriote[235]. Ce qui peut aussi se comprendre comme une comparaison entre deux styles de composition différents : Boccherini étant davantage soucieux d'une musique à la sensualité sonore, au charme insouciant ; alors que Haydn plutÎt préoccupé par sa construction. Malgré des buts artistiques qui diffÚrent, leur estime se manifeste dans trois lettres adressées à l'éditeur viennois Artaria[239] - [240] - «_Haydn_»_307-0">[241] : deux de Haydn pour Boccherini datées respectivement du et du mois d'août 1782 et une fragmentaire de Boccherini pour Haydn datée de février 1781 dans laquelle il écrit :

« [
] si parmi Vos Seigneuries il se trouvait quelqu'un (ce que je crois probable) qui connaisse Monsieur Giuseppe Haidn [sic] Ă©crivain admirĂ© au plus haut point par moi et par tout le monde, qu'il veuille bien lui prĂ©senter mes respects et lui dire que je suis un de ses plus passionnĂ©s apprĂ©ciateurs et admirateurs aussi bien de son gĂ©nie que de ses compositions musicales auxquelles on rend ici tout l'estime qu'en pleine justice elles mĂ©ritent[vo 12][
] »

— Luigi Boccherini, lettre à Artaria[242] - [243] - [244] - [245].

Boccherini et l'Espagne

À l'instar de plusieurs compatriotes (Viotti, Clementi, Cherubini...), Boccherini passe la majeure partie de sa vie crĂ©atrice en dehors de sa terre natale[246], comme l'avaient fait avant lui Francesco Corselli et Domenico Scarlatti, en Espagne. Son pays d'adoption devient trĂšs vite une seconde patrie pour lui. En tĂ©moignent, certains documents portant sa signature en Luis[alpha 35] en lieu et place du Luigi italien et les prĂ©noms choisis pour ses enfants : Joaquina, Josef Mariano, etc. Aussi, il est raisonnable de penser que son assimilation au mode de vie en gĂ©nĂ©ral, et aux us et coutumes hispaniques, en particulier, en passant par une langue somme toute proche de la sienne[alpha 36], se soit rĂ©alisĂ©e dans d'assez bonnes conditions[alpha 37].

Signature
Signature de Luigi Boccherini en Espagne[alpha 38] - [249].

D'autre part, comme l'a bien rappelĂ© LluĂ­s Bertran, loin d'ĂȘtre musicalement un lieu stĂ©rile comme on s'est longtemps plu Ă  la dĂ©peindre, la Cour d'Espagne de la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle est au contraire un milieu dans lequel se croisent influences et crĂ©ations[8] - [250].

photo : plaque apposée sur une mur.
Plaque apposée en 1992 au no 26 de la Calle de la Madera, à Madrid. Boccherini habite en réalité au no 18, entre 1787 et 1802. Sa zarzuela est composée dans une maison précédemment située Plazuela de San Ginés«_Madera_»_322-0">[251].

Sa dĂ©marche compositionnelle en terre ibĂ©rique, quant Ă  elle, procĂšde d'un double mouvement : celui d'enrichir par son langage l'idiome musical tel qu'il le dĂ©couvre dans les rythmes de danses populaires, de mĂȘme que celui qu'il apporte, de par sa culture baroque hĂ©ritĂ©e d'un Corelli ou d'un Sammartini, aux musiciens espagnols[252]. Ce dernier aspect est bien mis en relief par une lettre adressĂ©e Ă  Pleyel dans laquelle Boccherini lui recommande le compositeur espagnol Carlos Francisco Almeyda[253], Ă  moins qu'il ne s'agisse du Portugais Joao Pedro Almeida Motta[254] - [255], en ces termes :

« Un compositeur qui habite Madrid, qui s'appelle don Giovanni Pietro Almeyda, m'a priĂ© de vous proposer quelques unes de ses Ɠuvres qui comprennent 10 opus de Grands Quatuors et 4 opus de petits Trios [
] Le style de l'auteur en question est trĂšs bien, Ă©tant un mĂ©lange de Haydn, Pleyel et Boccherini[alpha 39], mais ceci entre nous. »

— Boccherini à Pleyel, le 13 juillet 1797[256] - [257] - [258].

Un autre exemple, celui de Manuel Canales, dont les quatuors opus 1 publiés en 1774 à Madrid sont tout autant redevables à Haydn qu'à Boccherini[259].

D'un point de vue strictement musical, Boccherini intĂšgre nettement les influences espagnoles Ă  la fin des annĂ©es 1760, lorsqu'il compose ses premiĂšres Ɠuvres pour la Cour d'Espagne.

« Je ne saurais en faire la description. Chacun avec sa chacune dansait face à face ne faisant jamais que trois pas, frappant des castagnettes qu'on tient entre les doigts, et accompagnant l'harmonie avec des attitudes dont on ne pouvait voir rien de plus lascif. Celles de l'homme indiquaient visiblement l'action de l'amour heureux, celles de la femme le consentement, le ravissement, l'extase du plaisir. Il me paraissait qu'une femme quelconque ne pouvait plus rien refuser à un homme avec lequel elle aurait dansé le fandango ».


Refusant tout « flamenquisme » facile et inutile, Boccherini est capable de reprendre Ă  son compte aussi bien les tournures mĂ©lodiques « naĂŻves » que la gĂ©niale spontanĂ©itĂ© de danses aux contours subtils et folkloriques, tels le fandango, la sĂ©guĂ©dille ou la tirana[262]. D'aprĂšs Emilio Moreno, il est possible d'entendre Ă  travers sa production de chambre « les musiques du peuple madrilĂšne, la tonadilla qui (le) fascinait tellement [
] par sa simplicitĂ©, sa cohĂ©sion et sa force »[262]. Mais il peut aussi recourir Ă  de simples mĂ©lodies d'apparence banale comme la chanson enfantine qui ouvre le quintette opus 60 no 1. L'allusion Ă  la musique espagnole et plus particuliĂšrement madrilĂšne se rĂ©vĂšle Ă©vidente dans son quintette Ă  cordes opus 30 no 6 intitulĂ© La Musica Notturna delle strade di Madrid mais est bien plus constante quoiqu'en demi-teinte dans ses autres Ɠuvres de musique de chambre. Qu'ils soient suggĂ©rĂ©s par un titre, composition gĂ©nĂ©ralement centrĂ©e autour d'une danse : La Folia (opus 40 no 1); Del Fandango (opus 40 no 2) « imitando il fandango che suona sulla chitarra il Padre Basilio »[263] ; La Tiranna (opus 44 no 4), de galants menuets subtilement dĂ©tournĂ©s en de vĂ©ritables danses hispanisantes (opus 6 no 2), ou bien dans des Adagios oĂč se devine un accompagnement Ă  la guitare (opus 29 no 1, opus 64 no 1) ou encore dans des finales par leur rythme trĂšs proche du zapateado, Boccherini fait flĂšche de tout bois en se rĂ©appropriant ces apports populaires avec une science consommĂ©e dans l'art du rythme et des effets sonores. Mieux, il crĂ©e tout un « folklore » qui lui est personnel car reconstruit de l'intĂ©rieur, imaginĂ©.

partition du rythme de fandango.
Rythme de fandango.

Mais c'est surtout avec le fandango que Boccherini se révÚle le plus espagnol des compositeurs italiens. Tout en rappelant l'origine de cette danse, Matteo Giuggioni souligne le fait que le fandango est chargé dans la seconde moitié du XVIIIe siÚcle d'une valeur symbolique, devenant ainsi une forme d'expression d'un grand poids dans le cadre du mouvement de revendication d'identité soutenu par une partie importante de l'aristocratie espagnole et de la bourgeoisie, tout particuliÚrement celle de Madrid[w 22]. De fait, cette danse connaßt un succÚs extraordinaire dans les années postérieures à la seconde moitié du siÚcle. Tel qu'il est utilisé, le fandango de Boccherini « se caractérise notamment par un comportement harmonique typique, formé par l'alternance de pulsations à la dominante et de pulsations à la tonique, et de motifs rythmiques également typiques qui sont liés à l'intervention de moyens (instruments) tels que castagnettes populaires, tambourins, claquements rythmiques des doigts, des pieds (de talons : taconeado) ou des mains, etc. »[w 23].

La forme cyclique

Comme le rappelle Timothy P. Noonan, la forme cyclique renvoie Ă  la rĂ©pĂ©tition, dans une mĂȘme Ɠuvre, d'un matĂ©riau sonore entendu dans un mouvement prĂ©cĂ©dent[264]. Dans la production instrumentale de Boccherini, la prĂ©sence de « migrations »[265] internes, du matĂ©riel thĂ©matique ou d'une reprise textuelle de section, est frĂ©quente. Cette technique qui devait se dĂ©velopper tout au long du XIXe siĂšcle avec Beethoven, Liszt, Franck entre autres, est plutĂŽt rare Ă  l'Ă©poque de Boccherini[266]. Marco Mangani, du reste, n'hĂ©site pas Ă  qualifier l'utilisation qui en est faite par le compositeur comme « d'un cas unique dans le contexte de la production instrumentale du XVIIIe siĂšcle[vo 13] ». À ce titre, Boccherini est considĂ©rĂ© par les musicologues comme un pionnier[268] du genre, quand il n'en est pas l'inventeur[269]. Bathia Churgin a proposĂ© une classification des modĂšles cycliques qui se retrouvent dans ses Ɠuvres[270] :

Boccherini et la forme cyclique
forme commentaire autres exemples
Le thĂšme d'un mouvement est rĂ©pĂ©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur d'un autre mouvementUn thĂšme peut ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© Ă  l'intĂ©rieur d'un mouvement, comme c'est le cas dans le quintette Ă  cordes en si bĂ©mol majeur op. 39 no 1 [G.337] :
  • Andante lento
  • Allegro vivo – Tempo di minuetto – Grave – Allegro vivo (RĂ©pĂ©tition)
  • Rondeau allegro non tanto – Minuetto – Rondeau (RĂ©pĂ©tition)[271].
Autre forme de rĂ©pĂ©titions plus complexe : celui du quintette en la mineur op. 56 no 6 [G.412] oĂč des reprises de mouvements partielles s'intercalent entre les autres mouvements[272].
RĂ©pĂ©tition d'un module rythmique ou d'une figure mĂ©lodique d'un mouvement Ă  un autrePlus complexe est le modĂšle dans lequel les rĂ©pĂ©titions d'un module rythmique ou d'une figure mĂ©lodique se rĂ©pondent d'un mouvement Ă  l'autre. On trouve cette technique dans le menuet de la symphonie en do mineur, op. 41 [G.519], oĂč Boccherini reprend par les voix infĂ©rieures, le mĂȘme motif qui avait servi de contrepoint au thĂšme principal du premier mouvement[273]. Dans le quintette en fa majeur op. 56 no 1 [G.407] : Ă  la fin du Trio, le bref passage qui introduit la reprise du menuet rappelle le fragment mĂ©lodique du thĂšme principal du premier mouvement[274].
RĂ©pĂ©tition d'une introduction lente avant le finaleLa forme cyclique a aussi l'avantage de confĂ©rer une unitĂ© organique Ă  l'ensemble de l’Ɠuvre ainsi terminĂ©e. Comme dans le cas de la rĂ©pĂ©tition de l'introduction lente Andante sostenuto avant le finale de la symphonie en rĂ© mineur op. 12 no 4 [G.506][vo 14] donnant ainsi « [
] l'impression [
] d'un tout destinĂ© Ă  nous suggĂ©rer l'idĂ©e d'une scĂšne coupĂ©e par divers Ă©pisodes, et qui reproduit avant la fin, en leur donnant un sens dĂ©finitif, leur vĂ©ritable sens, les pĂ©ripĂ©ties du dĂ©but[276]. » Le quintette Ă  cordes en do majeur op. 51 no 2 [G.377] : reprise de la premiĂšre section : Grave assai en format abrĂ©gĂ© suivie de la seconde section : Allegro assai du premier mouvement[272].
Utilisation de la seconde section du premier mouvement comme finaleL'exemple le plus reprĂ©sentatif est le cĂ©lĂšbre quintette Ă  cordes en rĂ© majeur, opus 11 no 6 [G.276] (1771) « L’Uccelleria » oĂč le dĂ©veloppement et la rĂ©exposition du mouvement initial, Allegro giusto est reproduit Ă  l'identique dans le quatriĂšme mouvement[272]. Les quintettes Ă  cordes, op. 25 no 4 [G.298], op. 28 no 2 [G.308] et le quatuor Ă  cordes, op. 41 no 1 [G.214]. Dans la symphonie en la majeur, opus 12 no 6 [G.508], Boccherini intercale un Grave avant la reprise de la seconde partie du premier mouvement[277] - «_Le_finale_dĂ©bute_par_une_lente_introduction_qui_se_termine_de_façon_inattendue_par_une_cadence_en_''si''_majeur,_la_dominante_de_la_dominante._[
]_L’''Allegro_assai''_[
]_se_compose_d'une_reprise_exacte_de_la_seconde_partie_du_premier_mouvement,_qui_dĂ©bute_en_''mi''_majeur._La_rĂ©pĂ©tition_du_matĂ©riau_entendu_dans_un_mouvement_antĂ©rieur_est_une_autre_caractĂ©ristique_du_style_de_Boccherini._»_354-0">[278].

Marco Mangani souligne à juste titre qu'il ne faudrait pas voir dans ces répétitions un « expédient mécanique » ou un « moyen commode pour s'épargner du travail » mais au contraire, un effet de surprise subtilement calculé par Boccherini car inattendu de la part de l'auditeur[vo 15].


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    << { g'4. ees8 c8 c | c c c c c c } \\ { \[ c,4 ees g | aes g8. f16 ees4 } >>
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    g''4. ees8 c c | c c c c c c d8.[ r32 d32] c8.[ r32 c32] b8.[ r32 b32] | c8
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↑ symphonie, op. 41 [G.519] - Mouvement 1 (Allegro vivo assai)

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    % Sinfonia G 519, Minuetto Allegro - début
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  \new PianoStaff <<
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↑ symphonie, op. 41 [G.519] - Mouvement 3 (Minuetto Allegro)

ƒuvre

Musique de chambre

La musique de chambre occupe l'essentiel de l'Ɠuvre de Luigi Boccherini. En particulier ses nombreux quintettes Ă  cordes avec deux violoncelles, genre instrumental qui devait lui survivre et s'Ă©panouir au XIXe siĂšcle avec ceux de Cambini, George Onslow et Franz Schubert.

gravure : un homme, aux traits fins portant perruque et redingote à gros boutons, regarde le spectateur, une partition est posée sur la table, en retrait derriÚre lui.
Le compositeur et éditeur de musique Ignace Joseph Pleyel, l'un des compositeurs le plus souvent joué vers 1800[279].

Du trio au sextuor, les opus se comptent par dizaines : 42 trios Ă  cordes, 91 quatuors Ă  cordes, 110 quintettes avec deux violoncelles (per due violoncelli obbligati) dont la composition s'Ă©tend de 1771 Ă  1795. Le musicien expĂ©rimente aussi d'autres combinaisons : 12 quintettes avec deux altos, 3 quintettes avec contrebasse, 6 sextuors Ă  cordes. Suivant ce rapide inventaire, on admettrait volontiers que Boccherini affectionne les cordes et dĂ©laisse le piano. Mais il n'est pas oubliĂ©. Les 12 quintettes pour piano et cordes, dont six dĂ©diĂ©s « Ă  la Nation Française », sont dignes d'intĂ©rĂȘt. De mĂȘme que ceux destinĂ©s pour la flĂ»te ou la guitare.

En ce qui concerne les quintettes avec deux violoncelles, leur quantitĂ© s'explique par des exigences liĂ©es Ă  deux de ses mĂ©cĂšnes : l'Infant d'Espagne don Luis et FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II. Le premier possĂ©dait dĂ©jĂ  un quatuor, auquel se joignit le violoncelliste italien. Le second, violoncelliste amateur, possĂ©dait assez d'aptitude technique pour jouer avec Duport. D'ailleurs, comme Boccherini l'explique Ă  Pleyel, son Ă©diteur parisien, il se considĂ©rait comme « obligĂ© » d'Ă©crire des Ɠuvres pour deux violoncelles. NĂ©anmoins, dotĂ© d'un rĂ©el sens autocritique et conscient de la valeur esthĂ©tique de ses productions dans ce domaine, il n'hĂ©site pas Ă  affirmer au mĂȘme Pleyel :

« Je vous recommande ma musique : qu'elle reçoive une bonne exĂ©cution avant que vous ne la jugiez. Je vous recommande surtout deux quintettes qui font partie de l'opus 42, un en fa mineur [G.348], l'autre en sol mineur [G.351], ce sont ceux que je prĂ©fĂšre. Je ne sais s'ils seront dignes d'ĂȘtre aussi prĂ©fĂ©rĂ©s par vous, mais je voudrais l'espĂ©rer d'un connaisseur du vrai travail tel que vous l'ĂȘtes. »

— Boccherini à Pleyel, le 17 juillet 1797[280] - [281] - [282].

Sonates pour violoncelle solo (et basse)

  • Nombre : 39
  • Catalogue : G.1 Ă  G.19, G.562-G.580, 7 G.deest
  • Publ. partielle : c.1775

Une douzaine de concertos et une trentaine de sonates forment l’Ɠuvre entiĂšrement consacrĂ©e au violoncelle de Boccherini. Les sonates pour violoncelle (et basse) ont Ă©tĂ© composĂ©es en grande partie pour son usage personnel durant les voyages entrepris par Boccherini et son pĂšre Leopoldo Ă  travers l'Europe. Aussi peuvent elles ĂȘtre tenues pour ses premiĂšres compositions.

Manuscrit : partition de la Sonate en la majeur
Manuscrit de la sonate en la majeur [G.4] (III. Affettuoso)[283]. La sĂ©rie a Ă©tĂ© composĂ©e Ă  Vienne et comme les Ɠuvres non destinĂ©es Ă  la publication, elle ne figure pas dans le registre d'opus du musicien. Une autre sonate en la majeur, qui ne porte pas de numĂ©ro dans le catalogue GĂ©rard, en raison de sa dĂ©couverte tardive, est intitulĂ©e L’ImpĂ©ratrice, en dĂ©dicace Ă  Marie ThĂ©rĂšse[284]. C. Speck a publiĂ© l'Ɠuvre en 1994.

Ces sonates nous sont parvenues Ă  travers deux recueils de manuscrits prĂ©servĂ©s au Conservatoire « G. Verdi » de Milan d'oĂč leur titre gĂ©nĂ©rique de « Sonates milanaises »[285]. La premiĂšre sĂ©rie est issue du recueil dit Noseda et contient 20 sonates, ce sont celles cataloguĂ©es par Yves GĂ©rard portant les numĂ©ros G.1 Ă  G.18 avec l'addition de G.2b et G.4b[285] - [286]. La seconde sĂ©rie, du livre dit Laterza rassemble 18 sonates notamment les G.565, G.565b, G.566 et plusieurs autres qui n'ont pas Ă©tĂ© incluses dans le catalogue GĂ©rard G.deest[285]. La plupart des copies ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă  GĂȘnes, Florence, Prague, Dresde, Berlin, Liverpool, Graz; et seulement sept d'entre elles sont des copies isolĂ©es. Parmi l'ensemble de ce corpus, il a Ă©tĂ© confirmĂ© que certaines sonates n'Ă©taient pas de Boccherini. C'est le cas par exemple de la sonate en do majeur [G.3] attribuĂ©e au violoncelliste français Louis-Auguste Janson (nĂ© en 1749), frĂšre de Jean-Baptiste (tout du moins les premier et troisiĂšme mouvements) et de la sonate en do majeur [G.7] attribuĂ©e au violoncelliste piĂ©montais Gaetano Chiabrano (1725–1800)[285]. La sonate en do mineur [G.18] quant Ă  elle, porte le titre de Sonata a Viola, ĂČ violoncello solo.

En ce qui concerne les sonates portant le mĂȘme numĂ©ro au catalogue GĂ©rard, on peut remarquer que celle en la majeur [G.4] est pratiquement identique Ă  [G.4b] Ă  l'exception de son premier mouvement Allegro moderato qui est intitulĂ© Allegro pour [G.4b] avec un registre et un phrasĂ© diffĂ©rents. Celle en si bĂ©mol majeur [G.565], plus connue par le concerto pour violoncelle [G.482] dont seul le deuxiĂšme mouvement diffĂšre, est une composition nouvelle qui n'a plus rien Ă  voir avec G.565b. Alors que G.2 et G.2b se distinguent essentiellement par la façon dont sont traitĂ©es les parties de violoncelle et de basse. Tout comme G.565, le compositeur a souvent rĂ©utilisĂ© le mĂȘme matĂ©riau d'une sonate pour ses concertos pour violoncelle. Citons deux exemples, [G.13] pour le premier mouvement du concerto en la majeur [G.475] et [G.17] pour le deuxiĂšme mouvement du concerto en do majeur [G.477][287].

Enfin, pour s'en tenir aux caractéristiques générales de ces sonates, il est à observer que la basse est le plus souvent absente des copies ce qui pose un problÚme pour leur exécution. Comment comprendre le terme e basso ? Par qui Boccherini était-il accompagné ? Par la contrebasse de son pÚre, par le violon de son ami Manfredi, par un clavecin[288] ? Dans la section en mineur du Rondo de la sonate G.17, est portée l'indication suivante : punta d'arco al ponticello, p(ianissi)mo e strisciato, c'est-à-dire que la pointe de l'archet doit quasiment toucher le chevalet et le frotter trÚs lentement. Le son ainsi produit est trÚs sifflant, trÚs aigu parfois faible. Pour le violoncelliste italien Luigi Puxeddu, c'est la preuve que seul un instrument à archet dont la tessiture est comprise entre le violon et le violoncelle est adapté pour ce genre d'accompagnement. Ce qui exclut une contrebasse qui rencontrerait d'énormes difficultés. Pour Gérard, au contraire, le titre de cello solo est « univoque », chacune de ces sonates ayant été conçue pour faire ressortir les qualités lyrique et virtuose du violoncelle exclusivement. Bien que Gérard ne l'a pas explicitement approuvé, Puxeddu avance le cas de figure selon lequel le compositeur accompagnait du violoncelle le violoniste Filippo Manfredi dans ses sonates, notamment lors de leurs tournées en Europe[285] - [288].

