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Michel Roblin

Michel Robert Roblin, né le dans le 14e arrondissement de Paris et mort le à Beauvais[1], est un historien français, spécialisé notamment en onomastique.

Michel Roblin
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  87 ans)
Beauvais
Nationalité
Activité
signature de Michel Roblin
DĂ©dicace et signature de Michel Roblin.

Biographie

Michel Roblin[2] entreprend des études d’histoire dans les années 1930-1940. Vers 1950, il soutient avec succès une thèse de doctorat sur le terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque (voir Publications ci-dessous), publiée en 1951. Il devient chercheur, puis maître de recherches au cours des années 1960 et enfin directeur de recherches titulaire au CNRS en 1967[3]. Il est également chargé de conférences à l'École pratique des hautes études (IVe section : Sciences historiques et philologiques), où il enseigne l'Histoire de l'habitat et du peuplement en France aux époques anciennes. Il réside à cette époque à Paris, boulevard Saint-Marcel.

Il tend à se spécialiser au cours de sa carrière dans l’histoire de la région parisienne, ainsi que dans celle des populations juives de France et de Paris. Fortement intéressé par les problèmes d’onomastique dont il fait un complément indispensable de toute étude historique, il réalise également d’importants travaux dans le domaine de la toponymie (noms gallo-romains en -(i)acum, hagiotoponymie) et de l’anthroponymie.

Contribution Ă  la toponymie

La célèbre thèse de Michel Roblin sur le terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque est à l'origine d'un renouveau manifeste de la toponymie française.

Les noms gallo-romains en -(i)acum

Comme l’avait fait Marc Bloch avant lui, Michel Roblin s’oppose à d’Arbois de Jubainville et ses continuateurs (en particulier Albert Dauzat), pour qui les toponymes gallo-romains en -(i)acum sont des noms de propriétés essentiellement formés sur des anthroponymes. Pour Michel Roblin, ce suffixe d’origine celtique a une valeur très générale (comme c’était le cas en gaulois), et peut donc également être associé à des appellatifs évoquant le relief, la nature du terrain, la végétation, etc. Il considère que bien des anthroponymes proposés pour expliquer des toponymes en -(i)acum sont en fait des formations hypothétiques qui n’ont d’autre but que de soutenir la position théorique de d’Arbois de Jubainville et de ses continuateurs. Dans le cas des finales en -i-acum, Roblin voit l’influence de formes adjectivales en -ea, telles que montanea « de la montagne », buxea « du buis », etc. Ainsi, un toponyme tel que Montigny < °Montaniacum ne représenterait pas nécessairement « le domaine de Montanus » (explication traditionnelle), mais pourrait aussi désigner « le lieu du mont » (du latin populaire montanea) ; de même, Fleury < °Floriacum peut représenter « le domaine de Florius » ou « le lieu où il y a des fleurs » (du latin flos, floris), en tant que terrain défriché : d’où la nécessité de confronter les données toponymiques avec la réalité du terrain d'une part, et de l'autre avec l’épigraphie, et de ne conserver parmi les anthroponymes susceptibles d'expliquer un nom en -(i)acum que ceux qui sont formellement attestés[4].

Toponymie et peuplement

Un autre point important que Michel Roblin souligne dans sa thèse est la faible valeur de la répartition des toponymes en strates linguistiques, en ce qui concerne la datation des noms de lieux : le gaulois perdure en effet jusqu’au IVe siècle au moins, et le latin jusqu’aux environs du IXe siècle en tant que langue véhiculaire, d’où un certain flou chronologique dans ce domaine. La toponymie permet surtout, selon lui, de cartographier les diffusions linguistiques, plutôt que d’établir une chronologie rigoureuse du peuplement[4].

Publications

Couverture de Voyage des noms, 1959.

