Lorenzo da Ponte
Lorenzo da Ponte, né Emanuele Conegliano le à Ceneda (commune de Vittorio Veneto, république de Venise), mort le à New York (États-Unis), est un poète et librettiste vénitien. Il a eu une vie riche en péripéties. On lui doit les livrets des trois grands opéras de Mozart.
Naissance | Ceneda (d) (Vittorio Veneto, Italie) |
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Décès |
(à 89 ans) New York (États-Unis) |
SĂ©pulture |
Cimetière du Calvaire, 11th Street Catholic Cemetery (d) |
Nom de naissance |
Lorenzo Da Ponte |
Pseudonyme |
Lesbonico Pegasio |
Nationalité | |
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Activités |
A travaillé pour | |
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Membre de |
Biographie
Da Ponte est né dans une famille juive à Ceneda (aujourd’hui Vittorio Veneto) où son père était cordonnier. Après la mort de sa mère et le remariage de son père en 1763 avec une jeune catholique de vingt ans sa cadette, toute la famille se convertit au catholicisme et prend le nom de da Ponte, celui de l’évêque de Ceneda. Répondant aux instances de l’évêque et de son père, il entre au séminaire de Portogruaro où il découvre Dante, Plutarque. Ordonné prêtre en 1773, il enseigne au séminaire de Portogruaro dans la chaire de rhétorique puis celui de Trévise où il est renvoyé après avoir défendu les idées de Rousseau qu'en 1776. Il s’installe à Venise où il mène une vie rocambolesque et donjuanesque, ce qui le fait poursuivre par les autorités[1].
En 1781, il s’établit Ă Vienne oĂą, protĂ©gĂ© par l’empereur Joseph II, il est nommĂ© « poète impĂ©rial », fonction littĂ©raire importante Ă la cour, succĂ©dant au grand MĂ©tastase. Il Ă©crit notamment des livrets pour le théâtre italien, livrets qu’il rĂ©dige pour de nombreux compositeurs dont les cĂ©lèbres compositeurs du temps MartĂn y Soler (notamment Una cosa rara et l’arbori di Diana) et Salieri (entre autres Axur re d’Ormus d’après Tarare de Beaumarchais) ; mais il est surtout connu aujourd’hui pour sa collaboration fructueuse avec Wolfgang Amadeus Mozart pour trois de ses plus fameux opĂ©ras : Les Noces de Figaro (1786), Don Giovanni (1787) et Così fan tutte (1790)[2].
En 1790, à la mort de l’empereur Joseph II, il quitte Vienne pour Prague et Dresde où il retrouve Casanova qu’il avait connu à Venise et revu à Prague lors de la création de Don Giovanni. En 1792, il s’installe à Londres, où il enseigne l’italien et écrit des livrets pour une compagnie d’opéra italienne, le King’s Theatre.
En 1805, pour échapper à ses créanciers à la suite d’opérations financières douteuses, il émigre à 56 ans en Amérique avec sa compagne Anna Celestina Grahl (dont il eut 5 enfants). Il tente de gagner sa vie dans le commerce du tabac et de l'alcool, l’épicerie et la librairie avant de devenir professeur de langue et de littérature italiennes au Columbia College de New York (qui deviendra l’université Columbia) où il eut de nombreux élèves.
En 1826, il organise à New York avec Manuel Garcia, le célèbre ténor, la première américaine de Don Giovanni, (avec Maria Malibran dans le rôle de Zerlina). En 1833, il lève des fonds pour la création d’un opéra italien à New York et fait venir Pietro Maroncelli mais ce sera un échec.
À partir de 1830, âgé de 81 ans, il écrit ses Mémoires, régulièrement rééditées, dans lesquelles il raconte, en l’enjolivant et en se donnant le beau rôle, mais avec beaucoup de talent, sa vie aventureuse.
Il meurt à New York en 1838 et aura droit à des funérailles imposantes dans la cathédrale Saint Patrick de Mulberry Street.
Homme de lettres et aventurier, ami de Casanova, il fut également l’introducteur et le propagateur de la langue, de la littérature et de l’opéra italien en Amérique.
