Deux quatuors opus 64 de Luigi Boccherini
C'est Ă Madrid en 1804, que Boccherini se met Ă l'Ă©criture de ses quatuors Ă cordes opus 64 « composti espressamente per il Cittadino Luciano Bonaparte ». Cette dĂ©dicace Ă Lucien Bonaparte pose un problĂšme. En effet, en 1801, il a cessĂ© ses fonctions d'ambassadeur Ă Madrid. Certains commentateurs tels que Louis Picquot, son premier biographe, ont estimĂ© que Lucien Bonaparte versait au compositeur une pension annuelle. Mais, aucune documentation n'en fait part. Yves GĂ©rard pour sa part privilĂ©gie l'opportunisme politique de Boccherini en quĂȘte de mĂ©cĂšnes. Sans doute initialement prĂ©vu pour un recueil de six, le compositeur de plus en plus affaibli, n'en achĂšve qu'un, celui en fa majeur (G.248). Du second ne subsiste que son premier mouvement, un Allegro con brio en rĂ© majeur (G.249).
Deux quatuors Ă cordes Opus 64 (G.248-249) | |
Lucien Bonaparte par François-Xavier Fabre. | |
Genre | musique de chambre |
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Nb. de mouvements | 4 |
Musique | Luigi Boccherini |
Effectif | Deux violons, alto et violoncelle |
Dates de composition | 1804 |
DĂ©dicataire | Lucien Bonaparte |
Analyse
Quatuor Ă cordes no 1 en fa majeur
« Un esprit de jeunesse et d'exultation »[1] parcourt de bout en bout ce dernier quatuor achevĂ©. Sa tonalitĂ© pastorale de fa majeur n'est pratiquement jamais remise en question dans lâAllegro molto de forme sonate, plus rĂ©guliĂšre que jamais. Par endroits, des rĂ©miniscences de fandango, danse qu'affectionne Boccherini, se font entendre.
LâAdagio non tanto est une sorte de sicilienne que le premier violon entonne pianissimo , dĂ©licatement ornĂ©e et variĂ©e par les autres instruments.
Le finale, énergique et « d'une impertinence souriante », fait, selon Luigi Della Croce, penser déjà aux ouvertures de Rossini[2].
Quatuor à cordes no 2 en ré majeur
Avec un rappel obstinĂ© de la tonique par quatre fois, le second quatuor en rĂ© majeur, est Ă lui seul un opĂ©ra[3] en miniature. Volontiers ironique, exubĂ©rant, rĂ©servant plein de surprises Ă l'auditeur, Boccherini s'autorise mĂȘme l'utilisation de pizzicati, technique qu'il avait jusqu'ici employĂ©e avec parcimonie dans ses quatuors Ă cordes. « Ainsi se termine son ultime page, avec cet Allegro con brio, rĂ©pĂ©tant les derniĂšres idĂ©es du second thĂšme, comme un message extrĂȘme de bonheur[4] ».
Structure
- Quatuor Ă cordes no 1 en fa majeur opus 64 (G.248)
- Allegro molto, 4/4, fa majeur
- Adagio non tanto, 6/8, si bémol majeur
- Allegro vivo ma non presto, 2/4, fa majeur
Sa durée d'exécution est d'environ 15 minutes[5].
- Quatuor à cordes no 2 en ré majeur opus 64 (G.249)
Sa durée d'exécution est d'environ 6 minutes.
Publications
Ces deux derniers quatuors à cordes de Boccherini sont Opera Grande dans son catalogue autographe et n'ont pas été publiés du vivant du compositeur.
Discographie
- String quartets op.39 - 41 - 64 (vol. II), Quartetto D'archi di Venezia, Dynamic CDS 127, 1995.
- String quintets G.249[6] - 337 - 338 - 339, Ensemble concertant Frankfurt, MDG 603 1040-2, 2001.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (it) Luigi Della Croce, Il divino Boccherini : Vita. Opere. Epistolario, Padoue, G. Zanibon, , 330 p. (ISBN 8886642296, OCLC 21480582).
- (en) Yves GĂ©rard, Thematic, Bibliographical and Critical Catalogue of the Works of Luigi Boccherini, Londres, Oxford University Press, , 716 p..
- (de) Christian Speck, Boccherinis Streichquartette. Studien zur Kompositionsweise und zur gattungsgeschichtlichen Stellung, Munich, Fink 1987 (Studien zur Musik, 7).
- (en) Rudolf Rash (Ă©d.), Understanding Boccherini's Manuscripts, Cambridge Scholars Publishing, , 258 p. (ISBN 9781443859202, OCLC 877038703).
Notes et références
- Della Croce 1988, p. 232 : « Un spirito di giovinezza e di esultanza si riflette in questo ultimo quartetto compiuto di Boccherini. »
- Della Croce 1988, p. 232: « [âŠ] emerge una figura capricciosa di una sorridente impertinenza che fa giĂ pensare alle ouverture di Rossini. »
- Della Croce 1988, p. 233.
- Della Croce 1988, p. 233 : « à termina la sua ultima pagina, questo allegro con brio, ripetendo le ultime appendici del secondo tema, come un estremo messagio di felicità . »
- Durée moyenne basée sur les enregistrements discographiques cités.
- Le quatuor dans cet enregistrement est renforcé d'une contrebasse.