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David Feuerwerker

David Feuerwerker est un rabbin et professeur d’histoire juive français (GenĂšve, le – MontrĂ©al, le ).

Membre distinguĂ© de l’armĂ©e française, maintes fois dĂ©corĂ© pour ses faits de RĂ©sistance et son travail dans la Marine nationale dont il a fondĂ© l'aumĂŽnerie, il s’impose comme l’une des grandes figures du judaĂŻsme français d’aprĂšs-guerre, officiant pendant une douzaine d'annĂ©es Ă  la synagogue de la rue des Tournelles et participant Ă  la vie intellectuelle du pays par ses cercles d’études, confĂ©rences et publications. Il introduit l’hĂ©breu moderne comme langue Ă©trangĂšre au baccalaurĂ©at en France (et Ă  l'Ă©tranger). Il est aussi, aprĂšs son dĂ©part pour MontrĂ©al, l’une des grandes voix de la communautĂ© juive francophone du Canada.

Biographie

Jeunes années

David Feuerwerker naĂźt[Note 1] Ă  GenĂšve, 11 rue du Mont-Blanc ; il est le septiĂšme de onze enfants[Note 2] dans une famille juive orthodoxe originaire de l’empire austro-hongrois : son pĂšre Jacob est natif de Sighetu Marmației (royaume de Hongrie, aujourd'hui en Roumanie) arrivĂ© en Suisse au dĂ©but du XXe siĂšcle, oĂč il demeure au titre d’apatride sans en avoir jamais reçu la nationalitĂ©, tandis que la famille de sa mĂšre, Regina nĂ©e Neufeld[Note 3], vient de Lackenbach, l’une des sept communautĂ©s de la rĂ©gion d’Eisenstadt, en Autriche[1].

Comme la lĂ©gislation suisse sur l’abattage interdit Ă  Jacob Feuerwerker d’exercer ses fonctions, la famille Ă©migre en France oĂč elle ouvre une pension familiale Ă  Évian-les-Bains, et c’est au Talmud Torah de la rue Vauquelin dans le 5e arrondissement de Paris que le jeune David entame ses Ă©tudes. Bachelier Ăšs sciences, lettres et philosophie, il entre, en 1932, au SĂ©minaire israĂ©lite de France (SIF). Disciple du grand-rabbin Maurice Liber qui lui transmet sa passion de l’histoire, il compte parmi ses condisciples MoĂŻse Cassorla, Joseph M. Brandriss ou encore Ernest Gugenheim[2].
Étudiant parallĂšlement les langues sĂ©mitiques anciennes — dont l’aramĂ©en et le syriaque —[Note 4] Ă  la Sorbonne, il entre Ă  l'École pratique des hautes Ă©tudes en 1933[3]. NaturalisĂ© français en 1936 alors que le reste de sa famille retourne en Suisse, il est nommĂ© rabbin le 1er octobre 1937[Note 5] - [Note 6].

Les années de guerre

Deux semaines aprĂšs son ordination, le 15 octobre 1937, David Feuerwerker est incorporĂ© en Alsace pour son service militaire. Il n’est pas dĂ©mobilisĂ© Ă  la fin de son service car la France a dĂ©clarĂ© la guerre Ă  l’Allemagne hitlĂ©rienne mais il reçoit une permission de l’armĂ©e pour Ă©pouser Ă  Paris Antoinette, nĂ©e Gluck, le 28 novembre 1939[Note 7]. Chef des transmissions d’un groupe d’artillerie du 12e rĂ©giment d'artillerie divisionnaire et aumĂŽnier de la 87e DIA, il se distingue par sa bravoure et le soutien moral qu’il procure aux troupes, et qui lui valent deux citations pour la croix de guerre[4].

Rendu Ă  la vie civile Ă  Vichy le , un peu plus d’un mois aprĂšs la signature de l’armistice, le rabbin Feuerwerker est nommĂ© par le Consistoire Ă  la tĂȘte des communautĂ©s de CorrĂšze, de la Creuse et du Lot[5]. Il est aumĂŽnier de la CorrĂšze[6]. SollicitĂ© le 9 dĂ©cembre 1940 par le rabbin RenĂ© Kapel pour organiser une aide matĂ©rielle aux dĂ©tenus du camp de Gurs, ils parviennent Ă  faire libĂ©rer certains des Juifs qui s’y trouvent internĂ©s mais doivent faire face Ă  la question du logement alors que les autoritĂ©s vichystes, inquiĂštes de l’afflux des rĂ©fugiĂ©s qui ont fui la zone occupĂ©e, Ă©mettent des mesures de plus en plus sĂ©vĂšres pour le contenir voire l’endiguer. AprĂšs avoir connu une sĂ©rieuse dĂ©convenue lorsqu’il a voulu persuader les prĂ©fets de convertir un centre d’internement en centre d’accueil[Note 8], David Feuerwerker intensifie ses activitĂ©s clandestines.
Ayant Ă©lu domicile Ă  la villa du Mont-Blanc, avenue Turgot, Ă  Brive-la-Gaillarde, il a Ă©tabli une synagogue au 30 avenue Pasteur[Note 9], l’a fait enregistrer en sous-prĂ©fecture comme Association Cultuelle IsraĂ©lite de Brive[7] le 25 janvier 1941, et y a crĂ©Ă© son premier cercle d’études pendant que son Ă©pouse Antoinette dispense officieusement des cours Ă  80 Ă©lĂšves.