Seules six sonates ont été publiées du vivant de Boccherini, par Robert Bremner à Londres vers 1775. Il s'agit des G.1, 4, 5, 6, 10 et 13[285] - «_Robert_Bremner_»_366-0">[289].

Sonates pour clavier accompagné

  • Nombre : 6
  • Catalogue : G. 25-30
  • PubliĂ©es en 1769
« ExĂ©cutez la Sonate 5e de l'ƒuvre V de Boccherini, vous y sentirez tous les mouvements d'une femme qui demande et qui emploie tour Ă  tour la douceur et le reproche. On a presque envie d'y mettre des paroles; cent fois exĂ©cutĂ©e, elle offre toujours le mĂȘme sens et la mĂȘme image. Il en est de mĂȘme du largo de la troisiĂšme Sonate du mĂȘme ƒuvre, qui exprime singuliĂšrement l'atteinte d'une douleur sombre et profonde, et d'une infinitĂ© d'autres morceaux que je n'ai pas prĂ©sents Ă  la mĂ©moire. »

Claude Philibert Coquéau, Entretiens sur l'état actuel de l'Opéra de Paris, Amsterdam, 1779, p.108-110[290].

Bien que le quatuor Ă  cordes et la sonate pour clavier accompagnĂ© soient les deux genres majeurs au XVIIIe siĂšcle, la contribution de Boccherini Ă  la seconde catĂ©gorie demeure plutĂŽt modeste et limitĂ©e. Seul un ensemble de six piĂšces, les six sonates pour clavier et violon de 1768, atteste son incursion dans un genre que Mozart devait par la suite approfondir. ƒuvres de jeunesse, (Boccherini a seulement 25 ans), atypiques dans une production dominĂ©e par les cordes, les Sei sonate di cembalo e violino obbligato
 Opera quinta jouissent dĂšs leur publication par Venier la mĂȘme annĂ©e d'un succĂšs immĂ©diat. En tĂ©moigne, du reste, la diversitĂ© gĂ©ographique de la diffusion des Ă©ditions et de leur rĂ©impression Ă  Leipzig, Madrid, Vienne, Londres, Amsterdam, Mannheim... ainsi que leurs nombreux arrangements pour harpe et flĂ»te notamment.

Trente ans aprĂšs leur composition, aux alentours de 1798, Boccherini rĂ©vise les sonates auxquelles il donne le titre de Sei sonate per forte-piano, con accompagnamento di un violino [alpha 40]. Ceci signifie pour R. Rasch qu'« en dĂ©pit du fait qu’il n’eĂ»t jamais composĂ© d’autres sonates pour clavier accompagnĂ© aprĂšs l’ensemble de 1768, Boccherini n’avait pas oubliĂ© le genre et apparemment pensa que ses premiĂšres compositions telles que celles-ci mĂ©ritaient une seconde vie »[291]. Cette rĂ©vision de l'opus 5 contemporaine de l'Ă©criture des quintettes faisant de nouveau appel au piano-forte, les opus 56 et 57 de 1797 et 1799, attire l'attention des musicologues sur un pianiste alors actif Ă  la cour d'Espagne : Pedro Anselmo Marchal[292]. Aussi, il est tout Ă  fait probable que la rĂ©vision des sonates et la composition des quintettes aient Ă©tĂ© destinĂ©es Ă  l'usage de ce pianiste, tout comme de la mĂȘme maniĂšre les quintettes avec hautbois opus 55 l'ont Ă©tĂ© pour Gaspar Barli.

  • manuscrit : lettre autographe
  • manuscrit : lettre autographe
Recto et verso d'une lettre de Luigi Boccherini Ă  Carlo Emanuele Andreoli datĂ©e du 5 juin 1781, rendant compte de la rĂ©ception de l'Ă©dition des sonates opus 5 [G.25-30] par Artaria : « [
] ricevvi le sonate con le quali an voluto favorirmi i signori Artaria [
]. La impressione Ăš bellissima, e meglio di quella di Parigi, ma, [
] esse si tingono e disfigurano toccando una facciata, con l'altra, [
] »[293] - [294] - [295].

Duos pour deux violons

  • Nombre : 7
  • PremiĂšre Ɠuvre : 1761
  • DerniĂšre Ɠuvre : (c.1766)
  • Catalogue : G. 56-62
  • PubliĂ©s en 1769 (G.56-61)
  • G.62 : publ. posthume

Les Six duos pour deux violons remontent Ă  1761, annĂ©e durant laquelle Boccherini entreprend de nombreux voyages de Lucques Ă  Vienne Ă  la recherche d'un poste fixe[296] - [297]. Ils peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s avec les trios opus 1 et les quatuors opus 2 comme ses tout premiers travaux, ces trois recueils pour deux, trois et quatre archets apparaissant comme autant d'exercices destinĂ©s Ă  peaufiner sa maĂźtrise de composition[298]. Les six duos sont dĂ©signĂ©s comme Opera Piccola et portent le numĂ©ro d'opus 3 dans le catalogue tenu Ă  jour par le compositeur.

Au moment oĂč Boccherini Ă©crit ces duos, la composition pour deux instruments solistes est en plein essor. En effet, c'est un genre musical qui se prĂȘte parfaitement Ă  ĂȘtre utilisĂ© tant dans l'enseignement que dans les salons Ă  la mode parmi lesquels se retrouvent amateurs et Ă©lĂšves. C'est en outre une des compositions qui, avec le quatuor Ă  cordes naissant, est la plus diffusĂ©e de tout le XVIIIe siĂšcle. À titre d'exemples, on peut mentionner les  Divertissements en duo (1762) de Johann Stamitz ; les Sei duetti per due violini op. 7 (1765) de Gossec ; les Six Duets in an easy style for the Duke of Parma (1770) d'Emanuele Barbella ; les recueils d'Ignace Pleyel, jusqu'aux duos pour violon et alto de Haydn et Mozart[297].

tableau : dans un salon, trois violonistes déchiffrent leur partition posée sur un petit pupitre au centre d'une table (dont un porte des lunettes sur le nez).
Pietro Longhi, Concertino (détail), 1741, Gallerie dell'Accademia, Venise.

Les duos de Boccherini sont avant tout destinĂ©s aux professionnels de l'Ă©poque. Ils exploitent toutes les potentialitĂ©s instrumentales tout en faisant entendre des passages inhabituels et originaux. Les deux instruments sont traitĂ©s, le plus souvent, Ă  parts Ă©gales mĂȘme si la partie la plus consistante quant Ă  l'expression et Ă  la virtuositĂ© incombe au premier violon. Le second violon accompagne mais n'est pas en reste avec diffĂ©rents types de techniques telles que les double notes, les arpĂšges, etc. et crĂ©e parfois des harmonies audacieuses[297]. La structure des six duos est en trois mouvements : un Allegro auquel succĂšde un mouvement lent de type Largo ou Adagio avant de se conclure gĂ©nĂ©ralement par un Tempo di Minuetto. À l'exception du premier duo en sol majeur et du quatriĂšme en si bĂ©mol majeur qui dĂ©butent par une allure plus modĂ©rĂ©e : Grazioso et Moderato, et qui se dĂ©veloppent respectivement en un Allegro suivi par un Presto (sous forme d'un crescendo de tempi) et d'un Largo prĂ©cĂ©dant un Allegro.

Un intĂ©ressant conflit d'attribution entre Boccherini et son ami violoniste Manfredi a accompagnĂ© la dĂ©couverte au Conservatoire « N. Paganini » de GĂȘnes, d'un manuscrit du XVIIIe siĂšcle portant le titre Il Duetto Notturno per due violini del Signor Filippo Manfredi[299] - [300]. Bien que les parties sĂ©parĂ©es de ce duo faisant rĂ©fĂ©rence Ă  Boccherini (Notturno per due violini dell Sigr Boccherini) se retrouvent au Conservatoire « G. Verdi » de Milan et aux archives musicales de la Cappella Antonina de Padoue sur lesquelles est inscrit sur le dernier mouvement le titre La Bona Notte, l'attribution de l’Ɠuvre Ă  Boccherini plutĂŽt qu'Ă  Manfredi n'a toujours pas Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e avec certitude[300]. Selon Yves GĂ©rard, l'inscription du dernier mouvement du manuscrit autographe de Padoue est de la main de Boccherini[301]. Pour Carlo Bellora, les techniques d'Ă©criture de cette pĂ©riode (c.1766) entre les deux compositeurs offrent si peu de disparitĂ©s, qu'il reste difficile de se prononcer d'une maniĂšre catĂ©gorique[300]. Le duo en mi bĂ©mol majeur [G.62] est composĂ© de quatre mouvements dont le dernier est une brillante canzonetta italienne qui donne son nom Ă  la piĂšce : La Bona Notte[302].

Trios Ă  cordes

  • Nombre : 42
  • Catalogue : G. 77-118
  • Op. 1 (publ. : 1767)
  • Op. 4 (publ. : 1768)
  • Op. 6 (publ. : 1771)
  • Op. 14 (publ. : 1773)
  • Op. 34 (publ. : c.1782)
  • Op. 47 (publ. : 1798)
  • Op. 54 (publ. partielle : 1798)

Yves GĂ©rard recense dans son catalogage systĂ©matique des Ɠuvres de Boccherini 42 trios Ă  cordes avec numĂ©ros d'opus attribuĂ©s par le compositeur. Soit 30 au total pour 2 violons et violoncelle contre 12 pour violon, alto et violoncelle. Sa production s'Ă©tale sur une pĂ©riode de plus de trente ans (1760-1796).

page de titre de partition ancienne
La premiĂšre Ă©dition espagnole d’une Ɠuvre de Boccherini : Seys tryos a dos violines i baxo gravĂ©s par Juan Fernando Palomino, Madrid, 1771, (opus 6)[73] - [51].

Ce genre musical connaĂźt dans les annĂ©es 1750-60 une phase transitoire, Ă©voluant de la sonate en trio « baroque » du siĂšcle prĂ©cĂ©dent au trio Ă  cordes « classique » que nous connaissons. MĂȘme si de nombreux trios ont encore recours Ă  la combinaison instrumentale de la sonate Ă  trois (2 violons ou 2 flĂ»tes et basse continue), Boccherini est l'un des tout premiers avec Haydn Ă  s'en dĂ©marquer. Pour R. Rasch, « il est trĂšs possible que Boccherini ait dĂ©libĂ©rĂ©ment Ă©mancipĂ© la partie de basse de son rĂŽle obligĂ© d’accompagnement afin d’en dĂ©velopper la ligne dans une vraie partie destinĂ©e au violoncelle, pour laquelle fut trĂšs vite utilisĂ©e l’expression violoncello obbligato »[303]. En effet, dĂšs son opus 1 de 6 trios pour deux violons et violoncelle (1760), les lignes mĂ©lodiques gagnent en libertĂ© tandis que les textures, davantage limitĂ©es dans l'ancienne forme, permettent ici une plus grande variĂ©tĂ© expressive. D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, Boccherini emploie dans ses trios les deux violons Ă  l'identique en ce qu'ils jouent les mĂȘmes thĂšmes et motifs, le plus souvent un premier violon au registre aigu et un second violon plus grave se contentant d'en souligner le phrasĂ©. Bien diffĂ©rent, est le rĂŽle du violoncelle. Tout en poursuivant sa fonction de basse continue par un accompagnement Ă©crit en clĂ© de basse, Boccherini le traite Ă  part entiĂšre Ă  tel point que « le violoncelle forme souvent un duo soit avec le premier, soit avec le second violon, jouant en tierces ou en sixtes avec ces instruments, et parfois mĂȘme il se retrouve au-dessus d’eux »[304]. C'est ce registre virtuose du violoncelle que l'on retrouvera quelques annĂ©es plus tard dans ses quatuors et quintettes Ă  cordes comme autant de marques de fabrique du Lucquois.

Quatuors Ă  cordes

  • Nombre : 91
  • PremiĂšre Ɠuvre : op. 2 (1761)
  • DerniĂšre Ɠuvre : op. 64 (1804)
  • Catalogue : G. 159-249
  • Publ. de 1767 Ă  1803

Les 91 quatuors Ă  cordes de Boccherini composĂ©s de 1761 Ă  1804, reflĂštent les changements de son style ainsi que les transformations de l'esprit musical de l'Ă©poque. Si Boccherini part d'un schĂ©ma qu'il doit Ă  Sammartini, qu'on peut appeler galant, il s'en dĂ©tache avant la fin des annĂ©es 1770 par l'opus 24, oĂč son langage s'approfondit, devient plus strict et plus virtuose, notamment le violoncelle qui rĂ©clame de plus grandes capacitĂ©s techniques [G.194].

« Il n’y a point de vrais quatuors, ou ils ne valent rien. »


Christian Speck dans son Ă©tude sur les quatuors Ă  cordes de Boccherini a bien mis en relief l'Ă©volution des quatre voix dans leur partie respective[306]. Relativement homogĂšnes et Ă©quilibrĂ©es avec l'opus 2 de 1761, celles-ci sont dominĂ©es par un premier violon davantage emphatique Ă  partir de l'opus 8 de 1768 et jusqu'Ă  l'opus 22 de 1775. Par la suite notamment avec l'opus 24, Boccherini commence Ă  confier Ă  l'alto et au violoncelle des lignes mĂ©lodiques plus Ă©toffĂ©es voire un rĂŽle de premier plan comme dans l’Allegro Bizarro du quatuor no 4 de l'opus 32 (1780) oĂč le violoncelle se conduit en vĂ©ritable soliste. Avec la sĂ©rie des quatuors « prussiens » (1787–1796), le style devient volontiers brillant, Boccherini approfondissant ses procĂ©dĂ©s techniques tels que la forme cyclique et le recours aux rythmes de danses espagnoles[307]. Enfin, son ultime sĂ©rie complĂšte de six quatuors opus 58 (1799) est dans le sillage de Viotti et se signale par la prĂ©dominance du premier violon et par une ampleur quasi orchestrale. Les deux derniers quatuors dont le second est inachevĂ© (opus 64) atteignent une Ă©nergie et un lyrisme jamais encore rencontrĂ©s dans toute sa production de quatuors Ă  cordes.

  • page de titre et une page de partition ancienne
    Sei Sifonie o sia Quartetti (Opera Ia) publiés par Venier en (opus 2 de 1761)[308].
  • page de titre
    Quatuors opus 24 édités par Sieber comme Opera 27 (1778?)[309].
  • partition autographe
    Second mouvement du quartettino opus 33 no 5 (1781)[310].

Quintettes Ă  cordes

  • Quintettes avec deux violoncelles
  • Nombre : 110
  • PremiĂšre Ɠuvre : op.10 (1771)
  • DerniĂšre Ɠuvre : op.51 (1795)
  • Catalogue : G. 265-377
  • Publ. de 1774 Ă  1804

Boccherini est avec Karl Ditters von Dittersdorf, Gaetano Brunetti ou Giuseppe Cambini un des rares compositeurs de l'époque classique à privilégier le second violoncelle pour la formation quintette à cordes. En effet, la plupart d'entre eux, que ce soit Michael Haydn, Mozart ou Pleyel font le choix du second alto dans leurs compositions. Cependant, comme le rappelle Christian Speck, ce genre instrumental n'en reste pas moins associé à deux compositeurs du XVIIIe siÚcle : Boccherini et Mozart. Tous deux, d'une maniÚre qui leur est propre atteignent des objectifs différents dans le traitement de la texture sonore par exemple ou bien par la place accordée à la virtuosité dans le discours musical[311]. Le quatuor à cordes ayant certainement été, pour l'un comme pour l'autre, une expérience décisive dans cette élaboration puisque les plus aboutis d'entre eux sont antérieurs de quelques années à leurs premiers quintettes à cordes.

partition : page de titre.
Page-titre du recueil de douze quintettes (arbitrairement rĂ©arrangĂ©s) publiĂ© comme ƒuvre 37 par Pleyel entre 1798 et 1812[312].

Bien que la majorité des spécialistes remettent aujourd'hui en question l'origine du quintette boccherinien formé par un quatuor à cordes, celui de la famille Font et d'un violoncelliste providentiel, le choix d'un dialogue musical à cinq pose de nouveaux problÚmes d'équilibre formel[313]. Non seulement, le violoncelle supplémentaire accompagne mais le cas échéant se révÚle concertant, à parts égales dans certains passages avec le premier violon tant et si bien qu'il n'est pas rare que ce dernier se contente par endroits de simples figures d'ornementation.

Pierre Baillot est l'un des premiers musiciens à avoir saisi la « sensibilité si profonde » des quintettes avec deux violoncelles de Boccherini :

« On sait quel rĂŽle intĂ©ressant joue la Basse dans la musique dialoguĂ©e des meilleurs maĂźtres, c'est-Ă -dire dans les Trio et Quatuor. Mais il est un genre de composition qui semble avoir Ă©tĂ© fait pour le Violoncelle, c'est le Quintetto tel que le cĂ©lĂšbre Boccherini l'a conçu; en y faisant entendre cet instrument et comme partie d'accompagnement et comme partie rĂ©citante, il a su lui donner un double charme et devenir crĂ©ateur dans ce genre comme Haydn l'a Ă©tĂ© pour la symphonie et Viotti pour le concerto : son style original, plein de grĂące, de fraĂźcheur et de puretĂ©, et d'une expression toute particuliĂšre doit le faire citer comme un modĂšle pour ceux qui Ă©tudient le Violoncelle, et qui cherchent Ă  lui faire parler son vĂ©ritable langage dans les trois principaux mouvements [
] Mais c'est dans l’Adagio que le Violoncelle a le plus de moyens pour Ă©mouvoir : rien ne surpasse le charme qui l'accompagne dans la musique du grand maĂźtre que nous citons; s'il le fait chanter seul, c'est avec une sensibilitĂ© si profonde, une simplicitĂ© si noble, qu'on oublie l'art et l'imitation, et que, pĂ©nĂ©trĂ© d'un sentiment religieux, on s'imagine entendre une voix cĂ©leste, tant elle a une expression Ă©trangĂšre Ă  tout ce qui blesse le cƓur; l'on dirait plutĂŽt qu'elle cherche Ă  consoler; s'il fait parler Ă  la fois les cinq instruments, c'est avec une harmonie pleine et auguste qui invite au recueillement, qui jette l'imagination dans une douce rĂȘverie [
] »

— MĂ©thode de Violoncelle et de Basse d'Accompagnement [
] adoptĂ©e par le Conservatoire ImpĂ©rial de Musique [314].

  • Quintettes avec deux altos
  • Nombre : 12 (1 perdu)
  • Catalogue : G. 391-402
  • Publications posthumes
peinture : une femme, allongĂ© sur un sofa, habillĂ©e d'une robe blanche et portant sur la tĂȘte une couronne faite de feuilles et de grappe de raisin, tient une lyre dans sa main gauche tout en regardant le spectateur.
Dédicataire de ces quintettes, Lucien Bonaparte alors ambassadeur à Madrid, donne des réceptions trÚs suivies au Palacio San Bernardino. Parmi ses invités, la marquise de Santa Cruz[183].

Parmi la vaste production de quintettes Ă  cordes de Boccherini, seulement douze pour la formation deux altos ont Ă©tĂ© inclus dans son catalogue. DĂ©dicacĂ©s Ă  l'ambassadeur de France Ă  la cour de Charles IV d'Espagne, Lucien Bonaparte, ils portent respectivement les numĂ©ros d'opus 60 et 62 et ont Ă©tĂ© composĂ©s en 1801 et 1802[315]. Cependant, selon une hypothĂšse rĂ©cemment Ă©mise par Loukia Drosopoulou, leur possible origine remonterait aux alentours de l'annĂ©e 1781[316]. Le compositeur ne dĂ©rogeant pas Ă  une habitude prise assez tĂŽt dans sa carriĂšre de rĂ©utiliser le matĂ©riau musical dans d'autres de ses Ɠuvres Ă  venir. Les deux versions de son Stabat Mater (1781 et 1800) Ă©tant une bonne illustration de ce procĂ©dĂ©.

En adoptant l'instrumentation classique du quintette Ă  deux altos, formation que Michael Haydn et Mozart ont Ă©levĂ© Ă  un haut niveau, Boccherini recherche un nouvel Ă©quilibre entre un premier violon qui n'a rien perdu de sa prĂ©dominance virtuose et un violoncelle moins prĂ©sent qu'auparavant tout en traitant de maniĂšre privilĂ©giĂ©e le premier alto et en soumettant Ă  un mĂȘme niveau de difficultĂ© les seconds alto et violon[317]. Pour l'altiste Emilio Moreno, le rĂ©sultat ainsi obtenu se rapproche davantage de Mozart « pour ce qui est de l'Ă©quilibre interne et formel, sans que l'Ă©criture de Boccherini perde pour autant son style ou cette mĂ©ticulositĂ© dans la dynamique, la rythmique et l'expression »[317]. Écrits pendant une pĂ©riode difficile de sa vie, en proie Ă  des ennuis pulmonaires et des contrariĂ©tĂ©s familiales, Ă  la recherche de nouveaux mĂ©cĂšnes, les deux sĂ©ries de quintettes portent en eux une certaine mĂ©lancolie oĂč prĂ©domine un sentiment de rĂ©signation et presque de sĂ©rĂ©nitĂ©[318] - [317]. Le musicologue Luigi Della Croce y perçoit « aucune concession Ă  la mode et au maniĂ©risme, seulement une lumiĂšre plus intense et constante rĂ©unie Ă  une mĂ©lodie encore plus accentuĂ©e des thĂšmes »«_[
]_nessuna_concessione_alla_moda_e_al_manierismo,_solo_una_luce_piĂč_intensa_e_costante_[
],_unita_ad_una_cantabilitĂ _ancora_piĂč_accentuata_dei_temi._»_397-0">[319]. Tant il est vrai que les douze quintettes, y compris celui perdu dont il nous reste l'incipit [G.394], sont dans des tonalitĂ©s majeures.

