Grussenheim
Grussenheim [gʁysənaɪm] est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Grussenheim | |
La mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Colmar-Ribeauvillé |
Intercommunalité | Communauté de communes du Ried de Marckolsheim |
Maire Mandat |
Martin Klipfel 2020-2026 |
Code postal | 68320 |
Code commune | 68110 |
Démographie | |
Population municipale |
794 hab. (2020 ) |
Densité | 105 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 08′ 50″ nord, 7° 29′ 18″ est |
Altitude | Min. 176 m Max. 185 m |
Superficie | 7,53 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Colmar (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Colmar-2 |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Grussenheim fait partie du canton de Colmar-2 et de l'arrondissement de Colmar-Ribeauvillé. Les habitants sont appelés les Grussenheimois.
Cours d'eau
- La Blind.
Toponymie
Vieux village nommé successivement :
- Grosinhaim en 737 ;
- Grucinhaim en 768 ;
- Grutsinhaim en 777 ;
- Grusenheim en 824 ;
- Grussenheim en 1114.
Urbanisme
Typologie
Grussenheim est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (82,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (5,9 %), zones urbanisées (5,6 %), forêts (4,6 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
Une voie romaine venant d'Ehl traverse le ban de Grussenheim. Des vestiges romains sont mis au jour par les fouilles de Coste en 1862-1863, puis celles de Winckler et Gutmann en 1894. Coste avait cru pouvoir affirmer que l'Argentovaria ne se situait pas à Horbourg (un peu plus au sud, à l'entrée de Colmar) comme tout le monde l'avait admis mais sur le site découvert à Grussenheim. À l'ouest du village ont été découverts des pièces de mosaïques ainsi que d'autres objets qui remonteraient à l'ère romaine. Ainsi on pense qu'il y avait à Grussenheim une importante villa romaine (entre -58 et -450 av. J.-C.). En fait, en dehors de rares pièces de musée, Grussenheim est un site qui reste à étudier.
En 667 ap. J.-C., Grussenheim est donné à l'abbaye d'Ebersmunster par le duc Etichon, qui possédera plusieurs biens dans le village. Aujourd'hui, la forme en bulbe du clocher du village rappelle encore cette partie de l'histoire, le clocher d'Ebermunster ayant une forme similaire et assez unique en Alsace.
Au cours des siècles, Grussenheim passera entre les mains de la famille Habsbourg et de la famille des Rathsamhausen[8].
En 1747 est construit le presbytère et en 1750 l'église de l'Exaltation de la Sainte Croix. Cette dernière sera agrandie en 1850, détruite dans les combats pour la libération du village en 1945 puis reconstruite en 1950. En 1810 est également construite la mairie du village.
Dès 1850 a lieu le « Hafalamarik »[9], traduit littéralement de l'alsacien : le marché aux pots. Ce marché tient ses origines d'une tradition potière. Ce marché avait habituellement lieu le 1er mai. Ce marché, qui devint peu à peu la fête du village, se détourna de ses ambitions originelles pour devenir la fête de la tarte flambée. Celle-ci sera abandonnée dans les années 2000.
Les XVIIIe et XIXe siècles sont également synonymes de développement démographique pour le petit village qui comptera à la fin du XIXe siècle près de 1 200 habitants. Ce développement est notamment dû à l'installation de familles juives (400 personnes sur 1 200 en 1866). La présence de familles juives a contribué au développement économique du village, qui comptait un certain nombre d'ateliers et d'artisans. Une synagogue, située rue du Ried, est construite en 1850 et se voit augmentée d’un mikvé en 1852[10]. De plus, une école israélite a été construite en 1869, rue des Vosges, et un cimetière israélite a été aménagé en 1810, à l'ouest du village[11] - [12].
Alors que beaucoup de communes de la région sont vidées de leurs occupants dès l’entrée en guerre contre l’Allemagne en septembre 1939, Grussenheim reste occupée jusqu’au , date à laquelle les habitants sont envoyés dans le Sud-Ouest, à Seyches[13]. Ne restent sur place que quelques hommes chargés de protéger le village des pillages et les soldats occupant les ouvrages de la ligne Maginot situés sur le territoire de la commune[14].
Entre le et le , date du retour des habitants dans la commune, la majeure partie des maisons de la rue du Neudorf (plus tard rue de la 2e Division Blindée) et de la rue d’Alsace sont détruites par le feu. De même, dès leur arrivée dans le village, les Allemands incendient la synagogue et s’en prennent à tous les signes évoquant les Juifs ou la France[10].
