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Giacomo Casanova

Giacomo Girolamo Casanova [ˈdÍĄÊ’aːkomo dÍĄÊ’iˈrɔːlamo kazaˈnɔːva][note 2], nĂ© le Ă  Venise (RĂ©publique de Venise, actuellement en Italie) et mort le Ă  Dux (Royaume de BohĂȘme, actuelle TchĂ©quie), est un aventurier vĂ©nitien. Il est tour Ă  tour violoniste, Ă©crivain, magicien (dans l'unique but d'escroquer Madame d'UrfĂ©), espion, diplomate, puis bibliothĂ©caire, mais revendique toujours sa qualitĂ© de « VĂ©nitien ».

Giacomo Casanova
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Portrait de Casanova vĂȘtu d'une culotte et d'une redingote de velours outremer, d'un gilet de brocart dorĂ© et d'un jabot de dentelle et tenant un livre ouvert[note 1].
(Raphaël Mengs, vers 1760)
Nom de naissance Giacomo Girolamo Casanova
Naissance
Venise, Drapeau de la RĂ©publique de Venise RĂ©publique de Venise
DĂ©cĂšs
Dux, Drapeau de la BohĂȘme Royaume de BohĂȘme (Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire)
Auteur
Langue d’écriture Français (principalement)
Italien
Genres

ƒuvres principales

Il utilise de nombreux pseudonymes, le plus fréquent étant le chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Gall) ; il publie en français sous le nom de « Jacques Casanova de Seingalt ».

Casanova laisse une Ɠuvre littĂ©raire abondante, notamment ses mĂ©moires connus sous le titre Histoire de ma vie — l’édition complĂšte en français fait environ 4000 pages. Surtout, le nom de cet aventurier est devenu synonyme de « sĂ©ducteur » des femmes, et ce par tous les moyens, mĂȘme malhonnĂȘtes. Histoire de ma vie, rĂ©digĂ©e en français et considĂ©rĂ©e comme l'une des sources les plus authentiques concernant les coutumes et l'Ă©tiquette en usage en Europe au XVIIIe siĂšcle, mentionne ainsi cent quarante-deux femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, dont des filles Ă  peine pubĂšres et sa propre fille, alors mariĂ©e Ă  l'un de ses « frĂšres », avec laquelle il aurait eu le seul fils dont il eĂ»t connaissance, si l'on en croit son tĂ©moignage.

Bien que ce sĂ©ducteur soit souvent comparĂ© Ă  Don Juan, sa vie ne procĂ©dait pas de la mĂȘme philosophie car il n'Ă©tait pas un collectionneur compulsif. Parfois prĂ©sentĂ© (ainsi dans le film Le Casanova de Fellini) comme un pantin ou un fornicateur mĂ©canique[1], qui se dĂ©tourne de sa conquĂȘte dĂšs lors qu'elle s’est donnĂ©e Ă  lui, il n'en Ă©tait rien, il s'attachait, secourait Ă©ventuellement ses conquĂȘtes. Personnage historique et non de lĂ©gende, jouisseur et exubĂ©rant, il vĂ©cut en homme libre, tant de pensĂ©es que de comportements, et ce tout au long de sa vie, des premiers succĂšs de sa jeunesse Ă  sa longue dĂ©chĂ©ance. Il est le frĂšre du peintre Francesco Casanova.

« L'homme ne peut jouir de ce qu’il sait qu’autant qu’il peut le communiquer Ă  quelqu'un. »

— L’IcosamĂ©ron

Une vie d’aventures

Casanova jeune peint par son frĂšre Francesco (entre 1750 et 1755)[note 3].
Rue Malipiero Ă  Venise
Portrait de 1788, par Johann Berka

Fils aĂźnĂ© de Gaetano Casanova, comĂ©dien Ă  Venise, et de Zanetta Farussi (it), fille de cordonnier puis actrice, Giacomo naĂźt au no 2993 rue de la ComĂ©die (aujourd'hui rue Malipiero prĂšs de l'Ă©glise San Samuele oĂč il est baptisĂ©)[2]. Le biographe Rives Childs doute de cette gĂ©nĂ©alogie racontĂ©e dans Histoire de ma vie : « il y a de fortes raisons de croire qu’il ne peut ĂȘtre le fils de Gaetano mais celui d’un patricien de Venise, Michele Grimani (it), dont le frĂšre, l’abbĂ© Alvise Grimani deviendra le tuteur de Jacques »[3]. Enfant chĂ©tif et malade, il a comme frĂšres et sƓurs Francesco Giuseppe (1727–1803), Giovanni Battista (1730–1795), Faustina Maddalena (1731–1736), Maria Maddalena Antonia Stella (1732–1800) et Gaetano Alvise (1734–1783). Durant son enfance, il est entourĂ© de femmes qui jouent un rĂŽle primordial pour lui, notamment sa grand-mĂšre maternelle, Marsia Farusso, qui l'Ă©lĂšve de 1725 Ă  1734 car ses parents sont le plus souvent partis en tournĂ©e[4]. De 1734 Ă  1742, il fait de brillantes Ă©tudes Ă  l'Ă©cole de l'abbĂ© Gozzi puis Ă  l'UniversitĂ© de Padoue au cours desquelles il Ă©tudie la chimie, les mathĂ©matiques, la philosophie et le droit. Se destinant Ă  l'Ă©tat d'avocat ecclĂ©siastique, il y obtient un doctorat en droit civil et droit canonique en [5].

Il reçoit la tonsure le puis les quatre ordres mineurs le , devenant abbĂ© de l'Ă©glise San Samuele mais sa carriĂšre ecclĂ©siastique est vite compromise. Il doit renoncer Ă  sa fonction de prĂ©dicateur Ă  San Samuele Ă  la suite d'un sermon catastrophique qu'il prononce ivre. Mais il poursuit sa carriĂšre dans l'Église parmi les prĂ©lats de Venise grĂące Ă  son protecteur, le sĂ©nateur Malipiero (qui le chasse de son palais lorsqu'il dĂ©couvre que Casanova a une liaison avec ThĂ©rĂšse Imer, sa protĂ©gĂ©e), Ă  Naples puis Rome oĂč il plaĂźt au cardinal Acquaviva au service duquel il entre et chez qui il loge[6]. Bien accueilli par BenoĂźt XIV, il semble destinĂ© Ă  un brillant avenir lorsqu’il tombe soudainement en disgrĂące en 1744, aprĂšs la dĂ©couverte du rapt de la fille de son professeur de français qu'il cache dans le palais d'Acquaviva[7]. Contraint Ă  abandonner la soutane, il entame alors en 1745 sa vie d’aventures, exerçant de nombreuses activitĂ©s — violoniste, joueur professionnel, escroc, financier, bibliothĂ©caire, etc. —, sillonnant dans son Grand Tour l’Europe du XVIIIe siĂšcle, passant des prisons aux cours de souverains, vivant d’expĂ©dients. La recherche du plaisir mĂšne sa vie, et pour l’atteindre, il ne dĂ©daigne pas de flouer les dupes et de se moquer des lois.

