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Commissaire de police (France)

En France, les commissaires de police sont des hauts fonctionnaires de l’État nommés par décret du président de la République. Ils constituent le corps de conception et de direction de la Police nationale, lequel est défini comme un « corps technique supérieur à vocation interministérielle »[1].

Écharpe tricolore de commissaire de police, symbole de la Nation (ancien modèle).

Histoire

Sous l'Ancien RĂ©gime

Nicolas de La Mare, commissaire au Châtelet et auteur du Traité de la Police. Caricature extraite d'une publication protestante, 1691[n 1].

À Paris, jusqu'en 1667, la police n'est qu'un parent pauvre de la justice : il n'y a pas de corps de police indépendant. Les juges et leurs auxiliaires n'ont pas le temps matériel d'assurer la sécurité des personnes et des biens, ni de lutter contre les divers fléaux. Il y a vingt commissaires au Châtelet pour les dix-sept quartiers de la ville. Deux cent quarante militaires constituent le Guet royal, ancêtre de la Gendarmerie.

Épée de commissaire, symbole du représentant de l'État.

Il existe pourtant bien un corps des commissaires enquĂŞteurs et examinateurs, qu'on appelle « commissaires au Châtelet Â». Ces agents sont des « officiers de robe longue Ă©tablis pour faire certaines instructions et fonctions de justice et de police, Ă  la dĂ©charge des magistrats Â», attachĂ©s aux lieutenants du prĂ©vĂ´t de Paris, un lieutenant civil tenait la chambre civile tandis qu'un lieutenant criminel s'occupait des affaires criminelles. Leur nombre a considĂ©rablement variĂ© : il est passĂ© de huit sous Philippe V Ă  quarante-huit sous Louis XIII.

L'Ă©dit royal de 1667 fait de ces agents des subordonnĂ©s du lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, dont la fonction est crĂ©Ă©e pour Nicolas de La Reynie, et seuls quatre d'entre eux demeurent attachĂ©s au lieutenant civil du prĂ©vĂ´t de Paris. Ă€ Louis XIV, Colbert donne la dĂ©finition de ce lieutenant gĂ©nĂ©ral : « Il faut que notre lieutenant de police soit un homme de simarre et d'Ă©pĂ©e et si la savante hermine du docteur doit flotter sur ses Ă©paules, il faut aussi qu'Ă  son pied rĂ©sonne le fort Ă©peron du chevalier, qu'il soit impassible comme le magistrat et comme le soldat intrĂ©pide, qu'il ne pâlisse devant les inondations du fleuve et la peste des hĂ´pitaux, non plus que devant les rumeurs populaires et les menaces de vos courtisans ». Pendant trente ans, jusqu'en 1697, Nicolas de La Reynie, mĂ©tamorphose la ville : les quarante-huit commissaires de police, bĂ©nĂ©ficiant d'un traitement, de primes, d'avantages fiscaux, veillent sur les quartiers de Paris. On compte 2 736 lanternes publiques Ă  la fin de 1667, le Guet royal est rĂ©organisĂ©, le lieutenant gĂ©nĂ©ral a ses observateurs qui scrutent l'opinion publique.

Les commissaires Ă©taient rĂ©partis dans Paris Ă  la tĂŞte de chacun des seize quartiers de la ville (l'Ă©quivalent d'un commissaire central d'arrondissement aujourd'hui). On trouve Ă  chaque fois un « ancien prĂ©posĂ© Â», un commissaire dĂ©signĂ© par son anciennetĂ©. Les autres commissaires du quartier sont placĂ©s sous ses ordres. Ils sont assistĂ©s de clercs, dont certains seront Ă  compter de 1709 appelĂ©s « inspecteurs de police » et se voient attribuer par l'ancien un service particulier. Ils doivent lui signaler quotidiennement tout fait notable survenu dans leur service et se rassemblent chez lui chaque semaine pour faire le rapport de leurs activitĂ©s. Ils procèdent Ă  une visite bimensuelle et minutieuse de leur quartier.

Durant la Révolution française

Dans un premier temps, les commissaires de police sont élus comme d'autres fonctionnaires publics (clergé, magistrature), d'abord au suffrage censitaire, puis après la chute de la monarchie en 1792, dans des élections « révolutionnaires » à la main levée permettant toutes les intimidations. Plus tard, la Convention, au travers de son Comité de sûreté générale, nomme directement les commissaires sur l'ensemble du territoire de la République. Sous le Directoire, ils sont nommés par l’administration départementale, sur proposition de la municipalité.

