Germaine Goblot
Germaine Goblot (1892-1948) est un professeur d'allemand et spécialiste de l'Allemagne, une française qui au risque de sa vie cache chez elle des juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
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(à 55 ans) Lyon |
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professeur d'allemand, germaniste |
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Biographie
Germaine Goblot est née le 15 avril 1892 à Angers[1]. Elle est la fille d'Edmond Goblot[2] et de Cornélie Martet.
Edmond Laurent Léonce Goblot dit Edmond Goblot ( à Mamers - à Labaroche[3]) est un célèbre philosophe des sciences, ami de jeunesse de Jean Jaurès[4] et dreyfusard (Affaire Dreyfus).
Cornélie Martet (, Angers, Maine et Loire, Pays de la Loire-1964) est la sœur de l'écrivain Jean Martet qui fut secrétaire de Georges Clémenceau. Edmond Goblot et Cornélie Martet se marient en à Angers, Maine-et-Loire, Pays de la Loire[5].
Germaine Goblot a une sœur cadette, Hélène Goblot (1898-1923), morte à l'âge de 25 ans[6].
Elle a aussi un frère plus jeune, François Goblot (1904-1974)[7], professeur de philosophie[8].
Les Goblot sont une famille de professeurs[9].
Professeur d'allemand
Germaine Goblot devient agrégée d'allemand en 1917[10].
Avant la Seconde Guerre mondiale, elle est professeur d'allemand au Lycée des Pontonniers (aujourd'hui appelé Lycée international des Pontonniers) à Strasbourg. Elle enseigne ensuite à Lyon.
Karl Kraus
Elle est l'auteur d'une biographie de l'écrivain Karl Kraus (1874-1936)[11] - [12] - [13].
Écrivant dans la Revue pédagogique, cette germaniste « déplore le nationalisme xénophobique évident à travers le curriculum allemand[14] ».
Seconde Guerre mondiale
Germaine Goblot répond à l'appel, lorsque Antoinette Feuerwerker[15], résistante et épouse de David Feuerwerker[16], le rabbin de Brive-la-Gaillarde, lui demande de l'héberger à Lyon[17] clandestinement avec son bébé Atara (Atara Marmor), ses parents, et sa sœur Hedwige, dans les derniers mois de la guerre, pour échapper aux nazis[18]. Elle n'hésite pas, malgré les risques pour elle, sa mère Lilie Goblot[4], et son frère, François Goblot.
Mort
Germaine Goblot, restée célibataire, est morte le 21 février 1948 à Lyon, à l'âge de 55 ans.
Bibliographie
- Germaine Goblot. Revue Mercure de France. No 0777. novembre 1930.
- Germaine Goblot. Les parents de Karl Kraus. Études Germaniques, 5/1, 1950.
- (de) Karl Kraus, Sidonie Nádherný von Borutin, Friedrich Pfäfflin. Briefe an Sidonie Nádherný von Borutin, 1913-1936. Wallerstein Verlag, 1974. (ISBN 3892449341), (ISBN 9783892449348)
- (en) William M. Johnston.The Austrian Mind: An Intellectual and Social History, 1848-1938. University of California Press, 1976. (ISBN 0520049551), (ISBN 9780520049550)
- (en) Martha Hanna. The Mobilization of Intellect: French cholars and Writers During the Great War. Harvard University Press, 1996. (ISBN 0674577558), (ISBN 9780674577558).
- Roger Establet & Jean Marchi. Un philosophe en Corse. Edmond Goblot – Correspondance (1882-1884). Albiana, 2012, 246 p. (ISBN 9782824101590)[19]
Notes et références
- Yannick LEFLOCH, « Généalogie de Germaine GOBLOT », sur Geneanet (consulté le )
- Goblot Edmond biography. notorious-people.com.
- Edmond, Laurent, Léonce GOBLOT. geneanet.org.
- Voir Kraus et al. 1974, p. 554, note 925.
- F Cornélie MARTET. geneanet.org.
- Hélène GOBLOT. geneanet.org.
- H François GOBLOT. geneanet.org.
- Voir Lauréats des concours d'agrégation de 1900 à 1950.
- Viviane Isambert-Jamati and Régine Sirota. LA BARRIÈRE, OUI, MAIS LE NIVEAU? Cahiers Internationaux de SociologieNOUVELLE SÉRIE, Vol. 70 (Janvier-Juin 1981), pp. 5-33.
- Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950. rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
- Rosa Olmos dans "Le fonds Maximilien Rubel" note que: "La correspondance avec Germaine Goblot sur le travail de Karl Kraus reflète les liens professionnels et d'amitié que Maximilien Rubel a su établir avec de nombreux chercheurs, personnalités incontestables du XXe siècle".
- Dans "Les archives de Maximilien Rubel ( 1905-1996). Fonds traité par Rosa Olmos. Nanterre. 2006." on trouve p. 35, les références à la correspondance entre Rubel et Goblot (1935-1948), au cahier de notes de Germaine Goblot sur certains aspects de la vie et l'œuvre de Karl Kraus, aux traductions de textes de Karl Kraus par Germaine Goblot.
- Christiane Gauvrit écrit à propos de Karl Kraus: "Lorsqu'il vient au Lavandou, il est donc en pleine gloire au point qu'on songe à lui pour le prix Nobel. Il est assez reconnu et admiré en France pour qu'une universitaire lyonnaise, Germaine Goblot, lui consacre une biographie. C'est d'ailleurs à son retour de Lyon, où il s'entretint avec elle, qu'il découvre la côte méditerranéenne en cet été de 1929."
- Selon Hanna, 1996, p. 165.
- La sœur d'Antoinette Feuerwerker, Rose Warfman, à l'époque Rose Gluck avait été l'élève de Germaine Goblot à Strasbourg. Après la déportation de Rose, Antoinette rencontre Germaine Goblot dans la rue à Lyon qui lui demande des nouvelles de son élève Rose. Apprenant sa déportation, elle demande à Antoinette si elle a besoin d'aide. Elle offre alors de l'héberger ainsi que sa famille.
- Devenu Grand Rabbin de Lyon de 1944 à 1946, puis rabbin à Paris, le rabbin Feuerwerker fait l'éloge funèbre de Germaine Goblot, lors de son enterrement à Lyon. Germaine Goblot était une libre-penseuse, mais elle exprima après la guerre que s'il lui fallait choisir une religion elle opterait pour le judaïsme.
- Elle enseigne alors l'allemand à Lyon.
- Elle héberge cette famille durant plusieurs mois.
- Roger Establet & Jean Marchi, Un philosophe en Corse. Edmond Goblot – Correspondance (1882-1884), 2012.
Articles connexes
Liens externes
- Rosa Olmos. Le fonds Maximilien Rubel.
- Christiane Gauvrit. Au Lavandou en 1929. Karl Kraus, celui qui savait... L'écrivain autrichien, critique prophétique du nazisme, séjourne dans le Var.
- Les archives de Maximilien Rubel (1905-1996). Fonds traité par Rosa Olmos. Nanterre. 2006. Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). Musée d'histoire contemporaine.
- André Chervel, « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950 », sur Ressources numériques en histoire de l'éducation (consulté le ).
- Germaine Goblot. La NEF (1944-1951) [1ère série.]