Guissény
Guissény [giseni] est une commune du département du FinistÚre, dans la région Bretagne, en France.
Guissény | |||||
L'Ă©glise Saint-Sezni. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Bretagne | ||||
DĂ©partement | FinistĂšre | ||||
Arrondissement | Brest | ||||
Intercommunalité | Communauté Lesneven CÎte des Légendes | ||||
Maire Mandat |
Raphaël Rapin 2020-2026 |
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Code postal | 29880 | ||||
Code commune | 29077 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Guisséniens | ||||
Population municipale |
1 983 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 79 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
25 712 hab. | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 48° 38âČ 05âł nord, 4° 24âČ 27âł ouest | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 77 m |
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Superficie | 25,18 km2 | ||||
Type | Commune rurale et littorale | ||||
Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
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Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Lesneven | ||||
LĂ©gislatives | CinquiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : FinistĂšre
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
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Liens | |||||
Site web | Site officiel de la commune | ||||
GĂ©ographie
Description
GuissĂ©ny est une commune littorale de la Manche, faisant partie du Pays pagan, limitĂ©e au nord-est par un golfe marin, le golfe (ou anse) de TressĂ©ny, dans lequel se jette un petit fleuve cĂŽtier, le Quillimadec[1], qui la sĂ©pare de Kerlouan, et Ă l'ouest par le Porz Olier (limitĂ© Ă l'est par la pointe du Dibennou et Ă l'ouest par celle de Beg ar SkeĂŻz), petit golfe marin rĂ©siduel autrefois beaucoup plus vaste, dont la majeure partie a Ă©tĂ© transformĂ©e, en raison de la construction d'une digue, par l'homme en polder (la Palud de Curnic, oĂč existaient autrefois des marais salants) ou en Ă©tang (l'Ătang du Curnic) qui sĂ©pare GuissĂ©ny de Plouguerneau, la commune s'Ă©tendant vers l'ouest jusqu'Ă inclure une bonne partie de la plage du Vougo (Vougot), l'autre partie se trouvant en Plouguerneau ; les dunes littorales atteignent jusqu'Ă 13 mĂštres d'altitude au lieu-dit « la SĂšcherie ».
Ă l'ouest du Curnic, la plate-forme littorale est large de plusieurs centaines de mĂštres et comprend quelques Ăźlots rocheux Ă©mergĂ©s : Karreg Hir (la chaussĂ©e de Karreg Hir se prolonge vers le nord-ouest jusqu'aux roches de Lizenn Du et comprend de nombreux Ăźlots Ă©mergeant Ă marĂ©e basse), GolhĂ©doc, Ănez Du, Tilloc, Ănez Croaz-Hent (ce dernier Ă©tant dĂ©sormais reliĂ© au continent par une digue).
- La baie de Tressény à marée basse : vue vers le large à partir de la plage de la Croix ; à l'arriÚre-plan la rive nord cÎté Kerlouan.
- La Baie de Tresseny : vue vers le large à marée haute.
- Rochers sur la plage de la Croix (rive sud de la baie de Tressény) 1.
- Rochers sur la plage de la Croix (rive sud de la baie de Tressény) 2.
- Roches levées à proximité de la plage de Barrachou.
- La plage de Mean Barraoc (rive sud de la baie de Tressény).
- La plage du Dibennou située juste à l'ouest du corps de garde (rive sud de la baie de Tressény).
Relief et hydrographie
La majeure partie du finage communal est constituĂ©e par un morceau du plateau du LĂ©on, les altitudes les plus Ă©levĂ©es (76 mĂštres) se rencontrant dans l'extrĂȘme sud de la commune car ce plateau est en pente douce vers le nord en direction de la mer ; dans la partie ouest de la commune, ce plateau se termine par une falaise morte dont l'escarpement, qui regarde vers le nord, domine d'une cinquantaine de mĂštres la palud du Vougo (dite aussi de Curnic). Un marĂ©cage sĂ©parĂ© de la mer par un bourrelet dunaire, s'Ă©tale au pied de cette falaise morte. Le bourg, excentrĂ© dans la partie nord-est du territoire communal, est entre 10 et 15 mĂštres d'altitude ; il est proche du littoral, mais est toutefois distant de plusieurs centaines de mĂštres du littoral sud de l'anse de Tresseny.
Une description datant de la fin du XIXe siÚcle faite par le chanoine Uguen[Note 1] illustre bien le contraste entre les deux terroirs de Guissény : « La paroisse de Guissény, située sur la Manche, forme deux parties nettement distinctes : la plaine qui, comme étendue, n'occupe que le tiers de la paroisse, mais comme importance vaut plus que la moitié ; car elle est formée d'une terre de premiÚre qualité, qui produit des récoltes tout à fait supérieures ; la montagne, ar menez, ou encore varlaechou, si l'on peut appeler montagne une terre de 50 à 70 mÚtres au-dessus du niveau de la mer. Dans cette partie, le sol est moins riche, mais les fermes sont plus étendues »[2].
Outre le Quillimadec déjà cité, qui sert à l'est de limite communale avec Kerlouan, la commune est traversée par un autre tout petit fleuve cÎtier, l'Alanan, dont la source se trouve à la limite sud de la commune et qui se jette dans le golfe de Porz Olier, alimentant juste avant son embouchure l'étang du Curnic. Une partie du marais du Curnic est désormais un espace naturel protégé ; un observatoire ornithologique se trouve dans cette zone naturelle.
Le marais du Curnic
Protégé par une digue de pierre datant de 1836, le marais du Curnic présente un paysage de lagunes, de roseliÚres et de tourbiÚres, dans lequel vivent notamment une trentaine d'espÚces de libellules et plus d'une centaine d'espÚces d'oiseaux ; une dizaine d'espÚces d'orchidées y sont recensées. Partant de la Maison de la digue, un chemin balisé permet d'en faire le tour[3].
La plage du Vougot
La plage du Vougot (ou grÚve du Vougo) a reculé de 14 mÚtres en deux mois au début de l'année 2014[4].
Habitat
L'habitat rural traditionnel est dispersĂ© en un grand nombre d'Ă©carts formĂ©s de hameaux (par exemple Quillimadec, Brendaouez, Croaz ar Gall) et de fermes isolĂ©es. Le littoral, peu peuplĂ© jusque vers la dĂ©cennie 1950, a connu depuis une assez forte rurbanisation balnĂ©aire tout le long de la rive sud de l'anse de Tresseny, ainsi qu'au Curnic oĂč le camping du Vougot (situĂ© en Plouguerneau) occupe aussi un espace Ă©tendu juste en arriĂšre des dunes littorales.
Transports
Guissény est desservi principalement par la route départementale 10 allant vers l'est en direction de Kerlouan et vers l'ouest de Plouguerneau.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[5]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[6].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© ci-aprĂšs.
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[9] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[10] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Brignogan », sur la commune de PlounĂ©our-Brignogan-plages, mise en service en 1982[11] et qui se trouve Ă 7 km Ă vol d'oiseau[12] - [Note 5], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 11,8 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[13], Ă 12 °C pour 1981-2010[14], puis Ă 12,3 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Guissény est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[19] - [20].
La commune, bordĂ©e par la Manche, est Ă©galement une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spĂ©cifiques dâurbanisme sây appliquent dĂšs lors afin de prĂ©server les espaces naturels, les sites, les paysages et lâĂ©quilibre Ă©cologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilitĂ©, en dehors des espaces urbanisĂ©s, sur la bande littorale des 100 mĂštres, ou plus si le plan local dâurbanisme le prĂ©voit[22] - [23].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des territoires agricoles (85,9 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (84,6 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (46 %), terres arables (23,3 %), prairies (16,6 %), zones urbanisĂ©es (5,9 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (3,3 %), zones humides intĂ©rieures (2,7 %), espaces verts artificialisĂ©s, non agricoles (1,2 %), eaux continentales[Note 8] (1 %), zones humides cĂŽtiĂšres (0,1 %)[24].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[25].