Au XIXe siècle

Un commissaire de police vers 1840,
lithographie.

Ă€ partir de la loi du 28 pluviĂ´se an VIII, , toutes les communes de plus de 5 000 habitants sont tenues d'avoir leur commissaire de police. Pour les communes de Marseille, de Lyon et de Bordeaux, il fut instituĂ© un emploi de « commissaire gĂ©nĂ©ral » et il fut envisagĂ© de crĂ©er de tels emplois pour les villes de plus de 100 000 habitants.

Néanmoins, la fonction est un véritable casse-tête administratif, car ces « hommes du gouvernement » sont nommés et promus par les autorités de l'État (Consulat) mais payés par les municipalités sur les recettes de l'octroi et ils dépendent du parquet pour toutes les affaires judiciaires. Les zones de compétences des commissaires se diversifient sous le Second Empire avec la création des éphémères commissaires cantonaux et commissaires départementaux, mais aussi des commissaires affectés à la police des chemins de fer, créés dès 1848, ancêtres des renseignements généraux.

Depuis 1941

Sous le gouvernement prĂ©sidĂ© par le marĂ©chal PĂ©tain ( " Etat français " dont le siège est Ă  Vichy, apparu le 10 juillet 1940 par le vote de l'AssemblĂ©e nationale de l'Ă©poque, soit la rĂ©union de la Chambre des DĂ©putĂ©s et du SĂ©nat, par 569 votes pour et 80 contre ), les corps de police municipale dĂ©pendant des maires de communes de plus de 10 000 habitants sont nationalisĂ©s par la loi du 23 avril 1941 et deviennent des " corps urbains " , qui sont le premier Ă©chelon de la " police rĂ©gionale d'Etat " . Le gouvernement de Vichy crĂ©e de toutes pièces une « Direction GĂ©nĂ©rale de la Police Nationale » qui regroupe toutes les forces de police civile sur le territoire français (ex-SĂ»retĂ© Nationale et PrĂ©fecture de Police). Ainsi est mise au point en place la « police rĂ©gionale d'État », qui intègre les anciens fonctionnaires en tenue et en civil et fonctionnaires administratifs (secrĂ©taires de police) payĂ©s jusqu'alors par les communes. Chaque police rĂ©gionale d'Etat est compĂ©tente pour une rĂ©gion de police, crĂ©Ă©e par dĂ©cret et qui est placĂ©e sous l'autoritĂ© d'un haut fonctionnaire de police, issu du corps des commissaires de police, appelĂ© « intendant rĂ©gional de police », lui mĂŞme placĂ© auprès du « prĂ©fet rĂ©gional », qui avait Ă©tĂ© mis en place en 1941 et qui est alors le supĂ©rieur hiĂ©rarchique des prĂ©fets de chaque dĂ©partement, au moment oĂą le gouvernement de Vichy avait mis au point la nouvelle structure de « rĂ©gion administrative ». Ă€ la mĂŞme Ă©poque, en , se crĂ©ent les groupements mobiles de rĂ©serve (G.M.R), unitĂ©s de policiers mobiles, de type militarisĂ©, qui seront dissous par dĂ©cret signĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle le Ă  la suite de leur action notamment contre les mouvements et groupements de la RĂ©sistance. Toutefois, les membres des G.M.R. qui pourront attester de leur appartenance Ă  un mouvement ou Ă  un groupement de la RĂ©sistance intĂ©rieure ou ayant Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme ayant eu comportement rĂ©publicain entre et la LibĂ©ration en seront autorisĂ©s Ă  rester dans la SĂ»retĂ© nationale et constitueront la base de 50 % des effectifs des Compagnies rĂ©publicaines de sĂ©curitĂ© (C.R.S.), mises au point par le dĂ©cret du , portant crĂ©ation des C.R.S. par le gouvernement provisoire de la RĂ©publique française et qui disposent depuis d'un drapeau spĂ©cifique, qui se transmet chaque annĂ©e entre groupement rĂ©gional de C.R.S. Les C.R.S. Ă©taient basĂ©es sur des unitĂ©s de police qui avaient aussi des missions de sĂ©curitĂ© publique et des missions supplĂ©tives pour l'armĂ©e, crĂ©Ă©es Ă  Marseille le en tant que « Forces RĂ©publicaines de SĂ©curitĂ© » (F.R.S.) par le Commissaire de la RĂ©publique de Marseille, Raymond Aubrac, faisant suite aux troubles nĂ©s Ă  la suite de la libĂ©ration de Marseille et de ses environs, après le dĂ©barquement de Provence le de l'armĂ©e commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral de Lattre de Tassigny. Tous les membres des F.R.S. qui le dĂ©siraient furent intĂ©grĂ©s dans les C.R.S. Ă  leur crĂ©ation, en .

