AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Polychlorobiphényle

Les polychlorobiphényles (PCB), aussi appelés biphényles polychlorés (BPC), ou encore parfois improprement dits « pyralÚnes » (du nom commercial d'un produit de Monsanto à base de PCB autrefois trÚs utilisé en Europe dans les transformateurs) forment une famille de 209 composés aromatiques organochlorés dérivés du biphényle.

Vue d'un condensateur utilisant des PCB.
Exemple de condensateur contenant des PCB, pour ses propriétés diélectriques.
Polychlorobiphényle
Image illustrative de l’article PolychlorobiphĂ©nyle
Structure chimique des polychlorobiphényles
Identification
Synonymes

biphényles chlorés
diphényles chlorés
PCB

No CAS 1336-36-3
No ECHA 100.014.226
No CE 215-648-1
Précautions
SGH[1]
SGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxiqueSGH09 : Danger pour le milieu aquatique
Attention
H373 et H410
SIMDUT[2]
D2A : MatiĂšre trĂšs toxique ayant d'autres effets toxiques
D2A,
NFPA 704
Classification du CIRC
Groupe 2A : Probablement cancérogÚne pour l'homme[3]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Ils sont industriellement synthétisés, et chimiquement proches des polychloroterphényles, polychlorodibenzo-furanes et des dioxines.

Ce sont (selon leur teneur en chlore) des liquides plus ou moins visqueux, voire rĂ©sineux, insolubles dans l'eau, incolores ou jaunĂątres, Ă  forte odeur aromatique. TrĂšs stables Ă  la chaleur, ils ne se dĂ©composent qu'Ă  des tempĂ©ratures dĂ©passant 1 000 °C. Leur inertie chimique les rend peu sensibles aux acides, bases et oxydants. Ils peuvent dissoudre ou ramollir certains caoutchoucs et matiĂšres plastiques.

Les PCB sont toxiques, Ă©cotoxiques et reprotoxiques (y compris Ă  faible dose en tant que perturbateurs endocriniens). Ce sont des polluants ubiquitaires et persistants (demi-vie de 94 jours Ă  2 700 ans selon les molĂ©cules[4]). Leur toxicitĂ© (en Ă©quivalent-toxique[5]) est rĂ©putĂ©e varier selon leur poids molĂ©culaire (cf. nombre d'atomes de chlore) et selon la configuration spatiale de leurs molĂ©cules. TrĂšs liposolubles, ils font partie des contaminants bioaccumulables frĂ©quemment trouvĂ©s dans les tissus gras chez l'humain (dont le lait maternel[6]). Ils sont classĂ©s comme « cancĂ©rogĂšnes probables » (groupe 2A du CIRC) pour les cancers hĂ©patobiliaires (cancer du foie, cancer des voies biliaires, cancer du pancrĂ©as)[7]), et le PCB 126 a Ă©tĂ© classĂ© cancĂ©rogĂšne certain[7].

L’alimentation est la premiùre source d'exposition aux PCB (90 % de l’exposition totale, surtout via des produits d’origine animale : poisson, viande, Ɠufs, produits laitiers)[7].

En France, fabriquer et utiliser des PCB est interdit depuis 1987 et les prĂ©fets peuvent (par arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux) rĂ©glementer la pĂȘche quand la contamination dĂ©passe certains seuils[7]. L'analyse de sang ou de sĂ©rum permet de dĂ©tecter une contamination car il y a une bonne corrĂ©lation entre les taux plasmatiques et les concentrations en PCB des tissus gras humains.

Invention et usages

Pays les plus consommateurs de PCB (données uniquement indicatives, car basées sur des calculs théoriques prenant le PIB en tant que référence[8]
Émissions de PCB dans l'atmosphĂšre en Europe en 1990 selon l'Agence europĂ©enne de l'environnement.
Selon les dĂ©clarations faites par les États-membres Ă  l'Agence europĂ©enne de l'environnement, hormis au Portugal, les Ă©missions directes de PCB dans l'air ont diminuĂ© en Europe durant la pĂ©riode 1990-2009
Importance relative (en %) des émissions historiques (par congénÚre chimique de PCB (estimation haute) selon Breivik K. et al., 2002. Selon le type de molécule, le produit est plus ou moins persistant et/ou toxique. Des effets synergiques sont plausibles entre certains congénÚres ou entre certains congénÚres et d'autres contaminants
L'alimentation est la 1re source de contamination des organismes vivants.
ModĂ©lisation (faite en 1988) de l'Ă©volution des quantitĂ©s ingĂ©rĂ©es de PCB respectivement chez l'Adulte et chez l'enfant pour la pĂ©riode 1976-1982 ; pĂ©riode oĂč les Ă©missions de PCB dans l'eau, l'air et les sols ont commencĂ© Ă  diminuer Ă  la suite de l'Ă©volution de la rĂ©glementation
Indicateurs d'évolution récente de l'exposition moyenne enfants et nourrissons à deux familles d'organochlorés (dioxines + PCB et leurs homologues chimiques)[9]. C'est chez les enfants que cette diminution est la plus marquée, en raison notamment des efforts et contrÎles faits pour la qualité du lait et des produits lactés[9].
Dans un laboratoire de biologie de l'EPA (Gulf Breeze), un systÚme « pompe-seringue » contrÎle le débit précis de dose de trois polluants organochlorés (PCB, DDT et dieldrine) délivrés dans l'eau d'un élevage expérimental et fermé d'huitres, pour étudier les effets de ces polluants
Schéma de principe des phases de la biodégradation aérobie des PCB selon Adriaens P 1994
Schéma de biodégradation anaérobie (en l'absence d'oxygÚne) des PCB selon Abramowicz 1990
Pose d'étiquette informative sur différents transformateurs ou condensateurs contenant des PCB, en attente de leur décontamination (US Army corps of Engineers)
Image faite au microscope électronique de bactéries du groupe des pseudomonas dont certaines peuvent biodégrader les PCB

Les PCB sont synthétisés pour la premiÚre fois à la fin du XIXe siÚcle dans le cadre d'une course aux brevets pour des colorants artificiels obtenus à partir d'hydrocarbures[10]. C'est aux chimistes allemands Hermann Schmidt et Gustav Schultz que l'on doit cette fabrication pionniÚre pour le compte de AGFA[11].

D'aprĂšs C. Gramaglia et M. Babut (2014)[12], les PCB ont Ă©tĂ© redĂ©couvert dans les annĂ©es 1930, faisant aussitĂŽt l'objet d'une production industrielle Ă  mesure que les moyens techniques permettaient de produire le biphĂ©nyle Ă  partir du benzĂšne, Ă  faible coĂ»t. C’est d'abord l’entreprise Swann Chemical Research Inc., puis son repreneur Monsanto Chemicals Co.installĂ©s Ă  Anniston en Alabama et Saint-Louis, Missouri (USA), qui, entre les annĂ©es 1930 et 1971, ont dĂ©veloppĂ© pour la premiĂšre fois des formules commerciales d’huiles et de rĂ©sines Ă  base de PCB vendues sous le nom d’Aroclor. La prospĂ©ritĂ© des PCB est avant tout dĂ» Ă  leur utilisation en tant qu'isolants dans les condensateurs et les transformateurs Ă©lectriques de General Electric Co. (GE), de 1930 Ă  1977.

Les PCB sont apparus aux chimistes du début du XXe siÚcle intéressants pour leurs propriétés diélectriques.
Les principaux pays producteurs ont Ă©tĂ© l'Autriche, la Chine, la TchĂ©coslovaquie, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, l'ex-URSS, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Usages

Comme isolants électriques presque ininflammables et pour leurs excellentes caractéristiques diélectriques et de conduction thermique, les PCB ont été massivement utilisées des années 1930 aux années 1970 dans :

La toxicitĂ© aigĂŒe des PCB a Ă©tĂ© constatĂ©e dĂšs les annĂ©es 1930 chez les ouvriers fabriquant et manipulant les produits[13] - [14].

Tonnages

La quantitĂ© totale de PCB non-dĂ©truits est inconnue. Il en existe des stocks importants, et un volume trĂšs significatif a Ă©tĂ© diffusĂ© dans l'environnement. À titre d'exemple :

  • la DGXI de l'Europe a estimĂ© en 1994 qu'il en restait 200 000 tonnes (liquide) dans l'Europe des 15 (rien que venant des transformateurs et condensateurs Ă  dĂ©truire). La France (en raison de sa forte Ă©lectrification et nuclĂ©arisation), puis l'Italie et l'Allemagne en dĂ©tenaient la plus grande quantitĂ© (avec respectivement 45 000 t, 45 000 t et 30 000 t) alors que la GrĂšce, le Portugal et l'Irlande semblaient disposer des plus petites quantitĂ©s ;
  • Environnement Canada a pour sa part estimĂ© en 1993 que le Canada disposait de 172 722 tonnes mĂ©triques de matĂ©riaux contenant des PCB, dont 95 718 tonnes de terres polluĂ©es et 6 265 tonnes mĂ©triques de PCB liquide[15].

Contamination environnementale

L'Union europĂ©enne reconnaĂźt manquer de donnĂ©es concernant l'alimentation animale et constatait encore en 2012 que les analyses de laboratoires chargĂ©es des contrĂŽles officiels sont souvent imprĂ©cises : « bien qu’il soit possible de parvenir Ă  une limite de quantification infĂ©rieure, on constate qu’un grand nombre de laboratoires chargĂ©s des contrĂŽles officiels appliquent une limite de quantification de 0,5 ng/kg de produit, voire de 1 ng/kg de produit »[16] Les sols conservent les POPs durant des dĂ©cennies ou siĂšcles au moins. Les PCB peuvent y ĂȘtre aĂ©roportĂ©s (Les retombĂ©es atmosphĂ©riques sont significatives Ă  localement importantes[17] et sur les feuillages[18]). Elles contribuent Ă  la pollution Ă  faible dose le plus souvent, mais gĂ©nĂ©rale du « fond pĂ©dogĂ©ochimique »[19]. Mais (Ă  partir de l'air ou des sols) les PCB semblent surtout vĂ©hiculĂ©s par l'eau puis rapidement stockĂ©s dans les sĂ©diments car peu solubles dans l'eau. Parce que liposolubles, on les trouve ensuite concentrĂ©s dans la biomasse animale (bioturbation)[19].
Au dĂ©but des annĂ©es 2000, on mesure des diffĂ©rences de contamination des sols d'un facteur 1000 entre les Ă©chantillons superficiels de sols du Groenland et d'Europe de l'Ouest: de 26 Ă  97 000 pg de PCB par gramme de sol sec (congĂ©nĂšres/homologues inclus)[19] . Les sols de l'hĂ©misphĂšre nord se trouvent largement plus contaminĂ©s qu'ailleurs et la quantitĂ© de retombĂ©es atmosphĂ©riques a Ă©tĂ© estimĂ©e (2003) Ă  21 000 tonnes[19].

Les Ă©missions ont beaucoup diminuĂ© et leurs concentrations semblent aujourd'hui faibles dans la plupart des pays (de quelques nanogrammes/gramme de sol ou sĂ©diment hormis dans quelques hot-spots d'origine accidentelle : casse ou incendie de transformateur au pyralĂšne par exemple) ou industrielle (jusqu'Ă  plusieurs milligramme/gramme). Mais de nombreuses Ă©tudes montrent qu'ils se sont accumulĂ©s dans presque tous les milieux et concentrĂ©s dans le gras de nombreuses espĂšces aquatiques notamment. Cela pose problĂšme pour de nombreuses espĂšces de mammifĂšres, poissons et oiseaux carnivores ou se nourrissant dans les sĂ©diments. En Europe, on commence Ă  Ă©tudier le rĂ©seau trophique aquatique via des bioindicateurs ou bioconcentrateurs, par exemple l'anguille d'Europe (trĂšs bioaccumulatrice de PCB) ou le barbeau ou la brĂšme qui le sont un peu moins. Ils peuvent ĂȘtre comparĂ©s Ă  des espĂšces peu bioaccumulatrices de PCB (gardon, perche, sandre ou vandoise)[4].

En raison de leurs caractĂ©ristiques chimiques (liposolubilitĂ© notamment) et de leur rĂ©manence (longue durĂ©e de vie liĂ©e Ă  leur stabilitĂ© chimique et leur trĂšs faible biodĂ©gradabilitĂ©), les PCB sont des polluants encore frĂ©quemment trouvĂ©s dans l'environnement : Ă  proximitĂ© des lieux de production et d'Ă©limination, sur les lieux d'accident, dans les sĂ©diments sur de vastes zones, et par suite dans certaines boues de curage. On cherche Ă  modĂ©liser leur cinĂ©tique environnementale, en particulier en mer avec des modĂšles tridimensionnels numĂ©riques (par exemple en Mer Noire[20]). Les poissons marins et d'eau douce et leurs prĂ©dateurs (ex : loutre[21], phoque et oiseaux piscivores..) comptent parmi les organismes souvent contaminĂ©s. La consommation de poissons semble ĂȘtre la principale voie de contamination pour l'homme[22].

Effets sur l'environnement

Les effets écotoxicologiques des faibles doses de PCB, et des synergies à long terme sont quasiment inconnus. Selon HélÚne Budzinski[23], écotoxicologue, « les lacunes qu'il nous reste à combler sont périphériques : comprendre l'effet chronique des faibles doses en mélange, savoir précisément d'un point de vue épidémiologique, environnemental, l'impact imputable aux PCB ou en lien avec ces composés mais associés à d'autres contaminants ». Les 209 PCB connus, dont 135 sont présents dans l'environnement, peuvent présenter des sous-produits d'oxydation dont les effets sont encore trÚs peu étudiés.

Les PCB sont bioaccumulables dans le rĂ©seau trophique notamment par les poissons gras et de leurs prĂ©dateurs dont oiseaux pĂȘcheurs et mammifĂšres marins tels que cĂ©tacĂ©s.
Certains animaux prédateurs mobiles et grands migrateurs (phoques et cétacés en particulier) peuvent aussi les « exporter » (phénomÚne dit de « bioturbation ») dans des régions éloignées des sites pollués, via leurs déplacements et leurs cadavres à cause de la place qu'ils occupent dans la chaßne alimentaire.
Les anguilles, qui se nourrissent volontiers dans les sĂ©diments et accumulent des graisses lors de leur vie dans les fleuves et les estuaires pour leur future migration, sont particuliĂšrement concernĂ©es. Mais des animaux non-gras tels que les amphibiens peuvent aussi en accumuler de grandes quantitĂ©s. Ainsi des foies de Rana catesbeiana Ă©chantillonnĂ©es dans 2 sites contaminĂ©s par une dĂ©charge[24] contenaient de 2,33 et 2,26 ppm de PBB (soit jusqu'Ă  prĂšs de 50 fois plus que les 0,05 ppm trouvĂ©s chez les grenouilles vivant dans un site de rĂ©fĂ©rence). Une autre espĂšce (Rana clamitans R.) avait sur ces sites aussi accumulĂ© des taux Ă©levĂ©s de PB (2,37 et 3,88 ppm, respectivement) que ceux du site de rĂ©fĂ©rence (0,02 ppm). Aucune variation temporelle des taux de PCB n'a Ă©tĂ© observĂ©e entre 1992 et 1993 chez ces deux espĂšces. Des PCB ont Ă©tĂ© recherchĂ©s dans le foie de couleuvres d'eau Nerodia sipedon (consommateurs de grenouilles). Les taux en Ă©taient significativement plus Ă©levĂ©s (13,70 ppm) dans le bassin versant contaminĂ© que ceux sur le site de dĂ©chets lui-mĂȘme (2,29 ppm) et dans deux sites de rĂ©fĂ©rence (2,50 et 1,23 ppm). Comparativement aux grenouilles, la bioaccumulation a Ă©tĂ© significativement plus Ă©levĂ©e chez les couleuvres dans le bassin versant contaminĂ©, mais aucune diffĂ©rence significative n'a Ă©tĂ© observĂ©e dans les concentrations de PCB par rapport Ă  la taille ou au sexe ou Ă  la masse corporelle des grenouilles et des serpents. Des PCB ont aussi Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s dans les Ɠufs de grenouilles et de serpents. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude fournissent des donnĂ©es de base et permettent de documenter la bioaccumulation des rĂ©sidus de PCB dans les tissus de grenouilles et de serpents. Des PCB ont ensuite aussi Ă©tĂ© trouvĂ©s dans le plasma de couleuvres nord-amĂ©ricaines[25]
Les effets sur la reproduction, la survie, la croissance, le développement, et la dynamique des populations des amphibiens ou serpents contaminés dans les habitats pollués sont encore inconnus[26].

Exposition humaine

Les PCB de type dioxine[27]

Elle est apparue avec le développement de l'industrie du chlore et des organochlorés. Elle a été maximale à la fin du XXe siÚcle et décline, au moins dans certains pays. Ainsi, en Europe (UE-26), selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA), pour 61 de 68 groupes observés en Europe, on observe (de 2000 à 2010) une diminution de l'exposition alimentaire, mais cette amélioration varie beaucoup (de 2 à 75,6 %) selon le groupe de population observé)[9].

Les matiĂšres animales grasses sont la premiĂšre source d'exposition alimentaire pour l'Homme. Les taux de PCB sont principalement liĂ©s Ă  la consommation de poisson[28], mais d'autres facteurs sont importants dont la consommation de lait, premier aliment de la vie, souvent trĂšs consommĂ© dans l'enfance. Pour cette raison, l’alimentation des habitants de l'archipel espagnol des Canaries a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e par l'universitĂ© de Las Palmas, de maniĂšre dĂ©taillĂ©e. Ils comptent en effet parmi ceux qui boivent le plus de lait en Espagne et en Europe, alors que - l'Ăźle ayant une balance commerciale agricole trĂšs dĂ©ficitaire - l'essentiel du lait y est importĂ©[29].
Les pesticides organochlorĂ©s et PCB ont Ă©tĂ© quantifiĂ©s dans 26 marques de lait (16 issues de l'agriculture intensive et 10 issus de marques « bio »)[29]. RĂ©sultats (publiĂ©s en 2012) : de l'hexachlorobenzĂšne, du trans-chlordane et un PCB (PCB153) Ă©taient prĂ©sents dans presque tous les Ă©chantillons, indĂ©pendamment du type de lait ; Les taux de pesticides organochlorĂ©s Ă©taient « trĂšs faibles », et plus bas dans les laits « bio » que dans ceux issus de l'Ă©levage conventionnel, avec une dose journaliĂšre ingĂ©rĂ©e infĂ©rieure Ă  la dose journaliĂšre tolĂ©rable (DJT, dĂ©terminĂ©e par les agences internationales), mais dans ces mĂȘmes laits, si les taux de PCB Ă©taient Ă©galement « trĂšs faibles », contrairement aux pesticides organochlorĂ©s, ils prĂ©sentaient des teneurs plus Ă©levĂ©es dans les laits « bio » que dans les laits « conventionnels »[29]. Les chercheurs ont en outre Ă©tĂ© surpris de trouver dans les deux types de lait des taux de PCB de type dioxine (PCB-DL) atteignant 25 pg TEQ-OMS par gramme de graisse dans le percentile 75, mettant en Ă©vidence que plusieurs marques Ă©taient « fortement contaminĂ©s par ces substances toxiques », au point que les personnes consommant les marques de lait les plus contaminĂ©s peuvent chaque jour largement dĂ©passer la dose journaliĂšre recommandĂ©e dans l'Union europĂ©enne (2 pg WHO-TEQ par kg b.w. par jour), ce qui est « prĂ©occupant si l'on considĂšre les effets bien connus pour la santĂ© exercĂ©e par les composĂ©s de type dioxine » alertent les chercheurs[29]. De plus, l'embryon et le fƓtus peuvent dĂ©jĂ  avoir Ă©tĂ© excessivement exposĂ©s Ă  ces produits in utero, y compris dans ce mĂȘme archipel des Canaries, bien que ce territoire soit trĂšs Ă©loignĂ© des sources habituelles industrielles ou agricoles d'organochlorĂ©s, comme cela a Ă©tĂ© montrĂ© en 2009 par une Ă©tude ayant portĂ© sur cent femmes enceintes de l'Ăźle de Tenerife (l'une des Îles Canaries)[30]. On avait aussi constatĂ© dans ces Ăźles que le sĂ©rum dosĂ© chez 1259 femmes enceintes par une Ă©tude de 2011[28]) contenait du PCB153 (dans 95 % des cas[28]). En 2012 une nouvelle Ă©tude a montrĂ© que de nombreux fromages (bio, y compris) Ă©taient contaminĂ©s[31].

De maniÚre générale, les taux de pesticides organochlorés augmentent chez les femmes enceintes avec l'ùge, mais il chute chez les femmes qui ont allaité sur une durée de 12 mois cumulés ou plus[28], probablement en exposant alors un peu plus l'enfant allaité.
L'indice de masse corporelle était positivement associé aux taux de pesticides organochlorés dans les sérums de femmes enceintes, mais inversement proportionnel au taux de PCB[28].

En France, selon l'InVS (), d'aprĂšs les analyses faites en 2006-2007 chez 3 100 personnes dans le cadre du programme national nutrition santĂ© (PNNS), le sang des français contient beaucoup plus de PCB que celui des Allemands et 4 Ă  5 fois plus que celui des AmĂ©ricains[32]. 3,6 % des femmes en Ăąge de procrĂ©er prĂ©sentent une concentration en PCB totaux supĂ©rieure au seuil de 700 ng/g de lipides dĂ©fini par l’Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments (Afssa) et 0,4 % des autres adultes prĂ©sentent une concentration supĂ©rieure au seuil de 1 800 ng/g de lipides[32].
En 2012, l'AESA a suggĂ©rĂ© que les statistiques europĂ©ennes manquaient cependant de fiabilitĂ© et que la stratĂ©gie europĂ©enne d'Ă©chantillonnage des aliments et des groupes de consommateurs devrait ĂȘtre redĂ©finie, avec en attendant une utilisation prudente des statistiques europĂ©ennes, pour les raisons suivantes[33] :

  • l'amĂ©lioration temporelle observĂ©e peut certes rĂ©sulter de mesures europĂ©ennes de gestion du risque et de rĂ©duction de l'exposition de la population europĂ©enne, mais des mĂ©thodes analytiques plus prĂ©cises, ainsi que des variations temporelles dans les mĂ©thodes et plans d'Ă©chantillonnage pourraient aussi ĂȘtre en cause, met en garde l'AESA[33] ;
  • certaines donnĂ©es anciennes ont peut-ĂȘtre conduit Ă  surestimer la contamination alimentaire rĂ©elle mais, inversement, la surreprĂ©sentation de graisses vĂ©gĂ©tales et la sous-reprĂ©sentation (graisses animales et certains aliments composĂ©s dont gibier Ă  poils ou Ă  plume et certains poissons ou encore les liants et additifs anti-agglomĂ©rants[34]) ou l'exclusion de certains aliments des plans d'Ă©valuation de l'exposition a Ă©galement conduit Ă  une sous-estimation de l'exposition totale pour certains groupes de population[33] ;
  • ces statistiques europĂ©ennes ont fusionnĂ© celles de tous les pays sans pondĂ©ration selon leur reprĂ©sentativitĂ©, sans ajustement au vu des estimations des tendances de contamination. L'exposition estimĂ©e pourrait ne pas reflĂ©ter la situation rĂ©elle de certains groupes de population[33]. De plus, certains pays n'ont communiquĂ© des donnĂ©es que pour certains groupes d'aliments ou pour certains types de dioxines ou PCB (l'Estonie, la Lituanie et le Luxembourg n'ont fourni des donnĂ©es que pour les produits de la pĂȘche[33]. Les autres pays ont couvert plusieurs groupes d'aliments (poissons, viandes) mais aucun des pays n'a couvert tous les groupes d'aliments d'origine animale dĂ©finis par la lĂ©gislation europĂ©enne)[33].

Lors des études comparatives, il convient de bien prendre en compte l'unité exprimant les résultats (par exemple en matiÚres grasses, en poids total, sec ou humidité), car elle affecte considérablement l'estimation du risque et de l'exposition réelle.

Normes

  • La dose tolĂ©rable hebdomadaire (Tolerable Weekly Intake ou TWI) a Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  14 pg TEQ/kg b.w en Europe. En 2010, selon l'AESA, elle Ă©tait dĂ©passĂ©e chez 1 Ă  52,9 % de la population, selon les groupes Ă©tudiĂ©s[9].
  • En Europe, une directive[35] interdit l’utilisation des produits destinĂ©s aux aliments pour animaux dont les teneurs en substances indĂ©sirables dĂ©passent certaines teneurs (dĂ©finies dans son annexe I).

Gestion du risque

Une attention particuliĂšre est Ă  porter aux enfants, chez qui la premiĂšre source de contamination est le lait et les produits laitiers[9], alors que les poissons, la viande et les fruits de mer le deviennent chez les adolescents et jusqu'Ă  la vieillesse.

De façon générale, la gestion privée, publique et rÚglementaire du dossier PCB en Europe a été basée sur la réduction à la source et la destruction des stocks connus des autorités. Cette approche semble atteindre ses limites, au vu de la quantité de produits mise en circulation, laquelle continue à se bioaccumuler dans les organismes vivants et qui, pour partie, restera longtemps susceptible de continuer à circuler.
Par exemple, le canton suisse Fribourg a mis en Ă©vidence une contamination de la riviĂšre par des PCB et/ou dioxines Ă©manant d'une dĂ©charge dĂ©saffectĂ©e La Pila situĂ©e Ă  Hauterive en bordure de riviĂšre. Cette ancienne dĂ©charge est aujourd'hui enforestĂ©e et abrite, semble-t-il, des dĂ©chets qui provenaient d’une usine de condensateurs. Plus de 4 000 dĂ©charges de ce type ont Ă©tĂ© recensĂ©es en Suisse, dont une centaine dans le seul canton de Fribourg[36]

Ce type de produit, quand il est recherchĂ©, est trouvĂ© dans de nombreux bassins et estuaires et ports estuariens car l'estuaire est un lieu « normal» de dĂ©pĂŽt et d'accumulation de contaminants transportĂ©s par les fleuves ou leurs planctons, algues et animaux (via les phĂ©nomĂšnes de bioturbation et de bioconcentration). En aval des bassins versants urbanisĂ©s et industrialisĂ©s, les estuaires risquent d'ĂȘtre presque tous concernĂ©s. Au vu du nombre de productions alimentaires qui vont devoir gĂ©rer cette problĂ©matique durant une longue pĂ©riode, de nombreux acteurs attendent une position claire des instances europĂ©ennes qui ont coordonnĂ© la gestion de cette problĂ©matique, et que les estuaires soient de maniĂšre urgente reconnus comme des lieux particuliers nĂ©cessitant un suivi et une gestion prenant en compte les faits, qui doivent ĂȘtre accessibles.

Technologies de destruction des PCB

La loi impose aux propriĂ©taires de gĂ©rer les PCB dont ils prĂŽnent l’utilisation. Que ce soit en les dĂ©truisant ou en les entreposant, les diffĂ©rentes techniques doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre de façon sĂ©curisĂ©e jusqu'Ă  ce que les PCB soient dĂ©truits conformĂ©ment aux directives en vigueur (nationales, europĂ©ennes, etc.). Trois mĂ©thodes sont communĂ©ment pratiquĂ©es par plusieurs pays :

Incinération

Les PCB sont extrĂȘmement stables et ont une tempĂ©rature de combustion trĂšs Ă©levĂ©e (de 1 100 °C Ă  1 300 °C[37] - [38]). Une tempĂ©rature Ă©levĂ©e des gaz de combustion est nĂ©cessaire avant, pendant et aprĂšs l'incinĂ©ration pour Ă©viter la formation de dioxines et de furanes lors de la condensation des gaz. Trois grands types d’incinĂ©rateurs peuvent dĂ©truire des PCB ; Ă  injection liquide, Ă  four rotatif ou par chaudiĂšre Ă  haut rendement. Le Canada semble avoir privilĂ©giĂ© le four rotatif, jugĂ© avantageux car permettant une destruction totale des PCB. De ce fait, une Ă©conomie sur les coĂ»ts de combustible aprĂšs l'incinĂ©ration est assurĂ©e ainsi qu’une combustion non polluante en situation d'urgence. La combustion mal contrĂŽlĂ©e Ă  haute tempĂ©rature de composĂ©s organiques chlorĂ©s peut encore produire des fumĂ©es Ă  forte concentration de dioxines cancĂ©rigĂšnes et toxiques.

Technologies chimiques, thermochimiques et mécanochimiques

Des huiles minĂ©rales peuvent d'abord ĂȘtre dĂ©contaminĂ©es par un procĂ©dĂ© chimique au sodium. Le sodium rĂ©actif permet d'Ă©liminer les atomes de chlore de la molĂ©cule de PCB (ce chlore Ă©tant Ă  la source du danger des PCB) et produit du polyphĂ©nylĂšne et du chlorure de sodium. L'huile minĂ©rale dĂ©contaminĂ©e peut ĂȘtre rĂ©utilisĂ©e, mais cette technique trĂšs coĂ»teuse produit un volume Ă©levĂ© de dĂ©chets Ă  forte teneur en sels.
Les procĂ©dĂ©s thermochimiques reposent eux sur l'injection d'hydrogĂšne afin de remplacer l'air occupant l'espace libre. Lorsque l'oxygĂšne est Ă©liminĂ©, les PCB ne peuvent ĂȘtre oxydĂ©s en dioxines. Afin d’amorcer la rĂ©action, le contenu du rĂ©acteur est chauffĂ© Ă  des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  850 °C. Les PCB subissent une rĂ©action de rĂ©duction chimique, dans laquelle chacun des atomes de chlore est remplacĂ© par un atome d'hydrogĂšne. Le cycle biphĂ©nylique hydrogĂ©nĂ© se fragmente alors pour produire deux molĂ©cules de benzĂšne. Ce procĂ©dĂ© n'Ă©met aucun gaz de combustion, mais produit un volume significatif de dĂ©chets toxiques. Un autre procĂ©dĂ© australien « mĂ©canochimique » est basĂ© sur un processus de collisions oĂč le rĂ©actif, (oxyde de calcium), est placĂ© dans un broyeur Ă  billes d'acier. Sous l'effet de la collision des billes, certaines rĂ©actions chimiques seraient accĂ©lĂ©rĂ©es et entraĂźneraient par ce fait mĂȘme une dĂ©composition « virtuelle » des dĂ©chets. Contrairement aux deux autres procĂ©dĂ©s, il ne nĂ©cessite aucun apport de chaleur et les dĂ©chets se trouveraient convertis sans danger pour l’environnement.

DĂ©gradation biologique

Durant les 30 ans oĂč des PCB ont Ă©tĂ© « incubĂ©s » en prĂ©sence de bactĂ©ries anaĂ©robies, l'Ă©volution et les Ă©changes gĂ©nĂ©tiques ont fait Ă©merger de nouvelles souches bactĂ©riennes ayant une action dĂ©chlorante[39] sur les PCB, par exemple dans le fleuve Hudson[40].
Des chercheurs[41] - [42] - [43] - [44] étudient pour les reproduire ou les amplifier (en réacteur sous conditions contrÎlées) ces processus naturels observés de biodégradation des PCB. La lente biodégradation existant dans la nature se fait en deux phases :

  1. des bactéries anaérobies peuvent d'abord progressivement déchlorer les PCB[45] - [46] - [47] - [48] ;
  2. les cycles biphényliques déchlorés, s'ils sont transférés en condition aérobie (sur l'écotone Eau-Sédiment par exemple ou sur le biofilm émergé) sont alors accessibles à certaines bactéries à action oxydante qui peuvent en poursuivre la biodégradation.

Une large décontamination in situ demande cependant encore des études (dont sur l'éventuelle toxicité de certains métabolites). Ceci peut prendre de nombreuses années, voire plusieurs décennies[49].

Les champignons ou des enzymes extraits de champignons pourraient aussi dans le futur contribuer à dégrader de nombreux organochlorés (fongoremédiation...).

Effets sur la santé humaine

Cette section contient des informations obtenues de différentes sources[50] - [51] - [52].

Toxicité

La toxicité des PCB n'est plus discutée, mais selon le documentaire « Le monde selon Monsanto[53] », Monsanto aurait eu connaissance de la toxicité des PCB au moins dÚs 1937, et a contaminé la ville d'Anniston en Alabama sans précaution « pour ne pas perdre un dollar de vente ».
Dans le procĂšs « Abernathy v. Monsanto », le , le jury dĂ©clare Monsanto et Solutia coupables d’avoir polluĂ© « le territoire d’Anniston et le sang de sa population avec les PCB ». Ce n'est que dans les annĂ©es 1980-1990, avec les progrĂšs de l'instrumentation de mesure[54] que les scientifiques ont pu alerter avec certitude.

Chez l'animal

  • Chez la souris de laboratoire, la dose lĂ©tale 50 Ă  huit jours[55] n'est que de 0,7 g de PCB par kg d'animal.
  • Les PCB sont considĂ©rĂ©s comme Substances indĂ©sirables dans les aliments pour animaux (qui peuvent les bioconcentrer), et interdites au-delĂ  de certains seuils en Europe et dans d'autres rĂ©gions du monde dans l'alimentation animale[56] y compris dans les additifs alimentaires pour animaux, dont « Argiles kaolinitiques, vermiculite, natrolite-phonolite, aluminates de calcium synthĂ©tiques et clinoptilolite d’origine sĂ©dimentaire »[56] et autres additifs « appartenant au groupe fonctionnel des composĂ©s d’oligo-Ă©lĂ©ments », avec toutefois deux exceptions (les aliments composĂ©s destinĂ©s aux animaux domestiques et aux poissons oĂč l'on tolĂšre 3,6 Ă  4 fois plus de PCB que pour les animaux d'Ă©levages destinĂ©s Ă  ĂȘtre consommĂ©s[56], et les aliments destinĂ©s aux Ă©levages d'animaux Ă  fourrure oĂč aucune limite de teneur n'est imposĂ©e[56]. Le rĂšglement prĂ©cise cependant[56]« Les produits et protĂ©ines animales transformĂ©es issus de ces animaux (animaux Ă  fourrure, animaux domestiques, animaux de zoo et de cirque) ne peuvent entrer dans la chaĂźne alimentaire, et leur utilisation est interdite dans l’alimentation des animaux d’élevage gardĂ©s, engraissĂ©s ou Ă©levĂ©s pour la production de denrĂ©es alimentaires ». Ce mĂȘme rĂšglement ajoute que « Dans de nombreux cas, il peut ne pas ĂȘtre nĂ©cessaire de procĂ©der Ă  une enquĂȘte en vue de dĂ©terminer la source de contamination, Ă©tant donnĂ© que le niveau de fond, dans certaines zones, est proche du seuil d’intervention ou supĂ©rieur Ă  celui-ci. Toutefois, si le seuil d’intervention est dĂ©passĂ©, il y a lieu de consigner toutes les informations pertinentes, telles que la pĂ©riode d’échantillonnage, l’origine gĂ©ographique, l’espĂšce de poisson, etc., dans l’optique de mesures futures pour gĂ©rer la prĂ©sence de dioxines et de composĂ©s de type dioxine dans ces matiĂšres premiĂšres destinĂ©es Ă  l’alimentation animale »[56].
  • Chez les animaux sauvages, ce produit peut ĂȘtre bioconcentrĂ© tout au long de la chaine alimentaire et notamment affecter les carnivores, les rapaces[57], les nĂ©crophages, notamment via le poisson chez les animaux piscivores.

Chez l'Homme

  • On mesure la toxicitĂ© relative des diffĂ©rents congĂ©nĂšres en termes d'Ă©quivalent-toxique, au moyen d'un tableau des TEF (= facteurs d’équivalence toxique) qui a Ă©tĂ© Ă©tabli pour diffĂ©rents organochlorĂ©s (dioxines, furanes et PCB de « type dioxine » ou « Dioxin-like » pour les anglophones) par l'OMS pour l’évaluation des risques pour les ĂȘtres humains, en se basant sur les conclusions des experts du « programme international sur la sĂ©curitĂ© des substances chimiques » (PISSC) de l’OMS, rendue en , Ă  GenĂšve[58]. Pour les dioxines et les « PCB de type dioxine », l'OMS a proposĂ© (2005), de nouveaux facteurs d’équivalence toxique remplaçant ceux fixĂ©s en 1998.
  • Concernant l'alimentation en Europe, la Commission europĂ©enne a commandĂ© Ă  l'AutoritĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© des aliments (AESA) un avis rendu dans un rapport scientifique « Results of the monitoring of dioxin levels in food and feed[59]» (tenant compte des nouvelles valeurs d'Ă©quivalence toxique de l’OMS et d'informations rĂ©centes recueillies par la Commission.
    À la suite de ce rapport[59], l'Europe a modifiĂ© les teneurs maximales et les seuils applicables aux dioxines et aux « PCB de type dioxine ». Un avis et sur les PCB autres que ceux de type dioxine a aussi Ă©tĂ© rendu par l'EFSA (Ă  la demande de la Commission) Ă  propos de leur prĂ©sence dans les aliments pour animaux et dans les denrĂ©es alimentaires[60].
  • En situation courante (hors contexte d'incendie ou de certains contextes professionnels), l'exposition humaine est essentiellement d'origine alimentaire (ingestion de PCB contenu dans les aliments ou boissons). Le risque varie selon l'Ăąge des individus (le type d'aliments varie avec l'Ăąge), et peut-ĂȘtre selon certaines vulnĂ©rabilitĂ©s. Le degrĂ© d'exposition peut ĂȘtre liĂ© Ă  des situations particuliĂšres, accidentelle ou chronique. Dans les pays riches et de 1995 Ă  2010, l'exposition rĂ©elle a - depuis l'interdiction des PCB pour de nombreux usages - considĂ©rablement diminuĂ©e. C'est le cas en Europe notamment selon L'EFSA (UE-26 en 2012)[9], mais Ă  la fin du XXe siĂšcle, des PCB Ă©taient retrouvĂ©s et le sont encore dans tous les tissus gras de l'Homme et notamment dans le lait[61] de l'ĂȘtre humain, dont il est un des principaux polluants[62], notamment dans les pays industrialisĂ©s, pauvres ou riches et chez les consommateurs de poisson, jusque chez les Inuits[63]. En 2010, la chair d'anguille et les foies de poissons restent les premiĂšres sources de PCB dans l'alimentation ; Les taux de dioxines et d'homologues DL-PCBs, et de PCBs non homologues des dioxines dĂ©passaient les maxima lĂ©gaux respectivement pour 10 % et 3 % des Ă©chantillons d'aliments analysĂ©s (respectivement pour 13 797 et 19 181 Ă©chantillons collectĂ©s dans 26 pays de l'Union europĂ©enne[9]. Six NDL-PCB constituaient 50 % de tous les PCB non-homologue des dioxines. La viande de mouton contient moins de dioxines et PCB que celle de bovins[9]. Les Ɠufs venant de l'Ă©levage en batterie en contenaient significativement moins (dioxines et PCB) que ceux de poules Ă©levĂ©es en parcours libre (dont labellisĂ©s bio)[9]. Saumons, truites d'Ă©levage en contiennent moins (en moyenne) que ceux capturĂ©s dans la nature. Les harengs, saumons et truites de la Baltique en contiennent plus (dioxines et PCB) que dans toutes les autres rĂ©gions[9].
  • On retrouve les PCB dans le sang des français. L’Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments (Afssa) a Ă©valuĂ© l’équilibre bĂ©nĂ©fices/risques liĂ©s Ă  la consommation de poisson (qui peut aussi ĂȘtre conjointement polluĂ© par le mĂ©thylmercure[64]). Cet Ă©quilibre dĂ©pend non seulement de la quantitĂ© consommĂ©e, mais aussi du choix des espĂšces et de leur origine. L’Afssa recommande de consommer du poisson deux fois par semaine en associant un poisson Ă  forte teneur en omĂ©ga-3 et un poisson maigre[65].
  • des intoxications collectives ont montrĂ© (ex. : en 1968, Ă  YĆ«shƍ (Japon), avec environ 1 800 personnes collectivement intoxiquĂ©es, victimes d'Ă©ruptions cutanĂ©es, des troubles digestifs et oculaires, d'engourdissements de membres... attribuĂ©s six mois aprĂšs Ă  une contamination d'huile alimentaire par des PCB Ă  la suite de la fuite d'un compresseur dans des proportions de 2 000 ppm (= 2 pour mille soit 0,2 %).
  • Des intoxications professionnelles ou accidentelles (avec doses de 800 Ă  1 000 mg·kg-1 de PCB) ont induit des rĂ©actions cutanĂ©es (acnĂ©, hyper pigmentation, kĂ©ratose, hyper sudation) avec impacts oculaires (ƓdĂšme des paupiĂšres, larmoiements). Une fatigue gĂ©nĂ©rale, anorexie, amaigrissement, atteinte hĂ©patique, bronchite, ou neuropathies pĂ©riphĂ©riques, souvent avec rĂ©gression dans l'annĂ©e.
  • Des perturbations endocriniennes peuvent Ă©galement survenir en cas d'exposition in utero, ou de l'enfant ou du jeune adolescent Ă  des PCB, ces produits Ă©tant des agents « fĂ©minisants » pouvant provoquer des malformations gĂ©nitales, altĂ©rer la fonction normale de rĂ©gulation du systĂšme endocrinien et avoir des effets dangereux sur le systĂšme reproducteur masculin, jusqu'Ă  Ă©ventuellement l'infertilitĂ© (voir l'article DĂ©lĂ©tion de la spermatogenĂšse, plus dĂ©taillĂ© sur ces aspects)[66].
  • Dans les annĂ©es 1980, des chercheurs sur la base d'Ă©tudes scientifiquement bien Ă©tayĂ©es ont alertĂ© sur la frĂ©quence de la contamination des jeunes enfants. Par exemple, on a montrĂ© en 1989 que la moitiĂ© des sĂ©rums Ă©chantillonnĂ©s chez 285 enfants de 4 ans du Michigan, contenaient des PCB. Ces derniers Ă©taient de plus susceptibles d'agir en synergie avec d'autres toxiques ou perturbateurs endocriniens tels que des polybromobiphĂ©nyles (PBB) trouvĂ©s dans 13 Ă  21 % des mĂȘmes sĂ©rums et avec le dichlorodiphĂ©nyltrichloroĂ©thane (DDT) retrouvĂ© dans plus de 70 % de ces Ă©chantillons. Dans ce cas, le lait maternel s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre la principale source d'exposition des nourrissons. Les chercheurs alertaient aussi sur le fait que dans tous les cas, au moins un congĂ©nĂšre organochlorĂ© prĂ©sent Ă©tait documentĂ© comme Ă©tant « hautement toxique ». Cette Ă©tude concluait donc Ă  un impact inĂ©vitable « sur plusieurs gĂ©nĂ©rations » de l'exposition des mamans et futures mamans aux polluants organiques persistants de l'environnement[67], d'autant qu'on craint aussi que les PCB soient reprotoxiques[68].
  • Des anomalies congĂ©nitales (peau, muqueuse et phanĂšres) sont survenues chez des enfants contaminĂ©s in utero, c'est-Ă -dire durant la grossesse (par huile contaminĂ©e par des PCB)[69] - [70]. En 1979, 2 000 personnes furent intoxiquĂ©es Ă  Yu-Chen (TaĂŻwan) de la mĂȘme maniĂšre[71].
  • Dans les annĂ©es 1980 Ă  1990, les effets dĂ©lĂ©tĂšres d'une exposition prĂ©natale Ă©taient confirmĂ©s et mesurĂ©s (ex. : taille, poids et Ăąge gestationnel[72] du nouveau-nĂ©), de mĂȘme pour les retards de dĂ©veloppement du trĂšs jeune enfant[73], et pour des retards de dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral et intellectuel du jeune enfant[74], et l'on dĂ©montrait que le lait maternel est bien un facteur de contamination des nourrissons[6] et qu'une contamination transplacentaire mĂšre-enfant existait aussi[6]. Des dĂ©ficits cognitifs Ă©taient, chez de jeunes enfants corrĂ©lĂ©s avec des contaminations aux PCB[74] et l'on montre que l'allaitement, par ailleurs habituellement considĂ©rĂ© comme favorable au dĂ©veloppement de l'enfant[75] est une des causes de contamination[6]. La croissance et l'activitĂ© de l'enfant sont Ă©galement affectĂ©es[76]
  • Une contamination in utero « Ă  des teneurs lĂ©gĂšrement supĂ©rieures Ă  celles auxquelles la population gĂ©nĂ©rale est exposĂ©e »[77], laisse aussi des sĂ©quelles neurologiques, parfois graves (se traduisant notamment par un retard intellectuel et de dĂ©veloppement d'abord observĂ©s chez le nourrissons et le jeune enfant. Plusieurs Ă©tudes[78] sur des enfants d'Ăąge scolaire[79] ont ensuite clairement montrĂ© que ces effets peuvent persister Ă  l'Ăąge scolaire, en perturbant notamment l'apprentissage de la lecture et de l'arithmĂ©tique. L'exposition prĂ©natale aux PCB est corrĂ©lĂ© Ă  des scores de QI, un dĂ©ficit de l'attention chez l'enfant[80], des troubles du langage et de la mĂ©morisation (mĂ©moire visuelle y compris[81]). Les effets diffĂ©rĂ©s sur le dĂ©veloppement Ă©taient dĂ©jĂ  confirmĂ©s chez le singe en laboratoire[82] et chez le rat (avec - in utero - des pĂ©riodes-clĂ© de vulnĂ©rabilitĂ©)... Des constats similaires sont faits chez l'enfant humain ; Les enfants les plus exposĂ©s d'un des panels d'Ă©tude ont Ă©tĂ© trois fois plus susceptibles d'avoir de faibles scores de QI, et ils avaient deux fois plus de risques d'ĂȘtre « au moins deux ans en retard » en matiĂšre de comprĂ©hension en lecture.
    Des quantitĂ©s importantes de PCB sont transfĂ©rĂ©es par l'allaitement de la mĂšre Ă  l'enfant, mais quand il y a eu contamination utĂ©rine, les dĂ©ficits intellectuels sont nettement associĂ©s Ă  l'exposition transplacentaire dont les mĂ©canismes sont mieux compris[83], ce qui laisse penser que le dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral du fƓtus est particuliĂšrement vulnĂ©rable Ă  ces composĂ©s.
  • L'exposition aux PCB semble avoir des effets cognitifs dĂ©favorables, mais peut-ĂȘtre seulement chez les personnes ĂągĂ©es. Les femmes ĂągĂ©es appartenant au tiers le plus contaminĂ© prĂ©sente un vieillissement cognitif Ă©quivalent Ă  environ 9 ans, par rapport au tiers le moins contaminĂ©[84].
  • Une Ă©tude menĂ©e par une Ă©quipe suĂ©doise[85], a comparĂ© l'Ă©paisseur de la carotide de 1 016 personnes ĂągĂ©es de 70 ans avec l'imprĂ©gnation de 23 POP. Selon cette Ă©tude, les PCB 153, 156, 157, 170, 180, 206 et 209 augmenteraient le risque d'artĂ©riosclĂ©rose. Les PCB les plus chlorĂ©s (PCB 194, 206 et 209) seraient les plus perturbants, principalement sur l'Ă©chogĂ©nicitĂ© (capacitĂ© Ă  renvoyer un Ă©cho) de l’intima-media de la paroi carotidienne, cette mesure Ă©tant utilisĂ©e comme marqueur prĂ©coce de l'artĂ©riosclĂ©rose.

Dans l'environnement

  • Certaines zones Ă©tant plus contaminĂ©es que d'autres (rĂ©gions industrielles ou d'incinĂ©ration et leur aval (Ă©olien ou hydraulique) dans le bassin versant, zones d'apports de dĂ©chets), les populations pauvres sont souvent plus exposĂ©es (inĂ©galitĂ©s Ă©cologiques[86]).
  • Dans tous les compartiments sol et eau, ainsi que dans les Ă©cosystĂšmes, les PCB comptent parmi les polluants les plus frĂ©quents, les plus prĂ©sents et les plus durables[87], ce qui laisse augurer des problĂšmes futurs graves et mal anticipĂ©s[88] ; en effet, la toxicitĂ© des polychlorobiphĂ©nyles et celle de leurs produits de dĂ©gradation en molĂ©cules hautement toxiques et particuliĂšrement stables (des furanes principalement), notamment sous l'effet de hautes tempĂ©ratures, lors de leur incinĂ©ration ou d'incendies est une information qui ne semble avoir Ă©tĂ© que tardivement partagĂ©e et diffusĂ©e dans le public. Les scientifiques avaient cependant montrĂ© ou constatĂ© que ces molĂ©cules Ă©tant trĂšs peu biodĂ©gradables, et trĂšs solubles dans les huiles et graisses vĂ©gĂ©tales ou animales. Il s'est avĂ©rĂ© que leur rejet diffus dans l'environnement a Ă©tĂ© massif, et qu'il a entraĂźnĂ© des phĂ©nomĂšnes de bioaccumulation prĂ©occupants pour la faune sauvage, d'Ă©levage et pour la santĂ© humaine.
  • Ainsi, en mer, les cĂ©tacĂ©s (Odontoceti, dont cachalots, orques, marsouins et dauphins), ainsi que divers poissons du sommet de la chaĂźne alimentaire (thon, espadon, etc.) peuvent bioconcentrer ces produits. l'Anguille, poisson amphihalin trĂšs gras est Ă©galement trĂšs touchĂ©e (voir anguille d'Europe).

Pour ces raisons, depuis les années 1990, les PCB comptent parmi les polluants organiques persistants, dont la production est interdite dans la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants.

Effets généraux

La plupart des PCB sont des cancérogÚnes probables, des perturbateurs endocriniens et/ou des inducteurs enzymatiques susceptibles de perturber le métabolisme.
Ces molécules sont rarement recherchées - hors risques liés à une exposition professionnelle - car les analyses en sont encore trÚs coûteuses et nécessitent une interprétation par un spécialiste. Il est parfois considéré comme un traceur d'autres organochlorés (dioxines, furanes)[89].

Risque cancérigÚne - L'agent et/ou le mélange est classé par le CIRC comme « probablement cancérogÚne pour l'homme » (groupe 2A). Pour le N.T.P. : « La substance est raisonnablement anticipée cancérogÚne » (R).

Impact immunitaire - Selon une recherche rĂ©alisĂ©e dans l'archipel des Ăźles FĂ©roĂ©, l'ingestion de PCB par les mĂšres (via la consommation de poisson et de graisse de baleine riche en PCB) induit une rĂ©duction des rĂ©ponses immunitaires chez leurs enfants. Les PCB pouvant ĂȘtre transmis de la mĂšre Ă  l'enfant via le lait maternel, les chercheurs pensent que la majeure partie du transfert pourrait se faire par l'allaitement. Les rĂ©sultats de cette Ă©tude suggĂšrent que c'est dans la petite enfance que l'impact des PCB est le plus important. Au printemps 2008, l’ASEF (Association santĂ© environnement France) et le World Wide Fund for Nature ont rĂ©alisĂ© une campagne de prĂ©lĂšvements sanguins auprĂšs de 52 volontaires pour mesurer l’imprĂ©gnation aux PCB des riverains du RhĂŽne consommateurs de poisson, mais aussi de pĂȘcheurs de la Seine et de la Somme. Les rĂ©sultats obtenus ont Ă©tĂ© jugĂ©s « prĂ©occupants » puisqu’ils tĂ©moignent d’une imprĂ©gnation des consommateurs de poissons quatre Ă  cinq fois supĂ©rieure aux autres groupes tests[22].

Toxicocinétique et métabolisme

Sources : Les PCB sont essentiellement absorbés via l'alimentation, mais aussi par inhalation ou passage percutané dans des situations particuliÚres (professionnelles, accidents)[90].
Les PCB les plus lourds (comprenant plus d'atomes de chlore; heptachlorobiphényles) s'accumulent plus dans l'organisme que les PCB peu chlorés, mais ils sont réputés moins toxiques.
On a retrouvé des PCB à tous les niveaux du réseau trophique, surtout dans les tissus adipeux des espÚces vivantes situées au bout de celle-ci : poissons, phoques, belugas (cf. Thalassa du ), oiseaux et finalement l'homme.

Chez l'homme :

  • 1 mg·kg-1 de PCB au Canada (tissus adipeux) ;
  • 8 mg·kg-1 en France (tissus adipeux) ;
  • jusqu'Ă  10 mg·kg-1 en Allemagne (enquĂȘte 1977) ;

Des traces sont trouvées dans le lait maternel.

Ces analyses ont d'abord incité à n'utiliser des PCB qu'en systÚmes clos prévus pour pouvoir récupérer, régénérer ou détruire les PCB usagés (et les appareils en ayant contenu)

Cinétique

Une fois dans l'organisme, les PCB sont biotransformés en métabolites hydroxylés. Une partie est éliminée via les selles et moindrement dans les urines (forme inchangée ou hydroxylée), le reste est stocké dans les tissus gras et le foie.
La Demi-vie dans le sang (plasmatique) est caractérisée par deux phases, la premiÚre dure une quinzaine de jours, avec métabolisation et élimination d'une partie du produit. La seconde durerait plusieurs années[91].

En Europe

L’Union europĂ©enne a revu Ă  la baisse les concentrations maximales admissibles de PCB dans les poissons destinĂ©s Ă  ĂȘtre mangĂ©s par l'homme, ce qui a localement induit des interdictions de pĂȘche et/ou de commercialisation de poissons en vue de la consommation (dont le RhĂŽne, la Seine et l'Oise).

En France

Les PCB ont beaucoup fait parler d'eux à l'automne 2007 à la suite de la médiatisation du problÚme de la pollution du RhÎne par ces produits et en raison d'une étude conduite par les réseaux de surveillance des milieux aquatiques du ministÚre de l'écologie et des Agences de l'eau. Cette étude confirme en effet que la Seine (aval de Rouen), la Loire, l'Allier, le Rhin, la Moselle, les canaux de l'Artois-Picardie sont également touchés par une pollution chronique par les PCB (sur 852 prélÚvements et observations, 40 % sont qualifiés de « préoccupants »). Les sites les plus pollués semblent généralement corrélés avec la présence à proximité ou en amont du bassin de sites industriels suivis par les Directions Régionales de l'Industrie et de la Recherche (DRIRE).

Une carte prĂ©sentĂ©e par Nathalie Kosciusko-Morizet (secrĂ©taire d'État Ă  l'Écologie) et faite par la direction de l'Eau du ministĂšre de l'Écologie, prĂ©sentant 852 sites moyennement Ă  « extrĂȘmement polluĂ©s » montre que le Nord, la vallĂ©e de la Seine, et l'Est de la France semblent les plus touchĂ©s (31 sites trĂšs Ă  extrĂȘmement polluĂ©s). En France, environ 500 000 transformateurs et condensateurs au PCB ont Ă©tĂ© recensĂ©s, qui doivent ĂȘtre dĂ©truits avant 2010[92], mais les PCB ont eu d'autres usages mal contrĂŽlĂ©s et suivis.

Plaquette informative fixée sur un transformateur de distribution, indiquant sa décontamination (« suivant décret no 2001-63 du 18 janvier 2001 »)
  • Les PCB ont Ă©tĂ© interdits dans les encres, adhĂ©sifs, additifs et dans certaines huiles en 1979, mais l'interdiction de vente, acquisition et mise sur le marchĂ© d'appareils contenant des PCB n'a Ă©tĂ© promulguĂ©e que huit ans plus tard (1987)[93].
  • La transposition d'une directive europĂ©enne (dĂ©cret no 2001-63 du et directive europĂ©enne no 96/59/CE du ) conduit Ă  l'Ă©tablissement d'un inventaire puis d'un plan d'Ă©limination progressif et de dĂ©contamination des appareils en contenant. Cette Ă©limination a commencĂ© par les plus anciens, en juin 2004, et devra se terminer, le , par les plus rĂ©cents. En France toujours, les PCB encore prĂ©sents sur sites industriels ou dĂ©charges doivent ĂȘtre pris en compte par les PREDIS, sous la responsabilitĂ© de la DRIRE. La lĂ©gislation est moins claire pour ce qui concerne leur prĂ©sence diffuse dans l'environnement. C'est en 2003 qu'un plan national de dĂ©contamination et d’élimination des appareils contenant des PCB et PCT a produit le calendrier de dĂ©contamination des appareils recensĂ©s. L'ensemble des appareils prĂ©sentant une concentration en PCB supĂ©rieure Ă  500 milligrammes par kilogramme devra ĂȘtre Ă©liminĂ©, au plus tard pour le . Ceux dont la concentration en PCB est comprise entre 50 et 500 milligrammes par kilogramme pourront ĂȘtre utilisĂ©s au-delĂ  de 2010, mais en fin d'utilisation, ils devront eux aussi ĂȘtre Ă©liminĂ©s dans des entreprises agrĂ©Ă©es. Enfin, les appareils qui contiennent des PCB et PCT en concentration infĂ©rieure Ă  50 milligrammes par kilogramme continuent Ă  pouvoir ĂȘtre Ă©liminĂ©s sans prĂ©cautions particuliĂšres au terme de leur utilisation, avec risque de production de petites quantitĂ©s de dioxines ou furanes en cas d'incinĂ©ration, ou de contamination environnementale en cas d'abandon ou mise en dĂ©charge.
  • Un dĂ©cret[94] cadre leur Ă©limination, par des entreprises qui doivent ĂȘtre agrĂ©Ă©es. Il existe aussi une liste de laboratoires agrĂ©Ă©s pour les analyses de PCB. Un arrĂȘtĂ© (du ) oblige Ă  dĂ©clarer en prĂ©fecture des appareils contenant des PCB ou PCT (polychloroterphĂ©nyles).

Un « plan d'action PCB » (suivi par l’ADEME) vise six prioritĂ©s[95] :

  1. diminuer les rejets (de PCB) ;
  2. amĂ©liorer la connaissance scientifique sur la cinĂ©tique environnementale des PCB dans les milieux aquatiques et les cultures irriguĂ©es (avec le SRPV) et gĂ©rer cette pollution, voire mettre en Ɠuvre « d'Ă©ventuels chantiers de dĂ©pollution », avec Ă©ventuelle « dĂ©pollution in situ » et benchmarking, (suivi par le CEMAGREF, avec invitation du pĂŽle de compĂ©titivitĂ© chimie-environnement de RhĂŽne-Alpes (pĂŽle AXELERA) Ă  s'associer aux Ă©tudes) ;
  3. mieux contrÎler les poissons consommés et établir un dispositif approprié de gestion des risques. Une alimenthÚque est prévue pour d'éventuelles futures études rétrospectives ;
  4. dĂ©velopper la connaissance des risques sanitaires et leur prĂ©vention (via notamment le programme de surveillance imposĂ© par la Directive cadre europĂ©enne sur l’eau (DCE), qui demande la recherche des PCB dans les poissons (plan d'Ă©chantillonnage, au moins dans les 300 sites rĂ©pertoriĂ©s comme les plus polluĂ©s (plus de 10 ng/g MS) ou situĂ©s en aval de zones connues comme source ancienne ou contemporaine de PCB), avec suivi d'espĂšces bioindicatrices. Idem pour les sĂ©diments (un suivi sera poursuivi sur au moins 375 sites en France); L’InVS et l’AFSSA mesureront l’imprĂ©gnation des consommateurs des poissons de riviĂšre par les PCB durant 2 Ă  3 ans pour identifier et quantifier une Ă©ventuelle sur-imprĂ©gnation des gros consommateurs de poissons de riviĂšre (anguille en particulier) et pour en dĂ©tecter les principaux dĂ©terminants, ainsi que pour mesurer le niveau d’imprĂ©gnation des populations sensibles (enfants, femmes enceintes, immunodĂ©primĂ©s, etc.). Des recommandations de consommation de poissons pourront alors ĂȘtre faites, la France n'envisageant pas Ă  ce stade d'appliquer le principe de prĂ©caution (par espĂšces et/ou par zones). Ces donnĂ©es contribueront Ă  la future rĂ©glementation communautaire sur les PCB-NDL (discussions europĂ©ennes en cours en 2008-2009 sur des teneurs maximales dans certains aliments Ă  risque) ;
  5. accompagner les pĂȘcheurs professionnels et amateurs impactĂ©s par les mesures de gestion des risques ;
  6. Ă©valuer la situation et rendre compte des progrĂšs du plan dans tableau de bord (devant ĂȘtre rĂ©actualisĂ© tous les 3 mois et en ligne sur le site du ministĂšre de l’écologie) sous l'Ă©gide d'un comitĂ© national de pilotage et de suivi.

De son cĂŽtĂ©, l’AFSSA, dans un avis[96], a proposĂ© une stratĂ©gie de prĂ©lĂšvements des poissons de riviĂšre, pour :

  1. Ă©viter la consommation de poissons non conformes pour les PCB ;
  2. hiérarchiser les risques par espÚce de poissons.

Ce plan d’échantillonnage devrait permettre un arbre de dĂ©cision (page 11 du plan national[4]) permettant trois scĂ©narios de gestion :

  1. consommation autorisée, sans restriction pour les espÚces « sans risque pour le consommateur » ;
  2. toutes les espÚces sont probablement contaminées avec un dépassement des limites maximales réglementaires, avec donc un risque pour tout ou partie des consommateurs (interdiction de consommation possible) ;
  3. quelques espÚces dépassent les limites maximales réglementaires, avec un risque sanitaire pour tout ou partie des consommateurs de ces espÚces. Des interdictions restreintes aux espÚces et/ou lieux fortement contaminés.

L’AFSSA a dĂ©jĂ  recommandĂ© aux populations toxicologiquement les plus sensibles (femmes en Ăąge de procrĂ©er, enfants de moins de 3 ans) de manger du poisson deux fois par semaine, mais en diversifiant les espĂšces et zones de pĂȘche, tout en Ă©vitant les poissons « gras » venant des zones connues comme Ă©tant les plus contaminĂ©es par les PCB. En 2011, une circulaire donne aux prĂ©fets des consignes pour mettre en Ɠuvre des mesures de gestion dans le cadre du plan national d'actions[97].

Exemples de contaminations historiques

  • La compagnie General Electric aurait dĂ©versĂ© aux États-Unis de 94 800 Ă  590 000 kg de PCB dans le fleuve Hudson, Ă  partir de deux usines de condensateurs respectivement situĂ©es prĂšs des chutes de l’Hudson, dans l’État de New York et Ă  Fort Edouard (État de New York). Depuis ces PCB ont largement diffusĂ© dans tout le fleuve pour contaminer sa chaĂźne alimentaire. Environ 200 milles du fleuve Hudson sont pour cette raison retenus par le Superfund amĂ©ricain (programme prioritaire de traitement de sites polluĂ©s). En 1976, pour protĂ©ger les consommateurs, en raison de la bioaccumulation de PCB dans les poissons et d'autres organismes aquatiques, l’État de New York a interdit la pĂȘche dans l’Hudson supĂ©rieur, et la pĂȘche professionnelle de plusieurs espĂšces dans l’Hudson infĂ©rieur. En , le haut Hudson a Ă©tĂ© rouvert Ă  la pĂȘche, mais seulement pour les pĂȘcheurs qui remettent Ă  l’eau le poisson pĂȘchĂ©.
  • De la fin des annĂ©es 1950 Ă  1977, Westinghouse Electric a utilisĂ© des PCB dans son usine de condensateurs Ă  Bloomington, dans l'Indiana. Des PCB ont Ă©tĂ© rejetĂ©s dans l’environnement et ont notamment contaminĂ© une station d’épuration locale, dont les boues d'Ă©puration contaminĂ©es ont Ă©tĂ© Ă©pandues sur des zones agricoles et de jardins, sur des zones mal identifiĂ©es (200 Ă  2000 sites potentiellement polluĂ©s).
  • Il semble que plus de 2 millions de livres (pounds) de PCB aient aussi Ă©tĂ© rejetĂ©s dans l’environnement dans les comtĂ©s de Monroe et d'Owen, qui seraient Ă  l’origine d’une des plus fortes contamination par les PCB dans le monde. Les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales et des États travaillent aux dĂ©contaminations et traitement de sols et sĂ©diments polluĂ©s, mais de nombreux secteurs sont polluĂ©s, et des animaux migrateurs ont pu transporter une part de ces PCB bioconcentrĂ©s dans leur organisme, sur de longues distances.
  • Dans la soirĂ©e du , vers 20 h 40, un incendie de PCB Ă©clate dans un vieil entrepĂŽt situĂ© Ă  Saint-Basile-le-Grand, petite municipalitĂ© situĂ©e au sud de MontrĂ©al. Des dizaines de milliers de litres de PCB brĂ»lent et crĂ©ent une Ă©paisse fumĂ©e hautement toxique. Le sol, l’air et l’eau furent contaminĂ©s et les 3 500 habitants Ă©vacuĂ©s ne purent pas regagner leur domicile avant 18 jours. Dix ans plus tard, aprĂšs de longs et houleux dĂ©bats, la municipalitĂ© commença Ă  se dĂ©barrasser des PCB restants. Le tout fut envoyĂ© Ă  l'usine de Swan Hills, en Alberta, oĂč ils furent incinĂ©rĂ©s.
  • En France, des annĂ©es 1990 aux annĂ©es 2000, des quantitĂ©s importantes de PCB ont Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement dĂ©versĂ©es dans le RhĂŽne, en particulier par l'usine de retraitement de dĂ©chets TrĂ©di situĂ©e a Saint-Vulbas dans l'Ain (01) habilitĂ©e Ă  traiter les PCB, contaminant ainsi plus de 300 km du fleuve, du nord de Lyon Ă  son embouchure en Camargue. Selon une Ă©tude du CEMAGREF, les valeurs limites de l'OMS sont souvent dĂ©passĂ©es dans le poisson, aussi la consommation humaine de poisson y a Ă©tĂ© interdite le [98] - [99]. La mĂ©diatisation de cette pollution a suscitĂ© de nombreuses rĂ©actions de pĂȘcheurs, associations (dont le WWF) et de collectivitĂ©s, dont le conseil rĂ©gional RhĂŽne-Alpes, qui s'Ă©tonnent que l'État n'ait pas pris de dĂ©cisions plus prĂ©coces[100]. En France, CAP21 demande une Ă©valuation nationale de la contamination[101].
    La contamination semble assez gĂ©nĂ©rale, touchant parfois tout le bassin versant et la haute montagne. Ainsi le , les prĂ©fets de Savoie et de Haute-Savoie ont-ils dĂ» interdire la pĂȘche (pour consommation et commercialisation) de l'omble chevalier (Salvelinus alpinus) dans le Lac du Bourget, en raison de taux trĂšs Ă©levĂ©s de polychlorobiphĂ©nyles (PCB) et dioxines « supĂ©rieure aux normes rĂ©glementaires pour deux poissons issus du lac, les rendant impropres Ă  la consommation humaine et animale[102] », ainsi que dans les lacs LĂ©man et d’Annecy, « jusqu’à ce qu’il soit Ă©tabli par des analyses officielles que ces mesures ne s’avĂšrent pas utiles Ă  la maĂźtrise du risque pour la santĂ© publique » en attendant qu'une enquĂȘte de l’Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments (Afssa) prĂ©cise l'ampleur du problĂšme (la pĂȘche sans consommation du poisson reste autorisĂ©e, ainsi que la baignade et les sports nautiques, car les PCB sont peu solubles dans l’eau).
  • En , le ministĂšre de l'Environnement du QuĂ©bec apprend que la compagnie Reliance, situĂ©e Ă  Pointe-Claire sur l'Ăźle de MontrĂ©al, spĂ©cialisĂ©e dans le reconditionnement de transformateurs Ă©lectriques, a dĂ©versĂ© environ 1 000 litres de PCB dans le rĂ©seau d'Ă©gout et le lac Saint-Louis.

Formules chimiques et nomenclature des molécules de PCB

Structure chimique des polychlorobiphényles

Homologues

Les PCB sont des molécules de biphényle dans lesquelles des atomes de chlore remplacent des atomes d'hydrogÚne. La molécule de biphényle possédant dix atomes d'hydrogÚne (dans les positions 2 à 6 et 2' à 6'), les PCB comportent un nombre d'atomes de chlore qui varie de 1 à 10.

On appelle « homologues », les dix degrés de chloration, nommés monochloro-biphényl, dichloro-biphényl ... nonachloro-biphényl et décachloro-biphényl.

Classification ou numérotation des congénÚres

Il existe 209 congénÚres chimiques parmi les PCB, correspondant chacun à l'une des 209 combinaisons possibles dans la répartition des atomes de chlore, sur la molécule de biphényle.
Ils peuvent ĂȘtre classĂ©s dans deux catĂ©gories selon leurs propriĂ©tĂ©s toxicologiques :
12 d'entre eux présentent des propriétés toxicologiques comparables à celles des dioxines. On les dit « PCB de type dioxine ».
/Les autres PCB ont un profil toxicologique différent.

L'utilisation de la nomenclature chimique classique, pour les PCB, donne des noms trop lourds à manipuler. Par exemple, le plus chloré des PCB est nommé « 2,2',3,3',4,4',5,5',6,6' décachloro-biphényle ». Pour simplifier cette désignation, en 1980, Ballschmiter et Zell ont introduit une numérotation de 1 à 209 des différents congénÚres. Ainsi, le décachloro-biphényl est usuellement désigné sous la forme C209, PCB209 ou PCB-209. Ce systÚme de désignation a été universellement adopté, avec toutefois quelques variantes, supprimées au début des années 1990.

Remarque : les trois premiers congĂ©nĂšres ne comportant qu'un seul atome de chlore, ne sont pas « polychlorĂ©s », mais par simplification, on les compte quand mĂȘme parmi les biphĂ©nyles polychlorĂ©s. Par le mĂȘme processus de simplification, on rencontre Ă©galement la notation PCB-0, pour dĂ©signer le biphĂ©nyle non-chlorĂ©.

Nomenclature

Pour presque tous les congĂ©nĂšres, il existe plusieurs notations possibles, correspondant Ă  la mĂȘme structure molĂ©culaire. Ces diffĂ©rences ont trois origines :

  • il n'y a pas de haut ou de bas dans une molĂ©cule : le 2 monochloro-biphĂ©nyle correspond Ă  la mĂȘme molĂ©cule que le 6 monochloro-biphĂ©nyle ;
  • il n'y a pas davantage de gauche ni de droite : le 4 monochloro-biphĂ©nyle correspond Ă  la mĂȘme molĂ©cule que le 4' monochloro-biphĂ©nyle ;
  • enfin, la liaison 1-1', permet la rotation d'un phĂ©nyle par rapport Ă  l'autre : le 2,2' dichloro-biphĂ©nyle correspond donc Ă  la mĂȘme molĂ©cule que le 2,6' dichloro-biphĂ©nyle.

Deux listes de noms sont proposées : celle de l'IUPAC et celle de Ballschmiter et Zell (BZ). Dans ces deux listes, pour chaque congénÚre, on choisit le premier nom parmi les noms possibles, en les classant comme dans les classements alphabétiques (classement séquentiel de gauche à droite), dans l'ordre suivant : 2, 2', 3, 3', 4, 4', 5, 5', 6, 6'.

Dans le systĂšme BZ, pour minimiser le nombre de « prime », on remplace ce premier nom par le suivant, lorsque celui-ci prĂ©sente les mĂȘmes chiffres mais avec un nombre de « prime » infĂ©rieur. Cette rĂšgle ne concerne que dix congĂ©nĂšres, Ă  l'origine de la diffĂ©rence entre ces deux listes.

C'est la liste de l'IUPAC qui est la plus utilisée.

Marques et dénominations des mélanges commerciaux de PCB

Des PCB portent un nom commercial (marques) dont certains assez largement connus pour ĂȘtre passĂ©s dans le langage courant.
Des PCB ont ainsi Ă©tĂ© vendus aux États-Unis sous le nom Asbestol, Bakola131, Chlorextol ou plus souvent d'Aroclor (marque de Monsanto). On l'a trouvĂ© sous le nom de Phenochlor et PyralĂšne en France (par Prodelec). On l'a appelĂ© Askarel[103] aux États-Unis et Royaume-Uni, Apirolio en Italie. Bayer l'a vendu sous les noms de Clophen aux États-Unis et en Allemagne, Delor en TchĂ©coslovaquie, Fenclor en Italie, Hydol aux États-Unis. Westinghouse l'a vendu sous le nom de Inerteen aux États-Unis. Kanegafuchi l'a vendu comme Kanechlor au Japon et Noflamol aux États-Unis. General Electric l'a vendu comme Pyranol et Pyrenol aux États-Unis, et Pyroclor au Royaume-Uni, Saft-Kuhl aux États-Unis, Sovol et Sovtol dans l'ex-URSS et Therminol aux États-Unis[104] - [105].

DiffĂ©rents mĂ©langes commerciaux peuvent ĂȘtre principalement caractĂ©risĂ©s par leur degrĂ© de chloration. Lors de l'analyse qualitative des PCB, il est gĂ©nĂ©ralement fait rĂ©fĂ©rence Ă  la gamme de Monsanto pour les dĂ©signer.

Cette gamme est composée des Aroclor 1221, 1232, 1016, 1242, 1248, 1254, 1260, 1262 :

  • les deux derniers chiffres correspondent au pourcentage massique de chlore dans le mĂ©lange. Par exemple, 60 % de la masse de l'Aroclor 1260 est constituĂ©e de chlore ;
  • les deux premiers chiffres correspondent au nombre d'atomes de carbone prĂ©sents dans la molĂ©cule. Ils sont toujours au nombre de 12 dans les PCB ;
  • l'Aroclor 1016 constitue une exception Ă  cette nomenclature. Il s'agit d'un mĂ©lange lĂ©gĂšrement moins chlorĂ© que l'Aroclor 1242, et fabriquĂ© avec un procĂ©dĂ© permettant de rĂ©duire le taux d'impuretĂ©s nocives.

MĂ©thode d’analyse

DĂ©termination des biphĂ©nyles polychlorĂ©s par congĂ©nĂšres : dosage par chromatographie en phase gazeuse couplĂ©e Ă  un spectromĂštre de masse (GC-MS). Cette technique analytique, par exemple retenue par le Laboratoire d’analyse et d’étude de la qualitĂ© du milieu du Centre d’expertise en analyse environnementale du QuĂ©bec, est utilisĂ©e pour le dosage des PCB par congĂ©nĂšre dans les eaux souterraines, les eaux de surface et les eaux de consommation.

Le dosage consiste Ă  rapporter spĂ©cifiquement 41 congĂ©nĂšres de PCB qui sont ciblĂ©s soit pour leur toxicitĂ©, soit pour leur persistance dans l’environnement. Les congĂ©nĂšres convoitĂ©s peuvent servir Ă  gĂ©nĂ©rer des facteurs de rĂ©ponse moyens qui permettent de calculer la concentration des autres PCB prĂ©sents dans l’échantillon. Un total, dĂ©fini comme « PCB totaux », est obtenu par la somme des 41 congĂ©nĂšres spĂ©cifiques et des autres PCB non Ă©talonnĂ©s. Les matrices utilisĂ©es sont les eaux souterraines, les eaux de surface ainsi que les eaux de consommation.

Principes

  • PrĂ©lĂšvement de conservation de l’échantillon : le prĂ©lĂšvement d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif soumis Ă  l’analyse est toujours rĂ©alisĂ© dans un contenant en verre exempt de contaminant. Les eaux peuvent alors ĂȘtre conservĂ©es pendant 21 jours Ă  une tempĂ©rature de 4 °C.
  • Traitement de l'Ă©chantillon : le traitement repose sur une extraction liquide/liquide avec de l’hexane Ă  l’aide d’une ampoule Ă  dĂ©canter. Il est rĂ©alisĂ© pour une solution tĂ©moin et une solution tĂ©moin fortifiĂ©e avec l’ajout de PCB. La purification de l’extrait par chromatographie sur colonne de silice est facultative. Or, si elle s’avĂšre nĂ©cessaire, il faut tout d’abord procĂ©der au conditionnement de la colonne Ă  l’aide du mĂ©thanol et de l’acĂ©tone. Ensuite, l’élution est rĂ©alisĂ©e par le biais d’hexane.
  • InterfĂ©rences : les interfĂ©rences lors de cette analyse sont notamment rencontrĂ©es par les contaminants contenus dans les solvants, les rĂ©actifs, la verrerie ou l’appareillage en gĂ©nĂ©ral. De plus, il se peut que des contaminants organiques soient Ă  la source de ces interfĂ©rences, cependant ils peuvent ĂȘtre Ă©liminĂ©s par une simple procĂ©dure de purification.
  • Dosage : le dosage des extraits est rĂ©alisĂ© par GC-MS et il est applicable pour les solutions Ă©talons ainsi que pour les Ă©chantillons. La solution d’étalonnage permet d’évaluer si la colonne offre une rĂ©solution chromatographique adĂ©quate. Le mode de dĂ©tection par spectromĂ©trie de masse en « ions sĂ©lectifs », quant Ă  lui, a pour objectif d’attĂ©nuer l’effet ou du moins l’importance des interfĂ©rences.

Conditions chromatographiques

  • Injecteur : mode split-splitless, isotherme 280 °C, avec « pressure pulse » (35 lb/poÂČ)
  • Colonne : DB5-MS d’une longueur de 30 m, diamĂštre 0,25 mm : phase stationnaire : 0,25 ÎŒm ; dĂ©bit de colonne : 1,0 ml/min (hĂ©lium)
  • TempĂ©rature initiale : 60 °C durant 1 min
  • Mode d’ionisation : impact Ă©lectronique
  • DĂ©tecteur : MS (interface 300 °C)
  • Volume d’injection : 1 ÎŒl

CritĂšres d’identification des PCB et expression des rĂ©sultats

  • Le temps de rĂ©tention des PCB recherchĂ© ne doit pas dĂ©passer de ± 2 secondes le temps de rĂ©tention prĂ©vu, soit celui de l’étalon.
  • Le rapport isotopique observĂ© doit ĂȘtre Ă  l’intĂ©rieur de l’intervalle (rapport isotopique prĂ©vu ± 30 %).
  • Finalement, tous les ions recherchĂ©s doivent ĂȘtre prĂ©sents. Le calcul des PCB totaux est obtenu par la sommation des 41 congĂ©nĂšres et des PCB non-Ă©talonnĂ©s et les rĂ©sultats des congĂ©nĂšres spĂ©cifiques sont rapportĂ©s avec leur limite de dĂ©tection pratique[106].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Bouyer, J. (2000), MĂ©thodes statistiques MĂ©decine-Biologie, Éditions INSERM, 351 p., Monitoring of Dioxins and PCBs in Food and Feed, EFSA Journal 2012, 10(7)2832 61
  • (en) De Mul A, Bakker MI, Zeilmaker MJ, Traag WA, Leeuwen SP, Hoogenboom RL, Boon PE, Klaveren JD, 2008. Dietary exposure to dioxins and dioxin-like PCBs in The Netherlands anno 2004. Regul Toxicol Pharmacol., 51(3):278-87.
  • (en) EFSA, 2005. Opinion of the Scientific Panel on Contaminants in the Food chain on a Request from the Commission related to the Presence of non dioxin-like Polychlorinated Biphenyls (PCB) in Feed and Food, 284, 137 p. (en ligne : www.efsa.europa.eu/fr).
  • (en) EFSA, 2010. Results of the monitoring of non dioxin-like PCBs in food and feed. EFSA Journal 2010, 8(7), 1701, 35 p., DOI 10.2903/j.efsa.2010.1701 (en ligne : www.efsa.europa.eu/fr).
  • (en) Fattore E, Fanelli R, Dellatte E, Turrini A, di Domenico A, 2008. Assessment of the dietary exposure to non-dioxin-like PCBs of the Italian general population. Chemosphere, 73(1 Suppl), S278-83.
  • (en) Fattore E, Fanelli R, Turrini A, di Domenico A, 2006. Current dietary exposure to polychlorodibenzop-dioxins, polychlorodibenzofurans, and dioxin-like polychlorobiphenyls in Italy. Mol. Nutr. Food Res., 50(10), 915-21.
  • (en) Fromme H, Shahin N, Boehmer S, Albrecht M, Parlar H, Liebl B, Mayer R, Bolte G (2009), Dietary intake of non-dioxin-like polychlorinated biphenyls (PCB) in Bavaria, Germany. Results from the Integrated Exposure Assessment Survey (INES), Gesundheitswesen, 71(5), 275-80.
  • (en) FSA, 2003. Dioxins and dioxin-like PCBs in the UK diet: 2001 total diet study samples. Rapport 38/03 (en ligne : www.food.gov.uk).
  • (en) Kiviranta H, Ovaskainen ML, Vartiainen T, 2004. Market basket study on dietary intake of PCDD/Fs, PCBs, and PBDEs in Finland. Environ Int., 30(7), 923-32.
  • (en) Marin S, Villalba P, Diaz-Ferrero J, Font G, YusĂ  V, 2011. Congener profile, occurrence and estimated dietary intake of dioxins and dioxin-like PCBs in foods marketed in the Region of Valencia (Spain). Chemosphere, 82(9), 1253-61.
  • (en) AESA, Monitoring of Dioxins and PCBs in Food and Feed, EFSA Journal, 2012, 10(7)2832 62
  • (en) Pandelova M, Piccinelli R, Levy Lopez W, Henkelmann B, Molina-Molina JM, Arrebola JP, Olea N, Leclerq C, Schramm KW, 2011. Assessment of PCDD/F, PCB, OCP and BPA dietary exposure of non-breast-fed European infants. Food Additives & Contaminants : Part A, 28:8, 1110-1122.
  • (en) PerellĂł G, GĂłmez-CatalĂĄn J, Castell V, Llobet JM, Domingo JL (2012). Assessment of the temporal trend of the dietary exposure to PCDD/Fs and PCBs in Catalonia, over Spain: health risks. Food Chem. Toxicol. 50(2), 399-408.
  • (en) SalgovicovĂĄ D, PavlovicovĂĄ D (2007). Exposure of the population of the Slovak Republic to dietary polychlorinated biphenyls. Food Chem. Toxicol., 45(9), 1641-9.
  • (en) SCF (Scientific Committee on Food), 2001. Opinion on the risk assessment of dioxins and dioxins-like PCB in food (update based on the new scientific information available since the adoption of the SCF opinion of 22 November 2000) (adoptĂ© par le SCF le ). en ligne
  • (en) Sirot V, Tard A, Venisseau A, Brosseaud A, Marchand P, Le Bizec B, Leblanc JC, 2012. Dietary exposure to polychlorinated dibenzo-p-dioxins, polychlorinated dibenzofurans and polychlorinated biphenyls of the French population : Results of the second French Total Diet Study. Chemosphere, 88(4), 492-500.
  • (en) Tard A, Gallotti S, Leblanc JC, Volatier JL, 2007. Dioxins, furans and dioxin-like PCBs: occurrence in food and dietary intake in France. Food Addit. Contam., 24(9), 1007-17.
  • (en) Törnkvist A, Glynn A, Aune M, Darnerud PO, Ankarberg EH, 2011. PCDD/F, PCB, PBDE, HBCD and chlorinated pesticides in a Swedish market basket from 2005--levels and dietary intake estimations. Chemosphere, 83(2), 193-9.
  • (en) Van den Berg M, Birnbaum L, Denison M, De Vito M, Farland W, Feeley M, Fiedler H, Hakansson H, Hanberg A, Haws L, Rose M, Safe S, Schrenk D, Tohyama C, Trischer A, Tuomisto J, Tysklind M, Walker N and Peterson RE, 2006. The 2005 World Health Organization Reevaluation of Human and Mammalian Toxic Equivalency Factors for Dioxins and Dioxin-Like Compounds. Toxicol. Sci., 93, 223 – 241.
  • (en) Weijs PJ, Bakker MI, Korver KR, van Goor Ghanaviztchi K, van Wijnen JH, 2006. Dioxin and dioxin-like PCB exposure of non-breastfed Dutch infants. Chemosphere, 64(9):1521-5.
  • (en) Windal I, Vandevijvere S, Maleki M, Goscinny S, Vinkx C, Focant JF, Eppe G, Hanot V, Van Loco J, 2010. Dietary intake of PCDD/Fs and dioxin-like PCBs of the Belgian population. Chemosphere, 79(3), 334-40.

Références

  1. Numéro index 602-039-00-4 dans le tableau 3.1 de l'annexe VI du rÚglement CE no 1272/2008 (16 décembre 2008)
  2. « Biphényle polychloré » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  3. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, « Evaluations Globales de la Cancérogénicité pour l'Homme, Groupe 2A : Probablement cancérogÚnes pour l'homme », sur monographs.iarc.fr, CIRC, (consulté le )
  4. Source : Plan national français
  5. Peterson RE, Poellinger L, Safe S, Schrenk D, Tillitt D, Tysklind M, Younes M, WĂŠrn F, Zacharewski T, 1998. Toxic Equivalency Factors (TEFs) for PCBs, PCDDs, PCDFs for Humans and Wildlife. Environ Health Perspect, 106, 775-792.
  6. Gladen BC, Rogan WJ, Hardy P, Thullen J, Tingelstad J, Tully M. Development after exposure to polychlorinated biphenyls and dichlorodiphenyl dichloroethene transplacentally and through human milk. J. Pediatr 1988;113:991-995
  7. Centre Léon-Bérard, Site Cancer et environnement (consulté le 25 août 2011)
  8. Breivik, K ; Sweetman, A ; Pacyna, JM ; Jones, KC (2002), Towards a global historical emission inventory for selected PCB congeners — a mass balance approach 1. Global production and consumption, The Science of the Total Environment, 290 81–198
  9. Scientific report of Efsa ; Update of the monitoring of levels of dioxins and PCBs in food and feed, EFSA Journal 2012, 10(7):2832
  10. « Knowledge and Competitive Advantage: The Coevolution of Firms, Technology, and National Institutions », sur eh.net (consulté le )
  11. (de) Hermann Schmidt, « Ueber Benzidin (alpha-Diamidodiphenyl) », Über Diphenylbasen,‎ , p. 320-347
  12. Christelle Gramaglia et Marc Babut, « L’expertise Ă  l’épreuve d’une controverse environnementale et sanitaire : la production des savoirs et des ignorances Ă  propos des PCB du RhĂŽne (France) », VertigO, no Volume 14 NumĂ©ro 2,‎ (ISSN 1492-8442, DOI 10.4000/vertigo.15067, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) US EPA National Center for Environmental Assessment, « The toxicity of certain benzene derivatives and related compounds », sur hero.epa.gov, (consulté le )
  14. (en) C. K. Drinker, M. F. Warren et G. A. Bennett, « The Problem of Possible Systemic Effects from Certain Chlorinated Hydrocarbons. », The Journal of industrial hygiene and toxicology,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  15. Document Guide ONU
  16. Considérant no 7 du rÚglement 277/2012 (P 2/7)
  17. Tanabe S, Hidaka H, Tatsukawa R, PCBs and chlorinated hydrocarbon pesticides in Antarctic atmosphere and hydrosphere, Chemosphere 12(2):277-288 (1983).
  18. Buckley EH. Accumulation of airborne polychlorinated biphenyls in foliage. Science 216:520 (1982).
  19. S.N. Meijer et al., Global Distribution and Budget of PCBs and HCB in Background Surface Soils: Implications for Sources and Environmental Processes, Environ. Sci. Technol., 2003, 37, 667-672
  20. Lyubartseva, S. P., Ivanov, V. A., Bagaev, A. V., Demyshev, S. G., Zalesny, V. B, Three-dimensional numerical model of polychlorobiphenyls dynamics in the Black Sea, avril 2012 (ISSN 1569-3988), DOI 10.1515/rnam-2012-0004 (résumé)
  21. Hugla, J. L., Dohet, A., Thys, I., Hoffmann, L., & Thomé, J. P. (1998, June). Contamination par les PCBs et les pesticides organochlorés des poissons du Grand-Duché de Luxembourg: incidence possible sur les populations de loutre (Lutra lutra L.). In Annales de Limnologie-International Journal of Limnology (Vol. 34, No. 02, pp. 201-209). EDP Sciences (résumé).
  22. Lire dans son intégralité le point de vue des médecins de l'ASEF sur les PCB, sur asef-asso.fr
  23. H. Budzinski, Directrice de recherche de physico et toxico-chimie de l’environnement Ă  Bordeaux I, PCB : comprendre l'effet chronique des faibles doses en mĂ©lange, Actu-environnement, 2012-08-27
  24. (comté de Pickens, Caroline du Sud)
  25. Bishop CA, Rouse JD., Chlorinated hydrocarbon concentrations in plasma of the Lake Erie water snake (Nerodia sipedon insularum) and northern water snake (Nerodia sipedon sipedon) from the Great Lakes basin in 1998 ; Arch Environ Contam Toxicol. 2000 Nov; 39(4):500-5 (résumé)
  26. Fontenot LW, Noble GP, Akins JM, Stephens MD, Cobb GP., Bioaccumulation of polychlorinated biphenyls in ranid frogs and northern water snakes from a hazardous waste site and a contaminated watershed. (résumé), Chemosphere, avril 2000, 40(8):803-9.
  27. M. Van den Berg et al., « The 2005 World Health Organization Reevaluation of Human and Mammalian Toxic Equivalency Factors for Dioxins and Dioxin-Like Compounds », Toxicological Sciences, vol. 93, no 2,‎ , p. 223–241 (PMID 16829543, DOI 10.1093/toxsci/kfl055)
  28. J. Ibarluzea et al., Sociodemographic, reproductive and dietary predictors of organochlorine compounds levels in pregnant women in Spain, Chemosphere, vol. 82, chap. 1, janvier 2011, p. 114–120 (rĂ©sumĂ©)
  29. O.P. Luzardoa, M. Almeida-Gonzåleza, L.A. Henríquez-Hernåndeza, M. Zumbadoa, E.E. Álvarez-Leónb, L.D. Boada, Polychlorobiphenyls and organochlorine pesticides in conventional and organic brands of milk : Occurrence and dietary intake in the population of the Canary Islands (Spain), Chemosphere, vol. 88, issue 3, juillet 2012, p. 307-315 (résumé)
  30. Octavio P. Luzardoa, Vikesh Mahtani, Juan M. Troyano, Margarita Álvarez de la Rosa, Ana I. Padilla-PĂ©rez, Manuel Zumbado, Maira Almeida, Guillermo Burillo-Putze, Carlos Boada, Luis D. Boad, Determinants of organochlorine levels detectable in the amniotic fluid of women from Tenerife Island (Canary Islands, Spain), Environmental Research, vol. 109, issue 5, juillet 2009, p. 607–613 (RĂ©sumĂ©)
  31. Maira Almeida-Gonzålez, Octavio P. Luzardo, Manuel Zumbado, Ángel Rodríguez-Hernåndez, Norberto Ruiz-Suårez, Marta Sangil, María Camacho, Luis A. Henríquez-Hernåndez, Luis D. Boada, Levels of organochlorine contaminants in organic and conventional cheeses and their impact on the health of consumers: An independent study in the Canary Islands (Spain), Food and Chemical Toxicology, vol. 50, issue 12, décembre 2012, p. 4325-4332 (résumé)
  32. GeneviĂšve De Lacour (2011), Pesticides : une prise de sang qui fait mal, 11 avril 2011
  33. Scientific report of Efsa; Update of the monitoring of levels of dioxins and PCBs in food and feed, EFSA Journal, 2012 ; 10(7):2832, p. 3, 24, 82 p.
  34. 18 analyses seulement faites et communiquées à l'Europe en prÚs de 10 ans pour un total de 26 pays européens selon le rapport de l'AESA (2012)
  35. Directive 2002/32/CE
  36. Source (blog.mondediplo.net, 30 août 2007)
  37. http://www.chem.unep.ch/POPs/pdf/pcbdestfr.PDF
  38. http://www.dree.org/documents/129/67872.pdf
  39. Brown JF, Bedard DL, Brennan MJ, Carnahan JC, Feng H, Wagner RE. PCB dechlorination in aquatic sediments. Science 236:709-712 (1987).
  40. Aerobic and Anaerobic PCB Biodegradation in the Environment, par Daniel A. Abramowicz, in Environmental Laboratory, GE Corporate Research and Development, Schenectady, New York (1995))
  41. Abramowicz DA. Aerobic and anaerobic biodegradation of PCBs: a review. In: CRC Critical Reviews in Biotechnology, Vol 10 (Steward GG, Russell I, eds). Boca Raton, FL:CRC Press, 1990;241-251.
  42. 8. Bedard DL. Bacterial transformations of polychlorinated biphenyls. In: Biotechnology and Biodegradation, Advances in Applied Technology Series, Vol 4 (Kamely D, Chakrabarty A, Omenn GS, eds). The Woodlands, TX:Portfolio Publishing, 1990;369-388.
  43. Furukawa K. Microbial degradation of polychlorinated biphenyls (PCBs). In: Biodegradation and Detoxification of Environmental Pollutants (Chakrabarty AM, ed). Boca Raton, FL:CRC Press, 1982;33-57.
  44. Furukawa K. Modifications of PCBs by bacteria and other microorganisms. In PCBs and the Environment, vol. 2 (Waid JS, Ă©d.). Boca Raton, FL:CRC Press, 1986;89-100.
  45. Quensen JF III, Tiedje JM, Boyd SA. Reductive dechlorination of PCBs by anaerobic microorganisms from sediments. Science 242:752-754 (1988).
  46. Quensen JF III, Boyd SA, Tiedje JM. Dechlorination of four commercial polychlorinated biphenyl mixtures (Aroclors) by anaerobic microorganisms from sediments. Appl Environ Microbiol 56:2360-2369 (1990).
  47. Abramowicz DA, Brennan MJ, Van Dort HM. Anaerobic biodegradation of polychlorinated biphenyls. In: Extended Abstracts of American Chemical Society National Meeting, Div Environ Chem 29(2):377-379 (1989).
  48. Abramowicz DA, Brown JF Jr, O'Donnell MK. Anaerobic PCB dechlorination in Hudson River sediments. In: General Electric Company Research and Development Program for the Destruction of PCBs, Tenth Progress Report. Schenectady, NY:General Electric Corporate Research and Development, 1991, 17-30.
  49. Santé humaine et environnement : les risques posés par les PCB (BP392f)
  50. Report on Carcinogens, 11th edition. Research Triangle Park, NC : U.S. Department of Health and Human Services, Public Health Service, National Toxicology Program. (2005). [MO-020358] (Site Web
  51. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, Overall evaluations of carcinogenicity : an updating of IARC monographs volumes 1-42. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans, Supplement 7. Lyon : International Agency for Research on Cancer. (1987). [MO-011531] Monographie
  52. IARC Working Group on the Evaluation of Carcinogenic Risks of Chemical to Man, Some anti-thyroid and related substances, nitrofurans and industrial chemicals. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks of chemical to man, Vol. 7. Lyon : International Agency for Research on Cancer. (1974). [MO-023432] (IARC)
  53. Documentaire d'Arte d'aprÚs « Le monde selon Monsanto »
  54. Sawyer LD., Quantitation of polychlorinated biphenyl residues by electron capture gas-liquid chromatography: reference material characterization and preliminary study, J. Assoc. Off. Anal. Chem., 1978 ; 61:272-281
  55. Dose mortelle pour 50 % de la population au bout de huit jours
  56. Annexe I, section V (dioxines et PCB), de la directive 2002/32/CE, mise Ă  jour en 2012
  57. Falandysz J., Yamashita N., Tanabe S., Tatsukawa R., Ruciñska L ., Mizera T. & Jakuczun B. (1994). Congener-specific analysis of polychlorinated biphenyls in white-tailed sea eagles Haliaeetus albicilla collected in Poland. Archives of Environmental Contamination Toxicology. 26 : 13-22
  58. Martin van den Berg et al., «The 2005 World Health Organization Re-evaluation of Human and Mammalian Toxic Equivalency Factors for Dioxins and Dioxin-like Compounds», Toxicological Sciences 93(2), p. 223 à 241 (2006)
  59. AESA, Results of the monitoring of dioxin levels in food and feed, EFSA Journal, 22 juillet 2010, 8(3):1385.
  60. AESA, Rapport de l'EFSA sur la présence dans les aliments pour animaux et dans les denrées alimentaires, EFSA Journal (2005) 284, p. 1-137.
  61. Rogan WJ, Gladen BC, McKinney JD et al., Polychlorinated biphenyls (PCBs) and dichloro diphenyl dichloroethene (DDE) in human milk: effects of maternal factors and previous lactation, Am. J. Public Health, 1986;76:172-177
  62. W. J. Rogan, Pollutants in Breast Milk, Arch. Pediatr. Adolesc. Med., 1er septembre 1996, 150(9): 981 - 990.
  63. Jensen AA., Polychlorobiphenyls (PCBs), polychlorodibenzo-p-dioxins (PCDDs) and polychlorodibenzofurans (PCDFs) in human milk, blood and adipose tissue, Sci. Total Environ., 1987 ; 64:259-293
  64. Avis de l’Agence française de sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments relatif aux bĂ©nĂ©fices/risques liĂ©s Ă  la consommation de poissons. 14 juin 2010
  65. « Oméga-3 contre polluants : quels poissons privilégier ?, Natura Sciences »
  66. Sikka, S. C. and Wang, R. (2008), [Endocrine disruptors and estrogenic effects on male reproductive axis]. Asian Journal of Andrology, 10: 134–145. doi: 10.1111/j.1745-7262.2008.00370.x (RĂ©sumĂ©, en anglais)
  67. J L Jacobson, H E Humphrey, S W Jacobson, S L Schantz, M D Mullin et R Welch, Determinants of polychlorinated biphenyls (PCBs), polybrominated biphenyls (PBBs), and dichlorodiphenyl trichloroethane (DDT) levels in the sera of young children., American Journal of Public Health, vol. 79, issue 10 1401-1404, 1989 (Résumé, en anglais)
  68. W. G. Foster, J. F. Jarrell, E. V. Younglai, M. G. Wade, D. L. Arnold et S. Jordan, An Overview of Some Reproductive Toxicology Studies Conducted At Health Canada Toxicology and Industrial Health, 1er mai 1996, 12(3-4), 447 - 459.
  69. Chen Y-C, Guo Y-L, Hsu C-C, Rogan WJ. Cognitive development of Yu-Cheng (“oil disease“) children prenatally exposed to heat-degraded PCBs. JAMA 1992;268:3213-3218
  70. Guide ONU
  71. Rogan WJ, Gladen BC, Hung KL et al., Congenital poisoning by polychlorinated biphenyls and their contaminants in Taiwan, Science 1988 ; 241:334-336
  72. Fein GG, Jacobson JL, Jacobson SW, Schwartz PM, Dowler JK, Prenatal exposure to polychlorinated biphenyls: effects on birth size and gestational age, J. Pediatr. 1984 ; 105:315-320
  73. Rogan WJ, Gladen BC, McKinney JD et al., Neonatal effects of transplacental exposure to PCBs and DDE, J. Pediatr. 1986, 109:335-341
  74. Jacobson JL, Jacobson SW, Humphrey HEB, Effects of in utero exposure to polychlorinated biphenyls and related contaminants on cognitive functioning in young children, J. Pediatr. 1990;116:38-45
  75. S. W. Jacobson, L. M. Chiodo et J. L. Jacobson, Breastfeeding Effects on Intelligence Quotient in 4- and 11-Year-Old Children, Pediatrics, 1er mai 1999, 103(5) : e71 - e71.
  76. Jacobson JL, Jacobson SW, Humphrey HEB. Effects of exposure to PCBs and related compounds on growth and activity in children. Neurotoxicol. Teratol. 1990 ; 12:319-326
  77. Joseph L. Jacobson, Ph.D. et Sandra W. Jacobson, Ph.D., Intellectual Impairment in Children Exposed to Polychlorinated Biphenyls in Utero, N. Engl. J. Med., 1996, 335:783-789, 12 septembre 1996
  78. N Ribas-Fito, M Sala, M Kogevinas et J Sunyer, Polychlorinated biphenyls (PCBs) and neurological development in children: a systematic review, J. Epidemiol. Community Health, 1er août 2001, 55(8) : 537 - 546.
  79. K. A. Gray, M. A. Klebanoff, J. W. Brock, H. Zhou, R. Darden, L. Needham et M. P. Longnecker, In Utero Exposure to Background Levels of Polychlorinated Biphenyls and Cognitive Functioning among School-age Children, Am. J. Epidemiol., 1er juillet 2005, 162(1) : 17 - 26. K. A. Gray, M. A. Klebanoff, J. W. Brock, H. Zhou, R. Darden, L. Needham et M. P. Longnecker, In Utero Exposure to Background Levels of Polychlorinated Biphenyls and Cognitive Functioning among School-age Children, Am. J. Epidemiol., 1er juillet 2005, 162(1) : 17 - 26.
  80. Jacobson JL, Jacobson SW, 2003, Prenatal exposure to polychlorinated biphenyls and attention at school age, J. Pediatr. 143 : 780–788.
  81. Jacobson SW, Fein GG, Jacobson JL, Schwartz PM, Dowler JK. The effect of intrauterine PCB exposure on visual recognition memory. Child Dev 1985;56:853-860
  82. Levin ED, Schantz SL, Bowman RE. Delayed spatial alternation deficits resulting from perinatal PCB exposure in monkeys, Arch. Toxicol. 1988, 62:267-273
  83. Rogan WJ, Gladen BC, McKinney JD et al., Neonatal effects of transplacental exposure to PCBs and DDE, J. Pediatr. 1986 ; 109:335-341
  84. (en) Maryse F, Bouchard, University of Montreal, Canada, Oulhote, Youssef, Universite de Montreal, Canada; Sagiv, Sharon, Boston University School of Public Health, Canada; Dave, Saint-Amour, Department of Psychology, Université du Québec à Montréal, Canada; Jennifer, Weuve, Rush University Institute for Healthy Aging, Rush University, United States, « Exposure to Polychlorinated Biphenyls and Cognition in Older U.S. Adults: National Health and Nutrition Examination Survey (1999-2002) »
  85. Lind PM, van Bavel B, Salihovic S, Lind L, 2011 Circulating Levels of Persistent Organic Pollutants (POPs) and Carotid Atherosclerosis in the Elderly. Environ Health Perspect doi:10.1289/ehp.1103563
  86. M. Vrijheid, D. Martinez, I. Aguilera, F. Ballester, M. Basterrechea, A. Esplugues, M. Guxens, M. Larranaga, A. Lertxundi, M. Mendez et al., Socioeconomic status and exposure to multiple environmental pollutants during pregnancy: evidence for environmental inequity?, J. Epidemiol. Community Health, 25 octobre 2010, jech.2010.117408v1.
  87. wain WR, An overview of the scientific basis for concern with polychlorinated biphenyls in the Great Lakes, In D'Itri FM, Kamrin MA, Ă©ds., PCBs: human and environmental hazards, Boston, Butterworth, 1983:11-48.
  88. Tanabe S., PCB problems in the future: foresight from current knowledge, Environ. Pollut., 1988 ; 50:5-28
  89. Gladen B., Longnecker M., Schecter A., Correlations among polychlorinated biphenyls, dioxins and furans in humans, American Journal of Industrial Medicine, 1999, 35, p. 15-20.
  90. Fiche INRS
  91. voir fiche INRS citée ci-dessus
  92. page du ministĂšre de l'Écologie, sur les PCB, crĂ©Ă©e le 19 septembre 2007)
  93. Le décret no 87-59 du relatif à la mise sur le marché, à l'utilisation et à l'élimination des polychlorobiphényles et polychloroterphényles (JO du 4 février 1987)
  94. Décret no 2001-63 du 18 janvier 2001 modifiant le décret no 87-59 du 2 février 1987 relatif à la mise sur le marché, à l'utilisation et à l'élimination des polychlorobiphényles et polychloroterphényles, J.O. no 21 du 25 janvier 2001, p. 1286
  95. [Plan d'action PCB] (doc. annexé au Plan de gestion de l'anguille, 2008)
  96. Avis AFSSA du 5 février 2008
  97. Circulaire du 7 juillet 2011 relative aux modalitĂ©s de mise en Ɠuvre par les prĂ©fets des mesures de gestion dans le cadre du plan national d'actions sur les polychlorobiphĂ©nyles (PCB)
  98. Pollution du RhÎne : 10 questions sur un désastre écologique majeur
  99. Le RhÎne pollué par les PCB : un Tchernobyl français ?
  100. voir par exemple PCB : réaction tardive sur une pollution historique article, Novethic 24 septembre 2007]
  101. Source, CAP 21
  102. ArrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 2 avril 2008
  103. Parfois orthographié Ascarelle ou Ascarel
  104. Proceedings of the Subregional Awareness Raising Workshop on Persistent Organic Pollutants (POPs), Bangkok, Thaïlande, United Nations Environment Programme, 25-28 novembre 1997 (consulté le 11 décembre 2007)
  105. Brand names of PCBs — What are PCBs?. Japan Offspring Fund / Center for Marine Environmental Studies (CMES), Ehime University, Japon, 2003 (consultĂ© le 11 fĂ©vrier 2008)
  106. http://www.ceaeq.gouv.qc.ca/methodes/pdf/MA403BPC10.pdf
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.