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Appel du 18 Juin

L’appel du 18 Juin[alpha 1] est le premier discours prononcĂ© par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  la radio de Londres, sur les ondes de la BBC, le . Ce discours est une rĂ©ponse au discours radiophonique du du marĂ©chal PĂ©tain fait, la veille Ă  12 h 20, quand celui-ci est devenu prĂ©sident du Conseil.

Appel du 18 Juin du général de Gaulle
Charles de Gaulle au micro de la BBC Ă  Londres. Cette photographie est postĂ©rieure au 18 juin 1940 car le GĂ©nĂ©ral porte sur sa vareuse l'insigne Ă  croix de LorraineGilles Ragache, Les appels du 18 juin, Paris, Larousse, coll. Â« (À rebours) », 2010, 238 p. (ISBN 978-2-03-585054-6), p. 2., adoptĂ©e comme emblĂšme de la France libre en juillet de la mĂȘme annĂ©eBernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblĂšmes, Panazol, Lavauzelle, 1994, 174 p. (ISBN 2-7025-0367-5), p. 125.. Comme il n'existe aucun clichĂ© de l'appel du 18 Juin, cette image est souvent utilisĂ©e comme illustration du cĂ©lĂšbre discours radiodiffusĂ©.
Charles de Gaulle au micro de la BBC Ă  Londres. Cette photographie est postĂ©rieure au car le GĂ©nĂ©ral porte sur sa vareuse l'insigne Ă  croix de Lorraine[1], adoptĂ©e comme emblĂšme de la France libre en juillet de la mĂȘme annĂ©e[4]. Comme il n'existe aucun clichĂ© de l'appel du 18 Juin, cette image est souvent utilisĂ©e comme illustration du cĂ©lĂšbre discours radiodiffusĂ©[1].

Pays Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Localisation diffusé depuis Londres
CoordonnĂ©es 51° 30â€Č 26″ nord, 0° 07â€Č 39″ ouest
Date 18 juin 1940

De Gaulle s'adresse à tous les militaires, ingénieurs ou ouvriers français spécialistes de l'armement qui se trouvent en territoire britannique à se mettre en rapport avec lui, pour continuer le combat contre l'Allemagne. Il prédit aussi la mondialisation de la guerre.

TrÚs peu entendu sur le moment, l'appel donne lieu à la publication le lendemain dans le Times et le Daily Express de la version écrite issue du Ministry of Information (MOI), reprise par quelques journaux français. Il est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

Comme le discours n'est pas enregistré, la version sonore connue est celle de l'appel du [5], jour de l'Armistice, qui comporte un texte similaire, mais remanié. Une version filmée est réalisée encore plus tard, le , pour les actualités cinématographiques[6]. L'affiche qui en est issue comporte aussi un texte différent, car il s'agit d'une proclamation publiée le et placardée seulement dans quelques rues de Londres.

Historique

Charles de Gaulle arrive Ă  Londres le avec l'intention de nĂ©gocier avec les Britanniques, alliĂ©s de la France, la poursuite de la guerre, aprĂšs avoir exposĂ© son plan Ă  Paul Reynaud[7]. Il rencontre le Premier ministre britannique, Winston Churchill, dans l'aprĂšs-midi[8]. De Gaulle expose son projet de maintenir la France dans le combat mĂȘme en cas de fin des combats dĂ©cidĂ©e par le gouvernement installĂ© Ă  Bordeaux. Il Ă©met le souhait de pouvoir s'exprimer Ă  la radio dĂšs que la nouvelle de la demande d'armistice tombera[9]. Churchill donne son accord de principe et met Ă  disposition la BBC[9]. À l'Ă©poque, la BBC Ă©met en grandes ondes sur 1 500 m de longueur d'onde et en petites ondes sur 265 m[10]. Elle a un rayonnement international qui lui permet de diffuser en Europe, et donc en France[10]. En grandes ondes, la radio du Luxembourg et celle de Londres figurent parmi le peu d'Ă©metteurs reçus par les postes de radio[10] - [11].

Le Ă  12 h 30, PĂ©tain, nouveau chef du Gouvernement français, fait un discours officiel Ă  la radio oĂč il annonce qu'il faut cesser le combat et son intention de demander Ă  l'ennemi la signature d'un armistice. Churchill et de Gaulle conviennent dĂšs lors que le second s'exprimera dĂšs le lendemain sur les ondes[8]. Mais le Premier ministre, vieux partisan de la fermetĂ© contre Hitler et de la poursuite de la lutte, doit, aidĂ© en cela par Edward Spears, Ă©carter les rĂ©ticences de certains membres du cabinet, notamment le ministre des Affaires Ă©trangĂšres lord Halifax, Neville Chamberlain et Clement Attlee[12], qui ne veulent pas gĂȘner les nĂ©gociations engagĂ©es par le gouvernement PĂ©tain et souhaitent attendre de voir s'il va effectivement signer l'armistice[12] - [13].

Dans l'aprĂšs-midi du , Élisabeth de Miribel, dans l'appartement que de Gaulle et son aide de camp Geoffroy de Courcel occupent Ă  Seamore Place Ă  Londres[14], tape Ă  la machine le texte du discours, dont le gĂ©nĂ©ral de Gaulle a rĂ©digĂ© un premier brouillon dĂšs le Ă  Bordeaux au petit matin[15]. De Gaulle transmet les Ă©lĂ©ments de son discours au ministre de l’Information Duff Cooper qui en communique le projet Ă  Churchill[12] - [16]. L'aprĂšs-midi, le gĂ©nĂ©ral corrige son texte « en fumant cigarette sur cigarette »[16].