Toponymie
Le nom breton de la commune est Gwiseni[26] (Gwik Sezni). Cet hagiotoponyme caché est composé du mot Gwig (paroisse) et de l'hagionyme Saint Sezny (saint originaire d'Irlande au Ve siÚcle)[26] - [27] - [28].
Histoire
Ătymologie, origines et PrĂ©histoire
Les découvertes archéologiques montrent que Guissény a connu un peuplement continu, remontant aux lointaines origines de la préhistoire.
La baie de Tressény, qui forme l'estuaire du Quillimadec, a fourni sur ses deux rives plusieurs sites préhistoriques (pouvant remonter à 80 000 ans avant Jésus-Christ). Du cÎté de Guissény, on peut citer : la plage de la Croix, les Barrachous, la grotte du Dibennou (sous le corps de garde) et le port du Curnic.
Sous un amas de roches qui porte le nom de Dibennou, situé à 1 km du bourg, l'abbé Bourgeois découvrit en 1879 une caverne de 15 mÚtres de long sur 4 mÚtres de large, obstruée en partie par du sable et qui présente deux ouvertures, l'une tournée vers la mer, l'autre vers la campagne ; les fouilles entreprises montrÚrent que son sol était recouvert d'une couche de cendres épaisses de 2 cm et montrÚrent des restes de maçonnerie en pierres sÚches, des ossements humains et des débris d'urnes cinéraires, ainsi que de nombreux ossements de mammifÚres ; on y trouva aussi un marteau de pierre et une hache en porphyre polie et tranchante[29]. Une cachette de fondeur, contenant des bracelets en bronze, des anneaux et des pendants d'oreilles, a été trouvée à Kervolant[30].
Le site le plus important est celui du Curnic[31] oĂč ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s, dans la tourbiĂšre, des trous de poteaux dâhabitation, restes dâun village nĂ©olithique (4 000 Ă 2 500 ans av. J.-C.) et des restes dâune industrie du sel datant de l'Ăąge du bronze (800 Ă 500 av. J.-C.).
La commune nâa pas conservĂ© ses mĂ©galithes, ni menhir, ni dolmen : une allĂ©e couverte en partie immergĂ©e se trouve dans la baie, du cĂŽtĂ© de Kerlouan. En revanche, des tumuli ont Ă©tĂ© dĂ©couverts, notamment Ă Kergoniou (le crĂąne trĂ©panĂ© d'un homme, datant de l'Ăąge du bronze, y a Ă©tĂ© trouvĂ©[32]) et Ă KĂ©riber. Trois stĂšles de l'Ăąge du fer existent Ă©galement Ă Ranhir, Saint-Gildas et Lavengat[33].
La carriĂšre de Toullouarn a fourni les traces d'un village gaulois d'assez grande dimension, entourĂ© dâun fossĂ©.
Antiquité
Lâoccupation romaine a Ă©galement laissĂ© des traces Ă GuissĂ©ny : un vivier gallo-romain a Ă©tĂ© mis au jour dans la dune du Curnic : il fonctionna jusqu'aux environs de 300 ans ap. J.-C.[34] En mars 1967, une tempĂȘte dĂ©couvrait quelques tronçons de murs au pied d'une dune sur la plage de Curnic : « une partie seulement de l'Ă©tablissement gallo-romain, qui s'enfonce sous la dune, a pu ĂȘtre fouillĂ©e. Il s'agit d'un bassin de 6 Ă 4,20 m au moins, soigneusement cimentĂ©, Ă©tanche, ornĂ© de filets de couleur horizontaux et rempli de tuiles Ă rebord intactes et soigneusement rangĂ©es »[35].
La grande villa de Keradennec (IIe, IVe siÚcle ap. J.-C.), située à proximité de la voie romaine allant de Kerilien à Plouguerneau, se trouve désormais sur la commune de Saint-Frégant.
La fin de lâoccupation romaine fut marquĂ©e par les premiĂšres invasions des pirates sur les cĂŽtes dâArmorique. La vie de saint GuĂ©nolĂ© en raconte un Ă©pisode concernant son pĂšre Fragan qui repoussa une flotte de « pirates paĂŻens » dĂ©barquĂ©s dans l'Anse de Tresseny en 388 : la flotte avait Ă©tĂ© repĂ©rĂ©e depuis les hauteurs de Croas Mil Gwern (ou Croas ar mil horn [« Croix des mille mĂąts » en français]).
Saint Sezny et la création de la paroisse
Saint Sezny, moine irlandais, aurait dĂ©barquĂ© dans lâestuaire du Quillimadec en 477 avec 70 disciples. Il sâinstalla dâabord au Lerret, du cĂŽtĂ© de Kerlouan. La lĂ©gende dit que saint Sezny avait un compagnon nommĂ© BrĂ©valaire[36], et qu'ils tirĂšrent au sort pour savoir lequel des deux resterait au pĂ©nity de Kerlouan ; le sort favorisa BrĂ©valaire, qui est restĂ© patron de Kerlouan. Sezny passa sur lâautre rive Ă KerbrĂ©zant, puis sur le site de son Ă©glise actuelle. Il y aurait bĂąti un monastĂšre en un lieu qu'il dĂ©nomme Guic-Sezny et vĂ©cu en grande saintetĂ© avec ses disciples jusqu'Ă l'Ăąge de 127 ans[37]. Il serait mort en 529.
AprĂšs sa mort, des Irlandais vinrent enlever son corps pour le ramener dans son Ă©vĂȘchĂ© dâorigine. Les cloches se mirent Ă sonner toutes seules pour alerter les GuissĂ©niens qui ne purent rĂ©cupĂ©rer qu'un bras du saint. Celui-ci est conservĂ© dans un reliquaire datant du XVIIIe siĂšcle.
Saint Fragan, saint Guénolé et la bataille de Lochrist (au IVe siÚcle)
Saint Fragan fut le fondateur du chĂąteau de Lesguen (cour de Guen, Guen ou Gwen signifiant "Blanche" en breton, sainte Gwenn Ă©tant l'Ă©pouse de saint Fragan), dit encore Lesven, dans l'actuelle commune de Plouguin[38] :
« Fragan et Guen, se retirĂšrent en leur gouvernement et bĂątirent, en la paroisse de Ploukin (Plouguin), diocĂšse de LĂ©on, un beau chĂąteau qui, du nom de la dame, fut nommĂ© Les - Guen oĂč ils firent leur nĂ©cessaire rĂ©sidence. (...) Un jour saint GwennolĂ© Ă©tant par permission de saint Corentin, allĂ© voir son pĂšre qui Ă©tait pour lors en LĂ©on, certains pirates paĂŻens, que Fragan avait chassĂ©s de LĂ©on, du temps du feu roi Conan, revinrent en plus grand nombre, rĂ©solus de prendre terre et s'y habituer. Leur flotte ayant paru en mer, l'alarme se donna Ă la cĂŽte et Fragan, ayant amassĂ© une petite armĂ©e Ă la hĂąte, encouragĂ© par saint GuennolĂ©, marche vers le rivage de la mer pour empĂȘcher l'ennemi de descendre et, Ă©tant en la paroisse de Guic-Sesni (GuissĂ©ny), prĂšs Lavengat[39], ils aperçurent la flotte ennemie en rade, si Ă©paisse que les mĂąts de navire semblaient reprĂ©senter une forĂȘt, ce qu'Ă©tant vu par le conducteur de l'avant-garde, il s'Ă©cria Me a vel mil guern, c'est-Ă -dire "je vois mille mĂąts de navires". En mĂ©moire de quoi, aprĂšs la bataille fut dressĂ©e en ce lieu une croix qui encore Ă prĂ©sent s'appelle Kroaz ar mil guern... AprĂšs la victoire, GuennolĂ© exhorta son pĂšre et les chefs de l'armĂ©e d'employer le butin pris sur les ennemis pour bĂątir un monastĂšre[40] en l'honneur de la Sainte Croix au mĂȘme lieu oĂč fut donnĂ©e la bataille qui s'appelait an Izel-Vez, en la paroisse de PlounĂ©vez, ce qui fut fait et fut nommĂ© Loc-Christ[41]... »
Moyen Ăge
La paroisse de GuissĂ©ny sur mer faisait partie de l'archidiaconĂ© de Kemenet-Ily relevant de l'Ă©vĂȘchĂ© de LĂ©on et Ă©tait sous le vocable de saint Sezni. Elle avait comme trĂšve Saint-FrĂ©gant.
