Robert Schuman
Robert Schuman (/ÊÉbÉÊ Êuman/), nĂ© Jean-Baptiste Nicolas Robert Schuman le Ă Luxembourg (Luxembourg) et mort le Ă Scy-Chazelles (Moselle), est un homme d'Ătat français. Sous-secrĂ©taire d'Ătat pendant la TroisiĂšme RĂ©publique, ministre pendant la QuatriĂšme RĂ©publique, notamment aux Affaires Ă©trangĂšres, puis prĂ©sident du Conseil des ministres Ă deux reprises, Schuman a exercĂ© par ailleurs les fonctions de prĂ©sident du Parlement europĂ©en.
Robert Schuman | ||
Robert Schuman en 1949. | ||
Fonctions | ||
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Président de l'Assemblée parlementaire européenne | ||
â (1 an, 11 mois et 28 jours) |
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Prédécesseur | Hans Furler | |
Successeur | Hans Furler | |
Président du Conseil des ministres français | ||
â (6 jours) |
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Président | Vincent Auriol | |
Gouvernement | Schuman II | |
LĂ©gislature | Ire | |
Coalition | TroisiĂšme Force MRP-SFIO-RAD-AD-UDSR |
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Prédécesseur | André Marie | |
Successeur | Henri Queuille | |
â (7 mois et 25 jours) |
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Président | Vincent Auriol | |
Gouvernement | Schuman I | |
LĂ©gislature | Ire | |
Coalition | TroisiĂšme Force MRP-SFIO-RAD-AD-UDSR-PRL |
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Prédécesseur | Paul Ramadier | |
Successeur | André Marie | |
Ministre des Affaires Ă©trangĂšres | ||
â (4 ans, 5 mois et 13 jours) |
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Président | Vincent Auriol | |
PrĂ©sident du Conseil | AndrĂ© Marie Lui-mĂȘme Henri Queuille Georges Bidault RenĂ© Pleven Edgar Faure Antoine Pinay |
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Gouvernement | Marie Schuman II Queuille I Bidault II et III Queuille II Pleven I Queuille III Pleven II Faure I Pinay |
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Prédécesseur | Georges Bidault | |
Successeur | Georges Bidault | |
Député | ||
â (16 ans, 11 mois et 18 jours) |
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Circonscription | Moselle | |
â (22 ans, 6 mois et 15 jours |
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Circonscription | Moselle | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Jean-Baptiste Nicolas Robert Schuman | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Luxembourg (Luxembourg) | |
Date de décÚs | (à 77 ans) | |
Lieu de décÚs | Scy-Chazelles (Moselle, France) |
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SĂ©pulture | Ăglise Saint-Quentin de Scy-Chazelles | |
Nationalité | Allemande (1886-1919) Française (à partir de 1919) |
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Parti politique | MRP | |
Profession | Avocat | |
Religion | Catholicisme | |
RĂ©sidence | Moselle | |
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Présidents du Parlement européen Présidents du Conseil des ministres français |
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Il est considéré comme l'un des pÚres fondateurs de la construction européenne aux cÎtés de Jean Monnet, Konrad Adenauer, Johan Willem Beyen, Paul-Henri Spaak, Joseph Bech et Alcide De Gasperi.
L'Ăglise catholique a entamĂ© le procĂšs canonique en vue de sa bĂ©atification. Le , il est dĂ©clarĂ© vĂ©nĂ©rable par le pape François.
Biographie
Enfance
Le pĂšre de Robert Schuman, Jean-Pierre Schuman (1837-1900), est nĂ© français de langue luxembourgeoise[1] Ă Ăvrange, un village lorrain Ă la frontiĂšre franco-luxembourgeoise. En 1871, aprĂšs l'annexion d'une partie de la Lorraine par l'Allemagne, il devient allemand. La mĂšre de Robert Schuman, Suzanne EugĂ©nie Duren (1864-1911)[2], une Luxembourgeoise nĂ©e Ă Bettembourg, acquiert la nationalitĂ© allemande lors de son mariage avec Jean-Pierre Schuman. Bien qu'il soit nĂ© Ă Clausen, un faubourg de la ville de Luxembourg â oĂč sa maison natale existe toujours, Ă moins de 300 mĂštres du bĂątiment du secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Parlement europĂ©en qui porte son nom â Robert Schuman est allemand de naissance[3] en tant que citoyen du Reichsland d'Alsace-Lorraine.