  • Quintettes avec contrebasse
  • Nombre : 3
  • Catalogue : G. 337-339
  • Publications posthumes

Nouvelle configuration Ă  cinq cordes, les trois uniques quintettes avec contrebasse de Boccherini datent des trois premiers mois de l'annĂ©e 1787[320]. Au service Ă  cette Ă©poque des Bonavente-Osunas, le compositeur dispose de deux contrebassistes : RamĂłn Monroy et Pedro SebastiĂĄn«_Double-Bass_»_399-0">[321]. Est-ce comme s'interroge Emilio Moreno, au contact de ces interprĂštes d'exception que Boccherini Ă©crit pour la contrebasse ou bien en souvenir de son pĂšre mort en 1766[322] ? Quoi qu'il en soit, le rĂŽle toujours prĂ©pondĂ©rant du violoncelle que lui attribue Boccherini est ici Ă©quitablement distribuĂ© au quatuor Ă  cordes, tandis que la contrebasse n'intervient pas dans le dĂ©veloppement thĂ©matique mais assure le support harmonique. Le premier quintette en si bĂ©mol majeur surtout comporte de nombreuses indications de dynamique, de liaisons et d'effets, absents chez les deux derniers[322] - [323]. Cette structure formelle et compliquĂ©e du quintette, dont des termes comme strascinando, al ponte, a contr'arco, soave, con smorfia apportent une exigence certaine Ă  son interprĂ©tation, atteint son point culminant dans son dernier mouvement, oĂč Boccherini combine Rondeau, Minuetto, forme sonate et forme cyclique sans rien ne laisser paraĂźtre d'une quelconque division Ă  l'intĂ©rieur de celui-ci[322] - [271]. C'est une musique riche en effets sonores qu'un accompagnement en pizzicati dans l’Adagio ma non tanto du deuxiĂšme quintette en fa majeur ou qu'une dĂ©licate Pastorale du troisiĂšme en rĂ© majeur rend sĂ©duisante en mĂȘme temps qu'apparaissent par petites touches ou de maniĂšre plus ouverte les hispanismes si caractĂ©ristiques de l'idiome boccherinien[322].

Quintettes avec piano

  • Nombre : 12
  • Catalogue : G.407-418
  • Op. 56 (publ. c. 1800)
  • Op. 57 (publ.posth.)

Selon Louis Picquot, son premier biographe : « Boccherini avait une prĂ©dilection marquĂ©e pour ces deux Ɠuvres de quintetti pour le piano, car outre la combinaison dans laquelle il les a reproduits pour le marquis de Benavente [sic], il les a encore arrangĂ©s pour 2 violons, 2 altos et violoncelle[324]. » De fait, les douze quintettes avec piano-forte de Boccherini occupent une place Ă  part dans son immense production dominĂ©e par les ensembles Ă  cordes.

« [
] ce fut lĂ  que des princes, malgrĂ© l'orgueil du rang, de grandes dames en dĂ©pit de la vanitĂ© des titres, de jolies femmes et de petits messieurs, malgrĂ© leur faiblesse, montĂšrent pour la premiĂšre fois Ă  un cinquiĂšme Ă©tage oĂč l'on entendait la musique cĂ©leste de Boccherini, exĂ©cutĂ©e par Viotti, et pour que rien ne manquĂąt au triomphe de l'artiste, tout ce monde, aprĂšs le concert, descendit Ă  regret. »

Extrait de « La Décade philosophique, littéraire et politique », numéro 36, du 30 fructidor an VI (), p. 525[325] - [326].

ComposĂ© Ă  partir de 1797, le premier groupe de six quintettes, son opus 56, devait trĂšs probablement ĂȘtre destinĂ© au roi de Prusse. En tĂ©moigne l'unique partie de piano du quintette no 5 en rĂ© majeur G.411 retrouvĂ©e Ă  la Deutsche Staatsbibliothek de Berlin et qui porte le titre de « Quintetto V. Forte-Piano. Mese di Ottobre 1797 ». DerniĂšre Ɠuvre donc de Boccherini envoyĂ©e Ă  FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II qui meurt le [327].

La perte de l'appui du roi de Prusse (pension non renouvelĂ©e) mais aussi des comtes-ducs de Benavente-Osuna partis pour Vienne comme ambassadeurs en 1798, oblige Boccherini Ă  se tourner vers la France ne serait-ce que par l'intermĂ©diaire de son Ă©diteur parisien, Pleyel. La France du Directoire offrant un nouveau dĂ©bouchĂ© Ă©conomique et une opportunitĂ© vers de nouveaux mĂ©cĂšnes. Un article publiĂ© Ă  Paris en 1798 dans La DĂ©cade philosophique oĂč il est question d'une soirĂ©e donnĂ©e par le violoniste Viotti achĂšve de le dĂ©cider[326]. Vraisemblablement flattĂ© par les Ă©loges qui lui sont dĂ©cernĂ©s, Boccherini compose et dĂ©die son second groupe de quintettes, l'opus 57 de 1799, « [
] Ă  la Nation française en tĂ©moignage de la vive reconnaissance et gratitude que j'Ă©prouve Ă  l'Ă©gard de cette grande nation, qui, plus que toute autre, a senti, honorĂ© et aussi exaltĂ© mes pauvres compositions jusqu'Ă  les qualifier de cĂ©lestes, ainsi qu'il est dit dans le journal La DĂ©cade no 36 »«_[
]_dedicado_alla_Nazione_francese_in_prova_della_viva_riconoscenza,_e_gratitudine_che_professo_a_questa_grande_nazione,_che_sopra_d'ogn'altra_ha_compatito,_onorato_ed_anche_esaltato_i_miei_poveri_scritti_sino_a_chiamarli_''celesti'',_come_costa_nella_Decada_no&nbsp;36._»_406-0">[328] - [172]. ExpĂ©diĂ©s avec cette lettre du adressĂ©e au cittadino Rappresentante Marie-Joseph ChĂ©nier, le musicien lui enjoint de s'occuper de ses nouvelles compositions qui lui ont valu quasi 5 mesi di lavoro e di studio (« prĂšs de cinq mois de labeur et d'Ă©tude »)[172] - [170] - [171]. Cependant, en dĂ©pit de ses efforts dirigĂ©s aussi bien vers les Ă©diteurs parisiens que vers ChĂ©nier et sans doute d'autres responsables politiques français, les quintettes opus 57 ne seront pas publiĂ©s de son vivant[w 24].

Yves GĂ©rard caractĂ©rise le recueil de l'opus 57 (mais cela reste aussi valable pour l'opus 56) comme Ă©tant « [
] Ă  la fois classique — entre Mozart et Haydn — et prĂ©-romantique, presque prĂ©-schubertien parfois, par cette alternance d'Ă©clat et de douceur, le maniement de modulations imprĂ©vues, et une teinte de nostalgie et de mĂ©lancolie digne de Chateaubriand et de Madame de StaĂ«l »[329].

Quintettes avec guitare

  • Nombre : 8 (sur 16 composĂ©s)
  • Catalogue : G. 445–451, G. 453
  • Publications posthumes

La musique de Luigi Boccherini pour la guitare comprend les quintettes pour cordes et guitare : arrangements de quintettes Ă  cordes, de quintettes avec piano et hautbois, ou mĂȘme de quatuors Ă  cordes composĂ©s Ă  Madrid dans les annĂ©es 1790, pour le marquis de Benavent (1768–1849) — lui-mĂȘme guitariste — et une symphonie concertante pour guitare [G.523] de 1798, autre arrangement pour le marquis de Benavent, du quintette Ă  cordes op. 10 no 4, [G.268].

peinture : homme jouant de la guitare
Portrait de P. de JĂ©lyotte jouant de la guitare (collection Pierre du Bourg).

Selon les derniers travaux de Fulvia Morabito, les quintettes pour cordes et guitare de Boccherini devaient se chiffrer à seize[330]. Huit nous sont parvenus, dont sept recopiés ou arrangés[331] par les soins de François de Fossa[332] : [G.445] à [G.451] et [G.453], plus un mouvement à part qui se compose des 12 variazioni sulla Ritirata di Madrid [G.deest][alpha 41].

Les quintettes no 1 [G.445], no 2 [G.446] et no 3 [G.447] reproduisent intĂ©gralement les trois quintettes avec piano, op. 57 nos 4, 5 et 2, sur lesquels Boccherini devait travailler Ă  la mĂȘme Ă©poque et ont du reste, d'aprĂšs les conclusions de Fulvia Morabito, Ă©tĂ© composĂ©s avant eux. Il s'agirait donc d'une premiĂšre mouture pour cordes et guitare de l'opus 57 sans les nos 1, 3 et 6 qui sont perdus. Le quintette no 4 [G.448], rassemble deux quintettes Ă  cordes de 1771 [G.270] et de 1788 [G.341], dont Boccherini a extrait les mouvements les plus pittoresques : Pastorale et Fandango, entre autres. Quant aux autres quintettes, ils sont issus d’Ɠuvres de formations diverses telles que quatuors Ă  cordes, d'autres quintettes avec piano, l'opus 56, et de mouvements de quintettes avec hautbois, l'opus 55.

Yves GĂ©rard prĂ©cise que dans ces quintettes, « les caractĂ©ristiques de la guitare — comme instrument et comme jeu — sont intĂ©grĂ©es, diluĂ©es, dans l'Ă©criture pour cordes et rĂ©parties sur 3, 4 ou 5 voix selon le nombre d'instruments, haussant ainsi au niveau noble ce qui pouvait paraĂźtre une copie du populaire. Tant et si bien que le style mĂȘme de Boccherini se retrouve intact »[w 25].

Sextuors Ă  cordes

  • Nombre : 6
  • Catalogue : G. 454-459
  • PubliĂ©s c.1776

Bien que Gaetano Brunetti soit le premier compositeur reconnu de sextuors à cordes (Paris, 1776, mais annoncés dans le catalogue de Venier dÚs 1775), Boccherini est le seul à cette époque à écrire pour une formation requérant deux altos[333] - [334] - [335]. Ses six sextuors opus 23, tous écrits durant l'année 1776, constituent avec les six autres sextuors pour flûte et cordes (op. 16 de 1773) et les sept Nocturnes (cinq sextuors et deux octuors), l'une des rares contributions du compositeur pour les formations de chambre de plus de cinq instruments.

Page de titre d'une partition manuscrite.
Manuscrit autographe des sextuors Ă  cordes (1776)[336].

Plusieurs raisons pourraient justifier une production si mince. La premiĂšre Ă©tant sans doute le peu d'attirance de son mĂ©cĂšne, l'Infant Don Luis, pour les grands ensembles de musique de chambre. La seconde raison tout aussi importante, selon Emilio Moreno[334], serait d'ordre commercial : des trios, des quatuors et des quintettes se vendent davantage que des Ɠuvres Ă  moyens quantitatifs plus spectaculaires. Enfin, une troisiĂšme raison, influencĂ©e par les deux autres, rĂ©side dans le caractĂšre introverti propre au langage de Boccherini : « les formations importantes par leurs proportions et leurs dimensions, bref proches de l'orchestre, empĂȘchaient ce climat d'intimitĂ© caractĂ©ristique, peu propice Ă  la dĂ©bauche sonore »[334].

L'Ă©criture de Boccherini dans ses sextuors est trĂšs diffĂ©rente de celle des autres « sextuors » de l'Ă©poque, les doubles trios de Haydn par exemple ou les sextuors avec trois violons que compose aussi Ă  Madrid Brunetti, Ɠuvres en rĂ©alitĂ© au service des solistes, avec une sorte de tutti de proportions rĂ©duites[alpha 42]. Boccherini, dans son opus 23, va beaucoup plus loin : « il donne Ă  chaque instrument une valeur Ă©quivalente et il est capable de rĂ©soudre [
] Ă  six le problĂšme d'une harmonie Ă  quatre voix, en faisant jouer Ă  l'unisson non seulement les deux basses mais aussi les violons et les altos, afin d'occuper la tessiture mĂ©dium »[334]. D'autre part, le compositeur met en pratique un procĂ©dĂ© qui devait prendre par la suite toute son importance dans l'Ă©criture des quintettes : « l'Ă©vidente Ă©galitĂ© entre toutes les parties, se manifestant par l'inhabituelle activitĂ© des altos, les solos de presque tous les instruments, sans oublier le trĂšs haut degrĂ© de difficultĂ© du premier violon et du premier violoncelle »[334].

Musique de chambre avec vents

  • Nombre : 37
  • PremiĂšre Ɠuvre : 1773
  • DerniĂšre Ɠuvre : 1797
  • Catalogue : G.419–436, G.437-442 et G.461–473
  • Op. 16 (publ. : 1775)
  • Op. 17 (publ. : c.1775)
  • Op. 19 (publ. : c.1776)
  • Op. 38 (2 perdus, publ. : 1798)
  • Op. 42 (perdu)
  • Op. 55 (publ. : 1800)
  • G.437-442 (publ. posth.)

La flûte et le hautbois ont particuliÚrement intéressé Boccherini. Dans une de ses lettres adressées à Pleyel, le compositeur fait référence à un hautboïste d'exception :

« Il y a ici un excellent hautbois, Musicien de Chambre du Roi, nommé M. Gaspar Barli[alpha 43] - [w 26], celui-ci, en plus d'une douceur extraordinaire, tire de son instrument des sons trÚs aigus, rares et qui lui sont propres. J'ai utilisé ces sons dans les Nocturnes pour instruments à vent[vo 16]. »

— Boccherini à Pleyel, le 10 juillet 1797[338] - [339] - [340] - [341] - [342].

Hormis les Nocturnes pour violon, alto, basson, flĂ»te (ou hautbois), cor et basse, opus 38 [G.467–472] de 1787 et l'opus 42 de 1789 (perdu) [G.473], qui lui sont probablement dĂ©diĂ©s, Boccherini compose Ă  l'intention de son ami florentin, les quintettes pour hautbois et cordes opus 55 [G.431–436] (1797). Ces derniers en deux mouvements[alpha 44], opera piccola dans le catalogue du compositeur, pouvant ĂȘtre indiffĂ©remment exĂ©cutĂ©s par le hautbois ou la flĂ»te.

Page de titre de la partition.
Page de titre de l'édition La ChevardiÚre des quintettes avec flûte [G.419-424], parue comme Opera XXI (c. 1775)[343].

Pendant deux ans, en 1773 et 1774, Boccherini s'investit presque exclusivement dans la composition d’Ɠuvres pour flĂ»te. Sans que nous sachions si, Ă  l'instar des membres de la famille Font, Don Luis possĂ©dait un flĂ»tiste attitrĂ©. Le compositeur n'hĂ©site pas Ă  l'intĂ©grer dans des formations de cinq, voire sept instruments. La flĂ»te, en prĂ©sence des cordes, permet de renforcer tout en l'allĂ©geant le veloutĂ© si caractĂ©ristique des instruments Ă  archets. L'effet obtenu s'apparente Ă  une toile de fond sonore, tissĂ©e par les cordes sur laquelle par petites touches les notes lĂ©gĂšres et discrĂštes de la flĂ»te se fondent[alpha 45]. NĂ©anmoins, en de rares occasions, la flĂ»te s'arroge le rĂŽle de soliste – notamment dans les Divertimenti opus 16 : « À l'Ă©criture souvent « orchestrale » de ces Divertimenti [
] s'opposent de nombreux passages solistes pour la flĂ»te et les deux violons »[345].

Des six Divertimenti ou sextuors, opus 16 [G.461–466] (1773), pour flĂ»te, deux violons, alto et deux violoncelles (contrebasse ad libitum), le deuxiĂšme en fa majeur [G.462] se distingue par une cadence pour deux violoncelles : « Cadenza delli due violoncelli », la seule qui nous soit parvenue sous forme manuscrite[alpha 46] - [alpha 47] - [345]. Son dernier mouvement, en forme de variations explore les nombreux effets de timbre, notamment des cordes, oĂč la flĂ»te dĂ©coche quelques traits de virtuositĂ© longtemps contenue au dĂ©but de cette composition[345].

Les douze quintettes pour flĂ»te, deux violons, alto et violoncelle : opus 17 [G.419–424] (1773) et opus 19 [G.425-430] (1774), quant Ă  eux, explorent une palette variĂ©e de tons tout en tirant de l'instrument Ă  vent ses pleines capacitĂ©s expressives. Le plus singulier est le sixiĂšme de l'opus 19, en rĂ© majeur [G.430] « Las Parejas » (Les Paires)[346]. ComposĂ© de trois mouvements intitulĂ©s Entrada, Marcia et Galope, « son titre renvoie Ă  une course de chevaux typiquement espagnole, oĂč deux cavaliers courent main dans la main »[347] - [348].

Bien que la question de leur authenticitĂ© soit toujours dĂ©battue, les six Quintettes de Madrid [G.437–442] pour flĂ»te, violon, alto et deux violoncelles et non pour flĂ»te et quatuor Ă  cordes, pourraient ĂȘtre contemporains des opus 17 et 19«_L'authenticitĂ©_de_ces_quintettes_n'a_jamais_Ă©tĂ©_vraiment_prouvĂ©e._Le_manuscrit_prĂ©servĂ©_Ă _Madrid_n'est_pas_autographe_et_ne_porte_aucune_signature_[
]_Nous_en_sommes_rĂ©duits_Ă _de_pures_suppositions_quant_Ă _leur_date_de_composition_et_leur(s)_dĂ©dicataire(s)_[
]_»_438-0">[349] - «_The_quintets_themselves_may,_however_very_possibly_be_by_Boccherini._One_cannot_read_through_the_parts_without_coming_upon_formulas_and_turns_of_style_which_are_characteristic_of_him._[
]_So_far_as_we_know,_the_question_of_their_authenticity_has_never_been_investigated._»_439-0">[350] - [351]. Mais Ă  l'inverse de ces opus, « [
] ces Ɠuvres ne sont pas en deux mais en trois mouvements, et d'une ampleur expressive supĂ©rieure. Le Finale n'est pas, comme souvent, un Minuetto mais un Rondo Grazioso ou une sĂ©rie de Variations (quintettes no 2 et no 3) pouvant donner libre cours Ă  tout le panache instrumental voulu. »[352]. Si ces quintettes par la prĂ©sence obligĂ©e du violoncelle rappellent des tournures musicales propres au style de Boccherini, on peut nĂ©anmoins les rapprocher de certaines pages d'Ignace Pleyel ou de Carlo Giuseppe Toeschi, Ă©crites pour flĂ»te, violon, alto, violoncelle et basse oĂč le second violoncelle joue un simple rĂŽle de soutien vis-Ă -vis des quatre autres instruments[353]. Le musicologue Stanley Sadie a Ă©mis un jugement rĂ©servĂ© sur ces Ɠuvres[w 27].

Concertos pour violoncelle

  • Nombre : 12
  • Catalogue : G. 474–484, 573, deest
    publiées :
  • no 4, 6–8, G. 477, 479–481 (Paris 1770–71)
  • no 10, G. 483 (Vienne 1785)

Les douze concertos pour violoncelle et orchestre — ceux qui ont survĂ©cu du moins — tĂ©moignent des immenses difficultĂ©s techniques ainsi que de l'agilitĂ© stupĂ©fiante du soliste. Boccherini utilise notamment le registre aigu de l'instrument dans de redoutables passages en double notes, ou des arpĂšges sur trois ou quatre cordes.

Cette virtuositĂ© et le lyrisme du langage qui lui sont propres lui permettent d'affronter trois contraintes permettant un certain Ă©quilibre entre le soliste et l'orchestre : la question du timbre, de la tessiture et celle de l'intensitĂ© sonore. Comme l'a dĂ©montrĂ© Priscille Lachat-Sarrete, « l'un des traits de gĂ©nie de Boccherini rĂ©side dans la souplesse de conception. La forme des concertos n'est pas rigide, chacun a ses spĂ©cificitĂ©s, mais elles semblent trĂšs naturelles ; il n'a pas forcĂ© la musique pour entrer dans un modĂšle prĂ©Ă©tabli ; elle coule naturellement avec des variantes; elle ne semble pas chaotique »[354]. Tous les concertos sont en trois mouvements, vif-lent-vif et dans des tonalitĂ©s majeures permettant de tirer parti des cordes Ă  vide du violoncelle[355]. Contrairement Ă  d'autres violoncellistes de son Ă©poque tels Duport ou Romberg, les concertos de Boccherini ont toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des Ɠuvres Ă  part entiĂšre et non de simples dĂ©monstrations de virtuositĂ©, faisant toute l'estime de ses contemporains. L'attestent les Ă©ditions prĂ©coces de quatre concertos (G.477, G.479, G.480, G.481) publiĂ©s par le Bureau d'Abonnement Musical de Paris de Ă  (soit deux ans aprĂšs son passage) et leur rĂ©Ă©dition vers 1810 par Naderman[356] - [357]. Il faut attendre aux alentours de 1900 pour les voir reparaĂźtre dans des Ă©ditions modernes mais considĂ©rablement modifiĂ©s[358].

Alors que les violoncellistes du XVIIIe siĂšcle n'ont que rarement composĂ© de concertos pour leur instrument, Boccherini a notablement enrichi le rĂ©pertoire. Pour se replacer dans le contexte des productions de l'Ă©poque (exceptions faites de ceux de Vivaldi, de Platti ou de Leonardo Leo, plus anciens et prĂ©curseurs), Jean-Baptiste BrĂ©val 7, Jean-Louis Duport 6, Pleyel 5[359], Leopold Hofmann — qui aurait pu rencontrer Boccherini lors de son sĂ©jour viennois[360] — en compose 4[361] - [362] ainsi que Carl Stamitz, CPE Bach en laisse 3 (qui sont des transcriptions de concertos pour clavecin Ă©crits vers 1750), comme Wagenseil[alpha 48], Haydn 2 (c. 1761 et 1783), Carlo Graziani 2, Anton Kraft un seul. LĂ  encore, Boccherini se montre prolifique.

Le plus jouĂ© de tous est sans conteste le neuviĂšme, en si bĂ©mol majeur [G.482], pour lequel Friedrich GrĂŒtzmacher a Ă©crit une cadence.

Autres concertos

dessin : portrait de Mozart de profil.
Mozart en 1789, portrait exécuté à la pointe d'argent par Doris Stock.

En dehors de la plupart des concertos pour violoncelle et orchestre, de deux symphonies concertantes, l'op. 7 de 1769 pour deux violons et petit orchestre [G.491], et d'une symphonie concertante pour guitare et orchestre de 1798 [G.523], arrangement pour grand orchestre d'un quintette Ă  cordes, l'authenticitĂ© des autres concertos pour instrument soliste et orchestre, demeure douteuse et soumise Ă  caution. NĂ©anmoins, l'Ă©dition critique des Ɠuvres de Boccherini dirigĂ©e par Christian Speck en retient deux : le concerto pour clavecin ou piano-forte et orchestre en mi bĂ©mol majeur [G.487] et le concerto pour violon et orchestre en fa majeur [G.574][363].