Au terme d'une brĂšve carriĂšre militaire dans la marine, oĂč il devient enseigne de vaisseau, il dĂ©missionne, vexĂ© de n'avoir pu obtenir le grade de lieutenant de vaisseau. Occupant en 1746 un emploi de violon au thĂ©Ăątre de Saint-Samuel de la famille Grimani, il devient le sauveur du sĂ©nateur sybarite Matteo Bragadin, persuadĂ© d'avoir Ă©tĂ© guĂ©ri par les sciences occultes auxquelles Casanova se prĂ©tend initiĂ©. Le sĂ©nateur l'adopte, le traite comme son fils et contribue considĂ©rablement Ă  sa fortune financiĂšre, le soutenant jusqu'Ă  la fin de sa vie[8] et lui permettant de mener une vie de folie et de dĂ©sordre. Il est Ă  cette Ă©poque mĂȘlĂ© Ă  des affaires de jeu Ă  Venise, ce qui lui vaut une rĂ©putation sulfureuse[7].

Lors de son premier séjour à Paris en , accompagné par son meilleur ami Antonio Balletti, il est accueilli en tant que fils de comédiens dans un cercle de comédiens italiens, logeant d'abord chez Mario et Silvia Balletti, dont la fille Manon Balletti vivra une histoire d'amour platonique et sera fiancée avec le grand séducteur. N'ayant pas de protecteur, connaissant mal la langue et les codes de la mondanité, il ne parvient pas à pénétrer dans les milieux aristocratiques. Il fait la connaissance de Claude-Pierre Patu qui l'initie aux plaisirs parisiens[9].

Revenant Ă  Venise en , il y rencontre un autre libertin, l’abbĂ© de Bernis, acadĂ©micien et futur cardinal, ambassadeur Ă  Venise du roi de France Louis XV avec qui il partage durant plusieurs mois les faveurs d’une religieuse (Marina Maria Morosini, nonne du couvent des Anges de Murano qui finit par avouer Ă  Casanova que leurs Ă©bats sont depuis le dĂ©but observĂ©s par l'ambassadeur voyeuriste[10] Ă  travers une tapisserie percĂ©e d’une multitude de trous minuscules) qu’ils retrouvent alternativement dans un casin – sorte de garçonniĂšre cossue. L’abbĂ© de Bernis rentre en France. À la suite de ses frasques amoureuses et financiĂšres, de ses prises de position subversives, Casanova aurait dĂ» fuir Venise, comme Bragadin le lui propose. Mais il refuse et il raconte dans ses MĂ©moires que les inquisiteurs d’État le font arrĂȘter pour libertinage, athĂ©isme, occultisme et appartenance maçonnique[6], et enfermer le dans la cĂ©lĂšbre prison vĂ©nitienne des Plombs – surnom donnĂ© aux prisons de Venise Ă  cause de la couverture des toits en plomb, qui transmettait le froid en hiver et la chaleur en Ă©tĂ©[note 4]. Ni ses puissants soutiens, ni son insistance Ă  clamer son innocence ne peuvent faire obtenir sa libĂ©ration. Cependant il raconte qu'Ă  force de travail, de courage, d’ardeur, avec, pour seule pensĂ©e, l’espoir de partir Ă  l’aventure pour toujours, par la grĂące et la crĂ©ativitĂ©, il parvient au bout de 15 mois Ă  s’échapper avec un autre prisonnier, le pĂšre Marin Balbi, le . Le rĂ©cit trĂšs romancĂ©[11] de cette Ă©vasion est rĂ©digĂ© par Casanova lui-mĂȘme dans Histoire de ma fuite, publiĂ© Ă  Prague en 1787, avec une prĂ©cision et une connaissance des lieux parfaites, n'oubliant pas de prĂ©ciser que ce fut l’unique Ă©vasion connue de la prison des Plombs.

Le , il gagne Paris oĂč Bernis – devenu ministre de premier plan – et les francs-maçons l’appuient[9] (il a Ă©tĂ© initiĂ© Ă  la franc-maçonnerie Ă  Lyon en [note 5]). L’histoire rocambolesque de son Ă©vasion, qu'il se plaĂźt Ă  narrer Ă  chaque fois qu'il est invitĂ© chez des aristocrates, contribue beaucoup Ă  sa cĂ©lĂ©britĂ© et au succĂšs de son deuxiĂšme sĂ©jour Ă  Paris[note 6]. L’aventurier y fait alors fortune en lançant une loterie royale dont le but est de financer l’École militaire sans imposer davantage les contribuables – le peuple –, loterie dont il sait, par d’habiles manƓuvres et de l’audace, s’approprier la paternitĂ© et une grande part des bĂ©nĂ©fices[note 7]. Pendant six ans, il extorque de fortes sommes d'argent Ă  la marquise d'UrfĂ© en exploitant la crĂ©dulitĂ© de cette riche veuve dans l'alchimie et les sciences occultes[12]. Il raconte qu'il se fait confier des missions financiĂšres par le gouvernement, grĂące Ă  la protection du duc de Choiseul : agent secret, une mission d’enquĂȘte, pour laquelle il est rĂ©compensĂ© avec gĂ©nĂ©rositĂ©, lui aurait Ă©tĂ© confiĂ©e par la France afin de juger l’état de ses navires de guerre. Imposteur, escroc et manipulateur (bien qu’il s’en dĂ©fendĂźt – dans ses Ă©crits, il interroge : quel est l’homme auquel le besoin ne fasse faire des bassesses ?), il se vante aussi d'avoir abusĂ© de la crĂ©dulitĂ© de la riche Madame d'UrfĂ© en lui laissant croire qu’il Ă©tait parfaitement initiĂ© aux mystĂšres de la Kabbale. Toujours selon ses mĂ©moires, il reçoit de Choiseul une mission importante auprĂšs de marchands d’Amsterdam et, Ă  son retour, mĂšne la belle vie d'un bourgeois fortunĂ© dans une villa[note 8] meublĂ©e magnifiquement, avec chevaux, voitures, palefreniers et laquais. AprĂšs avoir perdu ses protecteurs, il investit dans une manufacture de soie peinte, sa faillite spectaculaire lui vaut d’ĂȘtre enfermĂ© au For-l'ÉvĂȘque, d’oĂč il ne sort que grĂące Ă  la marquise d’UrfĂ©.