Le jeune Robert Schuman frĂ©quente l'Ă©cole primaire et secondaire (l'AthĂ©nĂ©e) dans la capitale du Grand-DuchĂ©, oĂč il apprend notamment le français, sa langue maternelle Ă©tant le luxembourgeois, sa deuxiĂšme l'allemand standard. Puisque le diplĂŽme luxembourgeois n'est pas reconnu en Allemagne, il passe, en 1904, son Abitur (baccalaurĂ©at) au lycĂ©e Fabert de Metz, alors ville allemande.
Son pÚre étant mort en 1900 alors qu'il n'avait que 14 ans, Robert Schuman vit douloureusement la mort de sa mÚre en 1910. à 24 ans, n'ayant plus ni pÚre ni mÚre, le jeune homme songe un moment au sacerdoce avant d'y renoncer sur les conseils d'un ami. Il poursuit alors ses études supérieures de droit en Allemagne à Bonn, Berlin, Munich et Strasbourg, puis ouvre un cabinet d'avocat à Metz, en . ParallÚlement à ses études, il s'investit à la Conférence Olivaint dont il demeure un fidÚle compagnon de route.
PremiĂšre Guerre mondiale
En 1913, il préside la partie francophone du grand rassemblement laïc catholique, le Katholikentag, tenu à Metz. Un an plus tard, la PremiÚre Guerre mondiale éclate. Bien que réformé de l'armée en 1908 pour raisons médicales[4], il est incorporé comme simple soldat dans l'armée allemande en 1914 et affecté en 1915 à l'administration territoriale (Kreis) à Bolchen, devenue Boulay.
Huit jours aprĂšs lâArmistice, le , les troupes françaises entrent dans Metz et il faut changer lâadministration et les structures politiques locales. Robert Schuman devient alors membre de la commission municipale de Metz. Câest par ce biais que Robert Schuman, ĂągĂ© de 32 ans, entre dans la vie politique[5].
Entre-deux-guerres
Par le traitĂ© de Versailles, l'Alsace-Lorraine redevient française Ă lâĂ©tĂ© 1919. Le district de Lorraine (Bezirk Lothringen) devient le nouveau dĂ©partement de la Moselle, dont Metz reste la prĂ©fecture, bien diffĂ©rent de l'ancien dĂ©partement qui avait existĂ© entre 1790 et 1871. Schuman, devenu citoyen français, est candidat de l'Union rĂ©publicaine lorraine, il est Ă©lu lors des Ă©lections de comme dĂ©putĂ© de la Moselle et fait son entrĂ©e au Parlement.
Lors des dĂ©bats Ă l'AssemblĂ©e sur l'introduction intĂ©grale du droit français en Alsace-Moselle, il milite pour le maintien du concordat et du statut scolaire. Ă l'Ă©tĂ© 1924, il parle au nom de 21 dĂ©putĂ©s alsaciens et mosellans sur 24 ; le il avertit : « poursuivre la rĂ©alisation dâun tel programme serait non seulement contraire aux principes dĂ©mocratiques si souvent invoquĂ©s dans la dĂ©claration ministĂ©rielle mais ce serait jeter dans notre rĂ©gion un trouble grave au sujet duquel nous dĂ©clinons toute responsabilitĂ© ». Le lendemain, le quotidien Le Lorrain (Metz), estime que « M. Schuman a donnĂ© au gouvernement un solennel avertissement ».
En , il affirme son rejet de l'école laïque républicaine dans la revue Notre Droit : « L'école laïque est la grande machine à déchristianiser la France. Nous la repoussons »[6].
Robert Schuman se distancie de la mouvance autonomiste et Ćuvre pour une solution mixte qui favorise lâassimilation juridique progressive en conservant des dispositions essentielles aux yeux des Alsaciens-Mosellans. Il cultive les relations avec les Alsaciens et relativise la critique dâune domination alsacienne dans le Reichsland. Surtout, il s'allie avec le syndicaliste alsacien Henri Meck, fondateur des syndicats chrĂ©tiens et dĂ©putĂ© de Molsheim[7], qui connaĂźt bien la Moselle. Le compromis acceptĂ© par le Parlement donne naissance au droit local en Alsace et en Moselle en tant que dispositif particulier au sein du droit français.