D'aprĂšs le catalogue d'Yves GĂ©rard, la partie de clavecin ou de piano-forte du concerto [G.487], prĂ©sente des similitudes stylistiques avec celle des sonates op. 5 [G.25-30], dĂ©diĂ©es Ă  Madame Brillon de Jouy[364]. Il pourrait avoir Ă©tĂ© composĂ© pour la claveciniste, durant son sĂ©jour parisien de 1767–1768. L'unique concerto pour clavecin ou piano-forte et orchestre de Boccherini, ne doit pas nous faire oublier que le violoncelliste lucquois maĂźtrise la technique de ces deux instruments et qu'aprĂšs une pĂ©riode de quelques annĂ©es, il Ă©crit Ă  nouveau pour le piano-forte dans ses quintettes opus 56 et 57. Le concerto est composĂ© dans la tonalitĂ© de prĂ©dilection de Boccherini, mi bĂ©mol majeur, et se prĂ©sente sous la forme d'un mouvement lent, encadrĂ© par deux mouvements rapides. Le dernier est une suite de 12 variations sur un thĂšme au profil sautillant et Ă©nergique, dirigĂ©es d'un bout Ă  l'autre par l'instrument soliste[365].

gravure : portrait d'un homme en perruque fixant le spectateur, dans un médaillon ovale.
Portrait de Boccherini par Antoine Bourgeois de La RichardiĂšre, 1814.

Le concerto pour violon et orchestre en fa majeur [G.574], a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  la fin des annĂ©es 1950 par Pina Carmirelli, alors incomplet (partie de violon absente). Yves GĂ©rard note que ce concerto a pu ĂȘtre Ă©crit pour son ami le violoniste Manfredi, durant leur tournĂ©e en Italie du nord, notamment Ă  GĂȘnes[366]. Tout comme le concerto pour piano-forte et orchestre, il se prĂ©sente en trois mouvements avec un Largo comme mouvement central.

En ce qui concerne les autres concertos, considĂ©rĂ©s comme des Ɠuvres douteuses, on pourra retenir le concerto pour flĂ»te et orchestre en rĂ© majeur [G.489] (paru Ă  Paris vers 1780 comme « opus XXVII »), longtemps attribuĂ© Ă  Boccherini sur la foi de l'Ă©dition (mais mis en doute par Picquot — « Cet ouvrage sans mĂ©rite est une spĂ©culation sur le nom de Boccherini »), jusqu'Ă  ce qu'en 1959, le flĂ»tiste suisse Raymond Meylan n'en dĂ©couvre son vĂ©ritable auteur : un compositeur de BohĂšme, Franz Xaver PokornĂœ, grĂące au manuscrit autographe retrouvĂ© dans une bibliothĂšque de Ratisbonne[367] - [368]. Un autre concerto pour flĂ»te et orchestre en rĂ© majeur [G.575], emprunte des similitudes Ă  deux Ɠuvres de Boccherini : le concerto pour violoncelle et orchestre en rĂ© majeur [G.479], en ce qui concerne ses deux premiers mouvements et son Allegro conclusif, dont le thĂšme est identique Ă  celui du premier mouvement du trio Ă  cordes en do majeur op. 6 no 6 de 1769 [G.94][369].

Enfin, le concerto pour violon et orchestre en rĂ© majeur [G.486] des annĂ©es 1767–1769 prĂ©sente des similitudes (thĂšmes, plan tonal, construction de l'Ɠuvre) avec le concerto K.218 de Mozart de 1775. PubliĂ© par Schott en 1924 dans une Ă©dition revue par le violoniste amĂ©ricain Samuel Dushkin, ce dernier affirme que le concerto de Boccherini serait authentique et que Mozart l'aurait entendu lors de sa tournĂ©e en Italie par l'intermĂ©diaire de Thomas Linley le jeune, un Ă©lĂšve de Nardini[alpha 49]. Cependant, l'authenticitĂ© de G.486 est plus que douteuse[371] - [372] - [373].

Musique symphonique

  • Nombre : 27
  • PremiĂšre Ɠuvre : 1769
  • DerniĂšre Ɠuvre : 1792
  • Catalogue : G.491, G.493-498, G.503-522
  • Op.7 (publ. : 1770)
  • Op. 12 (publ. : c.1776)
  • Op. 21 (publ. : c.1776)
  • Op. 35 (publ. posth.)
  • Op. 37 (publ. partielle : 1798)
  • Op. 41 (publ. posth.)
  • Op. 42 (publ. posth.)
  • Op. 43 (publ. : 1798)
  • Op. 45 (publ. : 1798)

Le nom de Boccherini Ă©voque plutĂŽt la musique de chambre et son Ɠuvre symphonique, bien qu'abondante, reste encore peu jouĂ©e. DĂ©jĂ  son premier biographe qualifiait le genre de « quintettes renforcĂ©s ». La critique du XIXe siĂšcle Ă©tait peu tendre avec l'Ɠuvre symphonique : « Quant Ă  Boccherini, dont quelques ouvrages de musique de chambre sont restĂ©s cĂ©lĂšbres, ses symphonies, ainsi que le remarque un de ses biographes, ne sont, Ă  vrai dire, que des quintettes ou des sextuors un peu renforcĂ©s »[374].

page de titre d'une partition.
Premiere Symphonie, A A [sic] Quatre Parties Obligées, [...] Del Signore Bouqueriny. (Grangé, 1767) [G.500][375] - [376].

Pourtant, le musicien met frĂ©quemment en valeur dans ses compositions symphoniques, les flĂ»tes, hautbois, bassons, cors, violons solistes et altos solistes, « qui tous jouent en alternance et se combinent dans les tutti »[377]. L'exemple le plus reprĂ©sentatif Ă©tant « l'exubĂ©rant » Allegro con moto de la symphonie en do majeur, opus 37 no 1 [G.515][377]. Dans son Ă©tude sur les symphonies de Boccherini, Rohan H. Stewart-MacDonald a bien dĂ©montrĂ© l'importance de l'orchestration ainsi que la structure de la forme symphonique suivant les cas oĂč les menuets Ă©taient placĂ©s en position finale ou en position mĂ©diane[378]. Ce sont d'ailleurs dans les sections en trio de menuets, que se libĂšre le plus l'inventivitĂ© du compositeur. Dans la symphonie en rĂ© majeur, opus 12 no 1 [G.503], le compositeur n'hĂ©site pas Ă  faire appel Ă  l'unique flĂ»te de l'orchestre qui prend de vĂ©ritables accents d'instrument soliste afin de dĂ©peindre le ramage des oiseaux«_[
]_e_fa_nuovamente_pensare_alla_voliera_dell'Infante._»_471-0">[379]. Dans la symphonie en rĂ© mineur, opus 37 no 3 [G.517], c'est au tour des bassons suivis par les flĂ»tes d'Ă©grĂ©ner successivement les motifs descendants d'un mĂȘme discours aussitĂŽt repris par les hautbois, altos et violoncelles avant que les deux cors n'imposent le retour au menuet«_il_trio_spicca_per_la_sua_estensione,_che_Ăš_molto_superiore_a_quella_di_minuetto,_e_costituisce,_piĂč_che_un'appendice_di_quest'ultimo,_una_diffusa_oasi_lirica._»_472-0">[380]. Comme on peut le constater, la palette orchestrale de Boccherini est beaucoup plus riche et Ă©tendue qu'on ne s'aurait s'y attendre. Ne se limitant pas Ă  un soutien purement harmonique, les instruments Ă  vent, le plus souvent par deux, allĂšgent les contours parfois rudes d'une orchestration pour cordes tout en Ă©toffant l'expression mĂ©lodique.

peinture : la nuit dans une rue de la ville, huit musiciens jouent pour une femme au balcon du premier Ă©tage.
Sérénade espagnole (c. 1855) par Carl Spitzweg, Munich, Schackgalerie.

« Formidables incubateurs de climats, d'ambiances, d'atmosphĂšres », ceux-ci couvrent des chants expressifs trĂšs variĂ©s faisant le plus souvent entendre d'un seul et mĂȘme instrument des registres diffĂ©rents sinon opposĂ©s[381]. Le cas du hautbois est rĂ©vĂ©lateur. À deux reprises, dans le Lento en do mineur de la symphonie en do majeur, opus 37 no 1 [G.515], le hautbois solo entonne un chant Ă©lĂ©giaque proche du lamento au centre duquel se rĂ©vĂšle un duo passionnĂ© entre celui-ci et le violoncelle[382] - [alpha 50] - [377]. À l'inverse, l'un des thĂšmes les plus doux et mĂ©lodieux crĂ©Ă©s par le compositeur est aussi confiĂ© au hautbois dans le menuet italien (sans trio) de la symphonie en la majeur, opus 21 no 6 [G.498]«_Il_tema_Ăš_uno_di_piĂč_dolci,_e_melodiosi_creati_di_Boccherini_[
]._»_477-0">[384]. Christian Speck prĂ©cise que « le premier hautbois renforce continuellement les premiers violons chargĂ©s de conduire la mĂ©lodie, ce qui donne au mouvement cette couleur sonore si particuliĂšre », qui, poursuit Luigi Della Croce suscite « l'impression d'un chant flottant d'une sĂ©rĂ©nitĂ© mĂ©lancolique, ouvert sur le rĂȘve »[385] - «_Si_ha_cosĂŹ_l'impressione_di_un_canto_fluttuante_di_una_serenitĂ _melanconica,_aperto_sul_sogno._»_479-0">[386]. Aussi, la sĂ©rĂ©nade en rĂ© majeur [G.501] de 1776 — Ă©crite Ă  l'occasion du mariage de Don Luis selon la premiĂšre Ă©dition parue chez Guera l'annĂ©e suivante — pour instruments Ă  cordes, deux hautbois et deux cors atteste, s'il en est la connaissance approfondie de Boccherini aussi bien dans les tessitures que dans la technique si particuliĂšre aux instruments Ă  vent. L'utilisation dĂ©licate des hautbois conjuguĂ©s Ă  la majestĂ© des cors dans la succession de ces neuf courts mouvements (des airs ou des chansons prĂ©fĂ©rĂ©s de Don Luis) amplifie l'espace sonore, a fortiori jouĂ©s sur des instruments modernes. Une musique qui devait ĂȘtre trĂšs probablement jouĂ©e en plein air suivant les circonstances de son exĂ©cution (le mariage de l'Infante en 1776)[387]. « Joyau » de la symphonie opus 35 no 3 [G.511], l’Andante est Ă©galement « une merveilleuse sĂ©rĂ©nade » pour cordes seules, dans lequel le thĂšme est confiĂ© aux premiers violons alors que les autres instruments se limitent Ă  un accompagnement en pizzicato[385] - [388]. « Musique nocturne d'une rare puretĂ© », l'uniformitĂ© des timbres est sans cesse balancĂ©e par une multiplicitĂ© de variations rythmiques Ă  l'intĂ©rieur de la mĂ©lodie faisant penser Ă  une sĂ©rĂ©nade napolitaine[389].

Enfin, longtemps connue Ă  travers son incipit (erronĂ©) du catalogue Baillot et considĂ©rĂ©e comme perdue, la partition de la Symphonie en rĂ© majeur opus 37 no 2 [G.516] a depuis 2004 refait surface[390]. L'unique copie du manuscrit se trouvait parmi les archives de la BibliothĂšque royale de Berlin avant que les dĂ©sastres occasionnĂ©s par la Seconde Guerre mondiale n'en rende la localisation impossible. À juste raison, d'aucuns la pensaient irrĂ©mĂ©diablement dĂ©truite. En fait, le manuscrit de la symphonie de Boccherini a Ă©tĂ© ramenĂ© avec d'autres « trophĂ©es » musicaux par l'armĂ©e rouge Ă  Moscou[391] - [392]. ConservĂ©e depuis de longues annĂ©es au MusĂ©e Glinka, elle a finalement Ă©tĂ© identifiĂ©e et a fait l'objet en 2010 d'un premier enregistrement mondial[alpha 51]. Ce « Concerto a piĂč stromenti obligati » — une symphonie concertante avec solos pour deux violons principaux, une flĂ»te, deux hautbois, deux cors, deux altos, deux bassons et un violoncelle — composĂ© pour le roi de Prusse FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II en dĂ©cembre 1786 se compose de quatre mouvements[393]. Les premiĂšres mesures Grave. Forte e risoluto de son mouvement initial Allegro con molto brio illustre un procĂ©dĂ© cher Ă  Boccherini, celui de l'auto-citation. En effet le Grave du quintette no 1 en mi bĂ©mol majeur opus 20 [G.289] de 1775 est citĂ© pratiquement in extenso en guise d'introduction par l'orchestre. Le Minuetto. Con moto en seconde position, dĂ©bute par un thĂšme raffinĂ©, probablement l'un des menuets les plus profonds du compositeur. Le troisiĂšme mouvement, un Andantino mĂ©lancolique, prĂ©-schubertien pourrait-on dire, donne tout loisir aux instruments solistes (cordes et vents) de s'affirmer, notamment avec un trĂšs beau thĂšme jouĂ© par l'unique violoncelle. Alors que le Finale lui, dĂ©ploie une Ă©nergie dont le rythme n'est pas sans Ă©voquer une rusticitĂ© toute populaire.

Musique vocale et religieuse

MĂȘme si le musicien a composĂ© deux oratorios : Gioas, Re di Giudea et Il Giuseppe riconosciuto, deux cantates : La confederazione dei Sabini con Roma, les Villancicos al Nacimiento de Nuestro Señor Jesu-Christo [G.539] et la Cantata al Santo Natale di Nostro Signor Jesu-Cristo opus 63 [G.535] (1802, perdue) ne constituant en fait qu'une mĂȘme Ɠuvre dans son adaptation de l'espagnol Ă  l'italien, des arie accademiche, une ScĂšne tirĂ©e de InĂ©s de Castro [G.541], une musique liturgique consistant en une Messe opus 59 [G.528] (1800, perdue), de compositions indĂ©pendantes Ă©crites entre 1764 et 1766 : Kyrie [G.529], Gloria [G.530], Credo [G.531], trois motets sur des psaumes : Dixit Dominus [G.533], Domine ad adjuvantum [G.534] et Laudate pueri [G.deest], son rĂ©pertoire vocal est moins Ă©tendu que celui de sa musique de chambre. Pourtant son arriĂšre-petit-fils, Alfredo Boccherini y Calonje, dans la biographie de son bisaĂŻeul en 1879, souligne que : « Le catalogue des Ɠuvres de musique vocale est aussi considĂ©rable que celui de la musique instrumentale »[vo 17] - [394]. On peut se poser la question sur cette absence d'Ă©dition de l'Ɠuvre vocale, alors que le musicien cĂšde si facilement ses compositions de chambre.

Ses piÚces les plus jouées sont sans conteste son Stabat Mater dans sa version pour soprano et quintette à cordes et depuis peu, sa zarzuela, La Clementina.

La confederazione dei Sabini con Roma

La fĂȘte de trois jours Ă  l'occasion de l'Ă©lection des magistrats de la rĂ©publique de Lucques, appelĂ©e communĂ©ment delle Tasche (du nom des sacs recevant les votes), donne lieu Ă  des concerts et spectacles musicaux composĂ©s presque exclusivement par des musiciens et poĂštes lucquois[395]. C'est dĂ©jĂ  Ă  l’époque de Boccherini, une fĂȘte relativement ancienne puisque ses tout premiers tĂ©moignages remontent au dĂ©but du XVIIe siĂšcle[w 28] - «_Tasche,_festa_delle_»_492-0">[396].

peinture : sur une place devant un temple, des hommes armés d'épées se saisissent de femmes.
L'enlĂšvement des Sabines, Nicolas Poussin, (1634-1635), Metropolitan Museum of Art, New-York.

Sa cantate en deux parties, La confederazione dei Sabini con Roma [G.543] pour solistes, chƓurs et orchestre est une commande passĂ©e par le Concile de Lucques pour le renouvellement delle Tasche les 9, 10 et [397] - [398] . Les rĂšglements imposaient la crĂ©ation d'une cantate dont l'argument devait ĂȘtre Ă©pique ou patriotique afin d'exalter la libertĂ©, l'indĂ©pendance et les vertus civiques. Selon Germaine de Rothschild, la commission d'une Ɠuvre pour cette fĂȘte est « le plus grand hommage » que l'on puisse dĂ©cerner Ă  un musicien de la ville[399]. Le livret de la cantate est de Pier Angelo Trenta basĂ© sur un Ă©pisode cĂ©lĂšbre de l’Histoire romaine de Tite-Live : la guerre et la rĂ©conciliation romano-sabines. Le texte est publiĂ© Ă  Lucques la mĂȘme annĂ©e, sous le titre : « La confederazione dei Sabini con Roma. Dramma per esser cantato ne tre giorni delle Solennita de Comizi della Serenissima Republica di Lucca nell anno 1765 »[398]. Quant Ă  la partition, elle est actuellement conservĂ©e Ă  l'Institut musical Boccherini de Lucques (I-Li, P.I.234). C'est un des rares exemples d'un manuscrit autographe du musicien Ă  avoir pu nous parvenir de cette ampleur[400].

L'action met en scĂšne la haine farouche des Sabins contre les Romains qui, tout en Ă©tant responsables de l’enlĂšvement des Sabines, prĂ©tendent vivre en paix avec leurs voisins. L'hĂ©roĂŻne, Ersilia, parvient au moyen de supplications et d'habiles nĂ©gociations, Ă  rĂ©concilier son pĂšre Tazio, roi des Sabins, avec Romolo, le chef des Romains, dont elle est l'Ă©pouse. À la faveur d'un traitĂ© de paix, les deux peuples se rejoignent l'un et l'autre pour vivre sous une loi commune[401].

La confederazione dei Sabini con Roma (Ouverture comprise) est exĂ©cutĂ©e le lors de la premiĂšre journĂ©e (giornata prima) des festivitĂ©s. Les deux derniĂšres, les 10 et 11, sont des commandes au Maestro di Cappella, Giacomo Puccini ainsi qu'Ă  Lelio di Poggio, un compositeur dilettante[397]. Les honoraires s'Ă©lĂšvent Ă  44 lires pour Boccherini et di Poggio, 30 pour Puccini[397]. L'orchestre de la Cappella pour l'occasion est renforcĂ© par des professionnels locaux et des instrumentistes Ă©trangers. Il comprend deux hautbois, deux cors, 8 violons (parmi lesquels devait figurer Filippo Manfredi), deux altos, un violoncelle (celui de Boccherini), trois contrebasses (dont celle de Leopoldo) et une cymbale, dirigĂ© par Giacomo Puccini. Outre les deux chƓurs, la cantate comprend cinq voix : une soprano (castrat), trois tĂ©nors et une basse[397] - [398]. Rothschild rapporte que son « exĂ©cution laissa Ă  dĂ©sirer, si l'on en juge par les critiques formulĂ©es contre les chƓurs et le chanteur Baroni, invitĂ© Ă  Lucques pour cette occasion »[402].

Gioas, Re di Giudea

Connu de longues annĂ©es Ă  travers sa premiĂšre partie, cet oratorio pour solistes, chƓur et orchestre date de 1765, bien que sa genĂšse soit Ă  situer dĂšs les annĂ©es de formation de Boccherini[403]. PossĂ©dant de nombreux points communs avec sa cantate La confederazione dei Sabini con Roma [G.543] et Il Giuseppe riconosciuto [G.538]; Gioas, Re di Giudea [G.537] complĂšte ce « triptyque » d’Ɠuvres pour grand ensemble vocal et orchestre destinĂ©es Ă  ĂȘtre produites sur la scĂšne musicale de la citĂ© de Lucques en 1765[404]. Selon son premier biographe lucquois, Domenico Agostino CerĂč dans son ouvrage intitulĂ© Cenni intorno alla Vita e le Opere di Luigi Boccherini, ces trois compositions furono laudatissime (« furent hautement louĂ©es »)[403].

BasĂ© sur le livret Ă©ponyme de MĂ©tastase de 1735, lui-mĂȘme inspirĂ© du DeuxiĂšme Livre des Rois et des Livres des Chroniques, l'oratorio prend pour argument l'un des nombreux affrontements pour la domination de JĂ©rusalem. Athalia, grand-mĂšre de Gioas, usurpe le trĂŽne de JudĂ©e aprĂšs avoir tuĂ© les descendants de David. SauvĂ© par un miracle du massacre, le plus jeune d'entre eux, Gioas, fils d'Ocasia et de Sebia, est Ă©levĂ© au temple par Giosaba, sƓur d'Ocasia et femme de Gioiada, Grand prĂȘtre d'IsraĂ«l. Le drame dĂ©bute lorsque Ismaele, chef des LĂ©vites, est informĂ© du complot visant Ă  renverser l'usurpatrice. Au mĂȘme moment, Athalia avec l'aide de son conseiller Matan, convainc l'infortunĂ©e Sebia de prĂ©senter au peuple d'IsraĂ«l un faux hĂ©ritier. La seconde partie de l'oratorio narre comment Gioas, l'unique descendant de David, rĂ©ussit Ă  dĂ©jouer les tentatives de ces deux ambitieux personnages et finalement Ă  reconquĂ©rir le trĂŽne dans la jubilation gĂ©nĂ©rale de tout un peuple[403].

Suivant la tradition, tout comme Il Giuseppe riconosciuto, la premiĂšre exĂ©cution de Gioas, Re di Giudea a lieu dans l'Ă©glise Santa Maria Corteorlandini Ă  Lucques en 1765[404] - [405]. Le manuscrit conservĂ© Ă  GĂȘnes porte l'inscription « fatto per Li R[everendi] Padri di San Filippo », c'est-Ă -dire pour la CongrĂ©gation de l'Oratoire de San Filippo Neri, un ordre religieux gĂ©nois qui, comme le souligne Yves GĂ©rard, est bien connu pour son patronage musical en gĂ©nĂ©ral et en particulier pour sa commande d'oratorios tout au long des XVIIe et XVIIIe siĂšcles[404] - [29].

