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Jean Schwarz (rabbin)

Jean Schwarz (, Nyíregyhåza, Hongrie-, Jérusalem, Israël[1]) est un rabbin français, longtemps rabbin de la Communauté orthodoxe non-consistoriale installée dans la synagogue du 31 rue de Montevideo[2], dans le 16e arrondissement de Paris, de 1952 jusqu'en [3]. Jean Schwarz s'établit ensuite à Jérusalem, en Israël. C'est un innovateur, en particulier par son Talmud-Torah[4] par correspondance.

Jean Schwarz
Nom de naissance Jeno Schwarz
Naissance
NyĂ­regyhĂĄza, Hongrie
DĂ©cĂšs (Ă  70 ans)
JĂ©rusalem
Nationalité Drapeau de la France Française
Pays de résidence Drapeau de la France France
Drapeau d’IsraĂ«l IsraĂ«l
DiplĂŽme
Activité principale
Autres activités
Formation
Conjoint
1Úre épouse:Jacqueline Korb, dont il divorce; 2e épouse: Françoise Rachel

ÉlĂ©ments biographiques

Hongrie

Jean (Jeno) Schwarz naĂźt le , Ă  NyĂ­regyhĂĄza, Hongrie. Son pĂšre est tuĂ© durant la PremiĂšre Guerre mondiale et Jean devient pupille de la nation hongroise. Sa mĂšre (nĂ©e Berthe Rosenberg, le Ă  HajdĂșnĂĄnĂĄs, Hongrie) se remarie avec Joseph Elbogen (nĂ© Ă  Satora, Hongrie, le ). C'est lui qui Ă©lĂšvera l'enfant.

Strasbourg

Jean a six ans quand sa famille (son beau-pĂšre, sa mĂšre et ses deux-demi frĂšres, LĂ©on et AndrĂ©) s’installe, en 1923, Ă  Strasbourg. Il entre Ă  l’école communale oĂč il commence Ă  apprendre le français, tout en suivant les cours d’enseignement religieux du Heder de la rue de la Lanterne.

Forbach

BientĂŽt son beau-pĂšre trouve un poste de Shochet Ă  Forbach, en Lorraine. La famille (qui a dĂ©sormais 5 enfants) le suit et Jean y cĂ©lĂšbre sa Bar Mitzvah, passe son certificat d’études primaires, puis entre au collĂšge local, en « moderne-commercial » et y termine son annĂ©e, mĂȘme lorsque sa famille s’installe Ă  Grussenheim, en Alsace, oĂč le pĂšre a obtenu un nouveau poste.

Paris

Puis Jean Schwarz obtient une bourse d’internant pour le Talmud Torah de l’École rabbinique (les classes secondaires prĂ©liminaires) et vit Ă  Paris.

Il retourne pour une annĂ©e Ă  Strasbourg afin d’y terminer ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e Fustel-de-Coulanges tout en Ă©tudiant Ă  la Yechiva de Strasbourg.

Il entre alors à Paris au Séminaire israélite de France (SIF) (promotion 1937) mais ses études sont affectées par les aléas de la Seconde Guerre mondiale, coupées par sa mobilisation, et terminées à ChamaliÚres (Puy-de-DÎme).

Sur le front (1939-1940)

En , la famille est naturalisĂ©e française et, au dĂ©but de la guerre, aprĂšs une prĂ©paration militaire supĂ©rieure, Jean Schwarz est mobilisĂ© au 5e rĂ©giment de Tirailleurs. Il suit une formation d’élĂšves-officiers. Officier au moment de la dĂ©bĂącle, il participe Ă  la retraite jusqu’au-dessous de Bordeaux et combat dans d’affreuses conditions. RamenĂ© par l’armĂ©e Ă  Clermont-Ferrand, il est dĂ©mobilisĂ©, mais sans situation.

Clermont-Ferrand (1941-1945)

Jean Schwarz entame sa carriĂšre rabbinique en 1941 en assumant un poste d’enseignant dans une nouvelle institution rabbinique crĂ©Ă©e Ă  Limoges : le Petit sĂ©minaire (PSIL)[5].