Il siĂšge en tant que dĂ©putĂ© jusqu'en 1940. Il est membre de la commission de lĂ©gislation civile et criminelle de 1919 Ă 1929 et de 1939 Ă 1940, de la commission dâAlsace-Lorraine de 1919 Ă 1940, secrĂ©taire de cette commission de 1920 Ă 1927, vice-prĂ©sident de 1927 Ă 1929, prĂ©sident de 1929 Ă 1936. Ă partir de 1936, il siĂšge au conseil gĂ©nĂ©ral de la Moselle pour le canton de Cattenom.
Seconde Guerre mondiale
En 1938, la crainte d'une nouvelle guerre « fratricide » lui fait accueillir positivement les accords de Munich mais la Seconde Guerre mondiale Ă©clate en . En , dans la mesure oĂč il est un Ă©lu mosellan, Robert Schuman est nommĂ© sous-secrĂ©taire d'Ătat pour les rĂ©fugiĂ©s dans le gouvernement Paul Reynaud. AprĂšs l'offensive allemande du , Robert Schuman estime dĂšs le qu'il « faut mettre bas les armes »[8]. Le , il est confirmĂ© Ă son poste de sous-secrĂ©taire d'Ătat et fait ainsi partie du premier gouvernement PĂ©tain. Le , il vote pour les pleins pouvoirs au marĂ©chal PĂ©tain[9].
La Moselle est annexĂ©e de fait par le Reich nazi quelques jours plus tard, intĂ©grĂ©e au Gau Westmark â dont le chef-lieu est Sarrebruck â et Robert Schuman, rentrĂ© en Moselle, est arrĂȘtĂ© par la Gestapo et mis au secret dans la prison de Metz, avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ© Ă Neustadt en RhĂ©nanie-Palatinat le , grĂące Ă un allĂšgement de ses conditions de dĂ©tention obtenu par Heinrich Welsch.
Durant son assignation en rĂ©sidence surveillĂ©e, il s'entretient avec ses visiteurs en luxembourgeois, de façon quâon ne puisse pas suivre ses conversations[10].
ĂgĂ© de 56 ans, il s'Ă©vade et rĂ©ussit Ă rejoindre la zone libre dans la Vienne le , en franchissant la ligne de dĂ©marcation Ă Vernon aprĂšs avoir passĂ© dix jours Ă l'abbaye de LigugĂ©[11]. Il passe Ă©galement par la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges, en ArdĂšche. Il s'installe Ă Lyon oĂč vivaient beaucoup de Mosellans expulsĂ©s. Par l'intermĂ©diaire de son ami le commissaire de police Charles-Albert Watiez, il garde un contact Ă©troit avec beaucoup de rĂ©fugiĂ©s et il participe au comitĂ© lorrain qui se met en place Ă Lyon avec Robert SĂ©rot, Gabriel Hocquard, SĂ©golĂšne de Wendel, Paul Durand, le docteur Melchior et RenĂ© Jager[12].
Ă la LibĂ©ration, le ministre de la Guerre, AndrĂ© Diethelm, exige que « soit vidĂ© sur-le-champ ce produit de Vichy » en parlant de Schuman[13]. Cette qualification vient de son vote du et comme « ex-ministre de PĂ©tain[13] ». Son vote des pleins pouvoirs Ă PĂ©tain le met sous le coup de l'inĂ©ligibilitĂ© automatique[14] prĂ©vue par l'ordonnance du et, comme ancien ministre de PĂ©tain, il est frappĂ© « dâindignitĂ© nationale »[13]. Soucieux de reprendre des responsabilitĂ©s politiques, il finit par Ă©crire au gĂ©nĂ©ral de Gaulle, le , pour lui demander de revenir sur cette dĂ©cision[13]. Des alliĂ©s de Schuman interviennent auprĂšs du chef du gouvernement provisoire pour appuyer cette demande. Charles de Gaulle dĂ©cide que l'affaire soit classĂ©e[13].