Il Giuseppe riconosciuto

Tout comme Giuseppe Porsile, le premier à l'avoir mis en musique et à sa suite Johann Adolph Hasse, Giuseppe Maria Orlandini ou encore Egidio Duni et Agostino Accorimboni, Boccherini illustre l'histoire de Joseph (Giuseppe) reconnu par ses frÚres à l'aide du livret de Métastase. Le librettiste s'étant largement inspiré des chapitres 37 à 46 du Livre de la GenÚse pour en extraire une action dont le dénouement offre aux musiciens une occasion de briller. Boccherini ne s'en prive pas et abandonne judicieusement la stricte alternance entre recitativo secco et aria da capo pour opter en faveur d'un plus souple schéma musical. Cela lui permet, en combinant diverses formules musicales, de transmettre l'animation du dialogue ainsi que la diversité des sentiments ressentis par les personnages[406].

peinture : Au centre un jeune garçon, vĂȘtu de clair, les mains au cƓur, regarde dans les yeux un homme plus Ă  droite dont les bras ouvert fend son riche drapĂ©. Ils se courbent l'un vers l’autre. À droite, un autre petit groupe d'hommes s'interrogent du regard. Au fond, deux arches et un pilier sĂ©pare en deux la toile et permet de voir au-delĂ  la perspective de bĂątiments et d'arbres.
Joseph reconnu par ses frÚres, Baciccio, Musée Fesch.

Au moment oĂč dĂ©bute l'action, une famine ravage le pays de Canaan contraignant Giuda et Simeone Ă  l'exception de Beniamino le plus jeune des frĂšres de Giuseppe, Ă  venir Ă  Memphis s'approvisionner en grain. Giuseppe, l'intendant de Pharaon, les reçoit dans son palais, les reconnaĂźt, bien que ses frĂšres ne le reconnaissent pas. Tout en gardant son secret, Giuseppe les fait accuser d'espionnage et emprisonne Simeone comme otage les obligeant Ă  revenir avec Beniamino, l'aĂźnĂ©. La premiĂšre partie de l'oratorio commence lorsque Giuseppe demande Ă  son confident Tanete si ses frĂšres sont dĂ©jĂ  revenus Ă  Memphis. De son cĂŽtĂ©, Aseneta, sa femme, lui demande de libĂ©rer Simeone, car il n'a commis aucun crime. Giuseppe refuse mais s'entretient avec lui, lui posant des questions sur sa maison, ses parents et plus particuliĂšrement sur ses deux frĂšres qui ne sont pas venus. Sur ce dernier sujet, Simeone ne peut pas et ne veut rien dire. Ses frĂšres finissent par revenir et tous y compris Simeone sont conviĂ©s Ă  un repas oĂč ressentant une sourde culpabilitĂ© envers leur frĂšre de jadis, demandent Ă  Dieu sa protection et son pardon (Bible : Gn 41,43).

Au dĂ©but de la seconde partie, Tanete confirme Ă  Giuseppe qu'il a donnĂ© aux frĂšres le grain qu'il a ordonnĂ©. Giuseppe cache une tasse d'or dans le sac de Beniamino Ă  dessein de les faire accuser de vol. Ses frĂšres arrĂȘtĂ©s, Giuseppe rassure Tanete : il ne veut pas se venger, mais souhaite que ses frĂšres reconnaissent leur offense envers lui. Sur ces entrefaites, Aseneta tout en donnant raison Ă  Giuseppe de punir les voleurs admire sa modĂ©ration qu'elle prend pour de la sagesse. Tanete prĂ©sente les prisonniers. Giuseppe leur permet de retourner dans leur patrie Ă  l'exception de Beniamino considĂ©rĂ© comme voleur. Il devra rester en Égypte comme esclave. Beniamino est alors terrifiĂ© et s'inquiĂšte de la façon dont son pĂšre Jacob l'apprendra. C'est alors que Giuda se dĂ©voue pour rester Ă  sa place. Voyant que ses frĂšres ont retenu la leçon, Giuseppe leur rĂ©vĂšle son identitĂ© puis leur pardonne (Bible : Gn 44,45). L'oratorio se termine par le chƓur des filles de Jacob dans lequel il est proclamĂ© qu'avec l'aide de Dieu la vertu conduit toujours Ă  la victoire.

La premiĂšre exĂ©cution de Il Giuseppe riconosciuto [G.538] a lieu dans l'Ă©glise Santa Maria Corteorlandini Ă  Lucques en 1765. Son introduction orchestrale est identique Ă  celle de La confederazione dei Sabini con Roma[406]. Le manuscrit retrouvĂ© Ă  Milan (oĂč sĂ©journe Boccherini en 1765), donne Ă  penser qu'une reprĂ©sentation ait pu avoir lieu avant celle de Lucques[30]. Pour Remigio Coli et Carmela Bongiovanni, cet oratorio est Ă©galement une commande des oratoriens de San Filippo Neri de GĂȘnes[29] - [30] - [31].

  • ChƓur au dĂ©cor baroque richement ornĂ©.
    Oratoire de San Filippo Neri, GĂȘnes.
  • page de titre d'un livret
    Frontispice du livret Giuseppe Riconosciuto de Pietro Metastasio, Vienne, 1733.
  • photo : le coin d'un bĂątiment et sa haute façade. Au fond la tour carrĂ©e du clocher.
    Église Santa Maria Corteorlandini, Lucques.

Stabat Mater

Une premiĂšre version de 1781, est une commande de Don Luis. Elle est conçue pour un effectif rĂ©duit Ă  l'image des moyens dont disposait l'Infant en exil Ă  Arenas : une voix de soprano et un quintette Ă  cordes. La voix se mĂȘlant intimement aux cordes pour ne plus constituer qu'un sextuor.

Sur un poÚme de Jacopone da Todi, Boccherini suit PergolÚse pour sa tonalité de départ de fa mineur.

Lorsque le compositeur reprend l'Ɠuvre, presque vingt ans plus tard au tournant du siĂšcle, il lui adjoint une ouverture (le premier mouvement de la symphonie op. 35 no 4 de 1782) et rĂ©Ă©crit la partie vocale pour trois voix : deux sopranos et tĂ©nor, sans rien toucher aux cordes, bien que destinĂ© Ă  un orchestre au complet[407]. Ainsi remodelĂ©, l'ouvrage est vendu en 1801 Ă  l'Ă©diteur napolitain Giuseppe Amiconi et prend le numĂ©ro d'opus 61 dans le catalogue recensant ses Ɠuvres[192] - [w 29].

La Clementina

À l'exception de « Dorval e Virginia dramma semiserio per musica [
] La musica Ăš del celebre maestro Buccherini [sic] » auquel manque actuellement la musique, La Clementina (1786) est la seule Ɠuvre pour la scĂšne de Boccherini qui nous soit parvenue[408]. Ce n'est pas un opĂ©ra Ă  l'italienne, mais une zarzuela, forme espagnole remontant au XVIIe siĂšcle, mĂȘlant texte et musique. Dans la zarzuela, les parties parlĂ©es sont trĂšs dĂ©veloppĂ©es, mais les livrets sont « Ă©crits sur un ton badin »[252]. Le chant se mĂ©nage une place en fonction de la vraisemblance de l'alternance entre le parlĂ© et le chantĂ©.

page de titre : livret de La Clementina
Acte I du livret de La Clementina [G.540][409].

Dans cette Ɠuvre, comme souvent chez de la Cruz, le librettiste, l'action prĂ©sente des personnages de la vie de tous les jours et diffĂ©rentes caractĂ©ristiques de la sociĂ©tĂ© espagnole. Des rĂŽles d'Ancien RĂ©gime et d'autres personnages plus progressistes.

La musique s'articule en deux actes, comporte 21 numéros et emploie quatre chanteuses et deux hommes seulement (si l'on excepte les deux rÎles muets). Certains personnages féminins (Narcisa et Cristeta, la femme de chambre) sont parfois associés à l'indication musicale con smorfia (« grinçant ») par Boccherini, qui demande aux chanteuses de feindre l'innocence.

Le premier acte se déroule autour d'une leçon de musique donnée aux deux jeunes filles de Don Clemente, en ùge de se marier : Clementina, la soumise et Narcisa plus espiÚgle. Deux hommes sont candidats à épouser ces beaux partis : don Urbano, un Portugais de passage à la cour pour Clementina et le marquis de la Ballesta pour l'une des deux.

Au second acte, on dĂ©couvre que Clementina est fille adoptive de Don Clemente et sƓur de don Urbano. Ce dernier et Clementina retourneront au Portugal et le marquis pourra demander la main de Clementina Ă  son vĂ©ritable pĂšre...

Restée dans l'ombre pendant deux siÚcles, c'est en 1985, à Madrid, que la zarzuela est remontée dans sa version originale.

Arie accademiche

Il existe une quinzaine d’Arie accademiche (« arias acadĂ©miques » ou de concert) [G.544-558] pour soprano et orchestre Ă  cordes complĂ©tĂ© par 2 hautbois, 2 cors et basson sur des livrets d'opĂ©ras de MĂ©tastase. Bien que nous ignorions le contexte de leur Ă©laboration, la plupart d'entre elles composĂ©es entre 1786 et 1797 pouvaient ĂȘtre destinĂ©es aux soirĂ©es acadĂ©miques ou aux concerts du roi de Prusse[410]. Dans ces partitions conservĂ©es le plus souvent Ă  Paris (BMO), Boccherini s'y rĂ©vĂšle un prĂ©curseur du bel canto tel qu'il devait par la suite s'Ă©panouir avec Bellini[411]. Parmi ces Arie da concerto, une sĂ©rie de douze formant probablement un cycle [G.544-555] a Ă©tĂ© vendue le Ă  Pleyel pour 25 pistoles ; mais le projet quant Ă  leur publication ne s'est pas concrĂ©tisĂ©[412] - [413].

peinture : deux hommes d'armes au fond, observent une couple au premier plan : un homme, assis à ses cÎtés, fixe une femme s'admirant dans un miroir, alors qu'au-dessus d'eux, un angelo les regarde.
Rinaldo et Armide dans son jardin, Giambattista Tiepolo, Institut d'art de Chicago.

Les livrets de MĂ©tastase en gĂ©nĂ©ral et ceux mis en musique par Boccherini en particulier, mettent en scĂšne des hĂ©ros et hĂ©roĂŻnes mythologiques ou historiques (Fulvia, Giasone, Farnaspe, Artaserse, Aristea, Mandane, etc.) confrontĂ©s Ă  leurs intĂ©rĂȘts personnels, ceux de l'amour le plus souvent, ou bien intimement liĂ©s Ă  l’intĂ©rĂȘt commun : devoir pour la patrie. La structure d'une aria suit le modĂšle fixĂ© tout au long du XVIIIe siĂšcle Ă  savoir, tripartite avec une rĂ©pĂ©tition du premier fragment (forme A–B–A ou A–B–A', quand A est variĂ© dans la rĂ©pĂ©tition). Les passages vocaux soutenus par l'orchestre alternent avec des ritornelli instrumentaux, sorte de refrains Ă  la suite desquels revient la structure de base, celle-lĂ  mĂȘme qui a fourni le matĂ©riel thĂ©matique de la ligne vocale[414]. La soprano interprĂšte aussi bien les rĂŽles fĂ©minins que masculins proches du registre des castrats.

Seulement trois arie se limitent Ă  une orchestration pour cordes seules : « Si veramente io deggio » [G.544], « Se non ti moro allato » [G.545] et « Deh, respirar lasciatemi » [G.546], les instruments Ă  vent se limitant dans les autres compositions au support harmonique. D'autre part, un des textes de MĂ©tastase « Misera dove son! - Ah! non so io che parlo » [G.548] provenant du troisiĂšme acte d'Ezio constituĂ© d'un rĂ©citatif et d'une aria a Ă©galement Ă©tĂ© mis en musique par Mozart en 1781 (K.369). La scĂšne 12 de cet acte montre Fulvia, fille du patricien romain Massimo lequel en attentant Ă  la vie de l'empereur Valentiniano III a fait endosser la culpabilitĂ© de son geste au gĂ©nĂ©ral Ezio, le triomphateur des Huns, en proie Ă  une cruelle dĂ©sespĂ©rance. En effet, Fulvia connaĂźt la vĂ©ritĂ© mais hĂ©site Ă  la rĂ©vĂ©ler tout autant Ă  cause de la menace redoutĂ©e de son pĂšre que de l'amour qu'elle porte pour Ezio[w 30]. Boccherini illustre la scĂšne entiĂšre dominĂ©e par l'aria notĂ©e Allegro agitato assai aux accents dramatiques, soutenus par une remarquable plasticitĂ© de l'Ă©criture orchestrale. « Un vrai chef-d’Ɠuvre [
] qui atteint les hauteurs mozartiennes [
] et qui nous fait regretter que le Lucquois n'ait pas laissĂ© Ă©galement une trace significative dans le genre du drame musical »[w 31].

Une « aria con violoncello obbligato » en si-bĂ©mol majeur composĂ©e aux environs de 1775 se dĂ©tache de cet ensemble, il s'agit de « Se d'un amor tiranno » [G.557]. Écrite pour soprano, violoncelle concertant et orchestre Ă  cordes avec 2 hautbois et 2 cors, cette aria se signale par la virtuositĂ© de l'instrument Ă  archet (celui de Boccherini) rivalisant dans certains passages avec l'expressivitĂ© de la voix. La sĂ©quence empreinte d'une grande intensitĂ© est tirĂ©e de l'acte II, scĂšne 6 du drame Artaserse au moment oĂč la princesse Mandane clame son amour sans concession pour Arbace[415].

  • manuscrit : page de titre
  • partition : page de titre manuscrite
  • manuscrit : page de titre
Les Villancicos al Nacimiento de N[ues]tro Señor Jesu-Christo, Arie accademiche et la Scena dell'Ines di Castro .

Inés de Castro

peinture : une femme portant un bébé, regarde dans les yeux et serre le genou d'un homme barbu assis auquel s'accroche un jeune enfant.
Inés de Castro se jetant avec ses enfants aux pieds d'Alphonse IV roi de Portugal, pour obtenir la grùce de don Pedro, son mari. 1335, Eugénie ServiÚres, (Salon de 1822), Musée du chùteau de Versailles.

ConsidĂ©rĂ©e Ă  tort par Louis Picquot et Alfredo Boccherini y Calonje comme son chant du cygne, la ScĂšne tirĂ©e de InĂ©s de Castro [G.541] date du mois d'[416] - [417] - [418]. Connue Ă  travers deux manuscrits, celui de la BibliothĂšque nationale d'Espagne et celui du Conservatoire de Paris, la composition est Ă©crite pour soprano et orchestre comprenant deux hautbois, deux cors et basson[419] - [418]. Cette Ɠuvre est probablement composĂ©e pour ĂȘtre interprĂ©tĂ©e par une des filles de la Comtesse-Duchesse de Benavente-Osuna ou par une des professionnelles de chant qui donne frĂ©quemment des rĂ©citals dans le salon de la Duchesse[418]. La partition adopte une structure bien dĂ©veloppĂ©e autour de deux rĂ©citatifs, une cavatine et une aria. L'auteur du texte nous est inconnu.

La tragique histoire de la noble galicienne, InĂ©s de Castro, dont l'amour pour l'Infant don Pedro, futur roi du Portugal, est Ă  l'origine d'intrigues politiques qui se terminent par le meurtre de cette derniĂšre par le roi Alphonse IV, inspire de nombreuses Ɠuvres dramatiques dont celle de Boccherini. Le premier rĂ©citatif « Senti, ferma, che fai? » concentre le calme tendu avant l'arrivĂ©e du meurtrier de doña InĂ©s et la prĂ©monition d'une immĂ©diate tragĂ©die : ses craintes pour ce qui va advenir Ă  ses enfants et sa volontĂ© d'Ă©changer sa vie pour eux. L'anxiĂ©tĂ© et le dĂ©sespoir de la jeune mĂšre sont rendus par un constant changement de tempo. La cavatine suivante en mi-bĂ©mol majeur « Gelido il cor mi sento » souligne sa douce et profonde peine et est immĂ©diatement reliĂ©e au second rĂ©citatif « Qual freddo e nero orrore » d'une ambiance tout aussi austĂšre. L'aria finale, Allegretto non troppo en si-bĂ©mol majeur « Caro mio sposo, ah, dove siei? » apporte Ă  l'ensemble de l’Ɠuvre la respiration attendue. Probablement l'une des plus belles lignes mĂ©lodiques pour la voix de Boccherini. C'est une ample composition qui s'interrompt par un bref rĂ©citatif « Ma, con chi parlo? » introduisant une complainte avant que ne dĂ©bute la seconde partie du rĂ©citatif, un Allegro assai qui montre le dĂ©sespoir d'InĂ©s devant l'inexorable et imminente fin qui l'attend[420].

Arrangements et transcriptions d’Ɠuvres de Boccherini

page de couverture de partition
Arrangement pour violoncelle et piano de 6 sonates [G.1, 4-6, 10 et 13] pour violoncelle et basse continue de Boccherini par Alfredo Piatti (Ă©d. Ricordi, 1865-1874)[421].

Tout comme Bach, Mozart pour ne citer que les plus cĂ©lĂšbres, les Ɠuvres de Boccherini intĂ©ressent aussi bien ses contemporains que les musiciens romantique et moderne. En faisant abstraction du fameux menuet, voici une sĂ©lection de transcriptions et d'arrangements les plus reprĂ©sentatifs parmi leur diversitĂ©.

Des six quatuors de l'opus 26 [G.195-200] de 1778, existent deux transcriptions réalisées à la fin du XVIIIe siÚcle par « un claveciniste amateur, désireux d'élargir son répertoire personnel »[422]. Les manuscrits sont conservés à Dresde et témoignent du soin pris par le transcripteur pour le texte musical, les titres des mouvements et les indications d'expression. Il s'agit des six transcriptions pour deux clavecins [G.76] ainsi que celles pour clavecin (ou piano-forte), violon, alto et violoncelle [G.259][422] - [423].

Par ailleurs, il existe de nombreux arrangements des quatuors Ă  cordes de Boccherini pour diffĂ©rentes combinaisons. Les plus cĂ©lĂšbres, car ils n'enlĂšvent rien Ă  l'esprit intimiste de son Ɠuvre, sont ceux qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour quatuors Ă  vents (clarinette, flĂ»te, cor et basson[alpha 52]) [G.262-264] par Othon Vandenbroek. Ce sont pour la plupart des arrangements de mouvements diffĂ©rents de quatuors rĂ©unis en un seul[424].

Un cas fameux de falsification dommageable est celle faite par le violoncelliste allemand Friedrich GrĂŒtzmacher (1832–1903) Ă  un concerto pour violoncelle et orchestre de Boccherini. Cette « transcription » trĂšs Ă©dulcorĂ©e — qualifiĂ©e mĂȘme de « glose » par Tortella«_GrĂŒtzmacher_»_525-0">[425] — rend l'Ɠuvre quasi mĂ©connaissable. Il s'agit du concerto pour violoncelle en si bĂ©mol majeur [G.482][358]. Le violoncelliste allemand lui intĂšgre quelques mesures d'un autre mouvement de concerto, l’Andantino grazioso du [G.480]. GrĂŒtzmacher est aussi l'auteur de cadences pour les concertos pour violoncelle de Joseph Haydn et de Boccherini, d'arrangements des suites pour violoncelle seul de Bach et du
 cĂ©lĂšbre menuet.

« Divin Boccherini !
Ô toi dont la musique, originale et pure
A si bien rencontré les tons de la nature.

 Ton art qui sur la terre est un présent du ciel,
Et donne l'avant-goût du bonheur éternel. »




À noter le travail curieux de Johann Christoph Lauterbach (1832–1918), violoniste de formation, et Konzertmeister aux conservatoires de Munich et de Dresde, qui se propose de reprĂ©senter le plus beau quintette jamais Ă©crit par Boccherini. Le quintette Ă  cordes en do majeur [G.378] est un assemblage de diffĂ©rents morceaux. Le collage dĂ©bute par un Andante con moto issu de l'op. 42 no 2 [G.349], suivi d'un Menuet de l'op. 29 no 2 [G.314], avec un Trio de l'op. 29 no 6 [G.318], puis lui succĂšde un Grave de l'op. 31 no 1 [G.325], pour finalement se conclure par le magnifique Rondo de l'op. 28 no 4 [G.310]. Il n'est publiĂ© qu'en 1954[426] - [427].

Dans le mĂȘme esprit, une Sinfonia divina en do mineur a Ă©tĂ© publiĂ©e Ă  Berlin en 1934 par le musicologue allemand Robert Sondheimer (1881-1956). Cette symphonie idĂ©ale se compose des premier et troisiĂšme mouvements : Allegro moderato, Andante amoroso de la symphonie en rĂ© mineur op.37 no 3 [G.517] ; du deuxiĂšme mouvement : Andante de la symphonie en rĂ© majeur op.35 no 1 [G.509] et se termine par le finale : Allegro ma non presto de la symphonie en la majeur op.37 no 4 [G.518].

Plus proche de nous, Luciano Berio transcrit en 1975 les quatre versions de la « Ritirata notturna di Madrid » en les superposant : « Quattro versioni originali della « Ritirata notturna di Madrid » sovrapposte e transcritte per orchestra ». Berio, par de lĂ©gĂšres modifications, apporte timbres et couleurs, percussions, tambours et trompettes dans un puissant crescendo, avant de laisser s'Ă©teindre doucement la musique dans le silence nocturne. Cette piĂšce est une commande destinĂ©e Ă  l'orchestre de la Scala, pour ĂȘtre jouĂ©e en ouverture.

Catalogue d'opus

Le catalogue d'opus que Boccherini tient sa vie durant — transmis par Baillot et Picquot ainsi que par Alfredo Boccherini y Calonje — comprend 64 numĂ©ros ou opere[428] - [429]. Il ne recense parmi ses Ɠuvres publiĂ©es que sa musique de chambre et sa musique symphonique exception faite de son Stabat Mater dans sa seconde version (1801). La raison en demeure Ă  ce jour inconnue. À l'intĂ©rieur de son catalogue, Boccherini distingue ses grandes Ɠuvres ou opere grandi composĂ©es de trois mouvements au minimum et ses petites Ɠuvres ou opere piccole constituĂ©es seulement de deux mouvements. Cependant, cette rĂšgle comporte quelques exceptions comme La Musica Notturna delle strade di Madrid ou bien encore le quintette pour flĂ»te et cordes opus 19 no 6 en rĂ© majeur [G.430] « Las Parejas » qui lui comporte trois mouvements.

Catalogue GĂ©rard

Le catalogage le plus complet et le mieux documentĂ© des Ɠuvres de Boccherini est celui compilĂ© par le musicologue français Yves GĂ©rard (nĂ© en 1932) et publiĂ© en 1969 : Thematic, Bibliographical and Critical Catalogue of the Works of Luigi Boccherini, Oxford University Press. La base sur laquelle cette liste est construite est de deux types : d'une part, les catalogues dĂ©jĂ  existants, publiĂ©s par Louis Picquot en 1851 et Alfredo Boccherini y Calonje, son arriĂšre-petit-fils, en 1879 (le catalogue Baillot n'ayant pas encore Ă©tĂ© Ă  l'Ă©poque identifiĂ©) ; d'autre part, les recherches menĂ©es en Europe par GĂ©rard au sein de bibliothĂšques, d'archives, de collections privĂ©es, etc.«_Catalogue_»_266-1">[212]

piĂšce de titre
Thematic, Bibliographical and Critical Catalogue of the Works of Luigi Boccherini, Londres, 1969.

