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Le Souvenir français

Le Souvenir français est une association créée en 1887 qui garde le souvenir des soldats morts pour la France par l'entretien de tombes et de monuments commémoratifs.

Le Souvenir français
« À nous le souvenir, à eux l'immortalité. »
Histoire
Fondation
Origine
Cadre
Zone d'activité
France, Belgique et 64 pays
Type
Association reconnue d'utilité publique
Forme juridique
Domaine d'activité
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire
Financement
dons, cotisations, quĂŞtes.
Objectif
Restauration et entretien des tombes des « morts pour la France » ou des soldats inconnus, et transition du souvenir au générations futures
Siège
Pays
Organisation
Membres
200 000
Fondateur
François-Xavier Niessen
Présidents
Serge Barcellini (d) (depuis ), FEF
Site web
Plaque émaillée du Souvenir Français fixée à l'entrée du cimetière de Sivry-Courtry en Seine-et-Marne.
Plaque en marbre du Souvenir français à Courcelles-sous-Thoix dans la Somme.

But de l'association

Le Souvenir français est une association loi de 1901, fondée en 1887 et reconnue d’utilité publique, le (l’une des plus anciennes de France) qui est investie d’une triple mission :

  • conserver le souvenir de ceux qui sont morts pour la France ;
  • entretenir les monuments Ă©levĂ©s Ă  leur mĂ©moire ;
  • transmettre le flambeau du souvenir aux gĂ©nĂ©rations successives.

Le Souvenir français a pour vocation d'honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France qu’ils soient Français ou étrangers.

Fonctionnement de l'association

Il y a une dĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale par dĂ©partement, il y a plus de 1 681 comitĂ©s locaux en France et 68 reprĂ©sentations Ă  l’étranger. En 2015, l'association revendique plus de 250 000 membres actifs[1].

Le bénévolat est de règle pour le fonctionnement de l’association. Le Souvenir français est placé sous le haut patronage du Président de la République. Il a été couronné par l’Académie française en 1975 et par l’Académie des sciences morales et politiques en 1978.

Le Souvenir français ne publie pas son budget annuel sur son site (au ), ne permettant de connaĂ®tre ni l'origine de ses ressources, ni ses postes de dĂ©penses. Cependant, en 2016, au niveau national, la quĂŞte de la Toussaint « a permis d'organiser des voyages mĂ©moriels pour les jeunes gĂ©nĂ©rations, mais aussi d'entretenir, rĂ©nover et fleurir plus de 130 000 tombes, de restaurer plus de 200 monuments, de rĂ©aliser 40 stèles et monuments commĂ©moratifs », le tout pour un budget « de l'ordre de 3 millions d'euros »[2].

Historique

La perte de l'Alsace-Lorraine

La création du Souvenir français intervint dans le contexte de l'après guerre de 1870 et de la perte de l'Alsace-Moselle par la France. À Metz comme en Alsace, une partie de la population marquait son attachement à la France par un culte aux militaires morts pour la France (entretien des tombes, offices religieux...). En Alsace, à la Toussaint, des jeunes filles en habit traditionnel déposaient des cocardes sur les tombes des soldats de leur commune.

Maintenir les valeurs de la France et de la RĂ©publique

En France, après la défaite de 1871, un professeur alsacien, François-Xavier Niessen[alpha 1], refusait l’annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Allemagne. Il voulait montrer l'attachement des Alsaciens-Lorrains à la France et maintenir en France le souvenir des provinces perdues. Il pensa que l'entretien des tombes devait permettre de garder présent dans les esprits le souvenir des morts pour la France et le sentiment de l'unité nationale.

Exilé en France en 1887, il créa donc le Souvenir français, à Neuilly-sur-Seine, pour maintenir le souvenir de la guerre de 1870 ainsi que les valeurs de la France et de la République.

Le , il appela les Français à rejoindre l’association. Le succès fut au rendez-vous.

La Société nationale du Souvenir français est présente sur la quasi-totalité du territoire métropolitain. Son action consiste à l'érection et à l'entretien de monuments commémoratifs et de tombes de soldats tombés au cours des guerres européennes, coloniales ou mondiales.

Honorer les morts de la guerre de 1870-1871

Saint-Vaast-en-Auge, plaque commémorative du Souvenir français.

Après la défaite de 1871, la population des territoires annexés par l'Allemagne marqua son attachement à la France par un culte rendu aux militaires morts au combat par la célébration d'offices religieux ou l'entretien des tombes de soldats.