SituĂ©e Ă  bonne distance de la ligne de dĂ©marcation, la premiĂšre synagogue dans l’histoire de Brive a non seulement pour vocation de servir d’espace communautaire mais Ă©galement d’abriter dĂšs novembre 1942[8], avec l'accord du rabbin Feuerwerker[9], les bureaux de la Hebrew Immigrant Aid Society (HIAS) dans ses locaux — branche principale de la HICEM (HIAS-ICA-Emigdirect qui sont trois d’agence d’aide Ă  l’émigration des Juifs d’Europe[10]), cette agence a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e Ă  l’Union gĂ©nĂ©rale des israĂ©lites de France (UGIF) pour Ă©viter sa dissolution puis a transfĂ©rĂ© son quartier gĂ©nĂ©ral depuis Marseille Ă  la suite de l'occupation gĂ©nĂ©rale de la France qui signifie la fin de l’émigration lĂ©gale[11]. Le rabbin Feuerwerker qui bĂ©nĂ©ficie de l’attitude favorable du clergĂ© briviste Ă  l’égard des Juifs[Note 10] et du fait de la reconstitution des Éclaireurs israĂ©lites (EI)[Note 11] dans cette ville[Note 12], se trouve par consĂ©quent au centre d’une structure de sauvetage et d'exfiltration pour lesquels il donnera de toute sa personne ; un jeune rĂ©fugiĂ© juif[Note 13]dĂ©crit « un rabbin "de choc" [
], toujours fourrĂ© avec le curĂ© avec lequel il s'entendait Ă  merveille, personnage courageux, haut en couleur et vĂ©ritable meneur d'hommes[12] » qui se trouve informĂ© par des contacts haut-placĂ©s dans l’administration des rafles prĂ©vues contre les Juifs de la rĂ©gion[13] - [14].

Le rabbin s’attelle donc Ă  faire Ă©migrer ceux qui en ont la possibilitĂ© vers Cuba ou d’autres pays neutres avec l’aide de la HIAS[15] - [16] - [17] et Ă  soustraire aux autoritĂ©s ceux qui ne le peuvent pas: procurant refuges et ressources aux Juifs dans l’incapacitĂ© de fuir grĂące aux subsides[Note 14] - [Note 15]qu’il a collectĂ©s Ă  titre de dĂ©lĂ©guĂ© de l’UGIF et du Joint, il redistribue une importante partie de ces subsides Ă  la maison de Beaulieu-sur-Dordogne en CorrĂšze[Note 16], oĂč de nombreux enfants sont confiĂ©s aux bons soins du chef EI LĂ©o Cohn et de Jacob Gordin[18], et assiste Georges Garel, directeur de l’ƒuvre de secours aux enfants, dans l’organisation de caches en CorrĂšze aprĂšs la suppression de la zone libre[19]. C’est Ă©galement sur son conseil que Roger Lang, condamnĂ© le 20 avril 1942 par le tribunal correctionnel de Brive pour non-dĂ©claration de ses enfants (dont le futur homme politique Jack Lang) comme juifs, soutient devant la Cour d’appel que seule la filiation maternelle dĂ©termine l'adhĂ©sion Ă  la religion juive, et obtient de la sorte sa relaxe ainsi que la sauvegarde de ses deux fils[20] - [21]. Le rabbin se double par ailleurs d’un homme de terrain qui se rend personnellement Ă  la maison d’arrĂȘt pour sauver Alfred Denner (le frĂšre aĂźnĂ© du futur acteur Charles Denner) de la dĂ©portation en le faisant passer pour tuberculeux[22] mais il ne se satisfait pas d’assurer la survie matĂ©rielle de ses protĂ©gĂ©s et trouve par exemple le temps d’aider BenoĂźt Mandelbrot (le futur dĂ©couvreur des fractales) dans la poursuite de ses Ă©tudes[23].

En juin 1943, le grand-rabbin de Lyon, et rĂ©sistant Bernard Schonberg, est dĂ©portĂ© ; David Feuerwerker qui le secondait, retrouve alors le rĂ©seau Combat[Note 17]d’Edmond Michelet[24] - [25] - [26] - [Note 18] - [27]. Devenu Jacques Portal, il fournit de nombreux faux-papiers aux rĂ©sistants. Son Ă©pouse, qui Ă©tait membre de ce rĂ©seau dĂšs janvier 1942[Note 19] et s’illustrera aux cĂŽtĂ©s de Germaine RibiĂšre (Juste parmi les nations) dans l’évacuation de jeunes gens recherchĂ©s par l'autoritĂ© occupante[28] - [29], participe Ă©troitement et activement Ă  toutes les activitĂ©s rĂ©sistantes de son mari, en particulier pour la recherche et l’hĂ©bergement d’agents de liaison ainsi que pour la diffusion de journaux clandestins. En septembre 1943 naĂźt la premiĂšre de leurs six enfants, Betty-Anne (Atara Chane Beile de son nom hĂ©braĂŻque).