MutĂ© Ă  Clermont-Ferrand (oĂč s’est repliĂ© le PSIL) il remplace le rabbin qui, recherchĂ© par les nazis, est obligĂ© de se cacher. Il Ă©chappe lui aussi Ă  une descente de la Gestapo, car il est absent.

La famille se rĂ©installe sous une fausse-vraie identitĂ© Ă  PĂ©rignat-lĂšs-SarliĂšve, dans les environs de Clermont-Ferrand. Il continue Ă  faire la navette jusqu’à la LibĂ©ration de Clermont-Ferrand.

PĂ©rigueux (1945-1947)

MutĂ© en 1945 Ă  PĂ©rigueux (Dordogne)[6] - [7]. oĂč se trouve une partie de la communautĂ© de Strasbourg repliĂ©e, Jean Schwarz y rĂ©organise le Talmud Torah et les mouvements de jeunesse.

Il assiste Ă  l’exhumation des victimes de massacres exĂ©cutĂ©s dans la rĂ©gion et veille Ă  l’identification et au transfert des corps.

La guerre terminée, la plupart des Juifs alsaciens retournent en Alsace.

Rabbin du Consistoire (1947-1952)

En 1947, Jean Schwarz prĂ©sente sa candidature Ă  Paris oĂč, Ă©tant donnĂ© la pĂ©nurie de rabbins, il est chargĂ© de s’occuper Ă  la fois des communautĂ©s du 18e arrondissement de Paris (Synagogue Sainte-Isaure) et du 20e arrondissement de Paris.

Il fait venir du matĂ©riel Ă©ducatif juif rĂ©alisĂ© aux États-Unis et adapte en français ce qui lui semble novateur.

Il adapte aussi des jeux français comme le Dr Magici et les introduit dans les classes de Talmud Torah oĂč il fait appliquer la mĂ©thode Montessori dans les classes Ă  effectifs d’ñges divers.

Il organise des activitĂ©s para-scolaires, des offices de jeunes, la cĂ©lĂ©bration communautaire des fĂȘtes animĂ©e par les jeunes eux-mĂȘmes (dont des sedarim).

Il crĂ©e Le Trait d’Union, un bulletin de quatre pages qui touche Ă  domicile un public plus large et lui prĂ©sente notamment un commentaire de la section sabbatique de la semaine.

Synagogue de la rue de Montevideo ( 1952-1971)

En 1952, il accepte un poste extra-consistorial et devient rabbin de la synagogue de la rue de Montevideo, au 31 rue de Montevideo, oĂč il succĂšde au rabbin Simon Langer qui s’est installĂ© Ă  New York. Il occupe cette position durant vingt ans.

Dans le 16e arrondissement de Paris et ses environs, il rĂ©ussit Ă  joindre des familles juives, Ă  attirer des enfants – bientĂŽt suivis des parents. Le Talmud Torah grandit: de 7 Ă  220 Ă©lĂšves.

Il introduit la technologie dans l’éducation religieuse, le magnĂ©tophone, les diapositives, les films fixes, les flanellogrammes [panneaux de flanelle sur lesquels on dĂ©place des figurines, des lettres, des symboles qui y adhĂšrent facilement][8]. Il crĂ©e des albums thĂ©matiques Ă  colorier, enregistre plusieurs disques de priĂšres et chants du seder, rĂ©dige une Haggada abrĂ©gĂ©e en proposant une transcription et une traduction des textes principaux. Rapidement le TT [Talmud Torah] de « La MontĂ©vidĂ©o » devint une institution modĂšle.

Le rabbin Jean Schwarz met en place « Le Talmud Torah par correspondance » (TTC)[9] destinĂ© aux jeunes isolĂ©s Ă  travers la France (et d’autres pays francophones). Le TTC contribue notamment, lors de l’arrivĂ©e des Juifs d’AlgĂ©rie qui s’installent partout Ă  travers la France, Ă  maintenir un lien entre les Juifs sans communautĂ© et le judaĂŻsme. En plus de la rĂ©daction des cours et des questionnaires, Jean Schwarz participe Ă  la correction des « devoirs » d’élĂšves et rĂ©pond personnellement Ă  leurs interrogations.