En effet, le , Schuman avait Ă©tĂ© reconduit par le marĂ©chal PĂ©tain, sans ĂȘtre consultĂ©, dans les fonctions qu'il occupait au sein du cabinet de Paul Reynaud, dĂ©missionnaire[15]. Quelques jours aprĂšs cette nomination, Schuman remettait sa dĂ©mission au gouvernement PĂ©tain, sans y avoir siĂ©gĂ©[15] ; membre involontaire d'un cabinet de transition qu'il n'a jamais vu, il subit nĂ©anmoins, au lendemain de la guerre, des vexations pour avoir fait partie du gouvernement PĂ©tain[15].
La commission de la Haute Cour prononce un non-lieu en sa faveur concernant son inéligibilité[13] - [16], le et Robert Schuman reprend sa carriÚre dans la politique française[17]. Il devient le premier parlementaire ayant voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, à devenir ministre aprÚs la Libération[16].
IVe RĂ©publique
Sous la IVe République, il retrouve son siÚge de député de la Moselle, de 1946 à 1962. Le , il accueille Winston Churchill à Metz en compagnie du général Julliot, gouverneur de Metz. Winston Churchill prononce un discours en faveur de l'unité européenne[18].
Il est ministre des Finances en 1946 dans le gouvernement Bidault, puis devient prĂ©sident du Conseil des ministres fin 1947 (MRP) et ministre des Affaires Ă©trangĂšres de 1948 Ă 1952[19]. Il est l'un des grands nĂ©gociateurs de tous les traitĂ©s majeurs de cette pĂ©riode marquĂ©e par la nĂ©cessitĂ© d'organiser l'Europe de l'Ouest sur les plans politique, Ă©conomique et militaire avec l'aide des Ătats-Unis (Conseil de l'Europe, pacte de l'Atlantique nord, CECA, etc.) et le dĂ©but de la Guerre froide en Europe.
Il est ministre de la justice entre et . Il cosigne alors avec le gĂ©nĂ©ral KĆnig une circulaire disposant que les plaintes faisant suite à « de prĂ©tendues infractions » attribuĂ©es aux forces de lâordre soient classĂ©es sans suite[20] - [21].
Temps de la construction européenne
Son collaborateur et ami Jean Monnet lui fait part de l'urgente nĂ©cessitĂ© pour la France de se faire un alliĂ© de l'Allemagne et rĂ©dige un projet destinĂ© Ă initier une fĂ©dĂ©ration europĂ©enne. Ayant fait accepter le projet en un temps record par les ministres des Affaires Ă©conomiques du Royaume-Uni, des trois pays du Benelux et de l'Italie rĂ©unis dans le plus grand secret Ă Paris le , puis par Konrad Adenauer auprĂšs de qui il a dĂ©pĂȘchĂ© un Ă©missaire spĂ©cial et enfin par le gouvernement Bidault en conseil des ministres le en fin de matinĂ©e[22], Robert Schuman concrĂ©tise lâinitiative en proposant par sa dĂ©claration du 9 mai 1950, de placer la production franco-allemande du charbon et de lâacier sous une Haute AutoritĂ© commune, dans une organisation ouverte Ă la participation des autres pays dâEurope. Suivi de rencontres discrĂštes, comme Ă Luxeuil-les-Bains en [23], le plan Schuman entraĂźne la signature du traitĂ© de Paris le qui crĂ©e la CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de l'acier (CECA) qui est Ă l'origine de l'Union europĂ©enne[24] - [25].
C'est en ce , que tous les ans le Jour de l'Europe commémore ce qui constitue, selon Jacques Delors, le geste politique le plus important de ces derniÚres décennies.
En 1953, chargĂ© du dossier marocain (le Maroc, comme protectorat, dĂ©pendait des Affaires Ă©trangĂšres), Schuman tente de s'opposer Ă la dĂ©position du sultan Sidi Mohammed, ce qui lui vaut d'ĂȘtre Ă©vincĂ© du gouvernement. Le sultan Sidi Mohamed a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© le alors que Robert Schuman nâest plus ministre depuis 8 mois.