Le gouvernement de Vichy crée l'École nationale supérieure de la Police par la loi du , laquelle est maintenue par le gouvernement provisoire de la République française à la Libération[4]. Elle a vocation à former les commissaires de police et les officiers de paix, en deux cours séparés. Toutefois, l'école, considérée par le gouvernement provisoire de la République française comme une création du gouvernement de Vichy et au vu de la collaboration de la police française avec les forces d'occupation allemande, ne reçoit aucune promotion d'élèves-commissaires à compter de 1944 et reste inactive de 1944 à 1955. Durant cette période, les candidats reçus au concours de commissaire de police rejoignent un service de police où ils sont placés en tant que commissaires stagiaires pendant un an.

Une importante réforme menée par le décret du , préparé par Christian Bonnet, alors ministre de l'Intérieur, transforme le corps des commissaires de police, leur donnant pouvoir hiérarchique sur l'intégralité des effectifs de police, jusque-là limité à l'encadrement des policiers en civil, soit les inspecteurs de police et les enquêteurs de police — corps en civil crée en 1971 équivalent aux gardiens de la paix — , les inspecteurs de police dont l'origine remonte à 1709 équivalents en « civil » des officiers de paix, créés en 1790 dont la compétence, au début de leur apparition, était limitée au département de la Seine et des gardiens de la paix, dont le corps fut créé par la Troisième République en 1871, était la transformation du corps des sergents de ville, apparu en 1829. Cette réforme a également permis d'intégrer les commandants principaux (anciens officiers supérieurs de la police en tenue) dans le corps des commissaires de police au grade de commissaires et les commandants de groupement (grade supérieur à celui de commandant principal) au grade de commissaire principal. Cette importante réforme ne fut pas remise en cause à l'occasion de l'arrivée de la gauche au pouvoir après le 10 mai 1981 mais fut à l'époque, avant sa mise au point et à compter de son application, contestée par différents syndicats de policiers en civil qui considéraient que les débouchés de carrière pour les inspecteurs de police étaient restreints par l'arrivée des officiers supérieurs de paix, qui limitaient ainsi la promotion interne des inspecteurs, dans le corps des commissaires de police, que ce soit par concours ou par la procédure de la sélection au choix .

En 1987, un décret voulu par le chef du gouvernement d'alors, Jacques Chirac, donne aux commissaires de police des fonctions et responsabilités équivalentes à celles accordées aux administrateurs civils ou aux membres des corps recrutés par la voie de l'École nationale d'administration. Les commissaires de police deviennent ainsi des fonctionnaires de " catégorie supérieure " , soit des « A + » ou « hauts fonctionnaires », même si cette appellation n'est pas conforme au statut général de la fonction publique de l'époque, qui comprenait quatre catégories d'agents : ceux de catégorie D ( recrutés sans diplôme), C (devant être titulaires de C.A.P. ou du brevet des collèges) , B (titulaires de baccalauréat ou de titre équivalent) et A (agents devant avoir au minimum une licence ou un titre de même niveau). Ce décret répond aux demandes réitérées après , exprimées par le syndicat des commissaires de police et hauts fonctionnaires de police, créé en 1925, qui considérait que les commissaires de police étaient des agents publics qui devaient être des hauts fonctionnaires, au vu de leur niveau de responsabilités et de leur action au quotidien. Déjà, quelques détachements, très rares (environ cinq) de commissaires de police avaient été faits dans des corps de sous-préfets ou dans d'autres corps de l’État de même niveau, entre 1945 et 1987. Un cas célèbre de détachement fut celui de Michel Baroin, alors commissaire principal affecté dans un service local des Renseignements généraux, détaché comme sous-préfet de Nogent sur Seine en 1964. Michel Baroin avait été condisciple de Jacques Chirac au sein de l'I.E.P. de Paris.