Le manoir de Lanvengat et la famille du Poulpry
Les premiĂšres traces de l'existence d'un hostel Ă Lavengant (Lanvengat) remontent Ă des aveus de 1421 (HervĂ© QuĂ©rĂ©) et 1475 (jean Guiomarc'h) ; en 1536 la "maison noble" de Lavengat est la propriĂ©tĂ© de Guillaume de Poulpry. En 1680, un texte Ă©voque « le lieu, manoir et maison noble de Lavengat (âŠ) ayant ses maisons, cuisine, salle, chambres, greniers, escuries, creiches, maisons Ă four, grange, burons, chapelle, le tout couvert d'ardoise et de genetz, droict de colombier, maziĂšres, murailles, perriĂšres, court close et declose, puis, bois de dĂ©coration »[42]. La chapelle du manoir existait encore en 1805.
Les principaux membres connus de la famille Poulpry de Lavengat sont :
- Guillaume du Poulpry, époux de Louise de Parcevaux (originaire du manoir de Mézarnou en Plounéventer)
- Yves du Poulpry, marié avec Marie de Gaspern, décédé probablement en 1598
- Alain du Poulpry, seigneur de Lavengat, archidiacre du Léon, doyen du Folgoët, juriste, conseiller au Parlement de Bretagne en 1571. C'est lui qui fit construire le manoir de Trébodennic en Ploudaniel.
- Guillaume du Poulpry, son frÚre cadet, seigneur de Lavengat, Queranaouet, Querbescat, époux de Jeanne du Bois, fille de Jean du Bois, seigneur de Kerannaouet en Ploumoguer, décédé avant 1658
- René du Poulpry devient en 1635 sénéchal de Lesneven, fonction qui resta pendant un siÚcle dans la famille du Poulpry ; il épouse le Claude du Bois, originaire de Lesneven, et décÚde le ; il est inhumé dans l'église des Récollets à Lesneven
- Guillemette du Poulpry, épouse de René-Pierre, baron de Kersauson
- Yves du Poulpry, lui aussi sĂ©nĂ©chal de Lesneven et Ă©poux de Marguerite de BrĂ©hand. Il achĂšte le chĂąteau et la baronnie de Kerouzere en Sibiril et fait construire les halles de Plouescat. Il meurt sans hĂ©ritiers en 1696. Ses biens reviennent alors Ă son cousin Alain Jacques du Poulpry (originaire du manoir de Kerillas en Plouguerneau) dont le fils Jean François du Poulpry devient Ă son tour seigneur de Lavengat et sĂ©nĂ©chal de Lesneven, mais dĂ©cĂšde jeune le , laissant ses biens et ses titres Ă son frĂšre cadet François Marie du Poulpry, nĂ© en 1720, mariĂ© avec Marie-JosĂšphe-Michel de Kervenny, hĂ©ritiĂšre du manoir de Kervenny en Plougonvelin. Vivant Ă Lesneven, il est emprisonnĂ© entre 1792 et 1794 comme parent d'Ă©migrĂ©. AprĂšs la RĂ©volution française, il habita le chĂąteau de La Haye en Saint-Divy. La fille de ce dernier, Jeanne-JosĂšphe de Poulpry, qui Ă©pousa le Ă Lesneven Pierre-Louis-Robert de Briois, baron d'Angre, rĂ©sida Ă partir de 1786 au manoir de Lavengat et est elle aussi emprisonnĂ©e comme fille et sĆur d'Ă©migrĂ© pendant la Terreur. Elle dĂ©cĂšde sans enfants et son frĂšre François-Claude du Poulpry, Ă©poux de Marie-Gabrielle-Charlotte de Penfeunteuniou, vit au chĂąteau de La Haye en Saint-Divy mais, dĂ©cĂ©dĂ© lui aussi sans enfants, est le dernier reprĂ©sentant de la famille du Poulpry de Lavengat[42].
- René du Poulpry devient en 1635 sénéchal de Lesneven, fonction qui resta pendant un siÚcle dans la famille du Poulpry ; il épouse le Claude du Bois, originaire de Lesneven, et décÚde le ; il est inhumé dans l'église des Récollets à Lesneven
- Jean du Poulpry, autre fils d'Yves de Poulpry et Marie de Gaspern, seigneur de Kersalvator
- Yves du Poulpry, marié avec Marie de Gaspern, décédé probablement en 1598
Les autres manoirs
29 manoirs ont été recensés dans la paroisse de Guissény dont ceux de Bramoullay (cité pour la premiÚre fois dans un aveu de 1541), du Hellez (cité en 1531), de Kerespern, de Keriber (cité en 1488), de Kersulec (cité en 1536), de Gouletker (cité en 1524), de Kerriouguel (cité dans un aveu de 1520), de Levedern (cité en 1476), etc[43]..
Les XVIIe et XVIIIe siĂšcles
Le clocher de lâĂ©glise, de 1700, prĂ©sente une originalitĂ© : les cloches se balancent du nord au sud et non pas de lâouest Ă lâest. La tradition dit que les seigneurs de Penmarcâh, de Kergoniou et de Keriber, ayant participĂ© au financement, souhaitaient mieux les entendre de leurs manoirs.
Lâensemble constitue toujours un enclos paroissial avec chapelle-ossuaire, calvaire et cimetiĂšre. La paroisse comprend aussi une chapelle Ă Brendaouez, consacrĂ©e Ă Notre-Dame-des-Carmes. Les chapelles des manoirs ont disparu, mais il subsiste des fontaines et une cinquantaine de croix.
Les manoirs sont nombreux, on en trouve dans pratiquement tous les villages[43]. Les armoiries des familles nobles principales se retrouvent dans le blason de Guissény : Poulpry de Lavengat, Kersuloc, Penmarc'h et Keriber.
13 moulins à eau ont été recensés au XVIIIe siÚcle dans la paroisse de Guissény[44].
La récolte du goémon
La collecte du goémon a suscité pendant des siÚcles de nombreuses querelles entre les habitants des paroisses littorales, comme l'écrit Antoine Favé :
« Du Corréjou à l'anse de Kernic, nous sommes sur les lignes d'un littoral aussi fertile en discussions héroïques, en batteries classiques, en procÚs interminables, qu'en gros temps et mauvais temps. Les administrateurs, les juges, les agents vigilants de la douane et de la maréchaussée, furent bien souvent mis sur les dents par les disputes, maintes fois meurtriÚres, de Plounéour-Trez, Goulven, Tréflez, Plounévez-Lochrist, Cléder, au sujet des délimitations de territoires et de questions de propriété touchant cette question vitale de la récolte du goémon[45]. »
Foly, recteur de GuissĂ©ny, dans une lettre du adressĂ©e Ă l'Ă©vĂȘque de LĂ©on Jean-François de La Marche en rĂ©ponse Ă son enquĂȘte sur la mendicitĂ©, Ă©crit (l'orthographe de l'Ă©poque a Ă©tĂ© respectĂ©e) :
« Pour ce qui regarde l'article du gouĂ«mon, le bien public demande qui soit permis aux habitants de la cĂŽte d'en couper, d'en sĂ©cher et d'en vendre[46], parce qu'ils n'ont pas d'autre ressource pour se procurer leur livraison de bois et payer leur petite ferme que le produit de ce gouĂ«mon. Les personnes qui habitent les terres souffriront aussi une diminution considĂ©rable dans la production de la terre, si elles ne peuvent s'en procurer comme cy devant des habitants desdits cĂŽtes, ne pouvant l'aller ramasser eux-mĂȘmes[45]. »
En 1852 encore un auteur écrit : « Les habitants de Guissény se rendent dans l'anse du Vougo pour amasser le goémon flottant, qui est pour ainsi dire leur unique ressource en engrais de mer »[47].