Il raconte aussi dans ses mĂ©moires avoir assistĂ© Ă  l'exĂ©cution de Robert-François Damiens, le de la mĂȘme annĂ©e[13].

En , il quitte Paris pour la Hollande oĂč il retrouve son rival le comte de Saint-Germain puis continue de parcourir l'Europe, s'introduisant dans les salons grĂące aux billets de recommandation et au passeport maçonnique. C'est ainsi qu'il est reçu avec curiositĂ© par le roi du Royaume-Uni George III, le roi de Prusse FrĂ©dĂ©ric II ou l'impĂ©ratrice de Russie Catherine II sans jamais parvenir Ă  obtenir un emploi digne de ce nom, notamment celui de conseiller de ces monarques[14].

Mention de la mort de Casanova dans les archives du chĂąteau de Dux
Sur la façade de l’église Sainte-Barbara de Duchcov, une plaque indique en allemand que Casanova Ă©tait enterrĂ© lĂ  : JAKOB CASANOVA, VENEDIG, 1725 — DUX, 1798.

En 1766, à cause d'insultes échangées à propos d'une ballerine italienne, il se bat en duel au pistolet avec Franciszek Ksawery Branicki, sous-chambellan du roi de Pologne Stanislas II (ce qui donne à Casanova pratiquement un titre de noblesse). L'affrontement a lieu le à Vola prÚs de Varsovie[15]. Les deux hommes sont blessés et leur aventure est relatée dans toutes les gazettes européennes[16].

En 1769, il traverse le Languedoc : Perpignan, BĂ©ziers, Montpellier, Lunel et enfin NĂźmes oĂč il reste une vingtaine de jours[17] - [18] - [19].

GrĂące Ă  ses supplications rĂ©itĂ©rĂ©es et ses amis vĂ©nitiens, Casanova se voit accorder le un sauf-conduit par les inquisiteurs de Venise qui lui permettent de retourner dans sa ville natale le , aprĂšs 18 ans d'exil[20]. Dans un premier temps, son retour est cordial et il est une cĂ©lĂ©britĂ©. Il monte une petite troupe de thĂ©Ăątre, reçoit une petite allocation de Dandolo et espĂšre vivre de ses Ă©crits. De 1776 Ă  1782, il redevient un espion Ă  contrecƓur pour Venise. À 49 ans, les annĂ©es de vie insouciante et les milliers de kilomĂštres de voyage ont pris leur dĂ». Les cicatrices de la variole, les joues creuses et le nez crochu sont devenus plus visibles. Dans une spirale descendante et Ă  la suite d'un diffĂ©rend financier, Casanova, qui s'estime lĂ©sĂ© et humiliĂ© par le marquis Spinola et les frĂšres Grimani, Ă©crit en le pamphlet Ne amori ne donne, ovvero la stalla ripulita se moquant de la noblesse vĂ©nitienne[note 9]. Cela lui vaut une seconde expulsion de Venise en 1783[21].

Contraint de reprendre ses voyages, Casanova arrive à Paris, et en il rencontre Benjamin Franklin alors qu'il assiste à une présentation sur l'aéronautique et l'avenir du transport en ballon[22]. Pendant un certain temps, Casanova sert comme secrétaire et pamphlétaire de Sebastian Foscarini, ambassadeur de Venise à Vienne. Il fait également la connaissance de Lorenzo da Ponte le librettiste de Mozart.

En , Casanova s'Ă©tablit Ă  Vienne oĂč il devient secrĂ©taire de l'ambassadeur de Venise. Au cours d'un dĂźner, il rencontre le comte Joseph Karl von Waldstein, franc-maçon fĂ©ru d'occultisme qui lui propose le poste de bibliothĂ©caire[note 10] dans son chĂąteau de Dux, en BohĂšme, oĂč il s'installe en . Ses derniĂšres annĂ©es se passent tristement dans ce chĂąteau de Duchcov isolĂ©, peuplĂ© uniquement de serviteurs mesquins qui raillent ce vieil homme en qui ils voient un personnage d'un passĂ© rĂ©volu. RuinĂ© et dĂ©primĂ© par l'Ă©chec de son roman fantastique et philosophique Icosameron (it) en 1789, il se met Ă  Ă©crire Histoire de ma vie sur le conseil de son mĂ©decin. Fin , une crise d'apoplexie l'oblige Ă  interrompre son travail[23]. Malade, il reste confinĂ© dans son modeste appartement avec, pour tout compagnon, un neveu Carlo Angiolini et la chienne Finette. ClouĂ© dans son fauteuil Louis XV, il meurt le [24]. Il est inhumĂ© Ă  la sauvette dans un petit enclos funĂšbre de l'Ă©glise Santa Barbara de Duchcov, dans le cimetiĂšre du village (aujourd'hui remplacĂ© par un jardin public). Personne ne se souciant de sa tombe, l'emplacement de celle-ci a disparu Ă  la mort du comte Waldstein. Une lĂ©gende veut que quelques mois aprĂšs la rĂ©volution française qu'il dĂ©plore, il ait dĂ©cidĂ© de revenir Ă  Venise oĂč il a terminĂ© sa vie dans l'anonymat[25]. Une autre lĂ©gende veut que Casanova ait tourmentĂ© les femmes mĂȘme aprĂšs sa mort : le comte Waldstein ayant fait apposer sur sa dalle funĂ©raire une grande croix de fer, cette derniĂšre aurait rouillĂ©, se serait descellĂ©e et enfouie dans les herbes folles, si bien que par les nuits sans lune, les crocs de fer agrippaient au passage les jupes des dĂ©votes terrifiĂ©es[26].