Le décret du 24 décembre 2012 a modifié l'organisation de l'École nationale supérieure de la Police. Il transfère les activités de l'ENSOP (École nationale supérieure des officiers de police), organisme sans personnalité juridique rattaché à l'administration centrale du ministère de l'Intérieur à l'ENSP qui, jusqu'à présent, ne formait que les commissaires de police. L'ENSP devient ainsi l'établissement public unique chargé de la formation des commissaires et des officiers de police.

ResponsabilitĂ©s 

Képi de commissaire de police, désormais remplacé par la casquette.

Ils sont chargés de l'élaboration et de la mise en œuvre des doctrines d'emploi et de la direction des services dont ils assument la responsabilité opérationnelle et organique. Ils ont autorité sur le personnel affecté dans ces services.

Ils peuvent être appelés à exercer leurs fonctions dans les établissements publics administratifs placés sous la tutelle du ministre de l'Intérieur.

Ils participent à la conception, à la réalisation et à l'évaluation des programmes et des projets relatifs à la prévention de l'insécurité et à la lutte contre la délinquance.

Ils exercent la fonction d'officier du ministère public (OMP) auprès des tribunaux de police.

Des élèves de l'École nationale supérieure de la police lors du défilé du aux Champs-Élysées.

Grades

Le corps de conception et de direction comprend trois grades[5] :

  • commissaire de police ;
  • commissaire divisionnaire de police ;
  • commissaire gĂ©nĂ©ral de police.

Le commissaire de police ayant neuf ans de services effectifs, ayant satisfait à l'obligation de mobilité et après avoir suivi une formation professionnelle organisée par l'École nationale supérieure de la police, peut être promu au grade de commissaire divisionnaire.

Le grade de commissaire principal a été supprimé en 2005, les membres du corps ayant atteint ce grade à la date de la réforme pouvant à titre temporaire cependant continuer à le porter.

Peuvent accéder au grade de commissaire général[6] :

  • les commissaires divisionnaires ayant atteint au moins le 5e Ă©chelon de leur grade et ont accompli six ans de service en position de dĂ©tachement dans un ou plusieurs emplois Ă©numĂ©rĂ©s par dĂ©cret ;
  • les commissaires divisionnaires ayant atteint au moins le 5e Ă©chelon de leur grade et ont exercĂ©, pendant huit ans, des fonctions supĂ©rieures d'un niveau particulièrement Ă©levĂ© de responsabilitĂ©. Ces fonctions doivent avoir Ă©tĂ© exercĂ©es en position d'activitĂ© ou de dĂ©tachement dans le grade de commissaire divisionnaire, dans un grade d'avancement d'un corps ou cadre d'emplois de niveau comparable dĂ©fini par arrĂŞtĂ© interministĂ©riel.

Les commissaires généraux ainsi que les commissaires divisionnaires ayant atteint le 5e échelon de leur grade et ayant satisfait aux obligations de mobilité peuvent être nommés à un emploi de contrôleur général[7]. Après avoir occupé cet emploi depuis un an au moins, le contrôleur général peut être nommé inspecteur général ou directeur des services actifs. Contrôleur général, inspecteur général et directeur des services actifs ne sont pas des grades mais des emplois à la discrétion du gouvernement, qui nomme et révoque à ces emplois ad nutum.

  • Galons du corps de conception et de direction de la police nationale
    Galons du corps de conception et de direction de la police nationale
  • Galons des emplois supĂ©rieurs de direction de la police nationale
    Galons des emplois supérieurs de direction de la police nationale

Affectations

À la sortie de l'École nationale supérieure de la police, la plupart des postes offerts aux commissaires de police sont proposés en sécurité publique.

Parmi ceux-ci :

  • responsable d'un commissariat d'une ville moyenne ;
  • adjoint au responsable d'un commissariat central dans une grande ville ;
  • chef de service dans une direction dĂ©partementale d'un dĂ©partement important.

D'autres postes sont offerts à la Préfecture de police de Paris :

  • commissaire central adjoint dans un commissariat d'arrondissement ;
  • chef du service d’investigation judiciaire dans un commissariat d’arrondissement important ;
  • adjoint Ă  un chef de division Ă  la direction de l’ordre public et de la circulation.

Les postes de commissaire de police font l'objet d'une nomenclature dĂ©finissant pour chacun d'entre eux leur niveau de responsabilitĂ©. Ces niveaux sont dĂ©terminĂ©s de A Ă  F (niveau A : sortie d'Ă©cole – niveau F : commissaire divisionnaire confirmĂ© ou commissaire gĂ©nĂ©ral). 