Le gouvernement britannique impose toutefois des corrections[17] - [12]. AprĂšs avoir dĂ©jeunĂ© le jour mĂȘme avec Duff Cooper, ministre britannique de l’Information, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle doit rendre son texte plus neutre, le cabinet de guerre britannique voulant mĂ©nager le nouveau chef du gouvernement français : le dĂ©but du discours Ă©voquant la trahison du gouvernement de PĂ©tain qui s'est « mis en rapport avec l'ennemi » est modifiĂ©[18] - [19]. La version rĂ©ellement prononcĂ©e sera longtemps occultĂ©e, car c'est la version Ă©crite originale qui sera publiĂ©e dans le Bulletin officiel des Forces françaises libres du , dans le premier numĂ©ro du Journal officiel de la France libre le , puis dans les MĂ©moires de guerre, et dans l'ensemble des recueils de discours du gĂ©nĂ©ral de Gaulle.

De Gaulle lit son discours sur les antennes de la BBC à Broadcasting House à 18 h, heure locale, le mardi ; le discours est annoncé dans le programme de la BBC à 20 h 15 et diffusé à 22 h.

Le texte issu du Ministry of Information (MOI) est communiqué par la BBC à la presse britannique du lendemain[20], il est publié par The Times du , page 6 col. 3, et le Daily Express, et repris par quelques journaux régionaux français, Le Petit Provençal à la une (colonnes 5 et 6) de son édition de Marseille du mercredi [21].

Le texte publié dans la presse le lendemain

Le texte du discours commence par ces deux premiĂšres phrases d'introduction :

« Le Gouvernement français a demandĂ© Ă  l’ennemi Ă  quelles conditions honorables un cessez-le-feu Ă©tait possible. Il a dĂ©clarĂ© que, si ces conditions Ă©taient contraires Ă  l’honneur, la dignitĂ© et l’indĂ©pendance de la France, la lutte devait continuer[18] - [22]. »

Le texte qui a été publié par la suite par de Gaulle est présenté comme une restitution du projet original qu'il avait dû modifier à la demande du gouvernement britannique :

« Les Chefs qui, depuis de nombreuses annĂ©es sont Ă  la tĂȘte des armĂ©es françaises, ont formĂ© un gouvernement. Ce gouvernement, allĂ©guant la dĂ©faite de nos armĂ©es, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

Certes, nous avons Ă©tĂ©, nous sommes submergĂ©s par la force mĂ©canique terrestre et aĂ©rienne de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener lĂ  oĂč ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espĂ©rance doit-elle disparaĂźtre ? La dĂ©faite est-elle dĂ©finitive ? Non !

Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mĂȘmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derriĂšre elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limite l'immense industrie des États-Unis.

Cette guerre n'est pas limitĂ©e au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchĂ©e par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances n'empĂȘchent pas qu'il y a dans l'univers tous les moyens nĂ©cessaires pour Ă©craser un jour nos ennemis. FoudroyĂ©s aujourd'hui par la force mĂ©canique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mĂ©canique supĂ©rieure. Le destin du monde est lĂ .

Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.

Quoi qu'il arrive, la flamme de la rĂ©sistance française ne doit pas s'Ă©teindre et ne s'Ă©teindra pas. Demain comme aujourd'hui, je parlerai Ă  la radio de Londres[23] - p. 937-938,_Ă _[[Maurice_Schumann]],_''Un_certain_18_juin'',_Paris,_Plon,_1980,_chap. _«_Appel_du_gĂ©nĂ©ral_de_Gaulle_aux_Français_»_(version_Ă©crite)_25-0">[24]. »

Le contenu du message radiodiffusé le 18 juin

Plaque commémorative à Vienne (IsÚre) avec le projet de texte non censuré par le gouvernement britannique de l'Appel du 18 Juin.

Ainsi qu'en atteste la seule retranscription Ă©tablie — en allemand — par les services d'Ă©coutes helvĂ©tiques, l'appel, tel qu'il a donc Ă©tĂ© diffusĂ© ce , ne se prĂ©sente pas comme une rupture avec le Gouvernement français :

« Le Gouvernement français a demandĂ© Ă  l’ennemi Ă  quelles conditions honorables un cessez-le-feu Ă©tait possible. Il a dĂ©clarĂ© que, si ces conditions Ă©taient contraires Ă  l’honneur, la dignitĂ© et l’indĂ©pendance de la France, la lutte devait continuer[18] - [22]. »

Le général de Gaulle expliquera dans ses Mémoires de Guerre les raisons qui lui ont fait ménager le Gouvernement français dans son appel :

« Pourtant, tout en faisant mes premiers pas dans cette carriĂšre sans prĂ©cĂ©dent, j'avais le devoir de vĂ©rifier qu'aucune autoritĂ© plus qualifiĂ©e que la mienne ne voudrait s'offrir Ă  remettre la France et l'Empire dans la lutte. Tant que l'armistice ne serait pas en vigueur, on pouvait imaginer, quoique contre toute vraisemblance, que le gouvernement de Bordeaux choisirait finalement la guerre. N'y eĂ»t-il que la plus faible chance, il fallait la mĂ©nager. C'est pour cela que, dĂšs mon arrivĂ©e Ă  Londres, le 17 aprĂšs-midi, je tĂ©lĂ©graphiai Ă  Bordeaux pour m'offrir Ă  poursuivre, dans la capitale anglaise, les nĂ©gociations que j'avais commencĂ©es la veille au sujet du matĂ©riel en provenance des États-Unis, des prisonniers allemands et des transports vers l'Afrique[25]. »

C'est ensuite un appel adressé aux officiers et aux soldats français qui se trouvent déjà sur le territoire britannique, ou qui viendraient à s'y trouver, à prendre contact avec lui afin de poursuivre le combat avec les Britanniques.