La rĂ©putation d'ĂȘtre des naufrageurs
Longtemps, GuissĂ©ny et l'ensemble du Pays pagan ont eu la rĂ©putation, probablement exagĂ©rĂ©e, d'ĂȘtre des naufrageurs ; un auteur non prĂ©cisĂ© Ă©crit par exemple en 1901 : « Pendant plusieurs siĂšcles et jusqu'Ă ce que Louis XIV rĂ©primĂąt leurs sinistres exploits, Lannilis, Kerlouan, GuissĂ©ny, Kertugal [Pontusval], PlounĂ©our et bien d'autres lieux ne furent que des repaires de naufrageurs. Tous les hommes y Ă©taient associĂ©s pour conspirer la perte d'autres hommes. (...) Les habitants Ă©taient plus Ă craindre que les Ă©cueils parmi lesquels, le couteau au poing, ils guettaient les Ă©paves et les naufragĂ©s »[48].
Alain Ferrand, qui décrit la vie de familles pagans vivant à Poul Feunteun en Kerlouan écrit : « Je sais bien que mes Pagans priaient saint Guevroc pour entendre mieux les cris d'appel, saint Brévalaire pour mieux voir la nuit et qu'ils promettaient à Notre-Dame des Brisants, prÚs de Guissény, un cordon de cire autour de sa chapelle pour qu'elle leur donne de fructueux naufrages »[49].
Dans un roman intitulĂ© TĂȘte d'Or, paru en feuilleton paru en 1878 dans le journal Le Petit Parisien, l'Ă©crivain Marc Fournier qualifie GuissĂ©ny d' « un de ces sinistres repaires de naufrageurs, qui se civilisent heureusement aujourd'hui »[50].
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Guissény de fournir 47 hommes et de payer 308 livres pour « la dépense annuelle de la garde-cÎte de Bretagne »[51].
La pauvreté et les épidémies
En 1775, le recteur Jacques Folly dénombre une centaine de mendiants dans la paroisse et environ cinq cents ménages aisés[52].
Une épidémie de fiÚvre typhoïde sévit, comme dans la plupart des paroisses voisines, à Guissény en 1776, y faisant cette année-là de nombreux morts[53].
Guissény décrit en 1778
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Guissény en 1778 :
« Guisseni ; Ă 7 lieues Ă l'ouest de Saint-Pol-de-LĂ©on, son Ă©vĂȘchĂ© ; Ă 45 lieues un tiers de Rennes et Ă 2 lieues et demie de Lesneven, sa subdĂ©lĂ©gation et son ressort ; et Ă peu de distance de la mer. Le Roi est le seigneur primitif et possĂšde plusieurs fiefs dans cette paroisse, oĂč l'on compte 3 000 communiants[54], y compris ceux de Saint-Fregan, sa trĂšve. La cure est prĂ©sentĂ©e par l'ĂvĂȘque. La partie de ce territoire qui est bornĂ©e au nord par la mer forme une plaine dont les terres sont fortes et excellentes pour le froment ; l'autre partie, en monticules, est bonne pour le seigle et l'avoine. On y trouve des landes, quelques bois, et un petit nombre d'arbres fruitiers. (...) Les maisons nobles sont Kerbrat Fontenay, Kersulec, Lanvengat, l'Estourdu, Prat-Bihan et Lesvern ; cette derniĂšre est dans le territoire de Saint-Fregan[55]. »
En 1786 le recteur de GuissĂ©ny Ă©crit que « des gĂ©nĂ©raux de premier rang, des officiers, font leur visite pour examiner les places et fortifications (..;) ; tous se rendent chez les recteurs de campagne ne pouvant trouver d'autres endroits pour s'y rĂ©fugier » ajoutant qu'« il n'est pas de la dĂ©cence ni de l'honnĂȘtetĂ© de refuser le couvert Ă cs sortes de personnes »[56].
La Révolution française
Dans le cahier de dolĂ©ances qu'ils rĂ©digent au printemps 1789 les paroissiens de GuissĂ©ny Ă©crivent : « Remontrons encore que, pour ce qui regarde le vin et l'eau-de-vie, nos droits ne sont pas les mĂȘmes que ceux des nobles et du clergĂ© ; nous payons la pinte d'eau-de-vie 45 sols 6 deniers, un noble ou un ecclĂ©siastique ne la paye que 30 sols 9 deniers. Un pauvre mercenaire, n'ayant pas la facultĂ© d'avoir de vin en gros, paye 15 sols la pinte Ă l'auberge ; le noble peut en avoir chez lui en gros Ă 5 sols la pinte, n'ayant point de droits Ă payer »[57].
La crĂ©ation de la commune entraĂźne la sĂ©paration avec Saint-FrĂ©gant, qui devient une commune indĂ©pendante. La chapelle de Brendaouez, qui avait un prĂȘtre rĂ©sident Ă la fin de l'Ancien RĂ©gime, tomba progressivement en ruines pendant la RĂ©volution, faute d'entretien[58].
En mars 1793 « un attroupement considĂ©rable des paroisses de Plouguerneau et GuissĂ©ny s'Ă©tait formĂ© au dit bourg pour y empĂȘcher le recrutement (...) ; leur nombre Ă©tait de plus de 3 000 individus » [59].
Julien de Pruné, négociant à Guissény, fut en 1793 élu membre de l'administration départementale du FinistÚre, y représentant le district de Lesneven. Il fut mis en accusation par le tribunal révolutionnaire en juillet 1793, mais fit partie des quatre acquittés (26 autres membres de cette administration départementale furent condamnés à mort et guillotinés le 3 prairial an II ()[60].
Les paroissiens de GuissĂ©ny cachent les deux prĂȘtres rĂ©fractaires et rejettent le curĂ© constitutionnel qui est mĂȘme agressĂ© par des GuissĂ©niennes en 1795. AprĂšs la rĂ©volte du LĂ©on de 1793, GuissĂ©ny est occupĂ©e militairement et doit payer une amende : en mars 1793, GuissĂ©ny fit partie, avec PlounĂ©venter, Ploudaniel, Plouguerneau et Kerlouan, des communes condamnĂ©es Ă payer en tout 40 600 livres de dĂ©dommagement pour s'ĂȘtre rebellĂ©e contre le gouvernement rĂ©publicain[61] (GuissĂ©ny eut Ă payer 7 000 livres[62]). Le maire François Gac et son conseil municipal furent destituĂ©s et remplacĂ©s par un nouveau conseil, dĂ©signĂ© par les autoritĂ©s rĂ©volutionnaires du district de Lesneven.
Jean-Marie Branellec, né à Saint-Frégant, alors trÚve de Guissény, curé du Minihy (une des paroisses de Saint-Pol-de-Léon), fut guillotiné Place du Chùteau à Brest à la fin du mois de mars 1794[63].
La pratique de la langue bretonne reste généralisée ; en 1794 l'instituteur de Guissény déclare aux habitants de la commune : « Combien de fois n'avez vous pas été trompés, dites-vous, parce que vous ne saviez-pas la langue française ? »[64].
Le XIXe siĂšcle
La premiĂšre moitiĂ© du XIXe siĂšcle est agitĂ©e par un conflit entre GuissĂ©ny et Plouguerneau au sujet de la possession de la « SĂšcherie » en bordure de la plage du Vougot. La propriĂ©tĂ© de ce terrain est importante car elle dĂ©termine quelles personnes peuvent rĂ©colter le goĂ©mon qui a une grande importance pour les riverains de cette Ă©poque : GuissĂ©ny en revendique la possession au nom dâun acte de concession de Louis XVI en 1788. Le conflit aboutit Ă deux procĂšs en 1854 et 1855 qui tranchent en faveur de GuissĂ©ny. Mais les contestations continueront encore dans les annĂ©es suivantes au sujet des dĂ©limitations.
Le XIXe siĂšcle est Ă©galement marquĂ© par un Ă©vĂ©nement important pour la commune de GuissĂ©ny : la construction de la digue du Curnic. Une premiĂšre digue est construite, entre la pointe de Beg ar Skeiz et la pointe du Dibennou[65], en 1830-1832, mais elle est dĂ©truite par une tempĂȘte dĂšs 1833. Une deuxiĂšme digue est construite en retrait de la premiĂšre en 1834-1836 : dâune longueur de 600 m, elle a rĂ©sistĂ© depuis lors aux marĂ©es et aux tempĂȘtes.
