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Marc Juge

Marc Juge est un commissaire de police et résistant français né à Moulins (Allier) le et mort fusillé le à Clermont-Ferrand. En poste au commissariat de Vichy, il agira principalement contre les dénonciateurs et les informateurs de la Gestapo et identifiera les fonctionnaires hostiles à la Résistance.

Marc Juge
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  32 ans)
Clermont-Ferrand
SĂ©pulture
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction
Tombe de Marc Juge et de deux autres résistants, à coté du carré militaire, au cimetière des Bartins, à Vichy

Biographie

Il nait à Moulins le de parents concierges. Bachelier, il entre dans la police sur concours, d'abord comme secrétaire de Police à Moulins, puis inspecteur au contrôle criminel (Police judiciaire) à la Sureté nationale[1] à Paris, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il enquête à cette occasion sur les activités de Joseph Darnand au sein de la Cagoule[2]. Il réussit le concours de commissaire de police[3] et après une formation à l’École supérieure de police à Lyon, il est nommé en octobre 1942[1] commissaire à Vichy[2] - [Note 1], alors capitale de l'État français[Note 2].

Marc Juge entre en résistance deux mois plus tard, en décembre 1942, comme membre du groupe « Didier », groupe actif dans l'Allier et affilié par la suite aux Forces françaises de l’intérieur (FFI)[1], et aussi comme agent P2 du réseau Marco Polo[1] - [3]. Il renseigne sur les mouvements de troupes et sur l'activité des fonctionnaires allemands[3] et identifie les fonctionnaires français hostiles à la Résistance. Mais son travail principal va être, en usant de ses pouvoirs de police, de poursuivre sur des motifs de droit commun les informateurs et dénonciateurs œuvrant pour la Gestapo en ville. Dénoncé, il est arrêté le 1944 par Hugo Geissler, le chef de la police allemande (SD et Sipo) pour l'Auvergne et le Bourbonnais dans son bureau du commissariat situé au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville[3]. Il est interné à Moulins, à la Malcoiffée où il est torturé[2] - [1]. Transféré à Clermont-Ferrand, il y est condamné à mort par un conseil de guerre allemand, les autorités allemandes d'Occupation ayant exigé l'exécution de 16 otages à la suite d'un attentat contre des militaires allemands à Clermont ayant entrainé la mort d'un soldat[4].

Marc Juge est fusillĂ© le [2] - [5], Ă  32 ans, au stand de tir de la caserne du 92e rĂ©giment d'infanterie alors occupĂ©e par les Allemands[6]. Deux autres rĂ©sistants vichyssois du rĂ©seau Marco Polo, RenĂ© Chabrier et Henri Moreau, sont fusillĂ©s en mĂŞme temps que lui. Les corps des trois rĂ©sistants furent rapidement enterrĂ©s Ă  Clermont-Ferrand. Après la LibĂ©ration Ă  Vichy,leurs dĂ©pouilles furent ramenĂ©es et inhumĂ©es le au cimetière de la ville, dans le carrĂ© des rĂ©sistants[Note 3], lors d'une grande cĂ©rĂ©monie[Note 4].

Les conditions de sa dénonciation et de son arrestation, de ce qui fut appelée à Vichy « l'affaire Juge, Charbrier, Moreau » restent encore peu clairs[4].

Marc Juge est déclaré « Mort pour la France » le 9 avril 1945[1]et déclaré « Interné résistant » le 18 janvier 1955[1]

Vie privée

Il épousa Anne-Germaine Signol et le couple eu un fils, Jean-Paul, né en 1932[1].

Distinctions

Hommages posthumes

  • La septième promotion de l'École nationale supĂ©rieure de la police, entrĂ©e en fonction en 1956, porte son nom.
  • Une rue de Vichy[Note 5] et une rue de Moulins[Note 6] portent Ă©galement son nom.
  • Sur la plaque commĂ©morative qui se trouve dans les locaux du commissariat de police de Vichy, avenue Victoria, est inscrit: « Il est mort en Français, la tĂŞte haute, le regard droit. C'est de ce bureau[Note 7] qu'il a dirigĂ©, pendant un an et demi, son action contre la Gestapo et ses agents »

Notes

  1. Il résidait alors au 29, boulevard Gambetta à Vichy (source Le Maitron).
  2. Marc Juge est nommé commissaire de Vichy-Sud (le poste sur Vichy-Nord est occupé par le commissaire Leluc), en remplacement du commissaire Gilard et sous les ordres du commissaire principal de police de la ville, Claude Entremont.
  3. Le carré des résistants se trouvent le long du mur Est du cimetière des Bartins, juste à côté du grand carré militaire.
  4. Le 2 octobre 1944, un cortège funéraire mené par les autorités municipales et départementales et suivies des familles, partit le matin de la galerie Napoléon, où avait eu lieu une veillée funèbre des corps, se dirigeant vers l'église Saint-Louis où se déroula une cérémonie religieuse. Puis les dépouilles des trois résistants furent amenées, toujours en cortège au cimetière des Bartins. La presse locale avait publié la veille, les lettres que Marc Juge avait adressées à sa famille avant d'être fusillé.
  5. La rue de Vichy, nommée depuis 1995, se trouve dans le quartier des Ailes, dans le nord de Vichy, entre l'allée des Ailes et l'Allier, le long du parking du supermarché Cora auquel elle permet l'accès. Il s'agit d'une voie de passage, sans bâtiment,donc sans numérotation.
  6. La rue de Moulins se trouve entre l'avenue d'Alsace-Lorraine et la rue des Garceaux dans le centre de la ville.
  7. Le bureau du commissaire Juge se trouvait alors au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville de Vichy où la plaque fut initialement apposée avant d'être transportée plus tard dans le nouveau commissariat de l'avenue Victoria.

Références

  1. Biographie dans le Maitron
  2. "Pour le commissaire Marc Juge la mort mieux que le déshonneur", La Montagne, 7 mai 2013.
  3. Marc Juge sur le site de l'AJPN.
  4. « Octobre 1944, l’hommage de la ville de Vichy à Marc Juge, René Chabrier, Henri Moreau, la mise en place d’un récit mémoriel », sur https://cierv-vichy.fr (consulté le ).
  5. La RĂ©sistance dans le Puy-de-DĂ´me par Anne-Marie Coffi, ONAC, 2008.
  6. "Prison militaire allemande du 92" sur le site de l'AJPN.
  7. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  8. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Jean DĂ©bordes, Paroles de RĂ©sistants : 50 tĂ©moignages reçus, embuscades, trahisons, dĂ©portations, exĂ©cutions, Ă©ditions de BorĂ©e, 2003, 447 pages
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