RĂ©sistance spirituelle au nazisme en France
La RĂ©sistance spirituelle contre le nazisme dĂ©signe les efforts des croyants, notamment chrĂ©tiens et juifs compte tenu de la composition de la population dans lâHexagone Ă cette Ă©poque, dans la lutte contre le nazisme en France. Elle se prĂ©sente comme une rĂ©sistance Ă lâoccupation et au rĂ©gime totalitaire nazi, mais aussi plus spĂ©cifiquement Ă lâidĂ©ologie anti-judĂ©ochrĂ©tienne dâune partie des penseurs et dirigeants nazis.
Histoire
Ralliement de nombreux chrétiens au maréchal Pétain
DÚs la défaite de 1940 et les premiÚres déclarations du maréchal Pétain, l'épiscopat, le clergé et la majorité des milieux catholiques en deviennent l'un des meilleurs soutiens, par légitimisme et par adhésion à un discours aux tonalités à la fois patriotiques, conservatrices et rassurantes[1] - [2].
Certains protestants entrent aussi dans cette mouvance pétainiste, dont le plus célÚbre est l'amiral Platon[3].
RĂ©action des milieux protestants
Chronologiquement, ce sont toutefois les protestants qui, les premiers, dĂ©veloppent une attitude de rĂ©sistance spirituelle inspirĂ©e par l'attitude de lâĂglise confessante allemande et par deux lettres du thĂ©ologien Karl Barth qui circulent sous forme dactylographiĂ©e.
Appel à la résistance d'André Trocmé
DĂšs le , lendemain de la capitulation, se fondant sur une allocution Ă la radio du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration protestante de France Marc Boegner, le pasteur AndrĂ© TrocmĂ© prononce devant ses paroissiens du Chambon-sur-Lignon son sermon dit des « armes de l'Esprit ». Il contient le premier appel Ă la rĂ©sistance spirituelle prononcĂ© sur le sol français : « (âŠ) Des pressions paĂŻennes formidables vont s'exercer sur nous-mĂȘmes et sur nos familles, pour tenter de nous entraĂźner Ă une soumission passive Ă l'idĂ©ologie totalitaire. Si l'on ne parvient pas tout de suite Ă soumettre nos Ăąmes, on voudra soumettre tout au moins nos corps. Le devoir des chrĂ©tiens est d'opposer Ă la violence exercĂ©e sur leur conscience les armes de l'Esprit. Nous faisons appel Ă tous nos frĂšres en Christ pour quâaucun n'accepte de collaborer avec cette violence, et en particulier, dans les jours qui viennent, avec la violence qui sera dirigĂ©e contre le peuple anglais. » Aimer, pardonner, faire du bien Ă nos adversaires, c'est le devoir. Mais il faut le faire sans abdication, sans servilitĂ©, sans lĂąchetĂ©. Nous rĂ©sisterons, lorsque nos adversaires voudront exiger de nous des soumissions contraires aux ordres de l'Ăvangile. Nous le ferons sans crainte, comme aussi sans orgueil et sans haine. (âŠ)[4].
La population du Chambon-sur-Lignon aura pendant toute la guerre un comportement de résistance non violente qui lui vaudra la médaille des justes de Yad Vashem en raison du nombre important de juifs qui seront cachés et protégés par le village et ses environs.
Assistance aux réfugiés et internés
DĂšs , les Ă©quipiĂšres de la Cimade Madeleine Barot et Jeanne Merle d'AubignĂ© pĂ©nĂštrent dans le camp de Gurs pour porter secours aux internĂ©s oĂč se trouvent dĂ©jĂ une majoritĂ© de Juifs[5]. La Cimade avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e quelques mois auparavant par la thĂ©ologienne protestante Suzanne de Dietrich dans le but de prĂȘter assistance aux personnes dĂ©placĂ©es par l'Ă©vacuation d'un glacis dĂ©fensif aux frontiĂšres du nord et de l'est de la France.
Les ThĂšses de Pomeyrol
Les 16 et , sans aucun mandat, un groupe de quinze protestants se rĂ©unissait Ă Pomeyrol â une maison de retraite et de rencontre de lâĂglise rĂ©formĂ©e de France Ă Saint-Ătienne-du-GrĂšs dans les Bouches-du-RhĂŽne â « pour rechercher ensemble ce que lâĂglise doit dire aujourdâhui au monde », Ă lâinitiative du pasteur Visser ât Hooft et de Madeleine Barot (secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de la Cimade). Cette rencontre rassemblait douze pasteurs (Jean Cadier, Georges Casalis (secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration française des associations chrĂ©tiennes d'Ă©tudiants), Henri Clavier, Paul Conord, Henri Eberhard, Jean Gastambide, Pierre Courthial, Jacques Deransart, Pierre Gagnier, Roland de Pury, AndrĂ© de Robert, AndrĂ© Vermeil) et trois laĂŻcs (Madeleine Barot, Suzanne de Dietrich venant de GenĂšve et RenĂ© Courtin, professeur Ă la FacultĂ© de droit de Montpellier).
Cette initiative faisait Ă©cho Ă la « DĂ©claration thĂ©ologique de Barmen » en Allemagne (29-). AprĂšs la prise de pouvoir par Hitler, les Ăglises protestantes - luthĂ©riennes, rĂ©formĂ©es et unies - constituant lâĂglise Ă©vangĂ©lique en Allemagne, ont Ă©tĂ© contraintes dâadopter dans leur constitution un paragraphe affirmant leur caractĂšre aryen et une supĂ©rioritĂ© allemande. En rĂ©action, le , le Synode de Barmen adopte une dĂ©claration proposĂ©e par un groupe comprenant notamment le thĂ©ologien Karl Barth. Ce texte se prĂ©sente comme un acte exclusivement religieux, de rĂ©sistance spirituelle pour la dĂ©fense de lâĂglise et de la puretĂ© de son message ; en particulier, il ne mentionnait pas la persĂ©cution des juifs. MalgrĂ© ses lacunes, Ă lâorigine de controverses aprĂšs la guerre, sa signification politique Ă©tait Ă©vidente. DĂšs 1934, des luthĂ©riens et des rĂ©formĂ©s se rĂ©unissent en dehors de l'Ăglise officielle sous la dĂ©nomination d'Ăglise confessante.
En France, ce texte fut diffusĂ© par les revues Foi et Vie, dirigĂ©e par le pasteur Pierre Maury, et Christianisme social. Le texte de la «DĂ©claration de Barmen», ainsi que ceux du pasteur allemand Martin Niemöller, furent publiĂ©s en 1940 dans TĂ©moignage chrĂ©tien, et aprĂšs les premiĂšres lois antisĂ©mites promulguĂ©es en zone libre, la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir un instrument idĂ©ologique de rĂ©sistance au nazisme aboutit Ă la rĂ©union de Pomeyrol.
Les huit « thĂšses de Pomeyrol » sont elles aussi « une rĂ©flexion thĂ©ologique engagĂ©e sur les fondements Ă©vangĂ©liques d'une prise de parole publique de l'Ăglise ». Les quatre premiĂšres traitent des rapports de lâĂglise et de lâĂtat, la cinquiĂšme des limites de l'obĂ©issance Ă l'Ătat, la sixiĂšme prĂ©cise le respect des libertĂ©s essentielles, la septiĂšme dĂ©nonce l'antisĂ©mitisme, la huitiĂšme condamne la collaboration. La thĂšse sept est sans ambiguĂŻtĂ© : «...elle Ă©lĂšve une protestation solennelle contre tout statut rejetant les juifs hors des communautĂ©s humaines ». Dans la thĂšse huit « dĂ©nonçant les Ă©quivoques, lâĂglise affirme quâon ne saurait prĂ©senter lâinĂ©vitable soumission au vainqueur comme un acte de libre adhĂ©sionâŠ, elle considĂšre comme une nĂ©cessitĂ© spirituelle la rĂ©sistance Ă toute influence totalitaire et idolĂątre ». Deux thĂšmes dominent donc ces thĂšses : le rapport de lâĂglise et de lâĂtat, ainsi que la lĂ©gitimitĂ© dâune parole publique de lâĂglise dans la situation de l'Ă©poque.