Il lance l’opĂ©ration « Une hanoukkia pour chaque enfant », important d’IsraĂ«l pour la fĂȘte de Hanoucca des milliers de Hanoukkiot pour les diffuser Ă  prix coĂ»tant (2 Fr !) dans toute la France. Il crĂ©e une classe « post-bar mitsva », pour poursuivre la formation des adolescents aprĂšs leur majoritĂ© religieuse[10].

Il transforme Le Trait d’Union en une revue mensuelle indĂ©pendante Ă  plus grand tirage, Le Trait d’Union[11] paraĂźt pendant 17 ans. L’éditorial du rabbin Schwarz donne le ton. La revue propose des textes de rĂ©flexion, des Ă©tudes de qualitĂ© et propose pour son 150e numĂ©ro un Livre de JĂ©rusalem de 262 pages.

En il est remplacĂ© comme rabbin de la synagogue de la rue de Montevideo par le rabbin Daniel Gottlieb (1939-2010), qui reste Ă  la tĂȘte de cette communautĂ© jusqu'en [12].

Israël (1971-1987)

En 1971, aprÚs trente ans de rabbinat, Jean Schwarz fait son Aliya en Israël.

À JĂ©rusalem, il crĂ©e et dirige la collection « OUI » publiĂ©e par le DĂ©partement de l'Ă©ducation et de la culture par la Torah dans la Diaspora de l'Organisation sioniste mondiale[13].

Il publie une Ă©dition de poche du Pentateuque (Une rĂšgle de vie Torat 'HaĂŻm, Pentateuque bilingue commentĂ© et Haftarott, 5 vol., Ă©d. de l’espĂ©rance, JĂ©rusalem, 1985, repris aux Ă©ditions Biblieurope, Paris). Il adapte la Bible du Rabbinat et ajoute des notes et des commentaires s'inspirant des sources traditionnelles et remplis d'enseignements humanistes.

Il publie Ă©galement une Ă©dition bilingue des Haftarot. Il retraduit le texte biblique de maniĂšre moins littĂ©rale, « pour rendre le texte français plus comprĂ©hensible [
] rĂ©digĂ© en un langage simple et accessible Ă  tout un chacun » (Avant-propos ; Ă©d. de l’espĂ©rance, JĂ©rusalem, s.d.).

Famille

Jean Schwarz Ă©pouse Ă  Clermont-Ferrand, durant la guerre, Jacqueline Korb (rencontrĂ©e lors d’un sĂ©jour Ă  Paris). Ils ont cinq enfants : DaniĂšle (1942), Liliane (1945), Alain (1949), Didier (1957), Patrick (1961).

Il divorce et se remarie en 1979 avec Françoise Rachel. Et il a deux autres enfants de ce mariage

Il est décédé à Jérusalem, le , à l'ùge de 70 ans.