Pour le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, la bataille de France, qui vient certes d'ĂȘtre gagnĂ©e par les Allemands, ne signifie pas la fin de la guerre. Car « cette guerre est une guerre mondiale » et la France pourra s'appuyer sur la force industrielle de ses alliĂ©s et notamment celle des États-Unis. S'adressant aux soldats français, ce message d'espoir se termine par un appel Ă  la « rĂ©sistance », dont la flamme « ne doit pas s'Ă©teindre et ne s'Ă©teindra pas », faisant entrer le terme dans le vocabulaire politique du XXe siĂšcle.

Pour autant, contrairement Ă  une idĂ©e courante, l'appel du 18 Juin n'est pas une invitation gĂ©nĂ©rale Ă  constituer des rĂ©seaux de rĂ©sistance sur le territoire français. En militaire, de Gaulle s'adresse avant tout, et de maniĂšre explicite, aux militaires (officiers et soldats) et aux spĂ©cialistes des industries de l'armement (ingĂ©nieurs et ouvriers) en les appelant Ă  appuyer l'effort de guerre du Royaume-Uni. En effet, l'Union soviĂ©tique (pacte germano-soviĂ©tique) et les États-Unis (en position de neutralitĂ©) n'Ă©taient pas alors engagĂ©s Ă  soutenir la France.

Le contexte politico-diplomatique et militaire

L'appel répond au discours radiophonique du fait la veille à 12 h 20 par le maréchal Pétain, devenu président du Conseil :

« À l’appel de Monsieur le PrĂ©sident de la RĂ©publique, j’assume Ă  partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. SĂ»r de l’affection de notre admirable armĂ©e qui lutte, avec un hĂ©roĂŻsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supĂ©rieur en nombre et en armes ; sĂ»r que, par sa magnifique rĂ©sistance, elle a rempli ses devoirs vis-Ă -vis de nos alliĂ©s ; sĂ»r de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fiertĂ© de commander, sĂ»r de la confiance du peuple tout entier, je fais Ă  la France le don de ma personne pour attĂ©nuer son malheur. En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux rĂ©fugiĂ©s, qui dans un dĂ©nuement extrĂȘme sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude.

C’est le cƓur serrĂ© que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Je me suis adressĂ© cette nuit Ă  l’adversaire pour lui demander s’il est prĂȘt Ă  rechercher avec moi, entre soldats, aprĂšs la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilitĂ©s. Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je prĂ©side pendant ces dures Ă©preuves et fassent taire leur angoisse pour n’obĂ©ir qu’à leur foi dans le destin de la patrie[26]. »

Dans la version Ă©crite de son appel, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle commence par faire le constat de la situation politique dont il a pris connaissance avec consternation la veille Ă  Bordeaux[8] : Ă  la suite de la dĂ©mission de Paul Reynaud, le gouvernement (oĂč il occupait la place de sous-secrĂ©taire d'État Ă  la DĂ©fense et Ă  la Guerre) est remplacĂ© par celui de PĂ©tain, nommĂ© prĂ©sident du Conseil par le prĂ©sident Albert Lebrun[27]. Dans ce nouveau gouvernement, le gĂ©nĂ©ral Weygand, commandant en chef des armĂ©es, devient ministre de la DĂ©fense nationale. Ainsi, dans la premiĂšre version de l'introduction de son Appel du , ce sont PĂ©tain et Weygand que De Gaulle Ă©voque comme "chefs militaires qui sont la cause du dĂ©sastre", et non Édouard Daladier, le gĂ©nĂ©ral Gamelin et lui-mĂȘme.

En effet, le le chef du gouvernement, Paul Reynaud, avait retirĂ© le portefeuille de ministre de la DĂ©fense et de la Guerre Ă  Édouard Daladier pour exercer lui-mĂȘme ces fonctions, et nommĂ© le gĂ©nĂ©ral Weygand comme gĂ©nĂ©ralissime Ă  la place du gĂ©nĂ©ral Gamelin. Weygand nomme de Gaulle le gĂ©nĂ©ral Ă  titre temporaire, avec effet le , comme commandant de la 4e DCR, puis le cite de façon trĂšs Ă©logieuse le Ă  l'ordre de l'armĂ©e pour son action Ă  la bataille d'Abbeville[28].

Entre le et le , l'armĂ©e belge faisait dĂ©fection, et la Grande-Bretagne dĂ©cidait, sans concertation avec le commandement français, de replier son armĂ©e en rembarquant par Dunkerque la totalitĂ© de son corps expĂ©ditionnaire de 200 000 hommes, ainsi que 140 000 Français, laissant le reste de l'armĂ©e française seule face aux Allemands.

Le , Reynaud avait nommĂ©, contre l'avis de PĂ©tain et Weygand[29], de Gaulle sous-secrĂ©taire d'État Ă  la DĂ©fense et Ă  la Guerre, avec, Ă  sa demande, mission prioritaire d'obtenir un appui militaire renforcĂ© de Churchill[30] qu'il avait rencontrĂ© le 9[31]. De Gaulle avait participĂ© les 11 et Ă  l'ultime rĂ©union du Conseil suprĂȘme interalliĂ© lors de la confĂ©rence de Briare[32] - [33], oĂč il avait fait forte impression sur les Britanniques[34] et oĂč Churchill avait tentĂ© de convaincre le gouvernement français de continuer la guerre malgrĂ© la retraite de l'armĂ©e britannique, tandis que le gĂ©nĂ©ral Weygand avait vainement tentĂ© d'obtenir l’intervention des 25 escadrilles de chasse de la RAF qui avaient Ă©tĂ© promises en 1939 pour pousser la France Ă  entrer en guerre, mais que Churchill rĂ©servait en cas d'attaque directe de l'Angleterre.