Postérité

Le souvenir des exploits de Casanova est oubliĂ© dans la tourmente rĂ©volutionnaire et les guerres napolĂ©oniennes, comme l'atteste la biographie du Prince de Ligne, Fragments sur Casanova en 1809, Giacomo Casanova Ă©tant citĂ© comme « M. Casanova, frĂšre du peintre » (le cĂ©lĂšbre peintre de batailles Francesco Casanova) et frĂšre du directeur de l'AcadĂ©mie de Dresde Giovanni Battista Casanova. Il est redĂ©couvert Ă  partir des annĂ©es 1820 lors des diffĂ©rentes traductions d’Histoire de ma vie et la crĂ©ation postĂ©rieure d'une amicale de chercheurs, les casanovistes, qui se consacrent Ă  l'Ă©tude de la vie et des Ɠuvres de Casanova[16].

Le clergĂ©, les bien pensants mais aussi des Ɠuvres comme Le Casanova de Fellini ont fait de lui le prototype du libertin de mƓurs collectionnant des conquĂȘtes amoureuses fĂ©minines alors qu'il n'a pratiquĂ© que le libertinage mondain de son Ă©poque et que ses Ă©crits dĂ©fendent rarement le libertinage sexuel transgressif et le libertinisme intellectuel[27].

En 1984 est crĂ©Ă© L'IntermĂ©diaire des casanovistes, revue pĂ©riodique annuelle diffusĂ©e en trois langues (français, anglais, italien) dans 12 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Finlande, Espagne, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse) comportant les recherches rĂ©centes des casanovistes et d'autres informations (colloques, expositions, piĂšces de thĂ©Ăątre, film, etc.)[28].

Casanova, le grand séducteur

Jeune, il est dĂ©jĂ  entourĂ© de jeunes femmes qu'il commence Ă  sĂ©duire. Adolescent, il « court aprĂšs les jupons ». En 1740, une servante de sa maison raconte mĂȘme qu'elle a passĂ© une nuit torride avec le jeune Casanova, ĂągĂ© seulement de 15 ans d'oĂč une expression qui lui vient en tĂȘte : « Ciel ! Un vent de libertĂ© ». Grand sĂ©ducteur, il rĂ©ussit Ă  attirer les jeunes femmes de la bourgeoisie italienne. Il Ă©moustille ses partenaires en leur montrant la Puttana Errante, livre de fonds de toute bibliothĂšque Ă©rotique plus connu sous le nom de livre des postures Ă©rotiques de l'ArĂ©tin[29].

Quand il s'évade des Plombs, par goût du scandale, il affirme « retrouver sa fille, et l'avoir mise enceinte ». En fait, il s'agit seulement d'une petite-cousine.

Il rencontre Isabel da Glia, une jeune cuisiniĂšre espagnole, avec qui il a un enfant.

Il continue à séduire et rencontre, durant une aventure, Maria de Liattio, fille d'un ambassadeur. Il en tombe amoureux. Leur relation dure trois ans, avant sa mort.

Un livre rĂ©cent de Ian Kelly, paru en et basĂ© sur l'exploitation de fonds d’archives de villes europĂ©ennes oĂč Casanova avait vĂ©cu, mentionne que le lĂ©gendaire homme Ă  femmes Casanova aurait Ă©galement maintenu plusieurs relations avec des hommes, confirmant ainsi deux allusions que Casanova lui-mĂȘme fait dans son Histoire de ma vie[30]. Le biographe a commentĂ© « qu'il semblerait que Casanova Ă©tait un homme qui, pour la sexualitĂ© comme pour la vie en gĂ©nĂ©ral, souhaitait connaĂźtre toutes les saveurs de l'existence[30]. »

Un rapport ambigu Ă  l’écriture

L'entrée principale du chùteau de Duchcov.

Comme tous les aventuriers, Casanova sait se mettre en scĂšne pour ĂȘtre le plus crĂ©dible et le moins suspect possible dans le cadre d’activitĂ©s plus ou moins licites telles que l’espionnage ou l’escroquerie. Mais cette mise en scĂšne a aussi un pan littĂ©raire : en effet, Ă  partir de 1791, Casanova se fixe Ă  Dux en BohĂšme, ce qui lui permet de se consacrer pleinement Ă  l’écriture, aprĂšs n’avoir Ă©tĂ© que traducteur pendant longtemps.

Il commence alors Ă  rĂ©diger ses MĂ©moires en se mettant Ă  nouveau en scĂšne, et use de toute sa rhĂ©torique libertine pour se prĂ©senter sous un jour Ă©tonnamment sincĂšre : un Ă©goĂŻste forcenĂ© ne pouvant qu’avec peine devenir le grand Ă©crivain et Ă©rudit qu’il voulait ĂȘtre. En effet, tout au long de sa vie, Casanova a Ă©crit. Lors de la rĂ©daction de ses mĂ©moires, il brosse un portrait de la sociĂ©tĂ© prĂ©-rĂ©volutionnaire en dĂ©peignant tout aussi bien les femmes de chambre que les ministres les plus en vue, offrant ainsi un tĂ©moignage de premier plan au sujet d’une Ă©poque charniĂšre au cours de laquelle il rencontra, entre autres, Voltaire, Goethe, Mozart, Jean-Jacques Rousseau et le pape ClĂ©ment XIII.

Ses souvenirs — Ă©tudiĂ©s et confrontĂ©s aux faits historiques par les casanovistes passionnĂ©s —, bien que prĂ©sentant des inexactitudes quant aux dates, semblent nĂ©anmoins avoir Ă©tĂ© rĂ©digĂ©s sous la conduite de la bonne foi. Cependant, l’auteur a probablement embelli son propre personnage, sans en dissimuler pour autant certains aspects douteux, comme ses maladies vĂ©nĂ©riennes rĂ©currentes, ses relations incestueuses avec sa propre fille, qu’il se complaisait Ă  dĂ©crire - vraisemblablement une invention de toutes piĂšces - , ou son achat d’une paysanne de 13 ans en Russie - autre fantaisie en jouant sur le nombre d'annĂ©es de « l'achetĂ©e », pour satisfaire des dĂ©sirs d'un homme vieillissant. Toutefois, on ne le reconnut pas pour sa plume, mais pour ses actes, pour sa frivolitĂ© et son caractĂšre libertin.