Pour Georges Casalis, «les thĂšses de Pomeyrol diffusĂ©es par de nombreux pasteurs et Ă©tudiants âpost-fĂ©dĂ©ratifsâ ont contribuĂ© Ă structurer une mentalitĂ© confessante â câest-Ă -dire le tĂ©moignage de l'Ăglise prĂȘte âĂ payer le prix de la grĂąceâ â au sein du protestantisme français »[6].
Prises de position des Ăglises protestantes
Du cĂŽtĂ© de l'institution ecclĂ©siale, le pasteur Marc Boegner, qui prĂ©side de la FĂ©dĂ©ration protestante de France, multiplie les dĂ©placements et les interventions auprĂšs du gouvernement de Vichy en faveur des personnes dĂ©placĂ©es ou regroupĂ©es dans les camps d'internement et ensuite en faveur des Juifs. Il intervient ainsi auprĂšs de Pierre Laval, mais en vain, pour lui demander de renoncer Ă inclure les enfants juifs de moins de seize ans dans les convois de dĂ©portation. Le , il adresse une lettre aux huit prĂ©sidents de rĂ©gion de l'Ăglise rĂ©formĂ©e de France de la zone Sud pour rappeler notamment que « pour l'Ăglise il n'y a pas de problĂšme juif » et que « l'Ăglise a le devoir de rappeler Ă l'Ătat [âŠ] que son autoritĂ©, dont le fondement est Dieu, doit s'exercer pour le bien de tous ses ressortissants, dans une volontĂ© de justice, et dans le respect des personnes »[7] Le , il Ă©crit deux lettres au nom du conseil national de l'Ăglise rĂ©formĂ©e de France quâil prĂ©side, lâune Ă lâamiral Darlan, vice-prĂ©sident du Conseil, lâautre au grand-rabbin de France IsaĂŻe Schwartz, dans laquelle il dĂ©plore la mise en place dâune lĂ©gislation raciste. PremiĂšre manifestation publique de solidaritĂ© des chrĂ©tiens français envers les Juifs, cette lettre connaĂźt un retentissement extraordinaire, notamment grĂące au journal collaborationniste Au Pilori qui a cru bon de la publier sous le titre « Une lettre inadmissible du chef des protestants de France »[8]. Ă partir de , il prend contact avec le cardinal Gerlier, archevĂȘque de Lyon, afin que ce dernier aborde la question raciale avec le marĂ©chal PĂ©tain. Ămu de ces protestations conjointes des Ăglises chrĂ©tiennes, le MarĂ©chal demande davantage de modĂ©ration au secrĂ©taire dâĂtat aux questions juives, ce qui n'empĂȘche pas la situation des Juifs d'empirer dĂšs , mettant en Ă©vidence la totale impuissance du marĂ©chal PĂ©tain[9]. Le , aprĂšs de nouvelles mesures antijuives en zone occupĂ©e et la rafle du Vel d'Hiv, Marc Boegner Ă©crit une lettre au marĂ©chal PĂ©tain. Cette lettre connaĂźt Ă nouveau une trĂšs large diffusion, cette fois grĂące Ă la presse et Ă la radio internationales. Elle prĂ©sente un caractĂšre tout nouveau par rapport Ă ses prĂ©cĂ©dentes interventions, en ce sens quâelle porte sur les opĂ©rations de livraison Ă lâAllemagne de Juifs Ă©trangers, dĂ©jĂ internĂ©s dans les camps. SimultanĂ©ment Marc Boegner obtient du cardinal Gerlier une lettre de protestation auprĂšs du marĂ©chal PĂ©tain sur les mĂȘmes questions. La plupart des pasteurs rĂ©percutent les Ă©crits du PrĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration protestante de France, mais font aussi leur propre prĂ©dication. L'historien Patrick Cabanel a publiĂ© neuf de ces sermons marquants, et il note que les rĂ©sistants Berty Albrecht et Henri Frenay assistaient aux cultes de Roland de Pury Ă Lyon dont ils Ă©crivent : « Quelle joie Ă©tait-ce pour nous que dâĂ©couter cet homme dire Ă haute voix devant un nombreux auditoire, et en terme Ă peine diffĂ©rents, ce que nous Ă©crivions dans nos feuilles clandestines. »[4]
Attitudes des populations protestantes
Minorité jadis persécutée par le pouvoir royal, les protestants français ont été particuliÚrement nombreux à manifester de l'empathie envers les nouveaux proscrits.
Il est frappant de constater que la liste des localitĂ©s remarquables par leur engagement contre la persĂ©cution des juifs qui a pu ĂȘtre Ă©tablie ici ou lĂ regroupe quasi exclusivement des localitĂ©s Ă forte minoritĂ© (voire Ă majoritĂ©) protestante; par exemple le Premier ministre Dominique de Villepin cite dans son discours du lors de la cĂ©rĂ©monie d'inauguration du Mur des Justes au MĂ©morial de la Shoah Ă Paris, les communes du Chambon-sur-Lignon, Dieulefit, AlĂšs, Florac, Saint-LĂ©ger, Vabre, Lacaune[10].
Parmi ces villages qui sont venus collectivement au secours des persĂ©cutĂ©s, le Chambon-sur-Lignon et sa rĂ©gion, dans la Haute-Loire, ont Ă©tĂ© exceptionnellement reconnus collectivement comme « Juste parmi les nations »[11] par l'Institut Yad Vashem de JĂ©rusalem, qui a dĂ©cernĂ© en , un « diplĂŽme dâHonneur » aux habitants du Chambon-sur-Lignon et des communes voisines. Ă la suite d'AndrĂ© et Magda TrocmĂ©, mĂ©nage pastoral qui anime Ă la fois la paroisse rĂ©formĂ©e et le CollĂšge CĂ©venol du Chambon-sur-Lignon, nommĂ©s « Juste parmi les nations » par l'Institut Yad Vashem de JĂ©rusalem le [12], 46 autres habitants de la commune l'ont Ă©tĂ© dans la seule commune du Chambon (sans compter les villages avoisinants)[13]! Seul le village nĂ©erlandais de Nieuwlande a reçu la mĂȘme distinction. Citons Ă©galement le village de Vebron, prĂšs de Florac, oĂč la population des rĂ©fugiĂ©s a atteint 25 % de la population totale, et la petite ville de Dieulefit dans la DrĂŽme, qui fut Ă peu prĂšs dans la mĂȘme situation[14].
Situation générale des catholiques en France
Dans la France de 1940, la majoritĂ© de la population est catholique. Les historiens ont relevĂ© que l'entourage de PĂ©tain regroupait des reprĂ©sentants de tous les mouvements de droite, au sein desquels on trouvait des catholiques de toutes tendances[15], et que le marĂ©chal PĂ©tain bĂ©nĂ©ficiera initialement d'un large soutien de la part de l'Ăglise catholique[16]. En revanche, on retrouvera Ă©galement des catholiques, sans motivation religieuse exprimĂ©e, dans presque tous les courants de la RĂ©sistance[17].
Position officielle de lâĂglise catholique de France
La position de lâĂglise catholique en France pendant la Seconde Guerre mondiale fut dĂ©licate, car ses responsables estimaient que toute protestation risquait dâentraĂźner des reprĂ©sailles[17]. Ce silence de la hiĂ©rarchie catholique face Ă la dĂ©portation des Juifs a interpellĂ© les consciences, alors que le drame de la Shoah se dĂ©roulait sans que lâon en perçût encore ni lâorganisation, ni lâampleur[17].
