Jeanne Barnier
Jeanne Barnier (, Vaunaveys-la-Rochette - , Montélimar) est une fonctionnaire française, secrétaire de mairie et résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Elle est reconnue Juste parmi les nations en 1989.
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(à 84 ans) Montélimar |
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Biographie
Jeanne Barnier est née d'un père protestant et d'une mère d'origine catholique[1]. Sa mère est directrice d'école à Dieulefit. Jeanne Barnier elle-même doit renoncer à une carrière d'enseignante du fait d'une luxation de la hanche. Elle est recrutée par Justin Jouve, premier maire socialiste de Dieulefit[2], d'abord comme « commise-expéditionnaire » puis, quelques mois plus tard, elle est nommée secrétaire de mairie. Elle se trouve chargée de l'accueil des familles de réfugiés espagnols accueillis à Dieulefit, puis des Alsaciens et Mosellans, réfugiés dès septembre 1939, et enfin à un afflux de réfugiés, durant l'exode, jusqu'en juillet 1940[1]. Environ 1 600 réfugiés se fixent à Dieulefit et dans son canton. Justin Jouve est remplacé à ses fonctions par Pierre Pizot, colonel protestant qui la maintient dans ses fonctions, auxquelles s'ajoutent le bureau des étrangers et le recensement de ceux-ci[3].
Activités de résistance
Jeanne Barnier est contactée par Marguerite Soubeyran, directrice de l'école de Beauvallon, qui a besoin de faux papiers, cartes d'identité, permis de circuler, permis de conduire et cartes d'alimentation notamment, pour les réfugiés qu'elle protège[3]. Jeanne Barnier devient alors une personne indispensable du dispositif d'entraide, puis de la « clandestinité résistante »[3], travaillant avec des résistants catholiques, protestants, communistes, et plus tard, des chefs de réseau de l'Armée secrète et des Francs-tireurs et partisans. Elle est sollicitée par les organisations juives d'entraide et de résistance : Madeleine Dreyfus, de l'Œuvre de secours aux enfants, qui séjourne plusieurs fois à Dieulefit, les Éclaireurs israélites et la « Sixième », direction de l'UGIF[4]. Elle joue un rôle central dans l'accueil de deux responsables du parti communiste d'Allemagne (KPD), Ella Schwartz et d'Hermann Nuding[3]. Elle organise l'accueil de plusieurs enfants juifs, notamment d'une petite fille, Cécilia Rosenbaum, qui réside avec elle durant deux ans, et est reconnue comme Juste en 1989.
Les insignes de la Légion d'honneur lui sont remis par Pierre Emmanuel, lui-même réfugié à Dieulefit durant la guerre[3].
Distinctions
- 1980 : chevalier de la LĂ©gion d'honneur[5]
- 1989 : Juste parmi les nations[6]
- Une place porte son nom Ă Dieulefit.
Références
- Delpal 2015, p. 165.
- Roger Pierre, « Justin, Albert, Aimé Jouve », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, mà j 14 février 2011 (consulté le ).
- Delpal 2015, p. 166.
- Michel Laffitte, « L’UGIF, collaboration ou résistance ? », Revue d’histoire de la Shoah, no 185,‎ , p. 45-64 (lire en ligne, consulté le ).
- Delpal 2015.
- Comité français pour Yad Vashem
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Delpal, « Jeanne Barnier », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, (ISBN 978-2846211901), p. 165-166.
- Jacques Delatour, « Jeanne Barnier, une Juste », sur etudesdromoises.com, (consulté le ).
- Sandrine Suchon, Résistance et Liberté : Dieulefit 1940-1944, Grenoble, PUG, , 199 p. (ISBN 978-2706116049).