ƒuvres

  • Élie Munk et Jean Schwarz. Rachel ou les Devoirs de la Femme juive. 2e Ă©dition, 1955.
  • Jean Schwarz. Les Haftaroth. Traduit de l'hĂ©breu[14].
  • Jean Schwarz. Ruth, manuel de la femme juive[15] - [16] - [17].
  • Jean Schwarz. Mon 'Houmach. 2e Ă©dition. Comptoir du livre du Keren Hasefer, 1961[18].
  • Jean Schwarz. Entretiens avec un Bar Mitsvah. Fondation SĂ©fer, 1962[19].
  • Jean Schwarz. Mon cahier d'instruction religieuse. Ire sĂ©rie. Les FĂȘtes. Illustrations de Roland Blum. Comptoir du Livre du Keren Hasefer. Paris, 1963[20].
  • Jean Schwarz. A L'Ă©coute de Dieu: Commentaires hebdomadaires sur la Paracha de la semaine. 1974[20].
  • Jean Schwarz. La Ronde des Personnages Bibliques. Album Ă  colorier et Ă  dĂ©couper. Illustrations de Roland Blum. Comptoir du Livre du Keren Hasefer. Paris, 1983[20].
  • Jean Schwarz. Une rĂšgle de vie Torat 'HaĂŻm. Commentaire sur le Pentateuque en 5 volumes, publiĂ© en partie Ă  titre posthume. Éditions de l'espĂ©rance[21] - [22] - [23].
  • Jean Schwarz. Lectures bibliques quotidiennes. Choix de textes Ă©tablis par le Grand-rabbin Charles Touati et le rabbin Daniel Gottlieb[24].
  • Jean Schwarz. Ma Hagada ou la Hagada des familles: programme de la cĂ©rĂ©monie du SĂ©dĂšre, 1992[1].

Préfaces

  • Claude Riveline. Oui
 J'observe Le Chabatt, 1974[25].

Notes et références

Notes

    Références

    1. Voir, Ma Hagada ou la Hagada des familles.
    2. Cette communauté s'appelait « Société du culte traditionnel israélite », fondée en 1893. Voir, La Communauté de Paris AprÚs La Libération.
    3. Voir, Daniel Gottlieb (1939-2010). Une figure emblématique du rabbinat français. Akadem.
    4. Voir, Dossier Talmud-Tora.
    5. « -UNTITLED- », sur judaisme.sdv.fr (consulté le )
    6. Voir, Consistoire Israélite du Bas-Rhin. Voir, Rabbinat 52.
    7. Voir, La Communauté de Paris AprÚs La Libération.
    8. Jean Schwarz, « Du nouveau dans le domaine du flannelogramme », HamorĂ©, no 17,‎ , p. 15 et sq
    9. Jean Schwarz, Le Talmud-Tora par correspondance, présenté par son auteur.Hamoré,numéro 4.
    10. HaĂŻm Harboun, « La classe post-bar-mitsva au Talmud-Tora ‘MontĂ©vidĂ©o’ », HamorĂ©, no 25,‎ , p. 32
    11. Le Trait d'Union, Bulletin mensuel du judaïsme traditionaliste, 23 bis rue Dufrénoy, Paris 16e
    12. Voir Daniel Gottlieb (1939-2010). Une figure emblématique du rabbinat français. Akadem..
    13. Voir, OUI.
    14. Voir, Jean Schwarz. Les Haftaroth.[8]
    15. Voir, Ruth, manuel de la femme juive.
    16. Voir, Consistoire de Paris Île-de-France. Conversion.
    17. Voir, Ruth Manuel de la femme juive. Préface du rabbin Ye'hiel Yaakov Weinberg.
    18. Voir, Jean Schwarz. Mon 'Houmach.
    19. Voir, Entretiens avec un Bar Mitsvah.
    20. Voir, Livres du rabbin Jean Schwarz.
    21. Voir, Une rĂšgle de vie Torat 'HaĂŻm.
    22. Voir, Une rĂšgle de vie. Tomes 1 Ă  5.
    23. Voir, Francine Kaufman. La traduction de la Bible en français au XXe siÚcle.
    24. Voir, Lectures bibliques quotidiennes.
    25. Voir, Jean Schwarz. Oui


    Jean Schwarz, « Le Talmud-Tora par correspondance, présenté par son créateur, le rabbin Jean Schwarz », no 4, p. 40, 1958.

    Sur le Talmud-Tora de la rue de Montévidéo et le Talmud-Tora par correspondance, voir Jean Schwarz, « Quelques réflexions sur le Talmud-Tora », Hamoré. Revue trimestrielle des enseignants juifs. No 87, p. 18, « Spécial Talmud-Tora : une pédagogie de pointe » Hamoré. Revue trimestrielle des enseignants juifs. [archive], no 100, , p. 59-60.

    Articles connexes

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