Accueil🇫🇷Chercher

Henri Baruk

Henri Baruk, né le à Saint-Avé (Morbihan) et mort le à Saint-Maurice (Val-de-Marne) est un psychiatre français.

Henri Baruk
Portrait de Henri Baruk
Biographie
Naissance
Saint-Avé
DĂ©cès (Ă  101 ans)
Saint-Maurice
Sépulture Cimetière parisien de Bagneux
Nationalité Française
Thématique
Profession Psychiatre, psychologue et professeur d'université (d)
Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur‎ (d) et croix de guerre 1914-1918
Membre de Académie nationale de médecine

Biographie

Fils de l'aliéniste Jacques Baruk, Henri passe son enfance au sein même de l'institution psychiatrique dans laquelle travaille son père (les médecins vivaient alors dans des appartements de fonction logés dans l'institution).

Il s'engage dans des études médicales.

Il est mobilisé, en 1917, au 12e régiment d'infanterie, comme médecin auxiliaire, durant la Première Guerre mondiale, Il est décoré de la Croix de guerre.

Il poursuit, en 1921, son internat et son clinicat dans le service d'Henri Claude à l'Hôpital Sainte-Anne. Il consacre, en 1926, sa thèse aux troubles mentaux dans les tumeurs cérébrales.

Il cite souvent son maître, le professeur Joseph Babinski. Il eut aussi comme professeur Achille Souques.

En 1932, il prend la direction de l'Établissement national de Saint-Maurice (Maison de Charenton), poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1968.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est contraint de porter l'étoile jaune. Cette période le conduit à s'interroger sur la transmission, sur les valeurs de la religion juive qu'il commence alors à étudier et qui vont peu à peu prendre une place importante dans son œuvre. Dénoncé par un infirmier à la police allemande, il est libéré et trouve refuge pendant toute la durée de la guerre chez le docteur Henri Le Savoureux à la Vallée-aux-Loups dans l'ancienne maison de Chateaubriand à Châtenay-Malabry

Professeur agrégé en 1946, nommé en 1961 à l’École pratique des hautes études, directeur du Laboratoire de psychopathologie expérimentale et du Centre de psychiatrie sociale, il est aussi président de la Société médico-psychologique, président de la Société de médecine hébraïque, fondateur de la Société Moreau de Tours,

Baruk est nommé professeur à la faculté de médecine de Paris, puis membre de l'Académie de médecine en 1965.

Parmi ses élèves, on trouve Henri Ellenberger.

Baruk est enterré au Cimetière parisien de Bagneux (Hauts-de-Seine), dans la 1re division[1].

Apports théoriques

Baruk s'intéresse aux développements de la psychopharmacologie et défend la "psychiatrie morale", c'est-à-dire qui se réfère aux valeurs morales et religieuses. Cela le conduira, comme plus tard Michel Dugast Rouillé, à prendre position contre la psychanalyse.

« Le malade est trop souvent vu dans une attitude policière, c'est-à-dire comme un homme qui cache des pensées inavouables. Par ailleurs, la doctrine psychanalytique qui met le point sur la jouissance individuelle, l'hédonisme, est contraire à l'altruisme. Par là même, elle détruit la morale et détermine une attitude d'agressivité de l'individu, ceci non seulement chez les malades, mais chez les psychanalystes eux-mêmes. Le processus du transfert comporte lui-même parfois des conséquences troubles et douteuses. La recherche de la responsabilité de la maladie risque d'aboutir à un développement excessif de la mentalité du "bouc émissaire" et à charger sans cesse la famille, ce qui détermine des conflits, des ruptures, des divorces et la guerre au lieu de la pacification. Enfin, la psychanalyse, si elle se poursuit trop longtemps entretient un relâchement de la volonté et une baisse de l'énergie morale, le sujet étant sans cesse replié sur lui-même »[2].

Il s'oppose Ă©galement vigoureusement Ă  la psychochirurgie :

« Mais la guerre la plus acharnée que j'ai menée concerne la lobotomie. Mon hostilité date même d'une époque où cette méthode n'était pas inventée (…) La bataille des électrochocs et de la lobotomie s'est étendue sur de nombreuses années et j'ai eu le bonheur de voir les thèses que je soutenais avec d'autres l'emporter enfin à peu près partout dans le monde (…) je me suis toujours rangé parmi les adversaires de cette technique que je considère comme barbare et dangereuse. J'ai été ainsi fidèle à la ligne de conduite qui a toujours été la mienne : joindre les données scientifiques aux sentiments d'humanité »[3].

Il se prononce également contre les thérapies de choc, les abus de prescription de psychotropes, ainsi que contre les mesures de protection des incapables majeurs alors mises en place, qu'il juge aliénantes et infantilisantes. Il récuse également la théorie organo-dynamique d'Henri Ey, qu'il juge trop matérialiste et mécaniciste.

Il est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages, d'articles, et de traités de psychiatrie et d'histoire de la médecine.