DĂšs dĂ©cembre 1956, par l'intermĂ©diaire de Norbert Dufourcq, directeur du conservatoire de Paris, la baronne Germaine de Rothschild prend contact avec un jeune Ă©tudiant en musicologie ĂągĂ© de 24 ans, Yves GĂ©rard. Cette derniĂšre lui propose de collaborer Ă  un projet Ă  long terme sur l'Ɠuvre d'un musicien lucquois restĂ© jusqu'Ă  prĂ©sent dans l'ombre : Luigi Boccherini. EntiĂšrement financĂ©e par les moyens immenses dont dispose cette famille de banquiers, Germaine de Rothschild dĂ©cide de se consacrer Ă  cette double entreprise musicologique et biographique sur les conseils de Gregor Piatigorsky, son beau-fils et Pina Carmirelli, amie violoniste — dont la prĂ©face du catalogue lui rend hommage — tous deux trĂšs grands admirateurs du compositeur italien[w 32]. En 1962, paraĂźt chez Plon, Luigi Boccherini. Sa vie, Son Ɠuvre prĂ©facĂ© par Norbert Dufourcq, puis traduit en anglais par Andreas Mayor dans une version lĂ©gĂšrement rĂ©visĂ©e en 1965 chez Oxford University Press. La premiĂšre phase, biographique du projet boccherinien touche Ă  son terme[w 33].

Sept ans plus tard, aprĂšs les tĂąches intensives de collecte, de tri, de classement et d'Ă©tude qui selon les mots de Norbert Dufourcq, sont menĂ©es « avec mĂ©thode et scrupule », le monumental catalogue thĂ©matique, bibliographique et critique des Ɠuvres de Boccherini « sous les auspices de Germaine de Rothschild » voit le jour, publiĂ© par Oxford University Press, Ă  Londres, en 1969[430]. Le catalogue de prĂšs de 715 pages regroupant 580 Ɠuvres est en trois parties divisĂ©es en sections : musique de chambre, musique orchestrale et musique vocale plus un supplĂ©ment qui rend compte des rĂ©centes dĂ©couvertes (sonates, trios, concertos et une symphonie) depuis la collecte. Toutes les Ɠuvres y sont identifiĂ©es par un numĂ©ro prĂ©cĂ©dĂ© de la lettre G et d'un incipit«_Catalogue_»_266-2">[212]. Les partitions originales et manuscrites ainsi que les premiĂšres Ă©ditions sont mentionnĂ©es et localisĂ©es systĂ©matiquement autant que possible. Les manuscrits dĂ©couverts depuis la publication du catalogue, qui n'ont pas (encore) d'attribution de numĂ©ros, portent un G. deest (manquant). Le travail d'Yves GĂ©rard, unanimement reconnu par le monde musicologique n'est cependant pas exempt d'erreurs, le guitariste et musicologue Matanya Ophee dans son Ă©tude sur les quintettes avec guitare de Boccherini en a relevĂ© certaines nĂ©anmoins en prĂ©sence de documents dont ne disposait pas Ă  l'Ă©poque GĂ©rard[332]. Le catalogue devient trĂšs vite un instrument de travail utile aux musicologues, aux interprĂštes, libraires et Ă©diteurs, comme aux bibliothĂ©caires. Son classement thĂ©matique est particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© lorsque l'Ɠuvre d'un musicien comme celle de Boccherini est compliquĂ©e et multiple d'autant plus que les diffĂ©rentes publications chez des Ă©diteurs de France ou d'Autriche portent des numĂ©ros diffĂ©rents pour des Ɠuvres identiques, semant la confusion. Du reste c'est cette prĂ©sentation qui a Ă©tĂ© retenue pour la catalogage des Ɠuvres de Pleyel en 1977 par Rita Benton et plus rĂ©cemment pour celles de Gaetano Brunetti par GermĂĄn Labrador en 2005 [431] - [432]. Une rĂ©vision Ă  l'instar du fameux catalogue des Ɠuvres de Mozart, publiĂ© par Köchel en 1862, compte tenu de trĂšs nombreuses rĂ©fĂ©rences et d'identifications nouvelles— coordonnĂ©e par Yves GĂ©rard —est en cours de prĂ©paration (GĂ©rard 2)[w 34].

Arrangements et transcriptions par Boccherini

Parmi le recensement du catalogue GĂ©rard, il existe quantitĂ© d'arrangements et de transcriptions dont la valeur reste discutable en l'absence des manuscrits autographes. Ce qui ne rend pas le travail musicologique aisĂ©, d'autant que nombre de manuscrits ont Ă©tĂ© perdus lors de la guerre civile en Espagne en 1936. Parmi les arrangements et transcriptions par le compositeur lui-mĂȘme de ses Ɠuvres, citons nĂ©anmoins :

  • Symphonie en do majeur pour guitare et orchestre [G.523] (1798-1799). Arrangement du quintette opus 10 no 4 [G.268] pour le marquis de Benavent[145].
  • Douze quintettes Ă  cordes pour deux altos [G.379-390]. Transcriptions des quintettes avec piano opus 56 et opus 57 (1797–1799). Longtemps tenus pour avoir Ă©tĂ© de la main de Boccherini, Fulvia Morabito a dĂ©montrĂ© dans ses derniĂšres Ă©tudes, qu'il s'agit en fait pour trois d'entre eux [G.385-387] de l’Ɠuvre d'un certain Monsieur Garnault « Ă©lĂšve du conservatoire, professeur trĂšs distinguĂ© »[433] - [434] - [435]. La paternitĂ© des autres transcriptions reste quant Ă  elle encore Ă  dĂ©terminer.
  • Huit quintettes [G.445-451, 453] (1798–99), pour guitare, deux violons, alto et violoncelle - Les quintettes nos 8, 10, 11, 12, tous regroupĂ©s sous G.452 sont perdus[436] - [437]. Il s'agit de transcriptions des opus 56 et 57 ainsi que d'Ɠuvres de provenance diverse pour le marquis de Benavent.

Attributions douteuses

peinture : un jeune homme coiffé d'un chapeau à plumes, une partition un peu froissée devant lui, joue du scacciapensiero, pincé entre ses lÚvres.
Le scacciapensiero qui donne son titre au quintette opus 36 no 6 [G.336] est un instrument de musique rudimentaire originaire de Sicile[438]. Composé d'une languette métallique fixée à deux extrémités, le joueur tient l'instrument entre ses dents tout en faisant vibrer la languette avec son index[439].

Yves GĂ©rard, dans son catalogue, distingue en dehors des Ɠuvres authentiques du compositeur, celles douteuses et incorrectement attribuĂ©es. Comme il l'indique dans son introduction : « Les Ɠuvres douteuses peuvent bien sĂ»r, Ă  la suite de la dĂ©couverte d'un manuscrit autographe ou d'une preuve historique concluante, s'avĂ©rer irrĂ©futablement authentiques, et il peut un jour ĂȘtre possible de les dĂ©crire par un terme plus prĂ©cis. Autant que possible, nous nous sommes servis des opinions Ă©crites des premiers spĂ©cialistes; dans certains cas, nous avons Ă©tĂ© obligĂ©s d'exprimer un jugement personnel »[vo 18] - [440]. Parmi celles-ci nous citerons notamment :

  • Six fugues pour deux violoncelles (ou deux bassons) [G.73][441].
  • Six trios pour deux violons et violoncelle [G.119-124][442].
  • Six trios pour deux violons et violoncelle [G.131-136][443].
  • Symphonie en rĂ© majeur, pour petit orchestre (2 violons, alto, basse avec 2 cors ad lib.) [G.500][444]. L'Ɠuvre est peut-ĂȘtre d'Herman-François Delange (1715–1781)[445].
  • Trois Concertos pour violon [G.485-486] et [G.574][446] - [447].
  • Concerto pour flĂ»te et orchestre, en rĂ© majeur [G.575][448].

Attributions fausses

Quelques Ɠuvres incorrectement attribuĂ©es Ă  Boccherini suivant la terminologie retenue par le catalogue GĂ©rard[449]:

  • Symphonie pour piano-forte en mi-bĂ©mol majeur [G.21][450].
  • Deux duos pour deux violons [G.69-70][451].
  • Six duos pour deux violons [G.72][452].
  • Quatuor Ă  cordes en fa mineur [G.258][453].
  • Concerto pour flĂ»te et orchestre, en rĂ© majeur [G.489]. L'Ɠuvre est de FrantiĆĄek Xaver PokornĂœ[454].
  • Deux menuets pour orchestre [G.502]. Arrangement de Luigi Marescalchi (1745-1812)[455].
  • Deux sonates pour deux violoncelles [G.571-572][456].
  • Sonate pour violoncelle solo (et basse) en rĂ© majeur [G.580][457].

Fonds de manuscrits

Les manuscrits de Boccherini sont localisĂ©s principalement Ă  Paris, Berlin, Lucques et Madrid. La bibliothĂšque de l'OpĂ©ra de Paris Ă  la BnF, conserve 617 Ɠuvres manuscrites ou Ă©ditĂ©es. Les Ɠuvres Ă©crites pour FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II, sont Ă  la Staatsbibliothek de Berlin. L’Istituto Musicale de Lucques possĂšde cinq Ɠuvres : les quatuors opus 2 [G.159-164] et 9 [G.171-176], la seconde version du Stabat Mater [G.532] et deux autres Ɠuvres vocales, la cantate La confederazione dei Sabini con Roma [G.543] et le Laudate pueri [G.deest][458]. La Library of Congress Ă  Washington, possĂšde les Quintettes pour guitare, violons, alto, violoncelle G. 445-450[459].

Hommages et dédicaces

ƒuvres musicales

ÉvĂ©nements

  • Arenas de San Pedro. Depuis 2008, la municipalitĂ© d'Arenas en partenariat avec l' AsociaciĂłn Luigi Boccherini a mis en place un festival international annuel centrĂ© sur le compositeur lucquois qui a lieu au mois de mai. Les programmes comprennent des concerts, des confĂ©rences et des classes de maĂźtre de violoncelle[w 35] - «_Arenas_de_San_Pedro_»_568-0">[463].
  • Lucques. Un « Festival Boccherini » se dĂ©roule dans la ville natale du compositeur au mois de septembre depuis 2016. En collaboration avec l'Institut et le Centro Studi Luigi Boccherini ainsi que de l' AsociaciĂłn Luigi Boccherini pour l'Ă©dition 2017, cette manifestation est voulue « comme un moment significatif de valorisation du grand compositeur lucquois »[w 36].
  • Potsdam. En juin 2014, le Musikfestspiele « Potsdam Sanssouci » rend hommage Ă  l'un des compositeurs de FrĂ©dĂ©ric-Guillaume II dans une sĂ©rie de concerts ayant pour thĂšme Luigi Boccherini: von Lucca nach Madrid[w 37].

Documentaire

Cinéma

photo : Ă©tiquette d'un disque 78 tours.
Un des premiers enregistrements (1915) du Menuet de Boccherini pour violon, flûte, violoncelle et harpe par le Florentine Quartet, Victor Talking Machine.

La musique de Boccherini est prĂ©sente dans prĂšs de soixante dix films[w 38]. Quelques Ɠuvres emblĂ©matiques :

Toponyme

L'Île Alexandre-Ier, dans l’Antarctique, possĂšde une baie de glace nommĂ©e Boccherini.

Discographie

Le choix suivant est volontairement limitĂ©. Il convient de se reporter aux articles dĂ©taillĂ©s regroupĂ©s dans la palette des Ɠuvres au bas de l'article, pour une discographie plus Ă©toffĂ©e.

Musique de chambre

  • Sonates pour violoncelle et basse continue :
    • Le sonate milanesi a violoncello solo e basso, [G.1-18, G.565, 565bis, 566, mi-bĂ©mol majeur, sol majeur, la majeur] - Luigi Puxeddu, violoncelle, I Virtuosi della Rotonda : Federico Bracalante, violoncello ; Claudia Lapolla, violon (G.2) ; Francesco Lattuada, alto (G.18) (–avril/, 4CD Brilliant Classics 93784) (OCLC 505534148) ;
    • Sonate a violoncello solo e basso, [G.2b, G.4, G.5, G.13, G.15, G.18] - Michal Kaƈka, violoncelle ; Jaroslav TĆŻma, clavecin ; Petr HejnĂœ, violoncelle (, Praga Digitals PRD 250 147) (OCLC 45257386).
photo : un homme en costume, tenant son archet et portant son violoncelle sous le bras.
Le violoncelliste espagnol Josetxu ObregĂłn.
  • Sonates pour clavecin (ou pianoforte) et violon :
    • Sei sonate di cembalo e violino obbligato Opera V [G.25-30], Emilio Moreno, violon ; Jacques Ogg, clavecin (2000, Glossa GDC 920306) (OCLC 163650705).
    • Sonate per fortepiano con accompagnamento di un violino [G.25-30], Franco Angeleri, pianoforte ; Enrico Gatti, violon (Bologne, , Tactus TC 740201) (OCLC 906567691).
  • Duos :
    • Sei duetti per due violini op. 5 (op. 3) [G.56-61] - Marco Rogliano et Gianfranco Iannetta (Bologne, , Tactus TC 740204) (OCLC 906567692).
  • Trios Ă  cordes :
    • Trios op. 34, Vol. I, (G.101-103), Vol. II, (G.104-106) - La Ritirata : Hiro Kurosaki, Lina Tur Bonet (violons), Josetxu ObregĂłn (violoncelle et direction artistique) (Barcelone, 26-28 mars 2010, Columna MĂșsica 1CM0258 et 1CM0275) (OCLC 804774983).
  • Quatuors Ă  cordes :
    • Cuartetos op. 8 [G.165-170] - Artaria String Quartet, (2012, Columna MĂșsica 1CM0221)
    • Quatuors Ă  cordes, op. 15 no 1 [G.177], op. 24 no 6 [G.194], op. 39 [G.213], op. 64 no 1 [G.248] - Quatuor Petersen (1993, Capriccio 10 451 / 67 208, « Luigi Boccherini Edition » Brilliant Classics)
  • Quintettes pour formations diverses :

Musique symphonique

  • Sinfonie a grande orchestra op. 37 nos 1, 3, 4 [G.515, 517, 518] (1786/87) - Academia Montis Regalis, dir. Luigi Mangiocavallo (1996, Opus 111 OPS 30-168).
  • Symphonies op. 35, 41 & 42 [G.519, G.513, G.508, G.520] - Akademie fĂŒr Alte Musik Berlin (1997-2003, Harmonia Mundi HMA 1951597).
  • Fandango, Sinfonia & La Musica Notturna du Madrid - Le Concert des Nations, dir. Jordi Savall (2005, Alia Vox AV 9845).

Concertos pour violoncelle

  • Concertos pour violoncelle, Ouvertures, Octuor & Sinfonia - Anner Bylsma, Tafelmusik, dir. Jeanne Lamon (15-, Sony KS 53 121) (OCLC 29434534) ;
  • Concertos pour violoncelle G.480, G.483 - OphĂ©lie Gaillard, violoncelle ; Ensemble Puccinella (, Ambroisie AM 126)[468] (OCLC 185707547).

ƒuvres vocales

  • Stabat Mater [G.532a] (vers. 1781) - AgnĂšs Mellon, soprano, Ensemble 415, dir. Chiara Banchini (1992, Harmonia Mundi HM 901378)
  • La Confederazione dei Sabini con Roma [G.543] - Orchestra da camera Luigi Boccherini (Lucques, 1998, Bongiovanni, GB 2226-2)
  • La Clementina [G.540] - MarĂ­a Hinojosa (Clementina), Marta Rodrigo (Doña Damiana), Sonia de Munck (Narcisa), David Alegret (Don Urbano), La Compania del Principe Aranjuez, dir. Pablo Heras-Casado (23, 24 et , Musica Antigua Aranjuez MAA 008[w 40])

Transcriptions, arrangements

  • Six Quatuors pour le clavecin ou pianoforte, violon, viola et basse obligĂ© [G.259] - La Real CĂĄmara, dir. Emilio Moreno (2011, Glossa GCD 920312).
  • Quartetti op. 26 (1778) per due pianoforti [G.76] - Anna Clemente et Susanna Piolanti, pianos (2012, Tactus TC740209).
  • Sonates pour violoncelle et basse continue [G.1, 4-6, 10 et 13] (arrangement pour violoncelle et piano Alfredo Piatti), Fedor Amosov et Jen-Ru Sun, (2010, Naxos 8.572368).
  • Quatuors pour ensemble Ă  vents [G.262/1, G.262/2, G.262/3] et [G.263/1, G.263/2, G.263/3] (arrangement Othon Vandenbroek), Ens. Consortium Classicum (Orfeo C322941A).

Ressources documentaires

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

Éditions musicales modernes

  • Pina Carmirelli (Ă©d.), Le opere complete di Luigi Boccherini, Rome, Istituto Italiano per la Storia della Musica, 1970-1985 (Édition IncomplĂšte)[w 41].
  • Aldo Pais (Ă©d.), Edizione critica delle opere di Luigi Boccherini, Padoue, Guglielmo Zanibon, 1983-91 (Édition IncomplĂšte).
  • Antonio de Almeida (Ă©d.), Luigi Boccherini : SĂ€mtliche Sinfonie, Vienne, Musikverlag Doblinger, coll. « Diletto musicale », 1977-2005.
  • (en + it + de) Christian Speck (dir.), Luigi Boccherini, Opera omnia (Italian National Edition), Bologne, Ut Orpheus Edizioni, 2005-[w 42].Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Bibliographie

  • (it + es) Luigi Boccherini, Remigio Coli (notes) et Marco Mangani (introduction) (trad. GermĂĄn Labrador), Epistolario, AsociaciĂłn Luigi Boccherini (Madrid) ; Sant Cugat : Arpegio, coll. « Tempo de Minuetto » (no 6), , 225 p. (ISBN 978-84-938261-8-5, OCLC 821029239). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Les premiers biographes

  • Louis Picquot, Notice sur la vie et les ouvrages de Luigi Boccherini, suivie du catalogue raisonnĂ© de toutes ses Ɠuvres, tant publiĂ©es qu'inĂ©dites, Paris, chez Philipp (=Camille Prilipp), , 135 p. (OCLC 6996585, lire en ligne). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
    • rĂ©Ă©d. : Georges de Saint-Foix et Louis Picquot, Boccherini : notes et documents nouveaux et Notice sur la vie et les ouvrages de Luigi Boccherini, Paris, Librairie musicale R. Legouix, , 203 p. (OCLC 2901630). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (it) Domenico Agostino CerĂč, Cenni intorno alla Vita e le Opere di Luigi Boccherini letti alla R. Accademia de' Filomati nella tornata del 18 aprile 1864 da D. A. CerĂč, Lucques, Tipografia Fratelli Cheli, coll. « Pubblicati dalla SocietĂ  del Quartetto Instituita in Lucca », .
  • François-Joseph FĂ©tis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie gĂ©nĂ©rale de la musique. [vol. 1], Paris, Firmin-Didot, 1866–1868, 522 p. (OCLC 614247299, lire en ligne), p. 451–458. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (es) Alfredo Boccherini y Calonje et Gonzalo PĂ©rez Morales (prĂ©f. Jaime Tortella), Boccherini en familia: Luis Boccherini, apuntes biogrĂĄficos y catĂĄlogo. Vida de Luis Boccherini, AsociaciĂłn Luigi Boccherini (Madrid) ; Sant Cugat : Arpegio, coll. « Tempo de Minuetto » (no 4), , XXXIII+166 (ISBN 978-84-938261-0-9). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (it) Arnaldo Bonaventura, Boccherini, Milan-Rome, Treves, Treves-Treccani-Tumminelli, coll. « I grandi musicisti italiani e stranieri (collezione diretta da Carlo Gatti) », , 218 p. (OCLC 265245051). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (ru) Lev Ginzburg, Luigi Boccherini, Moscou, .
  • Germaine de Rothschild, Luigi Boccherini. Sa vie, son Ɠuvre, Paris, Plon, , 190 p. (OCLC 423512480). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Ouvrages modernes

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  • Marc Vignal, Joseph Haydn, Paris, Fayard, , 1534 p. (ISBN 2-213-01677-1, OCLC 19242507). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
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Études
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Articles
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Ouvrages généraux

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  • Marc Vignal, Dictionnaire de la musique, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 2-03-505545-8, OCLC 896013420, lire en ligne), p. 73. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Romans

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Jeunesse

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    Micro-livre publié par Roger Huet.
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Notes discographiques

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  • Verena Weibel-Trachsler (trad. Dominique Schweizer), « Sinfonia, two cello concertos, Serenade », p. 7, Pully, Claves Records CLF 8713-9, 1987 (OCLC 173207037). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Speck (trad. Sylvie Gomez), « L. Boccherini, Complete Symphonies Vol. 5 », p. 34–49, Allemagne, CPO 999 175-2, 1990 (OCLC 179803504). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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  • Christian Speck (trad. Sophie Liwszyc), « L. Boccherini, Complete Symphonies Vol. 1 », p. 34–49, Allemagne, CPO 999 084-2, 1993.Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Emilio Moreno (alto) (trad. Claudia RamĂ­rez), « Boccherini, String Quintets with two Violas / avec deux altos (G 391, G 395 et 397) », p. 2-4, Arles, Harmonia Mundi HM 1951402, 1993. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Emilio Moreno (alto) (trad. Claudia RamĂ­rez), « Boccherini, Sextuors Ă  cordes (G 454, G 455 et 458) », p. 1-4, Arles, Harmonia Mundi HM 901478, 1994. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Speck (trad. Sophie Liwszyc), « Quatuors op. 33 / Revolutionary Drawing Room », p. 13, CPO 999 206-2, fĂ©vrier/juin 1994 (OCLC 811333840). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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  • Angelo Chiarle (trad. Isabella Montersino), « Sinfonie a Grande Orchestra opus 37 », p. 13, Paris, Opus 111 OPS 30-168, 1996 (OCLC 658662359). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Emilio Moreno (alto) (trad. Nicole Gaffiat), « Quintettes avec contrebasse op.39 », p. 2-3, Arles, Harmonia Mundi HM 901334, 1996. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Denis Verroust, « Flute Quintets, G.437-442 », p. 18-20, Paris, Sony Classical SK 62679, 1997 (OCLC 37756881). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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  • Marc Vanscheeuwijck, « Divertimenti op. 16 vol. I », p. 9, Accent ACC 24245, 2011 (OCLC 801773782). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Christian Speck, « L. Boccherini, La musica notturna delle strade di Madrid, Cuarteto Casals », p. 4–5, Arles, Harmonia Mundi HMC 902092, 2011. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
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Notes et références