La Société nationale du souvenir français fut à l'origine du financement et de l'érection de monuments commémoratifs de la guerre franco-allemande de 1870 dans toute la France, y compris dans l'Alsace-Lorraine annexée par l'Allemagne[3].

La loi du codifia l'édification de tombes militaires et de monuments commémoratifs. De nombreuses plaques en fonte apposées dans les cimetières communaux ou dans les lieux publics avec une dédicace et parfois le nom des victimes furent financées par le Souvenir français.

Le Souvenir français est également à l'origine de monuments plus importants comme les statues du Mobile en arme du sculpteur Aristide Croisy comme à Abbeville et Rimogne ou du Mobile au drapeau comme à Mende ainsi que de monuments surmontant des tombes collectives ou ossuaire comme à Artenay, à Arras ou à Chenebier (Haute-Saône).

Dans les cimetières communaux, le Souvenir français édifia des monuments à la mémoire des soldats tombés au combat comme à Châlons-en-Champagne, Orléans ou Cambrai.

Le Souvenir français Ă©rigea Ă©galement un monument commĂ©moratif sur les lieux de combat comme le monument de la bataille de Noisseville, près de Metz, dĂ» au sculpteur Emmanuel Hannaux. Ce monument fut inaugurĂ©, le , en prĂ©sence de près de 120 000 Alsaciens-Lorrains annexĂ©s.

Aujourd'hui, le Souvenir français assure l'entretien de tombes de la guerre franco-allemande de 1870 comme le carré militaire du cimetière de La Madeleine d'Amiens.

Première Guerre mondiale

Carré militaire français de Caudry restauré à l'occasion du centenaire de la Grande guerre à l'initiative du Souvenir français.

Dissous en janvier 1913 en Alsace-Lorraine annexĂ©e, le Souvenir français continua son action en France pendant la Première Guerre mondiale par l’érection d'une cinquantaine de monuments commĂ©moratifs, la recherche des corps de soldats morts au combat Ă  la demande des familles, la crĂ©ation de près de 200 cimetières militaires et de 200 000 tombes.

L'Entre-deux-guerres

La Première Guerre mondiale vit nombre d'adhĂ©rents ĂŞtre mobilisĂ©s. Les membres restant veillèrent aux sĂ©pultures et Ă  l’accompagnement des familles des dĂ©cĂ©dĂ©s. L’association eut alors Ă  sa charge les 88 000 tombes de 1870 et ne put s’occuper seule des 1 700 000 morts de la Grande Guerre.

La loi du crée le Service national des sépultures qui prit en charge les cimetières militaires et les nécropoles nationales.

Depuis la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le général Lacapelle, président du Souvenir français, demanda de répertorier les sépultures des soldats morts pendant les combats de 1940 afin de les entretenir.

En 1987, pour le centenaire de l'association, la ville de Paris donne le nom d'Esplanade du Souvenir-Français au terre-plein de l'avenue de Breteuil menant à l'hôtel des Invalides.

Bilan et perspectives

En , Serge Barcellini est élu à la présidence du Souvenir français, l'année précédant le congrès de 2016 qui se tiendra symboliquement à Verdun[1].

Pour Serge Barcellini, « de 1887 à 1918, le Souvenir français était seul et il faisait tout. De 1918 à 2020 environ, il est le partenaire de l’État, du ministère des Anciens Combattants, des collectivités territoriales… » Ensuite, « le Souvenir français va redevenir la grande association mémorielle en France. Les fortes mutations débutées depuis 5 ou 10 ans vont s’accentuer »[1].

Le Souvenir français, fort de ses 200 000 membres, doit relever plusieurs dĂ©fis selon son prĂ©sident :

  • un dĂ©fi dĂ©mographique d’abord, avec la disparition des associations d’anciens combattants, « c’est le monde combattant qui tient la politique de mĂ©moire. Et il n’y a personne pour reprendre cette politique de mĂ©moire » ;
  • le deuxième dĂ©fi est celui de la DĂ©fense, « 50 % des dĂ©partements français n’ont plus de militaires. Et le Souvenir français vivait en symbiose avec les militaires » ;
  • un dĂ©fi conceptuel attend le Souvenir français, puisque progressivement, la politique de mĂ©moire se tourne « sur les pages sombres, comme les gĂ©nocides par exemple », diffĂ©rent des « Morts pour la France » ;
  • enfin, « le Souvenir français est porteur des politiques de mĂ©moire Ă  l’étranger »[1].

En janvier 2020, le Souvenir français a créé un comité au sein de Sciences Po Paris. C'est le premier comité mémoriel du monde combattant au sein des universités, et notamment dans les Grandes Écoles[4]. Le but est de sensibiliser les futurs décideurs politiques aux missions du Souvenir français. Elle a été fondée par Baptiste Groc de Tayrac, Adrien Ramassamy et Nicolas Trouche.

