Kernilis
Kernilis [kɛʁnilis] est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.
Kernilis | |
L'église paroissiale Sainte-Anne. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Arrondissement | Brest |
Intercommunalité | Communauté Lesneven Côte des Légendes |
Maire Mandat |
Sandra Roudaut 2020-2026 |
Code postal | 29260 |
Code commune | 29093 |
Démographie | |
Gentilé | Kernilisiens |
Population municipale |
1 417 hab. (2020 ) |
Densité | 140 hab./km2 |
Population agglomération |
25 712 hab. |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 34′ 19″ nord, 4° 25′ 04″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 77 m |
Superficie | 10,13 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Brest (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Lesneven |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | Site de la commune |
Géographie
Description
Kernilis se trouve dans le Pays de Léon à une dizaine de kilomètres à l'ouest de Lesneven. Le finage communal forme un quadrilatère de forme proche d'un carré limité au sud par la vallée de l'Aber Wrac'h, à cet endroit petit fleuve côtier. Sa limite nord coïncide avec le tracé de la D 32, ancienne voie romaine (voir ci-dessous). Le bourg de Kernilis se trouve à 60 mètres d'altitude, les altitudes au sein du territoire communal allant de 78 mètres dans la partie nord-est, proche de Croas-ar-Justiçou à 6 mètres dans l'angle sud(ouest, là où l'Aber Wrac'h quitte le territoire communal. Le bourg de Kernilis est nettement excentré vers le sud au sein du finage communal. Les principaux hameaux sont Kerscao, Tréverroc, Kerbrat (Kerbrat-an-Dour et Kerbrat Huella), dans la partie nord et Kerlouron, Carman, Kergouesnou et Le Moguer dans la partie sud du territoire communal.
Communes limitrophes
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[1]
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ploudaniel-Inra », sur la commune de Ploudaniel, mise en service en 1982[7] et qui se trouve à 9 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de précipitations de 1 164,1 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Brignogan », sur la commune de Plounéour-Brignogan-plages, mise en service en 1982 et à 12 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11,8 °C pour la période 1971-2000[11], à 12 °C pour 1981-2010[12], puis à 12,3 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Kernilis est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5] - [14] - [15] - [16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Brest, dont elle est une commune de la couronne[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 68 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (89,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (52,1 %), zones agricoles hétérogènes (31,3 %), zones urbanisées (7,9 %), forêts (4,7 %), prairies (4 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Toponymie
Le nom de la commune en breton est Kerniliz.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Au nord du finage communal de Kernilis, la limite communale avec Saint-Frégant est formée par l'ancienne voie romaine (actuelle D 32) allant de Vorgium (Carhaix) et Vorganium (Kerilien en Plounéventer) à Plouguerneau (Tolente ?) dont l'ancienneté est attestée par la borne milliaire de Kerscao. Des traces d'installation gallo-romaine ont été découvertes à Kerbrat-Huella, à Kersuland et à Tréverroc[22].
L'emplacement de la croix antique de Croas ar Justiçou, dont le nom indique l'endroit où les seigneurs de Penmarc'h (dans la commune de Saint-Frégant) rendaient la justice, correspond à un ancien carrefour antique : vers l'est, un très ancien chemin qui se dirige en ligne droite vers Lesneven et qui porte dans la tradition locale nom de « voie romaine » et qui passe par d'anciens centres paroissiaux (Guicquelleau, Lannuchen, Élestrec) même si ceux-ci sont désormais délaissés ; vers l'ouest, une ligne continue de talus débouche, dans la commune de Kernilis, sur une voie dénommée en breton Streat Hir (« Chemin long ») et mène jusqu'à l'établissement gallo-romain de Kerbrat-Huella, dans la commune de Kernilis ; un troisième chemin, vers le nord-ouest, va en direction du château de Penmarc'h. D'autres traces actuelles de l'ancienne cadastration antique existent ; des traces toponymiques aussi : par exemple de nombreux champs portent le nom de An Nemeur, déformation du breton An Hent Meur (« La Grand Route »)[23].
- La borne milliaire de Kerscao (Musée départemental breton de Quimper).
Origines
La paroisse de Kermavan faisait partie de l'archidiaconé de Kemenet-Ily relevant de l'évêché de Léon et était sous le vocable de sainte Anne. Elle avait comme trève Lanarvily. Elle est issue d'un démembrement de la paroisse primitive de Plouguerneau.
- avant le XVe siècle : transfert du centre paroissial vers Kernilis
- 1790 : érection en commune
Moyen Âge
Le château fortifié de Kermavan (Kermarvan) ou Carman, implanté au lieu-dit Kermaguam (Kervaon en breton) sur la rive droite de l'Aber Wrac'h, a été depuis le XIIIe siècle et jusqu'en 1560 la résidence principale de la famille noble des Kermavan, une des plus puissantes familles de la vicomté de Léon, et la plus puissante de l'archidiaconé du Kemenet-Ily ; elle exerçait sa juridiction d'abord à Kernilis, puis à Plouguerneau et à Lannilis, et avait dans son ressort les paroisses de Kernilis, Plouguerneau, Lannilis, Kerlouan, Guissény, Landéda, Plouvien, Plouider, Plounéour et Loc-Brévalaire. Au XIIIe siècle, les seigneurs de Kermavan annexèrent la seigneurie de Seizploué, située en Plounévez-Lochrist (laquelle devint au XVIIe siècle le marquisat de Maillé). Alain de Kermavan, né en 1195 et mort en 1263, fut inhumé dans le chœur de l'église du prieuré de Lochrist[24].
Mais la famille de Carman habita par la suite principalement au château de Lesquelen en Plabennec, lequel prit progressivement le nom de Kermavan, nom qui se transforme au XVIe siècle en Kerman et au XVIIe siècle en Carman[25]. Les armoiries de la famille de Carman sont représentées sur un vitrail de la chapelle de Saint-Jean-Balanant à Plouvien[26].
Un dicton connu du Léon célèbre « l'antiquité de Penhoët, la vaillance du Chastel, la richesse de Kermavan et la chevalerie de Kergournadec'h ».
Époque moderne
En 1759, une ordonnance de Louis XV ordonne à la paroisse de Quernilis [Kernilis] de fournir 20 hommes et de payer 131 livres pour « la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne »[27].
Révolution française
En mars 1793, Kernilis fit partie, avec Guissény, Plounéventer, Ploudaniel, Plouguerneau et Kerlouan, des communes condamnées à payer en tout 40 600 livres de dédommagement pour s'être rebellée contre le gouvernement républicain[28] (Kernilis et Lanarvily eurent à payer 500 livres[29]).
Politique et administration
Liste des maires
Jumelages
Le Bonhomme, en Alsace.
Héraldique
Blason | D'or au lion d'azur, au chef d'argent chargé de trois mouchetures d'hermine de sable. |
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Détails | Le blason reprend les armes de la famille de Kermavan . Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[32].
En 2020, la commune comptait 1 417 habitants[Note 7], en diminution de 2,68 % par rapport à 2014 (Finistère : +1,25 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Monuments et sites
- Monument aux morts de 1914-1918 ;
- Église Sainte-Anne.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de la Communauté de Communes du Pays de Lesneven et de la Côte des Légendes
- Site du pays touristique
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Ploudaniel-Inra - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Kernilis et Ploudaniel », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Ploudaniel-Inra - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Kernilis et Plounéour-Brignogan-plages », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Brignogan - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Brignogan - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Brignogan - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 p. (ISBN 2-86253-283-5), p. 160.
- http://fr.topic-topos.com/kernilis
- René Sanquer et Patrick Galliou, Le « château » gallo-romain de Keradennec en Saint-Frégant (Finistère), revue Annales de Bretagne, année 1969, volume 76, n° 76-1, pages 177-187
- Jean-Paul Soubigou, Le Léon dans la Bretagne des Xe-XIe siècles, "Annales de la Bretagne et des Pays de l'Ouest", 2013, consultable https://abpo.revues.org/2668
- « Histoire de Lez-kelen », sur pagesperso-orange.fr (consulté le ).
- René Kerviler, "Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. 7,BROU-CARN", 1886-1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58176362/f462.image.r=Plouvien.langFR
- "Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne", 1759, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97412315/f8.image.r=Plovan
- Charles-Laurent Marie, "Histoire de la Bretagne républicaine depuis 1789 jusqu'à nos jours", 1875, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57656266/f151.image.r=Ploun%C3%A9venter.langFR
- Prosper Levot, "Histoire de la ville et du port de Brest pendant la Terreur", consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96132324/f88.image.r=guiss%C3%A9ny?rk=3326196;4
- « Kernilis. Sandra Roudaut, élue nouveau maire de la commune », Ouest-France, (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Jean Auffret, "Les arbres vénérables de Bretagne", Les éditions de la Plomée, 2002, (ISBN 2-912113-48-2).