Distinctions

Ouvrages

  • Henri Baruk, Les troubles mentaux dans les tumeurs cĂ©rĂ©brales : Ă©tude clinique, pathogĂ©nie, traitement, Gaston Doin, , 396 p.
  • Henri Baruk, PathogĂ©nie du syndrome catatonique et catatonie expĂ©rimentale, Gaston Doin,
  • Henri Baruk, Psychiatrie mĂ©dicale, physiologique et expĂ©rimentale : sĂ©mĂ©iologie-thĂ©rapeutique, Presses universitaires de France, , 828 p.
  • Henri Baruk, Psychiatrie morale expĂ©rimentale, individuelle et sociale : haines et rĂ©actions de culpabilitĂ©, Presses universitaires de France, , 161 p.
  • Henri Baruk, Psychoses et nĂ©vroses, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ?, 221 », , 136 p.
  • Henri Baruk, Maurice Bachet, Le test tsedek : le jugement moral et la dĂ©linquance, Presses universitaires de France, 1950, 88 p.
  • Henri Baruk, PrĂ©cis de psychiatrie, Masson, , XXIII + 641
  • Henri Baruk, La dĂ©sorganisation de la personnalitĂ©, Presses universitaires de France, , 135 p.
  • Henri Baruk, Le monothĂ©isme devant la science, Synthesis (Genève), , 144 p.
  • Henri Baruk, La psychiatrie sociale, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 126 p.
  • Henri Baruk, TraitĂ© de psychiatrie : sĂ©mĂ©iologie-psychopathologie, thĂ©rapeutique, Ă©tiologie, 2 vol., Masson,
  • Henri Baruk, La psychiatrie et la science de l'homme, Éditions du Levain, , 158 p.
  • Henri Baruk, La psychopathologie expĂ©rimentale, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ?, 1128 »,
  • Henri Baruk, Civilisation hĂ©braĂŻque et science de l'homme, Ă©ditions Zikarone, 1965, 223 p.
  • Henri Baruk, L'Ă©thique juive face Ă  l'assimilation, Trait-d'Union, , 155 p.
  • Henri Baruk, La psychiatrie française : de Pinel a nos jours, Presses Universitaires de France, , 152 p.
  • Henri Baruk, La psychiatrie française dans ses rapports avec les autres psychiatries : colloque international organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Moreau de Tours, du 27 au 30 juin 1967 Ă  la FacultĂ© de MĂ©decine de Paris et Ă  la Maison Nationale de Charenton, Presses Universitaires de France, coll. « Annales de thĂ©rapeutique psychiatrique, 4 », , 276 p.
  • Henri Baruk, Tsedek, droit hĂ©braĂŻque et science de la paix, Zikarone, , 150 p.
  • Henri Baruk, Psychiatrie, Foucher, coll. « Professions mĂ©dicales et sociales, 17 », , 75 p.
  • Henri Baruk, L'hypnose et les mĂ©thodes dĂ©rivĂ©es, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ?, 1458 », , 128 p.
  • Henri Baruk, Des hommes comme nous : mĂ©moires d'un neuropsychiatre, Robert Lafont, coll. « VĂ©cu », , 367 p.
  • Henri Baruk, La psychanalyse devant la mĂ©decine et l'idolâtrie, Zikarone, , 93 p.
  • Henri Baruk, La Bible hĂ©braĂŻque devant la crise morale du monde d'aujourd'hui, Colbo, , 100 p.
  • Henri Baruk, Le message des patriarches hĂ©breux, Colbo, coll. « JudaĂŻca-poche », , 181 p.