Dans l’admiration d’un Diderot, connu et reconnu pour ses Ă©crits, Casanova, lui, ne parvient pas Ă  rĂ©aliser ses aspirations, comme en tĂ©moigne l’échec retentissant suivant la publication d’ « Icosameron ». On peut supposer qu'il a ressenti une certaine insatisfaction vis-Ă -vis de ses publications, qui n'ont pas Ă©tĂ© reconnues autrement qu'en tant qu’Ɠuvres d'un libertin, et mĂȘme critiquĂ©es trĂšs vivement par une partie du public de l'Ă©poque.

Les 73 annĂ©es d’existence contĂ©es par ce grand libertin regorgent d’aventures, d’anecdotes et de dĂ©tails sur cette Ă©poque d’éclosion d’idĂ©es nouvelles et sur la sociĂ©tĂ© d’alors. Elles le sont dans un style littĂ©raire aux tournures parfois alambiquĂ©es ou sophistiquĂ©es d’un narrateur « prĂ©cieux » — d’un fat peut-ĂȘtre —, mais elles sont intelligibles, parfois admirables, souvent savoureuses, comme lorsque Casanova Ă©crit avec simplicitĂ© : je n’ai jamais dans ma vie fait autre chose que travailler pour me rendre malade quand je jouissais de ma santĂ©, et travailler pour regagner ma santĂ© quand je l’avais perdue. Ses aventures galantes occupent une place primordiale dans ses mĂ©moires : plus d’une centaine de femmes y sont Ă©voquĂ©es en tant que « conquĂȘtes » ; selon ce riche « don Juan », l’homme est fait pour donner, la femme pour recevoir. Ces amours sont Ă  l’origine de bonheurs et de malheurs infinis pour l’aventurier qui jugeait que si les plaisirs sont passagers, les peines le sont aussi. Se prĂ©sentant comme trop gĂ©nĂ©reux pour briser la destinĂ©e de jeunes femmes qui mĂ©ritaient beaucoup, trop honnĂȘte pour se plier Ă  des mascarades amoureuses pour des raisons financiĂšres et, surtout, ne pouvant supporter l’idĂ©e de se voir enchaĂźnĂ© par de si puissants liens que ceux du mariage – se marier est une sottise, mais lorsqu’un homme le fait Ă  l’époque oĂč ses forces physiques diminuent, elle devient mortelle
–, il prĂ©fĂšre nĂ©gliger plusieurs propositions importantes de convoler en justes noces. PersuadĂ© que pour que le plus dĂ©licieux endroit du monde dĂ©plaise, il suffit qu’on soit condamnĂ© Ă  y habiter, Casanova parcourt l’Europe tout au long de sa vie, de Venise Ă  Paris, Madrid ou Vienne, terminant ses jours au chĂąteau de Duchcov, en BohĂȘme, en tant que bibliothĂ©caire Ă©crivain du Comte Joseph Karl von Waldstein aprĂšs avoir obtenu une charge de chambellan auprĂšs de l'Empereur du Saint-Empire, voyant la mort comme un monstre qui chasse du grand thĂ©Ăątre un spectateur attentif, avant qu’une piĂšce qui l’intĂ©resse infiniment finisse. Ne pouvant plus participer Ă  l'art de la conversation Ă  cause de la perte de ses dents, il y rĂ©dige ses mĂ©moires[31].

Portrait de Casanova ùgé par un de ses contemporains

Le contemporain, auteur de ce portrait, est le prince de Ligne dont le texte parut sous le titre Aventures dans Mémoires et mélanges historiques et littéraires. Paris, 1828, t. IV, p. 291.

Le prince de Ligne rédigea dans ses mémoires un texte plus long au sujet de Casanova :

« Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand[note 11], bĂąti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit Ă  la vĂ©ritĂ©, mais qui annoncent toujours la susceptibilitĂ©, l’inquiĂ©tude ou la rancune, lui donnent un peu l’air fĂ©roce, plus facile Ă  ĂȘtre mis en colĂšre qu’en gaietĂ©. Il rit peu, mais il fait rire. Il a une maniĂšre de dire les choses qui tient de l’Arlequin balourd et du Figaro, ce qui le rend trĂšs plaisant. Il n’y a que les choses qu’il prĂ©tend savoir qu’il ne sait pas : les rĂšgles de la danse, celles de la langue française, du goĂ»t, de l’usage du monde et du savoir-vivre. Il n’y a que ses ouvrages philosophiques oĂč il n’y ait point de philosophie ; tous les autres en sont remplis ; il y a toujours du trait, du neuf, du piquant et du profond. C’est un puits de science ; mais il cite si souvent HomĂšre et Horace, que c’est de quoi en dĂ©goĂ»ter. La tournure de son esprit et ses saillies sont un extrait de sel attique. Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui dĂ©plaise, il est mĂ©chant, hargneux et dĂ©testable. Un million qu’on lui donnerait ne rachĂšterait pas une petite plaisanterie qu’on lui aurait faite. Son style ressemble Ă  celui des anciennes prĂ©faces ; il est long, diffus et lourd ; mais s’il a quelque chose Ă  raconter, comme ses aventures, il y met une telle originalitĂ©, une naĂŻvetĂ©, cette espĂšce de genre dramatique pour mettre tout en action, qu’on ne saurait trop l’admirer, et que, sans le savoir, il est supĂ©rieur Ă  Gil Blas et au Diable boiteux. Il ne croit Ă  rien, exceptĂ© ce qui est le moins croyable, Ă©tant superstitieux sur tout plein d’objets. Heureusement qu’il a de l’honneur et de la dĂ©licatesse, car avec sa phrase, « Je l’ai promis Ă  Dieu », ou bien, « Dieu le veut », il n’y a pas de chose au monde qu’il ne fĂ»t capable de faire. Il aime. Il convoite tout, et, aprĂšs avoir eu de tout, il sait se passer de tout. Les femmes et les petites filles surtout sont dans sa tĂȘte ; mais elles ne peuvent plus en sortir pour passer ailleurs. Cela le fĂąche, cela le met en colĂšre contre le beau sexe, contre lui-mĂȘme, contre le ciel, contre la nature et surtout contre l’annĂ©e 1725. Il se venge de tout cela contre tout ce qui est mangeable, buvable ; ne pouvant plus ĂȘtre un dieu dans les jardins, un satyre dans les forĂȘts, c’est un loup Ă  table : il ne fait grĂące Ă  rien, commence gaiement et finit tristement, dĂ©solĂ© de ne pas pouvoir recommencer.

