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Jules Catoire

Jules Catoire, né le à Beaurains (Pas-de-Calais) et mort le à Arras (Pas-de-Calais), est un syndicaliste, résistant et homme politique français.

Jules Catoire
Fonctions
Député du Pas-de-Calais
–
Élection 21 octobre 1945
RĂ©Ă©lection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Législature Ire et IIe Assemblées nationales constituantes
Ire, IIe et IIIe législatures
de la IVe RĂ©publique
Groupe politique MRP
SecrĂ©taire d'État Ă  la SantĂ© publique et Ă  la Population[N 1]
–
(7 mois et 26 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil René Pleven
Henri Queuille
Gouvernement Pleven I
Queuille III
Prédécesseur Paul Ribeyre (Indirectement)
Successeur Pierre Couinaud (Indirectement)
–
(1 an, 1 mois et 17 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Henri Queuille
Gouvernement Queuille I
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Paul Ribeyre
Ministre des Anciens combattants et Victimes de guerre
–
(6 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Robert Schuman
Gouvernement Schuman II
Prédécesseur André Maroselli
Successeur Robert BĂ©tolaud
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Beaurains (Pas-de-Calais)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Arras (Pas-de-Calais)

Biographie

Jules EugĂšne Édouard Catoire naĂźt Ă  Beaurains le , fils de Jules Joseph Catoire, comptable, et d'AmĂ©lie Odile Delaigle[1].

Il fait ses études primaires au collÚge saint-Joseph d'Arras. Ses parents fuient le département lors de l'exode qui suit l'invasion de la région par les Allemands en 1914. Il est ouvrier agricole, garçon épicier. En 1917, Jules Catoire est engagé comme surveillant au collÚge de Villers-Bretonneux, dans la Somme[2].

Jules Catoire est mobilisĂ© au 33e rĂ©giment d’infanterie d’Arras dĂšs 1918 puis au 509e rĂ©giment de chars de combat Ă  Lille, il est promu sous-lieutenant en [3], puis dĂ©mobilisĂ© en [2].

Il se marie en , le couple donne naissance Ă  deux enfants[2].

Toute sa vie est marquée par son engagement soutenu de syndicaliste chrétien.

Il meurt le , Ă  l'Ăąge de 89 ans.

Syndicaliste chrétien

Jules Catoire rencontre l’abbĂ© Paul Six au secrĂ©tariat social de Lille, puis le directeur des ƒuvres diocĂ©saines d’Arras, le vicaire gĂ©nĂ©ral Paul Hoguet. DĂ©mobilisĂ© en , Jules Catoire entre au secrĂ©tariat de l’Union des ƒuvres catholiques et sociales et le reste jusqu'en 1924. Il est l'un des premiers militants-fondateurs, avec Jules Pruvost, de la CFTC-Mines, fondĂ©e le Ă  Allouagne, qui s'appelle d'abord « Syndicat libre des mineurs », et qui devient le fer de lance de l'Union dĂ©partementale CFTC (confĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens) du Pas-de-Calais, avec de fortes personnalitĂ©s comme Louis Delaby et Louis Beugniez. De 1924 Ă  1936, Jules Catoire est secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union dĂ©partementale des syndicats libres du Pas-de-Calais[3] puis il est le secrĂ©taire dĂ©lĂ©guĂ© de 1925 Ă  1950 de la FĂ©dĂ©ration des syndicats chrĂ©tiens des mineurs. Élu membre du bureau confĂ©dĂ©ral de la CFTC en 1934, il en est le vice-prĂ©sident de 1936 Ă  1945[3].

Pendant la guerre, il fait partie de la délégation nationale des syndicalistes chrétiens qui rencontre des responsables de la CGT (Confédération générale du travail) afin de préparer les échéances sociales de l'aprÚs-guerre[4].

À la fin de la guerre, il est l'un des fondateurs du journal Nord-Éclair à Roubaix[2]

Sa carriĂšre politique prend fin avec sa dĂ©faite aux Ă©lections de 1958. Il s'investit dĂšs lors dans des activitĂ©s caritatives. À partir de 1964, aprĂšs la scission intervenue au sein de la confĂ©dĂ©ration française des travailleurs chrĂ©tiens (sĂ©paration de l'aile gauche qui va former la confĂ©dĂ©ration française dĂ©mocratique du travail C.F.D.T.), il travaille Ă  la dĂ©fense de la C.F.T.C. « maintenue ». Il anime Ă©galement le groupe de spiritualitĂ© des parlementaires français, qu'il a crĂ©Ă© avec NoĂ«l Barrot en 1956 et va, Ă  ce titre emmener plus de trois cents parlementaires français Ă  Rome rencontrer le pape Jean Paul II, en audience privĂ©e, en fĂ©vrier-[5].