Le , depuis Londres, de Gaulle a dictĂ© au tĂ©lĂ©phone la note de Jean Monnet Ă  Paul Reynaud, intitulĂ©e Anglo-French Unity, projet d'une Union franco-britannique votĂ©e le jour mĂȘme par la Chambre des communes, consistant dans la fusion des armĂ©es, notamment des marines, des territoires, des colonies et du gouvernement français dans l'Empire britannique. Il fait valoir Ă  Paul Reynaud que dans le cadre « d'un gouvernement unique franco-britannique, monsieur le prĂ©sident, vous [
] pouvez ĂȘtre prĂ©sident du cabinet de Guerre franco-britannique »[35].

Le reprĂ©sentant de Churchill auprĂšs du gouvernement français, le gĂ©nĂ©ral Edward Spears, est venu en avion Ă  Bordeaux le [36] pour tenter de convaincre Paul Reynaud, chef du gouvernement, et Georges Mandel, ministre de l'IntĂ©rieur, de rejoindre Londres, mais sans succĂšs[37] - [7]. En effet, Reynaud avait dĂ©missionnĂ© la veille et Mandel Ă©tait en attente d'embarquer Ă  bord du paquebot Massilia avec l'intention de continuer la guerre depuis l'Afrique du Nord. Voyant qu'il n'avait aucune place dans le nouveau gouvernement PĂ©tain, l'ex sous-secrĂ©taire d'État Ă  la Guerre De Gaulle dĂ©cide de repartir Ă  Londres avec son officier d'ordonnance le lieutenant Geoffroy de Courcel et profite le jour mĂȘme de l'avion de Spears[38].

Sur les modalitĂ©s du dĂ©part, les versions de Spears et de De Gaulle se contredisent[37] - [38]: Spears relate que De Gaulle Ă©tait demandeur[39] et qu'il a fait croire Ă  un enlĂšvement[39] - [40]. Pour De Gaulle, la version du gĂ©nĂ©ral Spears[39] est de l'ordre de « rĂ©cits romanesques » et, pour Geoffroy de Courcel, elle est « du plus haut comique, en mĂȘme temps que tout Ă  fait invraisemblable »[38]. Jean Lacouture juge la version de Spears « pittoresque »[37].

À peine arrivĂ© Ă  Londres, De Gaulle reçoit l'ordre de rentrer et Ă©crit le au gĂ©nĂ©ral Weygand, devenu ministre de la Guerre : « Mon gĂ©nĂ©ral, j’ai reçu votre ordre de rentrer en France. Je me suis donc tout de suite enquis du moyen de le faire car je n’ai, bien entendu, aucune autre rĂ©solution que de servir en combattant »[41].

Réception des différents appels : radio, presse, affiche

L'affiche « À tous les Français », placardĂ©e le , Ă  ne pas confondre avec l'appel du 18 Juin.

L'affiche, rédigée au 4, Carlton Gardens à Londres, est placardée le exclusivement dans des rues de Londres.

L'appel radiophonique du n'a Ă©tĂ© entendu que par peu de Français[42] - [43] - [44]. En effet, les troupes Ă©taient prises dans la tourmente de la dĂ©bĂącle, quand elles ne poursuivaient pas le combat, tout comme la population civile[42]. Les Français rĂ©fugiĂ©s en Angleterre n’étaient pas au courant de la prĂ©sence du gĂ©nĂ©ral, et beaucoup ignoraient son existence.

Quelques hommes politiques français dirent l'avoir entendu le soir du , comme Léon Blum, Pierre MendÚs France, André Philip, Maurice Schumann ainsi que Valéry Giscard d'Estaing. Le témoignage de ce dernier est suspect pour plusieurs historiens car prononcé pour amadouer l'électorat gaulliste du RPR[45] - [46].

Les plus avertis n'en entendent parler que les jours suivants par un communiqué de la version officielle, dans la presse britannique en particulier, ou par ouï-dire.

L'information est également reprise par la suite dans certains journaux français (Le ProgrÚs de Lyon, Le Petit Marseillais, en troisiÚme page, Le Petit Provençal, en premiÚre page, dans la version prononcée à la radio qui censure deux phrases jugées trop sévÚres à l'encontre du Gouvernement français[42] - [21] - [47]) et étrangers. Au Québec, seul le journal Le Soleil signale l'appel du général. Le journal Shenbao, « le quotidien de Shanghai », évoque le général les 24 et [48]. Le Los Angeles Times, le New York Times et The Times vont aussi en parler dÚs le lendemain[49].

Ce n'est donc qu'ultérieurement, aprÚs avoir lancé d'autres appels encourageant les Français de la Métropole, de l'Empire et d'ailleurs à résister, que ce discours est notoirement connu. Par sa médiatisation, la condamnation à mort du général de Gaulle par le tribunal militaire permanent de la 13e région, siégeant à Clermont-Ferrand, le suivant, a largement contribué à le faire connaßtre en France ; l'information paraßt ainsi en une de Paris-Soir et du Figaro.

L'appel du 18 Juin marque nĂ©anmoins le dĂ©but de la France libre qui, formĂ©e uniquement de volontaires (bien qu'initialement trĂšs peu nombreux), poursuit le combat sur terre, sur mer et dans les airs auprĂšs des Britanniques et reprĂ©sente, face au rĂ©gime de Vichy, la France qui se bat. L'Ă©vasion la plus impressionnante fut celle de l'Ăźle de Sein au nombre de 133 pĂȘcheurs. Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle vint rendre hommage Ă  l'Ă©popĂ©e patriotique des SĂ©nans en 1946[50] et en 1970[51].

ÉlĂ©ments du discours

Le micro de la BBC utilisé par le général de Gaulle pour prononcer plusieurs de ses discours radiophoniques, dont l'Appel du 18 Juin.