Plaque commémorative rue Malipiero.

S’il a profitĂ© quelquefois de sa supĂ©rioritĂ© sur quelques bĂȘtes, hommes et femmes, pour faire fortune, c’était pour rendre heureux ce qui l’entourait. Au milieu des plus grands dĂ©sordres de la jeunesse la plus orageuse et de la carriĂšre la plus aventureuse et quelquefois un peu Ă©quivoque, il a montrĂ© de la dĂ©licatesse, de l’honneur et du courage. Il est fier parce qu’il n’est rien. Rentier, ou financier ou grand seigneur, il aurait Ă©tĂ© peut-ĂȘtre facile Ă  vivre ; mais qu’on ne le contrarie point, surtout qu’on ne rie point, mais qu’on le lise ou qu’on l’écoute ; car son amour-propre est toujours sous les armes. Ne lui dites jamais que vous savez l’histoire qu’il va vous conter ; ayez l’air de l’entendre pour la premiĂšre fois. Ne manquez pas de lui faire la rĂ©vĂ©rence, car un rien vous en fera un ennemi. Sa prodigieuse imagination, la vivacitĂ© de son pays, ses voyages, tous les mĂ©tiers qu’il a faits, sa fermetĂ© dans l’absence de tous les biens moraux et physiques, en font un homme rare, prĂ©cieux Ă  rencontrer, digne mĂȘme de considĂ©ration et de beaucoup d’amitiĂ© de la part du trĂšs petit nombre de personnes qui trouvent grĂące devant lui. »

ƒuvres

Il a laissĂ©, entre autres ouvrages, une Histoire de sa captivitĂ©, Prague, 1788, et des MĂ©moires rĂ©digĂ©s en français et publiĂ©s Ă  Leipzig, 1826-1832, 10 vol. in-8. Ces MĂ©moires ont Ă©tĂ© mis Ă  l’Index librorum prohibitorum Ă  Rome.

  • 1752 - (it) Zoroastro, tragedia tradotta dal Francese, da rappresentarsi nel Regio Elettoral Teatro di Dresda, dalla compagnia de' comici italiani in attuale servizio di Sua MaestĂ  nel carnevale dell’anno MDCCLII. Dresde.
  • 1753 - (it) La Moluccheide, o sia i gemelli rivali. Dresde
  • 1769 - (it) Confutazione della Storia del Governo Veneto d’Amelot de la Houssaie, Amsterdam. Lugano.
  • 1772 - (it) Lana caprina. Epistola di un licantropo. Bologne.
  • 1774 - (it) Istoria delle turbolenze della Polonia. Gorizia.
  • 1775 - (it) Dell’Iliade di Omero tradotta in ottava rima. Venise.
  • 1779 - (it) Scrutinio del libro « Éloges de M. de Voltaire par diffĂ©rents auteurs ». Venise.
  • 1780 - (it) Opuscoli miscellanei - Il duello - Lettere della nobil donna Silvia Belegno alla nobildonzella Laura Gussoni. Venise.
  • 1781 - Le messager de Thalie. Venise.
  • 1782 - (it) Di aneddoti viniziani militari ed amorosi del secolo decimoquarto sotto i dogadi di Giovanni Gradenigo e di Giovanni Dolfin. Venise.
  • 1782 - (it) NĂ© amori nĂ© donne ovvero la stalla ripulita. Venise.
  • 1786 - Soliloque d’un penseur, Prague chez Jean Ferdinande noble de Shonfeld imprimeur et libraire. rĂ©Ă©d. Allia, 1998, 60 p. (ISBN 2-911188-68-3).
  • 1787 - Histoire de ma fuite des prisons de la RĂ©publique de Venise qu’on appelle les Plombs. Écrite a Dux en Boheme l’annĂ©e 1787, Leipzig chez le noble de Shonfeld.
  • 1788 - Icosameron ou histoire d’Edouard, et d’Elisabeth qui passĂšrent quatre-vingts ans chez les MĂ©gramicres habitante aborigĂšnes du Protocosme dans l’intĂ©rieur de notre globe, traduite de l’anglois par Jacques Casanova de Seingalt VĂ©nitien Docteur Ăšs lois BibliothĂ©caire de Monsieur le Comte de Waldstein seigneur de Dux Chambellan de S.M.I.R.A., Prague Ă  l’imprimerie de l’école normale.
  • 1790 - Solution du problĂšme deliaque dĂ©montrĂ©e par Jacques Casanova de Seingalt, BibliothĂ©caire de Monsieur le Comte de Waldstein, segneur de Dux en Boheme e c., Dresde, De l’imprimerie de C.C. Meinhold.
  • 1790 - Corollaire a la duplication de l’Hexaedre donnĂ©e a Dux en Boheme, par Jacques Casanova de Seingalt, Dresde.
  • 1790 - DĂ©monstration gĂ©omĂ©trique de la duplication du cube. Corollaire second, Dresde.
  • 1797 - À LĂ©onard Snetlage, Docteur en droit de l’UniversitĂ© de Gottingue, Jacques Casanova, docteur en droit de l’UniversitĂ© de Padoue.
  • 1860 - MĂ©moires de Jacques Casanova de Seingalt, Ă©crits par lui-mĂȘme. Ne quidquam sapit qui sibi non sapit. Édition originale, la seule complĂšte. Édition bĂątie sur la contrefaçon Busoni
  • 1880 - MĂ©moires de J.Casanova De Singalt Ă©crits par lui-mĂȘme-Nouvelle Ă©dition : Garnier FrĂšres (Paris).- 3k
  • 1932 – MĂ©moires de J. Casanova de Seingalt, Ă©crits par lui-mĂȘme de Casanova de Seingalt - Ă©dition de 1932, 10 volumes - Paris - Javal & Bourdeaux - 200 aquarelles par Auguste Leroux, gravĂ©es par Jacomet ;
  • 1960-1961 - Histoire de ma vie, F. A. Brockhaus (Wiesbaden) et Plon (Paris).