- La digue du Curnic.
- L'Ă©tang du Curnic.
Selon le chanoine Uguen les Curnicois logent dans des chaumiĂšres creusĂ©es dans le sable, basses, couvertes en chaume, n'ayant qu'une petite fenĂȘtre du cĂŽtĂ© du midi, car les ouvertures vers la mer donneraient trop de prise au vent du large. C'est une population Ă part, vivant de la rĂ©colte du goĂ©mon qu'ils brĂ»lent pour en faire de la soude ou vendent aux villages Ă©loignĂ©s ». Louis Le Guennec, au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ă©crit que la baie du Curnic « est devenue une excellente terre arable oĂč le seigle et les pommes de terre poussent Ă merveille »[30].
En juillet 1832 un jeune homme ivre lors des opérations de recrutement tint au sous-préfet des propos inconvenants ; les gendarmes voulurent le conduire en prison mais « les hommes de la commune, armés de bùtons, s'élancÚrent vers les gendarmes qui, pressés par une foule irritée, furent contraints de relùcher le prisonnier »[66].
Les naufrages Ă©taient frĂ©quents, la plupart ayant Ă©tĂ© oubliĂ©s par l'histoire : par exemple le Journal des dĂ©bats politiques et littĂ©raires du Ă©crit : « Un navire flottant entre deux eaux et ne laissant voir que l'extrĂ©mitĂ© de son beauprĂ© et de son mĂąt de misaine a Ă©tĂ© aperçu Ă MĂ©nĂ©ham. Il est venu se jeter sur les rochers de GuissĂ©ny. Tout porte Ă croire que l'Ă©quipage a pĂ©ri Ă la suite de quelque ouragan qui l'avait forcĂ© Ă s'amarrer au gouvernail et aux mĂąts (...). Tous les papiers ont disparu. Le navire cependant, qui porte le nom de L'Ămilienne est français et est parti du Havre pour le SĂ©nĂ©gal. (...) La cargaison Ă©tait composĂ©e de vin, farine, morue, etc.. (...) Le navire est actuellement dĂ©foncĂ©. On a enlevĂ© le cuivre et tous les objets qu'il a Ă©tĂ© possible de sauver. Le tout a Ă©tĂ© transportĂ© sous des tentes. (...) »[67].
La tradition du droit de bris subsistait : le , le journal L'Armoricain Ă©crit :
« Le naufrage du navire Le Jacques[68], de Calais, a rĂ©veillĂ© dans la population de GuissĂ©ny et de Kerlouan tous les instincts sauvages que dĂ©jĂ malheureusement nous avons eu bien des fois Ă stigmatiser. Non seulement les dĂ©bris du navire et sa cargaison de tabac, dispersĂ©s sur une Ă©tendue de cĂŽte assez considĂ©rable, ont Ă©tĂ© pillĂ©s avec une inconcevable effronterie (une dixaine (sic) des pillards viennent d'ĂȘtre Ă©crouĂ©s au chĂąteau de Brest), mais les effets mĂȘme des hommes de l'Ă©quipage qui avaient Ă©chappĂ© par miracle et presque nus Ă la mort, n'ont pas Ă©tĂ© non plus Ă©pargnĂ©s[69]. »
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée décrivent ainsi Guissény en 1843 :
« Guisseny (sous l'invocation de saint Seny) : commune formĂ©e par l'ancienne paroisse de ce nom, moins sa trĂšve Saint-FrĂ©gant. (...) Il y a, outre l'Ă©glise de Guisseny, une chapelle situĂ©e dans le sud ; toutes deux ont leur pardon d'un jour. Ce territoire, qui borde la mer, Ă©tait jadis cĂ©lĂšbre par l'inhospitalitĂ© de ses habitants ; on allait jusqu'Ă les accuser de provoquer les naufrages encourant la nuit, pendant les tempĂȘtes, au milieu ds rochers, avec des flambeaux destinĂ©s Ă tromper les marins, et Ă les entraĂźner dans de fausses manĆuvres. Certes, la coutume barbare de dĂ©pouiller les naufragĂ©s, et de s'emparer des Ă©paves comme d'une propriĂ©tĂ© que la mer leur donnait, a longtemps existĂ© sur certaines cĂŽtes de l'Armorique, mais aujourd'hui la civilisation a fait disparaĂźtre jusqu'aux derniĂšres traces de ces mĆurs sauvages. L'agriculture n'est pas arrivĂ©e en Guisseny Ă l'Ă©tat avancĂ© que permettrait d'espĂ©rer le voisinage de la mer et des engrais qu'elle fournit. Toutefois la culture des prairies artificielles, et notamment du trĂšfle, y prend un grand dĂ©veloppement. Les bois dont parle OgĂ©e ont suivi la trĂšve Saint-FrĂ©gant, et l'on peut dire que gĂ©nĂ©ralement le bois de chauffage manque en Guisseny. On y supplĂ©e en brĂ»lant de la lande ; mais encore celle-ci se vend-elle fort cher. Le bois de charpente est encore plus rare ; il faut aller l'acheter Ă deux ou trois lieues dans les terres. Les bĆufs sont pour ainsi dire inconnus dans ce pays, et ne servent jamais aux travaux de la terre. Les chevaux de Guisseny sont estimĂ©s ; aussi fait-on beaucoup d'Ă©lĂšves. Ces chevaux sont gĂ©nĂ©ralement peu propres Ă la selle, mais recherchĂ©s comme chevaux de trait. Les terres sont affermĂ©es en cette commune Ă des prix qui semblent hors de proportion avec ceux de la plupart des communes du dĂ©partement du FinistĂšre ; ainsi, dans les environs de la mer, l'hectare de terre se loue jusqu'Ă 150 francs ; dans la partie sud, elle vaut encore jusqu'Ă 80 francs l'hectare. La pĂȘche, Ă laquelle se livrent beaucoup d'habitants, leur est d'une grande ressource pour acquitter des prix de fermage aussi Ă©levĂ©s. (...) GĂ©ologie : constitution granitique. (...) On parle le breton[70]. »
En 1854 Alfred de Courcy[Note 9] Ă©crit : « Il n'est pas encore facile de persuader [les] riverains de Kerlouan et de GuissĂ©ny que les dĂ©bris ou le chargement d'un navire Ă©chouĂ© ne sont pas la propriĂ©tĂ© lĂ©gitime du premier occupant ; c'est pour eux un principe d'Ă©quitĂ© naturelle ; le prĂȘtre et le procureur du roi y ont souvent perdu leurs sermons et leurs rĂ©quisitoires »[71].
Pierre HĂ©lou[Note 10], soldat au 79e de ligne, fut blessĂ© au genou gauche le lors de la Guerre de CrimĂ©e et dut ĂȘtre amputĂ©[72]. Yves ApperĂ©[Note 11], soldat au 71e de ligne, fut blessĂ© au pied droit lors de la bataille de SolfĂ©rino pendant la Campagne d'Italie[73]. François Quiniou[Note 12], soldat au 2e rĂ©giment de chasseurs Ă pied, fut blessĂ© pendant la Guerre de 1870, de mĂȘme que François Abiven[Note 13], soldat au 26e de ligne, qui fut blessĂ© Ă la tĂȘte le Ă Patay et resta hĂ©miplĂ©gique[74].
En 1865 le Conseil général du FinistÚre accorda une bourse à une demoiselle Beschu pour qu'elle puisse suivre des cours à la faculté de médecine de Rennes, celle-ci projetant de s'installer ensuite comme sage-femme à Guissény[75] et le peintre Camille Bernier peint grÚve de Guissény[76].
En 1867 une croix de pierre provenant de Keriber fut plantée sur le rivage ; devant elle fut édifié un socle élevé de trois arches sur lequel fut posée une table d'autel décorée à ses deux extrémités de deux écussons, portant les armes d'Yves du Poulpry[Note 14] et provenant de la chapelle de Brendaouez[30].