Dans le cadre de son implication dans la construction europĂ©enne, Robert Schuman a des contacts avec le comitĂ© amĂ©ricain pour une Europe unie Ă partir du dĂ©but des annĂ©es 1950 jusqu'en 1960[26] - [27]. En 1951, Robert Schuman accepte notamment de participer Ă une rĂ©union de promotion organisĂ©e aux Ătats-Unis par le comitĂ© amĂ©ricain afin de convaincre l'Ă©lite amĂ©ricaine de soutenir le fĂ©dĂ©ralisme europĂ©en[28] - [29].
Il est président du Mouvement européen de 1955 à 1961. Pendant cette période, il est également, de 1958 à 1960, le premier président du Parlement européen, lequel lui décerne, à la fin de son mandat, le titre de PÚre de l'Europe. En 1958, il est lauréat du prix international Charlemagne.
Loisirs
Robert Schuman est bibliophile. En particulier, tout au long de sa vie, il collectionne les autographes et les ouvrages liĂ©s Ă la Lorraine et la Lotharingie au sens large. Sa collection compte plus de 6 000 objets. Elle est dispersĂ©e aux enchĂšres en 1965, Ă l'exception d'un legs de 23 documents Ă lâInstitut catholique de Paris[30].
Fin de vie
Robert Schuman se retire de la politique en 1962 et retrouve sa maison de Scy-Chazelles. Pendant les derniers mois de sa vie, il s'intĂ©resse Ă l'actualitĂ© politique et europĂ©enne mĂȘme s'il prend la dĂ©cision de ne pas intervenir publiquement.
Robert Schuman meurt à soixante-dix-sept ans le à son domicile de Scy-Chazelles, prÚs de Metz. Ses obsÚques sont célébrées le dans la cathédrale de Metz.
En 1966, sa dépouille est transférée dans la petite église fortifiée Saint-Quentin, en face de sa maison devenue la Maison de Robert Schuman, qui appartient aujourd'hui au conseil départemental de la Moselle.
Mandats politiques
Robert Schuman est :
- député de la Moselle de 1919 à 1962 ;
- conseiller général dans le canton de Cattenom de 1937 à 1940 ;
- président de l'Assemblée parlementaire européenne de 1958 à 1960.
Fonctions gouvernementales
- Sous-secrĂ©taire d'Ătat aux rĂ©fugiĂ©s :
- Gouvernement Reynaud du au ,
- Gouvernement PĂ©tain du au ;
- Ministre des finances du au :
- Gouvernement Bidault I du au ,
- Gouvernement Ramadier I du au ,
- Gouvernement Ramadier II du au ;
- Président du Conseil :
- Gouvernement Robert Schuman (1) du au ,
- Gouvernement Robert Schuman (2) du au ;
- Ministre des Affaires Ă©trangĂšres du au :
- Gouvernement Marie du au ,
- Gouvernement Queuille I du au ,
- Gouvernement Bidault II du au ,
- Gouvernement Queuille II du 2 au ,
- Gouvernement Pleven I du au ,
- Gouvernement Queuille III du au ,
- Gouvernement Pleven II du au ,
- Gouvernement Faure I du au ,
- Gouvernement Pinay du au ;
- Ministre de la Justice, garde des Sceaux du au :
- Gouvernement Faure II du au .
Distinctions et récompenses
- Grand Collier de l'Ordre de Tadj (Nishan-i-Taj-i-Iran) Iran
- Ordre de Pie IX Vatican (1956)
- 1958 : prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle
- 1959 : prix Ărasme
- Grand-croix de lâordre du MĂ©rite de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale d'Allemagne (1959)
Hommages
De nombreux hommages sont rendus Ă Robert Schuman :
- le Parlement européen décerne à sa mémoire le « prix Robert Schuman pour l'Europe » ;
- l'universitĂ© de Bonn, oĂč il a Ă©tĂ© Ă©tudiant en droit, dĂ©cerne Ă sa mĂ©moire une mĂ©daille et un prix Robert Schuman ;
- la Fondation Robert-Schuman à Bruxelles décerne un prix à son nom et organise des colloques européens et internationaux ;
- la Fondation Alfred Toepfer décerne aussi chaque année un prix Robert Schuman pour l'Unité européenne ;
- les villes de Luxembourg, TrÚves, Metz et Sarrebruck ont instauré en 1991 le plus important prix d'art de la Grande Région, le Prix d'art Robert Schuman.