Ouvrages

  • Le Terroir de Paris aux Ă©poques gallo-romaine et franque : peuplement et dĂ©frichement dans la Civitas des Parisii (Seine, Seine-et-Oise), prĂ©face de M. Albert Grenier, membre de l’Institut, Ă©d. A. et J. Picard, Paris, 1951, 381 p.; rĂ©Ă©d. A. et J. Picard, Paris, 1971, XIV-491 p. — Thèse soutenue Ă  l’UniversitĂ© de Paris. — Compte-rendu d'Albert Dauzat in Revue Internationale d'Onomastique III, 1951, p. 231-236.
  • Les Juifs de Paris : DĂ©mographie - Économie - Culture, Ă©d. A. et J. Picard, Paris, 1952, 197 p.; ouvrage publiĂ© avec le concours du CNRS.
  • Paganisme et rusticitĂ©, un gros problème, une Ă©tude de mots, Ă©d. Armand Colin, Paris, 1953.
  • Voyages des noms : origines et changements de sens Ă  travers les pays et les siècles, SociĂ©tĂ© Parisienne d'Édition, 1959, 236 p. — Recueil d'articles ayant paru dans la revue Sciences et voyages.
  • Le Terroir de l'Oise aux Ă©poques gallo-romaine et franque. Peuplement, dĂ©frichement, environnement, Ă©d. A. et J. Picard, Paris, 1978, 346 p., 35 fig. h-t.
  • Quand Paris Ă©tait Ă  la campagne : origines rurales et urbaines des vingt arrondissements, Ă©d. A. et J. Picard, Paris, 1985, 255 p.