En 1880 une demande de crĂ©ation d'une commune de Brendaouez (les habitants de cette partie rurale se plaignaient de ne pas ĂȘtre reprĂ©sentĂ©s dans le conseil municipal dominĂ© par les marins), sĂ©parĂ©e de celle de GuissĂ©ny, n'aboutit pas[77].
Une épidémie de variole frappa Guissény (les habitants y refusant la vaccination) et des communes avoisinantes en 1882[78].
En 1896, un document indique que les SĆurs de l'ImmaculĂ©e Conception de Saint-MĂ©en assistaient et soignaient gratuitement les malades de GuissĂ©ny Ă domicile[79].
L'Assemblée nationale et le Sénat autorisaient chaque année, dans les décennies 1880 et 1890, la commune de Guissény à percevoir une surtaxe sur l'alcool à son octroi[80].
Les paysans de Guissény étaient surnommés les Glazeis (les "bonnets bleus" en breton) « avec leur culotte courte serrée au genou, leurs jambes fines, leurs bras nerveux rejetant sur l'épaule leurs petits manteaux et balançant dans leurs mains rudes leurs grands harpons aux crocs aigus » ; « les collerettes blanches, chargées de dessins rouges, bleus ou jaunes, les corsages brodés des femmes, les tabliers à piécettes des jeunes filles » sont aussi évoquées par Henri Raison du Cleuziou en 1887[81].
La Belle Ăpoque
Le la foudre tomba sur le clocher de l'église paroissiale : le sommet du clocher fut enlevé sur une hauteur de 2 mÚtres et tomba sur la toiture de l'église qui fut en partie démolie[82].
Les mesures de laĂŻcisation dĂ©cidĂ©es par le gouvernement provoquent des rĂ©actions Ă GuissĂ©ny : le maire refuse d'installer les trois institutrices laĂŻques qui remplacent Ă l'Ă©cole communale les SĆurs qui ont dĂ» s'en aller en raison des mesures de laĂŻcisation (le sous-prĂ©fet de Brest, M. Fontanes, doit se dĂ©placer pour le faire Ă sa place)[83] et le maire est suspendu pour avoir refusĂ© d'enlever les crucifix des salles de l'Ă©cole[84]. L'inventaire des biens d'Ă©glise se passe difficilement[85] si l'on en croit cet article du journal L'Ouest-Ăclair en date du :
« Ă GuissĂ©ny, la population est sur pied : le tocsin sonne Ă toute volĂ©e et plus de 1 500 personnes attendent dans le bourg l'arrivĂ©e des troupes. Celles-ci y pĂ©nĂštrent, et M. Garaud s'avance vers le porche de l'Ă©glise, oĂč se trouve le curĂ©, M. Marzin, entourĂ© de plusieurs vicaires. M. Garaud demande au curĂ© d'ouvrir les portes, afin d'Ă©viter les incidents, mais M. Marzin rĂ©pond qu'il ne se prĂȘtera pas Ă un sacrilĂšge. M. Garaud fait venir des soldats du gĂ©nie au lieu des serruriers. Des protestations partent de la foule et quelques personnes se prĂ©cipitent devant la porte pour empĂȘcher sa dĂ©molition. Des gendarmes sont bousculĂ©s. Les gendarmes Ă cheval pĂ©nĂštrent dans le cimetiĂšre et font reculer les manifestants. Un gendarme veut dresser procĂšs-verbal contre un jeune abbĂ© qui se fait remarquer par son ardeur Ă protester, mais M. Garaud, dont nous nous plaisons Ă constater le tact et la prudence, dit au gendarme de n'en rien faire. L'inventaire terminĂ©, soldats et gendarmes s'Ă©loignent, cependant que les fidĂšles assistent Ă une cĂ©rĂ©monie de rĂ©paration[86]. »
Selon la revue Annales catholiques, en 1909 : « à Guissény, on signale que l'école des filles, qui comptait, il y a quelque temps, 140 élÚves, n'en a plus maintenant que 9 ; les 131 autres élÚves sont allées à l'école libre, récemment ouverte »[87].
En octobre 1911, une épidémie de fiÚvre typhoïde fit 3 morts à Guissény[88].
Un dĂ©cret en date du attribue Ă la commune de GuissĂ©ny « les cinq neuviĂšmes des biens ayant appartenu Ă la fabrique de l'Ă©glise de GuissĂ©ny et actuellement placĂ©s sous sĂ©questre », les autres devenant propriĂ©tĂ© de l'Ătat[89].
La PremiĂšre Guerre mondiale
Le monument aux morts de GuissĂ©ny[90] porte les noms de 107 soldats et marins morts pour la France pendant la PremiĂšre Guerre mondiale[91]. Une plaque commĂ©morative situĂ©e sous le porche de l'Ă©glise paroissiale porte 106 noms[92]. Parmi eux 5 au moins sont morts sur le front belge (dont Yves Normand Ă Maissin, Gabriel Le Roy Ă Rossignol et Goulven Marc'hadour Ă Paliseul, tous trois le mĂȘme jour dĂšs le , ainsi que Jean Bernard Ă Caeskerke le et Goulven Bernard Ă Nieuport le ) ; Jean Pors, Jean Roudaut et François SalaĂŒn de Kerbabu sont tous trois disparus en mer le lors du naufrage du cuirassĂ© Bouvet pendant la bataille des Dardanelles ;Goulven BramoullĂ© et Sezny Galliou sont tous deux disparus en mer lors du naufrage du Casabianca le dans le golfe de Smyrne, de mĂȘme que Jean Marchadour le Ă bord du cuirassĂ© Suffren au large de Lisbonne ; Jean Bernard est mort de maladie Ă Rome (Italie) le , de mĂȘme que Jean Hamon le Ă GuĂ©mendzĂ© (GrĂšce dans le cadre de l'expĂ©dition de Salonique) ; la plupart des autres sont dĂ©cĂ©dĂ©s sur le sol français dont Gabriel GĂ©lĂ©oc, soldat au 54e rĂ©giment d'infanterie, tuĂ© Ă l'ennemi le aux Ăparges (Meuse), dĂ©corĂ© de la MĂ©daille militaire et de la Croix de guerre ; RenĂ© Battistini, sous-lieutenant au 77e rĂ©giment d'infanterie, tuĂ© Ă l'ennemi le Ă Samogneux (Meuse) et dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d'honneur et de la Croix de guerre[91].
L'Entre-deux-guerres
En 1923 ouvre Skol an Aod (l'"Ăcole de la GrĂšve"), une Ă©cole de garçons, construite par les GuissĂ©niens eux-mĂȘmes Ă l'initiative de l'abbĂ© Simon, recteur au bord de la baie de Tresseny ; 155 Ă©lĂšves sont inscrits dĂšs son ouverture. En 1927 elle devient l'Ă©cole technique du SacrĂ©-CĆur. Lorsque l'Ă©cole primaire dĂ©mĂ©nagea (devenant l'Ă©cole Sainte-Jeanne-d'Arc) dans la dĂ©cennie 1970, le collĂšge du SacrĂ©-CĆur se dĂ©veloppa, prĂ©parant les jeunes Ă de nombreux concours administratifs et notamment Ă l'Ă©cole de maistrance, qui forme les officiers mariniers. En raison du dĂ©clin des effectifs, le collĂšge ferme en juin 2004[93].
Des colonies de vacances pour adolescents étaient organisées à Guissény par la direction diocésaine de Paris, par exemple en 1929[94].
La crĂ©ation des congĂ©s payĂ©s par le Front populaire Ă partir de 1936 provoque un afflux d'estivants. Le journal L'Ouest-Ăclair Ă©crit en septembre 1937 : « En ce qui concerne GuissĂ©ny (...) il n'y a pas d'hĂŽtels, du moins dignes de ce nom. Les estivants ont occupĂ© toutes les piĂšces, meublĂ©es ou non, disponibles. Et l'on peut fixer Ă 200 environ le nombre des estivants »[95].
En 1939, des scÚnes du film Remorques de Jean Grémillon, d'aprÚs les roman de Roger Vercel, avec Jean Gabin et MichÚle Morgan sont tournées sur la plage du Vougot.