Bien qu’ils s’exposent continuellement Ă  l’exĂ©cution ou la dĂ©portation par leurs nombreuses activitĂ©s, les Feuerwerker ne sont pas inquiĂ©tĂ©s, hormis une menace publique et demeurĂ©e sans suites d’internement Ă  Egletons en juillet 1942 par le prĂ©fet de la CorrĂšze. Cependant, la Gestapo s'aperçoit que le rabbin Feuerwerker joue un rĂŽle important dans la RĂ©sistance quelque six mois avant la libĂ©ration de la France.

Le 11 janvier 1944, l’assemblĂ©e des rabbins français recommande la fermeture des synagogues[30].

Il est recherchĂ© vainement le 15 mars 1944 par 6 officiers de la Gestapo mais il poursuit ses activitĂ©s, en s'Ă©tablissant en un autre endroit de la ville. Ses contacts de la RĂ©sistance de Brive le prĂ©viennent de son arrestation, prĂ©vue le Ă  son domicile lĂ©gal, et lorsque la Gestapo y fait irruption, pour la seconde fois en quinze jours, ils font chou blanc. Elle dĂ©vaste alors sa demeure et procĂšde Ă  une rafle dans la synagogue voisine, dĂ©portant vers de sinistres destinations sa belle-sƓur, Rose Gluck[Note 20], et d’autres Juifs dont le jeune Robert Najberg qui prĂ©parait sa Bar-Mitzvah avec le hazzan Nachman Bindefeld ; la plupart ne reviendront pas[31].


Un certificat non autorisĂ© et contenant de multiples erreurs avait Ă©tĂ© Ă©mis par George Mandel-Mantello, Premier SecrĂ©taire du Consulat Salvadorien en Suisse pour attester de la citoyennetĂ© salvadorienne de la famille Feuerwerker[32], mais c’est seul et dans la clandestinitĂ© que le rabbin passera en Suisse.

David Feuerwerker est pris en charge par le rĂ©seau TĂ©moignage chrĂ©tien, sous la houlette du pĂšre LĂ©on BĂ©drune de la FraternitĂ© de Saint Antoine Ă  Brive[33]. AcheminĂ© vers le sĂ©minaire de Cahors (Lot) oĂč, vĂȘtu d’une soutane, il attend les « vrais-faux papiers » qui lui parviendront le 12 avril 1944, le rabbin est ensuite acheminĂ© jusqu'Ă  la Maison Bellecroix, dirigĂ©e par le pĂšre Henri Chambre[34].

Le chef de la compagnie de gendarmerie du Lot, le rĂ©sistant, AndrĂ© VessiĂšres, plus tard dĂ©portĂ© Ă  Dachau, contribue Ă  son exfiltration[35]. Celle-ci a lieu le 31 mai 1944 par le pĂšre Louis Coignet, qui l’accompagne de Sainte-Foy-lĂšs-Lyon jusqu'Ă  Divonne-les-Bains. David Feuerwerker veille Ă  la sĂ©curitĂ© de sa famille avant de quitter Brive, les accompagnant jusqu’un couvent prĂšs d’Aubazine que dirige la mĂšre Marie Bredoux — elles devront, aprĂšs son dĂ©part, quitter le refuge pour ne pas compromettre la communautĂ© d'accueil qui est menacĂ©e par la Gestapo, et erreront dans la ville de Lyon jusqu'Ă  la rencontre opportune Place Bellecour avec Germaine Goblot, professeur d’allemand, qui les hĂ©bergera sitĂŽt qu’elle aura appris le sort de son ancienne Ă©lĂšve, Rose Gluck. ArrivĂ© Ă  GenĂšve au dĂ©but de juin 1944[36], le rabbin est briĂšvement dĂ©tenu par les autoritĂ©s suisses. LibĂ©rĂ©, il reprend ses activitĂ©s communautaires, organisant des sĂ©minaires et assistant le pĂ©diatre Gaston LĂ©vy dans sa tĂąche Ă  l’OSE[37]. Il revient clandestinement Ă  Lyon au bout de deux mois[Note 21].