Action dans la résistance

MobilisĂ© comme capitaine de rĂ©serve, ce que Jules Catoire est depuis 1935, au 509e rĂ©giment de chars de combat[2] Ă  Maubeuge puis dans un rĂ©giment de chars de combat en Bretagne,il reste sous les drapeaux du au . Il rĂ©agit Ă  l'appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle : « J’ai entendu personnellement l’appel du 18 juin, nous Ă©tions lĂ  entre officiers, occupĂ©s mais pas encore prisonniers. De Gaulle nous apparaissait comme le sauveur militaire du pays et De Gaulle aussi Ă©tait des chars, le pĂšre des chars (...), il y avait une certaine fiertĂ© de notre part, c’était un gars des chars qui prenait l’étendard »[6].

Opposé à la charte du travail du 4 octobre 1941 du régime de Vichy, trÚs vite, il s'implique dans la résistance syndicale en participant à la survie clandestine de la CFTC, officiellement dissoute en . Dans la résistance, il porte le nom de code « Dartois »[4], témoignage de son attachement à sa région d'origine, Plus tard, aidé notamment par Joseph Sauty, Louis Delaby et Joseph Martin, il sera responsable de la diffusion des Cahiers du Témoignage chrétien pour le département du Pas-de-Calais[7]. Il assurera également la diffusion du journal clandestin La Voix du Nord du mouvement Voix du Nord et s'engage aussi en 1943 au sein de l'Organisation civile et militaire (OCM) dans le Nord-Pas de Calais. Il sera nommé, plus tard, liquidateur du réseau « Témoignage chrétien ». Les paquets de journaux clandestins parvenaient à la centrale syndicale de Lens dans les camions du secours national. Recherché par la gestapo avec son fils, il se réfugie dans les mines jusqu'à la Libération. Il est choisi comme secrétaire du comité départemental de libération du Pas-de-Calais, dont il est l'un des fondateurs[2], en 1944[5], puis cÚde son poste à Guy Mollet[4].

À la libĂ©ration, il est dĂ©lĂ©guĂ© par son syndicat pour siĂ©ger Ă  l'AssemblĂ©e consultative provisoire (1944-1945).

CarriĂšre politique

Mandats

Jules Catoire est conseiller municipal d'Arras de jusqu'en 1949[2].

Il est élu député du Mouvement républicain populaire du département du Pas-de-Calais en 1946 et le reste, constamment réélu, jusqu'en 1958.

Il est le porte-parole de son mouvement Ă  l'AssemblĂ©e Nationale lors des grands dĂ©bats sur la nationalisation des mines du Nord-Pas-de-Calais, et contribue Ă  la mise en place d'un statut des mineurs tenant compte des difficultĂ©s du mĂ©tier[4]. Il prend une part importante aux dĂ©bats aboutissant Ă  la crĂ©ation des HouillĂšres du bassin du Nord et du Pas-de-Calais et de juin 1946 Ă  1950, annĂ©e oĂč il dĂ©missionne, il en est le vice-prĂ©sident[2].

Il se distingue à l'Assemblée par sa sensibilité aux questions sociales[2]

Partisan du dialogue, « savoir regarder sans défier », il s'investit dans les rencontres entre les membres de la troisiÚme force[4].

Avec son groupe, Jules Catoire vote contre la Communauté européenne de défense le . Le , il refuse de voter la confiance au gouvernement Pierre MendÚs-France et participe ainsi à la chute du cabinet[2]

En , il vote la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs au gouvernement et la révision constitutionnelle[2].

Fonctions gouvernementales

Jules Catoire va remplir différentes fonctions gouvernementales sous la QuatriÚme République :

Distinctions

Notes et références

  1. « Archinoë - », sur archivesenligne.pasdecalais.fr (consulté le )
  2. Onglet Biographie du site de l'Assemblée Nationale
  3. Fiche biographie aux Archives du Pas-de-Calais
  4. 100 figures du Pas-de-Calais, cité dans la bibliographie
  5. Bruno Béthouart dans Le Maitron, cité dans la bibliographie
  6. Bruno BĂ©thouart, « Un grand rĂ©sistant du Pas-de-Calais : Jules Catoire », MĂ©moires de guerre Pas-de-Calais 1939-1945, Fauquembergues, ComitĂ© d’Histoire du Haut-Pays, t. IX,‎ , p. 29 (lire en ligne)
  7. "Démocrates chrétiens de la région du Nord dans la Résistance", par André Caudron, dans la Revue du Nord', tome 60, no 238, de juillet à septembre 1978

Voir aussi

Bibliographie

  • Bruno BĂ©thouart, Jules Catoire : 1899-1988, Arras, Artois presses Universite, coll. « Histoire », , 352 p. (ISBN 978-2-910-66304-9, OCLC 463836353).
  • Bruno BĂ©thouart, «Catoire Jules, EugĂšne, Édouard », dans Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier 1940-, Tome 3, 2007, lire en ligne.
  • « Jules Catoire », dans 100 figures du Pas-de-Calais 1790-2000, Les Échos du Pas-de-Calais, Lillers, 2001.
  • « Jules, EugĂšne, Edouard Catoire », sur Base des dĂ©putĂ©s, site de l'AssemblĂ©e Nationale, lire en ligne.

Liens externes

  1. Auparavant Sous-secrĂ©taire d'État du au .
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