Le Souvenir français à l'étranger

En 1889, le Souvenir français étendit son action hors du territoire national, en Belgique à Waterloo et aux îles Pescadores (détroit de Taïwan) et dans les territoires français d'outre-mer. Il intervient aujourd'hui dans plus d'une quarantaine de pays de par le monde.

Pays où le Souvenir français est présent

Le Souvenir français est présent, sous forme de délégation générale, dans 71 pays, qui sont les suivants[5] :

Calendrier

Le Souvenir français est présent à certaines cérémonies comme :

  • le 8 Mai, capitulation allemande ;
  • le 18 Juin, appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle ;
  • le 14 Juillet, fĂŞte nationale ;
  • le 1er Novembre, Toussaint (la plus importante, avec quĂŞte nationale sur la voie publique) ;
  • le 11 Novembre, armistice de 1918 ;
  • le , journĂ©e nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d'AlgĂ©rie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

Revues et réunions intra-associatives :

  • janvier : rĂ©union annuelle ;
  • janvier : revue trimestrielle ;
  • avril : revue trimestrielle ;
  • juillet : revue trimestrielle ;
  • octobre : revue trimestrielle.

Les décorations honorifiques décernées

Médaille du Souvenir Français : De gauche à droite : médaille de bronze, médaille d'argent, médaille de vermeil, médaille de vermeil avec bélière laurée. Conception : Sylla Eustache.

Toutes les fonctions exercées par les membres du Souvenir français le sont à titre bénévole. Par contre, le Souvenir français décerne des récompenses à ceux qui servent l’œuvre avec dévouement. Ces décorations peuvent être soit :

  • le diplĂ´me d’honneur : attribuĂ© après deux ans de prĂ©sence dans l’œuvre, exception faite pour les personnes ayant coopĂ©rĂ©, d’une manière particulièrement efficace, Ă  la formation d’un comitĂ© ;
  • la mĂ©daille de bronze : attribuĂ©e quatre ans après l’octroi du diplĂ´me d’honneur ;
  • la mĂ©daille d’argent : attribuĂ©e quatre ans après l’octroi de la mĂ©daille de bronze ;
  • la mĂ©daille de vermeil : attribuĂ©e quatre ans après l’octroi de la mĂ©daille d’argent ;
  • la mĂ©daille de vermeil avec bĂ©lière laurĂ©e : plus haute rĂ©compense du Souvenir français ; attribuĂ© au bout de 30 ans dans l'Ĺ“uvre.

Présidents nationaux

Les présidents du Souvenir français sont[6] :

Notes et références

Notes

  1. La tombe de François-Xavier Niessen, mort en décembre 1919, se trouve au cimetière de Puteaux dans les Hauts-de-Seine, érigée d'après les plans de Paul Boeswillwald.

Références

  1. Frédéric PLANCARD, « Serge Barcellini à la tête du Souvenir Français », L'Est républicain,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Balma. Où vont les dons au Souvenir français ?
  3. Jasper Heinzen, « La guerre oubliée », L'Histoire n°469, mars 2020, p. 58-60.
  4. « Remise du drapeau au comité de Sciences-Po », sur le-souvenir-francais.fr (consulté le )
  5. « Délégations & comités dans le monde », sur Le Souvenir Français (consulté le )
  6. Jean-Christophe Denis, Le Souvenir Français à travers les siècle, , p. 75-95

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Christophe Denis, Le Souvenir français Ă  travers les siècles, 1887-2017, Paris, Éd. Bernard Giovanangeli, 2017, 264 p. (ISBN 978-2-7587-0200-9)
  • J.-P. Jean, Le Souvenir français et le Souvenir alsacien-lorrain pendant l’annexion allemande, Metz, Imp. V. Gueblez, 1937.
  • M. Jacques Baudot, sĂ©nateur : Rapport d'information n° 6 - Le DĂ©fi de la mĂ©moire - Politique de la mĂ©moire menĂ©e par le ministère des Anciens combattants et victimes de guerre, Commission des Finances, du contrĂ´le budgĂ©taire et des comptes Ă©conomiques de la Nation - Rapport d'information n° 6 - 1997/1998.
  • FĂ©lix FĂ©nĂ©on, Nouvelles en trois lignes , Ă©diteur Libella, collection Libretto, 162 pages, Paris, 2019 (ISBN 978-2-36914-446-5)

Articles connexes

Liens externes

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