Pour s’exprimer, Charles de Gaulle a choisi l’appel, qui fait partie des pratiques de rhĂ©torique publique. L’appel suscite souvent l’émotion, et prĂ©sente une direction Ă  emprunter. Selon les mots du philosophe et rhĂ©toricien Philippe-Joseph Salazar[52], ce genre, pour ĂȘtre efficace, doit « dĂ©signer le mal, choisir son moment » et « stimuler un destin, c’est-Ă -dire que chacun se sente personnellement face Ă  un choix radical »[52]. Ici, de Gaulle mobilise toutes ces composantes afin de soulever le peuple français. L’appel rejoint aussi la notion militaire de l’ordre du jour, puisqu’il pointe du doigt les actions qui doivent ĂȘtre entreprises, les ennemis Ă  abattre et l’objectif Ă  remplir[52]. Lors de cet appel du , le gĂ©nĂ©ral mobilise la « propagande d’agitation », thĂ©orisĂ©e par Robert Bernier, qui selon ce dernier, vise Ă  « faire bouger un auditoire dans une direction » avec un certain succĂšs. À travers ce discours, il souhaite inciter les Français Ă  ne pas accepter l'armistice, il s'engage donc dans un acte perlocutoire, thĂ©orisĂ© par le linguiste John Langshaw Austin, qui consiste Ă  faire faire quelque chose Ă  quelqu'un en disant ce que l'on dit, comme Ă©noncĂ© dans son ouvrage Quand dire, c'est faire (1970).

Charles de Gaulle rappelle le contexte des Ă©vĂšnements, est rĂ©aliste et prĂ©sente la situation telle quelle ; procĂ©dĂ© efficace lorsque l'on veut ensuite susciter l'espoir[53], selon les linguistes Jean-Michel Adam et Thierry Herman. Il utilise de nombreux procĂ©dĂ©s stylistiques, comme les rĂ©pĂ©titions, qui marquent l'implication et la volontĂ© du gĂ©nĂ©ral Ă  dĂ©fendre la France. Les rĂ©pĂ©titions de la phrase exclamative prononcĂ©e dans son discours (« [Car la France] n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule »[54]) permettent de charger le discours d'Ă©motion, d'autant plus que la radio assure une certaine dramaturgie grĂące Ă  l'Ă©coute de la voix. Lors de ce discours, il utilise la premiĂšre personne afin de se positionner en tant que leader, et reste optimiste, afin d'ĂȘtre la source d'une espĂ©rance. Il emploie l'anaphore, afin d'apporter un effet d'amplification Ă  son texte, un effet de puissance qui augmente Ă  chaque mot : « Cette guerre n'est pas limitĂ©e au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchĂ©e par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale »[54].

Construction d'un homme et d'un symbole

Au travers de cet appel, de Gaulle sera prĂ©sentĂ© par la suite comme l’élĂ©ment dĂ©clencheur de l’engagement et de la rĂ©sistance des Français, ce qui va contribuer Ă  faire de lui un symbole de l’esprit rĂ©sistant et de « l’honneur, [de] la raison [et de] l’intĂ©rĂȘt national », selon ses propres mots. Par cette prise de parole publique, Charles de Gaulle savait quelle figure il allait dĂ©sormais incarner, en Ă©voquant le « rassemblement de la nation » et « l’esprit de fiertĂ© »[20].

L’appel du symbolise l’« hyperparole prĂ©sidentielle » du gĂ©nĂ©ral. Il va se construire et se prĂ©senter en tant que leader; la rĂ©ponse positive Ă  ce discours lĂ©gitimerait alors l’action de Charles de Gaulle. Il se fait « dĂ©jĂ  prĂ©sident en parlant comme un prĂ©sident »[52]. Pour Jean Lacouture, le « n’est dans cette carriĂšre fracassante ni un miracle ni une rĂ©volution. C’est un paroxysme ». Cet Ă©vĂšnement va poser la premiĂšre pierre de la carriĂšre politique du gĂ©nĂ©ral, qui y voyait lui-mĂȘme une opportunitĂ© : « Et puis pourquoi ne pas le dire, il y avait l’ambition. J’étais un ambitieux politique et il y eut la rencontre de la circonstance et de l’ambition. » Il confirme alors son « entrĂ©e dĂ©cisive et dĂ©finitive en politique ». De Gaulle est un homme de communication, il sait et saura toujours Ă©crire ; en tant que militaire, il connait l’utilitĂ© de la radio, et sait comment ĂȘtre « chef » mĂȘme en politique. De Gaulle est vu comme « un animal politique ». Il dira Ă  Gaston Palewski : « la radio, c’est une arme redoutable »[55]. Pour de Gaulle, c'Ă©tait l'outil idĂ©al pour diffuser son message : « La premiĂšre chose Ă  faire Ă©tait de hisser les couleurs. La radio s’offrait pour cela »[56].

Confusions et variantes

Plusieurs précisions sont à apporter au sujet de l'appel du .