Engagement dâecclĂ©siastiques, de mouvements et dâinstitutions catholiques dans la RĂ©sistance
- Le silence officiel du pape Pie XII nâempĂȘcha pas les institutions religieuses catholiques dâabriter et de sauver des milliers de pourchassĂ©s. Certaines organisations dâinspiration religieuse Ă©taient plus proches de la RĂ©sistance spirituelle. Ainsi de nombreux enfants raflĂ©s Ă Lyon ont-ils Ă©tĂ© sortis en une nuit du camp de Villeurbanne () par lâAmitiĂ© ChrĂ©tienne d'Alexandre Glasberg et de Pierre Chaillet, fondateur de TĂ©moignage chrĂ©tien[19].
*De nombreux prĂȘtres figurent dans la liste des Justes parmi les nations, tel le PĂšre Marie-BenoĂźt (surnommĂ© « le pĂšre des Juifs »), capucin qui a protĂ©gĂ© des Juifs Ă Marseille.
*Les institutions religieuses ont contribuĂ© Ă lâaide aux Juifs qui Ă©taient souvent dissimulĂ©s dans des couvents ou des pensionnats religieux. Des faux certificats de baptĂȘme ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s par des prĂȘtres. Comme l'a justement Ă©crit Ătienne Fouiloux, "la RĂ©sistance du clergĂ© s'est manifestĂ©e dans les domaines les mieux accordĂ©s Ă la vocation sacerdotale : la production des « armes de l'esprit » et le sauvetage des juifs"[20].
Le cas des Cahiers du Témoignage chrétien
Câest dans la France occupĂ©e que, le Ă Lyon, un jĂ©suite, le pĂšre Pierre Chaillet, publie clandestinement le premier Cahier du tĂ©moignage chrĂ©tien. IntitulĂ© « France, prends garde de perdre ton Ăąme », sous forme d'un opuscule de petit format (d'oĂč le nom de Cahier), il contient un vibrant appel Ă sâopposer au nazisme au nom des valeurs chrĂ©tiennes. Il est entiĂšrement rĂ©digĂ© par le pĂšre Gaston Fessard. TĂ©moignage chrĂ©tien devait sâappeler TĂ©moignage catholique, mais par ĆcumĂ©nisme et Ă la suite de la participation de protestants dans l'Ă©quipe clandestine initialement constituĂ©s de thĂ©ologiens jĂ©suites du thĂ©ologat de FourviĂšre Ă Lyon, l'adjectif « catholique » a Ă©tĂ© changĂ© en « chrĂ©tien ». ParallĂšlement aux Cahiers du tĂ©moignage chrĂ©tien, qui ne traitent que d'un seul sujet Ă chaque fois, paraĂźt dĂšs le Courrier français du tĂ©moignage chrĂ©tien, dâun tirage de 100 000 puis 200 000 exemplaires.
La spĂ©cificitĂ© de TĂ©moignage chrĂ©tien, par rapport aux autres journaux de rĂ©sistance est quâil revendique une «rĂ©sistance spirituelle». C'est en effet en rĂ©fĂ©rence Ă lâĂvangile et aux idĂ©aux chrĂ©tiens que TĂ©moignage chrĂ©tien s'est opposĂ© au nazisme. Le Courrier du tĂ©moignage chrĂ©tien est sous-titrĂ© «Lien du Front de rĂ©sistance spirituelle contre lâhitlĂ©risme».
Treize numĂ©ros du Courrier du tĂ©moignage chrĂ©tien et quatorze Cahiers seront diffusĂ©s jusquâĂ la LibĂ©ration.
Maurice Schumann, porte parole de la France libre Ă Londres, adressa au PĂšre Chaillet cette lettre en :
« Mon PĂšre, vous avez Ă©tĂ© notre 18 juin spirituel. Câest trop peu dire que nous vous lisions. Tandis que vous portiez TĂ©moignage dans les soutes et les prisons, les pharisiens de Vichy perpĂ©traient le pire des mensonges : dâune main, ils relevaient les autels, de lâautre, ils en Ă©teignaient les lumiĂšres... Le jour oĂč un missionnaire de la rĂ©sistance mâa mis votre TĂ©moignage entre les mains, jâai ressenti le mĂȘme choc libĂ©rateur que le soir oĂč, sur le chemin dâune retraite qui paraissait sans fin, la voix du gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă©tait parvenue jusqu'Ă moi. »
«
- I. « France, prends garde de perdre ton ùme », , R.P. Fessard, R.P. Chaillet.
- II-III « Notre combat » -janv.1942. R.P. Chaillet, Stanislas Fumet.
- IV-V « Les racistes peints par eux-mĂȘmes », fĂ©vr.-, R.P. Chaillet, Pasteur de Pury.
- VI-VII « Antisémites », avril-, R.P. Chaillet, R.P. Ganne, J. Hours, R.P. de Lubac.
- VIII-IX « Droits de lâhomme et du chrĂ©tien », juin-, R.P. Chaillet, R.P. de Lubac.
- X-XI « Collaboration et fidélité », oct.-, R.P. Chaillet, R.P. Fessard, R.P. de Lubac.
- XII « Les voiles se déchirent », Cahier saisi et détruit par la police.
- XIII-XIV « Défi », Janv.-févr. 1943, Cardinal Hlond, R.P. Chaillet.
- XV-XVI « Les voiles se déchirent », , J. Vialatoux, R.P. Chaillet, R.P. de Lubac.
- XVII « Déportation », , A. Mandouze.
- XVIII-XIX « « OĂč allons nous ? Message de Bernanos », aoĂ»t-, G. Bernanos, R.P. Chaillet.
- XX-XXI-XXII-XXIII « Alsace et Lorraine terres françaises », oct.-, Abbé P. Bockel, E. Baas, R.P. Chaillet, Abbé Held.
- XXIV « Puissance des tĂ©nĂšbres », , R. dâHarcourt, R.P. Chaillet.
- XXVI-XXVII, « Exigences de la LibĂ©ration », , A. Mandouze, R.P. Chaillet, R.P. Chambre, R. dâHarcourt, R.P. de Montcheuil.
- XXVIII-XXIX, « Espoir de France », , A. Mandouze, J. Hours, J. Lacroix, H. Marroux[21].
»
Point de vue du Vatican sur la RĂ©sistance spirituelle au nazisme
à partir des années 1990, le Vatican a su se montrer critique de l'attitude du catholicisme pendant la guerre.
- Dans un discours prononcĂ© le , le pape Jean-Paul II dĂ©clare qu'« Ă cĂŽtĂ© de ces hommes et femmes si courageux, la rĂ©sistance spirituelle et lâaction concrĂšte dâautres chrĂ©tiens nâont pas Ă©tĂ© celles auxquelles on aurait pu sâattendre de la part de disciples du Christ. Il est impossible de savoir combien de chrĂ©tiens dans des pays occupĂ©s ou gouvernĂ©s par les puissances nazies ou par leurs alliĂ©s Ă©taient horrifiĂ©s par la disparition de leurs voisins juifs, mais pourtant pas assez courageux pour Ă©lever leur voix en signe de protestation. Pour les chrĂ©tiens, ce poids Ă©crasant qui pĂšse sur la conscience de leurs frĂšres et sĆurs lors de la Seconde Guerre mondiale doit ĂȘtre un appel Ă la repentance »[22].
- Le , Jean-Paul II admet que les préjugés antijuifs avaient étouffé la « résistance spirituelle » de nombreux chrétiens face aux persécutions des juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, parlant d'« interprétations erronées et injustes du Nouveau Testament relatives au peuple juif et à sa prétendue culpabilité » qui ont « trop longtemps circulé »[23].