ƒuvres numĂ©risĂ©es par Gallica

Voir aussi

Notes

  1. Sous le livre, des femmes aux seins nus semble lorgner le texte tandis que le putto aux ailes cramoisies semble regarder Casanova. Source : (en) Michelle Lovric, Carnevale, Bloomsbury Publishing, , p. 47.
  2. Prononciation en italien standard retranscrite selon la norme API.
  3. Portrait de profil peint en gris brun et terracotta, avec une bosse sur le nez et les cheveux en queue-de-cheval noués par un ruban.
  4. Le parcours guidĂ© "itinĂ©raire secret" du Palais Ducal de Venise comprend la visite des cellules oĂč aurait Ă©tĂ© enfermĂ© l'Ă©crivain bien que les guides ajoutent perfidement qu'il s'agit probablement d'une fabulation car on ne trouve aucune trace du personnage dans le registre d'Ă©crou, mais on a, en revanche, la certitude qu'il a Ă©tĂ© informateur de la police vĂ©nitienne de l'Ă©poque
  5. Il est admis dans la loge "Amitié et Amis choisis" de Lyon puis passe au stade de compagnon dans la loge du comte de Clermont à Paris deux mois plus tard, avant d'accéder à la maßtrise en août 1750. Il utilisera ce réseau relationnel dans toute l'Europe grùce au passeport maçonnique et aux guides du franc-maçon en voyage. Voir Jean-Didier Vincent, Casanova, la contagion du plaisir, Odile Jacob, , p. 190.
  6. Cette histoire a fait l’objet d’une publication sĂ©parĂ©e, l’Histoire de ma fuite des prisons de la rĂ©publique de Venise, appelĂ©es les Plombs, Prague, 1788, in-8o.
  7. « Six pour cent de commission sur toutes les recettes et en plus une pension annuelle de quatre mille francs ». Source : Guy Endore, Casanova : 1725-1798, Payot, , p. 151.
  8. Quartier de la « Petite Pologne » dans l'actuel square Marcel-Pagnol, maison de campagne Cracovie en Bel Air
  9. Dans celle-ci il a fait sa seule déclaration publique sur le fait que Grimani soit son vrai pÚre
  10. BibliothĂšque riche de 40 000 volumes mal rangĂ©s et non-cataloguĂ©s. Source : (de) Thomas Medicus : « Der Bibliothekar von Dux : Casanovas letzte Jahre », in Freibeuter, 25, 1985, p. 86-90.
  11. Cinq pieds neuf pouces (plus d'un mĂštre 90) constitue une grande taille pour un Italien de l'Ă©poque. Voir Guy Endore, Casanova : 1725-1798, Paris, Payot, , p. 21.

Références

  1. Jean-Paul Enthoven, « Casanova, trésor national », sur Le Point,
  2. AddĂŹ 5 aprile 1725. Giacomo Girolamo fig.o di D. Caietano Giuseppe Casanova del q.(uondam) Giac.o Parmegiano comico, et di D.a Giovanna Maria, giogali, nato li 2 corr. battezzato da P. Gio. Batta Tosello sacerd. di Chiesa de licentia, Comp. il signor Angelo Filosi q.(uondam) Bartolomeo stĂ  a S. Salvador. Lev. Regina Salvi. (In P.Molmenti, Carteggi Casanoviani, vol. I, p. 9 nota)
  3. (en) J. Rives Childs, Casanova : A New Perspective, New York, Paragon House, , 346 p. (ISBN 0-913729-69-8)
  4. Giacomo Casanova, Histoire de ma vie, F. A. Brockhaus, , p. 214
  5. Jean-Didier Vincent, Casanova, la contagion du plaisir, Odile Jacob, , p. 227
  6. Giacomo Casanova de Seingalt (1725-1798)
  7. Frédéric Manfrin, Biographie de Casanova
  8. Michel Delon, « Casanova », La Marche de l'histoire, 21 novembre 2011
  9. AnaĂŻs Kien, « L’Aventurier des LumiĂšres, Casanova Ă  Paris », La Fabrique de l'histoire, 29 novembre 2011.
  10. Alain Buisine, Casanova : l'EuropĂ©en, Éditions Tallandier, , p. 133
  11. (en) Dennis Poupard, James P. Draper, James E. Person et Mark Scott, Literature Criticism from 1400 to 1800 : Excerpts from Criticism of the Works of Fifteenth, Sixteenth, Seventeenth, and Eighteenth-century Novelists, Poets, Playwrights, Philosophers, and Other Creative Writers, Gale, , p. 92.
  12. A. Compigny des Bordes, Casanova et la marquise d'Urfé. La plus curieuse aventure galante du XVIIIe siÚcle : d'aprÚs les mémoires et des documents d'archives inédits: 1757-1763, Paris, Librairie ancienne H. Champion, E. Champion, 1922
  13. « Attentat et exécution de Damiens dans les Mémoires de Casanova - Utpictura18 Critique et théorie », sur utpictura18.univ-montp3.fr (consulté le )
  14. Charles Wright, Casanova ou l'essence des LumiĂšres, Bernard Giovanangeli, , p. 169
  15. Charles Samaran, Jacques Casanova, vénitien. Une vie d'aventurier au XVIIIe siÚcle, Calmann-Lévy, , p. 405
  16. Helmut Watzlawick, « Casanova », dans La Fabrique de l'histoire, 28 novembre 2011
  17. Jos Jullien, Casanova Ă  NĂźmes, Ă©dition de la Cigale - UzĂšs, 1930
  18. Bvevallabrix, « Valabris Istoria: Casanova en Languedoc », sur Valabris Istoria, (consulté le )
  19. Jos Jullien, Les secrets de Casanova : Casanova Ă  NĂźmes - Casanova Ă  Aix-en-Savoie (prĂ©sentation et mise en page de Laurent Jullien), Brignon, Éditions de la Fenestrelle, juin 2022.
  20. Masters (1969), p. 255.
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  23. Alain Buisine, Casanova : l'EuropĂ©en, Éditions Tallandier, , p. 396
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  26. Charles Samaran, Jacques Casanova, vénitien. Une vie d'aventurier au XVIIIe siÚcle, Calmann-Lévy, , p. 443
  27. Meunier Emmanuelle, « Giacomo Casanova ou le mythe du libertin Ă  l’épreuve du petit Ă©cran», in Images du SiĂšcle des LumiĂšres Ă  la tĂ©lĂ©vision – Construction d’une culture commune par la fiction, sous la direction de Bernard Papin, Éditions INA-De Boeck, 2010
  28. L'Intermédiaire des casanovistes
  29. Patrick Wald Lasowski, La science pratique de l'amour : manuels révolutionnaires érotiques, Picquier, , p. 26
  30. (en) Guy Dammann, « Enlightenment on Casanova's sexual preferences », The Guardian,‎ 27 juin 2008-06-27 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  31. Giacomo Casanova, Histoire de ma vie, Ă©d. Robert Laffont, 1993, t. II, vol. 8, chap. IX, p. 892-893