La suite de la guerre se passe à Grussenheim de la même manière que dans le reste de l’Alsace annexée et placée sous la férule du gauleiter Wagner : le , le conseil municipal doit cesser ses activités et est remplacé par un maire nommé par l’occupant et en 1942 commence l’incorporation de force des hommes valides dans les forcées armées allemandes. S’ensuit le la réquisition des cloches pour les besoins de l’industrie militaire[15].
Dès les premiers jours de l’année 1945, le village est bombardé presque quotidiennement par l’artillerie et l’aviation alliées pendant trois semaines. Les Français de la 2e Division Blindée tentent une première attaque du village par l’Ouest le , mais ne parviennent pas à traverser la Blind et doivent faire un détour par Jebsheim pour effectuer une deuxième attaque par le Sud. Des combats particulièrement violents se déroulent dans la commune, qui est détruite à soixante-quinze pour cent, tandis que plus de cinq cents soldats des deux camps et civils sont tués[16].
Grussenheim est déclarée « libérée » le matin du et le conseil municipal d’avant-guerre reprend immédiatement ses fonctions. Le , la commune est décorée de la croix de guerre avec étoile bronze en hommage à la population ayant endurée les épreuves de la guerre[17]. Seule une infime partie de la communauté juive revint toutefois à Grussenheim après la guerre, et même ceux-là ne restèrent que brièvement sur place, la dernière famille ayant quitté la commune en 1955[18].
Héraldique
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Les armes de Grussenheim se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2020, la commune comptait 794 habitants[Note 3], en diminution de 0,87 % par rapport à 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Église Sainte-Croix
L'église avait vraisemblablement été équipée d'une horloge d'Urbain Adam, comme l'atteste la méridienne visible à l'extérieur de l'église. L'horloge existe peut-être encore[24]. L'église a été construite de 1748 à 1753 par un architecte tyrolien (Jean-Michel Schnöller)[25]. Elle s'inspire, par sa façade incurvée, unique en Alsace, du style baroque propre à l'architecture sacrée d'outre-Rhin. La nef, qui compte six axes, est agrandie en 1854 et l'église entière est reconstruite dans les années cinquante après les destructions de la Seconde Guerre mondiale[26]. Le cloche bulbe appartient au style baroque populaire très répandu outre-Rhin et dans les églises savoyardes françaises, mais peu représenté en Alsace. Seule l'abbaye d'Ebersmunster a emprunté à cette architecture.
Presbytère
Le presbytère est la résidence officielle du prêtre du village. Il compte de nos jours plusieurs logements. Le marché de Noël du village (« Noël à Grussenheim ») tourne autour du presbytère.
Synagogue
La synagogue construite en 1850, située rue du Ried, sera incendiée par l'armée nazie lors de la Seconde Guerre mondiale[30].
Mairie
Bâtiment actuel de 1810[31].
Char « Chemin des Dames »
Commandé par le lieutenant Pierre de La Fouchardière, qui fut grièvement blessé, son char[32] recevant un obus allemand de plein fouet, tuant ses camarades, il est blessé du bassin aux pieds[33]. Il se traîne hors du char et reste durant vingt heures dans la neige ; le froid (−20 °C) gèle son sang[33].
Personnalités liées à la commune
- Annette de Rathsamhausen (Maria Anna Suzanna von Rathsamhausen zu Ehnweyer) est née à Grüssenheim en 1774. Elle devint baronne de Gérando en épousant à Riquewihr le philosophe français Joseph-Marie de Gérando en 1798. Elle eut une importante correspondance avec Germaine de Staël.
- Salomon Picard, historien du judaïsme alsacien, est né à Grussenheim en 1896.
- Andrée Salomon est née à Grüssenheim en 1908. Elle participe à la Résistance.
- Pierre Debray, libérateur du village[34].
- Jean Éon (1915-1945), officier de la Légion étrangère, Compagnon de la Libération, Mort pour la France lors des combats de Grussenheim le 28 janvier 1945 et inhumé dans la commune.
- Louis Michard (Chamblet 1914 - Grussenheim 1945), Compagnon de la Libération, lieutenant au 501ème RCC, Mort pour la France le 28 janvier 1945.