- Le cardinal Joseph Ratzinger, futur BenoĂźt XVI, Ă©crit en « Au cours de la DeuxiĂšme Guerre mondiale (1939-1945), des Ă©vĂ©nements tragiques ou, plus exactement, des crimes abominables ont soumis le peuple juif Ă une Ă©preuve d'extrĂȘme gravitĂ©, qui menaçait son existence mĂȘme dans une grande partie de l'Europe. En ces circonstances, des chrĂ©tiens n'ont pas manifestĂ© la rĂ©sistance spirituelle qu'on Ă©tait en droit d'attendre de disciples du Christ et n'ont pas pris les initiatives correspondantes. D'autres chrĂ©tiens, par contre, sont venus gĂ©nĂ©reusement en aide aux Juifs en danger, au risque souvent de leur propre vie », Joseph Cardinal Ratzinger, « Le peuple juif et ses saintes Ă©critures dans la bible chrĂ©tienne ». Commission pontificale biblique, Rome, . (ISBN 2-204-06913-2)
Continuer l'enseignement du judaïsme, sauver les enfants et témoigner
MalgrĂ© les risques encourus, il Ă©tait primordial de prĂ©server l'enseignement du judaĂŻsme que les Nazis voulaient anĂ©antir : le SĂ©minaire israĂ©lite de France, dont la mission est de former les rabbins a continuĂ© Ă fonctionner jusqu'en 1943. LâĂcole se replie, en 1940, Ă Vichy pour quelques mois; puis Ă ChamaliĂšres (prĂšs de Clermont-Ferrand) de 1941 Ă . En , elle est transfĂ©rĂ©e Ă Lyon, oĂč elle est dissoute en 1943. Elle connaĂźtra une semi-clandestinitĂ© jusquâen 1945, avant de reprendra normalement ses activitĂ©s[24].
à la maison de Moissac, Jacob Gordin et son épouse Rachel, non seulement participent au sauvetage de centaines d'enfants juifs mais aussi leur dispensent l'apprentissage de l'hébreu, les enseignements de l'histoire et de la tradition juive, associés à la méthode Montessori[25].
L'OSE
En 1933, l'Ćuvre de secours aux enfants (OSE) qui avait fui la Russie puis l'Allemagne, se rĂ©fugie en France. RestĂ©e Ă Paris aprĂšs la dĂ©faite autour d'EugĂšne Minkowski, une partie de l'OSE crĂ©e un rĂ©seau de patronages qui traversera toute la Seconde Guerre mondiale. Ses maisons d'enfants hĂ©bergent jusqu'Ă 1 349 enfants au printemps 1942. L'OSE participe Ă la mise en place du dispositif d'Ă©migration de 311 enfants juifs vers les Ătats-Unis via Lisbonne[26]. Ă partir des rafles de l'Ă©tĂ© 1942, notamment la rafle du VĂ©lodrome d'Hiver, quand Minkowski donne comme mot d'ordre « Sauvons les enfants et dispersons-les », l'OSE organise clandestinement le sauvetage des enfants menacĂ©s de dĂ©portation et en sauve plus de 5 000. Ce rĂ©seau prend ensuite le nom de « Circuit Garel » quand Georges Garel en prend la direction[27].
à la Libération de la France en 1945, l'OSE est chargée de plus de 2 000 enfants devenus orphelins, dont 427 rescapés du camp de Buchenwald.
Le centre de documentation juive contemporaine
Le rabbin Schneour Zalman Schneersohn Ă©tait avant la guerre Ă la tĂȘte de l'AIP (Association des israĂ©lites pratiquants), organisation haredi qui se replie aprĂšs la dĂ©faite Ă Vichy puis Ă Marseille. L'AIP gĂšre synagogue, bureau d'assistance, sĂ©minaire-yechiva, foyers pour enfants et atelier de reclassement professionnel[28]. Le futur historien LĂ©on Poliakov, pourtant juif agnostique, devient le secrĂ©taire de l'association[29] et fonde avec le cousin du rabbin Schneersohn, Isaac Schneersohn, le centre de documentation juive contemporaine (CDJC) qui rassemble dĂšs l'annĂ©e 1943 toutes les preuves possibles des exactions des nazis et de leurs complices. Poliakov participera en tant qu'expert au sein de la dĂ©lĂ©gation française au procĂšs de Nuremberg. Le CDJC est depuis 1997 partie intĂ©grante du MĂ©morial de la Shoah.
Quelques acteurs de la résistance spirituelle
Bien que ces listes soit prĂ©sentĂ©es par famille spirituelle, il est Ă noter que la rĂ©sistance spirituelle française a fonctionnĂ© trĂšs souvent de maniĂšre ĆcumĂ©nique[30].
Personnalités catholiques
- Pol Arcens et sa femme Madeleine, directeurs de l'Ă©cole "La Roseraie" Ă Dieulefit, Justes parmi les nations[31].
- Fernand Belot, médecin, et sa femme Raymonde, résistants, collaborent et diffusent Cahiers du Témoignage Chrétien, Fernand sera fusillé à Communay le .
- Denise Bergon, directrice du pensionnat Notre-Dame-de-Massip Ă Capdenac-Gare, Juste parmi les nations[32].
- Georges Bernanos, écrivain, collabore aux Cahiers du Témoignage Chrétien.
- Raymond Boccard, résistant, jardinier du collÚge Saint-François-de-Sales de Ville-la-Grand, Juste parmi les nations[33].
- Pierre Bockel, sĂ©minariste puis prĂȘtre, Ă©crivain, rĂ©sistant, collabore aux Cahiers du TĂ©moignage ChrĂ©tien, Juste parmi les nations[34].
- Lucien Bunel, pĂšre Jacques de JĂ©sus, prĂȘtre carme, supĂ©rieur du collĂšge dâAvon, rĂ©sistant[35], mort Ă l'hĂŽpital Sainte-Ălisabeth de Linz le , Juste parmi les nations[36].
- Pierre Chaillet, théologien jésuite, résistant[37], créateur des Cahiers du Témoignage Chrétien, Juste parmi les nations[38].
- Marius Chalve, supérieur du séminaire des vocations tardives de Fontlongue à Miramas, Juste parmi les nations[39].
- Corentin Cloarec, prĂȘtre franciscain, rĂ©sistant, assassinĂ© Ă Paris le .
- Ambroise Cognac, vicaire à Marseille, résistant[40] - [41], diffuse Témoignage chrétien, déporté à Neuengamme puis à Dachau[42].
- Louis de CourrĂšges d'Ustou, Ă©vĂȘque auxiliaire de Toulouse, Juste parmi les nations[43].
- Jean Delay, Ă©vĂȘque de Marseille, Juste parmi les nations[44].
- Roger Derry, prĂȘtre, rĂ©sistant, dĂ©capitĂ© Ă Cologne le .
- Robert Desmoutier, prĂȘtre franciscain Ă Roubaix, rĂ©sistant, mort en dĂ©portation Ă Bergen-Belsen[45].
- Théomir Devaux, supérieur du monastÚre des pÚres de Sion à Paris, résistant[46], Juste parmi les nations[47].
- Gilbert Dru, étudiant en lettres, résistant[48], Jeunesse étudiante chrétienne, fusillé le place Bellecour à Lyon.
- Camille Ernst, haut-fonctionnaire à Montpellier, résistant réseau Famille Martin, Juste parmi les nations[49].
- Louis Adrien Favre, prĂȘtre, rĂ©sistant, fusillĂ© Ă Vieugy le , Juste parmi les nations[50].
- Jean Fleury, prĂȘtre jĂ©suite, professeur de latin et aumĂŽnier, rĂ©sistant[51], Combat et diffuse Cahiers du TĂ©moignage ChrĂ©tien, Juste parmi les nations[52].
- Jean Flory, archiprĂȘtre de MontbĂ©liard, rĂ©sistant[53].
- Camille Folliet, prĂȘtre, rĂ©sistant[54], Jeunesse ouvriĂšre chrĂ©tienne, et son pĂšre Johanny Folliet, commerçant, Justes parmi les nations[55].
- Joseph Louis Folliet, résistant[56], diffuse Témoignage chrétien.
- Marie-Amédée Folliet, curé de la paroisse Saint-Joseph-des-Fins à Annecy, résistant[57], Juste parmi les nations[58].
- Henri Frenay, résistant, fondateur avec Berty Albrecht du Mouvement de Libération Nationale (MLN) renommé successivement Mouvement de Libération Française (MLF) puis Combat.
- Stanislas Fumet, écrivain et éditeur, résistant[59], collabore aux Cahiers du Témoignage Chrétien.