  • Si le texte du est connu, l'enregistrement original du discours lu par le GĂ©nĂ©ral n'a pas Ă©tĂ© conservĂ©[alpha 2]. Les documentaires lui substituent souvent l’appel du 22 Juin (dont l'enregistrement, lui, nous est parvenu), mais sans toujours prĂ©ciser qu'il ne s'agit pas (et qu'il ne peut s'agir) de celui du 18. Si la teneur des deux textes est assez proche, dans celui du , le gĂ©nĂ©ral de Gaulle prĂ©sente une argumentation plus solide, le jour mĂȘme de l'armistice franco-allemand[5].
  • Par ailleurs, l'appel du 18 Juin est trĂšs souvent confondu avec le texte de l'affiche « À tous les Français » qui fut signĂ©e au 4, Carlton Gardens Ă  Londres, et placardĂ©e le sur les murs de Londres. L'un et l'autre textes ont Ă©tĂ© publiĂ©s en premiĂšre page du no 1 du Bulletin officiel des Forces françaises libres le .
  • Un notaire français, Jacques Fourmy[42], et l'historien suisse Christian RossĂ©, ont retrouvĂ© les retranscriptions de l'appel rĂ©alisĂ©es par les services d'Ă©coute de l'ArmĂ©e suisse, texte authentique paru pour la premiĂšre fois et retraduit en français dans la Revue Historique et ArchĂ©ologique du Maine, 1990, p. 57-59. Cela constitue sans doute le seul enregistrement papier original. « Dans les archives fĂ©dĂ©rales suisses de Berne, le compte-rendu du discours du gĂ©nĂ©ral du Gaulle apparaĂźt dans le Bulletin no 153 publiĂ© par le Gruppe Ohr (Service Ă©coute de la division presse et radio de l'État-Major suisse) Ă  6 heures le , Ă  la page 3[22]. »
  • Avant le , le texte de l'appel existe dĂ©jĂ  en plusieurs versions, la plus fidĂšle aux intentions du gĂ©nĂ©ral de Gaulle datant probablement du [13]. Le texte du 18 juin est notamment inspirĂ© du discours prononcĂ© par de Gaulle le 21 mai Ă  Savigny-sur-Ardres au lendemain de la bataille de Montcornet[57].
  • Le Petit Provençal publie le communiquĂ© de la BBC Ă  la une (colonnes 5 et 6) de son Ă©dition de Marseille du mercredi [21].
  • The Times du , page 6 col. 3, et le Daily Express ne transmettent pas le texte prononcĂ© par le gĂ©nĂ©ral Ă  la BBC, mais celui issu du Ministry of Information (MOI) qui deviendra l'Appel retenu par l'Histoire.
  • Le gĂ©nĂ©ral de Gaulle a en outre Ă©tĂ© filmĂ©, le , prononçant une version lĂ©gĂšrement diffĂ©rente de son appel, pour les actualitĂ©s cinĂ©matographiques[6].
  • Quelques photographies du gĂ©nĂ©ral de Gaulle lisant face Ă  un micro de la BBC sont souvent utilisĂ©es pour illustrer l'appel du 18 Juin, mais aucune ne semble dater de ce jour-lĂ [58].
  • Il existe des divergences concernant l’heure de diffusion de l’appel. Il aurait Ă©tĂ© enregistrĂ© Ă  18 heures, annoncĂ© Ă  20 h 15 et diffusĂ© Ă  22 heures. La fondation Charles-de-Gaulle Ă©voque les mĂȘmes horaires. Selon le professeur d’histoire Pierrick HervĂ©, Charles de Gaulle se serait prĂ©sentĂ© Ă  la BBC Ă  18 heures et aurait prononcĂ© son discours peu aprĂšs[59]. Selon une autre source, l’appel aurait Ă©tĂ© diffusĂ© Ă  20 heures et rĂ©sumĂ© briĂšvement et de façon moins accusatrice Ă  23 heures[55].
  • Une reconstitution de l'appel du 18 juin a Ă©tĂ© produite par une intelligence artificielle en janvier 2023. Cette reconstitution est due Ă  la collaboration entre le journal Le Monde, l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et la sociĂ©tĂ© technologique IRCAM AMPLIFY[60].

MĂ©moire

Monument élevé en 1963 à Jersey par les Français libres, remerciant les habitants de l'ßle pour l'aide qu'ils leur ont apportée, lorsqu'ils ont franchi la Manche pour rejoindre de Gaulle à la suite de son appel.

Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac souligne que la cĂ©lĂ©bration de l'appel du 18 Juin a commencĂ© dĂšs le : dans un discours prononcĂ© au Caire devant le ComitĂ© national français d'Égypte et relayĂ© par la radio de Londres, le gĂ©nĂ©ral de Gaulle fait coĂŻncider son appel du avec la naissance de « la France libre »[20]. Le mĂȘme jour, Ă  l'appel de l'Association des Français de Grande-Bretagne, se tient une « Manifestation pour commĂ©morer le premier appel du GĂ©nĂ©ral de Gaulle » au Cambridge Theatre (en) Ă  Londres sous la prĂ©sidence de l'amiral Muselier qui prononce l'allocution inaugurale, avec un discours du professeur RenĂ© Cassin et une lecture de l'appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle[20]. La commĂ©moration du 18 juin 1945, sous le nom de « FĂȘte de la Victoire et de l'appel du 18 juin Â»[61], qui associe l’Appel et la Victoire, donne lieu Ă  un imposant dĂ©filĂ© militaire sur les Champs-ÉlysĂ©es, entre l’Arc de Triomphe et la place de la Concorde[62] - [63].

Le , l'appel du 18 Juin a Ă©tĂ© classĂ© par l'Unesco sur le registre international MĂ©moire du monde, oĂč sont recensĂ©s depuis 1992 les documents du patrimoine documentaire d'intĂ©rĂȘt universel, en vue d'assurer leur protection. L'inscription, proposĂ©e conjointement par l'Institut national de l'audiovisuel (INA, France) et la BBC, concerne quatre documents considĂ©rĂ©s comme les tĂ©moignages clĂ©s de l'Ă©vĂšnement : le manuscrit du texte de l'appel radiodiffusĂ© du 18 Juin, l'enregistrement radiophonique de l'appel du 22 juin, le manuscrit de l'affiche « À tous les Français » du 3 aoĂ»t et l'affiche elle-mĂȘme. L'exactitude du dossier remis Ă  l'Unesco Ă  cette occasion est nĂ©anmoins contestĂ©e par l'historien François Delpla[64].

Le , Ă  l'initiative de la Fondation de la France libre[65], le « 18 Juin » a Ă©tĂ© instituĂ© par dĂ©cret journĂ©e nationale non chĂŽmĂ©e « commĂ©morative de l'appel historique du gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă  refuser la dĂ©faite et Ă  poursuivre le combat contre l'ennemi »[66]. Cette journĂ©e rend hommage Ă  « l'ensemble des rĂ©sistants français, c'est-Ă -dire tous ceux qui ont refusĂ© la dĂ©faite et continuĂ© Ă  se battre, que cela soit dans les Forces françaises libres, Ă  la tĂȘte d'un journal clandestin, sur les bancs de l'AssemblĂ©e consultative provisoire d'Alger ou dans un maquis »[67].