Articles

  • « Une bourgade d'Europe orientale : Leova (Bessarabie) », in La GĂ©ographie, Firmin-Didot, Paris, , 24 p.
  • « Notes de toponymie. Bas-Comminges et Volvestre (Toulousain mĂ©ridional) », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© de GĂ©ographie de Toulouse, 54e annĂ©e, 1935, p. 32-39, 66-70.
  • [« L'origine du mot Montjoie »], in Bulletin de la SociĂ©tĂ© nationale des antiquaires de France (1945-1947), 1950, p. 45-47.
  • « Saint Eugène et l’étang sacrĂ© de Deuil (Seine-et-Oise) », in MĂ©moires de la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s historiques et archĂ©ologiques de Paris et de l'ĂŽle-de-France, II, 1950, p. 7-19. — RĂ©Ă©d. sous forme de plaquette, SociĂ©tĂ© de l'Histoire de Paris, 1953, 19 p.
  • « Quelques remarques sur les noms de famille des Juifs en Europe orientale », in Revue internationale d’onomastique II, 1950, Paris, CNRS, 1950, p. 291-298.
  • « Les noms de famille des Juifs d’origine ibĂ©rique », in Revue internationale d’onomastique III, 1951, Paris, CNRS, 1951, p. 65-72.
  • « Le nom de lieu Marmagne. Contribution Ă  l'Ă©tude des grands dĂ©frichements mĂ©diĂ©vaux », in Actes et MĂ©moires du IIIe Congrès international de Toponymie et d'Anthroponymie, Bruxelles, 15-, Centre international d’onomastique, Louvain, 1951, vol. III, p. 604-623.
  • « Noms de lieux de la France romane et noms de famille juifs en France et Ă  l’étranger », in Actes et MĂ©moires du IIIe Congrès international de Toponymie et d'Anthroponymie, Centre international d’onomastique, Louvain, 1951, vol. III, p. 764-773.
  • « Le nom de Mortagne et de Mauritanie », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© nationale des antiquaires de France (sĂ©ance du ), 1952, p. 171-182.
  • « Les origines du toponyme Semur, Sermur, Saumur », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© nationale des antiquaires de France (1950-1951), 1953, p. 178-179.
  • « Les origines de Suresnes et de ses environs », in Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique de Suresnes III, 1953-1954, p. 50-57.
  • « Pour l’hagiotoponymie française, un instrument dĂ©fectueux, le dictionnaire topographique de la France », in Annales. Économies. SociĂ©tĂ©s. Civilisations. IX, 1954, Ă©d. Armand Colin, p. 342-346.
  • « Les grands domaines de l'aristocratie gallo-romaine et la toponymie », in Revue anthropologique, nouvelle sĂ©rie, II, annĂ©e 1956, p. 139-148.
  • « Les noms de lieux “Semur, Sermur, Saumur et Zamora“ », in Revue des Études anciennes LVIII, annĂ©e 1956, p. 254-268.
  • « Saint Étienne dans l'hagiotoponymie française », in Vie et Langage V, 1956, p. 278-282.
  • « Un lieu ou souffle l'esprit, Nanterre », in Vie et Langage V, 1956, p. 380-381.
  • « Chronique d'Ethnonymie. Basques et Gascons », in Vie et Langage V, 1956, p. 513-518.
  • « Saint Nicolas », in Vie et Langage VI, 1956, p. 569-571.
  • « Les noms de lieux d'origine religieuse », in Revue anthropologique, nouvelle sĂ©rie, III, annĂ©e 1957, p. 208-215.
  • « Le Nom de lieu Balzac, contribution Ă  la toponymie mĂ©ridionale », in MĂ©langes gĂ©ographiques offerts en hommage Ă  M. Daniel Faucher, 1957, Toulouse, UniversitĂ©, 1957; 9 p.
  • « What's in a Name ? », in Panorama : The Laurel Review no 1, Dell Books, New York, 1957.
  • « Saint Gilles », Vie et Langage no 58, , p. 15-17.
  • « Le Yiddich, langue mystĂ©rieuse », in Vie et Langage no 65, , 7 p.
  • « L'histoire juive par les noms de famille », in L'Arche no 12, , p. 25-26; no 13, , p. 23-24, 52; no 16, , p. 21-21, 43; no 23, , p. 31-32, 57; no 27, , p. 31-32, 57; no 54, , p. 52-55, 95; no 63, , p. 47-49, 69-71; no 64, , p. 42-45, 69.
  • « Un nom de moulins et d'Ă©tangs. Choisel », in Vie et Langage no 76, , 307-311.
  • « ForĂŞts, histoire et linguistique », in La Nature no 3308, 1960, p. 508-513.
  • « Voyages linguistiques. Nord et Pas-de-Calais », in Sciences et voyages no 175, 1960, p. 38.
  • « Voyages linguistiques. Picardie », in Sciences et voyages no 176, 1960, p. 31.
  • « Voyages linguistiques. Les noms de quartiers de Paris. Dans la banlieue parisienne », in Sciences et voyages no 178, 1960, p. 24, 40.
  • « Voyages linguistiques. En ĂŽle-de-France », in Sciences et voyages no 179, 1960, p. 38.
  • « Les Limites de la Civitas des Silvanectes », in Journal des savants, Ă©d. C. Klincksieck, Paris, annĂ©e 1963, volume 2, no 2, p. 65-85. — Lire ce texte sur PersĂ©e.
  • « Le Plan cadastral de Verneuil en Halatte (Oise), toponymie, histoire et archĂ©ologie », in Revue internationale d’onomastique XVI, annĂ©e 1964, Paris, CNRS, p. 185-205.
  • « HydrothĂ©rapie antique et toponymie », in MĂ©decine de France, annĂ©e 1964, s.l., s.n.; 8 p.
  • « De Lourcines Ă  la Tombe-Issoire », MĂ©moires de la FĂ©dĂ©ration des SociĂ©tĂ©s historiques et archĂ©ologiques de Paris et de l’Île-de-France XV, 1964, [1965], p. 7-42.
  • « Le Culte de saint Martin dans la rĂ©gion de Senlis, contribution Ă  l’histoire du peuplement dans la civitas des Silvanectes », in Journal des savants, juillet-, p. 543-563.
  • « CitĂ©s ou citadelles ? : les enceintes romaines du Bas-Empire d’après l’exemple de Senlis », in Revue des Ă©tudes anciennes, annĂ©e 1965, Bordeaux, FacultĂ© des lettres; 23 p.
  • « Habitats disparus dans la rĂ©gion de Senlis », in Actes du 90e Congrès national des sociĂ©tĂ©s savantes, Nice, 1965/1966, Paris, Bibliothèque Nationale, 1966; 37 p.
  • « Histoire du peuplement et de l’habitat en France aux Ă©poques anciennes », in Annuaire de l'École Pratique des Hautes Études, 1966/1967, Droz, Genève, 1967; 12 p.
  • « Salines et fontaines salĂ©es. Leur influence sur le peuplement et la fixation de l'habitat en France au cours de l'AntiquitĂ© et du Haut-Moyen Ă‚ge », in Bulletin ArchĂ©ologique du ComitĂ© des Travaux historiques, annĂ©e 1968 [1970], p. 189-214.
  • « Petromantalum, Saint-Clair et le Vexin : trois Ă©nigmes Ă  Saint-Clair-sur-Epte », in Journal des savants, Librairie C. Klincksieck, Paris, janvier-.

Notes et références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee.
  2. Michel Roblin, personnalité volontairement discrète, ne semble avoir fourni de lui-même aucun élément biographique. La BnF, qui recense un nombre important de ses ouvrages, ne fournit que de très rares renseignements de cet ordre dans sa notice d'autorité.
  3. Annuaires de l'École Pratique des Hautes Études, Droz, Genève, années 1966/1967 à 1973/1974.
  4. Élisabeth Zadora-Rio, « Archéologie et toponymie : le divorce », in Les petits cahiers d’Anatole no 8, 2001, p. 4.

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