Abdelkader Mesli
Abdelkader Mesli, né en 1902 à Khémis en Algérie française et mort le à Paris, est un imam et résistant durant la Seconde Guerre mondiale.
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À travers ses actions à la grande mosquée de Paris ou au fort du Hâ, il aide à l'évasion et au sauvetage de plusieurs centaines de personnes juives. Survivant de Dachau, il rentre en France après la guerre et meurt dans un certain oubli.
Son action est redécouverte bien après sa mort, au début du XXIe siècle.
Biographie
Abdelkader Mesli naît en 1902 à Khémis en Algérie française[1]. À l'âge de 17 ans, il quitte son pays natal pour la France métropolitaine et arrive à Marseille[2]. Pour vivre, il entreprend différents métiers : docker, charpentier, employé des mines et commercial[1]. Début des années 1930, il est nommé imam de la grande mosquée de Paris, poste qu'il occupe bénévolement[1].
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il s'engage avec Kaddour Benghabrit, directeur de la mosquée, dans le sauvetage de personnes juives en délivrant de faux certificats de confession musulmane[1]. Il sera d'ailleurs inquiété par le gouvernement de Vichy[1]. Cette technique aurait permis de sauver entre 500 et 1600 personnes selon différentes sources[1] - [3] - [2]. En 1940, Abdelkader Mesli est détaché à Bordeaux en tant qu’aumônier musulman du fort du Hâ[1]. Il y organise des évasions et continue la délivrance de faux certificats, et ce malgré les soupçons de la Kommandantur[1]. À partir de , il s'engage concrètement dans la Résistance[1] - [2] ; avant cela, il s'agissait d'actes isolés et non coordonnés.
Le , il est dénoncé et arrêté dans un restaurant de Bordeaux[1]. Il est déporté au camp de concentration de Dachau, puis transféré à celui de Mauthausen[1]. Malgré des interrogatoires poussés et la torture, il ne dénonce aucun camarade résistant[1]. Il est libéré le , grandement affaibli physiquement, il ne pesait alors plus que 30 kg[2]. Il reprend ensuite son activité d'imam à la mosquée de Bobigny et s'occupe du cimetière musulman de Bobigny[1] - [4]. Il déclare, après son retour en France, dans une intervention à l'attention de jeunes issus de la diaspora maghrébine[5] - [6] :
A travers ce devoir de mémoire, je veux dire aux jeunes français issus de l’immigration post-coloniale : le drapeau tricolore est le vôtre, vos ancêtres ont contribué à écrire l’histoire de France.
Reconnaissance
Ses actions tombent dans l'oubli après la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'en 2010, que son fils, Mohamed, redécouvre le passé de son père et entreprend de témoigner pour sauvegarder cet héritage familial[1]. Abdelkader Mesli n'a pas reçu le titre de Juste parmi les nations car des recherches précises doivent encore être effectuées par le mémorial de Yad Vashem[2].
Le , la mairie de Paris vote à l'unanimité pour qu'une rue de la capitale française porte le nom d'Abdelkader Mesli[7]. Le , le parvis devant la grande mosquée de Paris porte son nom[4].
Le , le président français Emmanuel Macron rend hommage à Abdelkader Mesli[8] - [9].
Notes et références
- Raphaël de Bengy, « Mohamed Mesli : « Mon père, l’imam sauveur de juifs » », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Glenn Cloarec, « Abdelkader Mesli, l’imam parisien qui a sauvé des Juifs pendant la Shoah », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
- « Une « résistance oubliée » : quand la Grande Mosquée de Paris venait en aide aux juifs », sur Middle East Eye édition française (consulté le )
- « 2021 DU 95 Dénomination parvis Abdelkader Mesli (5e). », sur paris.fr, (consulté le )
- « Ces Maghrébins, héros de la Résistance française », sur Oumma, (consulté le )
- « Nord-africains: Résistants ou collabos – CDM 24 », (consulté le )
- « Interview Crif - Une rue de Paris au nom d'Abdelkader Mesli, Imam et résistant : le mot de Karen Taïeb, adjointe à la mairie de Paris », sur Crif - Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, (consulté le )
- « Grande Mosquée de Paris : "un havre de paix" selon Emmanuel Macron », sur Linfo.re (consulté le )
- La-Croix.com, « “On peut être français et musulman, harmonieusement, indissolublement” déclare Emmanuel Macron », sur Documentation catholique - La Croix (consulté le )