David Feuerwerker participe Ă  la libĂ©ration de la ville, le 2 septembre 1944, en tant que capitaine-aumĂŽnier des Forces françaises de l'intĂ©rieur. Ses faits de rĂ©sistance lui vaudront d’ĂȘtre dĂ©corĂ© en 1953 comme chevalier de la LĂ©gion d'honneur Ă  titre militaire puis en 1958 de la Croix du combattant volontaire 1939-1945 et de la MĂ©daille commĂ©morative française de la guerre 1939-1945 avec barrette France mais pour l’heure, le rabbin s’attelle Ă  revivifier le judaĂŻsme en France. NommĂ© grand-rabbin de Lyon en septembre 1944 et officiant Ă  la synagogue du quai Tilsitt, sa tache primordiale va ĂȘtre de commanditer et de diriger les travaux de rĂ©fections de la synagogue qui avait Ă©tĂ© saccagĂ©e par les miliciens[Note 22], il fait abolir l’usage de l’orgue le chabbat et les jours de fĂȘtes. Il publie aussi l’UnitĂ©, premier hebdomadaire juif depuis la guerre, cofondĂ© avec son ami AimĂ© PalliĂšre[38], « le Noahide par excellence » et ardent promoteur du dialogue judĂ©o-chrĂ©tien[39]. Le premier numĂ©ro de l'UnitĂ© parait en janvier 1945[40] (imprimĂ© le 29 dĂ©cembre 1944[41]) et le dernier, le 20 septembre 1946[41].

Un rabbin et Ă©rudit Ă  Paris

La fin de la guerre ne signe pas la fin de l’activitĂ© des Feuerwerker. Revenus Ă  Paris oĂč Antoinette participe avec sa sƓur Rose Ă  l’aventure de l’Exodus Ă  l’insu de son mari, ils auront encore cinq enfants: Natania (1946), Élie (1948), Hillel (1949), Emmanuel (1951) et Benjamine (1952). NommĂ© par le Consistoire central rabbin de Neuilly oĂč il est installĂ© le (il y fonde un cercle d’études)[42], David Feuerwerker prend en charge en 1948 la synagogue de la rue des Tournelles — alors deuxiĂšme en importance Ă  Paris — et en sera le dernier rabbin ashkĂ©naze ; il y fera venir le « chantre des chantres » Moshe Koussevitzky[43], officiera le 23 janvier 1956[44], au mariage de Robert Cohen (champion du monde des poids coqs), et prononcera les Ă©loges funĂšbres du grand-rabbin Samuel Jacob Rubinstein (de la synagogue de la rue PavĂ©e)[45], de Cerf-David MendĂšs-France (le pĂšre de Pierre MendĂšs France), Isabelle Bernard Lazare (l'Ă©pouse de Bernard Lazare)[46], Armand Lambert[47], et AndrĂ© Spire. C’est Ă©galement en 1948 que le rabbin fonde et anime pendant dix ans le Cercle d’études du Marais, sis au 14 place des Vosges oĂč il rĂ©side[48] - [49]. En un temps oĂč les cercles d’études ne souffrent pas encore de la concurrence tĂ©lĂ©visuelle, cet « Hyde Park, avec plus d’esprit », comptera trois cent quatre-vingt sĂ©ances au cours desquelles participent de nombreuses personnalitĂ©s juives et chrĂ©tiennes du paysage intellectuel français[50] - [Note 23] - [Note 24]. Orateur renommĂ©, il s’impose comme le choix naturel pour les commĂ©morations sur le site du camp de Drancy ou au MĂ©morial pour le Martyr Juif Inconnu[51] et assume en outre la fonction d’aumĂŽnier dans divers Ă©tablissements pĂ©nitentiaires[52] (il aide Ă  la Petite Roquette Ruth Ben-David[53] - [54] qui Ă©pousera en secondes noces le rabbin Amram Blau, leader des Neturei Karta), lycĂ©es (LycĂ©e Henri-IV, LycĂ©e FĂ©nelon, LycĂ©e Victor-Duruy, LycĂ©e Charlemagne) et hĂŽpitaux (HĂŽpital Saint-Antoine, HĂŽpital Sainte-Anne).

Promu directeur de l’instruction religieuse en 1952 ainsi que vice-prĂ©sident du Conseil pour l’Éducation et la Culture Juives en France un an plus tard[55], il introduit l’hĂ©breu comme langue Ă©trangĂšre au baccalaurĂ©at en France (et Ă  l'Ă©tranger). Il en sera maintes annĂ©es le seul examinateur pour la ville de Paris. Cependant, il se voit reprocher des frais excessifs et non-sanctionnĂ©s pour le personnel Ă©ducatif. Les dĂ©saccords sur la politique pĂ©dagogique qu'il propose l'incitent, en 1953, Ă  dĂ©missionner de cette tĂąche. Il est candidat au poste de grand-rabbin de France en 1955 mais le candidat Ă©lu est Jacob Kaplan. Un an plus tard, il reprĂ©sente la communautĂ© juive de France lors d’une cĂ©rĂ©monie sous l’Arc de triomphe de l'Étoile pour la visite de Moshe Dayan aprĂšs la crise du canal de Suez[56]. Le , il reçoit la mĂ©daille de vermeil de la Ville de Paris, et la communautĂ© lui rend hommage Ă  l’occasion de ses vingt ans de rabbinat lors de sa deux-centiĂšme confĂ©rence[57].