Plusieurs timbres commémoratifs ont été émis par La Poste :

  • un timbre de 20 centimes, pour le vingtiĂšme anniversaire, Ă©mis le ;
  • un timbre en 1964[68] ;
  • un timbre pour le cinquantiĂšme anniversaire, Ă©mis en 1990[69] - [70] ;
  • un timbre pour le soixante-dixiĂšme anniversaire, Ă©mis en 2010[71].

De mĂȘme, plusieurs piĂšces commĂ©moratives ont Ă©tĂ© frappĂ©es par la Monnaie de Paris :

Reprises, parodies, pastiches, inspirations

Notes et références

Notes

  1. D'aprĂšs le Lexique des rĂšgles typographiques en usage Ă  l’Imprimerie nationale, p. 63, le mois prend une majuscule initiale pour un Ă©vĂšnement historique quand l'annĂ©e n'est pas mentionnĂ©e, exemples : « la nuit du 4 AoĂ»t », le « 9 Thermidor ».
  2. . Son fils écrit : « Je me souviens trÚs bien de sa fureur quand il est rentré assez tardivement ce soir-là [Le 19 juin] aprÚs l'émission. Il avait appris à la BBC que son appel de la veille n'avait pas été enregistré. », dans Philippe de Gaulle, De Gaulle, mon pÚre, éditions Plon, 2003, t. I, p. 139.