- Pierre Gerlier, archevĂȘque de Lyon, prĂ©sident d'honneur d'AmitiĂ© chrĂ©tienne, Juste parmi les nations[60].
- Marie-Rose Gineste, assistante sociale, résistante[61], Combat, diffuse Témoignage chrétien, Juste parmi les nations[62].
- Alexandre Glasberg, prĂȘtre Ă Lyon puis Ă l'Honor-de-Cos, rĂ©sistant, AmitiĂ© ChrĂ©tienne Juste parmi les nations[63].
- Vila Glasberg, frÚre d'Alexandre, directeur du centre d'accueil agricole du Bégué à Cazaubon, résistant, déporté à Auschwitz dont il ne reviendra pas, Juste parmi les nations[64].
- Henri GrouĂšs, l'abbĂ© Pierre, prĂȘtre capucin, vicaire de la cathĂ©drale de Grenoble, rĂ©sistant[65].
- Robert d'Harcourt, essayiste, résistant[66], Défense de la France, Lettres à la jeunesse française et collabore à Cahiers du Témoignage Chrétien.
- Marius Jolivet, curé de Collonges-sous-SalÚve, résistant réseau Ajax, diffuse les Cahiers du Témoignage Chrétien, Juste parmi les nations[67].
- Henri de Lubac, prĂȘtre jĂ©suite, thĂ©ologien, collabore aux Cahiers du TĂ©moignage ChrĂ©tien.
- André Mandouze, étudiant puis enseignant, résistant[68], collabore aux Cahiers du Témoignage Chrétien et à Courrier du Témoignage Chrétien, devient rédacteur en chef de Témoignage chrétien en 1943.
- Jacques Maritain, philosophe, écrivain et diplomate, résistant[69].
- François Mauriac, écrivain et membre de l'Académie française, Les Lettres françaises.
- Edmond Michelet, représentant de commerce, résistant, Juste parmi les nations[70].
- Yves Moreau de Montcheuil, prĂȘtre jĂ©suite, philosophe et thĂ©ologien, rĂ©sistant[71]], collabore aux Cahiers du TĂ©moignage ChrĂ©tien, fusillĂ© Ă Grenoble le .
- Pierre Mopty, prĂȘtre, Ă©tudiant Ă la facultĂ© des sciences de Montpellier, Juste parmi les nations[72].
- Jean-Joseph Moussaron, archevĂȘque d'Albi, Castres et Lavaur, Juste parmi les nations[73].
- Marie-Angélique Murat, supérieure du couvent Sainte-Marguerite de Clermont-Ferrand, Juste parmi les nations[74].
- Gilbert Pernoud, enseignant au collÚge Saint-François-de-Sales de Ville-la-Grand, résistant[75], Juste parmi les nations[76].
- Pierre PĂ©teul, pĂšre Marie-BenoĂźt, prĂȘtre capucin, professeur de thĂ©ologie, rĂ©sistant[77], surnommĂ© Le pĂšre des juifs par ceux qu'il sauva Ă Marseille, Nice et Rome (environ 4 000 personnes), Juste parmi les nations[78].
- Gabriel Piguet, Ă©vĂȘque de Clermont-Ferrand, seul prĂ©lat français Ă avoir Ă©tĂ© dĂ©portĂ©, Juste parmi les nations[74].
- EugÚne Pons, imprimeur, résistant[79], entre-autres : Témoignage chrétien, mort au camp de concentration de Neuengamme le .
- Paul RĂ©mond, Ă©vĂȘque de Nice, Juste parmi les nations[80].
- Germaine RibiÚre, étudiante, résistante[81], "bras droit" de Pierre Chaillet, Jeunesse étudiante chrétienne, Amitié Chrétienne, collabore aux Cahiers du Témoignage Chrétien, Juste parmi les nations[82].
- Michel Riquet[83], théologien et prédicateur jésuite, résistant, déporté à Mauthausen puis à Dachau.
- Jean Rosay, curé de Douvaine, résistant, mort en déportation à Bergen-Belsen le [84] - [85], Juste parmi les nations.
- Jules SaliĂšge, archevĂȘque de Toulouse, Juste parmi les nations[86].
- Bruno de Solages, recteur de l'Institut catholique de Toulouse.
- Pierre-Marie ThĂ©as, Ă©vĂȘque de Montauban, Juste parmi les nations[87].
- Antoine Vernier, imprimeur à Pont-de-Roide et son épouse Yvonne, résistants[88] - [89], ce sont 100 000 exemplaires de Courrier du Témoignage Chrétien qui sortiront de l'imprimerie[90].
Personnalités protestantes
- Berty Albrecht, activiste antifasciste d'avant-guerre, rĂ©sistante, crĂ©e avec Henri Frenay le Mouvement de LibĂ©ration Nationale renommĂ© Mouvement de LibĂ©ration Française puis finalement Combat, dactylographie Le Bulletin. ArrĂȘtĂ©e pour la seconde fois, torturĂ©e, elle est retrouvĂ©e pendue dans sa cellule de la prison de Fresnes le .
- Jeanne Barnier, secrétaire de mairie à Dieulefit, résistante[91], Juste parmi les nations[92].
- Madeleine Barot, secrétaire générale de la CIMADE, résistante[93], signataire des thÚses de Pomeyrol, Juste parmi les nations[94].
- Marc Boegner ,pasteur, président de la Fédération protestante de France, président d'honneur d'Amitié chrétienne, Juste parmi les nations[95].
- Georges Casalis, pasteur, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FĂ©dĂ©ration Française des Associations ChrĂ©tiennes d'Ătudiants, Ă©quipier de la CIMADE, signataire des thĂšses de Pomeyrol, collabore Ă TĂ©moignage chrĂ©tien.
- Paul Chapal, pasteur dont la cave et le grenier du presbytÚre à Annecy fut transformé en "caravansérail d'avant le franchissement de la frontiÚre"[96], de la CIMADE. Son épouse Odette et lui sont Justes parmi les nations[97].
- Robert Cook, pasteur et aumÎnier, résistant[98]. AprÚs l'armistice il réorganise les mouvements de jeunesse autour de Vabre afin d'éviter l'embrigadement "vichyste"[99]. Juste parmi les nations[100].
- Albert Delord, fils de Philadelphe Delord fondateur de la léproserie dans l'ancienne Chartreuse de Valbonne et qui y cachera les Juifs envoyés par Albert. Ce dernier et Paul Haering étaient alors pasteurs à Carmaux. Ils sont Justes parmi les nations ainsi que Suzanne, l'épouse de Paul[101] - [102].
- Jacques Ellul, professeur de droit à Bordeaux, révoqué il deviendra agriculteur à Martres le temps de la guerre. Juste parmi les nations[103].
- Edmond Evrard, pasteur de l'église évangélique baptiste de Nice, son épouse Ida ainsi que leurs deux fils Louis et Daniel, conseillers de la colonie de vacances de l'Armée du salut du Chambon-sur-Lignon, collaborent avec le réseau Marcel, Justes parmi les nations[104].
- Idebert Exbrayat, pasteur Ă Rodez, et son Ă©pouse Yvonne sont Justes parmi les nations[105].
- Alice FerriĂšres, enseignante, rĂ©sistante, premiĂšre femme française Ă ĂȘtre reconnue Justes parmi les nations[106].
- Pierre Fouchier, pasteur Ă Lezay, Juste parmi les nations[107].
- Pierre Gagnier, pasteur du temple réformé de Nice, signataire des thÚses de Pomeyrol, son épouse HélÚne et lui collaborent avec le réseau Marcel. Sont Justes parmi les nations[108].
- Charles Guillon, pasteur, maire du Chambon-sur-Lignon. Il met fin Ă son mandat le , le lendemain de l'armistice et conteste sans Ă©quivoque cette derniĂšre, arguant devoir se consacrer prioritairement Ă l'aide aux rĂ©fugiĂ©s et aux prisonniers. Il Ćuvre inlassablement au sein des UCJG dont il est le « secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral associĂ© du comitĂ© universel »[109]. CrĂ©e un foyer Ă Villeurbanne ainsi que le camp Joubert au Chambon-sur-Lignon, il effectue aussi de nombreuses navettes entre la France et GenĂšve. RĂ©sistant[110], Juste parmi les nations[111].
