Louis Michard
Louis Michard, né le à Chamblet et mort pour la France[1] le à Grussenheim, est un militaire et résistant français, Compagnon de la Libération. Séminariste mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale, il décide de se rallier à la France libre et, après un séjour en Afrique, participe à la bataille de Normandie, à la libération de Paris puis à celle de Strasbourg. Il est tué au combat à la tête de son peloton de char lors de la bataille d'Alsace.
Louis Michard | |
Naissance | Chamblet (Allier) |
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Décès | Grussenheim (Haut-Rhin) Mort au combat |
Origine | France |
Allégeance | République française France libre |
Arme | Arme blindée et cavalerie |
Grade | Lieutenant |
Années de service | 1939 – 1945 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 |
Biographie
Jeunesse et engagement
Louis Michard naît le 22 février 1914 à Chamblet, dans l'Allier, au sein d'une famille de cultivateurs[2]. Orphelin de père à 13 ans, il entre au petit séminaire du Réray en 1930 puis effectue son service militaire en 1934 au sein du 152e régiment d'infanterie[3]. Rendu à la vie civile, il entre au séminaire des missions étrangères à Bièvres puis au grand séminaire de la rue du Bac à Paris[3].
Seconde Guerre mondiale
Mobilisé en 1939, il est affecté comme caporal au 121e régiment d'infanterie de la 25e division motorisée[4]. Combattant en Lorraine et dans le Nord pendant la bataille de France, il est blessé par des éclats d'obus le 20 mai 1940[3]. Évacué vers Lille, il se retrouve finalement à Zuydcoote en pleine opération Dynamo[4] - [3]. Évacué avec les troupes britanniques le 1er juin 1940, il est hospitalisé en Angleterre où il entend l'appel du général de Gaulle[3]. Décidant de se rallier à la France libre, il signe son engagement dans les forces françaises libres alors qu'il est encore en convalescence le 20 septembre 1940[3]. Le 20 octobre, il est envoyé à Camberley et y suit les cours d'élève officier de réserve[4]. Promu aspirant, il est envoyé en Afrique où il est affecté à la 2e compagnie autonome de chars de combat[4]. Parti de Pointe-Noire, il traverse l'Afrique avec son unité, passant par Brazzaville et Fort-Lamy pour arriver finalement à Alexandrie[4] - [3]. Le 1er juillet, en Libye, sa compagnie fusionne avec la 1re compagnie de chars de combat pour former le 501e régiment de chars de combat (501e RCC), subordonné à la 2e division blindée (2e DB) du général Leclerc[5].
Promu lieutenant en mars 1944, Louis Michard débarque à Utah Beach le 2 août 1944 avec la division et participe à la bataille de Normandie[3]. Le 12 août, lors de combats dans la forêt d'Écouves près d'Alençon, il est blessé alors qu'il commande son peloton à bord de son char M4 Sherman baptisé "Montmirail"[3]. Lors de la libération de Paris, accompagnant avec ses chars le détachement du capitaine Dronne, il est l'un des premiers hommes de la 2e DB à entrer dans la capitale[5] - [3]. Suivant l'avancée de la division, il participe ensuite à la bataille des Vosges au cours de laquelle il s'illustre le 2 octobre 1944 à Anglemont en détruisant deux chars Panther[4] - [3]. Engagé dans la bataille d'Alsace, il participe à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944[4]. Mis à la disposition de la 1re armée du général de Lattre en janvier 1945, le 501e RCC est chargé de la réduction de la poche de Colmar[5]. Dans le cadre de cette opération, Louis Michard participe à la prise du village de Grussenheim le 28 janvier 1945[4] - [3]. En plein combat, alors qu'il est installé sur la tourelle de son char, il est mortellement atteint par un tir ennemi[5] - [3]. D'abord inhumé à Saint-Dié, il est ensuite réinhumé à Doyet, dans son département natal[2].
DĂ©corations
Chevalier de la Légion d'honneur | Compagnon de la Libération À titre posthume, par décret du 25 mars 1945 |
Croix de guerre 1939-1945 | |||||||||
Médaille des blessés de guerre | Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre | ||||||||||
Hommages
- À Doyet, son nom est inscrit sur le monument aux Morts de la commune ainsi que sur une plaque commémorative au sein de l'église Saint-Pierre[6] - [7].
- À Grussenheim, une stèle commémorative a été érigée sur le lieu de sa mort[8]. Son nom est également inscrit sur une plaque commémorative posée sur un bâtiment proche de la mairie[9].
- À Paris, il est mentionné sur le monument de la 2e DB, Place du 25-Août-1944[10].
- À Rambouillet, au sein de l'ancienne caserne du 501e RCC, son nom figure sur un monument commémoratif[11].
- À Bièvres, son nom est inscrit sur le monument aux Morts de la commune et sur une plaque commémorative dans l'église Saint-Martin[12] - [13].
Références
- « Louis Michard », sur Mémoire des Hommes
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Adrien Bélanger, Pour aller délivrer mes frères - Louis Michard, Autoédition, (ISBN 2-9523027-1-5)
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 2-356-39033-2)
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, (ISBN 2-262-01606-2)
- « Monument aux Morts - Doyet », sur Mémorial GenWeb
- « Plaque commémorative - Doyet », sur Mémorial GenWeb
- « Stèle - Grussenheim », sur Mémorial GenWeb
- « Plaques commémoratives - Grussenheim », sur Mémorial GenWeb
- « Monument 2e DB - Paris », sur Mémorial GenWeb
- « Monument commémoratif - Rambouillet », sur Mémorial GenWeb
- « Monument aux Morts - Bièvres », sur Mémorial GenWeb
- « Plaque commémorative - Bièvres », sur Mémorial GenWeb
Voir aussi
Bibliographie
- Adrien Bélanger, Pour aller délivrer mes frères : Louis Michard, Paris, Autoédition, (ISBN 2-9523027-1-5).
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).
- François Marcot, Dictionnaire historique de la résistance, Robert Laffont, (ISBN 2-221-09997-4).
- François Broche, L'épopée de la France libre : 1940-1946, Paris, Pygmalion, (ISBN 2-85704-633-2).
- MĂ©morial des Compagnons 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
- Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance : 1940-1945, Paris, Éditions Perrin, , 575 p. (ISBN 978-2-262-02799-5 et 2-262-02799-4, OCLC 827450568).