Références

  1. Gilles Ragache, Les appels du , Paris, Larousse, coll. « (À rebours) », , 238 p. (ISBN 978-2-03-585054-6), p. 2.
  2. Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblÚmes, Panazol, Lavauzelle, , 174 p. (ISBN 2-7025-0367-5), p. 125.
  3. Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblÚmes, Panazol, Lavauzelle, , 174 p. (ISBN 2-7025-0367-5), p. 125.
  4. Bernard Le Marec, Les Français libres et leurs emblÚmes, Panazol, Lavauzelle, , 174 p. (ISBN 2-7025-0367-5), p. 125.
  5. « Charles de gaulle - paroles publiques - Appel du 22 juin 1940 », sur fresques.ina.fr, Institut national de l'audiovisuel (consulté le ).
  6. « Le discours filmé du », sur appeldu18juin70eme.org (consulté le ).
  7. Roussel 2002, p. 117-124.
  8. Roussel 2002, p. 124-125.
  9. Roussel 2002, p. 125.
  10. « La radiodiffusion en 1939-1940 : Jean-Paul Claudel, « Le parc des récepteurs de radio au début de la Guerre », sur archives.charles-de-gaulle.org, fondation Charles-de-Gaulle (consulté le ).
  11. L'Ă©metteur français d'Allouis, capable du mĂȘme rayonnement que les deux prĂ©citĂ©s, tombant, tout comme celui du Luxembourg, aux mains des Allemands, sera utilisĂ© pour brouiller Radio Londres aprĂšs le et reprendre la diffusion de Radio-Paris, poste de propagande allemande.
  12. Roussel 2002, p. 129.
  13. Franck Ferrand, « Le 18 Juin », Ă©mission Au cƓur de l'histoire, Europe 1, .
  14. Roussel 2002, p. 124-125, 127.
  15. Élisabeth de Miribel, La LibertĂ© souffre violence, Paris, Plon, 1981.
  16. « Le 18 juin heure par heure », sur archives.charles-de-gaulle.org, fondation Charles-de-Gaulle (consulté le ).
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  18. Roussel 2002, p. 129-130.
  19. Éric Roussel, 16 juin 1940 : le naufrage, Paris, Gallimard, , 249 p. (ISBN 978-2-07-073494-8, BNF 42086480).
  20. Jean-Louis CrĂ©mieux-Brilhac, « Du 18 Juin aux 18 juin : comment l'appel du 18 juin 1940 est devenu l'acte fondateur de la RĂ©sistance », Espoir, no 123,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. « L'appel dans la presse quotidienne : articles parus le 19 juin 1940 dans la presse quotidienne française au lendemain de l'appel du 18 Juin » [php], sur charles-de-gaulle.org, Fondation Charles-de-Gaulle (consulté le ).
  22. Mathieu van Berchem, « LumiĂšre suisse sur l’Appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle », Swissinfo.ch, .
  23. Lacouture 1984, p. 369-370.
  24. p. 937-938,_Ă _[[Maurice_Schumann]],_''Un_certain_18_juin'',_Paris,_Plon,_1980,_chap. _«_Appel_du_gĂ©nĂ©ral_de_Gaulle_aux_Français_»_(version_Ă©crite)-25" class="mw-reference-text">Roussel 2002, note 33, renvoyant p. 937-938, Ă  Maurice Schumann, Un certain 18 juin, Paris, Plon, 1980, chap. « Appel du gĂ©nĂ©ral de Gaulle aux Français » (version Ă©crite), p. 127.
  25. Charles de Gaulle, MĂ©moires de guerre – L'Appel : 1940-1942, t. I, Paris, Plon, ; rĂ©Ă©d. Pocket, 1999 (nouvelle Ă©dition 2007, texte intĂ©gral) (ISBN 2-266-09526-9 et 978-2-266-09526-6), p. 89.
  26. Ferro 1987, p. 85-86.
  27. Ferro 1987, p. 84-85.
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  43. André Lafargue (ancien résistant) », Portail du Gouvernement, archives.gouvernement.fr
  44. « De l'Appel du 18 juin 1940 à la victoire des Alliés », Portail du Gouvernement, archives.gouvernement.fr
  45. Julian Jackson, De Gaulle : une certaine idée de la France, Seuil, .
  46. Pol Bruno, La Saga des Giscard, Ramsay, :
    « Le 11 novembre 1940, plusieurs élÚves de la classe participent à une manifestation anti-allemande, Valéry Giscard d'Estaing ne les accompagne pas. Les échos de l'appel du 18 juin, soi-disant entendu à Varvasse, n'influent pas sur son comportement parisien. »
  47. Texte de l'appel publié dans ce journal sur le site charles-de-gaulle.org.
  48. « Shenbao, quotidien de Shangaï, 24 juin 1940 et 25 juin 1940 : « Shenbao, quotidien de Shangaï, 24 juin 1940 et 25 juin 1940, Espoir no 71, juin 1990 », sur archives.charles-de-gaulle.org, fondation Charles-de-Gaulle (consulté le ).
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  51. ORTF, « Hommage Ă  Charles de Gaulle Ă  l'Île de Sein », L'Ouest en mĂ©moire (INA), (consultĂ© le ).
  52. Philippe-Joseph Salazar, Paroles de leaders : dĂ©crypter le discours des puissants, Paris, Bourin Éditeur, 2011, p. 102.
  53. Jean-Michel Adam et Thierry Herman, « Reformulation, rĂ©pĂ©tition et style pĂ©riodique dans l'appel du 18 juin 1940 », Semen, no 12,‎ (DOI 10.4000/semen.1862), paragraphe « RĂ©pĂ©tition et style pĂ©riodique ».
  54. Extrait du discours de l'Appel du général Charles de Gaulle.
  55. Jacques Galtier, « Autour d'un incertain 18 juin », Autres Temps, Les cahiers du christianisme social, no 27, 1990, p. 71.
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  60. https://www.youtube.com/watch?v=-LEg3TU9-kU.
  61. DĂ©cret du GPRF de mai 1945, RĂ©mi Dalisson, La Guerre, la fĂȘte et la mĂ©moire, RĂ©mi Dalisson, CNRS, 2013, pp.208-209.
  62. RĂ©mi Dalisson, « Le 18 juin au village Â», dans Philippe Oulmont (dir.), Les 18 Juin. Combats et commĂ©morations, AndrĂ© Versaille, 2011, p. 259.
  63. Claire Miot, La premiÚre armée française De la Provence à l'Allemagne, 1944-1945, Perrin, 2021, pp.316-317.
  64. François Delpla, « Dossier fallacieux sur l'appel du 18 Juin : les points sur les i ! ».
  65. Robert Chambeiron, RĂ©sistant – Entretiens avec Françoise Bechtel, Paris, Fayard, , 192 p. (ISBN 978-2-213-68434-5, prĂ©sentation en ligne). En 2005, la Fondation de la France libre avait proposĂ© au Haut Conseil de la mĂ©moire combattante que le 18 juin soit une « journĂ©e de la RĂ©sistance ». La formulation dĂ©finitive est le produit d'une entente entre Robert Chambeiron et Georges CaĂŻtucoli, alors secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la fondation.
  66. Décret no 2006-313 du 10 mars 2006 instituant le 18 juin de chaque année une Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi, JORF no 67 du 19 mars 2006, p. 4142, texte no 2, NOR DEFD0600178D, sur Légifrance.
  67. « Instauration d'une journĂ©e nationale de la RĂ©sistance », question Ă©crite no 09704 de Françoise Henneron (sĂ©natrice du Pas-de-Calais), JO SĂ©nat du 23 juillet 2009, p. 1823 ; rĂ©ponse du secrĂ©tariat d'État Ă  la DĂ©fense et aux Anciens combattants, JO SĂ©nat du , p. 2298.
  68. « Les timbres de l'appel du 18 juin 1940 », sur France-Libre.net, Fondation de la France libre.
  69. ArrĂȘtĂ© du 28 fĂ©vrier 1989 fixant les programmes philatĂ©liques des annĂ©es 1988 et 1989 (complĂ©ments) et de l'annĂ©e 1990 (1re partie), JORF no 53 du 3 mars 1989, p. 2876, NOR PTTP8900069A, sur LĂ©gifrance.
  70. ArrĂȘtĂ© du 9 octobre 1989 fixant les programmes philatĂ©liques de l'annĂ©e 1989 (complĂ©ments) et de l'annĂ©e 1990, JORF no 254 du 31 octobre 1989, p. 13582, NOR PTTP8900921A, sur LĂ©gifrance.
  71. ArrĂȘtĂ© du 16 fĂ©vrier 2010 fixant le programme philatĂ©lique de l'annĂ©e 2010 (complĂ©ments) et de l'annĂ©e 2011 (2e partie), JORF no 46 du 24 fĂ©vrier 2010, p. 3516, texte no 37, NOR INDI1001479A, sur LĂ©gifrance.
  72. ArrĂȘtĂ© du 3 juin 1994 relatif Ă  la frappe et Ă  la mise en circulation de dix piĂšces commĂ©moratives de 500 F et de dix piĂšces commĂ©moratives de 100 F, JORF no 133 du 10 juin 1994, p. 8392–8395, NOR ECOT9416194A, sur LĂ©gifrance.
  73. ArrĂȘtĂ© du 4 fĂ©vrier 2010 relatif Ă  la frappe et Ă  l'Ă©mission de piĂšces de collection de 5 000 EUR, 1 000 EUR, 500 EUR, 250 EUR, 200 EUR, 100 EUR, 50 EUR, 20 EUR, 15 [EUR, 10 EUR, 5 EUR, 2 EUR, 1 Âč⁄₂ EUR, JORF no 48 du 26 fĂ©vrier 2010, p. 3706, texte no 27, NOR ECET1002268A, sur LĂ©gifrance.

Annexes

Bibliographie

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