Jean Pascoët, second maßtre mécanicien, fut l'une des 18 victimes de l'abordage du contre-torpilleur Bison par le croiseur Georges Leygues le [96].
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts de GuissĂ©ny porte les noms de cinquante personnes originaires de la commune mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[91], parmi lesquelles 23 marins (par exemple Jean Salou, disparu en mer le lors du naufrage du contre-torpilleur Jaguar, victime d'une torpille allemande Ă l'entrĂ©e du port de Dunkerque ; Jean Creff et Gabriel KĂ©rivin, tous deux morts lors du naufrage du cuirassĂ© Bretagne et Yves Roudaut, quartier-maĂźtre canonnier Ă bord du Dunkerque le lors de l'attaque anglaise de Mers el-KĂ©bir ; Edmond BramoullĂ©, quartier-maĂźtre mĂ©canicien, disparu en mer le lors du naufrage du sous-marin Monge ; Paul Le Roy, quartier-maĂźtre commis, disparu en mer le lors du naufrage du paquebot PrĂ©sident Doumer torpillĂ© en mer par le sous-marin allemand U-604[97]; Gabriel Castel, quartier-maĂźtre chauffeur, dĂ©corĂ© de la MĂ©daille militaire et de la Croix de guerre, disparu en mer le lors du naufrage du torpilleur Fougueux et Auguste StĂ©phan le mĂȘme jour, mort lors du naufrage du sous-marin PsychĂ©[98] dans le port de Casablanca lors du dĂ©barquement alliĂ© en Afrique du Nord ; Sezny Goff, disparu en mer le lors du naufrage de La Combattante en mer du Nord), 18 soldats (dont Marcel Perros et Albert Loaec, morts en captivitĂ© en Allemagne), 6 rĂ©sistants FFI et 3 victimes civiles[99].
Joseph Ropars, né le à Guissény, ouvrier à l'arsenal de Brest, militant communiste et résistant FTPF a été fusillé par les Allemands au Mont-Valérien le [100].
L'aprĂšs Seconde Guerre mondiale
Sept soldats originaires de Guissény (André Abiven, Auguste Boucher, François Marie Bramoullé, Yvec Caradec, Goulven Habasque, Yves Le Roy, Joseph Quiviger) sont morts lors de la guerre d'Indochine et cinq (Ernest Bernard, François Bramoullé, Joseph Galéron, Jean Perros, Roger Perrot) pendant la guerre d'Algérie[101].
Le centre nautique de Guissény a été créé en 1960 par Michel Joseph.
Le « syndicat libre de l'eau de Kerhornaouen » a été créé en 1961[102].
DĂ©mographie
Langue bretonne
La filiÚre bilingue de l'Enseignement Catholique est animée par une association locale Dihun Gwiseni en lien avec la Fédération Dihun Breizh.
à la rentrée 2018, 55 élÚves sont scolarisés dans la filiÚre bilingue catholique (soit 33,3 % des enfants de la commune inscrits dans le primaire)[106].
La commune possĂšde un collĂšge Diwan Gwiseni.
Monuments et sites
Natura 2000
Le site de GuissĂ©ny, dâune superficie de 600 ha, sâĂ©tend sur les communes de Plouguerneau, Kerlouan et GuissĂ©ny. Il regroupe des habitats trĂšs divers, tels que des habitats dunaires, des zones humides, une anse Ă sĂ©dimentation sablo-vaseuse qui joue un rĂŽle trĂšs important en tant que site dâhivernage et de halte migratoire, et un Ă©tang d'eau saumĂątre.
La richesse du lieu, provient des activitĂ©s humaines passĂ©es, associĂ©es Ă un contexte gĂ©ologique particulier. La conjonction de ces facteurs a engendrĂ© une biodiversitĂ© exceptionnelle. Ainsi sont prĂ©sentes sur le site notamment, trois espĂšces protĂ©gĂ©es, dâimportance communautaire : la liparis de Loesel (orchidĂ©e), lâagrion de Mercure (libellule) et le damier de la succise (papillon).
Les "Dunes et marais de Guissény", qui accueillent une variété unique d'orchidée et de nombreux oiseaux migrateurs, vont devenir en 2024 une nouvelle Réserve naturelle régionale, à la suite d'un vote du Conseil régional de Bretagne en date du [107].
Baie de Tressény
Une étude Surfrider réalisée en juin 2008 intitulée « Simulation de la qualité des eaux de baignade en mer selon la nouvelle directive européenne 2006/7/CE » (applicable en 2015) donne une eau de qualité excellente pour le Curnic et le Vougot. En revanche, les plages du Barrachou, du Dibennou et de la Croix ne répondent pas aux futures normes européennes et feront partie des 131 plages françaises « interdites à la baignade ».
- La baie de Tressény à Guissény.
- L'Ă©tang du Curnic.
- Roches levées (Barrachous).
Monuments
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Sezny et son enclos paroissial : l'intĂ©rieur de lâenclos paroissial contient tous les Ă©lĂ©ments traditionnels : lâĂ©glise entourĂ©e du cimetiĂšre, l'ancien ossuaire devenu chapelle de l'ImmaculĂ©e-Conception (reconstruite en 1743 et restaurĂ©e en 1854) et deux calvaires. L'Ă©glise actuelle a Ă©tĂ© reconstruite en 1721, Ă l'exception des deux porches qui datent de 1637 pour celui du sud et de 1735 pour celui du nord[108].
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Sezny : vue d'ensemble 1.
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Sezny : vue d'ensemble 2.
- L'ancien ossuaire (transformé en chapelle de l'Immaculée-Conception).
- Le premier calvaire de l'enclos paroissial : Ecce Homo entre saint Sezny et saint Yves.
- Calvaire de l'enclos paroissial, partie sommitale.
- Le second calvaire de l'enclos paroissial, partie sommitale : Christ en Croix entre Saint-Pierre et Saint-Paul.
- la chapelle Notre-Dame de Brendaouez, reconstruite en 1874[109].
- Il y a 45 croix et calvaires sur le territoire de la commune de Guissény[110] - [111].
- Le corps de garde, construit à la fin du XVIIe siÚcle ou au début du XVIIIe siÚcle[112].
- Le four à goémon et l'abri du goémonier d'Enez-Croaz-Hent[113].
- Le moulin de Brendaouez.
Tableaux
- Yan' Dargent : Les pilleurs de la mer [Ă GuissĂ©ny] (Ćuvre exposĂ©e au Salon de Paris en 1861, dĂ©crite notamment par ThĂ©ophile Gautier[114], mais disparue ; il en subsiste toutefois une Ă©tude prĂ©paratoire (la toile montre, en son centre, un naufrageur tirant une vache par la bride. L'animal, entravĂ©, porte une lanterne qui peut faire croire aux feux d'un bateau. Ă deux pas, la mer est dĂ©chaĂźnĂ©e, des hommes attendent sur le rivage un quelconque naufrage. Un thĂšme Ă la mode entre 1830 et 1860)[115].
- Yan' Dargent : Sauvetage à Guissény.
Romans
- Gustave Toudouze : Reine en sabots (1813), 1906 (l'auteur y décrit notamment les naufrageurs du début du XIXe siÚcle)[116].
Personnalités liées à la commune
- L'abbé Louis Saillour, curé de Guissény, publia en 1818 De GalliÊ calamitatibus ab anno 1790 usque ad anno 1815, carmen in undecim elegias distributum[117].
- Marie-RenĂ©e Roudaut (en religion mĂšre Marie-SalomĂ©) naĂźt Ă Kermaro, en GuissĂ©ny, le . RĂ©pondant Ă l'appel de Charles Lavigerie, archevĂȘque d'Alger, elle se rend en Afrique du Nord. Elle est l'une des premiĂšres religieuses de l'ordre fondĂ© en 1869 par ce prĂ©lat, les SĆurs missionnaires de Notre-Dame d'Afrique, plus connues sous le nom de « SĆurs blanches »[118].Elle fut envoyĂ©e en 1874 Ă St Cyprien des Attafs dans la vallĂ©e du ChĂ©liff. Elle est la premiĂšre supĂ©rieure gĂ©nĂ©rale de cette congrĂ©gation[119]. Elle meurt Ă Alger le [120].