Bibliographie

  • Hermann Hesse, La Conversion de Casanova, 1911.
  • Charles Samaran, Jacques Casanova, vĂ©nitien. Une vie d’aventurier au XVIIIe siĂšcle., Paris, Calmann-LĂ©vy, 1914 .
  • AndrĂ© SuarĂšs, Casanova in PrĂ©sences, Emile-Paul, 1925.
  • J. Pollio, Bibliographie anecdotique et critique des Ɠuvres de Jacques Casanova, Paris, L. Giraud-Badin, 1926.
  • Stefan Zweig, Casanova, 1930.
  • Jos Jullien, Casanova Ă  NĂźmes, Ă©dition de la Cigale - UzĂšs, 1930.
  • FĂ©licien Marceau : Casanova ou l’anti Don Juan, Gallimard, 1950.
  • J. Rives Childs, Casanova, Jean-Jacques Pauvert, 1962.
  • FĂ©licien Marceau, Une insolente libertĂ© : les aventures de Casanova, Gallimard, 1983.
  • Elio Bartolini, Le crĂ©puscule de Casanova, 1774-1798, trad. de l'italien par Isabelle AbramĂ©-Battesti, Paris, DesjonquĂšres, 1995, 180 p. (ISBN 2-90-422788-1).
  • Lydia Flem, Casanova ou l'exercice du bonheur, Seuil, 1995.
  • Robert Abirached, Casanova ou la dissipation, Titanic, 1996.
  • Chantal Thomas, Casanova, Un voyage libertin, Paris, Éditions DenoĂ«l, coll. « Folio » (no 312), (1re Ă©d. 1985).
  • Philippe Sollers, Casanova l’admirable, Plon, 1998.
  • Marie-Françoise Luna, Casanova mĂ©morialiste, HonorĂ© Champion, 1998.
  • Alain Buisine, Casanova l'EuropĂ©en, Tallandier, 2001.
  • Jean-Claude Hauc : Casanova et la belle MontpelliĂ©raine, Cadex Ă©ditions, 2001.
  • Corinne Maier, Casanova ou la loi du dĂ©sir, Imago, 2002.
  • CĂ©cile Mainardi, Le monde secret de Casanova, Zulma, 2005.
  • Jean-Claude Hauc, Voyage de Casanova Ă  travers la Catalogne, le Roussillon et le Languedoc, Les Presses du Languedoc, 2006.
  • GĂ©rard Lahouati, Avec Casanova. Penser, songer et rire, Paris: Classiques Garnier, 2020 .
  • Guy Chaussinand-Nogaret, Casanova Les dessus et les dessous de l'Europe des LumiĂšres, Fayard, 2006.
  • Charles Wright, Casanova ou l'essence des LumiĂšres, Giovanangeli, 2008.
  • Maxime RovĂšre, Casanova, Folio/Biographies, 2011.
  • Michel Delon, Casanova, Histoire de sa vie, Gallimard, Coll. « DĂ©couvertes Gallimard / LittĂ©ratures » (no 578), 2011.
  • Giacomo Nanni, Casanova : histoire de ma fuite (BD), Ă©d. de l'Olivier, CornĂ©lius, (prĂ©sentation en ligne).
  • Christian Rome, Casanova, la nuit de Dresde (piĂšce de thĂ©Ăątre sur la relation entre Casanova et sa mĂšre), Éditions TriArtis, (ISBN 978-2-490198-05-4, prĂ©sentation en ligne).
  • Jos Jullien, Les secrets de Casanova : Casanova Ă  NĂźmes - Casanova Ă  Aix-en-Savoie (prĂ©sentation et mise en page de Laurent Jullien), Éditions de la Fenestrelle, juin 2022.

Ressources

Les documents au sujet de Casanova sont trĂšs nombreux ; pour aborder le personnage ses Ă©crits forment une base incontournable :

  • DĂ©but 2010, la BibliothĂšque nationale de France a fait l'acquisition du manuscrit original de L'Histoire de ma vie et en a commencĂ© la numĂ©risation .
  • Les 8 tomes des MĂ©moires de J. Casanova de Seingalt en document Ă©lectronique reproduisant l’édition de 1880 de Garnier FrĂšres (Paris) Ă©taient tĂ©lĂ©chargeables sur Gallica (images TIFF) ou encore sur Syscom (fichiers PDF).
  • Il existe un coffret en 3 volumes oĂč en plus de Histoire de ma vie — titre original des MĂ©moires — (annotĂ©e et non censurĂ©e Ă  l’inverse d’autres versions) sont prĂ©sentĂ©s des supplĂ©ments (chronologie, cartes, autres essais de Casanova, tĂ©moignages...) :
    Éd. Robert Laffont (), Coll. Bouquins, Format Poche, (ISBN 2-221-90041-3)
  • Casanova publia en 1788 un roman, rĂ©Ă©ditĂ© encore aujourd’hui :
    IcosamĂ©ron, ou, Histoire d’Edouard et d’Elisabeth qui passĂšrent quatre-vingt-un ans chez les MĂ©gamicres, habitants aborigĂšnes du protocosme dans l’intĂ©rieur de notre globe, Éd. François Bourin (), Format BrochĂ© - 777 pages, (ISBN 2-87686-020-1)
  • Histoire de ma fuite des prisons de la RĂ©publique de Venise, qu'on appelle les Plombs (1787)

Bande dessinée

Cinéma

Télévision

ƒuvres musicales

Casanova (2016), un opéra pasticcio de Julian Perkins (en) et Stephen Pettitt, interprété pour la premiÚre fois dans la série Baroque Unwrapped de Kings Place, Londres.

Liens externes

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