- à Bruxelles, le rond-point séparant le Berlaymont du Justus Lipsius porte son nom et par extension, la gare et la station de métro en dessous ainsi que le tunnel ferroviaire ;
- le ministre Christian Fouchet a inauguré le sous le nom lycée Robert-Schuman un nouveau lycée à Metz ;
- le , un monument en hommage aux PÚres fondateurs de l'Europe, réalisé par l'artiste russe Zourab Tsereteli, est dévoilé devant la maison de Schuman à Scy-Chazelles. Les statues représentent les quatre fondateurs de l'Europe Alcide De Gasperi, Robert Schuman, Jean Monnet et Konrad Adenauer.
- le , lors de la journée de l'Europe, les élus départementaux mosellans rencontrent une délégation de la Sarre voisine, avec son ministre-président, à Scy-Chazelles, dans la maison de Robert Schuman. Il s'agit de déterminer une date pour célébrer le vote solennel et à l'unanimité, par le Conseil départemental de la Moselle, de la demande de différenciation territoriale par un eurodépartement. Ce projet est placé d'emblée sous le haut patronage de Robert Schuman, dont le parcours de vie est marqué à la fois par l'histoire locale, nationale et par sa vision de l'espace européen.
- Plusieurs lieux portent le nom de Robert Schuman :
- le square Robert Schumann Ă Montrouge
- le square Robert-Schuman Ă Paris ;
- le boulevard Robert-Schuman Ă Nantes ;
- l'institut universitaire de technologie de Strasbourg ;
- le rond-point Robert Schuman, au cĆur du quartier europĂ©en Ă Bruxelles.
- Robert Schuman
(timbre allemand de 1968). - Square Robert Schuman (Montrouge).
- Statue dans le square Robert-Schuman (Paris).
- Monument en hommage aux PĂšres fondateurs de l'Europe devant la maison de Robert Schuman Ă Scy-Chazelles.
- Rond-point Robert-Schuman Ă Bruxelles.
ProcÚs en béatification
Un procĂšs en bĂ©atification de Robert Schuman a Ă©tĂ© ouvert par l'Ăglise catholique : Pierre Raffin, Ă©vĂȘque de Metz, a autorisĂ© l'ouverture du procĂšs en 1990. En 2004, le procĂšs diocĂ©sain a Ă©tĂ© clos[31]. En 2021, le pape François reconnait ses « vertus hĂ©roĂŻques » qui lui permettent dĂ©sormais d'ĂȘtre vĂ©nĂ©rable[32]. Selon le dossier Ă©tabli par le diocĂšse de Metz : « le statut de vĂ©nĂ©rable atteste de l'hĂ©roĂŻcitĂ© des vertus du "serviteur de Dieu" »[33].
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Richard J. Aldrich, « OSS, CIA and European Unity : The American Committee on United Europe, 1948-60 », Diplomacy and Statecraft, vol. 8, no 1,â , p. 184-227 (lire en ligne)
- Georges Ditsch, « Un grand Lorrain dans la tourmente (Robert Schuman 1939-1945) », Les Cahiers du Pays Thionvillois, no 1,â
- Jean-Claude Delbreil, Jean El Gammal (Dir.) et François Roth, Dictionnaire des Parlementaires lorrains de la TroisiÚme République, Metz, Serpenoise, (ISBN 2-87692-620-2, OCLC 85885906, lire en ligne), p. 307-312
- Thierry Grosbois, « La stratégie de Ford à l'égard de l'intégration européenne »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), Helsinki Congress of the International Economic History Association, (consulté le )
- Ghislain Knepper, Robert Schuman : la politique pour vocation, Paris, Ăditions Salvator, , 154 p. (ISBN 978-2-7067-2210-3)
- Margriet Krijtenburg (trad. BĂ©atrice et Ghislaine RĂątel), L'Europe de Schuman. Ses racines, Metz, Ăditions des Paraiges, .
- René Lejeune, Robert Schuman : une ùme pour l'Europe, Paris, Saint Paul, , 223 p. (ISBN 2-85049-339-2).
- René Lejeune, Robert Schuman, pÚre de l'Europe 1863-1963 : la politique, chemin de sainteté, Paris, Fayard, .