- André Hammel, pasteur, psychiatre, fondateur et directeur de la clinique psychiatrique « Béthanie » à Saint-Jean-aux-Bois. Son épouse Georgette et lui sont Justes parmi les nations[112].
- Helga Holbeck, ressortissante danoise en relation avec les Quakers (QUNO), l'OSE et Louis de CourrĂšges d'Ustou, cache de nombreux enfants juifs en Haute-Garonne notamment Ă Aspet et Ă Toulouse. Juste parmi les nations[113].
- Guillaume Le Quéré, colporteur de bibles à Trémel et son épouse Marie, Justes parmi les nations[114].
- Henri Manen, pasteur Ă Aix-en-Provence et aumĂŽnier au Camp des Milles. Son Ă©pouse Alice et lui sont Justes parmi les nations[115].
- Marcelle Monod, infirmiÚre, directrice de la maison de santé protestante de Nßmes, cache sous une fausse identité deux élÚves infirmiÚres juives.
- Henri Nick, pasteur du quartier de Fives Ă Lille, lui, son fils Pierre-Ălie, mĂ©decin Ă Inchy et son Ă©pouse Odile sont Justes parmi les nations[116].
- André Philip, avocat, député socialiste du RhÎne, refuse de voter les pleins pouvoirs à Pétain le , membre du CAS et de Libération-Sud. Il restera au service de la France libre jusqu'en 1943, résistant[117].
- Mireille Philip née Cooreman, épouse d'André. Membre de la CIMADE, opÚrent dans diverses filiÚres d'évasion depuis Le Chambon-sur-Lignon notamment vers la Haute-Savoie, Juste parmi les nations[118].
- Roland de Pury, pasteur suisse du temple des Terreaux à Lyon, signataire des thÚses de Pomeyrol, animateur d'Amitié chrétienne, résistant[119]. Son épouse Jacqueline et lui sont Justes parmi les nations[120].
- Alice Resch, infirmiÚre norvégienne en relation avec les Quakers (QUNO), l'OSE et Louis de CourrÚges d'Ustou, cache de nombreux enfants Juifs en Haute-Garonne notamment à Aspet et à Toulouse. Juste parmi les nations[121].
- Marguerite Soubeyran, rĂ©sistante[122] et Catherine Krafft, fondatrices et directrices de l'Ăcole de Beauvallon Ă Dieulefit, ainsi que Simone Monnier une de leurs institutrices. Sont toutes les trois Justes parmi les nations[123] - [124].
- Ădouard Theis, pasteur, directeur du CollĂšge CĂ©venol ainsi que son Ă©pouse Mildred ont Ă©tĂ© reconnus Justes parmi les nations[125].
- Pierre-Charles Toureille, pasteur, aumÎnier général des protestants étrangers en France[126] à Lunel. Ce qui lui permet sous cette couverture de sauver de nombreux Juifs. Résistant[127], Juste parmi les nations[128].
- AndrĂ© TrocmĂ©, pasteur, rĂ©sistant[129], fondateur avec son Ă©pouse Magda de l'Ăcole nouvelle cĂ©venole renommĂ©e CollĂšge CĂ©venol au Chambon-sur-Lignon. Ils sont tous les deux Justes parmi les nations[130].
- Daniel Trocmé, cousin d'André Trocmé, professeur au CollÚge Cévenol et directeur du pensionnat « Les Grillons » au Chambon-sur-Lignon, résistant[131], mort en déportation le à Majdanek[132], Juste parmi les nations[133].
- Paul Vergara, pasteur du Temple protestant de l'Oratoire du Louvre à Paris, résistant[134]. Son épouse Marcelle et lui sont Justes parmi les nations[135].
- Charles Westphal, pasteur à Grenoble, théologien, contribue à l'élaboration des thÚses de Pomeyrol. Son épouse Denise et lui sont Justes parmi les nations[136].
Personnalités orthodoxes
- Le pĂšre Dimitri KlĂ©pinine, prĂȘtre d'origine russe devenu apatride, rĂ©sistant[137], mort en dĂ©portation Ă Buchenwald le , Juste parmi les nations[138].
- La mĂšre Marie Skobsov, nĂ©e Ălisabeth Pilenko, d'origine russe, religieuse, rĂ©sistante[139] ; morte en dĂ©portation Ă RavensbrĂŒck fin , un mois avant la libĂ©ration du camp[140] - [141], Juste parmi les nations[138].
Personnalités juives
- Moussa Abadi et Odette Rosenstock, résistants cofondateurs du réseau Marcel[142].
- Ernest Appenzeller, résistant AJ puis OJC.
- Joseph Bass, résistant fondateur du réseau André.
- Marc Bloch, historien, résistant Franc-Tireur. En 1941 il s'oppose par lettre et pétition à la création de l'UGIF. Mort fusillé à Rousille[143] sur la commune de Saint-Didier-de-Formans.
- Colette Brull-Ulmann, pédiatre, résistante, réseau de sauvetage des enfants juifs de l'hÎpital Rothschild puis membre du réseau Goélette.
- Le rabbin Robert Brunschwig fondateur du mouvement Yechouroun, mort en déportation à Auschwitz.
- Henry Bulawko, résistant, comité du n° 36 de la rue Amelot.
- Denise Caraco, résistante, 6e EIF, réseau André[144] - [145].
- MoĂŻse Cassorla, grand-rabbin de la synagogue Palaprat de Toulouse.
- Marianne Cohn, résistante, 6e EIF, MJS, morte massacrée à Ville-la-Grand.
- Le rabbin Abraham Deutsch poursuit pendant la guerre l'enseignement du judaĂŻsme Ă Clermont-Ferrand.
- Théodore Dreyfus, résistant, 6e EIF puis OJC.
- Yvette Dreyfuss, Ăclaireuse IsraĂ©lite de France, rĂ©sistante, contribue Ă sauver de nombreux enfants de l'UGIF, ou retrouvĂ©s aprĂšs la rafle du Vel'd'Hiv.
- AndrĂ© Elbogen, rĂ©sistant dans l'AJ et son Ă©pouse Madeleine nĂ©e Klein, tous deux membres du mouvement Yechouroun, lui est mort fusillĂ© Ă l'Ătrat et elle en dĂ©portation Ă Auschwitz.
- Roland Epstein, résistant, MJS.
- David Feuerwerker, rabbin de Brive-la-Gaillarde et son épouse Antoinette née Gluck, résistants, Combat (R5).
- Robert Gamzon, fondateur des EIF, résistant, OJC, commandant de la 2e compagnie du maquis de Vabre qu'il nomme compagnie Marc Haguenau en mémoire de son ami de la 6e EIF.
- Georges Garel, membre de Combat et son Ă©pouse Lili nĂ©e Ălise Tager, rĂ©sistants, OSE, cofondateurs du rĂ©seau Garel.
- Régine Gattegno, résistante, 6e EIF, morte en déportation à Sobibor.
- Le rabbin de Bayonne Ernest Ginsburger n'aura de cesse de combattre le nazisme par ses sermons, articles et lettres. Mort en déportation à Auschwitz.
- Léo Glaeser, avocat, résistant, FSJF, comité du n° 36 de la rue Amelot, mort fusillé par la milice lyonnaise.
- Rose Gluck, infirmiĂšre, rĂ©sistante Combat (R5) et en mĂȘme temps assistante-sociale au sein de l'UGIF Ă Brive-la-Gaillarde.
- Salomon Gluck, médecin, résistant, OSE, Combat (R5), déporté par le convoi n° 73, mort à Kaunas ou à Reval.