Ayant crĂ©Ă© la fonction d’aumĂŽnier gĂ©nĂ©ral dans la Marine nationale française[58] - [59] - [Note 25], il occupe ce poste du au . Son grade dans la Marine est Lieutenant de Vaisseau 3e Ă©chelon. Il la reprĂ©sente lors de congrĂšs internationaux Ă  Amsterdam, Bruxelles, Londres ou Ă  Rome, et effectue au mĂȘme titre des missions de deux semaines en Afrique du Nord. Il interviendra au cours de celles-ci auprĂšs du ministĂšre de l'Éducation nationale de Tunisie pour le respect des fĂȘtes religieuses juives[60], et obtiendra pour les marins juifs cantonnĂ©s en AlgĂ©rie des permissions exceptionnelles lors de la PĂąque juive et la distribution de pains azymes.

Contraint de quitter la synagogue des Tournelles en 1960 car le Consistoire israĂ©lite a dĂ©cidĂ© d’assigner le lieu au culte sĂ©farade, il devient rabbin de la synagogue Chasseloup-Laubat. Les locaux du Cercle d'Ă©tudes du Marais deviendront cinq ans plus tard la synagogue de la place des Vosges sous l’impulsion de Charles LichĂ©, ancien chantre de la synagogue des Tournelles. AprĂšs avoir obtenu un an plus tĂŽt une licence Ăšs lettres et un doctorat d’histoire de la Sorbonne, il intĂšgre la VIe section de l’École pratique des hautes Ă©tudes de 1962 Ă  1965[61] - [62], prĂ©sentant des communications Ă  la SociĂ©tĂ© de l’Histoire de Paris[63] - [Note 26] ou Ă  l’Institut NapolĂ©on de Paris et publiant de nombreux articles, dans la Revue des Annales, Évidences[64], le Bulletin de nos communautĂ©s etc. En 1963, David Feuerwerker est fait officier de la LĂ©gion d'honneur par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle pour son travail au sein de la Marine nationale. Il est nommĂ© en 1964 comme grand-rabbin adjoint au grand-rabbin de Paris Meyer JaĂŻs. À cette pĂ©riode, le « Juif improbable », tel que s’est dĂ©fini Dominique MoĂŻsi, discute avec le rabbin de ses futurs choix de carriĂšre[65].

La voix des Juifs francophones à Montréal

En 1966, David Feuerwerker Ă©migre au Canada avec sa femme et ses enfants aprĂšs avoir acceptĂ© un poste de professeur de sociologie Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al[66]. Il l’occupera pendant deux ans au cours desquels il crĂ©era le dĂ©partement des Ă©tudes juives[67] (1968-1978). Francophone et ashkĂ©naze, le rabbin — qui siĂšge Ă  la cour rabbinique ainsi qu’au Vaad HaĂŻr (« conseil municipal ») de MontrĂ©al[68] - [69], aux cĂŽtĂ©s du grand-rabbin de MontrĂ©al Pinhas Hirschprung[70], dont il Ă©dite les pages françaises de l’organe de presse — sert d’intermĂ©diaire entre la communautĂ© ashkĂ©naze anglophone et la communautĂ© sĂ©farade francophone ; il jouera un rĂŽle similaire auprĂšs de la communautĂ© juive anglophone du QuĂ©bec lors de la RĂ©volution tranquille. Il prĂ©sente aussi le rabbin Moshe Feinstein, sommitĂ© de son temps, au maire de MontrĂ©al, Jean Drapeau.

Il intervient, en décembre 1966, pour l'établissement d'écoles juives francophones au Québec[71].

Il est examinateur en hébreu pour le Baccalauréat français à Montréal.

En 1976, son livre sur l’émancipation des juifs en France paraĂźt aux Ă©ditions Albin Michel, faisant la premiĂšre page du Monde et reçoit le prix Broquette-Gonin d’histoire[72] de l’AcadĂ©mie française.

Se partageant entre la France et le Canada, il participe Ă  de nombreux programmes radiophoniques et tĂ©lĂ©visĂ©s, est consultĂ© comme expert et donne de nombreuses confĂ©rences[73] - [74]. Portant un intĂ©rĂȘt particulier Ă  la musique juive, il participe Ă  diverses reprises Ă  l’émission la Musique des nations, animĂ©e par Alain StankĂ© Ă  Radio-Canada.

DĂ©cĂšs et hommages

Le rabbin David Feuerwerker meurt à Montréal le vendredi 20 juin 1980 (6 Tamouz 5740) et est enterré au cimetiÚre de Sanhédriah[75] - [76], à Jérusalem. De nombreuses personnalités et anonymes lui rendent hommage dont René Lévesque, à titre personnel et au nom du gouvernement du Québec.