- Joseph Putz (Bruxelles 1895 - Grussenheim 1945), Compagnon de la Libération, lieutenant-colonel au Régiment de marche du Tchad (RMT), Mort pour la France le 28 janvier 1945[35].
Les bus Kunegel
Cette commune est desservie par les lignes et arrêts suivants :
Parcours | Arrêts dans la commune | ||
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346 | Artzenheim – Théâtre - Gare | Grussenheim Centre, Grussenheim École |
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Philippe Strauel, « Grussenheim 1939-1945 : De l'Evacuation à la Libération », Annuaire de la Société d'histoire de la Hardt et du Ried, vol. 22, , p. 119-126 (lire en ligne, consulté le ).
- Souvenirs de la vie dans mon village, par le Grand Rabbin Joseph Bloch, Extrait de Grüssenheim communauté juive disparue, 1960. Edité par les amis du cimetière israélite de Grüssenheim
- La Libération de Grussenheim
- Le "sentier-de-la-Mémoire", la bataille de Grussenheim 27, 28 et 29 janvier 1944, inauguré le 28 juin 2015 pour la libération de Grussenheim :
- 1-Stèle commémorant la destruction de lé synagogue,
- 2-La communauté israélite et son cimetière,
- 3 Le char mémorial "Le Chemin des Dames ",
- 4-Le pont "Le lieutenant Arnaud",
- 5-Stèle "Duchène-Hoiiler" et "Roux-Gabory-Ahmed-Bô",
- 6-Repli sur la Bind, 28 janvier 1945 : pertes à la 121e Compagnie,
- 7-Entrée sud : 28 janvier 1945 : Accrochage immédiat,
- 8-La borne du serment de Koufra,
- 9-Place de l'Etoile. Les premiers charsq entrents dans Grussenheim,
- 10-Les familles des tués, Capitaine Ettori et lieutenant Duséhu. Des liens d'amitié avec les habitants qui perdurent depuis 1945,
- 11-Le poste de commandement de Pierre Debray libérateur du village,
- 12-Centre village 29 janvier 1945 : contre attaque allemande,
- 13-"L'Ange déxapité",
- 14- Le cimetière militaire.
- Grussenheim a commémoré les 70 ans de sa libération
- Grussenheim 70e anniversaire de la Libération. Trois jours de combats pour la liberté. Les 27, 28 et 29 janvier 1945, la 2eDB du général Leclerc et la 1reDFL du général Garbay mènent les combats les plus durs de toute la campagne de France pour libérer Grussenheim. Près de 600 victimes de part et d’autre, 25 victimes civiles et un village détruit à 75 %
- INSEE, « Chiffres clés publiés par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Dossier complet », sur insee.fr (consulté le ).
- INPN, « Inventaire du patrimoine naturel de la commune », sur inpn.mnhn.fr (consulté le ).
Liens internes
Liens externes
- site officiel de Grussenheim
- Grussenheim sur le site de l'Institut géographique national
- (fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
- (fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Colmar », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Notice no IM68008316, base Palissy, ministère français de la Culture Monument funéraire de Léopold Eberhard de Rathsamhausen
- La céramique et les origines du « Hafalamarik »
- Strauel 2009, p. 120.
- « Cimetière juif », notice no IA68004879, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Le mobilier du cimetière juif
- Strauel 2009, p. 119.
- Strauel 2009, p. 119-120.
- Strauel 2009, p. 121-122.
- Strauel 2009, p. 123-124.
- Strauel 2009, p. 124.
- Strauel 2009, p. 122.
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- cf. L'Alsace du 27 août 2008
- « Maison de Rathsamhausen », notice no IA68004867, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église paroissiale de l'Exaltation-de-la-Sainte-Croix », notice no IA68004863, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- La maison Schwenkedel
- Inventaire de l'orgue
- Les facteurs d'orgues qui sont intervenues à Grussenheim : Joseph Bergäntzel, Antoine Herbuté, Les Frères Valentin II et Charles Rinkenbach
- Historique de Grussenheim
- « Mairie », notice no IA68004864, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- M4A2 Sherman "Chemin des Dames" at Grussenheim
- La Voix du Nord : Pierre de la Fouchardière, libérateur de Paris
- 27-31 Janvier 1945 – Réduction de la poche de Colmar. La 1re D.F.L. et la 2e D.B. à Grussenheim
- Fiche biographique sur le site de l'Ordre de la Libération