- Jacob Gordin, philosophe et son Ă©pouse Rachel nĂ©e Zaiber, Ă©ducatrice, dispensent des cours de judaĂŻsme au sein de la 6e EIF Ă Moissac puis Ă l'Ăcole des prophĂštes Ă Chaumargeais.
- Le rabbin Ădouard GourĂ©vitch, rĂ©sistant dans le Puy-de-DĂŽme, compagnon de cellule de Jean Zay Ă Riom.
- Tony Gryn, résistant, MJS, AJ puis OJC, cofondateur avec la 6e EIF du Service social des jeunes (SSJ) à Paris.
- Marc Haguenau, résistant, il est l'un des fondateurs du Service social des jeunes (SSJ), l'un des dirigeants de la 6e EIF. Alors qu'il tentait de s'évader, il trouve la mort à la suite d'un saut du cinquiÚme étage du QG de la Gestapo de Grenoble. Il venait de se marier avec Renée Hess, résistante de la 6e EIF, membre du réseau Plutus[146] - [147].
- Ninon Haït-Weyl, résistante, responsable 6e EIF.
- Frédéric Hammel et son épouse Jeanne née Weill-Oberdorfer, résistants, MJS, 6e EIF.
- Jacques Helbronner, juriste, aprÚs l'armistice il prend la fonction exposée de président du Consistoire central israélite de France, il s'oppose vainement à la création de l'UGIF[148], mort en déportation à Auschwitz.
- Claire Heyman, assistante sociale, résistante, réseau de sauvetage des enfants juifs de l'hÎpital Rothschild puis membre du réseau Plutus.
- Elisabeth Hirsch, assistante sociale, résistante, OSE, réseau Garel.
- Sigismond Hirsch et son épouse Berthe née Weyl, résistants, 6e EIF. Tous les deux sont déportés à Auschwitz ; lui seul en reviendra.
- Le grand rabbin de Strasbourg René Hirschler et son épouse Simone née Lévy, résistants, morts en déportation à Ebensee et à Birkenau.
- Le rabbin de la synagogue Palaprat de Toulouse Nathan Hosanski, résistant, AJ, déporté par le convoi n° 73, mort à Kaunas ou à Reval.
- Robert Job, enseignant, résistant, inspecteur général de toutes les maisons de l'OSE dans le Limousin.
- Adolfo Kaminsky, résistant, AJ, 6e EIF zone Nord à Paris.
- Le rabbin René Kapel, résistant, AJ, MJS, aumÎnier de l'OJC.
- Le grand-rabbin de France par intérim Jacob Kaplan, résistant.
- Pierre Khantine, enseignant et son épouse Paulette née Benroubi, assistante-sociale, résistants 6e EIF. Il sera fusillé par les Allemands à Azerat.
- Le rabbin Samy Klein, rĂ©sistant, Yechouroun, aumĂŽnier MJS, 6e EIF. Il est mort fusillĂ© Ă l'Ătrat.
- Théo Klein, avocat, résistant, responsable 6e EIF à Grenoble.
- Le rabbin Théo Klein, Yechouroun.
- Samuel Kohn, résistant, OSE, mort en déportation à Auschwitz.
- Ruth Lambert, assistante-sociale au camp de Gurs, résistante OSE puis dans le réseau Garel.
- Pierre Lanzenberg, médecin, résistant OSE, exerce à l'UGIF. Mort en déportation à Sobibor.
- Lucien Lazare, résistant 6e EIF puis dans la 2e compagnie du maquis de Vabre nommée compagnie Marc Haguenau.
- Emmanuel Lefschetz, rĂ©sistant, responsable MJS puis de la 6e EIF zone Nord Ă partir de . Sa fille Denise, Ăclaireuse IsraĂ©lite de France, ĂągĂ©e de quinze ans et demi, tint un journal relatant le sauvetage d'enfants retrouvĂ©s aprĂšs la rafle du Vel'd'Hiv.
- AdĂšle Simone Levaillant, avocate rĂ©sistante Ă Saint-Ătienne[149] - [150] - [151] - [152] - [153].
- Georges Levitte, enseignant, rĂ©sistant, dispense des cours d'hĂ©breu et de judaĂŻsme au sein de la 6e EIF Ă Moissac puis Ă l'Ăcole des prophĂštes Ă Chaumargeais.
- Simon Levitte, éducateur, résistant, responsable de la 6e EIF en zone libre, cofondateur du MJS. Son épouse Denise née Gluck, résistante de la 6e EIF puis agent de liaison dans l'AJ.
- Liliane Lieber, résistante 6e EIF.
- Marcelle Loeb, résistante 6e EIF, morte en déportation à Sobibor.
- Maurice Loebenberg, résistant, journal Combat, AJ, assassiné par des auxiliaires français de la Gestapo du n° 180 de la rue de la Pompe de Paris.
- Fanny Loinger, infirmiĂšre, rĂ©sistante OSE, rĂ©seau Garel. Une de ses sĆurs aĂźnĂ©e, Emma Lederer-Loinger, puĂ©ricultrice, Ă©tait Ă©galement engagĂ©e en rĂ©sistance au sein de l'OSE et du rĂ©seau Garel.
- Georges Loinger, résistant, réseau Bourgogne, OSE, réseau Garel, OJC. Il est le frÚre aßné d'Emma et Fanny. Sa femme Flore née Rosenzweig était directrice d'une maison d'accueil pour des enfants juifs d'origine allemande et autrichienne, orphelins, survivants de la Nuit de Cristal.
- Maurice Maidenberg rĂ©sistant 6e EIF, MJS et son Ă©pouse Sacha, rĂ©sistante MJS, sĆur d'Emmanuel et Mila Racine.
- Freddy Menahem, résistant Ceux de la Résistance, responsable 6e EIF zone Nord.
- EugÚne Minkowski, psychiatre, résistant, président du comité exécutif de l'OSE.
- Pierre Mouchenik, résistant 6e EIF et AJ.
- Fernand Musnik, résistant, responsable 6e EIF zone Nord. Mort en déportation à Dachau.
- Léon Nisand, résistant 6e EIF, aumÎnier auxiliaire des camps d'internement du sud-ouest, il rejoint en 1943 la 2e compagnie du maquis de Vabre nommée compagnie Marc Haguenau.
- LĂ©on Poliakov, rĂ©sistant du rĂ©seau AndrĂ©, cofondateur du CDJC, sĂ©journera un temps Ă l'Ăcole des prophĂštes Ă Chaumargeais.
- Ădith Pulver, rĂ©sistante 6e EIF. SecrĂ©taire de Marc Haguenau, elle sera arrĂȘtĂ©e en mĂȘme temps que lui Ă Grenoble. Morte en dĂ©portation Ă Auschwitz.
- Emmanuel Racine, industriel, résistant La Main Forte, réseau Bourgogne, MJS. FrÚre aßné de Mila et Sacha.
- Mila Racine, résistante, d'abord dans la WIZO puis dans le MJS. Morte en déportation à Amstetten.
- Jean-Jacques Rein, résistant 6e EIF, mort en déportation à Sobibor.
- Le rabbin Henri Schilli, aumonier général des camps, successeur du grand-rabbin Hirschler,
- Schneour Zalman Schneersohn, directeur de l'Association des israélites pratiquants (AIP),
- Le grand-rabbin IsaĂŻe Schwartz.
- Lucy Schwob (Claude Cahun), artiste originaire de Nantes, résistante à Jersey.
Personnalités musulmanes
- Kaddour Benghabrit, imam fondateur de la Grande Mosquée de Paris, résistant[154] - [155] - [156].
- Abdelkader Mesli, imam de la Grande Mosquée de Paris, résistant, déporté au camp de concentration de Dachau[157] - [158] - [156].
- Bel Hadj El Maafi, imam de Lyon, résistant[159] - [160] - [161].
- Djaafar Khemdoudi, résistant, déporté au camp de concentration de Neuengamme[162] - [163] - [164].
Notes et références
- Jacques Duquesne « Les Catholiques français sous l'Occupation », éditions du Seuil, collection Points histoire, Paris, 1996 (ISBN 2-246116023).