Le 29 mai 2011, l'Association consistoriale israĂ©lite de Paris, reprĂ©sentĂ©e par MoĂŻse Cohen, prĂ©sident d’honneur du Consistoire de Paris, et les rabbins Olivier Kaufmann (synagogue de la place des Vosges et directeur du SĂ©minaire israĂ©lite de France) et Yves Marciano (synagogue des Tournelles), inaugure, en prĂ©sence de deux de ses enfants, une plaque commĂ©morative[77]

« L’Association consistoriale israĂ©lite de Paris rappelle avec reconnaissance le souvenir du grand-rabbin David Feuerwerker (1912–1980), officier de la LĂ©gion d'honneur, hĂ©ros de la RĂ©sistance, officier d'AcadĂ©mie, crĂ©ateur de l'AumĂŽnerie israĂ©lite de la Marine nationale, laurĂ©at de l'AcadĂ©mie française, ancien rabbin des Tournelles, fondateur-directeur du Cercle d'Ă©tudes du Marais (14 place des Vosges). »

Honneurs

Publications

David Feuerwerker est l’auteur de deux livres, ainsi que de nombreux articles de presse, confĂ©rences et Ă©missions radiophoniques ou tĂ©lĂ©visĂ©es:

Les deux articles suivants sont mentionnĂ©s dans Parcours historiographiques. JudaĂŻsme et histoire. SĂ©lection et prĂ©sentation par Étienne Anheim, avec la collaboration de Nicholas Stromboni. Annales. Histoire, Sciences sociales[87]:

Notes et références

Notes

  1. Le 2 octobre 1912, Hoshanna Rabba 5673.
  2. David Feuerwerker a 8 sƓurs: Betty Anne Feuerwerker (1906-1929), voir Betty Anne Feuerwerker. geni.com.) et CimetiĂšre israĂ©lite de Veyrier (GenĂšve) (A jour au ).), Fanny Feuerwerker (Ă©pouse Lieberman) (1905-) (voir, Fanny Lieberman (Feuerwerker). geni.com.), Rachel Feuerwerker (Ă©pouse Jacobson), DĂ©borah Feuerwerker (Ă©pouse Harstein) voir, Devorah Hartstein (Feuerwerker). geni.com.), Miriam Feuerwerker (Ă©pouse Hupert) voir, Miriam Huppert (Feuerwerker). geni.com.), Éva Feuerwerker (Ă©pouse Sommer, puis Eichler) (voir, Eva Feuerwerker. geni.com.) , HĂ©lĂšne Feuerwerker (Ă©pouse Weill) (1910-1985) (voir, Helene Feuerwerker. geni.com.) et (CimetiĂšre israĂ©lite de Veyrier (GenĂšve) (A jour au )., Esther Feuerwerker (Ă©pouse Finger) (1907-1991) (CimetiĂšre israĂ©lite de Veyrier (GenĂšve) (A jour au ).) et deux frĂšres: MoĂŻse Feuerwerker (1920-1929) (voir, CimetiĂšre israĂ©lite de Veyrier (GenĂšve) (A jour au ).) et Salomon Joseph Feuerwerker (1916-1999) (voir, Salomon Joseph Feuerwerker. geni.com.)
  3. Regina Rivka Neufeld est née en 1880 à Lackenbach et est morte en 1952 à GenÚve, voir (en)Regina Rivka Feuerwerker (Neufeld). geni.com..
  4. Le rabbin Feuerwerker est polyglotte. Outre le français, il parle l'anglais, l'hébreu, l'allemand et le yiddish. Il est un spécialiste de la grammaire hébraïque (Dikduk). Formé lors de son service militaire comme agent de transmission (il connait le code Morse international), à ce titre il participe à la campagne de 1939-1940, sous les ordres du général Henry Martin. Il utilisera son savoir-faire en tant qu'opérateur radio pour la résistance à Brive depuis son domicile en tant que chef du service d'alerte jusqu'au début de mars 1944, puis déplacera son PC au début mars pendant une courte période avant de se réfugier dans la clandestinité.
  5. Le 21 aoĂ»t 1936, La Tribune Juive, organe indĂ©pendant du judaĂŻsme de l'Est de la France, annonce qu'un oratoire a Ă©tĂ© inaugurĂ© par le rabbin Henri Soil Ă  Évian-les-Bains (Haute-Savoie) et note que "M. Feuerwerker sera, malgrĂ© sa jeunesse, Ă  la hauteur de sa tĂąche, sa piĂ©tĂ© Ă©tant connue". Voir, La Tribune juive, 21 aoĂ»t 1936, p. 527. Il a alors 23 ans.
  6. Il prĂ©side Ă  la Synagogue Beth-Yaacov de GenĂšve un Oneg Chabbat durant Pessa'h 1937 pour la jeunesse et en particulier pour les Ă©claireuses et Ă©claireurs. Il est notĂ© que "Le jeune pasteur apporte aux Éclaireurs de GenĂšve le salut des Éclaireurs juifs de France". Voir, Un office pour la jeunesse Ă  GenĂšve. L'Univers israĂ©lite. 23 avril 1937, p. 510.
  7. L'annonce de leur mariage parait dans le quotidien Le Temps, en date du . Voir, Mariage.
  8. Les autoritĂ©s vichystes, souhaitant regrouper les Juifs et autres indĂ©sirables dans un lieu Ă©loignĂ© des communes et aisĂ©ment contrĂŽlable par les forces de l’ordre, trouvent leur bonheur avec le chĂąteau du Doux, situĂ© Ă  quelques kilomĂštres d’Altillac. DĂ©clarĂ© centre de regroupement le , il prĂ©sente le double avantage de pouvoir contrĂŽler les Juifs et de leur faire payer leur propre internement en Ă©change de conditions plus confortables qu’un camp ; outre une caution de dix mille francs Ă  l’arrivĂ©e, le prix du sĂ©jour est de cinquante ou quatre-vingts francs par jour avec menu unique et dix personnes par chambre si l’on est logĂ© en seconde classe. Rapidement dĂ©possĂ©dĂ©s, les candidats Ă  la pension se font rares ; le rabbin Feuerwerker fait savoir au sous-prĂ©fet de CorrĂšze que « l’offre ne tente personne » mais que la communautĂ© israĂ©lite serait intĂ©ressĂ©e Ă  acquĂ©rir le chĂąteau et Ă  y dĂ©velopper un centre agricole peuplĂ©e de Juifs de la rĂ©gion — en rĂ©ponse, le sous-prĂ©fet dĂ©clare Ă  son supĂ©rieur qu’il ne voit « pas d’autre moyen pour l’instant, que d’y envoyer d’office un certain nombre de Juifs », faisant du chĂąteau un nouveau centre d’internement — cf. Roussarie, 2012 & Schilt 2018, p. 124-125
  9. Au 30 avenue Pasteur, à Brive, l'Union générale des israélites de France (UGIF) 5Úme direction 1Úre section ouvre un bureau, dont la responsable est Rose Gluck. Voir, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence. Sources de l'histoire juive pendant la Seconde Guerre mondiale. Digne. 1989. page 8, 6J6.
  10. Marie Bredoux, la mĂšre supĂ©rieure de l’abbaye de Saint Étienne, et son Ă©conome, la sƓur Marie-ThĂ©rĂšse Berger, abriteront une femme enceinte et douze jeunes filles (toutes juives) envoyĂ©es par Edmond Michelet ainsi que Kreindel et sa fille Betty Dornfest, dirigĂ©es vers l’abbaye par le rabbin Feuerwerker. Hautement observantes, ces derniĂšres seront aidĂ©es au mieux par les religieuses qui auront veillĂ© Ă  pourvoir aux besoins y compris rituels de leurs protĂ©gĂ©es, et auront manifestĂ© de l’intĂ©rĂȘt pour leurs rites et observances sans avoir jamais cherchĂ© Ă  les convertir ; elles seront reconnues aprĂšs la guerre comme Justes parmi les Nations — cf. Yad Vashem 1992 & Paldiel 2006, p. 99. Oscar Dornfest, le mari de Kreindel Dornfest et le pĂšre de Betty Dornfest est nĂ© le 11 avril 1897 Ă  Rozeszow. Sa derniĂšre adresse est Ă  Ussel en CorrĂšze. Il est arrĂȘtĂ© Ă  PĂ©rigueux et dĂ©portĂ©, Ă  l'Ăąge de 47 ans, par le Convoi No. 73 du 15 mai 1944 de Drancy vers Kaunas/Reval, voir, Serge Klarsfeld. Le MĂ©morial de la dĂ©portation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978. Nouvelle Ă©dition, mise Ă  jour, avec une liste alphabĂ©tique des noms.FFDJF (Fils et Filles des DĂ©portĂ©s Juifs de France), 2012.