Articles

  • Henri Baruk, Ch. Massaut, « Action physiologique expĂ©rimentale et clinique du scopochloralose. Scopochloralose et bulbocapnine. Applications Ă  quelques problèmes de la catatonie expĂ©rimentale », Annales MĂ©dico-Psychologiques, no 94, 1936, p. 702-712.
  • Henri Baruk, « Quelques rĂ©flexions sur la personnalitĂ© d'Esquirol », L'Évolution Psychiatrique, no 1, 1939, p. 3-11.
  • Henri Baruk, « Conscience morale et haine », Revue philosophique, janvier-, p. 20-48.
  • Henri Baruk, « Hygiène et mĂ©decine hĂ©braĂŻque en Palestine », Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 1, , p. 42-59.
  • Henri Baruk, « Les mĂ©decins allemands et l’expĂ©rimentation mĂ©dicale criminelle », Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 7, , p. 7-20.
  • Henri Baruk, Marc Dworzecki, (?) Krieger, « RĂ©solutions concernant l'Ă©thique mĂ©dicale », Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 15, , p. 147-162.
  • Henri Baruk, « Une nouvelle mĂ©thode de psychothĂ©rapie: la chitamnie », L'Évolution Psychiatrique, no 2, 1954, p. 177-235.
  • Henri Baruk, « Le problème de la personnalitĂ© : ses aspects psychophysiologiques, psychopathologiques, moraux et sociaux », Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, no 146, 1956, p. 441-493.
  • Henri Baruk, « Les fausses schizophrĂ©nies », L'Évolution Psychiatrique, no 1, 1956, p. 15-21.
  • Henri Baruk, « Freud et le judaĂŻsme », Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 43, , p. 29-50.
  • Henri Baruk, « Maladies mentales et libertĂ© », Les Études Philosophiques, Nouvelle sĂ©rie, 14e annĂ©e, no 1, 1959, p. 9-15.
  • Henri Baruk, « La morale en psychologie et en psychopathologie », Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, no 153, 1963, p. 13-40.
  • Henri Baruk, « De la psychanalyse Ă  la chitamnie : le problème des psychothĂ©rapies », Entretiens de Bichat. MĂ©decine, Éditions L'Expansion Scientifique Française, Issoudun, 1965.
  • Henri Baruk, « ConsidĂ©rations historiques sur l'Ă©volution des entitĂ©s nosographiques et sur leur rĂ©vision dans la psychiatrie française de Pinel Ă  nos jours », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 124, 2, 4, 1966, p. 498-503.
  • Henri Baruk, « La signification de la psychanalyse et le judaĂŻsme », Revue d’histoire de la mĂ©decine hĂ©braĂŻque, no 71 et 72, mars et , p. 15-25, p. 53-65.
  • (en) Henri Baruk, « Notes on the History of French Psychiatry from Pinel to Our Time », Israel Annals of Psychiatry and Related Disciplines 5, no 2, 1967, p. 134-141.
  • Henri Baruk, « De Freud au nĂ©o-paganisme », La Nef, no 31, juillet-, p. 137-149.
  • Henri Baruk, « La morale en psychosociologie et en histoire », Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, no 158, 1968, p. 103-107.
  • Henri Baruk, « Nouvelles recherches sur Freud et la psychanalyse », Annales mĂ©dicopsychologiques, t. 1, 1968, no 4,p. 595-599.
  • Henri Baruk, « Humanisme et psychiatrie », Evolutionary Psychiatry 35, no 1, 1970, p. 139-157.
  • Henri Baruk, « La vie et l'Ĺ“uvre de Moreau de Tours », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 128, 2, 1, 1970, p. 27-32.
  • Henri Baruk, « L'Ĺ“uvre de Freud est-elle d'origine juive ? Ă€ propos du livre de Percival Bailey [Sigmund the unserene] », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 134, 2, 1, 1976, p. 66-72.
  • Henri Baruk, « La condition du malade mental en France de Pinel Ă  nos jours », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 130, 2, 1, 1972, p. 1-16.
  • Henri Baruk, « Pinel et son temps. Pinel et notre temps », Histoire des Sciences MĂ©dicales, no 11, 3, 1977, p. 152-160.
  • Henri Baruk, « L'hĂ´pital psychiatrique d'hier et de demain », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 138, 2, 1980, p. 700-704.
  • Henri Baruk, « PsychothĂ©rapies et croyances », in P. Pichot et B. Samuel Lajeunesse, Nouvelles tendances en psychothĂ©rapie, Masson, 1983.
  • Henri Baruk, « Quelques rĂ©flexions sur l'histoire de la psychiatrie », Histoire des Sciences MĂ©dicales, no 18-3, 1984, p. 205-207.
  • Henri Baruk, « La psychiatrie rĂ©gressive et rĂ©pressive », Revue des Deux-Mondes, no 158, , p. 561-575.
  • Henri Baruk, « Le Dr Isidore Simon (1908-1986) », Histoire des Sciences MĂ©dicales, no 20, 2, 1986, p. 133-137.
  • Henri Baruk, « Signification de l'Ĺ“uvre de Pierre Janet », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 145, 10, 1987, p. 851-854.
  • Henri Baruk, « L'Ĺ“uvre d'Esquirol et la rĂ©gression actuelle », Histoire des Sciences MĂ©dicales, no 22-2, 1988, p. 155-158.
  • Henri Baruk, « En souvenir de la loi de 1838. Les troubles mentaux et la sociĂ©tĂ© », Annales mĂ©dico-psychologiques, no 146, 9, 1988, p. 836-837.
  • Henri Baruk, « Souvenirs et signification de la guerre de 14-18 », Histoire des Sciences MĂ©dicales, no 24-3/4, 1990, p. 239-240.

Références

  1. Philippe Landru.Cimetières de France et d'ailleurs. Bagneux (92) cimetière parisien. mardi 19 avril 2011.
  2. In : La psychiatrie française de Pinel à nos jours, Paris, PUF, 1967, p. 29
  3. In : Des hommes comme nous. Paris : Éditions Robert Laffont; 1976.p. 221-248.
  4. Élection du professeur Henri Baruk. lemonde.fr. 18 février 1965.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.