- Raymond Poidevin, Robert Schuman : homme d'Ătat, 1886-1963, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Personnages » (no 6), , 520 p. (ISBN 2-11-080885-3, prĂ©sentation en ligne), [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne], [prĂ©sentation en ligne].
- François Roth, Robert Schuman : du Lorrain des frontiÚres au pÚre de l'Europe, Paris, Fayard, , 656 p. (ISBN 978-2-213-63759-4, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Sylvain Schirmann (dir.), Robert Schuman et les pĂšres de l'Europe : cultures politiques et annĂ©es de formation, Bruxelles, Peter Lang, coll. « Publications de la Maison de Robert Schuman. Ătudes et travaux » (no 1), , 361 p. (ISBN 978-90-5201-423-4, prĂ©sentation en ligne).
- Gilbert Trausch (dir.), Le Luxembourg face à la construction européenne, Centre d'études et de recherches européennes Robert Schuman, , 263 p.
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) British Museum
- (en) National Portrait Gallery
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative Ă l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- François Roth, « Robert Schuman »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur archivesdefrance.culture.gouv.fr, Archives de France (consulté le )
- « ProcĂšs Schuman â Le procĂšs diocĂ©sain en vue de la bĂ©atification de Robert Schuman a Ă©tĂ© clĂŽturĂ© samedi 29 mai », sur mis en archive par wikiwix.com, diocĂšse de Metz, (consultĂ© le )
- « La déclaration de Robert Schuman (Paris, 9 mai 1950) », sur cvce.eu, Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe
- « 9 mai 1950 â La CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de l'acier », sur HĂ©rodote.net
- Sabine Renard-Darson, « Robert Schuman Ă Poitiers et Ă LigugĂ© », sur vrid-memorial.com, Association VRID â Vienne rĂ©sistance internement dĂ©portation, (consultĂ© le )
- François Roth, PĂšre de lâEurope ou saint en veston ?, (lire en ligne)
- « Fanfare Grand-Ducale de Clausen, 150e anniversaire », sur fofa (consulté le )
- Site officiel du Centre européen Robert Schuman à Scy-Chazelles
- Fondation Robert Schuman
- (de) Collection de documents du prĂ©sident du ComitĂ© allemand pour la bĂ©atification de Robert Schuman, Hans-August LĂŒcker, dĂ©posĂ©e aux Archives historiques de l'Union europĂ©enne Ă Florence.
Références
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- « Demeures et familles section de Messancy 1re partie : Famille Duren », sur messancy-histoire.be (consulté le )
- Fanfare Grand-Ducale.
- « Biographie de Robert Schuman », sur centre-robert-schuman.org (consulté le )
- Page 15 de De Robert Schuman Ă demain : Suite du Christ et engagement politique, collectif, 2014, Gregorian & Biblical Press, (ISBN 978-88-7839-277-9).
- René Lejeune, Robert Schuman, PÚre de l'Europe 1886-1963, Editions du Jubilé, , p.82
- Bruno BĂ©thouart, « La France, Robert Schuman et lâEurope »(Archive.org âą Wikiwix âą Archive.is âą Google âą Que faire ?), Historisch-Politische Mitteilungen, (ISSN 2194-4040, DOI 10.7788/hpm.2000.7.1.197, consultĂ© le ), p. 197â217
- Europaforum.lu - 2008.
- Virginie Malingre. Robert Schuman sur le chemin de la béatification. lemonde.fr. .
- Ditsch 1984.
- Renard-Darson 2008.
- François Roth, Robert Schuman, du Lorrain des frontiÚres au pÚre de l'Europe, Paris, Fayard, , 656 p. (ISBN 978-2-213-63759-4), pages 257 & 258
- Raymond Poidevin, « Robert Schuman : un itinéraire étonnant », dans Robert Schuman, Beauchesne, coll. « Politiques et Chrétiens », (lire en ligne), p. 9-15.
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- Lejeune 1986, p. 82.
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- Roth - 11 novembre 2013.
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- « Des historiens soulignent l'emploi « systĂ©matique » de la torture par l'armĂ©e française en AlgĂ©rie », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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- Francis Gouge, « Et si lâEurope Ă©tait nĂ©e dans un village de Haute-SaĂŽne ? », sur lemonde.fr, (consultĂ© le )
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