Après son premier poste, occupé obligatoirement pendant une durée minimum de 2 ans, le commissaire de police peut se porter candidat aux postes vacants offerts dans l'ensemble des directions de la police nationale.

Recrutement

Il existe trois voies d'accès au corps des commissaires de police :

  • le concours externe (50 % d'une promotion) ouvert aux candidats de nationalitĂ© française ayant obtenu un master (Bac+5) âgĂ©s de 35 ans au plus l'annĂ©e du concours ;
  • le concours interne (20 % d'une promotion) ouvert aux agents de l' État ou des collectivitĂ©s locales comptant au mois quatre annĂ©es de service et âgĂ©s de 44 ans au plus l'annĂ©e du concours ;
  • la voie d'accès professionnelle (30 % d'une promotion) ouverte aux fonctionnaires du corps de commandement ayant au moins le grade de capitaine, comptant 7 ans d'anciennetĂ© dans ce grade depuis leur titularisation et âgĂ©s de 50 ans au plus au de l'annĂ©e de leur recrutement.

À l'issue de cette phase de recrutement, les élèves-commissaires de police suivent une formation initiale d'une durée de deux ans au sein de l'École nationale supérieure de la police, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or (Rhône) où ils alternent les formations au sein de l'école et les stages en directions de police. Lors de l'entrée à l'école, ils sont nommés élèves-commissaires pour une durée d'un an et, au cours de la seconde année d'école, ils deviennent commissaires de police stagiaires. A la sortie de l'école, ils sont commissaires titulaires et affectés dans un service ou une direction.

Le concours d'accès au corps des commissaires de police, tout particulièrement par la voie externe, est l'un des plus difficiles et sélectifs de la fonction publique d'État, d'un niveau comparable à ceux de l'École nationale d'administration et de l'École nationale de la magistrature.

Effectifs

Deux commissaires de police, un officier, un gardien de la paix et un brigadier-chef

Au , il y avait 1 709 membres du corps de conception et de direction soit 1,2 % des effectifs de la police nationale, rĂ©partis comme suit :

  • 892 commissaires soit 52 % des effectifs ;
  • 686 commissaires divisionnaires soit 41 % des effectifs ;
  • 90 contrĂ´leurs gĂ©nĂ©raux, 26 inspecteurs gĂ©nĂ©raux et 15 directeurs de services actifs de police, soit 7% des effectifs .

Pour les Ă©lections professionnelles du ministère de l'IntĂ©rieur ayant eu lieu entre le et le , les effectifs de ce corps pouvant participer Ă  ces Ă©lections Ă©taient de 1 666 personnes. La rĂ©partition des voix pour la commission administrative paritaire des commissaires est au 2/3 pour le syndicat « historique » des commissaires de police et des hauts fonctionnaires de police, crĂ©Ă© en 1925 et au tiers restant pour le syndicat indĂ©pendant des commissaires de police, crĂ©Ă© en 2006.

Pour les Ă©lections professionnelles prĂ©vues entre le 1er et le , l'effectif budgĂ©taire des membres du corps de conception et de direction devant participer Ă  de telles Ă©lections a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© au par les services centraux du SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral du Ministère de l'IntĂ©rieur Ă  1 680 personnes et est rĂ©parti comme suit : 479 femmes (environ 28,51 % de l'effectif total) et 1 201 hommes soit environ 71,48 % de l'ensemble des effectifs).

Quelques commissaires de police

RĂ©els

Fictifs

  • Henri Blondel (sĂ©rie Les Cordier, juge et flic)
  • Rosen (film Le Professionnel)

Notes et références

Notes

  1. Cette caricature d'inspiration protestante est publiée dans l'ouvrage de Cornelis Dusart (1660-1704) et Jacob Gole (1660-1737), Les Héros de la Ligue ou la procession monacale conduitte par Louis XIV pour la conversion des protestans de son royaume, Paris, P. Peters, 1691, [lire en ligne].
    En raison de sa participation à la destruction du temple de Charenton après la révocation de l'édit de Nantes, Nicolas de La Mare est férocement caricaturé comme un moine ligueur encapuchonné et hilare, évocation du temps des Guerres de religion. La planche est ornée d'un sonnet moquant la corruption du commissaire[2].
    Il s'agit de l'unique représentation contemporaine de Nicolas de La Mare, aucun portrait n'étant connu par ailleurs[3].