Notes

  1. Un enfant de sexe masculin mourut en bas Ăąge avant lui.
  2. voir les entrées respectives qui leur sont consacrées[12].
  3. Ce fut pour le couple ViganĂČ que Boccherini composa entre autres le Balletto spagnolo [G.526].
  4. Et non 1757, comme on le supposait avant 1988[14].
  5. Qui emprunte le thĂšme Ă  la Sonate en Trio opus 1 no 10 de Corelli[14].
  6. Voici le texte ampoulĂ© de la lettre : « Luigi Boccherini s'incline avec le plus profond respect, et en toute humilitĂ© expose : qu'aprĂšs avoir terminĂ© ses Ă©tudes Ă  Rome et avoir Ă©tĂ© appelĂ© deux fois Ă  Vienne, il le fut successivement auprĂšs de toutes les cours Ă©lectorales de l'Empire oĂč il bĂ©nĂ©ficia de la plus grande indulgence pour les exĂ©cutions au violoncelle. Étant donnĂ© qu'il ne se trouve dans cette ville personne qui joue dudit instrument, et obligĂ© qu'on est de s'adresser Ă  un Ă©tranger pour chaque cĂ©rĂ©monie, Ă©tant donnĂ© son dĂ©sir de se fixer dans sa Patrie et de pouvoir mettre sa modeste habiletĂ© au service de son VĂ©nĂ©rĂ© Prince, il s'enhardit jusqu'Ă  se prĂ©senter Ă  Leurs Excellences, les Magnifiques Citoyens, et Ă  l’excellentissime Conseil pour le prier de vouloir bien l'aider Ă  obtenir une honnĂȘte subsistance en l'admettant Ă  faire partie des musiciens de la chapelle de Leurs Excellences. Dans l'espoir, etc. (28 aoĂ»t 1761). »
  7. Cette absence correspond exactement Ă  la premiĂšre visite de Mozart Ă  la cour. Il a six ans.
  8. Nardini est de retour de Brunswick en mai 1766.
  9. C'est par le témoignage tardif de Cambini qu'on connaßt les détails de cette formation.
  10. Citons Ă©galement un contemporain de Boccherini, le violoniste Luigi Borghi.
  11. Bien qu'exerçant à Paris, J-B. Venier était d'origine vénitienne. « Publiés à Paris par Venier comme op. 1, en avril 1767 », sur Gallica (consulté le )
  12. Conscient des nombreuses confusions et falsifications, l'Ă©diteur Breitkopf de Leipzig tenait un registre annuel des publications, aujourd'hui prĂ©cieux pour l'attribution d'Ɠuvres parus sous des noms divers.
  13. J-P. Duport est aprĂšs avoir Ă©tĂ© soliste Ă  l'opĂ©ra dĂšs 1772, le maĂźtre de violoncelle du roi de Prusse, Ă  partir de 1774, et Ă  la pĂ©riode oĂč Boccherini fait ses livraisons d'Ɠuvres pour ce dernier, entre 1786 et 1797. Parmi elles, les quintettes Ă  deux violoncelles qu'il joue avec le royal Ă©lĂšve.
  14. L'Ă©diteur Vanier publie dĂšs 1758 un recueil de symphonies composĂ©es d'Ɠuvres de Stamitz, Franz-Xaver Richter, Wagenseil et Karl Kohaut, appelĂ© La Melodia germanica.
  15. Anne Louise Brillon de Jouy (1744–1824) fut l'une des premiĂšres Ă  composer pour ce nouvel instrument qu'Ă©tait alors le pianoforte, en y introduisant des indications de dynamiques. Elle fut l'amie de Benjamin Franklin en poste Ă  Paris entre 1777 et 1785. Il l'a surnommait La Brillante«_Brillon_de_Jouy_»_70-0">[52].
  16. Quand ces sonates furent publiées en février 1769, les références au pianoforte furent remplacées par celles de clavecin et les indications de nuances et de dynamiques furent adaptées pour cet instrument encore populaire à cette époque. « Publiées par Venier », sur Gallica (consulté le )
  17. Clementina Pelliccia (1749–1785), soprano romaine, fille d'Antonio Pelliccia et de Maria Luisa Hartz. Elle chante avec sa sƓur Maria Teresa, une grande diva du temps, comme seconde soprano, dans la « Compañía de los Reales Sitos », au moment oĂč Boccherini dĂ©cide d'abandonner Paris pour voyager en Espagne, Ă  la fin de l'hiver 1767–1768. La compagnie est basĂ©e au chĂąteau de Boadillo del Monte prĂšs de Madrid, rĂ©sidence principale de l'infant[8].
  18. Titre complet : Almeria, Drama serio per musica da reppresentarsi nel nuovo teatro del Real Sitio di Aranjuez la primavera dell'anno 1768 / [drame en musique représenté dans le nouveau théùtre du site royal d'Aranjuez au printemps de l'année 1768]. In Madrid, nella Stamperia Real de la Gazeta.
  19. 1 real Ă©quivaudrait Ă  environ 3 euros.
  20. Yves GĂ©rard prĂ©cise que l'Ɠuvre passa inaperçue Ă  l'Ă©poque et que ce n'est qu'Ă  partir de 1865, en France, que se rĂ©pandit la fascination pour cet extrait dans le monde, symbolisant l'Ɠuvre du compositeur pourtant trĂšs peu jouĂ©e, Ă©voquant un monde surannĂ© et disparu, un monde dĂ©modĂ© de l'Ancien RĂ©gime. Livret du disque Biondi Quintettes op. 25 no 1, 4 & 6, menuet op. 11 no 5 (Virgin).
  21. ApparaĂźt dans le 1er mouvement du quintette op. 10 no 6 [G.270] et le 2e mouvement de la symphonie op. 41 [G.519].
  22. Son titre de quintette Della disgrazia (G.308) inspirée de l'anecdote est un ajout moderne non systématiquement repris par les enregistrements. Voir le texte page 15 de Tully Potter dans le livret accompagnant le disque Boccherini Quintets vol.3 par le Quintetto Boccherini, label Testament SBT1245, 2002.
  23. OlĂ­as del Rey, Talavera de la Reina, Torrijos, Velada et Cadalso de los Vidrios[93].
  24. Le musicien a fait beaucoup pour l'Ă©diteur Artaria qui ne publie pas moins de 400 partitions de J. Haydn.
  25. L'activité musicale d'Artaria a débuté en 1778[101].
  26. Les Benavente-Osuna quittent Madrid pour Paris fin 1798, ce qui peut expliquer le tarissement de la source de revenus.
  27. La traduction est de Jeanne Segré.
  28. Le roman de Fernando Amorin[196] lui attribue mĂȘme un revenu mensuel de 8 000 â‚Ź.
  29. Articles réunis dans les Boccherini Studies sous la direction de Christian Speck, 5 volumes parus.
  30. Leurs interprétations des quintettes de Boccherini ont été publiés par le label Testament, 2002. Voir les textes de Tully Potter dans les livrets accompagnant les trois disques.
  31. Sont actuellement disponibles les opus 10, 11, 13, 18, 20, 25, 27 et 28.
  32. Le premier violoncelle, Luigi Puxeddu, reste inchangé. Cet ensemble instrumental tire son nom de la célÚbre église Santa Maria del Soccorso à Rovigo. L'opus 29 est sorti en février 2015.
  33. Radioboccherini.net est diffusée par la plateforme Radionomy. Voir Liens externes.
  34. Le texte est semblable à un article antérieur, de 1829. Voir Miguel Angel Marin[227].
  35. Les titres détenus par Boccherini à la Banque Nationale de San Carlos portent le nom de Sr Dn Luys Boccherini [247].
  36. La mise en musique d'un texte espagnol comme celui du livret de La Clementina tend Ă  le prouver.
  37. Un VĂ©nitien comme Casanova voyageant en Espagne (1768) se familiarise trĂšs rapidement avec une culture latine proche de la sienne[248].
  38. Le testament de Boccherini reproduit dans Della Croce 1988, p. 278 porte la signature don Luis Boccherini.
  39. C'est nous qui soulignons.
  40. Il existe un autographe manuscrit de ces sonates Ă  la Biblioteca Palatina de Parme (Ms. Borbone 121 1/2).
  41. Ce mouvement isolĂ© a fini par se greffer au quintette en ut majeur [G.453] et Ă  donner son titre Ă  l'ensemble de l’Ɠuvre : « La Ritirata di Madrid ».
  42. Il s'agit des six sextuors pour trois violons, alto et deux violoncelles (L.267-272), édités à Paris par Venier en 1776 comme Opera Prima[337].
  43. Gaspar Barli, HautboĂŻste et bassoniste nĂ© Ă  Florence dans la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle, se fixa Ă  Madrid vers 1780 et participa Ă©troitement Ă  l'activitĂ© musicale organisĂ©e Ă  la Cour de Charles IV alors Prince. À partir de 1783, il entra dans l'orchestre particulier des Ducs de Benavente-Osuna probablement par l'intermĂ©diaire de Boccherini dont il Ă©tait l'ami. Il meurt en 1826.
  44. À l'exception cependant du cinquiĂšme en mi-bĂ©mol majeur [G.435] qui en comporte trois, ce dernier mouvement Ă©tant la reprise du premier suivi d'une brĂšve coda.
  45. Les termes employĂ©s par Alessandro Dozio pour dĂ©peindre la musique pour cordes de Boccherini pourrait Ă  quelques exceptions prĂšs s'appliquer Ă  celle pour cordes et flĂ»te : « [
] le jeu si frĂ©quent du clair obscur des modes majeur et mineur ; le goĂ»t prononcĂ© du mĂ©lange des timbres et des accords comme s’il s’agissait d’une palette de couleurs ; l’usage de l’archet comme vĂ©ritable pinceau sonore pour imprimer sur les cordes la variĂ©tĂ© de(s) nuances [
] »[344].
  46. Le manuscrit autographe conservé à la BnF s'intitule six « Divertimenti per due violini, flauto obbligato, viola, due violoncelli, e basso di ripieno. » Les quatre derniers mots ayant été biffés par Boccherini. Publication à Paris chez La ChevardiÚre en 1775.
  47. Le mĂȘme manuscrit porte les mentions suivantes de Boccherini : « Avvertimento : la parte del contrabasso non Ăš obbligata, di modo che se si stampano queste sonate senza la medesima, non fa nissuna mancanza. »
  48. Un en sol, un en la (1752) et un en ut WV 341 (1763).
  49. Mozart aurait pris connaissance du concerto de Boccherini par le biais de son ami Thomas Linley le jeune, venu étudier le violon en Italie sous la direction de Nardini. Manfredi élÚve lui aussi de Nardini aurait montré ce concerto à Linley et Mozart l'aurait entendu jouer par ce dernier (par conséquent son propre concerto de 1775). Dans sa biographie[370], Alfred Einstein rapporte également cette scÚne. Cependant, Yves Gérard insiste sur le fait que personne n'a pu apporter de preuves significatives quant à l'exactitude de cet épisode.
  50. Les remarques de L. Della Croce concernant le quatuor à cordes op. 32 no 6 pourraient s'appliquer également pour le hautbois dans cet épisode : « Doloroso e rinchiuso in se stesso, l'andante in la minore Ú basato sulla "formula della morte" (la quarta discendente per moto cromatico) usata in tutto il Settecento soprattutto nella musica sacra e nell'opera seria »[383].
  51. « Luigi Boccherini. Instrumental music » pour le label russe Caro Mitis par le Pratum integrum orchestra.
  52. Le basson pouvant ĂȘtre remplacĂ© par le hautbois.
  53. Au tout début de la 51e minute, lorsque arrivés au dessert le Dauphin et la Dauphine de France voient arriver la comtesse de Noailles, dame de compagnie de Marie-Antoinette leur annoncer « la délivrance de Madame la comtesse de Provence [sic] ». Les cinq instrumentistes de la formation quintette à cordes avec deux violoncelles qui jouaient au second plan cessent alors toute musique et se lÚvent à la fin de cette séquence.

Citations originales

  1. « Ridolfo Luigi figlio di Leopoldo di Antonio Boccherini di Lucca e di Maria Santa figlia di Domenico Prosperi di Lucca sua moglie, nato a dÏ 19 detto a ore 10 in Lucca in Parrocchia di San Salvatore. Fu battezzato a dÏ 22 detto dal sotto Curato. Fu Compare il Nobile Signore Scipione Moriconi di Pollonia e Commare la Nobile Signora Caterina moglie del Nobil Signore... Ortucci [sic] di Lucca »[4].
  2. « She one of the greatest lady-players on the harpsicord in Europe... regarded here as the best performer on the piano forte... To this lady many of the famous composers of Italie and Germany, who have resided in France any time, have dedicated their works ; amoung they are Schobert and Bocherini. »
  3. « Alcuna cosa poteva farmi tanto piacere, signor Boccherini, che di ricevere delle sue composizione dalle sue proprie mani; e dal momento che ho cominciato ad eseguirmene della sua istromentale, ella sola mi dĂ  una piena sodisfazione, ed ogni giorno gioisco di cuesto piacere. Voglio credere che il suo piacere per la composizione non sarĂ  giĂ  al suo fine, e che potiamo anzi sperare di vedere ancor qualche cosa di nuovo: gli sarĂČ in cuesto caso molto grato di farmene parte. Intanto accette, signor Boccherini, questa scatola d'oro, per un ricordo di mia parte ed una marca di stima che ho per i suoi talenti in un'arte che distinguo particolarmente; e siate persuaso della considerazione colla quale sono, signor Boccherini. »
  4. « Noi, Federico Guglielmo, per la grazia di Dio principe reale ereditario di Prussia, ereditario presontivo della corona, avendo reconosciutto gli eminenti musicali talenti del signor Luigi Boccherini, perciĂČ ci ha spinto d'accordare la presente patente, il titolo di compositore della nostra Camera. »
  5. « Boccharini, who led and presided over the Duchess of Ossuna's concerts, and who had been lent to Pacheco as a special favour, witnessed these most original deviations from all established musical rule with the utmost contempt and dismay. He said to me in a loud whisper, "If you dance and they play in this ridiculous manner, I shall never be able to introduce a decent style into our musical world here, which I flattered myself I was on the very point of doing. What possesses you? Is it the devil? Who could suppose that a reasonable being, an Englishman of all others, would have encouraged these inveterate barbarians in such absurdities. There's a chromatic scream! There's a passage! We have heard of robbing time; this is murdering it. What! Again! Why, this is worse than a convulsive hiccup, or the last rattle in the throat of a dying malefactor. Give me the Turkish howlings in preference; they are not so obtrusive and impudent." So saying he moved off with a semi-seria stride, and we danced on with redoubled delight and joy. »
  6. « so bene che la musica Ăš fatta per parlare al cuore dell’uomo ed a questo m’ingegno di arrivare se posso : la Musica senza affetti, e passione, Ăš insignificante ; da qui nasce, che nulla ottiene il compositore senza gl'escutori. »
  7. « [
] cargo que no aceptĂł por no separarse de España donde tanto tiempo llevaba residiendo, y ĂĄ la que consideraba ya como su paĂ­s natal. »
  8. « It seems more probable that the composer, in very frail health and now without support in a country convulsed by political and economic crisis, had the idea of appealing once more to a foreign patron whose kindness he had experienced a few years earlier. »
  9. « The Italians are apt to be too negligent, and the Germans too elaborate; in so much, that music, if I may hazard the thought, seems play to the Italians, and work to the Germans. The Italians are perhaps the only people on the globe who can trifle with grace, as the Germans only have the power to render even labour pleasing. »
  10. « ...though he writes but little at present, has perhaps supplied the performers on bowed-instruments and lovers of Music with more excellent compositions than any master of the present age, except Haydn. His style is at once bold, masterly, and elegant. There are movements in his works, of every style, and in the true genius of the instruments for which he writes, that place him high in rank among the greatest masters who have ever written for the violin or violoncello. There is perhaps no instrumental Music more ingenious, elegant, and pleasing, than his quintets: in which invention, grace, modulation, and good taste, conspire to render them, when well executed, a treat for the most refined hearers and critical judges of musical composition. ».
  11. (it) « Gabriele D'Annunzio, « Il Piacere » (1889), p. 201, sur wikisource », sur it.wikisource.org (consulté le )
  12. « [
] Spero mi faranno un favore che io stimerĂČ moltissimo: ed Ăš che se alcuno di lorsignori (come Ăš probabile) conoscesse il signor Giuseppe Haidn, scrittore da me e da tutti apprezzato al maggior segno, gli offra i miei rispetti, dicendoli che sono uno dei suoi piĂč appassionati stimatori e ammiratori insieme del suo genio e musicali componimenti, de' quali qui si fa tutto quel apprezzo che in rigor di giustizia si meritano [
]. »
  13. « [
] un caso unico nell'ambito della produzione strumentale settecentesca [
] »[267].
  14. « [
] il ritorno dell'Andante sostenuto introduttivo prima del finale renda in realtĂ  un tutto unico la sinfonia »[275].
  15. « [
] Boccherini non intende assolutamente la ripetizione conclusiva di parte del primo movimento come un espediente meccanico, e tantomeno come un comodo mezzo per risparmiare lavoro: la ripetizione Ăš una sorpresa per l’ascoltatore, forse la piĂč impensabile [
] »[277].
  16. « Essendovi qui un Eccellente OboÚ, Musico di Camera del Re, chiamato Mr Gaspar Barli, questi al di piu di una dolcezza straordinaria, ricava dal suo istromento de suoni acutissimi, rari, e propri di Lui; di questi suoni ho usato ne i Notturni a stromenti a vento [...]. »
  17. « [
] el catĂĄlogo de las obras de mĂșsica vocal es tan considerable como el de las instrumentales [
]. »
  18. « Doubteful works may, of course, eventually prove, through the discovery of an autograph manuscript or of conclusive historical evidence, to be unquestionably authentic, or it may be one day possible to describe them by some more precise term. Whenever possible, we have availed ourselves of the written opinions of earlier scolars; in some cases, we have been obliged to express a personnal judgement. »