- voir aussi « La proximitĂ© des catholiques avec le rĂ©gime de Vichy » dans l'article Ăglise catholique en France
- Musée virtuel du protestantisme
- Patrick Cabanel, RĂ©sister, voix protestantes, Ăditions Alcide, 2013
- Roger Mehl, p. 143.
- Musée virtuel du protestantisme
- Roger Mehl, p. 142.
- Roger Mehl, p. 144.
- Roger Mehl, p. 145.
- "Aujourd'hui nous pensons aussi Ă tous ces villages, le Chambon-sur-Lignon bien sĂ»r auquel le prĂ©sident Jacques Chirac a rendu hommage, mais aussi Dieulefit, AlĂšs, Florac, Saint-LĂ©ger, Vabre, Lacaune, tous ces villages oĂč s'organisa une vĂ©ritable solidaritĂ© collective et qui offrirent refuge Ă tant de familles et d'enfants persĂ©cutĂ©s." Extrait du discours prononcĂ© par le Premier ministre Dominique De Villepin, le lors de la cĂ©rĂ©monie de prĂ©sentation du Mur des Justes au MĂ©morial de la Shoah Ă Paris, citĂ© sur le site français du MĂ©morial Yad Vashem, consultĂ© le . Seul le village de Saint-LĂ©ger, dans les Alpes-Maritimes, n'a pas d'identitĂ© protestante marquĂ©e
- Comité Français pour Yad Vashem
- Comité Français pour Yad Vashem
- Comptage sur le site français du Mémorial Yad Vashem, consulté le .
- Philippe Joutard, Histoires et mĂ©moires, conflits et alliances, Ăditions La DĂ©couverte, Paris 2013, 342 pages, p. 88
- Voir par exemple Jean-Pierre Azéma et Olivier Wieviorka, Vichy, 1940-44, Perrin, 1997, éd 2004, p. 179
- Azéma et Wieviorka, p. 176-177
- RenĂ©e BĂ©darida et François BĂ©darida, « La RĂ©sistance spirituelle, 1941-1944 : Les cahiers clandestins du « TĂ©moignage ChrĂ©tien »., Paris, Ăditions Albin Michel, , 411 p. (ISBN 2-226-11711-3)
- Comme ce fut le cas pour l'abbé Roger Derry (1900-1943), décapité à Cologne en 1943
- Renée Bédarida, Pierre Chaillet. Témoin de la résistance spirituelle, Paris, Fayard,
- Ătienne Fouilloux, « article "ClergĂ© Catholique" », Dictionnaire historique de la RĂ©sistance,â , p. 871
- Renée Bédarida et François Bédarida, « La Résistance spirituelle, 1941-1944 : Les cahiers clandestins du « Témoignage chrétien », annexes, Paris, Albin Michel, , 411 p. (ISBN 2-226-11711-3)
- Jean-Paul II, Discours au nouvel Ambassadeur de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale dâAllemagne prĂšs le Saint-SiĂšge, , n. 2: AAS 83 (1991), 587-588)
- « En effet, dans le monde chrĂ©tien - je ne dis pas de la part de l'Ăglise en tant que telle - des interprĂ©tations erronĂ©es et injustes du Nouveau Testament relatives au peuple juif et Ă sa prĂ©tendue culpabilitĂ© ont trop longtemps circulĂ©, engendrant des sentiments d'hostilitĂ© Ă l'Ă©gard de ce peuple. Ils ont contribuĂ© Ă assoupir bien des consciences, de sorte que, quand a dĂ©ferlĂ© sur l'Europe la vague des persĂ©cutions inspirĂ©es par un antisĂ©mitisme paĂŻen qui, dans son essence, Ă©tait Ă©galement un anti-christianisme, Ă cĂŽtĂ© de chrĂ©tiens qui ont tout fait pour sauver les persĂ©cutĂ©s jusqu'au pĂ©ril de leur vie, la rĂ©sistance spirituelle de beaucoup n'a pas Ă©tĂ© celle que l'humanitĂ© Ă©tait en droit d'attendre de la part de disciples du Christ. Votre regard lucide sur le passĂ©, en vue d'une purification de la mĂ©moire, est particuliĂšrement opportun pour montrer clairement que l'antisĂ©mitisme est sans justification aucune et absolument condamnable », Jean-Paul II, Rome, .
- « Ecole rabbinique de France », sur Consistoire régional RhÎne-Alpes et Centre
- « Rachel Gordin, une grande pédagogue juive », sur Alliance israélite universelle
- Emigration d'enfants juifs vers les Ătats-Unis, sur jewishtraces.org.
- [PDF] cf. Carte de France : (en)RĂ©seau clandestin 1943-1944.
- Lazare 1987, p. 139-140.
- Selon Lazare, 1987, p. 357, note 38, Poliakov fut secrétaire de l'AIP de à .
- Cet extrait des souvenirs du pasteur AndrĂ© Morel (dans lâouvrage collectif Les Clandestins de Dieu: CIMADE 1939-1945, Labor et Fides, 1989 (ISBN 978-2-83090-588-5), 221 p.) en est une bonne illustration : « EnvoyĂ© en Haute-Savoie par la Cimade pour organiser une chaĂźne dâĂ©vasion vers la Suisse, jâavais fait connaissance Ă Chedde de Louis Audemard, chef de la troupe des Ăclaireurs Unionistes de Chamonix, et de sa profession chef Ă©lectricien Ă lâusine de produits chimiques. Il mâavait fait connaĂźtre lâitinĂ©raire quâil employait pour faire passer en Suisse les agents de lâIntelligence Service, itinĂ©raire long mais sĂ»r. LâĂ©vĂȘque dâAnnecy nous dĂ©signait comme refuge en attendant le passage, la Trappe de TamiĂ© pour les hommes et le couvent de Chavanod pour les femmes. Le presbytĂšre protestant dâAnnecy complĂ©tait lâorganisation dâattente. Je logeais dans un hĂŽtel de Chedde oĂč des tĂ©lĂ©grammes comme celui-ci me prĂ©venaient : « Envoyons trois piolets tel jour, telle heure. » Ne pouvant faire tous les passages moi-mĂȘme, jâĂ©tais aidĂ© par Louis Audemard et les siens, et des amis, dont Georges Casalis. Jâai eu surtout affaire Ă de jeunes juifs que Mme AndrĂ© Philip faisait Ă©vader du Chambon-sur-Lignon, donc en gĂ©nĂ©ral des anciens de Gurs, orientĂ©s et aidĂ©s par la Cimade. (âŠ) Je suis incapable de dire le nombre de voyages que nous avons faits. »
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- Patrick Cabanel : « De la paix aux résistances: Les protestants en France (1930-1945) », Fayard, 2015, (ISBN 978-2-213-68518-2), 432 pages
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- Alain Perrier : « A la découverte de mon grand-oncle Charles Guillon » p. 1 (pdf)
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- Laurence Varaut, Marie Skobtsov. Sainte orthodoxe victime du nazisme (1891-1945), Paris, Salvator, rééd. 2014, 192 p.
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- Site de la mairie de Saint-Didier-de-Formans.
- ajpn.org
- (en) Site de Yad Vashem
- Site MĂ©moire des Hommes
- Biographie sur « Le Maitron », par Annie Pennetier et Jean-Luc Marquer.
- Texte de Serge Klarsfeld citĂ© par LâAssociation Paul Helbronner.
- Site MĂ©moire des Hommes
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- Biographie sur « Le Maitron », par Bruno Carlier.
- « Rue maĂźtre Simone Levaillant », sur Noms de rues de Saint-Ătienne
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- Site MĂ©moire des Hommes
- The Times of Israël du 20 août 2020
- « Dossier personnel Bel Hadj el Maafi (no 030308). Note dâinformation du 6 juin 1950. », Renseignements GĂ©nĂ©raux,â
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- JérÎme Cordelier, L'espérance est un risque à courir. Sur les traces des résistants chrétiens, 1939-1945, Calmann-Lévy, 2021, 302 p.