Références

  1. DĂ©cret no 2005-939 du portant statut particulier du corps de conception et de direction de la police nationale, (lire en ligne)
  2. (en) Friedrich Hollstein, Dutch and flemish etchings, engravings and woodcuts, 1400-1700, vol. VI, p. 79 et vol. VII, p. 240.
  3. Epron 2004, p. 6.
  4. Jean-Marc Berlière, la loi du 23 avril 1941 portant organisation générale des services de police en France
  5. « Décret no 2005-939 du portant statut particulier du corps de conception et de direction de la police nationale. | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  6. Décret no 2016-808 du relatif à l'instauration du grade de commissaire général de police, (lire en ligne)
  7. « Décret no 2007-315 du relatif aux conditions de nomination et d'avancement dans les emplois d'inspecteur général et de contrôleur général des services actifs de la police nationale. | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marc Berlière, Le monde des police en France, XIXe – XXe siècles, Editions Complexe, 1996, 275 p.
  • Justine Berlière, Policer Paris au siècle des Lumières. Les commissaires du quartier du Louvre dans la seconde moitiĂ© du XVIIIe siècle, Paris, École des Chartes, « MĂ©moires et documents de l'École des Chartes », no 91, 2012, 414 p., [compte-rendu en ligne].
  • Pierre Bondois, « Le commissaire Delamare et le TraitĂ© de la police », Revue d'histoire moderne, no 19,‎ , p. 313-351 (lire en ligne).
  • Vincent Denis, « Les commissaires de police parisiens, de la chute de la monarchie Ă  la Restauration », dans Dominique Kalifa, Pierre Karila-Cohen (dir.), Le commissaire de police au XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008, p. 27-40.
  • Nicole Diament, Recherches sur la police parisienne sous Louis XIV Ă  travers l'Ĺ“uvre et la carrière de Nicolas Delamare, thèse, École des Chartes, Paris, 1974.
  • Nicole Dyonet, « Le commissaire Delamare et son TraitĂ© de la police (1639-1723) », dans Claire Dolan (dir.), Entre justice et justiciables : les auxiliaires de la justice du Moyen Ă‚ge au XXe siècle : [actes du colloque, QuĂ©bec, 15-17 septembre 2004, Sainte-Foy (QuĂ©bec), Les Presses de l'UniversitĂ© Laval, coll. « InterCultures », , 828 p. (ISBN 2-7637-8268-X), p. 101-119.
  • Quentin Epron, « Nicolas Delamare et la culture juridique française des prĂ©-Lumières », Revue d'histoire des facultĂ©s de droit et de la science juridique, no 24,‎ , p. 9-33.
  • Jean-Claude HervĂ©, « L'ordre Ă  Paris au XVIIe siècle : les enseignements du Recueil des règlements de police du commissaire DuprĂ© », Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. XXXIV,‎ , p. 185-214 (lire en ligne).
  • Dominique Kalifa, Pierre Karila-Cohen (dir.), Le commissaire de police au XIXe siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2008, 284 p.
  • Steven L. Kaplan, « Note sur les commissaires de police de Paris au XVIIIe siècle », Revue d'histoire moderne et contemporaine, t. XXVIII,‎ , p. 669-686 (lire en ligne).
  • John M. Merriman, « Les Javerts de la Restauration : commissaires de police et hĂ©ritage rĂ©volutionnaire », dans Hommage Ă  Claude Mazauric. Pour la RĂ©volution française, Rouen, Publications de l'UniversitĂ© de Rouen, 1998, p. 393-398.
  • Vincent Milliot, « Saisir l'espace urbain : mobilitĂ© des commissaires et contrĂ´le des quartiers de police Ă  Paris au XVIIIe siècle », Revue d'histoire moderne et contemporaine, nos 50-1,‎ , p. 54-80 (lire en ligne).
  • Raymonde Monnier, « Un nouveau magistrat municipal : le commissaire de police parisien de l'an II », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'ĂŽle-de-France, 1987 (1985), 112e annĂ©e, p. 195-228.
  • FrĂ©dĂ©ric Ocqueteau, « Le commissaire de police en « manager de service » : nouveaux rĂ´les et repositionnements identitaires aux dĂ©buts du XXIe siècle », dans Jean-Marc Berlière, Catherine Denys, Dominique Kalifa et Vincent Milliot (dir.), MĂ©tiers de police : ĂŞtre policier en Europe, XVIIIe-XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 560 p. (ISBN 978-2-7535-0698-5), p. 287-299.

Articles connexes

Liens externes

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