Références

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  13. « J'ai cherchĂ© Ă  noter les sensations singuliĂšres que je dois Ă  Mirra, ballet de Salvator ViganĂČ. Je l'ai revu ce soir pour la huit ou dixiĂšme fois, et j'en suis encore tout Ă©mu. [
] la plus belle tragĂ©die de Shakespeare ne produit pas sur moi la moitiĂ© de l'effet d'un ballet de ViganĂČ. C'est un homme de gĂ©nie qui emportera son art avec lui, et auquel rien ne ressemble en France. » Stendhal, Rome, Naples et Florence (1826), vol. 1, Paris, É. Champion, coll. « ƒuvres complĂštes de Stendhal », , 516 p. (OCLC 6177380, BNF 30992499, lire en ligne), p. 97.
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] »
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  210. (en) Rosalba Ciranni et Gino fornaciari, « Ergonomic pathology of Luigi Boccherini », Lancet, vol. 360, no 9359,‎ , p. 2090 (ISSN 0140-6736, lire en ligne)
  211. Pour une mise au point biographique le concernant ainsi que ses rapports avec la musique de Boccherini, voir : Rudolf Rasch, A Note on Louis Picquot (1804-1870), Boccherini's First Biographer, dans Speck 2014, p. 331–348.
  212. «_Catalogue_»-266" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Catalogue ».
  213. Jaime Tortella (éd.), Asociación Luigi Boccherini-10 años de actividad (2003-2013), Asociación Luigi Boccherini (Madrid) ; Sant Cugat : Arpegio, , 178 p. (ISBN 84-15798-075, OCLC 870133894), et Liens externes.
  214. Il s'agit de la troisiĂšme Ă©dition critique de cette envergure aprĂšs celles inachevĂ©es de Pina Carmirelli et d'Aldo PaĂŻs. ÉchelonnĂ© sur prĂšs de trente ans, le projet atteindra son objectif Ă  la fin des annĂ©es 2030 avec la publication de ses 45 volumes dont dĂ©jĂ  cinq ont paru. Cf. http://www.luigiboccherini.com/contents.php (consultĂ© le 16 aoĂ»t 2015).
  215. (fr + en + it) DaphnĂ© du Barry, Le Bronze et la BeautĂ©, Maria Pacini Fazzi, , 213 p. (ISBN 88-7246-8566, OCLC 635923606), p. 20-21
  216. HMV DB 3056-58. RĂ©Ă©dition (par exemple), sur disque Naxos 8.110305.
  217. Columbia DX944/5. Enregistrement 26-27 juillet 1939. RĂ©Ă©dition Dutton CDRP 9257.
  218. Dozio 2010, p. 20.
  219. Dans leur ouvrage collectif, Pierre Baillot, Vasseur, Catel, Baudiot ont Ă©crit ce magnifique paragraphe : « Le compositeur pĂ©nĂ©trĂ© de son sujet Ă©tend ou resserre ses idĂ©es dans un cercle plus ou moins grand ; comme Mozart, il s'Ă©lĂšve jusqu'aux cieux pour implorer un dieu clĂ©ment en faveur des morts au jour du jugement dernier : comme Haydn, il embrasse d'un coup d'Ɠil la crĂ©ation entiĂšre, il peint le gĂ©nie de l'homme Ă©manĂ© de la divinitĂ©, ou ramenĂ© vers la terre, il prĂ©sente, comme Gluck, le tableau des passions qui nous agitent sur la scĂšne du monde, ou bien enfin, choisissant un moins vaste thĂ©Ăątre et se repliant sur lui-mĂȘme, comme Boccherini, il cherche Ă  nous rappeler Ă  notre primitive innocence. » Pierre Baillot, Émile Vasseur, Charles-Simon Catel, Charles-Nicolas Baudiot, MĂ©thode de violoncelle et de basse d'accompagnement, 1804, p. 6.
  220. «_Jacques_Féréol_Mazas_»-282" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Jacques Féréol Mazas ».
  221. Ludwig Finscher, livret du disque des Six Quatuors à cordes op. 32 [G.201-206], Quartetto Esterhåzy : Jaap Schröder et Alda Stuurop, violons ; Wiel Peeters, alto ; Wouter Moeller, violoncelle (octobre 1976, 2CD Teldec 4509-95988-2) (OCLC 981359985), p. 11.
  222. (en) Charles Burney, The Present State of Music in Germany, the Netherlands, and United Provinces : Or, the Journal of a Tour Through Those Countries, Undertaken to Collect Materials for a General History of Music, vol. 2, Londres, T. Becket, J. Robson & G. Robinson, 2e éd. corrigée, 1775 (OCLC 800551882, lire en ligne), p. 343-344 Traduction française : Voyage musical dans l'Europe des LumiÚres, Paris, Flammarion, 1992.
  223. (en) Charles Burney, A general history of music : from the earliest ages to the present period (1789), New York, Harcourt, Brace and Company, (lire en ligne)
  224. King 2010, p. 200.
  225. «_Piatigorsky,_Gregor_»-289" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Piatigorsky, Gregor ».
  226. Fetis 1866, p. 454–455.
  227. Speck 2007, p. 293.
  228. Gabriele d' Annunzio (trad. de l'italien par Georges Hérelle), L'Enfant de volupté (1889) [« Il Piacere »], Paris, Calmann-Lévy, , 417 p. (OCLC 224641449, lire en ligne), p. 158.
  229. Fetis 1866, p. 455.
  230. Dozio 2010.
  231. Rosen 1978, p. 337.
  232. Fauquet 2003, p. 153.
  233. Il s'agit d'un passage des Mémoires secrets... de Louis Petit Bachaumont, cité par Rothschild 1962, p. 33. Le terme est précisément « aigre » ; glissement évidemment en raison de la traduction. Rothschild à la page suivante, précise que les Mémoires de Bachaumont « sont plutÎt déconsidérés, car la mauvaise foi de l'auteur et ses inexactitudes sont bien connues ».
  234. (en + fr + it + de) William Littler (trad. Mariette MĂŒller), « L. Boccherini, Cello Concertos, Sinfonia (Tafelmusik, J. Lamon) », p. 8, Allemagne, DHM RD 77867, 1988.
  235. Alexandre Choron et François-Joseph-Marie Fayolle, Dictionnaire historique des musiciens : artistes et amateurs, morts ou vivans, qui se sont illustrés en une partie quelconque de la musique et des arts qui y sont relatifs... Précédé d'un Sommaire de l'histoire de la musique, Paris, Valade, 1810/1811, 470 p. (OCLC 9144579) « lire en ligne l'extrait », sur epub.library.ucla.edu (consulté le )
  236. Speck 2007, p. 289 (note).
  237. Jean-Baptiste Cartier (1765–1841), Ă©lĂšve de Viotti et accompagnateur de Marie-Antoinette jusqu'en 1789. Il est Ă  l'OpĂ©ra jusqu'Ă  sa nomination au Conservatoire en 1828.
  238. Jean-Baptiste Cartier, L’Art du Violon ou Division des Écoles choisies dans les Sonates Italiennes, Françaises et Allemandes : prĂ©cĂ©dĂ©e d'un abrĂ©gĂ© de principes pour cet instrument... Seconde Ă©dition, revue et corrigĂ©e, Paris, , 335 p. (OCLC 559448821, lire en ligne [PDF])
  239. Vignal 1988, p. 245.
  240. Boccherini 2011, p. 17.
  241. «_Haydn_»-307" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Haydn ».
  242. Rothschild 1962, p. 52.
  243. Speck 1987, p. 185.
  244. Le Guin 2005, p. 254.
  245. Boccherini 2011, p. 159.
  246. Marc Vignal, Muzio Clementi, Fayard/Mirare, Paris, 2003, p. 7 : « À la fin du XVIIIe siĂšcle et au dĂ©but du XIXe siĂšcle, trois compositeurs italiens importants se consacrĂšrent essentiellement, contrairement Ă  la plupart de leurs compatriotes, Ă  la musique instrumentale : le violoncelliste Luigi Boccherini, le pianiste Muzio Clementi et le violoniste Giovanni Battista Viotti. Un quatriĂšme, Luigi Cherubini, s'illustra dans l'opĂ©ra puis dans le domaine religieux [
]. Tous les quatre vĂ©curent et ƓuvrĂšrent hors de leur pays natal. »
  247. (es) Jaime Tortella, Luigi Boccherini y el Banco de San Carlos, Editorial Tecnos, Madrid, 1998.
  248. Voir Casanova, Histoire de ma vie, tome III, Bib. de la Pléiade, Paris, 2015.
  249. Speck 2011, p. 17–138.
  250. Speck 2017, p. 47–48.
  251. «_Madera_»-322" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Madera ».
  252. Massin 1985, p. 975.
  253. Della Croce 1988, p. 280. Violoniste et compositeur né à Burgos, il fait partie de la Cappella Reale espagnole. De lui, nous connaissons une symphonie manuscrite (Dresde) et 6 quatuors à cordes recommandés par Boccherini et publiés par Pleyel en 1798.
  254. Tortella 2008, p. 33–34.
  255. Boccherini 2011, il s'agirait davantage de ce compositeur nĂ© Ă  Lisbonne en 1744. En 1793, il obtient une place au Madrilenian Real Colegio de Niños Cantores et meurt Ă  Madrid en 1817., p. 82–83.
  256. Della Croce 1988, p. 262.
  257. Rothschild 1962, p. 146–147.
  258. Boccherini 2011, p. 82–83.
  259. Les six quatuors à cordes opus 1 sous le titre : « Seis quartetos a dos violones, viola i violoncelo dedicados al Exmo. Sr. Duque de Alba por su musico de camara D. Manuel Canales ». Dédiés au XIIe Duc d'Albe, D. Fernando de Silva y Alvarez de Toledo.
  260. [lire en ligne : MĂ©moires p. 392] sur archive.org.
  261. BibliothÚque de la Pléiade, tome 3, 2015, p. 449.
  262. Moreno 1993, p. 4.
  263. GĂ©rard 1969, p. 387.
  264. Tortella 2008, p. 201, à l'entrée « Forma cíclica » : « El término forma cíclica se refiere a la re-utilización en un movimiento de un material musical escuchado en otro movimiento. »
  265. « [
] la frequente presenza di trasmigrazioni — entro diversi movimenti di un’opera — di materiale tematico o di interi blocchi fraseologici o formali [
]. » Voir le rĂ©sumĂ© de la contribution d'Alessandro Mastropietro, p. 15, dans Boccherini e la "forma ciclica" come processo narrativo "singolativo-multiplo" [PDF] lors de la premiĂšre confĂ©rence internationale Luigi Boccherini qui eut lieu Ă  Lucques les 1-3 dĂ©cembre 2011, (consultĂ© le 15 mars 2015).
  266. James Webster a souligné que la forme cyclique apparaßt par deux fois dans les symphonies de Haydn : symphonies no 31 et no 46. Voir Webster, James, Haydn's "Farewell" Symphonies and the Idea of Classical Style: Through-Composition and Cyclic Integration in His Instrumental Music, Cambridge Studies in Theory and Analysis, Cambridge University Press, Cambridge 1991, p. 186 et 267. Cité dans Tortella 2008, p. 147.
  267. (it) Marco Mangani, Tipologia delle forme cicliche nella musica di Boccheini, www.boccherini.it, coll. « Codice 602 Nuova serie, Rivista dell' Istituto Superiore di Studi Musicali "Luigi Boccherini" » (no 1), , 96 p. (lire en ligne [PDF]), p. 58–72
  268. Tortella 2008, p. 203, à l'entrée « Forma cíclica » : « Era una técnica que posteriores compositores utilizarían frecuentemente [...] pero Boccherini había sido pionero. ».
  269. Mangani 2005, p. 232 : « [
] Boccherini con le forme cicliche, delle quali si potrebbe forse senza esagerazione definire l'inventore. »
  270. Churgin : Sammartini and Boccherini: Continuity and Change in the Italian Instrumental Tradition of the Classic Period, p. 171–191 dans F. Degrada et L. Finscher (dir.) Luigi Boccherini e la musica strumentale dei maestri italiani in Europa tra Sette e Ottocento, Atti del convegno internazionale di studi, Siena, 29-31 luglio 1993, Chigiana, XLIII, nuova serie no 23.
  271. Mangani 2005, p. 123.
  272. Mangani 2010, p. 58–72.
  273. Mangani 2005, p. 233 : « [
] il minuetto ripropone nelle voci inferiori lo stesso motivo che era servito da contrappunto al tema principale nel primo movimento. »
  274. Mangani 2005, p. 233 : « Nel quintetto op. 56/1, al termine del "trio" un piccolo passagio di raccordo introduce la ripresa del minuetto: l'ascoltatore avverte la parentela tra quel frammento melodico e il tema principale del primo movimento [
]. »
  275. Mangani 2005, p. 233.
  276. Saint-Foix 1930, p. 22.
  277. Mangani 2010, p. 59.
  278. «_Le_finale_dĂ©bute_par_une_lente_introduction_qui_se_termine_de_façon_inattendue_par_une_cadence_en_''si''_majeur,_la_dominante_de_la_dominante._[
]_L’''Allegro_assai''_[
]_se_compose_d'une_reprise_exacte_de_la_seconde_partie_du_premier_mouvement,_qui_dĂ©bute_en_''mi''_majeur._La_rĂ©pĂ©tition_du_matĂ©riau_entendu_dans_un_mouvement_antĂ©rieur_est_une_autre_caractĂ©ristique_du_style_de_Boccherini._»-354" class="mw-reference-text">Lawrence 2010, « Le finale dĂ©bute par une lente introduction qui se termine de façon inattendue par une cadence en si majeur, la dominante de la dominante. [
] L’Allegro assai [
] se compose d'une reprise exacte de la seconde partie du premier mouvement, qui dĂ©bute en mi majeur. La rĂ©pĂ©tition du matĂ©riau entendu dans un mouvement antĂ©rieur est une autre caractĂ©ristique du style de Boccherini. », p. 21.
  279. Adolf Ehrentraud, « Ignaz Joseph Pleyel: un citoyen du monde de la Basse-Autriche » [PDF], sur pleyel.at, p. 1.
  280. Della Croce 1988, p. 265.
  281. Rothschild 1962, p. 149.
  282. Boccherini 2011, p. 86.
  283. GĂ©rard 1969, p. 8.
  284. Coli 2005, p. 75.
  285. Puxeddu 2014, p. 4–5.
  286. GĂ©rard 1969, p. 3–24.
  287. GĂ©rard 1969, p. 18, 22 et 651–652.
  288. GĂ©rard 1969, p. 4.
  289. «_Robert_Bremner_»-366" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Robert Bremner ».
  290. François Lesure, éd., Querelle des Gluckistes et Piccinnistes. GenÚve, Minkoff, 1984. vol. II, p.476-7.
  291. Rudolf Rasch (Ă©d.), 6 sonatas opus 5 for keyboard and violin – avant-propos, Bologne, Ut Orpheus, coll. « Boccherini Opera Omnia » (no XXX), , 356 p. (ISBN 978-88-8109-464-6, ISMN 979-0-2153-1613-3, prĂ©sentation en ligne), IX..
  292. Pour une brĂšve biographie de Pedro Anselmo Marchal : cf. Rasch 2011, p. IX.
  293. Mangani 2006, p. 105–106.
  294. Speck 2009, p. 147-148.
  295. Boccherini 2011, p. 28-29, 162.
  296. GĂ©rard 1969, p. 56.
  297. Dellaborra 2001, p. 7.
  298. Speck 2009, p. 23–112.
  299. Coli 2005, p. 91.
  300. Bellora 2009, p. 51–52.
  301. GĂ©rard 1969, p. 64.
  302. Moreno 1994a, p. 26.
  303. Rudolf Rasch (Ă©d.), 6 trios opus 1 – avant-propos, Bologne, Ut Orpheus, coll. « Boccherini Opera Omnia » (no XXVII.I), , 184 p. (ISBN 978-88-8109-485-1, ISMN 979-0-2153-2224-0, prĂ©sentation en ligne), p. IX.
  304. Rasch 2011, p. IX-X.
  305. ƒuvres complùtes, vol. 6 : Musique, Lefùvre, , 755 p. (lire en ligne).
  306. (de) Christian Speck, Boccherinis Streichquartette. Studien zur Kompositionsweise und zur gattungsgeschichtlichen Stellung, Munich, Fink 1987 (Studien zur Musik, 7).
  307. (de) Christian Speck, Boccherinis "preußische" Quartette, dans : Atti del Convegno di studi Luigi Boccherini (1743-1805) nel bicentenario della scomparsa. Fermo Conservatorio "G.B. Pergolesi" 22-23 novembre 2005, Fermo: Centro Stampa Comunale, 2006, p. 49–74.
  308. GĂ©rard 1969, p. 174.
  309. GĂ©rard 1969, p. 214.
  310. GĂ©rard 1969, p. 236-237.
  311. Speck 2017, p. 3–18.
  312. GĂ©rard 1969, p. 345.
  313. Speck 2017, p. 49.
  314. Baillot, Levasseur, Catel et Baudiot, MĂ©thode de Violoncelle et de Basse d'Accompagnement... adoptĂ©e par le Conservatoire ImpĂ©rial de Musique pour servir Ă  l'Étude dans cet Établissement , Paris, Janet et Cotelle, c. 1804, p. 2–3.
  315. GĂ©rard 1969, p. 439–450.
  316. Speck 2011, p. 169–195.
  317. Moreno 1993, p. 2.
  318. Della Croce 1988, p. 224.
  319. «_[
]_nessuna_concessione_alla_moda_e_al_manierismo,_solo_una_luce_piĂč_intensa_e_costante_[
],_unita_ad_una_cantabilitĂ _ancora_piĂč_accentuata_dei_temi._»-397" class="mw-reference-text">Della Croce 1988, « [
] nessuna concessione alla moda e al manierismo, solo una luce piĂč intensa e costante [
], unita ad una cantabilitĂ  ancora piĂč accentuata dei temi. », p. 224.
  320. GĂ©rard 1969, p. 382–386.
  321. «_Double-Bass_»-399" class="mw-reference-text">Tortella 2008, article « Double-Bass ».
  322. Moreno 1996, p. 2–3.
  323. Della Croce 1988, p. 188–189.
  324. Saint-Foix 1930, p. 148.
  325. La DĂ©cade philosophique lire en ligne sur Gallica.
  326. Rothschild 1962, p. 86.
  327. GĂ©rard 1969, p. 459.
  328. «_[
]_dedicado_alla_Nazione_francese_in_prova_della_viva_riconoscenza,_e_gratitudine_che_professo_a_questa_grande_nazione,_che_sopra_d'ogn'altra_ha_compatito,_onorato_ed_anche_esaltato_i_miei_poveri_scritti_sino_a_chiamarli_''celesti'',_come_costa_nella_Decada_no&nbsp;36._»-406" class="mw-reference-text">Della Croce 1988, « [
] dedicado alla Nazione francese in prova della viva riconoscenza, e gratitudine che professo a questa grande nazione, che sopra d'ogn'altra ha compatito, onorato ed anche esaltato i miei poveri scritti sino a chiamarli celesti, come costa nella Decada no 36. », p. 274.
  329. GĂ©rard 1992, p. 4.
  330. Speck 2014, p. 161–232.
  331. (it) Matanya Ophee, Nuove acquisizioni dalla provenieza dei quintetti con chitarra di Luigi Boccherini, confĂ©rence, (lire en ligne [PDF]), p. 14–17.
  332. Ophee 1981.
  333. Labrador 2005, p. 408.
  334. Moreno 1994, p. 1–4.
  335. Speck 2017, p. 59.
  336. GĂ©rard 1969, p. 503.
  337. Labrador 2005, p. 245–248.
  338. Haine 1995, p. 107.
  339. Della Croce 1988, p. 261.
  340. Rothschild 1962, p. 142.
  341. Speck 2009, p. 148–149.
  342. Boccherini 2011, p. 78.
  343. GĂ©rard 1969, p. 469.
  344. « Alessandro Dozio, Jubilus et suavitas : le malentendu de la légÚreté dans la musique de Luigi Boccherini (Boccherini Online, Annate no 3 (2010), p. 5.) », sur boccherinionline.it (consulté le )
  345. Vanscheeuwijck 2011, p. 9.
  346. (es) Matilde LĂłpez Serrano (ill. Carlo Vitalba), Las Parejas, Juego hĂ­pico del siglo XVIII : manuscrito de Domenico Rossi : estudio preliminar [Manuscrit de Domenico Rossi, Étude prĂ©liminaire], Madrid, Editorial Patrimonio Nacional, coll. « Biblioteca selecta » (no 4), , 64 p. (ISBN 8471200740, OCLC 433600644).
  347. Mangani 2008, p. 8–10.
  348. Luigi Boccherini, Quintettino con flauta, G. 430 « Las Parejas », édition critique de Marco Mangani, ALB, Tempo di Minuetto-7.
  349. «_L'authenticitĂ©_de_ces_quintettes_n'a_jamais_Ă©tĂ©_vraiment_prouvĂ©e._Le_manuscrit_prĂ©servĂ©_Ă _Madrid_n'est_pas_autographe_et_ne_porte_aucune_signature_[
]_Nous_en_sommes_rĂ©duits_Ă _de_pures_suppositions_quant_Ă _leur_date_de_composition_et_leur(s)_dĂ©dicataire(s)_[
]_»-438" class="mw-reference-text">Verroust 1997, « L'authenticitĂ© de ces quintettes n'a jamais Ă©tĂ© vraiment prouvĂ©e. Le manuscrit prĂ©servĂ© Ă  Madrid n'est pas autographe et ne porte aucune signature [
] Nous en sommes rĂ©duits Ă  de pures suppositions quant Ă  leur date de composition et leur(s) dĂ©dicataire(s) [
] », p. 20.
  350. «_The_quintets_themselves_may,_however_very_possibly_be_by_Boccherini._One_cannot_read_through_the_parts_without_coming_upon_formulas_and_turns_of_style_which_are_characteristic_of_him._[
]_So_far_as_we_know,_the_question_of_their_authenticity_has_never_been_investigated._»-439" class="mw-reference-text">GĂ©rard 1969, « The quintets themselves may, however very possibly be by Boccherini. One cannot read through the parts without coming upon formulas and turns of style which are characteristic of him. [
] So far as we know, the question of their authenticity has never been investigated. », p. 487.
  351. Frans Vester et Yves GĂ©rard, dans leur catalogue, les mentionnent par erreur pour cette formation. Voir Verroust 1997, p. 18.
  352. Verroust 1997, p. 19.
  353. Verroust 1997, p. 18–19.
  354. Speck 2017, p. 155.
  355. Speck 2017, p. 154.
  356. GĂ©rard 1969, p. 531–538.
  357. Rasch 2014, p. 1.
  358. GĂ©rard 1969, p. 539–542.
  359. Benton 1977, p. 1–8.
  360. Livret du disque Naxos des concertos de Hofmann, p. 3.
  361. « DiscrĂštes, les derniĂšres annĂ©es de Leopold Hoffmann ne furent guĂšre productives, Ă  la diffĂ©rence de la pĂ©riode 1769-1775 qui vit naĂźtre une foison d'ouvrages parmi lesquels un total d'environ quatre-vingt concertos, dont huit pour violoncelle. [
] À n'en pas douter on dispose chez Hofmann d'un des plus importants corpus de concertos pour violoncelle Ă©crits durant la seconde moitiĂ© du XVIIIe siĂšcle et certainement le plus important d'un compositeur viennois. » FrĂ©dĂ©ric Catello, « Concertos pour violoncelle (Tim Hugh, violoncelle et direction) », p. 11-12, Naxos 8.553853, 1998.
  362. Speck 2017, p. 156.
  363. Luigi Boccherini, Opera Omnia vol. XVII, Concertos for piano and for violin solo, en préparation.
  364. GĂ©rard 1969, p. 549–550.
  365. Sellheim 1986, p. 15.
  366. GĂ©rard 1969, p. 663.
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  379. «_[
]_e_fa_nuovamente_pensare_alla_voliera_dell'Infante._»-471" class="mw-reference-text">Della Croce 1979, « [
] e fa nuovamente pensare alla voliera dell'Infante. », p. 89.
  380. «_il_trio_spicca_per_la_sua_estensione,_che_Ăš_molto_superiore_a_quella_di_minuetto,_e_costituisce,_piĂč_che_un'appendice_di_quest'ultimo,_una_diffusa_oasi_lirica._»-472" class="mw-reference-text">Della Croce 1979, qualifie d’oasis la section centrale du deuxiĂšme mouvement : « il trio spicca per la sua estensione, che Ăš molto superiore a quella di minuetto, e costituisce, piĂč che un'appendice di quest'ultimo, una diffusa oasi lirica. », p. 167.
  381. L'expression est empruntée à Christian Morzewski à propos des romans d'Henri Bosco, dans : Romans 20-50, Revue d'étude du roman du XXe siÚcle, no 33, juin 2002, p. 17 : « Avez-vous lu Bosco ? ».
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  384. «_Il_tema_Ăš_uno_di_piĂč_dolci,_e_melodiosi_creati_di_Boccherini_[
]._»-477" class="mw-reference-text">Della Croce 1979, « Il tema Ăš uno di piĂč dolci, e melodiosi creati di Boccherini [
]. », p. 135.
  385. Speck 1990, p. 34–49.
  386. «_Si_ha_cosÏ_l'impressione_di_un_canto_fluttuante_di_una_serenità_melanconica,_aperto_sul_sogno._»-479" class="mw-reference-text">Della Croce 1979, « Si ha cosÏ l'impressione di un canto fluttuante di una serenità melanconica, aperto sul sogno. », p. 135.
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  436. Selon Emilio Moreno, le Quintette G.451 est « l’un des plus beaux de tout l’ensemble de la production du compositeur, extrĂȘmement dĂ©licat et rĂȘveur, probablement un portrait du Boccherini mature, tranquille et rĂ©flĂ©chi. »
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  438. Tortella 2008, article « Scacciapensiero ».
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  468. Lors de sa sortie ce disque a Ă©tĂ© distinguĂ© par Jean-NoĂ«l Coucoureux d'un « 10 » dans le magazine Classica-RĂ©pertoire no 98, dĂ©cembre 2007, p. 85–86.

Références web

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Voir aussi

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