Maurice Loebenberg
Maurice Loebenberg, dit Maurice Cachoud, né le à Zurich (Suisse) et mort pour la France le 17 ou 18 juillet 1944[1], est un résistant français juif membre de l'Organisation juive de combat[3].
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17 ou 18 juillet 1944[1] Imprécis : entre les locaux de la Gestapo à Paris où il a été vu agonisant[2] et Châtenay-Malabry où son corps a été retrouvé[1] |
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Maurice Cachoud |
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Biographie
Maurice Loebenberg est né le à Zurich, le fils d’Adolphe Abraham Loebenberg et de Caroline née Polack. Il a un frère Léopold Poldy et une sœur Doris.
Entré dans la résistance dès 1940, Maurice Loebenberg est responsable de la diffusion du journal Combat dans la région de Marseille en 1941. À partir de , et surtout après l'occupation par les Allemands, sous le commandement d’Alois Brunner, en , de la Côte d'Azur (jusque-là occupée par les Italiens), grâce à ses compétences professionnelles de graveur (il avait travaillé avant guerre chez Gestetner à Londres), Maurice Loebenberg, secondé par Jacob Weintraub, Claude Gutmann et Raymond Heymann, se lance dans la confection de faux papiers à grande échelle. Il prend contact avec l'Armée juive et constitue le Groupe Maurice Cachoud, son nom de guerre, qui se procure des milliers de timbres de quittance, de papiers officiels français ou allemands de façon à forger au mieux les documents (cartes d'identité, certificats de naissance, extraits d'actes de mariage, cartes d'alimentation) qu'il produit et qu'il distribue aux Juifs, aux membres de la Résistance et aux hommes du maquis : « en 1944, le degré d'élaboration de ce service est tel qu'il fabrique des trousses de faux papiers destinés à alimenter les usines, les groupements de réfractaires, les israélites traqués… Aussi complètes que variées et d'emploi facile (des notices explicatives y étaient jointes), ces trousses du parfait faussaire étaient pratiquement de petits laboratoires de campagne »[4]. On estime que son groupe a produit plus de 20 000 cartes d'identité de à [5]. Il organise aussi des départs clandestins de jeunes gens vers les colonies françaises pour leur permettre de s'y engager dans les forces de la France libre. Enfin, il participe aussi à la lutte armée contre les dénonciateurs qu'il traque et fait exécuter[3].
En , il est appelé à Paris pour y centraliser le service des faux-papiers du MLN. Raymond Heymann lui succède à Nice et Pierre Mouchenik, faussaire chevronné, prend la tête du laboratoire. À Paris. Le jeune faussaire Adolfo Kaminsky travaille avec lui pendant les deux mois qui précèdent sa fin tragique[6].
Les responsables de l'Organisation Juive de Combat à Paris y ont pris contact avec un agent allemand qui se fait passer pour un envoyé de l'Intelligence Service, Karl Rehbein, celui-là même qui sera aussi responsable du massacre des jeunes résistants fusillés à la cascade du bois de Boulogne. Ce dernier donne un rendez-vous à Maurice Cachoud-Loebenberg le et d'autres membres de l'Organisation juive de combat dans ce qui se révèle une souricière au 75 rue Erlanger ; il est livré à la Gestapo française puis torturé à mort rue des Saussaies où « alors que son corps n’était plus qu’une plaie, ses bourreaux l’ont précipité dans la cage d’escalier »[2]. On retrouve son corps neuf mois plus tard dans un buisson du bois de Verrières aux environs de Paris[1].
Il est enterré au cimetière du Montparnasse le [7] avec les honneurs militaires.
Distinctions
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur Ă titre posthume le 21 mai 1945[8].
- Médaille de la Résistance française avec rosette par décret du 24 avril 1946[9].
Sources et bibliographie
- « La Résistance juive », sur Mémorial de la Shoah - et cliquer sur le lien Maurice Cachoud
- Diamant, 250 combattants de la Résistance témoignent : temoignages recueillis du septembre 1944 à décembre 1989, Paris, L'Harmattan, , 417 p. (ISBN 2-7384-0691-2, lire en ligne), p. 257-259
- Piazza, Histoire de la carte nationale d'identité, Paris, éditions Odile Jacob, , 462 p. (ISBN 2-7381-1406-7, lire en ligne)
- (en) Susan Zuccotti, The Holocaust, the French, and the Jews, HarperCollins, (ISBN 0-8032-9914-1, lire en ligne)
- Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, 1944 Edition Ouest-France, 2013 (chapitre sur l'Organisation Juive de Combat et la mort de Maurice Loebenberg).
Références
- Transcription de l'acte de décès à Châtenay-Malabry, à la mairie de Paris 16e le 22 juillet 1945, acte n° 2315, vue 3/31.
- Fabrice Bourrée, « MAURICE LOEBENBERG DIT MAURICE CACHOUD », sur Musée de la Résistance en ligne
- « Maurice-Loebenberg », sur www.ajpn.org (consulté le )
- Piazza 2004, p. 269
- Zuccotti 1999, p. 226
- Sarah Kaminsky, Adolfo Kaminky, Une vie de faussaire, Calmann-LĂ©vy, 2009
- « Annonce des obsèques de Maurice Lobenberg dans L'Aurore », sur Gallica,
- Fabrice Bourrée, « Maurice Loebenberg dit Maurice Cachoud », sur Musée de la Résistance en ligne
- Site de l'Ordre de la Libération