Ĺ’uvres
Livrets d’opéras
- Composés par Antonio Salieri
- 1783 : La Scuola de' gelosi (en)
- 1784 : Il ricco d'un giorno (en)
- 1787/88 : Axur, re d'Ormus
- 1788 : Il Talismano, d'après Carlo Goldoni
- 1789 : Il Pastor fido, d'après la pastorale de Giovanni Battista Guarini
- 1789 : La cifra (en)
- ComposĂ©s par Vicente MartĂn y Soler
- 1786 : Il burbero di buon cuore (en), d'après la pièce de Carlo Goldoni
- 1786 : Una cosa rara (en), d'après la comédie La Luna de la Sierra de Luis Vélez de Guevara
- 1787 : L'arbore di Diana (en)
- 1795 : La Capricciosa corretta
- Composé par Vincenzo Righini
- 1786 : Il burbero di buon cuore
- Composé par Giuseppe Gazzaniga
- 1786 : Il finto cieco
- Composés par Wolfgang Amadeus Mozart
- 1785/86 : Le nozze di Figaro, d'après la pièce de Beaumarchais
- 1787 : Don Giovanni, d'après la pièce de Giuseppe Gazzaniga
- 1789/90 : Così fan tutte
- Composé par Stephen Storace
- 1786 : Gli equivoci (en)
- Composé par Antonio Brunetti
- 1788 : Il Bertoldo
- Composé par Joseph Weigl
- 1790 : La Caffettiera bizzarra
- Composés par Francesco Bianchi
- 1796 : Antigona
- 1796 : Il consiglio imprudente
- 1797 : Merope
- 1798 : Cinna
- 1802 : Armida
- Composés par Peter von Winter
- 1803 : La grotta di Calipso
- 1804 : Il trionfo dell'amor fraterno
- 1804 : Il ratto di Proserpina
Cantates et oratorios
- 1785 : Per la ricuperata salute di Ofelia (de), musique composée par Wolfgang Amadeus Mozart, Antonio Salieri et « Cornetti »
- 1789 : L’Ape musicale, pastiche d’œuvres de plusieurs compositeurs
- 1791 : Il Davidde, pastiche d’œuvres de plusieurs compositeurs
- Hymn to America, musique d’Antonio Bagioli
Poésie
- Lettre de plainte en vers blanc Ă LĂ©opold II[3]
- 1832 : 18 sonnets à la mémoire de sa femme
Autre
- Diverses traductions de l’anglais vers l’italien :
- 1830 : Memorie, autobiographie. Édition française : Mémoires de Lorenzo da Ponte, Mercure de France, 1988. Préface de Dominique Fernandez.
- 1833 : Histoire de la RĂ©publique Florentine et des Medicis, deux volumes[4]
Bibliographie
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Libretti viennesi, Milano-Parma: Fondazione Bembo-Ugo Guanda Editore, 1999, due volumi, (ISBN 88-8246-060-6).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Estratto delle Memorie, Milano: Edizioni Il Polifilo, 1999, (ISBN 88-7050-438-7).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Il Mezenzio, Milano: Edizioni Il Polifilo, 2000, (ISBN 88-7050-310-0).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Saggio di traduzione libera di Gil Blas, Milano: Edizioni Il Polifilo, 2002, (ISBN 88-7050-461-1).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Dante Alighieri, Milano: Edizioni Il Polifilo, 2004, (ISBN 88-7050-462-X).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Saggi poetici, Milano: Edizioni Il Polifilo, 2005, (ISBN 88-7050-463-8).
- Lorenzo della ChĂ (dir.), Lorenzo da Ponte. Libretti londinesi, Milano: Edizioni Il Polifilo, 2007, (ISBN 88-7050-464-6).
- Cyrille Piot, Lorenzo da Ponte, Paris, l’Harmattan, 2008, (ISBN 978-2-296-06326-6).
- MĂ©moires de Lorenzo Da Ponte, librettiste de Mozart, Paris, Mercure de France, 2000.
- Jacques Rouché, La mise en scène de Don Juan, Durand, 1934, 54 p.
Filmographie
- George Curzon interprète Lorenzo da Ponte dans le film de Basil Dean, Whom the Gods Love : The Original Story of Mozart and his Wife (1936).
Références
- François Sabatier, Miroirs de la musique, Fayard, , p. 546.
- Marie-Françoise Vieuille, Mozart ou l'irréductible liberté, Presses universitaires de France, , p. 78.
- (en) The Man Who Wrote Mozart: The Extraordinary Life of Lorenzo Da Ponte, Anthony Holden, London: Orion Publishing Company, 2007, p. 113-116.
- Appletons' Cyclopædia of American Biography, James Grant Wilson, John Fiske, New York : D. Appleton, 1900.
Liens internes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- American National Biography
- Britannica
- Deutsche Biographie
- Dizionario biografico degli italiani
- Enciclopedia italiana
- Enciclopedia De Agostini
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Nationalencyklopedin
- Österreichisches Biographisches Lexikon 1815–1950
- Proleksis enciklopedija
- Store norske leksikon
- Treccani
- Universalis
- Ressources relatives Ă la musique :
- Ressources relatives au spectacle :
- Connaissez-vous Lorenzo Da Ponte ? & Archives sonores : Merci M. Da Ponte (1991).