  11. Un de ces Ă©claireurs est Roger Taubert, qui va agir comme agent de liaison pour le rabbin David Feuerwerker et Edmond Michelet dans le mouvement Combat (RĂ©sistance). ArrĂȘtĂ© Ă  Cressensac (Lot) par des membres de la 2e division SS Das Reich, le 9 juin 1944, il est dĂ©portĂ© le 2 juillet 1944 Ă  Dachau, oĂč il meurt de faim le 20 avril 1945. Il a 22 ans.
  12. Sur les contacts, Ă  la Synagogue de Brive, entre le rabbin Feuerwerker et les Éclaireurs israĂ©lites (EI) voir, Nelly Cabanot-Lapeyre, 2019, p. 19.
  13. François Gros, le futur directeur de l'Institut Pasteur.
  14. Le rabbin René Kapel lui écrit le 9 décembre 1940, pour lui demander de l'aide pour les internés. Voir, René Kapel. "J'étais l'aumÎnier des camps du sud-ouest de la France (août 1940-décembre 1942). Le Monde juif. Centre de Documentation Juive Contemporaine 1977/3, No. 87, p. 110-11.
  15. AndrĂ© Neher et sa famille reçoivent ainsi des Matzot en 1941. Voir, YaĂ«l David Touati, Ya’ri Vedivchi : messages pĂ©dagogiques, historico-thĂ©ologiques Ă  travers l’analyse textuelle, 2021, p. 71.
  16. Selon le témoignage de Denise Gamzon, la maison de Beaulieu est une institution pour jeunes filles. Voir, en français, Oral history interview with Denise Gamzon. collections.ushmm.org.
  17. Edmond Michelet est le Chef du mouvement de RĂ©sistance Combat en Limousin (rĂ©gion R5) sous le nom de Duval, il est arrĂȘtĂ© le 25 fĂ©vrier 1943 Ă  Brive-la-Gaillarde par la Gestapo. TransfĂ©rĂ© Ă  Fresnes oĂč il est mis au secret, il est dĂ©portĂ© en septembre 1943 Ă  Dachau
  18. Herbinet. "Edmond Michelet Juste parmi les Nations", confĂ©rence tenue en juillet 2010 Ă  l’UniversitĂ© d’étĂ© d’histoire religieuse organisĂ©e Ă  Sainte-Marie et intitulĂ©e : « Juifs et chrĂ©tiens Ă  travers l’histoire, entre conflit et filiation», publiĂ©e in extenso dans la collection des « Cahiers du littoral » (2011), en introduction souligne que "Dans sa correspondance personnelle, datĂ©e du 17 septembre 1953, le rabbin David Feuerwerker adressait un singulier hommage Ă  Edmond Michelet : « Comment ne pas se rappeler que [
] votre tĂȘte et la mienne Ă©taient mises Ă  prix par la « milice » et que par votre action permanente, vous nous avez constamment aidĂ©s et soutenus dans le danger ? Au nom de la CommunautĂ© de Brive que je prĂ©sidais, je tiens Ă  vous redire nos sentiments de profonde gratitude. »".
  19. Antoinette Feuerwerker est la seule femme de rabbin officiellement membre de la RĂ©sistance en France.
  20. Rose Gluck arrive Ă  Auschwitz le 1er mai 1944.
  21. Brive-la-Gaillarde est la premiÚre ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 août 1944. Elle recevra à ce titre la croix de guerre 1939-1945.
  22. EugĂšne Weill, le prĂ©sident de la communautĂ©, se rend Ă  la Grande synagogue de Lyon, le 2 septembre 1944, le jour de la libĂ©ration de la ville et tĂ©moigne sur Le sac de la grande synagogue de Lyon.). Voir, Ă©galement, Sylvie Altar, Être juif Ă  Lyon pendant la guerre (1940-1944), In: Laurent Douzou, Isabelle Von Bueltzingsloewen, HervĂ© Joly, Jean-Dominique Durand and Jean Solchany (ed.). Lyon dans la Seconde Guerre mondiale. Villes et mĂ©tropoles Ă  l'Ă©preuve du conflit, 2016, note 48
  23. Y ont participé, entre autres, Dominique Arban, Raymond Aron, Robert Aron, Henri Baruk, le pÚre Marie-Benoßt, Roger Berg, Henryk Berlewi, Michel Borwicz, le pÚre Dominique Dubarle, Georges Duhamel, Marcel Dunan, Edmond Fleg, Georges Friedmann, Paul Giniewski, Ernest Gugenheim, Henri Hertz, Vladimir Jankélévitch, Robert Job, Louis-Lazare Kahn, Maurice Kanapa, Jacques Kayser, Joseph Kessel, Albert Kohn, Véra KorÚne, Emmanuel Levinas, Jacques Madaule, Szolem Mandelbrojt, François Mauriac, André Maurois, Jacqueline Mesnil-Amar, Charles Merzbach, Henri Michel, Pierre Morhange, Elie Munk, François Perroux, Léon Poliakov, Isaac Pougatch, Emmanuel Rais, Gerhart Riegner, le pÚre Michel Riquet, Michel Roblin, Cecil Roth, Michel Salomon, André Siegfried, Pierre-Maxime Schuhl, Léon Schwartzenberg, André Spire, Maurice Vanikoff et Jean Wahl.
  24. Pierre Birnbaum dans son ouvrage La "France aux Français". Histoire des haines nationalistes, 2006, p. 135, mentionne la séance du 10 mai 1954 du Cercle d'études Du Marais avec la conférence d'André Siegfried, en présence d'Alain de Rothschild.
  25. Information Juive en date du 15 mars 1955 note: "M. le Rabbin David Feuerwerker a été nommé aumÎnier général de la Marine nationale française. C'est la premiÚre fois dans l'histoire de la Marine, qui compte aujourd'hui un assez grand nombre de marins et d'officiers juifs, qu'un aumÎnier israélite lui est adjoint."
  26. Le 19 novembre 1961, il est admis comme membre de la Société de l'histoire de Paris. Voir, Séance du 19 novembre (assemblée générale extraordinaire). Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, 1er août 1962, p. 28.

Références

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Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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