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Seigneur

Le seigneur (du latin dominus, faisant référence au nec domo dominus, « maître de maison »[1]), au Moyen Âge, est le détenteur et responsable d'une seigneurie. La dame (du latin domina, féminin de dominus, « maîtresse de maison », mais aussi « maîtresse » et « souveraine »[2]) est une femme d'un rang social élevé, plus rarement seigneuresse, femme en possession d'un fief.

En France, dans les pays de droit coutumier — au nord —, on considérait qu'il n'existait « nulle terre sans seigneur » ; en pays de droit écrit — au sud — on disait au contraire qu'il n'existait « nul seigneur sans terre ». En Bretagne existait une forme particulière de seigneur, le juveigneur.

Armure d'un cavalier bavarois du XVIe siècle (dessin de Frédéric Piton, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg).

Au XVIe siècle les bourgeois vivant noblement voulant imiter les nobles prirent le nom de leur domaine, alors même que ce domaine n'était pas noble; mais n'ayant pas le droit de s'intituler « seigneur de...» lorsque la terre était roturière, ils prirent la qualification de « sieur ». Tandis que le non noble s'intitulait « sieur » de son coin de terre roturier, la qualification noble de seigneur était peu à peu remplacée par le mot de sieur qui en était le diminutif. Bien qu'en théorie on dût distinguer le « seigneur » de la terre noble du « sieur » non noble[3]. les possesseurs de simples fiefs, qui n'avaient ni mouvance ni censive, et auxquels par conséquent n'était attachée aucune espèce de puissance publique, ne pouvaient pas se dire « seigneurs », mais seulement « sieurs », c'est-à-dire, propriétaires de ces fiefs. Cela est confirmé par un arrêt du parlement d'Aix du 27 janvier 1639 qui interdit au sieur de Tamarlet qui avait eu la terre d'Aiguebelle en arrière fief du duc de Guise, de s'appeler « seigneur d'Aiguebelle », mais seulement « sieur d'Aiguebelle »[4].

Au Royaume-Uni, il existe encore aujourd'hui des seigneurs dans le sens féodal. Le titre porté est celui de Lord (par ex. Lord of the manor of... pour Seigneur du manoir de…). En revanche, les droits féodaux et seigneuriaux y ont pour la plupart été supprimés. Dans les Iles anglo-normandes, les droits féodaux sont toujours donnés en hommage par les seigneurs à la reine Elisabeth en tant que « duc de Normandie ». En revanche, les droits seigneuriaux dus par les habitants ont été supprimés, y compris à l'île de Sercq, depuis que ce dernier état féodal d'Europe a rejoint le droit commun en 2008.

Us et coutumes

« Au commencement du XIVe siècle un seigneur s'armait ainsi : des bottines garnies de fer et d'acier, ou grèves, avec des éperons ; des cuissards de fer et d'acier, et des bragonnières ou hauts-de-chausses de mailles de haubert d'acier ; un hoqueton ; un corselet de fer et d'acier ; un armet à visière, garni de collerettes de fer et d'acier ; un camail de mailles ; des gantelets de fer ; une tunique ou cotte d'armes ; et un bouclier ou écu de bois et de cuir, garni de fer. Le cheval était couvert en partie de mailles de haubert , et armé de fer. Le chevalier avait encore une épée à pointe et plusieurs couteaux, le tout garni de cordons pour les attacher à la selle[5]. »

Notes et références

  1. Félix Gaffiot, « Dictionnaire Latin Français », sur Lexilogos (consulté le ), p. 555.
  2. Félix Gaffiot, « Dictionnaire Latin Français », sur www.lexilogos.com (consulté le ), p. 554.
  3. Bulletin héraldique de France, 1879 page 263.
  4. M. Merlin, Répertoire Universel Et Raisonne De Jurisprudence, Volume 31, H. Tarlier, 1828, page 152.
  5. Pitre-Chevalier, La Bretagne ancienne et moderne, Paris, W. Coquebert, , page 567.

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