- Louis Broudin, né le à Guissény, décédé en 1930, directeur du laboratoire de biologie animale de l'Institut Pasteur à Saïgon[121].
Notes et références
Notes
- Jean-Marie Uguen, nĂ© le Ă GuissĂ©ny, prĂȘtre, fut supĂ©rieur de Saint-Vincent Ă Quimper, puis curĂ© de Plougastel-Daoulas ; il est dĂ©cĂ©dĂ© le ; voir http://diocese-quimper.fr/bibliotheque/files/original/427c72410f057bb629028e8becbf5acc.pdf.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[7].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphÚre. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomÚtres[8].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Alfred de Courcy (1816-1888).
- Pierre Hélou, né le à Guissény, décédé le à Guissény.
- Yves Appéré, né le à Guissény.
- François Quiniou, né le à Guissény, décédé le à Lambézellec.
- François Abiven, né le à Guissény, décédé le à Guissény. Il fut par la suite cabaretier.
- Yves du Poulpry, archidiacre de Kemenet-Ily en 1643 et gouverneur de la chapelle de Brendaouez
- Probablement Goulven Le Loaëc, baptisé le à Guissény, décédé le à Guissény.
- Peut-ĂȘtre Gilles Clet Tixier Damas de Saint-Prix, nĂ© le Ă Lesneven.
- Michel Le Breton, né le à Guissény, décédé le à Brendaouez en Guissény.
- Benjamin Testard du Cosquer, baptisé le à Lesneven, décédé le à Lesneven.
- Yves Cabon, né le à Guissény, décédé le au bourg de Guissény.
- Gouven Marie Lebreton, baptisé le à Kerrigeant en Guissény, décédé le à BrendaouÚs en Guissény.
- Nicolas Geleoc, baptisé le à Kerdreusan en Guissény, décédé le à Lavengat en Guissény.
- Joseph-Lucien Pilven, né le à Porspoder, décédé le à Lesneven.
- Yves Thépaut, né le à Guissény, décédé le à Guissény.
- Peut-ĂȘtre Jean Fily, nĂ© le Ă LandĂ©da, dĂ©cĂ©dĂ© le Ă GuissĂ©ny.
- Laurent Collic, né le à Guissény, décédé le à Kervizouarn en Guissény.
- Yves Tanguy, né le à Guissény, décédé le à Kerlouergat en Guissény.
- Jean-Louis Morvan, né le à Guissény, décédé le à Guissény.
- Jean-Louis Berthou, né le à Guissény, décédé le à Guissény.
- Joseph-Marie Fily, né le à Guissény, décédé le à Kervéléré en Guissény.
- Jean Fily, né le à Guissény, décédé le à Guissény.
- René Bihannic, né le à Guissény, décédé le à Brest.
- Sezny Gac, né le à Guissény, décédé le à Landéda.
Références
- Le Quillimadec est un petit cours d'eau long de 26,5 km, qui prend sa source sur les hauteurs de Plounéventer et forme la limite entre les communes de Ploudaniel, Trégarantec, Lesneven, Kernouës, Saint-Frégant et Guissény, situées sur sa rive gauche, et celles de Saint-Méen, Plouider et Kerlouan, situées sur sa rive droite. à la fin du XVIIIe siÚcle, selon Jean-Baptiste Ogée, il faisait tourner 14 moulins.
- Jean-Marie Uguen, cité par http://www.infobretagne.com/guisseny.htm
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- Ce Brévalaire serait un saint d'origine galloise (connu au Pays de Galles sous le nom de saint Branwallader (en) et de saint Breladre à Jersey), à ne pas confondre avec saint Brévalaire, voir http://nominis.cef.fr/contenus/Branwallader.pdf
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- Infobretagne
- Lieu-dit actuel de la commune de Guissény
- Il s'agit en fait du prieuré de Lochrist-an-Izelvet (ou Izelvez) en Plounévez-Lochrist, voir http://www.infobretagne.com/plounevez-prieure-lochrist.htm
- Albert Le Grand, La vie, gestes, mort et miracles des Saints de la Bretagne Armorique, ensemble un catalogue des Ă©vĂȘques des neuf eveschĂ©s d'icelle, 1659, disponible sur Google Livres
- http://speredbrogwiseni.guissasso.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=25&Itemid=16
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- De nombreuses autres plaintes s'expriment Ă propos de l'ordonnance de 1681 qui interdit aux habitants des paroisses littorales de vendre le goĂ©mon aux forains [Ă©trangers Ă la paroisse] et de la dĂ©claration royale du qui en limite la rĂ©colte aux trois premiers mois de l'annĂ©e, par exemple celles des curĂ©s de PloudalmĂ©zeau, de Landunvez, de Plouescat et de Brouennou, voir la mĂȘme source
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- Le brick Le Jacques, qui se rendait à Dunkerque chargé d'une cargaison de tabac, talonna le des brisants à peu de distance de la pointe de Monéroux ; le récit du naufrage et de la maniÚre dont les hommes de l'équipage parvinrent difficilement à se sauver se trouve dans le Journal des débats politiques et littéraires, n° du 1er février 1840
- Journal des débats politiques et littéraires, n° du 5 février 1840, citant le journal L'Armoricain du 1er février 1840, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4404759/f2.image.r=Kerlouan.langFR
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- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
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- http://www.opab-oplb.org/98-kelenn.htm
- Mathilde RĂ©gis, « En Bretagne, bientĂŽt quatre nouvelles rĂ©serves naturelles », Journal Le TĂ©lĂ©gramme,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- http://www.guissasso.fr/speredbrogwiseni/index.php?option=com_content&view=article&id=19&Itemid=10
- http://www.guissasso.fr/speredbrogwiseni/index.php?option=com_content&view=article&id=22&Itemid=13
- Cela place Guissény ex-Êquo avec Plabennec au troisiÚme rang parmi les communes du FinistÚre, tandis que Plouguerneau (qui en compte 131) est premiÚre et Plouarzel (qui en compte 62) est deuxiÚme.
- Voir Croix et calvaires du FinistĂšre.
- http://www.guissasso.fr/speredbrogwiseni/index.php?option=com_content&view=article&id=26&Itemid=17
- http://www.guissasso.fr/speredbrogwiseni/index.php?option=com_content&view=article&id=28&Itemid=19
- Théophile Gautier, "Abécédaire du Salon de 1861", 1861, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109146m/f116.image.r=Guiss%C3%A9ny?rk=4055814;0
- « Musée des Beaux-Arts : 138 ans de silence pour « Les pilleurs de mer » », sur Letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).
- Roman consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k660599/f205.image.r=Guiss%C3%A9ny?rk=3884139;2
- Joseph-Marie Quérard, La France littéraire ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France, ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français, plus particuliÚrement pendant les XVIIIe et XIXe siÚcles, t. huitiÚme, 24 rue Jacob, Paris, chez Firmin Didot FrÚre, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica.
- « SĆur Marie-SalomĂ© », sur plouguerneau.net, 16 septembre 2010 (consultĂ© le 2 janvier 2016).
- « Foi et ténacité d'une Bretonne ! », sur msolafrica.org, 2015 (consulté le 2 janvier 2016).
- http://www.wiki-brest.net/index.php/Soeur_Marie-Salom%C3%A9
- "Archives des Instituts Pasteur d'Indochine", octobre 1930, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9667374f/f3.image.r=Guiss%C3%A9ny?rk=3090144;0
Voir aussi
Bibliographie
- Guissény, gens de mer et de terre : un livre de 150 photos écrit par René Monfort relate le quotidien des habitants de la commune.Chaque photo est commentée par les familles.On y trouve particuliÚrement l'histoire agitée de la création de Skol an Aod.
Liens externes
- Site officiel
- Site de l'office de tourisme
- Site du pays touristique
- Site de la Communauté de Communes du Pays de Lesneven et de la CÎte des Légendes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :