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Expérimentation animale

L’expĂ©rimentation animale consiste Ă  utiliser des animaux comme substituts ou « modĂšles » pour mieux comprendre la physiologie d'un organisme et ses rĂ©ponses Ă  divers facteurs (alimentation, environnement, agents pathogĂšnes) ou substances (pour en tester, vĂ©rifier ou Ă©valuer l'efficacitĂ©, l'innocuitĂ© ou la toxicitĂ©). Il s'agit gĂ©nĂ©ralement de tenter de prĂ©voir ce qui se passe chez l'espĂšce humaine sans exposer de personnes humaines aux risques, aux contraintes et aux souffrances (douleurs et/ou stress) susceptibles d'ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©es par les expĂ©rimentations.

Expérimentation animale au XVIIIe siÚcle ; avec exposition d'un oiseau au vide d'air, produit par une pompe à air, par Joseph Wright of Derby, 1768. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Historiquement, la vivisection est apparue durant l'AntiquitĂ©. AprĂšs une absence relative au Moyen Âge, elle a Ă©tĂ© explorĂ©e Ă  nouveau durant la Renaissance, puis systĂ©matisĂ©e au XIXe siĂšcle, en particulier sous l'impulsion des physiologistes français tels que Claude Bernard. L'apparition de la bactĂ©riologie et des sĂ©rums Ă  la fin du XIXe siĂšcle a marquĂ© un tournant paradigmatique et la naissance de l'expĂ©rimentation animale dans les diverses formes qu'on lui connait aujourd'hui. Depuis le XXe siĂšcle, une grande majoritĂ© des expĂ©rimentations se font sur des souches spĂ©cifiques de rongeurs utilisĂ©s comme modĂšles – et en particulier des souris.

En 2010, la directive europĂ©enne 2010/63/UE a remplacĂ© la directive 86/609/CEE qui Ă©tait en vigueur depuis 1986. La nouvelle directive a mis en avant le principe des 3R, instaurĂ© de nouvelles obligations (comitĂ©s d'Ă©thique pour l'Ă©valuation des projets, rĂ©sumĂ©s non techniques Ă  destination du grand public) et approfondi d'autres dispositions (conditions de dĂ©tention minimales, formation du personnel), sans encadrer cependant ces prescriptions par des sanctions dissuasives dont l'application serait commune partout au sein de l'Union. Tous les États membres ont transposĂ© cette directive dans leur rĂ©glementation, avec des sanctions plus ou moins bien dĂ©finies (en France, il s'agit d'amendes de quelques centaines d'euros au maximum). D'autres rĂ©glementations existent en dehors de l'Union europĂ©enne (Suisse, États-Unis, Australie, Japon...), la plus ancienne Ă©tant l'amendement du Cruelty to Animals Act, 1876 (en) en Angleterre.

Environ dix millions de vertĂ©brĂ©s et de cĂ©phalopodes sont utilisĂ©s chaque annĂ©e dans les laboratoires des États membres de l'Union europĂ©enne, auxquels s'ajoutent dix millions d'animaux Ă©levĂ©s et morts ou tuĂ©s hors utilisation expĂ©rimentale. Ces chiffres sont connus pour chaque État membre de l'UE (deux millions d'utilisation et deux millions d'animaux morts hors utilisation chaque annĂ©e pour la France), mais beaucoup plus difficiles Ă  Ă©valuer pour de nombreux autres pays dont les recensements statistiques sont encore moins exhaustifs. Tous ces animaux sont utilisĂ©s majoritairement pour la recherche fondamentale, la recherche appliquĂ©e, les tests rĂ©glementaires de toxicitĂ© et la production de routine de substances telles que les anticorps.

De nombreuses controverses existent autour de l'expérimentation animale. Il s'agit de débats épistémologiques (notamment autour de la validité des modÚles animaux et le développement des méthodes de substitution (en)), philosophiques (en éthique animale, en philosophie morale et en philosophie politique), juridiques (la réglementation cherchant à la fois à protéger les animaux et ne pas freiner la recherche médicale), et pragmatiques (concernant notamment l'application de la réglementation). Bien qu'il soit difficile d'étudier l'opinion publique de maniÚre rigoureuse, de nombreuses actions collectives et politiques (Initiatives citoyennes européennes, votations, manifestations, propositions de loi...) attestent d'un engagement relativement important du public sur ce sujet, notamment lorsqu'il s'agit d'utiliser les animaux pour tester des produits du quotidien (en particulier les cosmétiques (interdiction dans l'EU depuis 2013)).

Histoire

Antiquité

Les traces les plus anciennes de l'expĂ©rimentation animale remontent au moins Ă  l'AntiquitĂ© sous la forme de la vivisection. Au IVe siĂšcle avant l'Ăšre commune, plusieurs sectes mĂ©dicales s'opposent Ă  Alexandrie concernant la meilleure maniĂšre d'accĂ©der Ă  la connaissance. Les dogmatistes n'hĂ©sitent pas Ă  pratiquer la dissection et la vivisection des animaux (humains ou non), tandis que les empiriques pensent que ces pratiques dĂ©naturent le fonctionnement du corps et ne peuvent donc fournir aucune connaissance. Ils y prĂ©fĂšrent donc l'observation des personnes qu'ils traitent, dans le cours du traitement[1] - [2]. La vivisection utilisĂ©e Ă  des fins de recherche donne lieu Ă  des prĂ©occupations d'ordre Ă©thique. Au IIIe siĂšcle avant l'Ăšre commune, ThĂ©ophraste (qui succĂšde Ă  Aristote Ă  AthĂšnes) dĂ©nonce l'injustice de la vivisection animale en se fondant sur le fait que les animaux utilisĂ©s peuvent souffrir au mĂȘme titre que les personnes humaines[1].

Au IIe siĂšcle de l'Ăšre commune, une dĂ©clamation condamne la vivisection humaine quels que soient les rĂ©sultats attendues : « l’exercice de la mĂ©decine ne permet pas de tuer une personne pour sauver la vie d’une autre » et « une action criminelle en soi ne peut se justifier par des effets bĂ©nĂ©fiques collatĂ©raux ». Cette dĂ©clamation n'aborde pas explicitement le sujet de la vivisection animale[2]. À cette Ă©poque, Galien pratique les dissections et les vivisections d'animaux pour Ă©tudier l'anatomie, sur laquelle il produira de nombreux Ă©crits. Il n'attribue aux animaux qu'une conscience et une sensibilitĂ© trĂšs limitĂ©es Ă  la douleur mais pose des restrictions esthĂ©tiques sur ses pratiques. Ainsi, il d'intervenir sur les organes gĂ©nitaux des animaux et de dissĂ©quer des animaux en position dressĂ©e[1] - [2]. Lors des spectacles publics de vivisection, il prĂ©fĂšre les cochons aux primates, ce qui lui permet d'en tirer des cris impressionnants pour le public tout en Ă©vitant la ressemblance trop grande avec le corps humain et la mauvaise odeur qu'il attribue aux primates[3].

Moyen Âge

Au cours du Moyen Âge, l'expĂ©rimentation animale persiste sous la forme d'observations zoologiques et de dissections. Ainsi au XIIe siĂšcle, Abu Hamid al-Gharnati (en) profite de ses voyages pour manipuler les animaux qu'il rencontre de diverses maniĂšres, allant jusqu'Ă  les Ă©viscĂ©rer pour observer leurs entrailles[4]. Au XIIIe siĂšcle, FrĂ©dĂ©ric de Hohenstaufen expĂ©rimente autour de la fauconnerie : pour vĂ©rifier une idĂ©e rĂ©pandue selon laquelle les vautours se repĂšrent de loin Ă  l’odorat, il coud les paupiĂšres de faucons (technique frĂ©quente en fauconnerie, on parle de « ciller ») et leur lance des morceaux de viande ou des poussins vivants pour voir s’ils vont les manger[5]. Entre le XIIIe siĂšcle et le XVe siĂšcle, des lĂ©gendes urbaines donnent lieu Ă  d'autres tests de ce type sur les animaux. Par exemple, face Ă  l’idĂ©e que les autruches pourraient digĂ©rer n’importe quoi, de nombreuses personnes vont tenter de leur proposer (ou de leur faire avaler de force) de petits objets en fer, comme des piĂšces ou des clous[6].

Quant au monde arabe, il y existe une tension entre la mauvaise considération des dissections et vivisections et l'importance accordée à l'obtention du savoir. De plus, les médecins étant souvent au service de princes, la loi passe au second plan face aux envies de ces derniers. Des ménageries s'installent donc dÚs le IXe siÚcle pour réaliser des expériences pharmacologiques et médicales notamment sur des primates[7].

Renaissance

Au XVIe siĂšcle, avec la redĂ©couverte des ProcĂ©dures anatomiques de Galien, les chercheurs s'intĂ©ressent Ă  nouveau Ă  la dissection et Ă  la vivisection dans un but d'exploration anatomique et de recherche mĂ©dicale. MĂȘme LĂ©onard de Vinci, pourtant vĂ©gĂ©tarien, pratique la dissection et la vivisection d'animaux au service du rĂ©alisme de son art. Au XVIIe siĂšcle William Harvey reproduit des centaines de dissections et de vivisections. Tout au long de la Renaissance, les dĂ©monstrations publiques de vivisections et de dissections cĂŽtoieront les ours dansants, les combats d'ours et de chiens, les tortures de chats et autres spectacles mettant en scĂšne la souffrance des animaux. Ainsi Realdo Colombo, professeur d'anatomie italien au XVIe siĂšcle, raconte comment les membres du clergĂ© furent impressionnĂ©s par la maniĂšre dont une chienne surmontait sa propre douleur pour tenter de rĂ©conforter ses chiots torturĂ©s devant elle par Colombo qui venait de les extraire de son vendre par cĂ©sarienne[1].

Le dĂ©bat antique entre les dogmatistes et les empiriques trouve son pendant Ă  cette Ă©poque avec les dĂ©saccords entre les mĂ©canistes (qui pensent que le fonctionnement du corps peut ĂȘtre segmentĂ© et que chaque partie peut en ĂȘtre compris indĂ©pendamment du reste) et les vitalistes (qui croient en un « principe vital » distinguant les ĂȘtres vivants du reste de la nature). De chaque cĂŽtĂ©, les vivisections servent Ă  prouver et Ă  illustrer les thĂ©ories des anatomistes. La notion de l'« animal-machine », attribuĂ©e Ă  RenĂ© Descartes, repose sur une vision mĂ©caniste du monde : il ne s'agit pas de nier la souffrance et la conscience des animaux (ce qui est trĂšs rare mĂȘme Ă  l'Ă©poque), mais d'affirmer que le fonctionnement de leurs corps peut ĂȘtre Ă©tudier comme le fonctionnement d'autant de machines[1].

Au XVIIIe siĂšcle, dans Les Voyages de Gulliver (1726), Jonathan Swift se moque de la Royal Society de Londres, fondĂ©e en 1660, en la caricaturant par le rĂ©cit d'expĂ©riences plus ridicules les unes que les autres impliquant notamment des animaux – entre le nourrissage d'araignĂ©es avec des mouches colorĂ©es pour leur faire produire des toiles de diffĂ©rentes couleurs et le traitement de la colique par l'introduction d'un soufflet dans l'anus d'un chien (qui ne manque pas de mourir sur place)[8]. Par ailleurs, si les philosophes de la Renaissance dĂ©noncent largement la souffrance des animaux, ils se gardent de condamner la vivisection tant qu'elle est utile. Ainsi, alors que Jeremy Bentham Ă©crit en 1789 Ă  propos des animaux autres qu'humains que « La question n’est pas “peuvent-ils raisonner ?” Ni “peuvent-ils parler ?” Mais bien “peuvent-ils souffrir ?” »[9], il affirmera en 1825 n'avoir « aucune objection au fait d’exposer les chiens et les autres animaux infĂ©rieurs Ă  la douleur dans l'expĂ©rimentation mĂ©dicale, lorsque cette expĂ©rimentation a un objet dĂ©terminĂ©, bĂ©nĂ©fique pour le genre humain, [et est] accompagnĂ© d'une honnĂȘte perspective de rĂ©alisation »[10].

Époque moderne

À la fin du XVIIIe siĂšcle, Xavier Bichat participe Ă  Ă©laborer les rĂšgles de la mĂ©thode scientifique naissante avec son Discours sur l'Ă©tude de la physiologie (1798). Plusieurs chercheurs français, dont François Magendie, se regroupent, sous le nom de « physiologistes », pour Ă©tudier le fonctionnement des organismes vivants par le biais principal de la vivisection intĂ©grĂ©e dans une mĂ©thodologie expĂ©rimentale systĂ©matique. Alors que ces physiologistes sont acclamĂ©s en France, leurs collĂšgues britanniques sont beaucoup moins bien vus par la population, au point que Marshall Hall (en), qui vivisĂšque des animaux pour Ă©tudier le systĂšme nerveux et la circulation du sang, recommande la rĂ©glementation de la vivisection par une « sociĂ©tĂ© pour la recherche physiologique », qui ne verra pas le jour de son vivant[1].

Au milieu du XIXe siĂšcle, la vivisection est beaucoup moins bien vue, mĂȘme en France. Claude Bernard, Ă©lĂšve de Magendie et figure de proue de la vivisection française de l'Ă©poque, racontera comment ses travaux ont Ă©tĂ© entravĂ©s par l'opinion publique dans les annĂ©es 1840, au dĂ©but de sa carriĂšre :

« Il y a vingt-cinq ans, lorsque j’entrai dans la carriĂšre de la physiologie expĂ©rimentale, je me trouvai dans des circonstances oĂč j’eus moi-mĂȘme, comme d’autres, Ă  subir toutes les entraves qui Ă©taient rĂ©servĂ©es aux expĂ©rimentateurs. [
] DĂšs qu’un physiologiste expĂ©rimentateur Ă©tait dĂ©couvert, il Ă©tait dĂ©noncĂ©, vouĂ© Ă  l’abomination des voisins et livrĂ© aux poursuites des commissaires de police. Au dĂ©but de mes Ă©tudes expĂ©rimentales, j’ai Ă©prouvĂ© bien des fois des ennuis de cette nature ; [
]. [
] mais je dois dire qu’il m’arriva cependant, par le fait du hasard, d’ĂȘtre protĂ©gĂ© prĂ©cisĂ©ment par un commissaire de police. »

En fait, le chien du commissaire de police lui avait été vendu pour des expériences sur les sucs gastriques par un revendeur prétendant qu'il s'agissait d'un chien errant. Lorsque le commissaire l'a découvert, Bernard a soigné son chien, lui épargnant la vivisection, et s'est lié d'amitié avec le commissaire, qui l'a protégé par la suite quand le public ou les autorités publiques cherchaient à l'entraver dans ses activités[11].

En Angleterre, la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA) avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1824. En France, la SociĂ©tĂ© Protectrice des Animaux (SPA) n'est fondĂ©e que vingt ans plus tard, en 1845. De nombreux vivisecteurs en sont membres, ce qui rend le sujet Ă©pineux. La loi Grammont, adoptĂ©e en 1850 avec le soutien de la SPA, ne condamne que les violences publiques envers les animaux et ne s'applique pas Ă  la vivisection. En 1857, la SPA n'ayant toujours pas de position sur la vivisection, la RSPCA la met en demeure de s'exprimer Ă  ce sujet. Quatre ans plus tard, la SPA esquive la question dans un rapport de huit pages recommandant simplement de ne pas confondre la vivisection avec des violences « gratuites ». La RSPCA fait appel Ă  NapolĂ©on III, et l'AcadĂ©mie de mĂ©decine engage des dĂ©bats Ă  ce sujet en 1863. AprĂšs des dĂ©bats au cours desquels les physiologistes et les Ă©coles vĂ©tĂ©rinaires s'accusent mutuellement d'ĂȘtre Ă  l'origine des abus dĂ©noncĂ©s, un compte-rendu est adoptĂ© Ă  l'unanimitĂ© avant mĂȘme d'avoir Ă©tĂ© rĂ©digĂ©, niant l'existence des abus et jugeant les plaintes de la RSPCA infondĂ©es[12] - [13].

L'introduction de l'anesthĂ©sie au milieu du XIXe siĂšcle pousse certains physiologistes Ă  rĂ©aliser des Ă©tudes invasives qu'ils n'auraient pas osĂ© faire auparavant[1]. Pourtant, Moritz Schiff, vivisecteur, affirme en 1877 que l'anesthĂ©sie « a pu ĂŽter Ă  l’expĂ©rience tout caractĂšre de cruautĂ©, qui autrefois Ă©tait propre aux expĂ©riences de ce genre »[14]. Pour ces raisons, George Hoggan (mĂ©decin antivivisectionniste) avait dit en 1875 que l'anesthĂ©sie Ă©tait en fait « le pire des flĂ©aux pour les animaux vivisĂ©quables »[15]. C'est d'ailleurs Ă  cette Ă©poque que les mouvements antivivisectionnistes s'organisent et prennent de l'ampleur. En 1875, Frances Power Cobbe, militante fĂ©ministe, fonde la Victoria Street Society (en), premiĂšre association antivivisectionniste au monde. En 1874, aprĂšs qu'un mĂ©decin français avait provoquĂ© un scandale en Angleterre en montrant la vivisection d'un chien, une commission d'enquĂȘte mandatĂ©e par la reine Victoria avait reconnu l'existence d'abus et demande la mise en place d'une rĂ©glementation de la vivisection[12]. Lord Carvanon, sensible Ă  l'antivivisectionnisme, dĂ©pose une proposition de loi qui sera dĂ©formĂ©e en son absence par un groupe de vivisecteurs afin d'en rĂ©duire largement la portĂ©e. Le 11 aoĂ»t 1876, le Cruelty to Animals Act, 1876 (en) est adoptĂ©, mettant en place « un systĂšme d’autorisations qui pouvait ĂȘtre contournĂ© par un systĂšme de certificats »[12] et un systĂšme d'inspections menĂ©es par des vivisecteurs[16]. Face Ă  cet Ă©chec, la Victoria Street Society devient radicalement abolitionniste[17].

En France, la SociĂ©tĂ© française contre la vivisection (SFCV), rĂ©formiste et non abolitionniste, est fondĂ©e en 1882 par Emily Bishop, expatriĂ©e anglaise, mais n'obtient pas de rĂ©sultats. La Ligue populaire contre la vivisection, fondĂ©e l'annĂ©e suivante par Marie Huot sous la prĂ©sidence de Victor Hugo et Victor Schoelcher, deviendra beaucoup plus visible pendant quelques annĂ©es et positionnera le refus de la vivisection comme une question politique – ce qui rĂ©sonnera notamment avec la revendication de droits pour les animaux par Marie Huot dans un article publiĂ© en 1887 dans La Revue socialiste[12] - [18]. À cette Ă©poque, le mouvement contre la vivisection est portĂ©e majoritairement par des femmes, et le sexisme institutionnel facilite le rejet de leurs revendications. On les qualifie de « vieilles filles », « sensibles », « manipulĂ©es » ou « hystĂ©riques » qui n'ont pas trouvĂ© d'affection dans leur « intĂ©rieur domestique »[12] et ne devraient pas se prĂ©occuper des affaires politiques[19]. Les vivisecteurs accusent aussi les mouvements antivivisectionnistes d'ĂȘtre portĂ©s par les classes supĂ©rieures religieuses, effrayĂ©es de perdre leurs privilĂšges face Ă  la petite bourgeoisie. Pourtant, Marie Huot et Louise Michel, toutes deux antivivisectionnistes et fĂ©ministes, sont Ă©galement anarchistes, mais n'obtiennent pas plus de rĂ©sultats et ne sont pas mieux Ă©coutĂ©es que les reprĂ©sentantes des classes supĂ©rieures[12].

Ce sont les expériences de Louis Pasteur qui marquent à la fin du XIXe siÚcle l'arrivée d'un nouveau paradigme d'utilisation des animaux en tant que bioréacteurs pour produire des substances diverses et des sérums, ce qui entraine une augmentation exponentielle du nombre d'animaux exploités, et en particulier des rongeurs. Pourtant, la polémique sur la vaccination contre la rage étant retombée, les nouvelles pratiques de ce qui s'appellera alors « expérimentation animale » ne donnent pas lieu à de grandes protestations[12].

XXe siĂšcle

Au début du XXe siÚcle les premiers modÚles d'études privilégiés émergent : les rats, les souris, les mouches commencent à coloniser majoritairement les laboratoires. Des vers tels que les nématodes seront aussi utilisés.

À l'issue de la seconde guerre mondiale, en 1949, le code de Nuremberg stipule dans son article 3 que les fondements d'une expĂ©rimentation chez l'homme doivent s'appuyer sur les rĂ©sultats d'expĂ©riences antĂ©rieures effectuĂ©es sur l'animal.

Mais l’expĂ©rimentation animale reste un sujet de controverse. L’opposition Ă  l’usage des animaux dans les domaines scientifiques, pharmaceutique et cosmĂ©tique, s’accompagne d’une Ă©volution des rapports homme/animal. L’animal n’est plus vu comme un simple « objet utilitaire »[20]. Son rĂŽle se redĂ©finit au sein des sociĂ©tĂ©s occidentales, au point que certaines personnes parlent d’une « humanisation » de l’animal[21]. On a parlĂ© Ă  ce sujet des retrouvailles de l'humanitĂ© et de l'animalitĂ©.

Depuis les années 2000

En France, la question du bien-ĂȘtre animal est au cƓur des dĂ©bats sur l’expĂ©rimentation des animaux. En 2000, est promulguĂ©e une loi relative Ă  la protection animale et l'article L.214 du Code rural reconnaĂźt l’animal comme un « ĂȘtre sensible » que l’on doit respecter[22]. L’article L.515-14, votĂ© en 2015, change le statut de l’animal dans le code civil et considĂšre les animaux comme des « ĂȘtres vivants douĂ©s de sensibilitĂ© »[23].

Les conditions qui rĂšglementent l’usage d’animaux Ă  des fins expĂ©rimentales sont de plus en plus strictes et traduisent un changement de comportement des individus Ă  l’égard des animaux. Catherine Bousquet, journaliste et Ă©crivain scientifique, dans un ouvrage titrĂ© BĂȘtes de science, conclut Ă  ce propos par une question lourde et forte : « Sans elles, que saurions nous de nous-mĂȘme ? »[24].

La rĂ©glementation qui encadre l'utilisation d'animaux Ă  des fins scientifiques a Ă©tĂ© mise Ă  jour le 7 fĂ©vrier 2013, transposant ainsi la directive europĂ©enne 2010/63/UE[25]. La charte nationale portant sur l'Ă©thique de l'expĂ©rimentation animale dĂ©finit des principes d’utilisation des animaux Ă  des fins scientifiques[26].

En complĂ©ment de cette directive, de maniĂšre autonome, des scientifiques (suisses et allemands principalement) ont rĂ©digĂ© et lancĂ© en novembre 2011 la DĂ©claration de BĂąle (Basel Declaration), rapidement signĂ©e par prĂšs de 900 chercheurs ou laboratoires dont 500 hors de Suisse et d'Allemagne. Ils souhaitent qu'elle soit le pendant pour l'animal de la dĂ©claration d'Helsinki de 1964 (et plusieurs fois rĂ©visĂ©e depuis) rappelant des principes Ă©thiques et donnant des recommandations aux mĂ©decins et autres participants Ă  la recherche mĂ©dicale sur l'Être humain ou des Ă©tudes contenant des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel ou des Ă©chantillons biologiques non-anonymes[27].

RĂ©glementation

Historique

La rĂ©sistance Ă  l'expĂ©rimentation animale a surgi au moment oĂč l'homme a commencĂ© Ă  utiliser les animaux pour des expĂ©riences, dans l'AntiquitĂ©, pour des raisons Ă©pistĂ©mologiques (relatives en particulier au caractĂšre « artificiel » de la vivisection, jugĂ©e inapte Ă  fournir des informations sur le fonctionnement normal du corps et des maladies) et/ou pour des raisons morales (relatives Ă  la croyance en la mĂ©tempsychose ou parfois Ă  l'idĂ©e d'une injustice faite aux animaux)[2]. MalgrĂ© ces controverses, il n'a existĂ© aucune rĂ©glementation sur l'expĂ©rimentation animale jusqu'au XIXe siĂšcle[1].

En 1876, au Royaume-Uni, une législation destinée à rÚglementer l'utilisation des animaux à des fins scientifiques est enfin mise en place avec l'amendement du Cruelty to Animals Act, 1876 (en). C'est la premiÚre fois qu'un pays tente de réglementer l'expérimentation animale dans le monde : alors que des lois concernent déjà les actes de maltraitance envers les animaux (par exemple la loi Grammont en France), l'expérimentation animale n'est jamais concernée[12].

En France, la premiĂšre rĂ©glementation a vu le jour dans la loi no 63-1143 du 19 novembre 1963 et a Ă©tĂ© prĂ©cisĂ©e dans les articles R. 24-14 Ă  R. 24-31 du Code pĂ©nal par le dĂ©cret no 68-139 du 9 fĂ©vrier 1968[28] - [29]. Entre-temps, les États-Unis avaient adoptĂ© l'Animal Welfare Act en 1966, fournissant un dĂ©but de protection aux mammifĂšres utilisĂ©s dans les laboratoires[30]. Au cours des trente annĂ©es suivantes, de nombreux pays ont mis en place des rĂ©glementations de l'expĂ©rimentation animale (en) : 1972 en Allemagne[31], 1973 au Japon[32], 1999 en Nouvelle-ZĂ©lande[33]...

En 1986, l'Europe a adoptĂ© la directive 86/609/CEE, engageant les pays de la CommunautĂ© Économique EuropĂ©enne Ă  transposer en droit national des prescriptions concernant les modes d'autorisation des expĂ©rimentations, de dĂ©tention des animaux et de fonctionnement des laboratoires[34]. Depuis 2010, les États-membres de l'Union europĂ©enne doivent conformer leur droit national Ă  la directive europĂ©enne 2010/63/UE, qui a remplacĂ© la directive prĂ©cĂ©dente[35].

La rĂšgle des 3R

Par souci d'éviter des souffrances aux animaux utilisés dans les laboratoires et de rassurer l'opinion publique, en 1959 a été édicté la rÚgle des 3 R : remplacer, réduire, raffiner selon cette hiérarchie[36] - [37].

L'article 4 de la directive européenne 2010/63/UE en précise les principes :

  1. « Les États membres veillent, dans toute la mesure du possible, Ă  ce que soit utilisĂ©e, au lieu d'une procĂ©dure, une mĂ©thode ou une stratĂ©gie d’expĂ©rimentation scientifiquement satisfaisante, n’impliquant pas l’utilisation d’animaux vivants. »
  2. « Les États membres veillent Ă  ce que le nombre d’animaux utilisĂ©s dans un projet soit rĂ©duit au minimum sans compromettre les objectifs du projet. »
  3. « Les États membres veillent au raffinement des conditions d’élevage, d’hĂ©bergement et de soins, et des mĂ©thodes utilisĂ©es dans les procĂ©dures, afin d’éliminer ou de rĂ©duire au minimum toute douleur, souffrance ou angoisse ou tout dommage durable susceptible d’ĂȘtre infligĂ© aux animaux. »[35]

Cependant, chacun des trois principes prĂ©sente des limitations dans son application. Ainsi, le Remplacement n'oblige pas la recherche de nouvelles mĂ©thodes non-animales et n'est pas toujours appliquĂ© mĂȘme lorsque les alternatives existent depuis longtemps, comme c'est le cas pour la production des anticorps monoclonaux par la mĂ©thode de l'ascite[38] - [39] ou pour les tests pyrogĂšnes rĂ©alisĂ©s sur les lapins[40]. De plus, des personnes et organismes qui pratiquent ou encadrent l'expĂ©rimentation animale parlent de « remplacement relatif » lorsqu'ils utilisent des invertĂ©brĂ©s non protĂ©gĂ©s par la rĂ©glementation ou mĂȘme des poissons zĂšbres[41] - [42], en contradiction avec la dĂ©finition donnĂ©e par les rĂ©glementations. Par ailleurs, la formulation du principe de RĂ©duction ne concerne pas le nombre total d'animaux utilisĂ©s dans les laboratoires (un nombre qui stagne depuis les annĂ©es 2000 en France[43]), mais explicite seulement l'application de principes statistiques pour rĂ©duire le nombre d'animaux utilisĂ©s dans un projet donnĂ©[44]. Enfin, le Raffinement prĂ©voit de rĂ©duire « le plus possible » les souffrances physiques et/ou psychiques des animaux, toujours sans compromettre les objectifs des recherches – l'expĂ©rimentation animale pouvant ĂȘtre source de souffrance Ă  diffĂ©rents degrĂ©s dĂ©finis et illustrĂ©s par les rĂ©glementations europĂ©ennes[35] - [45].

En France

En France, la directive 2010/63/UE a Ă©tĂ© transposĂ© en 2013 dans le Code rural et de la pĂȘche maritime (CRPM), Ă  ses articles R. 214-87 Ă  R. 214-137 agrĂ©mentĂ©s de six arrĂȘtĂ©s ministĂ©riels, portant sur l'origine de certains animaux utilisĂ©s (notamment les primates), la formation du personnel des laboratoires, les conditions d'agrĂ©ment, d'amĂ©nagement et de fonctionnement des Ă©tablissements, le processus d'Ă©valuation Ă©thique et d'autorisation des projets et la gestion des mĂ©dicaments utilisĂ©s[46] - [47] - [48] - [49] - [45] - [50] - [51]. De nombreuses controverses sont cependant liĂ©es Ă  des problĂšmes dans l'application de la rĂ©glementation, qu'il s'agisse des dĂ©rogations possibles aux rĂšgles de base ou du manque de sanctions effectives (→ voir la partie concernant les Controverses sur l'application de la rĂ©glementation).

Par défaut, les animaux utilisés par les laboratoires doivent avoir été élevés spécifiquement pour l'expérimentation et provenir d'élevages agréés, sauf dérogation. Dans la pratique, l'origine des animaux est trÚs variable selon les espÚces : élevages agréés ou non, aquariums ou zoos, voire capture pour certaines espÚces[43] - [52] - [53].

Le personnel des laboratoires doit ĂȘtre formĂ© et encadrĂ© et suivre une formation continue. Sans cela, les laboratoires s'exposent Ă  la peine d'amende prĂ©vue pour les contraventions de troisiĂšme ou de quatriĂšme classe (soit 450 € et 750 € respectivement au maximum)[54]. Dans les faits, le manque de formation est l'une des non-conformitĂ©s les plus frĂ©quemment constatĂ©es au sein des laboratoires, d'aprĂšs les rapports d'inspection obtenus par la voie des demandes de documents administratifs[55].

Un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel spĂ©cifie les normes de dĂ©tention minimales pour chaque espĂšce (hors dĂ©rogation), censĂ©es garantir « un certain degrĂ© de contrĂŽle sur leur environnement et d'une certaine libertĂ© de choix afin d'Ă©viter les comportements induits par le stress ». Par exemple, des souris peuvent ĂȘtre dĂ©tenues par trois Ă  cinq (en fonction de leur poids) dans une cage de 15 Ă— 22 cm, haute de 12 cm et des macaques Ă  longue queue adultes peuvent ĂȘtre dĂ©tenus par deux dans une cage de m2, haute de 1,8 m[49].

Des comitĂ©s d'Ă©thique en expĂ©rimentation animale sont chargĂ©s d'Ă©valuer les projets d'expĂ©rimentation pour en permettre l'autorisation. Ils doivent regrouper au moins quatre compĂ©tences (conception de projets ou de procĂ©dures expĂ©rimentales sur les animaux, rĂ©alisation de procĂ©dures expĂ©rimentales sur les animaux, entretien et/ou mise Ă  mort des animaux, et pratique vĂ©tĂ©rinaire) et une personne « non spĂ©cialisĂ©e dans les questions relatives Ă  l'utilisation des animaux Ă  des fins scientifiques », pour vĂ©rifier que « le projet est conçu pour permettre le dĂ©roulement des procĂ©dures expĂ©rimentales dans les conditions les plus respectueuses de l'animal et de l'environnement »[45]. De nombreux problĂšmes ont Ă©tĂ© soulevĂ©s dans la structure, le fonctionnement et les principes sur lesquels reposent les comitĂ©s d’éthique en expĂ©rimentation animale, par les groupes de dĂ©fense des animaux tels que One Voice ou Transcience, ainsi que par l’Observatoire de l’éthique publique et mĂȘme le ComitĂ© national de rĂ©flexion Ă©thique sur l'expĂ©rimentation animale (CNREEA)[56] - [57] - [58] - [59].

Enfin, au moins un tiers des Ă©tablissements doit ĂȘtre inspectĂ© chaque annĂ©e, et chaque Ă©tablissement dĂ©tenant des chiens, des chats et/ou des primates doit ĂȘtre inspectĂ© une fois par an[49]. ThĂ©oriquement, les laboratoires s'exposent pour certaines non-conformitĂ©s Ă  une peine d'amende correspondant Ă  une contravention de troisiĂšme ou de quatriĂšme classe (soit 450 â‚Ź ou 750 â‚Ź au maximum)[60].

Nombre d'utilisations et objectifs

Le nombre d'animaux utilisĂ©s en dehors de l'Union europĂ©enne est souvent difficile Ă  Ă©valuer, les statistiques n'Ă©tant pas recueillies de la mĂȘme maniĂšre partout. Par exemple, selon estimations, les États-Unis utilisent entre 25 millions et 110 millions de rongeurs chaque annĂ©e – un chiffre difficile Ă  vĂ©rifier, puisqu'aucun recensement officiel n'est rĂ©alisĂ© pour ces espĂšces[61]. MĂȘme dans l'Union europĂ©enne, les invertĂ©brĂ©s hors cĂ©phalopodes utilisĂ©s dans les laboratoires des États membres n'Ă©tant pas concernĂ©s par les recensements annuels, il est impossible de connaitre leur nombre[35].

Les chiffres qui suivent sont donc nécessairement lacunaires et centrés sur l'Union européenne.

Objectifs des recherches

Depuis 2015, dans l'Union européenne, hors création et maintenance de lignées génétiquement modifiées, les animaux sont utilisés dans plus de 90 % des cas pour la recherche fondamentale, la recherche appliquée, les tests réglementaires de toxicologie et la production de routine d'anticorps et autres substances. Ces données sont fournies par la base de données statistiques européenne ALURES, avec plusieurs années de décalage[62]. En France, au moins depuis 2015, les proportions sont similaires[52] - [43].

Nombre d'utilisation d'animaux en expérimentation en France depuis 2015 par type de recherche
Proportion des types de recherches en expérimentation animale dans l'Union européenne 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Recherche fondamentale 46,1 48,1 45,5 46,1 44,6 40,9
Recherche translationnelle et appliquée 22,0 22,1 23,0 27,5 26,9 31,2
Utilisation réglementaire et production de routine 28,7 26,7 27,7 22,9 22,5 22,5
Enseignement supérieur et formation professionnelle 1,7 1,6 1,7 1,5 1,6 1,4
Protection de l'environnement dans l'intĂ©rĂȘt de l'espĂšce humaine ou d'autres animaux 1,1 0,8 1,3 1,2 2,2 2,8
Conservation des espĂšces 0,4 0,7 0,8 0,8 2,2 1,3
EnquĂȘtes mĂ©dico-lĂ©gales <0,1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,1 <0,1

Nombre d'animaux utilisés

Le nombre de vertĂ©brĂ©s et de cĂ©phalopodes utilisĂ©s en expĂ©rimentation animale depuis 2015 pour l'Union europĂ©enne (hors crĂ©ation et maintenance de lignĂ©es gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es) est fourni par la base de donnĂ©es statistiques europĂ©enne ALURES[62]. Les donnĂ©es concernant les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes ne sont disponibles que dans les rapports triennaux de la Commission europĂ©enne, dans un format beaucoup moins harmonisĂ© et difficilement comparable du fait de la diffĂ©rence du nombre d'États membres concernĂ©s et des modes de comptage (peu harmonisĂ©s entre les États membres jusqu'en 2015)[63].

À noter : les États utilisant le plus d'animaux (France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie) sont comptĂ©s dĂšs les statistiques des annĂ©es 1990, la stagnation des chiffres malgrĂ© l'augmentation du nombre d'États membres concernĂ©s ne rĂ©vĂšle donc pas une diminution proportionnelle du nombre d'animaux utilisĂ©s par chaque État membre. Par exemple, les dix nouveaux États membres ajoutĂ©s dans les statistiques de 2005 reprĂ©sentent 1 047 284 animaux sur le total de 12 117 583, c'est-Ă -dire 8,6 % du total des dĂ©clarations des vingt-cinq États membres[63].

Le tableau ci-dessous indique le nombre d'utilisations recensées chaque année depuis 1996 (premiÚre année au cours de laquelle un recensement harmonisé a eu lieu dans l'Union européenne), à l'exclusion des animaux utilisés pour la création de lignées génétiquement modifiées et la maintenance de lignées génétiquement modifiées impliquant un phénotype délétÚre.

Année
(Ă©volution de l'UE) ​
TOTAL​
Rongeurs​
Lapins​
Chats et chiens​
Animaux « de rente »​
Primates​
Autres mammifùres​
Oiseaux, dont poules​
Reptiles et amphibiens​
Poissons, dont poissons-zĂšbres
CĂ©phalopodes
1996
(UE15)
1999 2002 2005
(UE25)
2008
(UE27)
2011 2015
(UE28)
2016 2017 2018
(UE28+NO)
2019
11 646 1309 814 17110 731 02012 117 58312 001 02211 481 5219 782 57010 028 4989 581 74110 804 85410 608 764
9 496 4108 305 7288 108 6219 119 6949 537 1458 827 5817 187 2717 425 7767 110 0726 748 4316 684 200
259 510227 366267 675312 681333 213358 213361 202364 132364 431354 566364 400
29 06827 53924 92428 01725 40321 60924 92427 14724 69728 67624 349
117 077123 390126 405140 055166 771146 679179 264186 604180 946199 570197 823
10 6819 09710 36210 4499 5696 09510 87010 51611 59911 18410 203
9 18912 7998 80621 35111 76515 41040 20820 47745 31626 03926 171
459 132457 382534 967659 059764 111675 065642 796604 820574 358590 166647 346
63 77136 63662 85777 09765 89033 40748 14060 88842 44938 13262 425
1 201 292614 2341 586 4031 749 1781 087 1551 397 4621 282 9031 319 2541 227 3592 803 8062 574 857
? ? ? ? ? ?15 8628 8845144 28416 990


Le tableau ci-dessous indique le nombre d'utilisations de vertĂ©brĂ©s (et de cĂ©phalopodes Ă  partir de 2015) dans les États membres de l'Union europĂ©enne (classĂ©s par ordre d'entrĂ©e dans l'Union) depuis 1996, Ă  l'exclusion des animaux utilisĂ©s pour la crĂ©ation de lignĂ©es gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es et la maintenance de lignĂ©es gĂ©nĂ©tiquement modifiĂ©es impliquant un phĂ©notype dĂ©lĂ©tĂšre.

Année
(Ă©volution de l'UE) ​
Allemagne​
Belgique​
France​
Italie​
Luxembourg​
Pays-Bas​
Danemark​
Irlande​
Royaume-Uni​
Grùce​
Espagne​
Portugal​
Autriche​
Finlande​
Suùde​
Année
(Ă©volution de l'UE)​
Chypre​
Estonie​
Hongrie​
Lettonie​
Lituanie​
Malte​
Pologne​
RĂ©publique tchĂšque​
Slovaquie​
SlovĂ©nie​
Bulgarie​
Roumanie​
Croatie​
NorvĂšge
TOTAL
1996
(UE15)
1999
-
2002
-
2005
(UE25)
2008
(UE27)
2011
-
2015
(UE28)
2016
-
2017
-
2018
(UE28+NO)
2019
-
2020
(UE27+NO)
1 509 6191 591 3942 071 5681 822 4242 021 7822 073 7021 846 3811 976 1321 826 2871 668 4761 855 7951 536 834
1 515 867790 089695 091718 976725 370665 079537 835510 466511 194492 479444 758396 228
2 609 3222 309 5972 212 2942 325 3982 328 3802 200 1521 802 1271 816 7451 798 2431 795 6311 776 5671 511 555
1 094 185987 771924 889896 966864 318781 815573 642602 196569 177551 347550 128446 874
1 0033 0605 3204 1203 8305023 52421 47225 51714 40111 1605 341
652 300621 466640 930531 199501 056514 617418 180376 452464 915392 675382 542396 041
350 226323 444371 072365 940297 568282 840238 945287 229234 232250 739249 525250 127
77 10773 92952 20337 940112 835264 990221 904224 652241 243199 050138 439137 988
2 659 3681 905 4621 817 4851 874 2072 266 8842 050 4582 096 6942 039 8191 905 9881 825 7731 752 132?
19 2809 686515 423926 09228 02128 00151 40945 05342 77036 13247 85544 349
506 837475 726262 042595 597897 859900 127791 503821 645725 833727 249757 496687 895
49 52039 85144 57741 62150 88846 55620 47624 49242 02162 62375 36062 994
204 825130 295192 062167 312220 456191 288186 267203 952212 152197 953219 178184 429
110 659228 334644 880256 826138 600136 04386 678100 89397 501105 52692 892112 976
286 012324 067381 184505 681484 604271 041228 474318 362289 846243 931235 766258 599
1996
(UE15)
1999
-
2002
-
2005
(UE25)
2008
(UE27)
2011
-
2015
(UE28)
2016
-
2017
-
2018
(UE28+NO)
2019
-
2020
(UE27+NO)
???9672 1141 3281 1411 4481 2091 8102 1613 746
???4 90034 79441 0353 8433 1092 6642 3573 0554 089
???297 209304 922276 179194 120168 864139 882118 994135 503136 545
???13 3199 39910 3295 4575 4585 2894 4174 2453 857
???5 7675 5824 0672 4512 6602 7663 2865 0663 788
???0694100025011926547 490
???358 829275 888282 160176 175188 308155 375153 931141 428112 715
???330 933300 713354 196221 491224 423216 026221 445236 101225 581
???23 36919 26015 71712 71412 43814 74316 86017 91914 757
???11 99112 43811 8749 0156 7255 0878 1045 3115 796
????32 58117 2599 4609 5078 6817 15815 4378 414
????60 18660 15619 63214 16814 64212 19513 6167 874
??????23 03221 83028 20825 78227 92436 442
?????????1 667 4111 269 7321 411 606
1996
(UE15)
1999
-
2002
-
2005
(UE25)
2008
(UE27)
2011
-
2015
(UE28)
2016
-
2017
-
2018
(UE28+NO)
2019
-
2020
(UE27+NO)
11 646 1309 814 17110 731 02012 117 58312 001 02211 481 5219 782 57010 028 4989 581 74110 804 85410 608 7648 054 930


Traitement des animaux

Les animaux utilisĂ©s pour l'expĂ©rimentation sont des ĂȘtres sensibles, capables de ressentir la douleur[64].

Souffrances

La réglementation européenne définit l'expérimentation animale par le ressenti d'une souffrance physique et/ou psychique par les animaux utilisés, au moins équivalente à l'introduction d'une aiguille, malgré l'utilisation éventuelle de l'anesthésie et de l'analgésie. Le niveau de souffrances des animaux est variable, classifié en quatre degrés de gravité : sans réveil, léger, modéré, sévÚre. Les expérimentations « sans réveil » sont réalisées entiÚrement sous anesthésie générale et la procédure doit « autant que faire se peut ... assurer une mort sans douleur » aux animaux avant leur réveil. Les expérimentations des trois autres niveaux impliquent des degrés de souffrances allant de léger à sévÚre pour les animaux éveillés[35].

Quelques exemples génériques de procédures des différents niveaux sont fournis dans l'annexe de la réglementation européenne. Le niveau léger peut donc impliquer les biopsies d'oreille ou de queue, l'imagerie non invasive, le confinement de courte durée en cage individuelle, et l'injection de diverses substances ou l'induction de tumeurs dont l'effet clinique est léger. Le niveau modéré inclut les chirurgies sous anesthésie générale (thoracotomie, craniotomie, transplantation d'organes...), l'induction de tumeurs présentant un effet négatif modéré, la modification génétique par voie chirurgicale, l'isolement en cage individuelle pendant plusieurs jours et le déclenchement de réactions de fuite sans que l'animal puisse échapper au stimulus modérément stressant ou douloureux. Le niveau sévÚre regroupe notamment les tests de toxicité qui vont jusqu'à la mort des animaux, l'irradiation avec une dose létale, l'induction de tumeurs impliquant des douleurs importantes et une progression vers la mort, les fractures et autres interventions visant à obtenir une défaillance multiple d'organes et les chocs électriques auxquels l'animal ne peut pas se soustraire[35].

Depuis 2021, la Commission europĂ©enne a mis en place la base de donnĂ©es ALURES, qui regroupe les rĂ©sumĂ©s non techniques des projets d'expĂ©rimentation animale approuvĂ©s dans l'ensemble des États-membres de l'Union. Les rĂ©sumĂ©s y sont classĂ©s par pays, date, espĂšce utilisĂ©e, type de recherche, langue et mots-clĂ©s[53]. Depuis 2022, l'association One Voice entretient un site web spĂ©cialisĂ© qui regroupe les donnĂ©es statistiques de l'expĂ©rimentation animale en France et fournit de courts rĂ©sumĂ©s des projets approuvĂ©s en France (et disponibles sur ALURES), classĂ©s par espĂšce, type de recherche et degrĂ© de gravitĂ© des souffrances prĂ©vues pour les animaux[43].

Parmi ces projets approuvés en 2022 en France, on trouve par exemple :

  • un projet « sans rĂ©veil » de test rĂ©glementaire sur « l'arrĂȘt d'un saignement ... un mĂ©canisme complexe dont seule l'expĂ©rimentation animale permet d'Ă©valuer l'efficacitĂ© » implique d'utiliser 13 cochons, sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale, en appliquant quatre types de saignement pour tester des produits contre les risques hĂ©morragiques avant leur « mise Ă  mort ... sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale » pour analyser les tissus[65] ;
  • un projet « lĂ©ger » de recherche fondamentale en biologie animale implique d'utiliser 200 diamants mandarins dans un protocole de « stress thermique » avec diffĂ©rents prĂ©lĂšvements et mesures rĂ©pĂ©tĂ©es pendant plus de trois mois, pour Ă©tudier la rĂ©ponse adaptative des organismes vivants au rĂ©chauffement climatique[66] ;
  • un projet « modĂ©rĂ© » de recherche appliquĂ©e sur les troubles nerveux et mentaux chez l'homme implique d’implanter des fibres optiques et/ou des Ă©lectrodes dans le cerveau de 1010 souris, et de lĂ©ser leurs neurones dopaminergiques par irradiation, puis de les soumettre Ă  des tests comportementaux et cognitifs ainsi qu'une analyse cellulaire par perfusion intracardiaque avant leur mise Ă  mort pour analyser les lĂ©sions tissulaires, dans le but d'« Ă©lucider le rĂŽle du zinc synaptique dans le dĂ©veloppement des symptĂŽmes moteurs et non-moteurs de la maladie de Parkinson »[67] ;
  • un projet « sĂ©vĂšre » de recherche appliquĂ©e sur les troubles infectieux implique d’infecter 12 macaques crabiers avec le virus Marburg, susceptible de provoquer entre autres symptĂŽmes des saignements et une perte de poids et de tonus importante, puis de rĂ©aliser des prĂ©lĂšvements rĂ©pĂ©tĂ©s de larmes, de salive et d'autres fluides corporels, avant leur mise Ă  mort pour analyser leurs tissus, dans le but de commencer Ă  Ă©laborer un outil diagnostic de la maladie inoculĂ©e et un modĂšle primate rĂ©utilisable pour Ă©tudier cette maladie[68].

Destin

L'immense majoritĂ© des animaux utilisĂ©s dans les laboratoires sont tuĂ©s aprĂšs leur utilisation. Ceux qui ne sont pas tuĂ©s peuvent ĂȘtre rĂ©utilisĂ©s ou placĂ©s Ă  l'adoption, souvent par des associations.

L'association GRAAL (Groupement de RĂ©flexion et d'Action pour l'AnimaL) a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1997 et a commencĂ© Ă  travailler avec des laboratoires pour placer des animaux depuis 2005. Elle est en 2023 la plus grande association dĂ©diĂ©e Ă  cette pratique, en collaboration avec diverses structures et refuges[69]. De 2005 Ă  2022, environ 5000 animaux ont Ă©tĂ© placĂ©s par l'association, ce qui correspond Ă  0,00007 % des animaux utilisĂ©s en expĂ©rimentation sur la mĂȘme pĂ©riode. Alors que les reprĂ©sentants de l'industrie affirment depuis 2017 que « la mise Ă  la retraite ou placement des animaux de recherche, qui hier Ă©tait encore une exception, est devenu une pratique courante », les associations de dĂ©fense des animaux craignent « que le sujet de la rĂ©habilitation soit dĂ©tournĂ© Ă  des fins de communication par ceux qui promeuvent l’expĂ©rimentation animale, alors que ça ne concerne qu’une infime partie des animaux utilisĂ©s »[70].

RĂ©ussites et Ă©checs

Depuis la fin du XIXe siÚcle, les exemples d'expérimentations animales sont présentés de maniÚre différente par les personnes et les groupes qui les soutiennent (et ont donc tendance à mettre en avant les réussites et les objectifs des recherches) et par les personnes et les groupes qui les dénoncent (et préfÚrent donc mettre en avant les échecs et les souffrances endurées par les animaux au cours des expériences)[71]. Ces exemples sont largement utilisés dans les débats autour de l'utilité de l'expérimentation animale (voir Controverses).

Prix Nobel

L'expérimentation animale fut à l'origine de la découverte des hormones par Claude Bernard et de la mise en évidence de l'insuline par Frederick Banting et John Macleod qui leur valut le Prix Nobel de médecine en 1923[72]. Une partie des découvertes ayant valu à leur auteur un prix Nobel de médecine et de physiologie ont été obtenues à partir d'expérimentations animales[73].

Le vaccin contre la tuberculose

En 1865, Jean-Antoine Villemin démontra le caractÚre contagieux de la tuberculose en inoculant à des lapins des matiÚres tuberculeuses[74] - [75].

La maladie d'Alzheimer

Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, on a observĂ© aussi bien chez l'homme que chez des souris modĂšles une diminution du dĂ©bit sanguin dans le cerveau, les capillaires bouchĂ©s ayant un taux important de neutrophiles. En 2019, des expĂ©riences ont montrĂ© que l'injection d'anticorps contre les neutrophiles pouvaient avoir pour consĂ©quence de dĂ©boucher les capillaires bouchĂ©s et d'amĂ©liorer l'Ă©tat des souris traitĂ©es. Une piste thĂ©rapeutique consiste alors Ă  tester sur les souris modĂšles plusieurs molĂ©cules susceptibles d'empĂȘcher l'adhĂ©rence des neutrophiles avant d'en sĂ©lectionner un certain nombre pour les tester ensuite sur l'ĂȘtre humain[76].

La thérapie génique

En thĂ©rapie gĂ©nique, la recherche d'un virus vecteur susceptible d'ĂȘtre rendu inoffensif, sa possibilitĂ© de transporter le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique adĂ©quat, l'efficacitĂ© de cet apport, la sĂ©curitĂ© du traitement Ă  long terme nĂ©cessitent des recherches sur l'animal avant d'envisager d'appliquer le procĂ©dĂ© ainsi validĂ© Ă  l'homme. C'est ainsi que le GĂ©nĂ©thon a proposĂ© une thĂ©rapie du syndrome de Wiskott-Aldrich pour lequel des essais sur l'homme sont conduits depuis 2011[77]. De mĂȘme, le principe gĂ©nĂ©ral des thĂ©rapies antisens a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© validĂ© chez l'animal Ă  l'issue d'Ă©tudes menĂ©es entre 2004 et 2011, avant que des essais cliniques basĂ©s sur les mĂȘmes principes ne soient lancĂ©s chez l'homme, conduisant dans certains cas Ă  la mise au point de traitements, comme pour l'amyotrophie spinale[78] en 2019. D'autres thĂ©rapies gĂ©niques ont Ă©tĂ© mises au point en suivant cette longue dĂ©marche, pour des maladies rares du sang, de la vision, des muscles et certains cancers, par exemple pour la maladie de Pompe[79], le dĂ©ficit en adĂ©nosine dĂ©saminase, la bĂȘta-thalassĂ©mie, la leucĂ©mie aiguĂ« lymphoblastique, le lymphome diffus Ă  grandes cellules B, l'amaurose de Leber[80].

Toujours en thĂ©rapie gĂ©nique, il s'avĂšre qu'un traitement nĂ©cessitant plusieurs injections perd de son efficacitĂ© Ă  partir de la deuxiĂšme injection. La raison en est que le systĂšme immunitaire rĂ©agit immĂ©diatement lorsqu'il reconnaĂźt pour la deuxiĂšme fois un virus, vecteur du mĂ©dicament, qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© injectĂ© une premiĂšre fois. Une mĂ©thode pour remĂ©dier Ă  cet inconvĂ©nient serait d'accompagner le vecteur par des nanoparticules contenant des immunosuppresseurs qui rĂ©duiraient la rĂ©ponse immunitaire spĂ©cifiquement sur le mĂ©dicament transgĂ©nique, mais pas sur les autres infections dont le malade risquerait de souffrir en cas de traitement immunosuppresseur global. Afin de vĂ©rifier la validitĂ© de cette hypothĂšse, des tests ont Ă©tĂ© menĂ©s sur des animaux. S'Ă©tant rĂ©vĂ©lĂ©s positifs, il est dorĂ©navant envisagĂ© de mener la mĂȘme expĂ©rimentation chez l'ĂȘtre humain[81] - [82].

Autres exemples

En chirurgie, l'expĂ©rimentation animale est utilisĂ©e pour tester des actes chirurgicaux d'abord sur l'animal, avant de les tenter sur l'homme. Ainsi, les greffes de trachĂ©es avec une aorte ont-elles Ă©tĂ© d'abord tentĂ©es sur des moutons avant de les appliquer Ă  des personnes humaines[83]. L'implantation de cƓur artificiel a Ă©tĂ© testĂ©e sur des animaux avant d'ĂȘtre tentĂ©e sur des personnes humaines[84]. Un traitement de l'infarctus du myocarde par thĂ©rapie cellulaire a Ă©tĂ© testĂ© avec succĂšs en 2007 sur des rats avant qu'un essai clinique utilisant les mĂȘmes principes ne soit lancĂ© avec des personnes humaines en 2014[77].

Des médicaments ont été découverts à l'issue d'études préalables chez les animaux. Par exemple, en 1992, on découvre que, chez des souris atteintes d'une maladie similaire à la sclérose en plaques (une maladie auto-immune), les cellules immunitaires fabriquent une protéine qui leur permet de pénétrer dans le cerveau. Ces études ont permis de découvrir qu'un anticorps, le natalizumab, agissait sur la protéine analogue chez l'homme, et ont donné lieu à un traitement de la sclérose en plaques chez l'homme[85].

Lorsqu'un essai clinique est envisagé pour l'homme, le produit utilisé est d'abord testé en phase pré-clinique sur des animaux afin d'évaluer à quelle dose ce produit est efficace, à quelle dose il devient nocif, quel est le devenir du médicament dans l'organisme, quels sont les effets secondaires. Cette premiÚre étape a pour but de limiter les risques sur les premiers volontaires humains en phase I de l'essai[86]. S'ils sont positifs chez l'animal, c'est un argument en faveur de la mise en place d'essais cliniques chez l'homme. En cas de succÚs de ces essais, on passe à la phase finale de fabrication du médicament et de mise sur le marché.

En radiothérapie du cancer, des études sont menées concernant une technique de radiothérapie flash, consistant à irradier la tumeur plus intensément mais pendant un temps trÚs bref. Des essais sur la souris ont en effet montré que cette méthode donnait moins d'effets secondaires[87], et des essais cliniques sur l'homme sont envisagés en 2022[88].

Lors d'Ă©tudes menĂ©es chez le singe pendant la pĂ©riode 2000-2015, il a Ă©tĂ© montrĂ© qu'une puce Ă©lectronique implantĂ©e dans le cerveau du singe permettait Ă  celui-ci de commander Ă  distance un bras articulĂ©, commandĂ© directement par le cerveau du singe[89]. Une fois validĂ©e chez l'animal, la mĂȘme technique a Ă©tĂ© tentĂ©e sur des personnes tĂ©traplĂ©giques. En 2014, un patient tĂ©traplĂ©gique pareillement Ă©quipĂ© a rĂ©ussi Ă  animer un bras robotisĂ© qui a saisi une bouteille pour l'approcher de ses lĂšvres. Une autre patiente a pu animer individuellement les cinq doigts d'une main virtuelle sur un Ă©cran pour jouer une mĂ©lodie simple sur un clavier virtuel. Les recherches se poursuivent pour arriver Ă  dĂ©tecter les signaux du cerveau par des moyens moins invasifs[90].

Les essais effectuĂ©s sur les animaux servent Ă©galement Ă  la mise au point de traitements applicables aux animaux. C'est le cas par exemple dans la mise au point d'antibiotiques[91]. À l'inverse, on cherche Ă©galement des traitements substitutifs aux antibiotiques, certaines bactĂ©ries Ă©tant devenues rĂ©sistantes Ă  ceux-ci. Des Ă©tudes sont menĂ©es sur des bactĂ©ries telles que Bdellovibrio qui ont la propriĂ©tĂ© de s'attaquer Ă  d'autres bactĂ©ries. Des expĂ©riences menĂ©es chez la larve du poisson-zĂšbre suggĂšrent que Bdellovibrio pourrait aider Ă  la lutte contre la bactĂ©rie Shigelle, dont une espĂšce est responsable de la dysenterie[92].

MĂ©thodes alternatives

Il existe diffĂ©rentes mĂ©thodes dites « alternatives », permettant de remplacer le nombre d’animaux utilisĂ©s Ă  des fins scientifiques. De nombreuses hypothĂšses de recherches peuvent ainsi ĂȘtre testĂ©es in vitro (cellules en culture) ou ex vivo (organes ou tissus isolĂ©s). Ces mĂ©thodes permettent, d’étudier les mĂ©canismes associĂ©s Ă  certaines pathologies ou encore de tester l’effet de potentiels traitements. L’utilisation de modĂšles informatiques de prĂ©diction (mĂ©thodes in silico) peut aussi apporter de prĂ©cieuses informations. Dans certains cas, l’expĂ©rimentation in vitro a mĂȘme complĂštement remplacĂ© l'expĂ©rimentation animale (par exemple, produits cosmĂ©tiques dans l'Union europĂ©enne)[93] - [94].

L'industrie pharmaceutique suisse publie un rapport (son 5e en 2015) pour le bien ĂȘtre animal[95]. Son bilan met en avant les diffĂ©rentes mĂ©thodes alternatives pour rĂ©duire le nombre d'animaux au strict nĂ©cessaire et en limitant les contraintes auxquelles ils sont soumis.

Des mĂ©thodes alternatives sont proposĂ©es telles que le projet d’Interpharma sur la mise en Ă©vidence et l’étude de toxicitĂ©s rĂ©nales dans des modĂšles cellulaires, concentrĂ©s sur la rĂ©plication de l’architecture du tubule rĂ©nal. Des effets toxiques pourraient ainsi ĂȘtre identifiĂ©s Ă  un stade prĂ©coce du dĂ©veloppement des mĂ©dicaments.

Le partenariat public-privĂ© dans le domaine des sciences de la vie vise Ă  dĂ©velopper "l'Innovative Medicines Initiative (IMI)[96], qui soutient des projets de recherches. Le projet eTox a pour but de dĂ©velopper des stratĂ©gies mĂ©thodologiques innovantes et de nouveaux logiciels afin d'amĂ©liorer les prĂ©dictions de toxicitĂ© des candidats-mĂ©dicaments. Les Ă©tudes sur l’animal ne seront conduites que pour des substances optimisĂ©es, rĂ©duisant le nombre d’animaux nĂ©cessaires pour les essais prĂ©-cliniques. Le projet StemBANCC vise Ă  gĂ©nĂ©rer et Ă  caractĂ©riser 1 500 lignĂ©es de cellules souches pluripotentes humaines induites. Ces cellules iPS serviront Ă  Ă©laborer in vitro des modĂšles de maladies humaines (maladies d’Alzheimer et de Parkinson, neuropathie, diabĂšte, migraine, troubles bipolaires, etc.) afin d’accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement de mĂ©dicaments. Ainsi, il est possible de gĂ©nĂ©rer des cellules hĂ©patiques, cardiaques, nerveuses et rĂ©nales pour effectuer des tests toxicologiques.

Des modÚles de peau humaine sont utilisés pour la recherche sur les vaccins : les équivalents cutanés humains et les explants peuvent remplacer les modÚles animaux.

Pour rĂ©duire le nombre d’animaux d’expĂ©rience et les essais multiples, le tout avec des rĂ©sultats plus prĂ©cis, des processus d’imagerie in vivo et ex vivo sont utilisĂ©s. Ces mĂ©thodes permettent de mesurer la croissance tumorale Ă  l’aide de substances luminescentes et de l’imagerie en 3D : grĂące Ă  l’histologie en fluorescence en trois dimensions, il devient possible de dĂ©crire en dĂ©tail l’effet de nouvelles substances actives sur l’approvisionnement des vaisseaux sanguins tumoraux.

La mĂ©thode in vitro utilisant des embryons de poisson zĂšbre pour tester l’effet des substances sur le dĂ©veloppement est une solution alternative qui reste Ă  valider. Elle remplit pour la premiĂšre fois tous les critĂšres essentiels pour le test de toxicitĂ© dĂ©veloppementale. Plus perfectionnĂ© que ceux sur les tissus hĂ©patiques de rat, ce test permet de couvrir l’ensemble du dĂ©veloppement embryonnaire, de l’Ɠuf fĂ©condĂ© Ă  l’embryon dĂ©veloppĂ©. Ainsi, il tient compte de la toxicitĂ© potentielle de produits de la dĂ©gradation sans avoir besoin de recourir Ă  des tissus de mammifĂšres.

Controverses

Le dĂ©bat sur la condition et le bien-ĂȘtre des animaux Ă©tant grandissant, il existe de nombreuses controverses quant aux expĂ©rimentations animales.

Opinion publique

Les résultats des sondages d'opinion concernant l'expérimentation animale sont variables selon la formulation et le cadrage des questions, mais semblent globalement aller vers un soutien du public à l'interdiction ou à la restriction de pratiques spécifiques ou de l'expérimentation animale en général ainsi qu'au financement public du développement de méthodes alternatives.

En 2013, une revue des enquĂȘtes europĂ©ennes menĂ©es jusqu'en 2010 suggĂšre que l'opinion publique varie selon le type d'expĂ©rimentation (la recherche mĂ©dicale Ă©tant mieux acceptĂ©e que les tests de produits mĂ©nagers), l’espĂšce utilisĂ©e (l'utilisation des primates Ă©tant moins bien acceptĂ©e que celle des rongeurs), le degrĂ© de souffrance infligĂ©e (les expĂ©rimentations lĂ©gĂšres Ă©tant moins rejetĂ©es que les expĂ©rimentations sĂ©vĂšres) et la possibilitĂ© d’alternatives sans utilisation d'animaux (les pratiques identifiĂ©es comme ayant des alternatives disponibles Ă©tant plus souvent rejetĂ©es que celles identifiĂ©es comme n'ayant pas d'alternative)[97] - [98].

Les différences liées à l'espÚce utilisée apparaissent en France en 2023 dans un sondage Ipsos / One Voice, dont les résultats indiquent que l'interdiction de l'expérimentation animale est largement soutenue par le grand public, plébiscitée à 81-85 % pour les chiens, chats, primates et équidés, 77 % pour les cochons, 70 % pour les poissons, 65 % pour les rongeurs et 55 % pour les insectes[99].

L'opinion semble Ă©galement dĂ©pendre en partie de facteurs dĂ©mographiques : Ăąge, sexe, genre, proximitĂ© avec les animaux, religion et vĂ©gĂ©tarisme font varier les rĂ©ponses[100]. Ainsi les hommes, les personnes situĂ©es sur la droite de l'Ă©chiquier politique et les personnes ayant des emplois plus rĂ©munĂ©rateurs seraient plus susceptibles que les autres d’ĂȘtre favorables Ă  l’expĂ©rimentation animale[101] - [102].

Éthique et lĂ©gitimitĂ©

Beaucoup d'Ă©tudes d'expĂ©rimentation animale ne seraient pas acceptĂ©es sur des personnes humaines car trop dangereuses. L’article L1121-2 du Code de la santĂ© publique mentionne notamment que « l'intĂ©rĂȘt des personnes qui se prĂȘtent Ă  une recherche impliquant la personne humaine prime toujours les seuls intĂ©rĂȘts de la science et de la sociĂ©tĂ© »[103]. L'expĂ©rimentation animale n'est pas soumise Ă  cette restriction.

Application de la réglementation

Certaines associations de protection des animaux, comme Animal Testing[104], spĂ©cialisĂ©e dans les enquĂȘtes dans les laboratoires, affirment que la Directive europĂ©enne n'est pas respectĂ©e, ou que les contrĂŽles et les comitĂ©s d'Ă©thique sont inefficaces, s'appuyant sur des exemples dĂ©noncĂ©s par leurs enquĂȘteurs infiltrĂ©s dans des laboratoires ou sur des lanceurs d'alerte[105]. Les points limites jugeant de l'arrĂȘt d'expĂ©riences ne seraient pas non plus toujours respectĂ©s[106].

Choix du modĂšle animal

Pour pouvoir réaliser une expérimentation, il est nécessaire d'utiliser un modÚle qui soit prédictif pour l'objectif de l'étude (biologie, santé ou maladie humaine ou animale, atteinte de l'environnement). Les modÚles animaux n'échappent pas à cette contrainte.

Beaucoup de traitements dĂ©montrĂ©s comme efficaces chez l'animal ne fonctionnent pas chez l'homme, et le rat, la souris ou le lapin peuvent rĂ©pondre trĂšs diffĂ©remment Ă  un mĂȘme Ă©quivalent-toxique. Chaque espĂšce possĂšde en effet des caractĂ©ristiques physiologiques propres. Par exemple, le chimpanzĂ© ne dĂ©veloppe pas le sida mais a permis la dĂ©couverte d'une protĂ©ine bloquant la maladie[107] et les tumeurs ne se dĂ©veloppent pas toutes de la mĂȘme maniĂšre chez l'homme et chez l'animal. Il en est d'ailleurs de mĂȘme au sein d'une mĂȘme espĂšce : tous les humains ne rĂ©agissent pas de la mĂȘme façon au virus de la grippe ou au cancer.

Pour ces raisons, il est essentiel que le choix d'un modĂšle biologique qu'il soit animal ou cellulaire soit rĂ©flĂ©chi, et que les limites des conclusions qu'on pourra en tirer soient connues dĂšs avant mĂȘme d'initier le projet[108].

Les modĂšles animaux sont intĂ©ressants parce qu’ils partagent une majeure partie de leurs gĂšnes avec les ĂȘtres humains. Les chercheurs recourent par exemple le plus souvent au modĂšle de la souris, en raison des traits gĂ©nĂ©tiques, physiologiques, pathologiques et immunologiques qu’elle partage avec l’ĂȘtre humain. Entre les deux espĂšces, 99 % des gĂšnes sont en effet homologues (identiques ou proches)[109].

Le choix d'un animal de laboratoire et de la souche au sein d'une espĂšce n'est pas neutre. Il existe aujourd'hui de nombreuses lignĂ©es particuliĂšres (transgĂ©niques ou non), dont certaines par exemple n'ont pas d'immunitĂ©, pas de poils, ou dĂ©veloppent plus facilement ou moins facilement des cancers, etc. Le choix d'une de ces souches parmi toutes celles sĂ©lectionnĂ©es et produites pour les laboratoires peut introduire certains biais ; Les Ă©tudes toxicologiques sont en grande partie financĂ©es par les fabricants et/ou basĂ©es sur des donnĂ©es fournies par les fabricants qui ont fait travailler leur laboratoire ou des laboratoires externes avec des lignĂ©es animales pouvant par exemple ĂȘtre trĂšs peu sensibles au cancer[110] ou aux perturbateurs endocriniens. Divers acteurs et les dĂ©tracteurs d'une Ă©tude « longue durĂ©e » (deux ans)[111] ayant conclu Ă  un risque pour l'exposition Ă  un OGM et/ou au dĂ©sherbant total Roundup ont ainsi en 2012 reprochĂ© Ă  son auteur (Gilles-Éric SĂ©ralini) d'avoir utilisĂ© la souche Sprague-Dawley de rats de laboratoire, connue pour dĂ©velopper plus spontanĂ©ment que d'autre des tumeurs cancĂ©reuses, ce Ă  quoi G.E. SĂ©rallini a rĂ©pondu que « cette souche de rats est utilisĂ©e dans presque tous les tests, et c’est en particulier la souche qui a servi pour homologuer tous les OGM »[112].

Ainsi, les auteurs d'une Ă©tude[113] de l'universitĂ© du Missouri-Columbia ont dĂ©couvert en 2005 que les lignĂ©es de rats de laboratoire utilisĂ©s par les industriels pour les Ă©valuations toxicologique du BisphĂ©nol A (BPA) Ă©taient au moins 25 000 fois moins sensibles aux perturbations hormonales que la moyenne[110] et plus rĂ©cemment[114], des diffĂ©rences encore plus importantes (avec des animaux jusqu'Ă  100 000 fois moins sensibles que d'autres) ont Ă©tĂ© observĂ©es dans d'autres cas, ce qui prend une importance majeure dans le cas des perturbateurs endocriniens susceptibles d'agir Ă  de trĂšs faibles doses.

Le recours au chien en tant que modĂšle prĂ©dictif pour tester l’efficacitĂ© et la toxicitĂ© des thĂ©rapies innovantes pour les maladies neuromusculaires a connu de rĂ©cents succĂšs. En effet, les chiens peuvent souffrir des mĂȘmes maladies gĂ©nĂ©tiques que la population humaine, provenant de mutations sur des gĂšnes similaires. En 2017, un traitement par thĂ©rapie gĂ©nique chez des chiens atteints de myopathie myotubulaire a fait preuve d’une vraie efficacitĂ© lors des travaux d’une Ă©quipe française[115] - [116]. Ce traitement avait fait l'objet d'Ă©tudes chez la souris depuis 2007, et des essais cliniques sur l'homme ont dĂ©butĂ© en 2017[117].

Toujours en 2017, une autre Ă©quipe a constatĂ© l’efficacitĂ© d’une thĂ©rapie innovante dans le traitement de chiens atteints de la myopathie de Duchenne[118]. La maladie est due Ă  un dĂ©faut du gĂšne codant la dystrophine, trop long pour ĂȘtre contenu dans un vecteur viral utilisĂ© en thĂ©rapie gĂ©nique. L'expĂ©rimentation sur des chiens a permis de valider la possibilitĂ© d'utiliser un gĂšne plus court codant une microdystrophine. Ces essais ont en effet abouti Ă  la restauration de la force musculaire et la stabilisation des symptĂŽmes cliniques de chiens naturellement touchĂ©s par une myopathie[119]. Ces Ă©tudes ont permis la mise au point d'un essai clinique sur des enfants atteints de cette maladie, qui dĂ©bute en mars 2021[120] - [121].

Bien-ĂȘtre et valeur Ă©pistĂ©mique

Certains chercheurs pensent que le bien-ĂȘtre de l'animal de laboratoire peut ĂȘtre nĂ©cessaire Ă  la pertinence des rĂ©sultats de nombreuses expĂ©rimentations.

« Seul un mĂ©dicament sur neuf qui agit chez l'animal rĂ©ussit jamais dans des essais cliniques humains, et les laboratoires ont souvent du mal Ă  reproduire les rĂ©sultats des autres. L'environnement dans lequel vivent ces crĂ©atures pourrait-il faire partie du problĂšme ? » s'interrogent des chercheurs qui veulent amĂ©liorer la valeur et le bien-ĂȘtre des animaux de laboratoire Ă  l'UniversitĂ© Stanford de Palo Alto (Californie)[122]. Joseph Garner constate que « les animaux de laboratoire tendent Ă  ĂȘtre obĂšses, ont un systĂšme immunitaire affaibli et dĂ©veloppent des cancers - avant mĂȘme que les scientifiques ne fassent des expĂ©riences sur eux ». Il pousse donc les scientifiques Ă  enrichir la qualitĂ© de vie de ces animaux (avec des jouets, des compagnons et des occasions de faire de l'exercice et d'explorer) pour que les rĂ©sultats d'expĂ©rience soient plus conformes au rĂ©el. Il encourage aussi Ă  transporter les souris dans un tube plutĂŽt qu'en les prenant par la queue, ce qui est stressant pour elles[122]. Mais il existe des dĂ©tracteurs de cette approche qui craignent des coĂ»ts supplĂ©mentaires (des dizaines de millions de rongeurs et de poissons sont utilisĂ©s rien que dans les laboratoires amĂ©ricains), une complexification de leur travail et une reproductibilitĂ© encore diminuĂ©e de certaines expĂ©riences[122].

En , Donald Hebb, psychologue qui utilisait des rats de laboratoire constatait que ses rats apprenaient moins bien au laboratoire que ceux qu'ils élevait chez lui en semi-liberté avec ses filles.

Dans les années , plusieurs études[123] ont conclu que des rats de laboratoire simplement élevés en présence de blocs de bois et d'un assortiment de labyrinthes rotatifs développaient de plus grandes régions sensorielles de leur cerveau, mais seuls les primates voient leurs conditions de détention s'améliorer (dans les années 1980 notamment).

En , un Guide du Conseil national américain de la recherche pour le soin et l'utilisation des animaux de laboratoire encourage le personnel chargé des soins aux animaux à ajouter des éléments dans les cages dont des couvertures pour fabriquer des nids voire de diffuser de la musique et des films aux animaux tels que chiens, et singes[124]. Un guide spécifique aux poissons est publié en [125].

En , un neuroscientifique australien (Anthony Hannan, de l'Université de Melbourne), inspiré par des travaux ayant prouvé qu'enrichir la vie d'un animal enclenche chez lui la croissance de nouveaux neurones, observe ce qui se passe quand il "pimente" la vie de ses souris de laboratoire[126] - [127]. AprÚs avoir introduit dans les cages du carton pour faire des nids, des boules de couleurs vives pour le jeu ainsi que des échelles et des cordes pour grimper, et il constate que les souris R6/2, ainsi stimulés étaient bien moins enclines à perdre du volume cérébral et à développer des symptÎmes de type Huntington que élevés de maniÚre standard[126] - [127] (c'est la premiÚre expérience qui a montré que la maladie de Huntington n'est pas à 100 % génétique et des conclusions similaires ont été produites avec les souris ou rats utilisés comme modÚles pour l'étude de l'autisme, de la dépression ou de la maladie d'Alzheimer[127]. D'autres montreront que l'absence d'activité physique et de stimulation de l'activité cérébrale accroissent la vulnérabilité de la souris et du rat à certaines désordres cérébraux[128] - [129] - [130]. On sait aussi maintenant qu'un stress important ou chronique chez une femelle ou un mùle peut induire des modifications épigénétiques pour plusieurs générations de sa descendance[131].

La thĂ©orie de la recherche de nourriture sociale suggĂšre que les animaux vivants en groupe tirent profit des liens sociaux persistants, ce qui conduit Ă  une tolĂ©rance accrue dans la recherche de nourriture et le partage d'informations. Les chauves-souris sont parmi les mammifĂšres les plus sociaux, vivant souvent dans des colonies de dizaines Ă  des milliers d'individus pendant des dizaines d'annĂ©es, mais on sait peu de choses sur leur dynamique de recherche de nourriture sociale. Nous avons observĂ© trois colonies de chauves-souris en captivitĂ© pendant plus d'un an, quantifiant plus de 13 000 interactions d'alimentation sociale. Nous avons constatĂ© que les individus utilisaient systĂ©matiquement l'une des deux stratĂ©gies de recherche de nourriture, soit produire (collecter) des aliments eux-mĂȘmes, soit les extraire directement de la bouche d'autres individus. Les types de recherche de nourriture individuels Ă©taient cohĂ©rents pendant au moins 16 mois, sauf pendant la pĂ©riode de lactation oĂč les femelles se sont dĂ©placĂ©es vers la production. Les «scrouners» ont dĂ©libĂ©rĂ©ment choisi avec qui interagir lors de la recherche sociale, gĂ©nĂ©rant ainsi des relations sociales persistantes et non alĂ©atoires avec deux ou trois producteurs spĂ©cifiques. Ces relations persistantes entre producteurs et scrouners semblent rĂ©duire l'agressivitĂ© au fil du temps. Enfin, le dĂ©pouillement Ă©tait fortement corrĂ©lĂ© avec la vigilance, et nous Ă©mettons l'hypothĂšse que les individus sujets Ă  la vigilance se tournent vers la fouille dans la nature pour attĂ©nuer le risque d'atterrir sur un arbre fruitier potentiellement dangereux. Nous trouvons que la colonie de chauves-souris est un systĂšme social riche et dynamique, qui peut servir de modĂšle pour Ă©tudier le rĂŽle que la recherche de nourriture sociale joue dans l'Ă©volution de la socialitĂ© des mammifĂšres. Nos rĂ©sultats soulignent l'importance de considĂ©rer les tendances individuelles lors de l'exploration des modĂšles de comportement social des animaux vivant en groupe. Ces tendances soulignent davantage la nĂ©cessitĂ© d'Ă©tudier les rĂ©seaux sociaux au fil du temps.

Réfutation de la valeur épistémique des expérimentations animales

Les adversaires des essais pharmaceutiques sur les animaux dénoncent « la valeur informative limitée » de ces essais du fait que l'animal n'est pas identique à l'Homme. C'est notamment le cas, en France, des associations Antidote Europe et Pro Anima.

C'est la raison pour laquelleles essais cliniques sont menĂ©s de maniĂšre graduĂ©e : phase prĂ©-clinique chez l'animal d'abord, suivi d'une phase I sur quelques patients en bonne santĂ©, puis d'une phase II sur quelques malades, puis d'une phase III sur un Ă©chantillon plus large de malades, et d'une phase IV sur l'ensemble des malades aprĂšs autorisation de mise sur le marchĂ©. Un produit qui ne passerait pas la phase prĂ©-clinique ne sera jamais testĂ© sur l'homme. Les prĂ©cautions prises n'empĂȘchent pas l'existence d'un risque Ă  toute phase de l'Ă©tude, comme le montre l'exemple dit de « l'essai thĂ©rapeutique de Rennes », en 2016, qui a causĂ© un dĂ©cĂšs en phase I et l'hospitalisation de cinq personnes Ă  la suite d'effets secondaires graves[132], alors que, lors de l'essai prĂ©-clinique, « les rĂ©sultats Ă  disposition des Ă©tudes de toxicitĂ© chez l’animal ne montrent pas d’élĂ©ments laissant prĂ©sager une toxicitĂ© telle que survenue dans l’essai »[133].

Expérimentation des produits cosmétiques sur les animaux

L'Ă©volution de la relation entre les humains et les animaux a remis en question l'expĂ©rimentation animale. Or, Ă  la diffĂ©rence des produits chimiques ou des composĂ©s mĂ©dicaux, les produits biologiques exigent des tests Ă  plusieurs reprises avant d'ĂȘtre mis sur le marchĂ©, d'oĂč les tests systĂ©miques sur les animaux. De ce fait, la recherche a recours Ă  des animaux lorsqu'il est nĂ©cessaire de dĂ©couvrir les rĂ©actions du corps[134].

Cependant, l'Union europĂ©enne prĂ©voit un grand budget au dĂ©veloppement et Ă  la validation des mĂ©thodes alternatives pour les industries cosmĂ©tiques. Les organisations de protection des animaux ont Ă©galement constatĂ© que mĂȘme dans les pays dĂ©pourvus de dispositions et conditions favorables Ă  la protection des animaux, on remarque une rĂ©sistance sur les tests des animaux Ă  des produits cosmĂ©tiques. Il est Ă©galement scientifiquement prouvĂ© que "les tests sur les animaux Ă  des fins de sĂ©curitĂ© sont extrĂȘmement problĂ©matiques dans la mesure oĂč les rĂ©sultats sont d'une qualitĂ© et une validitĂ© contestable pour les humains"[135]

En 2022, une initiative citoyenne europĂ©enne est soutenue par une coalition d'associations et recueille plus d'1,4 million de signatures. Elle a pour but, entre autres, de rĂ©duire les nombreuses exceptions qui persistent et empĂȘchent que l'interdiction d'expĂ©riences sur les animaux pour les cosmĂ©tiques soit rĂ©ellement mise en Ɠuvre[136].

En Europe

Depuis plusieurs années, les autorités européennes ont intensifié leur action contre l'utilisation de l'expérimentation animale dans l'industrie cosmétique. La Commission européenne en a une définition :

« les produits cosmĂ©tiques sont des substances ou des mĂ©langes de substances, destinĂ©s Ă  ĂȘtre mis en contact avec les parties superficielles du corps humain ou avec les dents et les muqueuses buccales, en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protĂ©ger, de les maintenir en bon Ă©tat ou de corriger les odeurs corporelles »[137]. »

Prise en 2013, la dĂ©cision d’interdire, sur l’ensemble du territoire europĂ©en, tous les cosmĂ©tiques ayant fait l’objet de tests sur les animaux marque l’aboutissement d’un trĂšs long processus amorcĂ© en 1993 avec la mise en Ɠuvre d’une directive concernant la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise Ă  mort. La premiĂšre directive « cosmĂ©tique » introduite en 1976 a, au fur et Ă  mesure de ses modifications successives, Ă©tabli un cadre rĂ©glementaire dans le but d’éliminer progressivement l’expĂ©rimentation animale. C’est le Royaume-Uni qui a Ă©tĂ© le prĂ©curseur de la lĂ©gislation sur l’expĂ©rimentation animale dans le monde par la loi de 1997 qui interdit l’expĂ©rimentation animale dans le secteur de la cosmĂ©tique[138] - .

Cette lĂ©gislation met en exergue la volontĂ© de l’Union EuropĂ©enne de sensibiliser ses citoyens et de leur offrir la possibilitĂ© de mieux consommer, de maniĂšre Ă©thique, transparente et dans le respect des droits des animaux[137].

C’est ainsi qu’en septembre 2014 est entrĂ©e en vigueur la loi sur l’interdiction de l’expĂ©rimentation des produits cosmĂ©tiques sur les animaux vendus en Europe[139]. Cette loi de 2014 n’est pas une nouveautĂ©. En 2003, un amendement a mis en Ɠuvre cette interdiction graduelle en prohibant Ă  partir de 2004 l’expĂ©rimentation s’appliquant aux produits cosmĂ©tiques finis oĂč les fabricants de cosmĂ©tiques ont l’interdiction de faire des tests sur les animaux en Europe. Puis, en 2009, ils dĂ©cident de remplacer progressivement les tests sur les animaux par d’autres procĂ©dĂ©s. L’interdiction du 11 mars 2013 reflĂšte la conviction du public que les cosmĂ©tiques « ne peuvent pas passer avant la vie et le bien-ĂȘtre »[139].

Cependant, certains fabricants de cosmĂ©tiques utilisent toujours des animaux pour tester leurs produits avant leur commercialisation. Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2016 par l’association de dĂ©fense des animaux Peta, plus de 250 marques de cosmĂ©tiques, notamment Avon, Neutrogena, Guerlain, L’Occitane, MAC Cosmetics, Vidal Sassoon et Mary Kay, ont encore recours Ă  ces pratiques[140]. Un pays comme la Suisse a interdit depuis 2008 l’expĂ©rimentation de produits et d’ingrĂ©dients cosmĂ©tiques sur les animaux mais cette loi est facilement contournable lorsque l’expĂ©rimentation est Ă  visĂ©e mĂ©dicale. De ce fait, il existe des activitĂ©s illĂ©gales d’expĂ©rimentation animale sur produits cosmĂ©tiques dĂ©localisĂ©es en Suisse[138].

Selon, la SociĂ©tĂ© pour la prĂ©vention de la cruautĂ© envers les animaux, 27 000 animaux sont utilisĂ©s pour ces tests chaque annĂ©e. Avant l’interdiction des tests, prĂšs de 9 000 animaux Ă©taient utilisĂ©s par l’industrie cosmĂ©tique en Europe. Ils Ă©taient plus de 1 510 en 2004 et 344 en 2009.

En 2011, 11 481 521 animaux ont Ă©tĂ© utilisĂ©s dans les laboratoires, soit 4,3 % de moins qu’en 2009[141]. Enfin, malgrĂ© l’interdiction des tests expĂ©rimentaux sur les animaux de 2009, encore 90 ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour tester des cosmĂ©tiques, en 2011.

Dans le monde

Bien plus loin que l’Europe, « l’ interdiction des tests (pour les produits cosmĂ©tiques) sur les animaux progresse partout dans le monde »[142]. Les pays concernĂ©s sont principalement l’Inde, la Chine, L’Australie, le BrĂ©sil, la Nouvelle-ZĂ©lande, les États-Unis et IsraĂ«l.

Rares sont les pays qui ont votĂ© des lois interdisant l’expĂ©rimentation animale. Mais cela ne reste que dans le cadre des produits cosmĂ©tiques. Il y a eu une Ă©volution des votes des lois dans le monde mais les annĂ©es 2013-2014 sont considĂ©rĂ©es comme les annĂ©es charniĂšres avec des percĂ©es impressionnantes dans le monde entier.
  • L’État d’IsraĂ«l a interdit depuis 2007 les tests sur les animaux pour les produits cosmĂ©tiques et d’entretien, puis depuis 2010 l’interdit d’importer des produits cosmĂ©tiques ayant Ă©tĂ© testĂ©s sur les animaux.
  • Depuis la loi de 2013, l’Inde a interdit les tests sur les animaux pour cosmĂ©tiques et la commercialisation de ces produits finis ou d’ingrĂ©dients entrant dans la confection d’un produit.
  • La Chine supprime l’obligation de tester les cosmĂ©tiques sur les animaux pour la plus grande part de la production nationale.
  • L’État brĂ©silien de SĂŁo Paulo interdit l’expĂ©rimentation animale pour les cosmĂ©tiques. Un projet de dĂ©lai est lancĂ© au BrĂ©sil pour l’interdiction des tests au niveau national.
  • En Nouvelle-ZĂ©lande, un dĂ©putĂ© propose l’interdiction des tests sur les animaux pour les cosmĂ©tiques dans le cadre de l’animal Welfare Act.
  • Le parti des verts australiens lance le projet de loi End Cruel Cosmetics.
  • Aux États-Unis, 140 sociĂ©tĂ©s soulignent l’adoption d’un Human Cosmetics Act et un projet de loi est introduit par le reprĂ©sentant Jim Moran.
[réf. nécessaire]

Actions collectives

Depuis le XIXe siĂšcle, les controverses portant sur l’expĂ©rimentation animale se font de plus en plus nombreuses dans le monde, notamment en Europe. Ainsi, c’est la Royal Society For The Prevention Of Cruelty To Animals qui, en 1824, est la premiĂšre association caritative de dĂ©fense animale voyant le jour en Grande-Bretagne. ApprouvĂ©e par la Reine Victoria en 1840, d’oĂč la mention « Royal », l’association se veut agir contre la maltraitance animale, notamment dans le cadre de l’expĂ©rimentation, en agissant avec ses membres pour sauver un animal, identifier les personnes maltraitantes, et jusqu’à changer la loi lorsque c’est possible.

En France, plus rĂ©cemment, le collectif Stop aux animaux dans les labos d'expĂ©rimentation (SALE), crĂ©Ă© en 2008, organise dans plusieurs grandes villes des actions visant Ă  informer sur les pratiques en laboratoire, et Ă  dĂ©noncer une certaine « propagande officielle »[143], en prenant appui notamment sur la Directive 2010/63/UE du parlement europĂ©en et du conseil du 22 septembre 2010 relative Ă  la protection des animaux utilisĂ©s Ă  des fins scientifiques, qui « affirme la nĂ©cessitĂ© du recours Ă  l'expĂ©rimentation animale pour le progrĂšs mĂ©dical et dĂ©finit les conditions dans lesquelles elle peut ĂȘtre pratiquĂ©e dans l’Union europĂ©enne »[144]. Pour SALE, cette directive est jugĂ©e comme inutile, renforçant le mal-ĂȘtre des animaux en laboratoire.

En aoĂ»t 2022, une initiative citoyenne europĂ©enne visant une Europe sans expĂ©rimentation animale a recueilli plus de 1 400 000 signatures[145].

Politique

En France, les propositions de loi sur la progression des mĂ©thodes de l’expĂ©rimentation animale sont, dans la majeure partie des cas, dues aux eurodĂ©putĂ©s, et souvent rejetĂ©es. La parution de l'essai "Profession : animal de laboratoire" d'Audrey Jougla en 2015 relance le dĂ©bat dans l'opinion publique et pour les politiques : la proposition de rĂ©solution pour une commission d'enquĂȘte, en 2018, s'appuie sur le livre et le dĂ©putĂ© Nicolas Dupont-Aignan mentionne "un rĂ©cit saisissant sur la souffrance infligĂ©e aux animaux dans les laboratoires"[146], mais la proposition sera rejetĂ©e.

L'association L214, qui Ɠuvre pour le bien-ĂȘtre animal, est Ă  l'origine du site Politique-animaux.fr qui recense chaque prise de position pour, en faveur, et contre les animaux en politique. Sur l'expĂ©rimentation animale, il est apparent que les controverses et les propositions effectuĂ©es pour la diminuer proviennent des partis politiques Ă©cologistes. Par exemple, Laurence Abeille, membre d'Europe-Écologie-Les-Verts, se prononce rĂ©guliĂšrement contre l'expĂ©rimentation animale, pour un contrĂŽle accentuĂ© des expĂ©rimentations animales en milieu scolaire[147] ou pour leur interdiction concernant les cosmĂ©tiques[148]. Younous Omarjee, eurodĂ©putĂ© de l'Union d'Outre-Mer, a fait adopter en commission un projet de dĂ©veloppement des alternatives Ă  l’expĂ©rimentation animale pour la recherche mĂ©dicale : "Trois projets (
) ont Ă©tĂ© adoptĂ©s hier par la Commission environnement du Parlement europĂ©en (
) Le deuxiĂšme projet pilote adoptĂ© ce matin vise Ă  financer le dĂ©veloppement de mĂ©thodes alternatives Ă  l’expĂ©rimentation animale pour la recherche bio mĂ©dicale. Si ce projet Ă©tait adoptĂ©, prĂšs d’un million d’euros seraient dĂ©diĂ©s au dĂ©veloppement de ces mĂ©thodes alternatives"[149]. Les mĂ©thodes alternatives, qui doivent ĂȘtre validĂ©es par l'ECVAM[150], sont envisagĂ©es comme pouvant Ă  terme permettre de ne plus utiliser les animaux.

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Voir aussi

LĂ©gislation

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Articles connexes

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